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jeudi 24 janvier 2013 - L'Agefi

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12 <strong>jeudi</strong> <strong>24</strong> <strong>janvier</strong> <strong>2013</strong><br />

MARCHÉS & PRODUITS<br />

Le Canada<br />

maintient<br />

son taux à 1%<br />

La Banque du Canada a maintenu<br />

sans surprise son taux directeur à<br />

1%, inchangé depuis septembre<br />

2010, remarquant que les perspectives<br />

de l’économie mondiale<br />

étaient «légèrement plus faibles»<br />

que prévu à l’automne.<br />

L’institution d’Ottawa estime<br />

maintenant que l’économie canadienne<br />

recouvrera «sa pleine capacité»<br />

au deuxième semestre de<br />

2014 alors qu’en octobre elle visait<br />

la fin de l’année <strong>2013</strong>.<br />

«L’Europe demeure en récession<br />

et on s’attend maintenant à ce que<br />

le ralentissement se prolonge un<br />

peu plus qu’anticipé en octobre»,<br />

fait notamment valoir la banque<br />

centrale canadienne. Les estimations<br />

de croissance ont ainsi été revues<br />

à la baisse à court terme. En<br />

2012, la croissance annuelle du<br />

PIB a été de 1,9%, contre 2,2% estimé<br />

en octobre, et sera de 2,0%<br />

cette année (contre 2,3%).<br />

Optimiste, la banque relève toutefois<br />

ses prévisions pour 2014:<br />

2,7% contre 2,4% prévu en octobre.<br />

«Les risques extrêmes ont diminué<br />

à l’échelle du globe» mais<br />

«le climat demeure fragile», souligne<br />

la banque centrale dans sa<br />

décision. Elle note en outre que<br />

«la croissance se raffermit en<br />

Chine» bien que «l’activité ait encore<br />

ralenti dans d’autres grandes<br />

économies émergentes».<br />

La Banque du Canada fait remarquer<br />

que grâce aux «actions menées<br />

par les banques centrales et<br />

(à) l’évolution positive des politiques<br />

en Europe, les conditions<br />

financières mondiales sont plus<br />

expansionnistes», c’est-à-dire plus<br />

favorables à l’accélération de la<br />

croissance.<br />

La poursuite de la reprise dans le<br />

pays aura pour principal catalyseur<br />

«la hausse de la consommation<br />

et des investissements des entreprises»,<br />

écrit la banque dans son<br />

communiqué.<br />

Elle prévoit la fin de la croissance<br />

continue de l’activité immobilière<br />

«qui a grimpé à des niveaux historiquement<br />

élevés», tandis que<br />

l’endettement des ménages, dont<br />

l’accroissement ces derniers mois<br />

a suscité l’inquiétude, devrait<br />

continuer d’augmenter avant de<br />

se stabiliser» d’ici la fin de l’année<br />

prochaine.�<br />

BOE: un membre pour<br />

plus de rachats d’actifs<br />

La Banque d’Angleterre (BoE) a<br />

opté pour un statu quo sur ses rachats<br />

d’actifs à huit voix contre une<br />

en <strong>janvier</strong>, l’un des neuf membres<br />

du Comité de politique monétaire<br />

de l’institution votant de nouveau<br />

pour une hausse, selon les minutes<br />

de leur réunion. Lors de cette<br />

réunion qui s’est tenue les 9 et 10<br />

<strong>janvier</strong>, la BoE avait ainsi maintenu<br />

à 375 milliards de livres sterling<br />

le montant total de son programme<br />

de rachats d’actifs, tout<br />

en décidant, à l’unanimité, de<br />

conserver son taux directeur à<br />

0,50%, niveau historiquement bas<br />

depuis mars 2009. David Miles<br />

s’est prononcé, pour le troisième<br />

mois consécutif, en faveur de la<br />

mise en place d’une nouvelle tranche<br />

de 25 milliards au sein du programme<br />

d’assouplissement quantitatif<br />

de la banque centrale<br />

britannique, qui par le biais d’injections<br />

de liquidités vise à soutenir<br />

l’économie du pays.<br />

Hedge funds: un investissement<br />

de moins en moins alternatif<br />

Les hedge funds agrégés dégagent une performance inférieure à n’importe quelle classe d’actifs depuis 2003. Y compris le Cash.<br />

