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jeudi 24 janvier 2013 - L'Agefi

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14 <strong>jeudi</strong> <strong>24</strong> <strong>janvier</strong> <strong>2013</strong><br />

SÉLECTION<br />

La demande<br />

explose en Inde<br />

et en Chine<br />

DIAMANTS. Les ventes<br />

mondiales devraient<br />

progresser à un rythme<br />

annuel de 6% d’ici 2020.<br />

L’offre devrait néanmoins<br />

prochainement dépasser<br />

la demande mondiale.<br />

Les ventes mondiales de diamants<br />

devraient progresser à un rythme<br />

annuel de 6% d’ici 2020, dopées<br />

par la demande de la Chine et de<br />

l’Inde dont la consommation devrait<br />

dépasser à terme celle des<br />

Etats-Unis, selon une étude publiée<br />

hier par Bain & Company.<br />

«La consommation en Chine et<br />

en Inde représentera 36% du total<br />

mondial d’ici 2020», dépassant<br />

ainsi la consommation américaine,<br />

explique l’étude intitulée<br />

«2012 Global Diamond Industry<br />

Report», effectuée en collaboration<br />

avec l’Antwerp World Diamond<br />

Centre (AWDC).<br />

Le marché du diamant, lié à celui<br />

de la joaillerie et au marché des<br />

produits de luxe, a déjà un taux de<br />

croissance de 6% par an et devrait<br />

continuer à progresser à ce<br />

rythme jusqu’en 2020, ajoute-telle.<br />

Selon l’étude, l’offre devrait néanmoins<br />

prochainement dépasser la<br />

demande mondiale. Problématique<br />

pour les producteurs, cette situation<br />

laisse toutefois «présager<br />

de solides perspectives en termes<br />

de prix et d’avenir» pour les détaillants.<br />

«De forts signaux laissent entrevoir<br />

un avenir prometteur pour<br />

le marché du diamant», insiste<br />

Yury Spektorov, co-auteur de<br />

l’étude cité dans un communiqué,<br />

estimant toutefois nécessaire d’anticiper<br />

la diversification de cette<br />

demande de plus en plus tournée<br />

vers l’Asie.<br />

Le marché américain garde pour<br />

l’instant la première place mondiale<br />

malgré une forte baisse de la<br />

demande durant la crise et un niveau<br />

en 2012 qui «n’est que légèrement<br />

supérieur à celui de 2000».<br />

«Son chiffre d’affaires (2011, ndlr)<br />

de 27 milliards de dollars représente<br />

trois fois celui du marché<br />

numéro deux, la Chine, ou du numéro<br />

trois, l’Inde», indique encore<br />

l’étude.<br />

La Chine enregistre ainsi «des<br />

ventes annuelles de presque 9 milliards<br />

de dollars» en 2011, précise<br />

Bain, selon qui près de «90% des<br />

foyers à haut revenus (plus de<br />

60.000 dollars par an) détiennent<br />

au moins un bijou en diamant».<br />

Les auteurs relèvent que les marques<br />

étrangères comme Tiffany,<br />

Cartier ou Bulgari y restent les<br />

plus populaires.<br />

En Inde, le chiffre d’affaires 2011<br />

était «proche de 8,5 milliards de<br />

dollars». Comme en Chine, quelque<br />

90% des femmes aisées ont<br />

un ou des diamants.<br />

En revanche, en Europe occidentale,<br />

comme en France ou Allemagne,<br />

les diamants sont mieux<br />

répartis socialement.<br />

L’étude, réalisée auprès de plus de<br />

5000 clients de huit pays ainsi que<br />

sur l’examen des trois principaux<br />

marchés de diamants, indique<br />

qu’en France, 65% des foyers à bas<br />

revenus ont «au moins un diamant».<br />

Le taux monte à 75% pour<br />

les foyers les plus aisés.�<br />

SÉLECTION ANNE PETITPIERRE<br />

SAUVAIN, JURISTE<br />

Vers un droit<br />

économique<br />

orienté<br />

durabilité<br />

Pour Anne Petitpierre Sauvain, professeur honoraire à l'Université de<br />

Genève, l’activité économique, qui repose dans une très large mesure<br />

sur l’exploitation des ressources environnementales, est aujourd’hui<br />

appelée à s’orienter vers une exploitation durable, qui ne détruit pas<br />

les ressources mêmes qui l’alimentent. Le calcul économique et, audelà,<br />

le raisonnement économique, doivent en intégrer les principes de<br />

base. De même, la réglementation relative aux activités de production<br />

et de consommation constitue la base d’un droit économique de l’environnement<br />

