Zermatt-Magazin-23

Matterhorn Cervino Speed Opening | Zermatt Magazin
37
Moi, j’étais assis à l’arrière. J’avais seulement 14 ans. Ensuite,
nous avons souvent fait la route ensemble depuis le
Haut-Valais. Plus tard, Franz est devenu préparateur, manager
et également une sorte de préparateur mental pour
son frère, qui a été champion olympique de slalom géant en
1984. C’est ainsi que je me suis de plus en plus rapproché
de la famille Julen.
Était-il plus qu’un chauffeur pour vous?
Un jour, alors que j’étais à la Coupe d’Europe sans préparateur,
il m’est venu en aide pour la première fois et a
préparé mes skis. J’ai gagné une course et fus troisième
pour une autre. J’ai senti que je pouvais lui faire confiance.
Ensemble, nous avons traversé beaucoup de hauts et
de bas. Même plus tard, lorsque nos chemins se sont
séparés, nous nous appelions, pour entendre l’opinion de
l’autre.
Le descendeur Pirmin Zurbriggen encore en activité aurait-il
pu gagner sur une piste comme la Gran Becca?
Cela aurait été une lutte vraiment difficile. La Gran Becca
n’est pas vraiment conçue pour mes aptitudes. Je préférais
pendant ma carrière avoir affaire à une piste absolument
abrupte de haut en bas. Pour une victoire ici à Zermatt, il
me manquait probablement quelques kilos.
Pourquoi préfériez-vous les pistes escarpées?
J’ai également pratiqué de nombreuses disciplines techniques,
et quand on fait aussi du slalom, on a tendance à
développer des mouvements extrêmes, radicaux à vitesse
importante, par exemple par rapport aux angles de prise.
Un technicien aborde les virages plus durement et grossièrement,
tandis qu’un pur descendeur les attaque plutôt en
glissant. Du point de vue de mon physique et de mon style,
j’ai toujours eu une forme de langage très directe. Lorsque
la pente est raide, cette cohérence est d’autant plus importante.
C’est, si vous voulez, le contraire de l’hésitation.
Chez moi, au contraire, il n’y avait aucun doute. Je perdrais
du temps sur les passages plats de la Gran Becca, j’en suis
presque sûr. Il va être passionnant de voir comment les descendeurs
et les descendeuses s’en sortiront dans cette descente
relativement complète au cours de l’automne 2023. Je
suis dans tous les cas impatient de voir le résultat.
Roman Lareida