EMMANUEL FERRY*<br />

L’univers des hedge funds affiche<br />

en apparence une bonne santé:<br />

une taille record en 2012<br />

(2,25 trillions de dollars) grâce à<br />

des nouvelles souscriptions et à<br />

une performance positive. Pourtant,<br />

une analyse objective des<br />

performances dresse un tableau<br />

plutôt mitigé.<br />

Depuis 2003, les hedge funds<br />

agrégés dégagent une performance<br />

inférieure à n’importe<br />

quelle classe d’actifs, y compris<br />

le Cash. Après inflation, le rendement<br />

annuel moyen se situe entre<br />

-1% et +1% selon les indices.<br />

Pire encore, la performance ajustée<br />

du risque s’avère très médiocre.<br />

La perte maximale (proche de<br />

25%) enregistrée durant la crise<br />

financière de 2008 est très loin<br />

d’avoir été récupérée.<br />

La faillite de Lehman semble<br />

avoir été un choc structurel pour<br />

le fonctionnement de cette industrie.<br />

Dans le passé, les hedge funds<br />

délivraient la convexité qu’ils promettaient,<br />

à savoir une corrélation<br />

positive aux marchés Actions<br />

lorsqu’ils étaient positivement<br />

orientés et une corrélation négative<br />

aux Actions en cas de baisse.<br />

Cette asymétrie des rendements<br />

a complètement changé de régime<br />

lors de l’éclatement de la<br />

crise financière en 2008: d’une<br />

part, les hedge funds ont eu tendance<br />

à évoluer dans le même<br />

sens que les marchés Actions,<br />

d’autre part la convexité a muté<br />

en concavité, c’est-à-dire qu’ils offrent<br />

désormais une plus grande<br />

exposition aux marchés baissiers<br />

que haussiers.<br />

En d’autres termes, les hedge<br />

funds dans leur ensemble ont<br />

perdu leur vocation première,<br />

à savoir offrir un profil alternatif<br />

aux classes d’actifs traditionnelles.<br />

Les techniques de réplication des<br />

hedge funds confirment la contreperformance<br />

structurelle des<br />

hedge funds depuis quelques années.<br />

Jusqu’en 2005, il était difficile<br />

d’expliquer les rendements<br />

des hedge funds avec les grandes<br />

classes d’actifs (Actions, Obligations).<br />

En 2008, on observe très<br />

L’accalmie inquiétante<br />

dans la zone euro<br />

La BCE tient<br />

pour l’instant l’édifice<br />

à bout de bras.<br />

Mais le risque politique<br />

demeure très élevé.<br />

THOMAS STUCKI*<br />

En ce début d’année, l’euro a<br />

opéré une légère remontée. Depuis<br />

l’été dernier, la monnaie unique<br />

s’est appréciée de 12% vis-àvis<br />

du dollar US. Cependant, la<br />

situation en zone euro n’a presque<br />

jamais été aussi fragile. Aux problèmes<br />

des dettes s’ajoutent une<br />

sévère récession et un taux de chômage<br />

en hausse constante.<br />

La crise de la dette en zone euro<br />

s’est apaisée. Elle ne fait plus pour<br />

l’instant l’actualité sur les marchés<br />

financiers, ce qui a renforcé le<br />

goût du risque des investisseurs,<br />

conjointement à l’accord politique<br />

au sujet du mur budgétaire<br />

aux États-Unis. Cette situation<br />

profite surtout à l’euro: la devise<br />

a atteint un sommet vis-à-vis du<br />

dollar depuis février 2012 et a dépassé<br />

la valeur de 1.25 par rapport<br />

au franc suisse.<br />

La revalorisation de la monnaie<br />

unique contraste avec l’évolution<br />

économique en zone euro. Le PIB<br />

a diminué de 0,6% en glissement<br />

annuel au troisième trimestre<br />

2012 et les prévisions pour cette<br />

année sont sans cesse revues à la<br />

baisse. En l’espace d’un an, le taux<br />

de chômage a bondi de 9.8% à<br />

11,8%, sans qu’un tournant se dessine<br />

à court terme. Pour les pays<br />

les plus touchés, cela implique<br />

non seulement une charge finan-<br />

PERFORMANCE ET RISQUE DEPUIS 2003: HEDGE FUNDS ET GRANDES CLASSES D'ACTIFS<br />

(*) rendement net du Cash ajusté de la volatilité<br />

Banque Pâris Bertrand Sturdza SA<br />

