Zermatt-Magazin 2023

48 Zermatt Bergbahnen | Zermatt Magazin
MATTERHORN ALPINE
CROSSING: LE COMPTE
À REBOURS EST LANCÉ
Au début de l’été 2023 s’achèvera un projet intergénérationnel qui s’inscrit
dans l’histoire comme la plus haute traversée des Alpes en téléphérique.
Esprit de pionnier et passion en grandes quantités sont à l’origine de la vision
Matterhorn Alpine Crossing qui permettra d’assurer la liaison entre Zermatt et
Cervinia par téléphérique tout au long de l’année. Le passage de frontière le
plus élevé d’Europe est synonyme de confort, d’expériences spectaculaires
et de nouveaux modes de voyage.
Un chantier hors normes
À quelque 1620 mètres d’altitude, le village de Zermatt profite
du soleil et d’agréables températures. L’été a laissé la
place aux couleurs automnales et l’astre du jour réchauffe
rapidement le corps. Il fait presque trop chaud pour enfiler
une veste. Avec les remontées mécaniques, le trajet qui permet
de relier la plus haute station d’altitude d’Europe dure
environ 45 minutes. Depuis la télécabine, on observe le Cervin
toujours en point de mire ainsi que les pâturages et les
arbres de plus en plus colorés en cette saison. Puis, à partir
de la station Trockener Steg, le paysage se fait plus rude, rocheux,
impressionnant. En haut, le Matterhorn Glacier Paradise
offre une vue incroyable sur trente-huit sommets de
plus de 4000 mètres et quatorze glaciers. Pour les visiteurs,
le chantier du Matterhorn Glacier Ride II passe presque
inaperçu. Pourtant, on y travaille, car la station supérieure
du nouveau téléphérique 3S, qui sera mis en service au début
de l’été 2023, doit encore être reliée à la station existante
du Matterhorn Glacier Ride I.
Derrière de gros panneaux de coffrage, une porte métallique
conduit directement dans la paroi rocheuse du petit Cervin,
où se trouvent le gros œuvre de la station supérieure
ainsi que les pylônes d’arrivée. De gros éléments en bois
confèrent une certaine chaleur à la station. Sur les échafaudages
de la station s’activent des ouvriers, toujours assurés
par leurs mousquetons, ceintures de sécurité et casques.
Klaus Gitz, contremaître de la société Ulrich Imboden SA
et responsable du plus haut chantier d’Europe, est installé
dans un petit container blanc. Il adore son travail et aussi
son poste hors du commun à près de 4000 mètres d’altitude.
«Ici, j’ai la paix», avoue-t-il en souriant. «C’est un privilège
de faire partie de ce projet pionnier. Les conditions peuvent
être très exigeantes et fatigantes à cette altitude. Mais la vue
par beau temps et au coucher du soleil nous dédommage»,
confie Klaus Gitz. À ce stade, le dernier obstacle à franchir
est l’installation du câble entre la station de départ et
la station d’arrivée. Durant quatre mois environ, les travaux
se concentreront sur la tension de cinq câbles, deux câbles
porteurs par côté et un câble tracteur épissé en boucle sans
fin. Au début de l’été 2023, tout sera prêt et la plus haute
traversée des Alpes par téléphérique pourra être inaugurée.
Une expérience époustouflante
Le trajet entre la station d’altitude de Petit Cervin et la station
inférieure de Testa Grigia mesure quelque 2000 mètres.
Le dénivelé est d’environ 360 mètres et s’effectue en seulement
quatre minutes de trajet et sans appui entre les deux
stations. Bien au-dessus du glacier du Théodule, un panorama
époustouflant s’offre aux passagers grâce au spacieux
design de la cabine, dotée de larges baies vitrées. Pour les
personnes en quête de sensations fortes, il existe deux cabines
spéciales nommées Crystal Ride dans lesquelles le
plancher semble réellement disparaître. En effet, quelques
mètres après le départ, le plancher en verre laiteux s’éclaircit,
libérant la vue sur le paysage glaciaire. Un bref instant,
on arrête de respirer et les jambes cherchent un appui stable
sur le plancher conventionnel de la cabine. Après quelques
pas hésitants, les passagers reprennent confiance sur le
plancher en verre et peuvent admirer les impressionnantes
crevasses en contrebas. La vitesse est de 7,5 mètres par seconde
et n’est perçue qu’au moment où la cabine arrive à
vive allure à la station et se débraye du câble de traction. Un