en passe de devenir le droit économique tout court. Extraits<br />

Atravers une analyse<br />

économique on a pu<br />

démontrer que la situation<br />

«hors marché»<br />

des ressources<br />

environnementales peut contribuer<br />

à leur porter des atteintes<br />

considérables, si ce n’est favoriser<br />

leur disparition irréversible.<br />

Cette utilisation irresponsable sur<br />

le plan écologique correspond à<br />

une allocation sous-optimale des<br />

ressources d’un point de vue économique.<br />

La lutte contre des comportements<br />

de consommation inadéquats<br />

peut passer par des<br />

interventions de police (interdictions,<br />

sanctions administratives ou<br />

pénales) ou par une tentative d’insertion<br />

des biens environnementaux<br />

dans un mécanisme de marché.<br />

Le principal instrument dans<br />

ce sens est la taxation qui, par la<br />

charge imposée à certains comportements<br />

ou le renchérissement de<br />

certains produits, entend inciter<br />

l’utilisateur à réduire sa consommation<br />

ou à préférer des produits<br />

de substitution. Une autre approche<br />

consiste à amener les opérateurs<br />

économiques à fixer eux-mêmes<br />

un prix pour les biens<br />

environnementaux qui tienne<br />

compte de leur valeur écologique.<br />

Le modèle de ces marchés est celui<br />

du CO2 tel que réalisé pour<br />

la mise en œuvre du Protocole de<br />

Kyoto.<br />

Le marché des émissions<br />

Les instruments de marché destinés<br />

à réduire les émissions nocives<br />

sont toujours basés sur la définition<br />

de quantités supportables,<br />

à partir desquelles les émetteurs<br />

sont amenés à améliorer leurs performances<br />

en procédant à des investissements<br />

techniques ou en<br />

acquérant des droits d’émissions<br />

d’autres opérateurs moins polluants.<br />

Le marché s’ajoute donc<br />

nécessairement à des montants<br />

définis selon un choix d’objectifs.<br />

Les produits mis sur ce marché<br />

sont des unités d’émission ou de<br />

réduction, mais correspondent à<br />

des investissements réalisés par<br />

les vendeurs qui leur permettent<br />

de rendre disponibles les unités<br />

en question. Le marché des unités<br />

d’émission peut ainsi constituer<br />

également un moyen de refinancer<br />

des investissements<br />

préalables ou réalisés ailleurs que<br />

chez le vendeur.<br />

Les unités échangées sont toujours<br />

attribuées par décision administrative<br />

sur la base, soit des<br />

émissions existantes lors de la<br />

mise en place du système, soit<br />

d’un prix déterminé par l’autorité<br />

ou par des enchères. De même,<br />

leur durée de validité et leur éventuel<br />

renouvellement. Seule la valeur<br />

d’échange fait l’objet d’un<br />

marché libre. Les unités (ou «certificats»)<br />

échangés sur le marché<br />

du CO2 sont donc des produits<br />

dérivés des unités d’émissions autorisées.<br />

Le marché des unités d’émission<br />

de CO2 se caractérise par le fait<br />

que son ampleur doit, pour réaliser<br />

son objectif, diminuer progressivement.<br />

Ainsi, il permettra de<br />

réduire à terme l’ensemble des<br />

émissions. Le «produit» disponible<br />

sur le marché doit donc se raréfier<br />

et les montants alloués ne<br />

seront pas négociés indéfiniment:<br />

à l’échéance d’un délai prédéfini,<br />

le bien disparaît.<br />

Les échanges de quotas<br />

En dehors des émissions de CO2,<br />

aucune expérience n’a été faite en<br />

Suisse dans ce domaine, mais des<br />

modèles existent pour la diversité<br />

biologique, et la gestion des quotas<br />

est un instrument caractéristique<br />

de l’organisation des pêcheries.<br />

Sa mise en œuvre est<br />

toutefois plus complexe que pour<br />

le CO2, car ce dernier n’est pas<br />

«Droit de l’environnement» est paru chez Schulthess Editions Romandes<br />

dans la collection Quid Iuris, une collection d’ouvrages concis en format<br />

de poche traitant de matières de droit privé ou public. La vocation des<br />

Quid Iuris est, d’une part, d’offrir au lecteur une vue synthétique des thèmes<br />