EURUSD DEPUIS 2012<br />

Bloomberg<br />

cière, mais également des tensions<br />

sociales. Dans ce contexte, l’endettement<br />

en zone euro a peu de<br />

chances de se résorber.<br />

On distingue certes quelques<br />

lueurs d’espoir, telles que les fortes<br />

exportations de la Grèce supérieures<br />

aux attentes ou les fusions<br />

d’entreprises qui souhaitent profiter<br />

de la baisse des coûts salariaux<br />

en Espagne aux fins d’investissement.<br />

Toutefois, c’est<br />

surtout la BCE qui tient pour l’instant<br />

l’édifice à bout de bras. Le système<br />

bancaire survit grâce à l’injection<br />

de liquidités illimitées et<br />

le programme annoncé d’achat<br />

d’obligations d’Etat modère la<br />

pression sur les marchés financiers.<br />

Il s’agit d’un soutien considérable<br />

et nécessaire, mais qui ne<br />

peut durer éternellement.<br />

À court terme, la zone euro s’expose<br />

principalement à des risques<br />

politiques. Les élections en Italie<br />

fin février vont remettre sur<br />

le devant de la scène la question<br />

Indice Hedge IndiceI Fonds Barclays US Actions MSCI JPM Global Cash<br />

Fund HFRX de Hedge Convertibles Monde Aggregate<br />

Funds HFR Bond Index<br />

Rendement annuel 1.4% 3.5% 7.7% 7.7% 6.3% 2.3%<br />

Rendement annuel réel -1.1% 1.0% 5.2% 5.2% 3.8% -0.2%<br />

Volatilité 6.1% 5.6% 12.1% 16.4% 6.2% 0.6%<br />

Ratio de Sharpe (*) -0.1x 0.2x 0.4x 0.3x 0.7x -<br />

MDD (perte maximale) -25.2% -22.2% -39.7% -54.0% -9.4% -<br />

Date du pic (mois) 10/2007 10/2007 04/2011 10/2007 09/2012 -<br />

Niveau actuel p/r pic (%) -16.9% -10.9% -1.1% -13.5% -0.1% -<br />

01.12 03.12 05.12 07.12 09.12 11.12 01.13<br />

des dettes et l’incapacité du pays<br />

à mener les réformes. En Grèce,<br />

le gouvernement est en terrain<br />

miné et le parti de l’opposition<br />

Syriza tente de faire organiser de<br />

nouvelles élections. La sortie de<br />

la Grèce de la zone euro devrait<br />

revenir à l’ordre du jour. En Espagne,<br />

les revendications d’indépendance<br />

en Catalogne et au<br />

Pays basque se manifestent de<br />

plus en plus. La liste risque de s’allonger.<br />

L’euro se rapproche de la limite<br />

supérieure de notre marge de prévisions<br />

1.25 - 1.35 vis-à-vis du dollar.<br />

Nos prévisions restent toutefois<br />

inchangées, car nous nous<br />

méfions de l’accalmie observée<br />

actuellement sur les marchés.<br />

Lorsque les investisseurs feront<br />

preuve d’un regain d’aversion au<br />

risque, l’euro sera de nouveau<br />

sous pression par rapport au billet<br />

vert.<br />

* Hyposwiss Private Bank<br />

1.36<br />

1.34<br />

1.32<br />

1.30<br />

1.28<br />

1.26<br />

1.<strong>24</strong><br />

1.22<br />

1.20<br />

clairement une dérive vers plus<br />

de beta de marchés. Plus inquiétant,<br />

le biais d’assurance de portefeuilles<br />

a totalement disparu, mise<br />

à part chez les CTA.<br />

Comment expliquer cette contreperformance?<br />

On peut citer les<br />

taux d’intérêt à zéro, une structure<br />

de frais anachronique, une crise<br />

de corrélation, le désendettement<br />

global, la structure par terme de<br />

la volatilité implicite des Actions,<br />

l’influence des Etats dans le fonctionnement<br />

des marchés financiers<br />

et plus particulièrement la<br />

Le taux à 10 ans de<br />

l’Espagne a reculé hier<br />

à 5,067% contre 5,115.<br />

Celui du Portugal<br />

a baissé à 5,819%<br />

contre 5,888 la veille.<br />

Les taux d’emprunt des principaux<br />

pays de la zone euro se sont<br />

détendus sur le marché obligataire,<br />

comme la veille, grâce à une<br />

forte demande des investisseurs<br />

pour des émissions de dette de<br />

l’Espagne et du Portugal.<br />

Le taux à 10 ans de l’Espagne reculait<br />

à 5,067% (contre 5,115%<br />

mardi) sur le marché secondaire,<br />

où s’échange la dette déjà émise.<br />

De même, le taux de l’Italie baissait<br />

à 4,195% (contre 4,201%).<br />

