Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
I. ETABLISSONS LES BASES DE NOTRE VIVRE ENSEMBLE<br />
Depuis la fin de la série des putschs avec l’assassinat du capitaine Thomas SANKARA en octobre<br />
1987, <strong>notre</strong> pays semblait connaître une relative accalmie et une certaine stabilité politique. La tentative<br />
de modification de l’article 37 de <strong>notre</strong> constitution et l’insurrection populaire qui s’en est suivie a révélé<br />
la réalité du malaise social latent et la tension qui couvait.<br />
L’insurrection populaire d’octobre 2014, expression du ras-le-bol du peuple burkinabè, a fini de mettre à<br />
nu l’état de dégradation avancée du tissu social. Aussi, est-il important que nous repensions dans la<br />
vérité, <strong>notre</strong> vivre ensemble sur des bases plus justes, plus démocratiques et plus républicaines.<br />
1. RECONCILIONS-NOUS DANS LA VERITE ET LA JUSTICE<br />
La réconciliation, bien qu’étant une nécessité pour la cohésion sociale, ne saurait cependant être<br />
une imposition ou le simple fait d’une décision politique. Elle doit plutôt se comprendre comme le<br />
troisième topique du triptyque : VERITE-JUSTICE-RECONCILIATION.<br />
1.1 Elucidons les dossiers de crimes économiques et de sang<br />
L’histoire sociopolitique de <strong>notre</strong> pays a été ces dernières décennies émaillée de crimes de tout genre<br />
et d’injustices criardes qui ont fragilisé la cohésion nationale et causé la dégradation du climat social. Si<br />
les dossiers Thomas SANKARA, Norbert ZONGO ou encore Ousmane GUIRO sont les plus<br />
emblématiques, la liste des crimes est en réalité beaucoup plus longue et les rancœurs des victimes et<br />
des familles de victimes sont encore vivaces.<br />
Les tentatives de réconciliation des cœurs sous la quatrième République, à l’image de la Journée<br />
Nationale du Pardon, ont toutes échoué parce que ne prenant pas en compte les dimensions vérité et<br />
justice dans leurs approches. Le peuple burkinabè a boudé ce qu’il a considéré, à juste titre, comme<br />
des mises en scène sordides de simulacres de réconciliation. Réconciliation d’accord mais vérité et<br />
justice d’abord ! Tel est <strong>notre</strong> crédo pour une réconciliation vraie des filles et fils de <strong>notre</strong> chère patrie, le<br />
Burkina Faso.<br />
Nous doterons <strong>notre</strong> justice de moyens conséquents pour diligenter les dossiers de crimes<br />
économiques et de sang afin de situer les responsabilités en toute impartialité. Les ingérences politicomilitaires<br />
seront neutralisées afin de permettre à <strong>notre</strong> justice d’établir la vérité sur l’ensemble des<br />
dossiers de crimes pendants.<br />
Qui a tué le Président Thomas SANKARA et ses compagnons, et pourquoi ?<br />
KANAZOE PRESIDENT "Développer le Burkina Faso avec sa jeunesse" 12