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Dossier Les nouveaux modèles familiaux Portrait du psychologue André Forest

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<strong>Dossier</strong><br />

<strong>Les</strong> <strong>nouveaux</strong><br />

<strong>modèles</strong> <strong>familiaux</strong><br />

<strong>Portrait</strong> <strong>du</strong><br />

<strong>psychologue</strong><br />

<strong>André</strong> <strong>Forest</strong><br />

Le magazine de l’Ordre<br />

des <strong>psychologue</strong>s<br />

<strong>du</strong> Québec<br />

vol. 32 | n o 6<br />

novembre 2015


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<strong>Dossier</strong><br />

<strong>Les</strong> <strong>nouveaux</strong><br />

<strong>modèles</strong> <strong>familiaux</strong><br />

04<br />

20<br />

Titre Intro<strong>du</strong>ction Titre Titre Titre Titre<br />

Titre Titre Titre Titre<br />

22<br />

D r Carl Lacharité, <strong>psychologue</strong> et professeur titulaire<br />

au Département de psychologie de l’Université<br />

Descriptif <strong>du</strong> Québec Descriptif à Trois-Rivières Descriptif Descriptif Descriptif<br />

DescriptifDescriptif Descriptif Descriptif Descriptif<br />

DescriptifDescriptif Descriptif Descriptif Descriptif<br />

Descriptif Descriptif<br />

Transitions familiales<br />

et coparentalité<br />

La coparentalité, un levier puissant de protection des<br />

ressources familiales, pour les enfants et pour les parents.<br />

D r Richard Cloutier, <strong>psychologue</strong><br />

25<br />

29<br />

Le psychothérapeute à l’écoute<br />

de la famille interculturelle<br />

Une esquisse <strong>du</strong> rôle et des défis <strong>du</strong> psychothérapeute<br />

auprès d’un couple interculturel.<br />

Caroline Petit, <strong>psychologue</strong><br />

La traversée de l’œdipe dans<br />

la famille recomposée et la<br />

famille homoparentale<br />

<strong>Les</strong> enjeux autour <strong>du</strong> complexe d’Œdipe – rôle <strong>du</strong> tiers,<br />

ordre des générations, identification sexuelle et intériorisation<br />

des interdits – se déploient aussi dans ces types de familles<br />

moins étudiés.<br />

D re Marie-Liên Duymentz, <strong>psychologue</strong>


18 42<br />

Sommaire<br />

Volume 32<br />

Numéro 6<br />

Novembre 2015<br />

Grands titres<br />

Chroniques<br />

Actualités<br />

8 ÉDITORIAL<br />

D re Christine Grou<br />

Pour la reconnaissance des<br />

compétences diagnostiques<br />

18 PORTRAIT<br />

Éveline Marcil-Denault<br />

Une carrière vouée aux aidants<br />

en santé mentale : <strong>André</strong> <strong>Forest</strong>,<br />

un <strong>psychologue</strong> engagé<br />

10 SECRÉTARIAT GÉNÉRAL<br />

Stéphane Beaulieu<br />

L’autorisation légale d’exercer<br />

pour l’étudiant et le candidat<br />

au permis : les obligations<br />

<strong>du</strong> superviseur<br />

12 PRATIQUE PROFESSIONNELLE<br />

Yves Martineau<br />

La présentation d’une activité<br />

de formation continue<br />

15 DÉONTOLOGIE<br />

Denis Houde<br />

Situations familiales particulières<br />

et secret professionnel<br />

42 LA RECHERCHE LE DIT<br />

Bruno Fortin<br />

L’ennui<br />

33 VIENT DE PARAÎTRE<br />

35 SAVIEZ-VOUS QUE ?<br />

36 TABLEAU DES MEMBRES<br />

REGISTRE DES PSYCHOTHÉRAPEUTES<br />

AVIS DE RADIATION<br />

37 JOCELYNE LAURIN :<br />

35 ANS DE SERVICE<br />

38 AVIS AUX PSYCHOLOGUES<br />

ET AUX DÉTENTEURS DE PERMIS<br />

DE PSYCHOTHÉRAPEUTE NON<br />

MEMBRES D’UN ORDRE<br />

PROFESSIONNEL<br />

39 ACTIVITÉS RÉGIONALES<br />

ET DES REGROUPEMENTS<br />

40 PETITES ANNONCES<br />

Ce magazine est imprimé<br />

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PSYCHOLOGIE QUÉBEC est publié six fois par année à l’intention des membres de l’Ordre des <strong>psychologue</strong>s<br />

<strong>du</strong> Québec. La repro<strong>du</strong>ction des textes est autorisée avec mention de la source. <strong>Les</strong> textes publiés dans cette<br />

revue sont sous la seule responsabilité de leurs auteurs et n’engagent en rien l’Ordre des <strong>psychologue</strong>s <strong>du</strong> Québec.<br />

L’acceptation et la publication d’annonces publicitaires n’impliquent pas l’approbation des services annoncés.<br />

Pour faciliter la lecture, les textes sont rédigés au masculin et incluent le féminin.<br />

ORDRE DES PSYCHOLOGUES DU QUÉBEC — ordrepsy.qc.ca<br />

1100, avenue Beaumont, bureau 510, Mont-Royal (Québec) H3P 3H5<br />

DÉPÔT LÉGAL : Bibliothèque et Archives nationales <strong>du</strong> Québec. Bibliothèque nationale <strong>du</strong> Canada ISSN 0824-1724.<br />

Envoi en poste publication, numéro de convention 40065731<br />

RÉDACTRICE EN CHEF : Dominique Hétu<br />

COMITÉ DE RÉDACTION :<br />

D r Nicolas Chevrier, <strong>psychologue</strong>, D re Nathalie Girouard, <strong>psychologue</strong>, D r Carl Lacharité, <strong>psychologue</strong><br />

