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Rouelle imbolc 2012 - Assemblée Druidique du Chêne et du Sanglier

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Caillin Blaa<br />

Brigantia,<br />

Deesse d’Imbolc<br />

Imbolc, enfin ! Sortie de l’ombre,<br />

sortie des terres, l’introspection de<br />

la saison sombre fait place, doucement,<br />

à l’épanouissement vers l’extérieur. Le<br />

Soleil est présent de plus en plus longtemps <strong>et</strong><br />

réchauffe les cœurs <strong>et</strong> les esprits. En son hommage,<br />

nous avons mangé la gal<strong>et</strong>te symbolique.<br />

Dorée <strong>et</strong> chaude, à l’image de l’astre <strong>du</strong> jour. Les<br />

brebis commencent leur lactation. Le temps est<br />

venu de « lustrer », n<strong>et</strong>toyer les foyers, les fontaines<br />

mais aussi le chaudron, vider son âme des<br />

idées noires de l’hiver. Le temps est au renouveau,<br />

à la renaissance. Le temps est à l’éclosion,<br />

à l’ouverture.<br />

En Imbolc nous célébrons Brigit, Brigantia, la<br />

« très haute ». Brigit la fille, la femme, la mère.<br />

Déesse au triple visage, elle est la Roue de la<br />

Vie. Elle représente la classe sacerdotale par<br />

son aspect poétesse, la classe guerrière, Brigit la<br />

protectrice <strong>et</strong> les artisans, Déesse des forgerons.<br />

En ce sens, elle est également la patronne des<br />

Druides, Ovates <strong>et</strong> Bardes <strong>et</strong> prend ainsi une<br />

place toute particulière au sein <strong>du</strong> Druidisme.<br />

Brigantia est la Déesse de la fécondité, invoquée<br />

par les femmes en couches <strong>et</strong> dispensatrice<br />

de la vie. Elle<br />

succède à la sombre<br />

Cailleach de l’hiver<br />

<strong>et</strong> en son nom sont<br />

allumés des feux,<br />

des flammes, des<br />

bougies, des foyers.<br />

C<strong>et</strong> aspect fut repris<br />

dans le nom donné<br />

à la « chandeleur ».<br />

La chaleur donc,<br />

<strong>et</strong> le dynamisme<br />

font leur r<strong>et</strong>our.<br />

Nous voici à même<br />

de sortir de notre<br />

caverne, de donner<br />

vie à nos proj<strong>et</strong>s,<br />

d’utiliser sereinement<br />

les ressources<br />

puisées au fond de<br />

nous depuis Samonios. La terre est féconde, les<br />

graines prêtes à être plantées.<br />

Hormis les feux allumés, une autre tradition est<br />

d’offrir <strong>du</strong> lait à la terre, boire <strong>du</strong> lait lors de la<br />

nuit d’Imbolc. Le lait porte de multiples symboles<br />

de renouveau, de nourriture, d’abondance,<br />

de richesse, de maternité mais est surtout le premier<br />

breuvage qui pousse à la Vie, le nectar sans<br />

lequel nous ne pourrions devenir ce que nous<br />

sommes.<br />

Enfin, il est de mise de confectionner une croix<br />

de Brighid, à partir de brins d’herbe ou autres<br />

végétaux. De ce fait, non seulement nous travaillons<br />

sur un obj<strong>et</strong> symbolique, sacré, mais<br />

cela nous pousse aussi en dehors <strong>du</strong> cocon de<br />

notre habitation pour voir la nature commencer<br />

à reprendre p<strong>et</strong>it à p<strong>et</strong>it son activité.<br />

On respire l’air frais qui accélère notre rythme<br />

cardiaque, on entend le souffle <strong>du</strong> vent dans les<br />

arbres, on voit les premières éclosions annonciatrices<br />

<strong>du</strong> printemps, on goûte aux fruits gelés<br />

sur notre chemin <strong>et</strong> de nos mains on construit<br />

avec minutie la croix de Brighid, en entrelaçant<br />

les brins d’herbes, un à un, en spirale, acte transcendantal<br />

s’il en est.<br />

Nos cinq sens sont mis en éveil, <strong>et</strong> c’est cela,<br />

toute la magie d’Imbolc !<br />

Earawiel<br />

Le r<strong>et</strong>our de Bride<br />

La Cailleach Bheur (kal-yakh vîr)<br />

était la vieille femme de l’hiver en<br />

Écosse. Elle était très grande <strong>et</strong> très<br />

vieille, <strong>et</strong> tout le monde avait très<br />

peur d’elle. Son visage était bleu <strong>et</strong> elle n’avait<br />

qu’un seul œil. Ses dents étaient rouges comme<br />

de la rouille, <strong>et</strong> ses cheveux blancs étaient longs<br />

comme une fougère recouverte de neige. Quand<br />

elle était en colère elle était aussi féroce que le<br />

vent <strong>du</strong> nord, <strong>et</strong> elle rugissait comme l’océan<br />

