118 swissfire.ch 8/2016

70 En intervention Journal des sapeurs-pompiers suisses
Premier acte: entrer en service!
Pour aider,
il faut d’abord arriver
Pour un sapeur-pompier volontaire, la sonnerie du pager signifie qu’il
faut rejoindre le plus rapidement possible la caserne afin de s’y équiper
avec l’équipement de protection individuelle, avant de se rendre
sur la place sinistrée par le chemin le plus court avec les véhicules
d’intervention.
Jusqu’à ce jour, les sapeurs-pompiers alarmés
ont sauté dans leur voiture pour entrer
en service sans délai. Si la météo et la distance
le permettent, certains prennent la
moto ou le vélo, voire font le trajet au pas
de course. Il est cependant notoire que le
trafic routier a énormément augmenté ces
dernières années.
L’entrée en service à vélo présente des avantages
et des inconvénients: souvent, la signalisation des
bandes cyclables accorde à leurs utilisateurs la
priorité sur le trafic motorisé, ce qui peut aussi permettre
de gagner du temps. L’inconvénient est
que, selon la distance, le sapeur-pompier arrive au
magasin en sueur et épuisé, ce qui n’est pas recommandable
au début d’un engagement peut-être
long et physiquement pénible.
Si, par le passé, on était confronté de
temps à autre à un trafic intense, ce dernier
commence aujourd’hui tôt le matin et perdure
jusque dans la soirée. Pour les sapeurspompiers
entrant en service, cela veut dire
qu’ils se retrouvent prisonniers des colonnes
de véhicules, comme les autres usagers
de la route, et même s’ils sont identifiés
comme intervenants cela ne sert parfois
pas à grand-chose. Dans la circulation actuelle,
les automobilistes font très souvent
preuve d’égoïsme ou d’ignorance, et les
rappels mutuels à l’ordre, les insultes et
autres «bonnes manières» sont fréquemment
au rendez-vous … Tout cela fait que
l’aide attendue est retardée ou que les
forces d’intervention déjà sur site doivent
attendre plus longtemps les renforts.
En cas de doute: plutôt l’itinéraire sûr
que le rapide
Pour les intervenants, il s’agit de ne jamais
perdre leur calme. Etant considérés comme
des usagers de la route normaux, ils n’ont
strictement aucun droit de commettre une
infraction quelle qu’elle soit à la législation
sur la circulation routière et ils devront répondre
comme particuliers de leurs actes en
cas d’excès de vitesse, de passage d’un feu
au rouge ou d’un accident qu’ils auront
causé.
Aucune diminution du trafic n’étant prévisible
à terme, il faut que les corps de sapeurs-pompiers
et leur personnel réfléchissent
à la question de l’entrée en service
et fassent une analyse de la situation. Il n’y
a vraisemblablement pas de solution de
portée générale qui résolve le problème. Par
contre, des mesures peuvent être prises à
tous les niveaux pour faciliter l’entrée en
service et diminuer le temps nécessaire à
cette phase de l’intervention. On peut, par
exemple, se poser la question de l’adéquation
et de la faisabilité d’une signalisation