RÉDACTION : Krystelle Larouche et Roxane Desjardins<br />

PHOTOS : Couverture : Luc Girouard / Christine Grou : Louis-Étienne Doré / <strong>André</strong> <strong>Forest</strong> : Jocelyn Riendeau<br />

PUBLICITÉ : Sana Achour — sachour@ordrepsy.qc.ca<br />

Dates de tombée des annonces publicitaires :<br />

Janvier 2016 : 12 novembre 2015 | Mars 2016 : 18 janvier 2016<br />

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Membres OPQ : gratuit<br />

Non-membres : 42,83 $ — 6 numéros (taxes incluses) | Étudiants : 27,59 $ — 6 numéros (taxes incluses)<br />

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Formatrice<br />

Caroline Berthiaume<br />

Ph.D., <strong>psychologue</strong><br />

Dates<br />

Brossard : 22-23 octobre 2015<br />

Québec : 26-27 novembre 2015<br />

Coût<br />

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psychothérapeutes<br />

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à l'intervention adaptée. (Durée 12 heures)<br />

Formatrice<br />

Julie Leclerc, Ph.D.,<br />

<strong>psychologue</strong> et professeure<br />

au département de<br />

psychologie de l'UQAM<br />

Dates<br />

Brossard : 7 et 8 avril 2016<br />

Coût<br />

480 $ + tx<br />

Approche orientée vers les solutions auprès des jeunes et de leurs familles. (Durée 12 heures)<br />

Formatrice<br />

Brigitte Lavoie, M.Ps.<br />

<strong>psychologue</strong><br />

Dates<br />

Québec : 21 et 22 avril 2016<br />

Coût<br />

480 $ + tx<br />

Refus scolaire au primaire et au secondaire : Identification des causes et interventions<br />

à privilégier auprès des jeunes, des parents et des intervenants. (Durée 6 heures)<br />

Formatrice<br />

Caroline Berthiaume, Ph.D.<br />

<strong>psychologue</strong><br />

Don : Association québécoise <strong>du</strong> syndrome de la Tourette (AQST)<br />

Don : Fondation Dr. Julien<br />

Date<br />

Brossard : 2 mai 2016<br />

Coût<br />

240 $ + tx<br />

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2016<br />

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2016<br />

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2016<br />

Intervenir auprès de l'enfant et de l'adolescent présentant un trouble <strong>du</strong> spectre de l'autisme (TSA) :<br />

dépistage, troubles concomitants et stratégies d'intervention ciblées sur les troubles cognitifs et les<br />

comportements perturbateurs. (Durée 12 heures) Formatrices : Catherine Dumont Ph.D. et Nadia <strong>Les</strong>sard, Ph.D.<br />

Formation<br />

reportée à<br />

l'automne<br />

2016<br />

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Éditorial<br />

Pour la reconnaissance<br />

des compétences<br />

diagnostiques<br />

D re Christine Grou<br />

Psychologue<br />

Présidente de l’Ordre<br />

des <strong>psychologue</strong>s<br />

<strong>du</strong> Québec<br />

presidence@ordrepsy.qc.ca<br />

Lorsque je suis devenue clinicienne, j’ai rapidement commencé à<br />

pratiquer dans un contexte multidisciplinaire (devenu plus tard<br />

interdisciplinaire), contexte dans lequel à l’époque seul le médecin<br />

pouvait établir un diagnostic, quel qu’il soit. Pourtant, comme<br />

neuro<strong>psychologue</strong>, on me demandait d’ores et déjà de départager<br />

ce qui pouvait être apparenté à une étiologie neurogène de ce qui<br />

s’apparentait davantage à un problème psychiatrique. Bien sûr, c’était<br />

la fin d’une époque où l’on opposait encore les origines organiques aux<br />

origines psychiatriques des symptômes cognitifs (ou comportementaux)<br />

observés, soit avant qu’on ait compris que le cerveau est<br />

un organe intégratif des affects, des cognitions et des comportements<br />

et que conséquemment, quelle que soit la manifestation observée,<br />

elle trouvait nécessairement son origine dans l’organicité cérébrale.<br />

Donc, même à cette glorieuse époque, on demandait implicitement<br />

au neuro<strong>psychologue</strong> de clarifier le tableau et d’établir une forme de<br />

diagnostic. Aujourd’hui, lorsque je raconte cette histoire aux doctorants,<br />

j’ajoute en souriant qu’au début de la décennie <strong>du</strong> cerveau,<br />

avec l’avènement <strong>du</strong> DSM-IV, quand un psychiatre avait peine à comprendre<br />

ce qu’il observait, il évoquait une cause neurologique. Quand<br />

un neurologue avait peine à comprendre ce qu’il voyait, il en évoquait<br />

une psychiatrique. En pareil cas, le défi diagnostic se retrouvait sur<br />

ma table de travail, même si les compétences diagnostiques étaient<br />

réservées au corps médical.<br />

Bien sûr, les choses ont évolué substantiellement depuis. D’abord, avec la venue<br />

<strong>du</strong> DSM-IV, on a supprimé la distinction entre troubles organiques et troubles<br />

fonctionnels au profit d’une façon de concevoir le diagnostic « neuropsychiatrique »<br />

comme étant une panoplie de syndromes d’origine cérébrale qui ne peuvent être<br />

tranchés au couteau, puisqu’ils ont tous comme origine un même organe, soit le<br />

cerveau. Ensuite, avec la venue <strong>du</strong> DSM-5, le désir d’offrir une terminologie plus<br />

