Rouelle imbolc 2012 - Assemblée Druidique du Chêne et du Sanglier

Dercos BRITT
Imbolc
Le souffle de la Terre
Déchire le voile obscur,
Et balaie l’hiver.
Entendez le chant de la nature…
Une ballade,
Dans la nature.
Une escapade,
Pour observer le futur.
Je m’assois
Sur le sommet de la colline
Et je vois
La vallée qui s’illumine.
Elle est au rendez-vous
La Déesse-Mère
Plus près de nous
Avec son fils de lumière.
Une inspiration.
Une vibration.
La renaissance en action !
La Déesse étend ses bras
Pour accueillir la vie.
Accompagnée du Roi
Elle repousse la nuit.
Je sens son parfum salé
Qui s’exhale de la Terre,
Imprègne mon être apaisé
Et purifie mes prières.
Je ressens son souffle sacré
Dans la bise glacée
Dans ce bois qui renaît
Sur mes joues, tel un baisé.
La fée
S’est réveillée.
Un nouveau cycle commence.
Une nouvelle danse
Pour la renaissance !
Ô mère !
Matrice de la Terre
page 10
Tu accueilles le souffle divin de mon père,
En ton sein
Plus près de ton cœur.
Et dans la chaleur
D’une vie nouvelle ;
Dans la lueur d’une chandelle
Dans le feu purificateur
Je t’offre mon cœur,
Ma chaleur intérieure
Mon brasier,
Ma lumière de paix
Mon amour éclairé,
Ma passion purifiée.
Ô Déesse,
Matrice de ma Foi
Prêtresse de la voie
Accepte la bienvenue
D’un homme en quête de salut
Pour ton fils le Roi.
Kermailune
BRITT
Imbolc
Ma Dame de Poésie
Chantant dans la nuit du printemps
naissant
Ma Dame de Guérison
Guérissant dans la nuit du printemps
naissant
Ma Dame forgeronne
Forgeant dans la nuit du printemps naissant
Forgeant la guérison de la poésie
Forgeant la poésie de la guérison
Forgez, Forgez, Forgez le lumineux
Et que du feu naisse la guérison
Guérissez, Guérissez, Guérissez la parole
Et que des mots naissent du feu de la forge
Proclamez, Proclamez, Proclamez le lumineux
Et que du couloir sombre naisse… La Vie
page 11
Forger, guérir, poésie. Trois domaines apparemment
sans réels liens. La tradition irlandaise
nous apporte un certain nombre de renseignements
sur Bride (ou Brigit) et ces qualificatifs
sont assez parlants.
La forge a de tout temps été un lieu magique.
Un lieu où le feu brûlait avec son pouvoir de
destruction, mais surtout de transformation. «
Passer au travers du feu » est une expression
encore employée parfois de nos jours. Mais le
feu consume aussi. Le passage par le feu, certes,
mais pas n’importe comment. Le feu consume,
mais il peut aussi détruire. Lorsqu’il détruit
quelque chose dont on désire se débarrasser, il
n’est pas forcément négatif. Nous employons
aussi l’expression « jouer avec le feu », et ce
n’est pas pour rien. On peut se brûler ou brûler
l’autre sans raison ou par maladresse ou manque
de sagesse. Le feu transformateur n’est donc pas
une « arme » à manier sans précaution. Mais il a
le pouvoir de transformer. Voir le passage d’un
morceau de métal à un objet utile est fascinant.
Il n’y a pas seulement le passage dans le feu de la
forge mais aussi ensuite le passage sur l’enclume,
puis dans l’eau froide avant de recommencer un
nouveau cycle. Ce qui est intéressant est qu’il
n’y a pas de ratés dans cette méthode. Si l’objet
n’est pas tel qu’on le désire, on peut le remettre
au feu, puis changer sa forme. Le forgeron possède
là un pouvoir étonnant. Le pouvoir du feu,
celui du marteau et celui de l’eau. Et celui de ne
jamais se décourager et de remettre « l’ouvrage
sur le métier » autant de fois que nécessaire.
La poésie est un autre aspect de Bride. Au premier
abord, on peut se dire que l’on est à l’autre
extrême. Mais les mots peuvent aussi avoir un
pouvoir de transformation. Nous avons tous un
jour entendu une petite phrase qui a changé
quelque chose dans notre vie. Et cette petite
phrase n’était peut-être même pas poétique.
Le langage poétique avec ses multiples sens
est encore plus puissant. Il chante. Il chante les
rythmes et les syllabes qui viennent et reviennent,
comme les vagues de l’océan. Il module les
images en de multiples dimensions. Les mots
ont le pouvoir de construire et de détruire, tout
comme la forge et son feu ardent.