Les emprunts de l’Espagne et le<br />

Portugal montrent qu’»il y a de<br />

l’appétit pour le risque ce qui est<br />

très positif», souligne Cyril Regnat,<br />

stratégiste obligataire chez<br />

Natixis.<br />

Le marché obligataire profitait<br />

pour la seconde séance consécutive<br />

de l’emprunt syndiqué, réalisé<br />

via les banques, de l’Espagne<br />

qui a enregistré une demande record,<br />

selon les résultats publiés<br />

mardi. L’Espagne a enregistré<br />

mardi une demande pour cet emprunt<br />

à dix ans de <strong>24</strong> milliards<br />

d’euros, dont beaucoup d’investisseurs<br />

internationaux. «Pour ces<br />

différents Trésors, trouver des investisseurs<br />

étrangers était la plus<br />

grande difficulté jusqu’à août et<br />

septembre 2012», rappelle M. Regnat.<br />

«Le lancement d’une nouvelle<br />

obligation d’échéance longue<br />

espagnole constituait un défi<br />

majeur. Un gros souci en moins»,<br />

indiquent les stratégistes chez So-<br />

«concurrence déloyale» faite par<br />

les banques centrales, qui ont à disposition<br />

un levier illimité et des<br />

opportunités d’arbitrage historiques.<br />

En conclusion, les hedge funds<br />

sont une espèce qui a du mal à<br />

s’adapter au nouvel environnement<br />

macro-financier. La forte<br />

corrélation entre les actifs financiers<br />

et la disparition des possibilités<br />

d’acheter des assurances<br />

de portefeuille à bon marché empêchent<br />

les hedge funds de délivrer<br />

des rendements asymétriques.<br />

Si l’approche traditionnelle pour<br />

investir dans les hedge funds via<br />

des fonds de fonds semble désormais<br />

caduque, la régulation renforcée<br />

(format UCITS, comptes<br />

gérés) n’est certainement pas la<br />

panacée. Au contraire, le salut<br />

semble davantage passer par les<br />

acteurs de niche et/ou l’exposition<br />

à des stratégies moins liquides.<br />

C’est de là que reviendra peut-être<br />

l’optionalité propre à la gestion alternative.<br />

* Banque Pâris Bertrand Sturdza<br />

L’obligataire stimulé par<br />

les emprunts espagnols<br />

ciété Générale CIB. Outre l’Espagne,<br />

le Portugal a lancé mercredi<br />

son premier emprunt à moyen<br />

terme depuis sa demande d’aide<br />

internationale, en mai 2011, avec<br />

une demande de plus de 10 milliards<br />

d’euros, y compris internationale.<br />

Sur le marché secondaire, le taux<br />

du Portugal baissait 5,819%<br />

(contre 5,888%). Pour Société Générale<br />

CIB, «le Portugal affiche<br />

désormais ses rendements les plus<br />

bas depuis août 2010. Cette évolution<br />

favorable devrait perdurer<br />

tant que le gouvernement s’en<br />

tiendra à sa politique de réduction<br />

du déficit budgétaire et de réformes<br />

structurelles importantes».<br />

Au total, le succès de ces emprunt<br />

montre «une dynamique très positive<br />

sur l’aspect financier, mais<br />

les nouvelles restent moins bonnes<br />

concernant les indicateurs macroéconomique»,<br />

prévient M. Regnat,<br />

notamment en Espagne.<br />

Le Fonds monétaire international<br />

(FMI) voit quant à lui la zone euro<br />

vivre une seconde année de récession<br />

en <strong>2013</strong>.<br />

Parmi les pays les plus solides, le<br />

taux de l’Allemagne baissait à<br />

1,544% (contre 1,572%), tout<br />

comme celui de la France à<br />

2,130% (contre 2,151%).<br />

Hors zone euro, le taux britannique<br />

à 10 ans baissait à 1,990%<br />

contre 2,019% la veille.<br />

Aux Etats-Unis, le taux à 10 ans<br />

reculait à 1,8<strong>24</strong>%, contre 1,842%<br />

mardi, tout comme celui à 30 ans<br />

à 3,022%, contre 3,028% la veille.<br />

Le taux à 3 mois progressait à<br />

0,07%, contre 0,06% mardi.<br />

Sur le marché interbancaire, l’Euribor<br />

est resté stable à 0,209%, tandis<br />

que le Libor a reculé à 0,301%,<br />

contre 0,302% la veille.�

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