écologique et utilisable par tous les cliniciens, dans un contexte interdisciplinaire<br />

où les champs de compétences et d’exercice des différents corps professionnels<br />

se développent, nous amène à élargir la vision diagnostique.<br />

8 | Psychologie Québec, vol. 32, n o 6 | ÉDITORIAL


Avec l’adoption <strong>du</strong> PL-21, la compétence diagnostique <strong>du</strong><br />

<strong>psychologue</strong> est devenue non seulement reconnue, mais<br />

légitimée dans un ensemble d’actes réservés, notamment<br />

le diagnostic de troubles mentaux, de retard mental ou de<br />

troubles neuropsychologiques.<br />

Or, s’il est vrai que tout un chacun doit faire une évaluation<br />

initiale rigoureuse en vertu de ses compétences, il n’en<br />

demeure pas moins que l’évaluation initiale <strong>du</strong> <strong>psychologue</strong>,<br />

lorsqu’elle précède le traitement psychothérapeutique par<br />

exemple, constitue une plus-value qu’il faut davantage faire<br />

valoir. À titre d’exemple, prenons quelques demandes explicites<br />

de traitement de l’anxiété. Dans un premier cas, l’histoire<br />

révèle que la personne ne s’est jamais sentie investie,<br />

et n’a donc pas développé une confiance en soi intrinsèque<br />

suffisante. Elle est conséquemment toujours inquiète de ce<br />

que les gens pensent à son propos et dépense une énergie<br />

considérable à voir sa valeur à travers les yeux d’autrui, étant<br />

toujours à la recherche d’une reconnaissance extérieure. Dans<br />

un deuxième cas, la personne se retrouve dans une situation<br />

familiale précaire où elle n’a aucun contrôle sur les événements<br />

qui lui arrivent, soit un cancer dont elle ne connaît pas<br />

le pronostic, ce qui engendre un arrêt de travail, des difficultés<br />

conjugales et une précarité financière. Dans un troisième cas,<br />

la personne est en perte cognitive et n’arrive plus à régler les<br />

situations de la vie quotidienne, ce qui génère évidemment<br />

beaucoup d’insécurité. Trois demandes de consultation pour<br />

un même motif, en apparence. Pourtant, trois con<strong>du</strong>ites à<br />

tenir, fort différentes sur le plan thérapeutique en vertu de<br />

l’évaluation psychologique.<br />

Que cette évaluation permette un diagnostic donnant accès<br />

à des services, par exemple un diagnostic de retard mental ou<br />

de trouble neurodéveloppemental, ou encore à des indemnités,<br />

comme des prestations d’assurance salaire, qu’elle permette<br />

d’instaurer un encadrement palliatif aux dysfonctions,<br />

par exemple un diagnostic de trouble neurodégénératif ou<br />

de trouble mental grave et persistant entravant l’autonomie<br />

cognitive, ou encore qu’elle donne accès à une meilleure<br />

compréhension des enjeux <strong>du</strong> développement psychique<br />

et affectif d’une personne, ou si l’évaluation porte sur un<br />

problème systémique générant une impasse dans une organisation,<br />

elle aura sans conteste des effets significatifs sur la<br />

con<strong>du</strong>ite à tenir et le traitement qui s’ensuivra.<br />

Il importe toutefois, pour que sa pertinence et ses conséquences<br />

soient positives et reconnues, de transmettre<br />

l’évaluation à la personne elle-même, au demandeur, le<br />

cas échéant, ou encore au médecin traitant qui en fait la<br />

recommandation. Il importe également que la démarche<br />

diagnostique soit bien étoffée, par une problématisation<br />

bien énoncée, une anamnèse complète et exhaustivement<br />

documentée, une méthodologie appropriée, une analyse<br />

rigoureuse mais nuancée et surtout compréhensible et des<br />

recommandations qui tiennent compte de l’ensemble de<br />

ces paramètres.<br />

Si la référence vient <strong>du</strong><br />

médecin traitant, avec<br />

l’accord de la personne<br />

traitée, il convient<br />

certainement d’offrir<br />

à celui-ci un suivi de<br />

l’évaluation initiale<br />

et <strong>du</strong> traitement.<br />

Si la référence vient <strong>du</strong> médecin traitant, avec l’accord de la<br />

personne traitée, il convient certainement d’offrir à celui-ci un<br />

suivi de l’évaluation initiale et <strong>du</strong> traitement. Bien que ce ne<br />

soit pas toujours dans la culture des <strong>psychologue</strong>s travaillant<br />

en pratique privée, rien ne permet mieux de faire valoir la<br />

compétence <strong>du</strong> <strong>psychologue</strong> dans le traitement demandé<br />

que de faire un tel suivi. Bien sûr, cela nous apparaît parfois<br />

comme un effort supplémentaire. Pourtant, cet effort,<br />

s’il était constant, permettrait la reconnaissance que nous<br />

souhaitons tous. Dans les années qui viennent, il nous faudra<br />

nous souvenir que la reconnaissance des professionnels que<br />

nous sommes se mérite, que la crédibilité se construit et que<br />

l’entourage s’é<strong>du</strong>que à notre contact. Si, comme groupe, nous<br />

avons su construire cette crédibilité et gagner la reconnaissance<br />

qui nous a valu la réserve de certains actes, il nous<br />

reste à poursuivre le tout, dans notre vie professionnelle,<br />

à titre indivi<strong>du</strong>el autant qu’en tant que collectivité, avec<br />