abordés, d’autre part, d’approfondir des questions<br />

spécifiques choisies par les auteurs en raison de leur importance<br />

pratique ou scientifique.<br />

ANNE PETITPIERRE SAUVAIN<br />

«Droit de l’environnement, vers un droit économique<br />

au service de l’environnement», Schulthess Editions<br />

Romandes, collection Quid Iuris. 2012<br />

naturellement en diminution.<br />

C’est son augmentation qui doit<br />

être arrêtée, alors que pour les pêcheries,<br />

c’est la raréfaction biologique<br />

de la ressource que l’on veut<br />

empêcher. La fixation de quotas<br />

suppose donc un investissement<br />

dans la recherche scientifique et<br />

une surveillance efficace des captures,<br />

ce qui n’est pas nécessairement<br />

intégré dans le calcul des<br />

opérateurs économiques.<br />

Les quotas de pêche<br />

Les quotas comme instruments<br />

de contrôle des captures de ressources<br />

biologiques «publiques»<br />

ou «collectives», dont les poissons<br />

sont l’exemple le plus caractéris-<br />

«LE MARCHÉ DES UNITÉS<br />

D’ÉMISSION DE CO2 SE<br />

CARACTÉRISE PAR LE FAIT<br />

QUE SON AMPLEUR DOIT,<br />

POUR RÉALISER SON<br />

OBJECTIF, DIMINUER<br />

PROGRESSIVEMENT.»<br />

tique, sont prévus par le droit de<br />

la mer . Ils sont un élément important<br />

de la politique européenne<br />

de gestion des ressources<br />

halieutiques. Il s’agit toutefois<br />

d’un instrument administratif à<br />

qui l’on a reproché des faiblesses<br />

de mise en œuvre, car il comporte<br />

des incitations économiques négatives<br />

pour les pêcheurs, qui sont<br />

amenés à suréquiper leurs flottilles<br />

afin de capturer un maximum<br />

de poissons dès le début de<br />

la période d’allocation. Le remplacement<br />

des quotas par des<br />

«contingents» négociables est<br />

censé corriger ces effets négatifs:<br />

les pêcheurs acquièrent (gratuitement<br />

ou aux enchères) des droits<br />

de prélever une certaine quantité<br />

de poisson qu’ils peuvent utiliser<br />

ou céder à des tiers (lorsque le niveau<br />

des prix rend la capture trop<br />

coûteuse pour leurs installations).<br />

Puisqu’ils ne retirent pas un avantage<br />

plus grand de la pêche que de<br />

la cession, on espère qu’ils ne seront<br />

pas incités à surexploiter la<br />

ressource.<br />

Comme l’institution de quotas ou<br />

l’attribution de droits d’émission<br />

de CO2, le marché des contingents<br />

négociables est amorcé par<br />

une attribution de droit de la part<br />

des états. Pour en déterminer<br />

l’ampleur, il faut que l’observation<br />

scientifique identifie l’état<br />

des stocks et leur évolution. Le<br />

marché proprement dit ne<br />

concerne que la répartition ultérieure<br />

des contingents. Afin de<br />

permettre une planification des<br />

investissements, la durée de validité<br />

des contingents doit être<br />

adaptée à leur ampleur, mais,<br />

comme les unités d’émission du<br />

marché du CO2, ils doivent être<br />

limités dans le temps. Dans ce cas,<br />

la limite est conditionnée aussi par<br />

l’évolution de la ressource biologique,<br />

qui échappe à la volonté des<br />

états émetteurs. Ceux-ci ont donc<br />

plus de peine à ajuster les contingents<br />

et les pêcheurs à adapter<br />

leurs installations.<br />

Le «marché» de la biodiversité<br />

L’ambition de créer un «marché»<br />

de la biodiversité est la conséquence<br />

de la constatation que<br />

«l’absence d’estimation de la valeur<br />

de la biodiversité est sous-jacente<br />

à la dégradation des écosystèmes<br />

et à la perte de diversité<br />

biologique». Une première étape<br />

dans la réalisation d’un marché<br />

consiste à mettre au point des méthodes<br />

d’évaluation de la diversité<br />

elle-même, soit par l’identification<br />

des services qu’elle rend,<br />

soit par les coûts engendrés par sa<br />

dégradation. Dans une deuxième<br />

étape, des instruments de mesure<br />

permettront aux Etats d’intégrer<br />

ces évaluations dans leur processus<br />

de planification et de subventionnement.<br />

Enfin, ces éléments<br />

