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Aux Eaux-Vives, Henri-Blanvalet (tronçon chemin<br />
Neuf – rue Pictet-de-Rochemont) et le<br />
chemin de la Clairière. Mais aussi la piétonisation<br />
d’une partie du centre allant de Rive au<br />
Molard et comprenant la Vieille-Ville. Ce dernier<br />
plan nécessiterait à lui seul la suppression<br />
d’environ 500 places de parc. » Depuis l’obligation<br />
votée en mars dernier par le Grand<br />
Conseil de compenser chaque place en surface,<br />
ça complique le dessein. Antoine Barde,<br />
membre de la commission des transports à<br />
l’origine de la loi (modifiant la loi d’application<br />
de la législation fédérale sur la circulation routière,<br />
LaLCR, H 1 05) : « La question du parking<br />
est centrale dans la mobilité. On nous cite sans<br />
cesse en exemple des villes piétonnes comme<br />
Annecy, Lyon. Mais elles ont toutes des parkings<br />
de proximité. Croire qu’on va empêcher<br />
les gens de venir en ville avec leur voiture en<br />
supprimant des places de parc, c’est illusoire et<br />
nocif. Il doit y avoir complémentarité et non<br />
guerre des transports. »<br />
PLACE <strong>dEs</strong> <strong>EAux</strong>-<strong>ViVEs</strong><br />
Antoine Barde : « C’est la porte d’entrée de<br />
Genève, rive gauche. Mais sur cet axe central<br />
qui relie à la fois Thônex et Vésenaz au<br />
centre-ville, le trafic se bloque régulièrement<br />
depuis l’intensification des lignes TPG, en<br />
© archigraphie-ch<br />
plus des bouchons habituels. Le rond-point<br />
est d’un autre temps ; il doit être repensé et<br />
la place redimensionnée. Et pourquoi ne pas<br />
envisager d’enterrer les voies ? On pourrait<br />
ainsi rendre à la place toute sa qualité et au<br />
trafic sa fluidité. C’est un comble qu’il nous<br />
soit si difficile de trouver des solutions de<br />
mobilité adaptées aux besoins de notre<br />
temps à l’endroit même – rue Pictet-de-<br />
Rochemont – où l’on perça un axe entier<br />
pour faire face à l’urbanisation de la cité au<br />
début du XX e siècle. (Sourire) Je ne dis surtout<br />
pas qu’il faut raser et construire de plus<br />
grands boulevards, mais nous devrions être<br />
capables de « modestes » projets d’envergure<br />
pour sortir des problèmes endémiques qui<br />
péjorent le quotidien des Genevois. » Et face<br />
au coût engendré ? « Ce type d’infrastructures<br />
est nécessaire au bon développement<br />
de notre économie. La mobilité, comme le<br />
logement, en est l’un des axes essentiels. »<br />
ruE dE moNtChoisy<br />
Un conflit de mobilité anime la rue de<br />
Montchoisy depuis son passage en zone 30 à<br />
l’automne 2011. Parkings en épi qui empêchent<br />
les commerçants de se faire livrer –<br />
mais qui ont fait gagner dix-neuf places pour<br />
les voitures et quarante pour les deux-roues<br />
– tronçon piéton entre la rue Maunoir et celle<br />
du 31-Décembre sous le coup d’une opposition,<br />
les rapports sont tendus avec la ville.<br />
Rémy Pagani, chef de l’aménagement :<br />
« La Confédération nous oblige à assainir d’ici<br />
2018 soixante-cinq rues en « zone d’alarme »<br />
en raison de la pollution sonore et dont fait<br />
partie Montchoisy. Soit nous y parvenons,<br />
soit ce sera l’isolation de toutes les fenêtres<br />
prise en charge par la ville. » Claude-Alain<br />
Macherel complète : « Sur les quais et dans la<br />
rue des Eaux-Vives, également concernés,<br />
nous pouvons placer un revêtement phonoabsorbant<br />
moins efficace dans les zones 30. »<br />
Des demi-solutions générant de nouveaux<br />
problèmes, selon Antoine Barde : « Fermer un<br />
tronçon ne fait que reporter le problème sur<br />
d’autres rues. Il faut un concept global du<br />
type : à chaque mode de transport sa rue,<br />
pour répartir la charge différemment.<br />
Ou bien donner un sens unique à chacune :<br />
les Eaux-Vives pour gagner le centre et<br />
Montchoisy à l’inverse. »<br />
<strong>QuArtiEr</strong> <strong>dEs</strong> <strong>EAux</strong>-<strong>ViVEs</strong><br />
mobiLité – AméNAgEmENt :<br />
ProPositioNs d’ANtoiNE bArdE,<br />
déPuté LibérAL-rAdiCAL<br />
Le 1er secrétaire au Bureau du Grand Conseil,<br />
que l’on voit ici adossé au buste de Merle<br />
d’Aubigné, avenue Théodore-Flournoy,<br />
entretient une affinité particulière avec les<br />
Eaux-Vives. Pour des raisons familiales et<br />
professionnelles. Il y a vécu, fondé son entreprise<br />
(revendue en 2010) et dirige actuellement<br />
la société Fernand Basso SA<br />
située avenue de la Grenade. Le diagnostic<br />
établi, de même que ses propositions<br />
d’aménagement, résultent d’une expérience<br />
quotidienne du quartier qu’il apprécie<br />
par ailleurs : pêle-mêle, pour ses<br />
terrasses, sa restauration multinationale,<br />
son tennis au « site exceptionnel », sa boucherie<br />
(rue des Eaux-Vives) « qui prend encore<br />
le temps de faire rassir la viande » et la<br />
succursale de la boulangerie colognote<br />
Taillé (rue de Montchoisy).<br />
Antoine Barde : « L’aménagement du domaine<br />
public dépend techniquement de la<br />
ville, mais la question recèle des enjeux généraux<br />
(mobilité, sécurité) qui concernent le<br />
canton. Aux Eaux-Vives, le potentiel est important<br />
mais rien d’ambitieux n’est prévu.<br />
Plus le temps passe et plus la situation s’aggrave,<br />
notamment en matière de trafic et de<br />
stationnement. » Le logement, les problèmes<br />
de circulation et de parking sont les<br />
trois plaies des Genevois. Et pas moyen de<br />
traverser le lac pour résoudre la question –<br />
du moins encore ! « Les solutions proviendront<br />
d’un consensus. Nous n’avons rien à<br />
gagner dans les querelles de principe. »<br />
immoscope n°111 juin - juillet 2012<br />
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