patience et surtout avec passion.<br />

Et je réitère ce que j’ai souvent dit à mes étudiants et à<br />

mes collègues : ce n’est pas en criant haut et fort ce que nous<br />

valons que nous obtiendrons reconnaissance et crédibilité.<br />

C’est en le démontrant !<br />

ÉDITORIAL | Psychologie Québec, vol. 32, n o 6 | 9


Chronique<br />

Secrétariat général<br />

L’ autorisation légale d’exercer pour<br />

l’étudiant et le candidat au permis :<br />

les obligations <strong>du</strong> superviseur<br />

Stéphane Beaulieu<br />

Psychologue | Secrétaire général<br />

sbeaulieu@ordrepsy.qc.ca<br />

Nous avons écrit dans le numéro de septembre 2015<br />

au sujet des dispositions permettant à l’étudiant en<br />

psychologie (doctorant) ou au candidat au permis par<br />

voie d’équivalence (candidat à l’admission) d’exercer<br />

certaines activités réservées sous supervision. Dans<br />

la présente chronique, nous élaborerons la question<br />

davantage quant aux responsabilités <strong>du</strong> superviseur<br />

dans le cas où l’étudiant occupe un emploi pendant<br />

ses études ou lorsque le candidat à l’équivalence<br />

occupe un emploi pendant qu’il complète les exigences<br />

de l’Ordre pour l’accès au permis.<br />

Rappelons qu’il s’agit ici de l’application <strong>du</strong> Règlement sur certaines<br />

activités professionnelles pouvant être exercées par des<br />

personnes autres que des <strong>psychologue</strong>s et par des <strong>psychologue</strong>s,<br />

en particulier de la portion qui prévoit :<br />

Lorsqu’il agit hors <strong>du</strong> cadre d’un programme d’études,<br />

d’un stage ou d’une formation, un étudiant ou un candidat<br />

à l’admission qui possède les connaissances et les habiletés<br />

nécessaires peut exercer les activités professionnelles que<br />

peuvent exercer les <strong>psychologue</strong>s dans le cadre d’un emploi<br />

à la condition qu’il les exerce sous supervision et dans le respect<br />

des normes réglementaires applicables aux <strong>psychologue</strong>s<br />

relatives à la déontologie ainsi qu’à la tenue des dossiers et<br />

des cabinets de consultation. Cette personne doit également<br />

être inscrite au registre tenu à cette fin par l’Ordre.<br />

Lorsque l’étudiant ou le candidat au permis s’inscrit au Registre<br />

des étudiants et des candidats à l’admission de l’Ordre des<br />

<strong>psychologue</strong>s <strong>du</strong> Québec, le superviseur appose sa signature<br />

sur le formulaire de demande d’inscription et il s’engage à :<br />

avoir préalablement évalué les connaissances et les<br />

habiletés <strong>du</strong> doctorant ou <strong>du</strong> candidat à l’admission<br />

relativement aux activités professionnelles qui lui<br />

seront confiées ;<br />

s’assurer que le doctorant ou le candidat à l’admission<br />

respectera les normes réglementaires applicables aux<br />

<strong>psychologue</strong>s en matière de déontologie, de tenue de<br />

dossiers et en ce qui a trait aux cabinets de consultation.<br />

À partir de quand le doctorant ou le candidat à l’admission<br />

peut-il occuper un emploi sous supervision ? L’Ordre n’a pas<br />

fixé de seuil minimal de formation aux fins de déterminer si<br />

un doctorant ou un candidat à l’admission est apte à exercer<br />

des activités sous supervision dans le cadre d’un emploi. Une<br />

évaluation doit être effectuée par le superviseur au cas par cas<br />

selon le cheminement et la progression de chaque étudiant ou<br />

candidat.<br />

Certaines balises sont à considérer par le superviseur au<br />

moment de prendre la décision de confier l’exercice d’une ou<br />

de plusieurs activités réservées à un doctorant ou à un candidat<br />

à l’admission dans le cadre d’un emploi. À titre indicatif,<br />

les compétences professionnelles prévues au Manuel d’agrément<br />

de l’Ordre 1 , en particulier les compétences « évaluation »,<br />

« intervention », « relations interpersonnelles », et « éthique et<br />

déontologie », peuvent servir de base à une telle évaluation.<br />

De façon générale, il est atten<strong>du</strong> qu’un minimum de formation<br />

théorique doive déjà faire partie <strong>du</strong> bagage <strong>du</strong> doctorant<br />

ou <strong>du</strong> candidat à l’admission avant qu’on lui confie certaines<br />

responsabilités concernant les activités réservées. Il en va de<br />

même pour la formation pratique. Un étudiant qui n’a pas<br />

terminé un premier stage pourrait difficilement exercer des<br />

activités professionnelles portant sur les compétences « évaluation<br />

» et « intervention » sans nécessiter un ratio « heures<br />

contact-client » vs « heures de supervision » très élevé ; ce qui<br />

suppose que le milieu de travail permet un accès régulier et<br />

soutenu au superviseur.<br />

10 | Psychologie Québec, vol. 32, n o 6 | CHRONIQUE


Chronique<br />

L’évaluation et l’intervention<br />

L’évaluation est au cœur des activités cliniques <strong>du</strong> <strong>psychologue</strong><br />

et est une activité à haut risque de préjudice. Nous avons établi<br />

que le doctorant ou le candidat à l’admission a déjà acquis des<br />

éléments de formation théorique liés à la compétence « évaluation<br />

» et qu’il a déjà amorcé sa formation pratique. Malgré<br />

cela, le superviseur doit évaluer le niveau de connaissance et<br />

d’habiletés de chaque supervisé en portant une attention particulière<br />

aux méthodes d’évaluation et à la psychopathologie.<br />

Parmi différentes interventions que peuvent exercer les<br />

<strong>psychologue</strong>s, la psychothérapie est une activité qui comporte<br />

aussi un haut risque de préjudice. Le superviseur devra avoir<br />

évalué le niveau de connaissances <strong>du</strong> supervisé quant aux différents<br />