doivent se traduire dans les calculs<br />

des entreprises et devenir des<br />

critères de décisions commerciales.<br />

L’identification d’une valeur<br />

écologique doit être traduite en<br />

incitation à l’internalisation de<br />

cette valeur dans les décisions économiques.<br />

Les propositions formulées dans<br />

ce sens ont surtout porté sur<br />

l’adoption d’incitations économiques<br />

et de modèles d’évaluation<br />

des coûts environnementaux des<br />

entreprises. Un véritable marché<br />

n’est en revanche pas encore établi<br />

pour la diversité biologique.<br />

Les amorces d’une marchandisation<br />

positive de la biodiversité<br />

sont néanmoins perceptibles dans<br />

l’intégration des puits aux instruments<br />

de lutte contre les changements<br />

climatiques ou la prise en<br />

compte d’externalités positives,<br />

comme la renonciation à l’exploitation<br />

des eaux à des fins de production<br />

d’énergie hydraulique.<br />

L’accent est actuellement mis sur<br />

la «vente» de la diversité biologique<br />

au consommateur à travers<br />

l’éco-tourisme, les produits de<br />

l’agriculture biologique ou des forêts<br />

certifiées, mais aussi l’investissement<br />

dans des fonds verts ou<br />

des énergies renouvelables.<br />

La contractualisation<br />

de la protection<br />

Sans aller jusqu’à créer un marché<br />

autonome du bien environnemental,<br />

le recours à des moyens<br />

contractuels de protection peut<br />

constituer un pas dans cette direction.<br />

Une première étape dans ce<br />

sens consiste à confier à des acteurs<br />

privés la gestion de biens environnementaux<br />

aux fins de pro-<br />

«Un véritable<br />

marché<br />

n’est pas<br />

encore établi<br />

pour<br />

la diversité<br />

biologique»<br />

tection. Ainsi, la LPN pose-t-elle<br />

en principe que la protection des<br />

biotopes et leur entretien «seront,<br />

si possible, assurés sur la base d’accords<br />

conclus avec les propriétaires<br />

fonciers et les exploitants et<br />

par l’adaptation des modes d’exploitation<br />

agricole et sylvicole»<br />

(art. 18c LPN). Ces accords peuvent<br />

être passés avec des collectivités<br />

locales ou des organisations<br />

de protection de l’environnement.<br />

Cette méthode est toutefois adaptée<br />

avant tout à la protection de<br />

biotopes déterminés et dont les caractéristiques<br />

sont clairement établies.<br />

Pour étendre ce type d’instruments<br />

à la biodiversité, les<br />

collectivités publiques doivent engager<br />

des moyens plus importants<br />

et ne disposent pas toujours de<br />

toute l’information nécessaire.<br />

Des systèmes de mise aux enchè-<br />

«LA LUTTE CONTRE<br />

DES COMPORTEMENTS<br />

DE CONSOMMATION<br />

INADÉQUATS<br />

PEUT PASSER PAR UNE<br />

TENTATIVE D’INSERTION<br />

DES BIENS<br />

ENVIRONNEMENTAUX<br />

DANS UN MÉCANISME<br />

DE MARCHÉ.»<br />

res des prestations ont donc été<br />

imaginés, qui amènent les propriétaires<br />

de zones riches en biodiversité<br />

à proposer des plans de<br />

mesures de protection. Les autorités<br />

doivent définir les biens à<br />

protéger et les objectifs recherchés.<br />

Les propriétaires proposent<br />

les programmes environnementaux<br />

qu’ils estiment les plus adéquats,<br />

afin de décrocher le contrat<br />

de gestion. (…)�<br />

TOP 5 DES VENTES<br />

ÉCONOMIE-FINANCE<br />

Cinq meilleures ventes<br />

de la semaine dernière<br />

dans l’ensemble du réseau<br />

1. Au nom de l'enfant.<br />

Se séparer sans se déchirer<br />

Anne Reiser<br />

Favre<br />

2. Business model: nouvelle<br />

génération... Un guide pour<br />

visionnaires, révolutionnaires<br />

et challengers<br />

A. Osterwalder, Y. Pigneur<br />

Pearson<br />

3. Droit social - Recueil de textes<br />

Volume II: Droit des<br />

assurances sociales<br />

Daniel Cohen<br />

Albin Michel<br />

4. Les lois fiscales fédérales 2012<br />

Daniel Gygax, Thomas Gerber<br />

Verlag Steuern & Recht<br />

5. Steve Jobs<br />

Walter Isaacson<br />

Le livre de poche

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