Zermatt-Magazin-23

de recevoir des demandes de journalistes du monde entier.
Plus que je ne l’avais imaginé. Il se trouve que, de par mon
nom et mon passé, j’ai souvent affaire aux médias. Mais je
ne suis certainement pas le chargé des relations presse.
Peut-on comparer la Gran Becca avec une autre
piste de ski de Coupe du monde?
Non, car chaque terrain présente son environnement et sa
géométrie propres, qui à leur tour ont un impact sur le rayonnement
de la lumière. Ce qui est unique à cette altitude, c’est
l’absence de points de repère dans la nature, mis à part le
passage qui longe les rochers après le plateau Rosa. Cela peut
s’avérer difficile. Dans un passage en forêt par exemple on
se sent plus sûr, un peu à l’abri. Ici, en haut, au contraire,
cette sensation est absente. En terrain découvert, la lumière
est également différente. C’est donc plus compliqué à gérer.
Les athlètes n’ont pas tous la même capacité
à faire face, j’imagine?
Les différences peuvent même être tout à fait considérables.
Au cours de ma carrière, il y avait régulièrement des
concurrents, qui explosaient littéralement dès que le soleil
apparaissait. D’autres se bloquaient lorsque celui-ci disparaissait.
Je peux même imaginer que la personne qui remportera
la course ici en haut ne sera pas celle à laquelle on
avait pensé. Tout simplement parce que c’est une descente
unique, qui fait que chacun développe son propre style de
descente. À savoir un style très fin, subtil et considérablement
compact. Ce style de ski est plus demandé ici que
d’habitude.
Le président des courses Franz Julen et vous êtes très
liés, il a par exemple écrit des livres sportifs à votre sujet.
Vous étiez déjà en contact lorsque vous étiez un jeune
skieur. Racontez-nous…
Son frère, Max Julen, a deux ans de plus que moi. Franz
Julen venait d’avoir son permis de conduire et avait décidé
de conduire son frère à un camp d’entraînement aux Grisons.