<strong>modèles</strong> théoriques d’intervention, en particulier celui<br />

privilégié dans l’offre de services, de même que ses habiletés<br />

à planifier une intervention, à la mettre en œuvre et à en évaluer<br />

l’effet.<br />

Relations interpersonnelles et éthique et déontologie<br />

Comme mentionné précédemment, les compétences « relations<br />

interpersonnelles » et « éthique et déontologie » font<br />

partie intégrante des actions <strong>du</strong> <strong>psychologue</strong>. À cet égard, le<br />

Manuel d’agrément de l’Ordre exige que les notions théoriques<br />

liées à la compétence « relations interpersonnelles » aient été<br />

acquises avant le début de l’internat, soit généralement avant<br />

ou consécutivement aux stages. Ces connaissances devraient<br />

donc idéalement avoir été acquises avant que le doctorant ou<br />

le candidat occupe un emploi. Le superviseur devra évaluer les<br />

capacités <strong>du</strong> supervisé en ce qui a trait aux habiletés de communication,<br />

de contact et d’écoute. Il devra aussi avoir minimalement<br />

évalué les connaissances <strong>du</strong> supervisé en matière<br />

d’alliance thérapeutique et de « relations de pouvoir ».<br />

Le Manuel d’agrément prévoit aussi que le cours Éthique et<br />

déontologie doit avoir été suivi précédemment ou consécutivement<br />

au premier stage. Le fait d’avoir suivi et réussi le cours<br />

portant sur l’éthique et la déontologie est un prérequis quasi<br />

incontournable.<br />

Consultation et supervision<br />

La consultation n’est pas une activité réservée. Toutefois, le<br />

superviseur doit encadrer le supervisé lorsque celui-ci doit<br />

donner un avis à un tiers concernant une des activités réservées.<br />

En ce qui a trait à la compétence « supervision », si l’étudiant ou le<br />

candidat à l’admission doit superviser une activité réservée dans<br />

le cadre de son emploi (ce qui est plutôt rare), un encadrement<br />

est également nécessaire.<br />

Conclusion<br />

Le superviseur qui s’engage à superviser un étudiant ou un<br />

candidat à l’admission doit avoir comme premier intérêt la qualité<br />

<strong>du</strong> service offert à la clientèle. Il doit toujours évaluer le<br />

niveau de connaissances et d’habileté <strong>du</strong> supervisé en fonction<br />

des problématiques rencontrées. Il est logique de s’attendre à<br />

ce que le doctorant ou le candidat à l’admission ait déjà suivi<br />

avec succès certains cours liés aux compétences professionnelles.<br />

Puisque l’évaluation de troubles mentaux, l’évaluation<br />

de troubles neuropsychologiques et la psychothérapie sont les<br />

activités les plus couramment exercées dans un tel contexte,<br />

une attention particulière doit être portée aux compétences<br />

« évaluation » et « intervention », sans toutefois négliger les<br />

compétences « relations interpersonnelles » et « éthique et<br />

déontologie ».<br />

Références<br />

1. Le Manuel d’agrément des programmes de doctorat en psychologie compte sept<br />

compétences. Il s’agit des compétences : relations interpersonnelles, évaluation,<br />

intervention, éthique et déontologie, recherche, consultation et supervision.


Chronique<br />

Pratique professionnelle<br />

La présentation d’une activité<br />

de formation continue<br />

Yves Martineau<br />

Psychologue | Conseiller à<br />

la formation continue<br />

ymartineau@ordrepsy.qc.ca<br />

S’il n’y a pas de règle absolue pour l’élaboration<br />

d’une activité de formation et la préparation d’un<br />

plan de cours, c’est parce que c’est le contexte dans<br />

lequel la formation est offerte qui doit orienter la<br />

démarche de conception. Par exemple, préparer une<br />

activité de formation dans un cadre de formation<br />

continue n’est pas la même entreprise que préparer<br />

un cours s’inscrivant dans un cursus de formation<br />

menant à l’obtention d’un diplôme universitaire.<br />

Toutefois, certains principes, desquels découlent des<br />

éléments méthodologiques, se sont imposés avec le<br />

temps et nous allons en dégager quelques-uns.<br />

Le contenu<br />

Le contenu d’une activité de formation continue devrait être<br />

présenté dans un descriptif d’activité, ou plan de cours, parfois<br />

désigné comme un syllabus 1 dans le domaine de l’é<strong>du</strong>cation.<br />

Le descriptif de l’activité peut donc prendre la forme<br />

d’une liste qui, comme une table des matières, extrait l’essentiel<br />

<strong>du</strong> contenu de la formation en dégageant les concepts,<br />

la méthode, la clientèle, les données ou les résultats et les<br />

applications. Le terme concept doit être pris au sens large. Il<br />

peut s’agir de construits autant que de <strong>modèles</strong> théoriques, de<br />

pratiques, de méthodes, de protocoles, de procé<strong>du</strong>res, etc. Par<br />

ailleurs, en lieu et place <strong>du</strong> descriptif, il est possible d’utiliser<br />

un résumé (abstract) plutôt qu’un plan de cours pour présenter<br />

l’activité lorsque celle-ci est offerte dans le cadre d’un événement<br />

comme un congrès ou un colloque. Un résumé d’environ<br />

250 mots 2 doit tout de même présenter les éléments essentiels<br />

qu’on trouvera aussi dans le descriptif. Sans être une liste de<br />

concepts, ce résumé est généralement suffisant pour exposer<br />

le but de ce qui, le plus souvent, prend la forme d’une communication<br />

qui ne dépasse pas 90 minutes 3 .<br />

<strong>Les</strong> objectifs d’apprentissage observables<br />

L’objectif d’apprentissage est la formulation explicite <strong>du</strong> changement<br />

atten<strong>du</strong> chez les participants au terme <strong>du</strong> procédé<br />

