Государственный музей-заповедник А. С. Пушкина

Ce petit village situé dans la région de
Pskov occupe une place importante dans
la biographie du grand poète national russe.
Il venait à Mikhaïlovskoïé, son domain
patrimonial, dans les « temps divers » de
sa vie : un jeune homme exalté, un homme
« traqué par le destin » ou fatigué par
des intrigues infinies du grand monde,
qui rêve d'y trouver le calme pour l'âme
et pour l'œuvre. Pouchkine aimait à travailler
dans cette vieille maison de son
grand-père. La nature merveilleuse de ce
pays, ses beaux bosquets et parcs, ses
lacs bleus, sa petite et lente rivière de
Sorot et ses vastes prés verdoyants lui
donnaient de l'inspiration même dans les
années les plus difficiles de son exil et
de la terreur tsariste dont furent victimes
ses meilleurs amis.
La nature typiquement russe de ce pays
a taillé, pareille à un grand maître, le talent
inouï de Pouchkine, en faisant de lui
un vrai poète national. Seulement ici,
dans ce calme profond de forêts de Mikhaïlovskoïé,
de poète a pur se débarrasser
de la bigarrure de ses impressions
mériodinales, de la confusion du grand
monde des capitales russes, écrit Serguéi
Konenkov, sculpteur éminent soviétique.
A Mikhaïlovskoïé Pouchkine a créé plusieurs
de ses chef-d'œuvre: BORIS GO-
DOUNOV, BOHEMIENS, CONTE NOU-
LINE certains chapitres de son EUGENE
ONEGUINE, plus de cent poésies lyriques
y compris les perles comme «Le 19 octobre»,
«Soirée d'hiver», «Je me souviens
de cet instant miraculeux», «J'y
suis revenu» et beaucoup d'autres. C'est
ici que le poète a appris les événements
tragiques du 14 décembre 1825: arrestations,
déportation et exécution de ses
amis «décembristes». Les vers entourent
tous ceux qui visitent ce pays pouchkinien.
Il semble que l'air même est tout
imbu de sa poésie. Les vers nets et clairs
de Pouchkine vous accompagnent partout
: dans le domaine et dans les allées
du parc, sur la route conduisant à Trigorskoïé
et sur la «colline boisée», sur le
perron de la «maisonnette de la bonne»
et dans le jardin de pommiers a Mikhaïlovskoïé.
On peut les lire sur les dalles
de marbre et de granit qu'on trouve le
long des sentiers et allées, témoins muets
des promenades du poète.
La poésie vous accompagne partout dans
un autre coin remarquable situé non loin
de Mikhaïlovskoïé: Trigorskoïé. C'était à
l'époque le domaine de la famille Ossipov-
Wulf avec laquelle le poète était lié d'une
amitié profonde. «Un asile aimé des muses»,
disait Pouchkine sur cette maison
et consacrait à ses habitants d'excellentes
poésies. On trouve à Trigorskoïé beaucoup
de coins charmants qui évoquent le poète
et ses personnages poétiques : «Le banc
d'Onéguine», «Le cadran solaire», «Le
chên solitaire», «Salle de danses verte».
On admire le parc-réserve Pétrovskoïé,
ancien domaine de P. Hannibal, grand-père
germain du poète. Les allées bordées
de tilleuls nains constituent la principale
curiosité de ce parc. On restaure aujourd'hui
la vieille maison de Hannibal que
le poète visitait souvent.
Sur une haute colline a demi-distance
entre Mikhaïlovskoïé et les Monts Pouchkine
se trouve l'ancienne cathédrale de
l'Assomption du monastère Sviatogorski,
construite à l'époque d'Ivan le Terrible.
C'est ici que se trouve la tombe du poète
qui trouva une mort tragique en février
1837. Une petite place entourée d'une balustrade
de marbre. Au milieu se trouve
un obélisque de marbre blanc couronné
d'une urne couverte de voile. Le socle de
granit porte l'inscription
ALEXANDRE SERGUEEVITCH
POUCHKINE
NE A MOSCOU LE 26 MAI 1799
DECEDE A SAINT-PETERSBOURG LE
29 JANVIER 1837
Aujourd'hui un vrai « sentier populaire
» passe sous les murs de l'ancien monastère.
Chaque année des centaines de
milliers de gens montent l'escalier en
pierre conduisant à ce lieu sacré pour
rendre hommage à leur grand poète.