déchaîné. Chaque automne elle frappait le sol<br />

de son marteau magique <strong>et</strong> changeait l’herbe<br />

en lames de glace. Tout au long de l’hiver, la<br />

Cailleach gardait captive une belle <strong>et</strong> jeune<br />

princesse <strong>du</strong> nom de Bride. Elle était jalouse<br />

de sa beauté, lui donnait des haillons pour se<br />

vêtir, <strong>et</strong> la faisait travailler dans la cuisine de<br />

son château, dans les montagnes. La jeune fille<br />

devait accomplir les tâches les plus serviles, <strong>et</strong><br />

la Cailleach la tançait constamment. La vie de<br />

Bride était vraiment malheureuse. La Cailleach<br />

Bheur gardait Bride captive, parce que son<br />

fils préféré, qui s’appelait Angus-le-Toujours-<br />

Jeune, était tombé amoureux d’elle. Angus<br />

vivait dans l’île verte Occidentale, aussi nommé<br />

le pays de jeunesse, <strong>et</strong> il ne vieillissait jamais.<br />

La Cailleach savait que s’il épousait Bride, il<br />

serait à même de prendre sa place comme Roi<br />

de l’Été, <strong>et</strong> Bride serait sa reine. Alors le règne<br />

de Cailleach toucherait à sa fin. Angus regarda<br />

dans le puits de jeunesse qui se trouve au cœur<br />

de l’île verte. Il vit des orages <strong>et</strong> il vit des vents,<br />

puis il vit Bride seule pleurant dans le château<br />

où elle était prisonnière. Il alla sans délai voir<br />

le Roi de l’île Verte, <strong>et</strong> dit : « Je dois aller tout<br />

de suite la libérer ! » Mais le Roi de l’île Verte<br />

dit : « Tu ne peux y aller maintenant, Angus,<br />

car Février, le mois <strong>du</strong> loup, est venu, <strong>et</strong> incertaine<br />

est l’humeur <strong>du</strong> loup. Attends un peu que<br />

l’herbe recommence à pousser <strong>et</strong> que les fleurs<br />

s’épanouissent ; alors tu libéreras Bride. » Mais<br />

Angus dit : « Je lancerai un enchantement sur<br />

l’océan <strong>et</strong> un enchantement sur la terre, <strong>et</strong> j’emprunterai,<br />

pour février, trois jours à août. » Et il<br />

emprunta trois jours à août, <strong>et</strong> le soleil sortit <strong>et</strong><br />

brilla comme de l’or pâle sur la montagne <strong>et</strong> la<br />

vallée, tandis que la mer était lisse comme <strong>du</strong><br />

page 6 page 7<br />

p<strong>et</strong>it lait. Angus monta sur son cheval blanc <strong>et</strong><br />

chevaucha vers l’est, jusqu’en Écosse, traversant<br />

les îles <strong>et</strong> le Minch, de jour comme de nuit, <strong>et</strong><br />

il atteignit les monts Grampians quand l’aube<br />

poignit. Tandis qu’il chevauchait, sa robe royale<br />

s’écarta, inondant les montagnes de lumière.<br />

Pendant trois jours, Angus parcourut la contrée,<br />

mais il ne trouva pas Bride. Un jour qu’il traversait<br />

une forêt épaisse <strong>et</strong> enchevêtrée, il entendit<br />

une voix douce <strong>et</strong> triste qui chantait parmi<br />

les arbres lointains. C’était Bride dans les bois,<br />

près <strong>du</strong> château, où la Cailleach l’avait envoyée<br />

chercher <strong>du</strong> bois pour le feu. Angus regarda la<br />

jeune fille qu’il n’avait jamais vu qu’en vision, <strong>et</strong><br />

l’appela par son nom. Quand elle leva les yeux<br />

<strong>et</strong> le vit, ce fut comme si le soleil perçait la glace<br />

autour de son cœur gelé. Elle se réchauffa de<br />

son regard, <strong>et</strong> ses mots d’amour firent fondre<br />

tous ses chagrins. Angus dit : « Je suis venu pour<br />

vous délivrer de la Cailleach Bheur, qui vous a<br />

r<strong>et</strong>enu prisonnière tout un hiver. » Bride répondit<br />

: « Pour moi c’est un jour de grande allégresse.<br />

» Angus dit : « Désormais, ce sera un jour<br />

de grande joie aussi pour tous ceux qui vivent en<br />

Écosse. » Car le jour où Angus rencontra Bride,<br />

était la première visite <strong>du</strong> printemps, qui fut<br />

toujours appelé par la suite « la fête de Bride ».<br />

La terre <strong>du</strong>re commençait à dégeler, <strong>et</strong> des brins<br />

d’herbe nouvelle commençaient à percer le sol<br />

ameublit. Des primevères jaunes pâles apparaissaient<br />

dans les bois <strong>et</strong> de jeunes feuilles se<br />

déployaient sur les branches, vertes <strong>et</strong> tendres.<br />

Mais le règne de la Cailleach n’était pas encore<br />

achevé. Quand elle découvrit ce qui était arrivé,<br />

elle <strong>et</strong> ses huit servantes sorcières montèrent sur<br />

leurs chèvres noires <strong>et</strong> hirsutes, <strong>et</strong> chevauchèrent<br />

à la rencontre d’Angus <strong>et</strong> de Bride, pour<br />

leur livrer bataille. Elle déchaîna d’abord le vent<br />

appelé le Siffl<strong>et</strong>, qui soufflait fort <strong>et</strong> strident,<br />

<strong>et</strong> faisait tomber des averses de grêlons froids.<br />

Il <strong>du</strong>ra quatre jours <strong>et</strong> tua les moutons <strong>et</strong> leurs<br />

agneaux nouveaux-nés sur les landes. Puis elle<br />

fit souffler le Vent au Bec Perçant, qui <strong>du</strong>ra neuf<br />

jours <strong>et</strong> perça la terre jusqu’au cœur, piquant <strong>et</strong><br />

mordant comme le <strong>du</strong>r bec d’un oiseau. Enfin,<br />

elle fit s’élever le vent tourbillonnant qu’on<br />

appelle le Balayeur, dont les rafales tourbillonnantes<br />

arrachaient les branches des arbres bourgeonnants<br />

<strong>et</strong> les fleurs aux couleurs vives de

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