é<strong>du</strong>catif (Bloom, 1956). <strong>Les</strong> objectifs sont considérés comme<br />

les piliers de l’enseignement (Daele, 2010). Ils doivent être<br />

rédigés <strong>du</strong> point de vue de l’apprenant et décrire une action 4<br />

ou un comportement observable (Cabaniss, 2008 ; Cabaniss et<br />

coll., 2014 ; Codding, Skowron et Pace, 2005 ; Houlden et Collier,<br />

1999 ; Tyler, 1949 ; Voyer, 2012). Le terme observable signifie que<br />

le formateur et le participant pourront en constater l’atteinte<br />

par l’observation des comportements 5 à la fin 6 de la formation.<br />

<strong>Les</strong> objectifs sont donc formulés relativement au résultat<br />

d’apprentissage (Houlden et Collier, 1999 ; Passin et Pelletier,<br />

2003). Parfois, on remplace le terme observable par le terme<br />

mesurable, ce qui renvoie à une stratégie systématique visant à<br />

évaluer le gradient d’apprentissage. Bref, l’objectif ne rend pas<br />

compte de ce que fera le formateur <strong>du</strong>rant le cours, mais bien<br />

des apprentissages qui seront réalisés par les participants et<br />

dont l’atteinte pourra être observée à la fin de l’activité.<br />

Quant au nombre d’objectifs, retenons qu’on ne devrait pas<br />

en présenter plus de huit pour une seule activité, sans quoi<br />

l’évaluation de l’activité constituerait un véritable défi étant<br />

donné qu’il peut être très difficile de couvrir toute la matière<br />

permettant de les atteindre. De plus, le défi ne tient pas seulement<br />

au nombre d’objectifs à considérer, mais aussi à la<br />

nature de ceux-ci. Ainsi, outre la transmission de connaissances,<br />

lorsque les objectifs ciblent des habiletés ou des compétences<br />

à développer, il faut pouvoir accompagner les participants dans<br />

leur acquisition 7 de celles-ci. Plus le nombre d’objectifs sera important<br />

et diversifié, plus le formateur aura de responsabilités.<br />

Un contenu articulé sur les objectifs d’apprentissage<br />

On s’attend à ce qu’il y ait une certaine cohérence entre les<br />

objectifs et le contenu de la formation continue. <strong>Les</strong> besoins<br />

fondent les objectifs, lesquels justifient le contenu (Passin<br />

et Pelletier, 2003). C’est cette cohérence avec l’objectif à atteindre<br />

qui permet de saisir la portée et la pertinence <strong>du</strong> contenu présenté<br />

et des activités pédagogiques proposées, voire de l’évaluation<br />

qui sera réalisée, laquelle doit contribuer à constater l’atteinte<br />

des objectifs. Il est donc enten<strong>du</strong> que chacun des points ou des<br />

aspects qui figurent au contenu se rattache au moins à un des<br />

objectifs. Une évaluation qui, par exemple, se centrerait sur<br />

les connaissances acquises ne serait pas cohérente avec des<br />

objectifs orientés exclusivement vers l’acquisition de compétences<br />

ou d’habiletés. Lorsqu’on s’est assuré de la cohérence<br />

des éléments par rapport aux objectifs, il faut aussi que cette<br />

12 | Psychologie Québec, vol. 32, n o 6 | CHRONIQUE


Chronique<br />

même cohérence se retrouve concrètement en cours d’activité.<br />

Le formateur doit donc suivre le plan de cours, qui devrait,<br />

dans une perspective de consentement libre et éclairé, être<br />

fourni aux participants avant qu’ils s’inscrivent à l’activité.<br />

En effet, le plan de cours est un outil pour sélectionner les activités<br />

de formation qui répondront aux besoins des participants<br />

(Houlden et Collier, 1999).<br />

Un contenu appuyé scientifiquement<br />

et professionnellement<br />

L’aspect scientifique réfère aux données probantes dont<br />

l’utilité est appréciée en fonction <strong>du</strong> niveau de preuve et des<br />

caractéristiques de la clientèle, en incluant la nature de la problématique.<br />

L’aspect professionnel concerne ce qui fait école<br />

et ce qui est reconnu par la communauté professionnelle,<br />

à défaut de reposer sur des assises à proprement parler scientifiques<br />

(c’est-à-dire sur des données probantes), ainsi que le<br />

respect des principes éthiques et des règles déontologiques.<br />

La reconnaissance scientifique et professionnelle implique que<br />

le contenu a été soumis à l’évaluation par les pairs. <strong>Les</strong> guides<br />

de pratique, les lignes directrices, les textbooks, les recherches<br />

qui systématisent les meilleures données disponibles ainsi que<br />

les pratiques recommandées occupent une place de choix sur<br />

l’échiquier de cette reconnaissance. <strong>Les</strong> articles publiés dans<br />

des revues spécialisées qui ont été soumis à une révision par<br />

les pairs permettent généralement de constater que le contenu<br />

répond aux exigences professionnelles et scientifiques 8 . Certains<br />

articles théoriques ayant été soumis à un comité de révision<br />

satisfont le critère d’avoir été révisés par les pairs et sont aussi<br />

considérés comme des textes reconnus.<br />

<strong>Les</strong> publications issues d’une maison<br />

d’édition non scientifique<br />

On peut s’interroger sur la valeur des livres, manuels, guides<br />

et documents publiés par des maisons d’édition acceptant des<br />

auteurs « grand public », alors que l’éditeur lui-même ne serait<br />

ni scientifique 9 , ni issu <strong>du</strong> milieu universitaire. Il faut éviter de<br />

conclure d’emblée qu’un tel pro<strong>du</strong>it serait sans valeur, bien<br />

