Zermatt Magazin 2024

«Ce sera sûrement un moment plein d’émotion.» Christian Sieber à propos de la cérémonie de lancement à l’église du village.
La nouvelle devise est «Ensemble, au
cœur de l’effort». Comment est né ce
slogan?
Il exprime l’esprit d’équipe. Non seulement
entre les alpinistes, mais aussi dans
les cordées avec les partenaires et les
communes. Personne ne peut faire une
PdG seul. D’autres slogans ont d’ailleurs
été proposés, par exemple «Dépasser les
frontières». Celui-là me plaisait moins
parce qu’il sous-entend enfermer ou exclure.
Le réchauffement climatique a aussi
des effets sur une course de montagne
qui comprend des passages
dans la neige et la glace. Quelles sont
les conséquences pour la PdG?
Il est évident que le réchauffement aura
aussi un effet sur la topographie. C’est
notre plus grand défi pour l’avenir parce
que la sécurité est toujours prioritaire.
Par exemple, nous n’acceptons plus que
1600 patrouilles de trois sur le parcours.
Lors de la dernière course en 2022, les
distances parcourues uniquement à ski
étaient nettement plus longues. La prochaine
édition aura lieu plus tôt dans
l’année, en avril. Mais nous devrons étudier
la question des dates. Parce que la
PdG est une course de ski et pas un parcours
d’escalade.
Où Christian Sieber se tiendra-t-il
pendant la PdG?
Je ne ferai pas la garde au centre de commandement,
je me déplacerai. En plus de
la cérémonie, on me verra aussi au départ
et à l’arrivée.
Même la nuit?
Personne ne peut travailler 24 heures sur
24. Mais les journées de travail trois ou
quatre semaines avant la compétition et
les deux semaines suivantes seront longues.
Les inscriptions ont été ouvertes tout
le mois de septembre. Comment se
sont-elles passées?
Très bien, nous sommes complets. La
demande était même un peu plus importante
que pour la dernière édition en
2022. L’envie de faire la PdG est intacte.
La Patrouille des Glaciers est confirmée
jusqu’en 2028 pour l’instant. Et
après?
Nous y travaillerons en 2024. Mais je ne
vois aucun signe aujourd’hui indiquant
qu’il ne serait pas possible de continuer
au-delà de cette date. En réalité, je ne
peux pas imaginer que la PdG disparaisse.
Roman Lareida
Qui est Christian Sieber?
Christian Sieber (50 ans) a grandi
dans le Seeland biennois et vit dans
l’agglomération de Berne. Il travaille à
60 pour cent pour la police cantonale
de Berne en qualité de chef régional
Mittelland-Emmental-Haute-Argovie.
Officier de milice, le brigadier est aussi
remplaçant du commandant de la
division territoriale 1 et commandant
de la Patrouille des Glaciers. Il est père
de deux enfants.
L’histoire de la PdG
La Patrouille des Glaciers (PdG) dans
le Valais est la plus grande course de
ski-escalade au monde. Elle est organisée
sous la responsabilité de l’armée
suisse, dont son commandant est issu.
La grande patrouille rallie Zermatt à
Verbier (57,5 km, 4386 m de dénivelé),
la petite Arolla à Verbier (29,6 km,
2200 m de dénivelé). La compétition
est organisée tous les deux ans avec
1600 patrouilles de trois, la prochaine
édition se tiendra du 15 au 21 avril 2024.
La Patrouille des Glaciers a eu lieu pour
la première fois en avril 1943. Une compétition
entre les deux compagnies
stationnées à Zermatt et à Verbier qui
devaient défendre la partie sud-ouest
de la Suisse est à son origine. La question
centrale: qui sera la première arrivée
à Arolla?
Un accident mortel a lieu en 1949. Une
patrouille militaire disparaît dans une
crevasse du glacier du Mont Miné entre
Zermatt et Arolla. Le Conseil fédéral
interdit alors la PdG jusque dans les années
1980. Elle est de retour en 1984.