que cela implique que le contenu ne soit pas reconnu sur le<br />

plan scientifique puisqu’il n’a pas été soumis à une révision par<br />

les pairs. La publication dans une revue qui n’a pas de comité<br />

de révision devrait être considérée de la même manière,<br />

c’est-à-dire que le contenu de tels textes doit être apprécié.<br />

Puisque justement les données et les concepts n’ont pas été<br />

soumis à une révision par les pairs, il revient au lecteur d’en<br />

déterminer la valeur lorsqu’il a les compétences pour le faire 10 .<br />

Le document qui ne cite pas ses sources<br />

Que penser maintenant des livres et des articles rédigés sans<br />

les références abrégées pertinentes dans le texte et sans liste<br />

des références à la fin <strong>du</strong> texte ? Dans de tels cas, le lecteur<br />

n’est pas en mesure de vérifier par lui-même la valeur ou la<br />

validité de ce qui est énoncé ou des concepts et des données<br />

qui soutiennent l’activité de formation 11 . Il se trouve alors en<br />

situation de croire sur la parole et la crédibilité de l’auteur.<br />

Ces documents devraient donc être considérés avec réserve,<br />

le principe de précaution 12 invitant à la prudence et à la<br />

recherche d’une validation de ces données.<br />

Par ailleurs, tout ce qui est communiqué par un formateur<br />

peut être pris en compte, même si tout n’a pas la même valeur<br />

en matière de reconnaissance professionnelle et scientifique.<br />

Ainsi, bien qu’il soit généralement considéré comme le niveau<br />

le plus faible d’évidence scientifique 13 , le consensus d’experts,<br />

relevant de l’opinion professionnelle, a sa valeur. En effet,<br />

lorsque l’expertise découle d’un examen rigoureux des meilleures<br />

données disponibles, elle est à considérer 14 . Inversement,<br />

on peut légitimement douter de la valeur scientifique d’une<br />

opinion lorsqu’elle ne s’appuie que sur des croyances et des<br />

conceptions personnelles.<br />

La méthode pédagogique appropriée<br />

Une méthode pédagogique est appropriée lorsqu’elle permet<br />

aux participants de progresser et d’atteindre les objectifs<br />

d’apprentissage. Ainsi, il faut avoir en tête les objectifs d’apprentissage<br />

quand on détermine la méthode en fonction <strong>du</strong> temps<br />

et des moyens qui sont impartis. Un objectif, par exemple,<br />

relatif à l’acquisition d’une habileté peut-il être atteint avec un<br />

exposé théorique ? Peut-on développer la réflexivité sans qu’il<br />

y ait une confrontation personnelle avec un problème concret<br />

à résoudre ? Voyer (2012) énonce les principes qui devraient<br />

orienter la conception d’une activité de formation continue en<br />

médecine et en sciences de la santé. Ces principes sont aussi<br />

pertinents à la formation continue en psychologie :<br />

1. <strong>Les</strong> apprenants sont actifs ;<br />

2. <strong>Les</strong> connaissances antérieures sont réactivées ;<br />

3. L’apprentissage est contextualisé ;<br />

4. L’organisation des connaissances est en fonction<br />

des tâches à réaliser ultérieurement ;<br />

5. L’interaction avec les pairs ou avec la ou<br />

les personnes expertes est favorisée.<br />

L’évaluation<br />

Bien que la formation continue ne comporte pas toujours<br />

d’évaluation formelle des apprentissages 15 , la fin de l’activité<br />

devrait systématiquement être marquée par un retour sur les<br />

objectifs, même si ce n’est que de manière informelle. Cela suppose<br />

donc qu’il y ait présentation des objectifs de la formation<br />

au début de l’activité. C’est une bonne pratique de demander<br />

aux participants où ils se situent dans l’atteinte des objectifs<br />

qui avaient été fixés au départ.<br />

Conclusion<br />

La plus grande qualité <strong>du</strong> plan de cours ou <strong>du</strong> descriptif d’une<br />

activité de formation continue est la cohérence interne par<br />

rapport aux objectifs d’apprentissage et la deuxième qualité<br />

est qu’il soit autoportant, c’est-à-dire complet au sens où il<br />

fournit tous les éléments permettant de se faire une idée claire<br />

CHRONIQUE | Psychologie Québec, vol. 32, n o 6 | 13


Chronique<br />

de l’offre <strong>du</strong> point de vue <strong>du</strong> participant. Quant à l’activité de<br />

formation continue en psychothérapie, sa valeur se mesure à<br />

sa capacité non seulement d’augmenter le bagage de connaissances,<br />

mais aussi de modifier les pratiques et d’intégrer les<br />

meilleures données disponibles.<br />

Mots-clés dans les bases de données<br />

EBSCO : learning objectives, psychotherapy training, psychotherapy learning.<br />

Google : objectifs d’apprentissage, taxonomie de Bloom.<br />

12. Pour une réflexion critique <strong>du</strong> principe de précaution appliqué aux sciences,<br />

voir Plaud (2010).<br />

13. Pour plus d’information sur la perspective canadienne de la pratique fondée sur des<br />

données probantes en matière de traitement psychologique, consultez le document<br />

de la Société canadienne de psychologie accessible dans son site Web à l’adresse URL<br />

suivante : www.cpa.ca/docs/File/Practice/Report_of_the_EBP_Task_Force_FINAL_<br />

Board_Approved_2012.pdf<br />

14. Voir à cet égard l’Énoncé de politique sur la pratique fondée sur les données probantes<br />

en psychologie. Ce document est accessible dans le site Web de l’Ordre à l’adresse URL<br />

suivante : www.ordrepsy.qc.ca/sn_uploads/2008_09_01_Politique_donnees_<br />

probantes_tra<strong>du</strong>ction_APA__2_.doc<br />

15. L’évaluation formelle des apprentissages remplace le contrôle des présences dans<br />

les formations en ligne lorsqu’il n’est pas possible technologiquement d’assurer que<br />

les participants ont été présents ou encore ont visionné tout le contenu offert.<br />

Notes<br />

1. Le sens étymologique <strong>du</strong> mot syllabus renvoie à une liste de sujets, à un plan développé<br />

ou à une table des matières énumérant les données et les construits qui seront<br />

enseignés.<br />

2. Le nombre de mots suggéré s’arrime avec ce qui doit généralement être fourni dans<br />

le cadre d’événements internationaux.<br />

3. L’Ordre pourrait exiger plus d’informations pour les activités de plus de trois heures,<br />

comme les ateliers de formation (précongrès ou autres) dont la <strong>du</strong>rée peut atteindre<br />

parfois six heures.<br />

4. La taxonomie de Bloom offre une catégorisation des verbes d’action par niveaux<br />

d’apprentissage. Tapez simplement dans votre navigateur pour obtenir des ressources.<br />

5. C’est pourquoi il faut éviter de formuler un objectif avec un verbe d’état qui ne peut être<br />

constaté. On ne voit pas un état : être conscient, prendre conscience et devenir en sont<br />

des exemples. En é<strong>du</strong>cation, les verbes comme apprendre, connaître, savoir et<br />

comprendre sont à éviter, parce qu’ils sont difficilement observables.<br />

6. On entend ici que l’horizon fixé pour l’évaluation de leur atteinte est la fin de l’activité.<br />

Dans les faits, tous n’auront peut-être pas tout à fait atteint l’objectif, mais ils seront<br />

bien engagés sur la voie pour l’atteindre.<br />

7. La <strong>du</strong>rée de l’activité, le nombre de participants et la méthodologie utilisée sont d’autres<br />

facteurs qui influent sur la gestion des objectifs.<br />

8. <strong>Les</strong> principes scientifiques réfèrent à la méthode scientifique; il s’agit de l’observation,<br />

de la formulation d’hypothèses testables, de l’expérimentation, de l’analyse et de la<br />

validation des prédictions, de la réplication ainsi que des principes comme l’in<strong>du</strong>ction,<br />

la réfutabilité, la cohérence, la responsabilité sociale, etc.<br />

9. L’éditeur n’est pas formé ou spécialisé dans le domaine de connaissance visé.<br />

10. Ces comités sont généralement formés de spécialistes sur la question. L’appréciation<br />

qu’ils réalisent n’a donc pas la même portée que celle réalisée par un clinicien non<br />

spécialisé ou un généraliste.<br />

11. Récemment, on a demandé d’insérer dans le texte même <strong>du</strong> descriptif les références<br />

trouvées dans la littérature scientifique. En effet, la seule liste de références à la fin <strong>du</strong><br />

descriptif ne permet pas au participant d’apprécier les appuis scientifiques de ce qui y<br />

est précisément présenté ou allégué. Il s’agit de savoir en somme si le dispensateur<br />

ou le formateur s’inspire de façon très large, voire personnalisée, de certains auteurs ou<br />

chercheurs, ou s’il appuie précisément et distinctement ce qu’il avance sur la littérature<br />

scientifique disponible.<br />

Bibliographie<br />

Bloom, B. S., Taxonomy of E<strong>du</strong>cational Objectives : Book 1 Cognitive Domain,<br />

New York, Longman, 1956.<br />

Brown, C. M., Garczynski, A., Hackathorn, J., Homa, N., Sanborn, U. A., Solomon, E. et Tennial,<br />

R., « Setting Goals: The Use of Learning Objectives in Intro<strong>du</strong>ctory Psychology Courses »,<br />

Best Practices : Teaching Intro<strong>du</strong>ction To Psychology, 14-15 octobre 2011, Atlanta, GA<br />

[Abstracts]. doi:10.1037/e522192013-011<br />

Cabaniss, D. L., « Becoming a School : Developing Learning Objectives for<br />

Psychoanalytic E<strong>du</strong>cation », Psychoanalytic Inquiry, vol. 28, nº 3, 2008, p. 262-277.<br />

doi:10.1080/07351690801960814<br />

Cabaniss, D. E., Arbuckle, M. D. et Moga, D. E., « Using Learning Objectives for Psychotherapy<br />

Supervision », American Journal of Psychotherapy, vol. 68, nº 2, 2014, p. 163-176.<br />

Codding, R. M., Skowron, J. et Pace, G. M., « Back to Basics : Training Teachers to Interpret<br />

Curriculum-Based Measurement Data and Create Observable and Measurable Objectives »,<br />

Behavioral Interventions, vol. 20, nº 3, 2005, p. 165-176.<br />

Daele, A., Élaborer un syllabus de cours (ou plan de cours), Lausanne, Centre de soutien<br />

à l’enseignement, Université de Lausanne, 2010.<br />

Houlden, R. L. et Collier, C. P., « Learning Outcome Objectives : A Critical Tool in Learner-<br />

Centered E<strong>du</strong>cation », Journal of Continuing E<strong>du</strong>cation in The Health Professions, vol. 19, nº 4,<br />

1999, p. 208.<br />

Passin, S. M. et Pelletier, S., « Linking Needs to Outcomes », Medical Meetings, vol. 30,<br />

nº 8, 2003, p. 21-22.<br />

Plaud, S., « Principe de précaution et progrès scientifique », Éthique et économique,<br />

vol. 7, nº 2, 2010. Peut être repéré à : https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/bitstream<br />

/handle/1866/3684/Plaud.pdf; jsessionid=5C36C1AE4BB0D4020FA04CBAD31F3AB9?<br />

sequence=1<br />

Rodger, S., « Indivi<strong>du</strong>al E<strong>du</strong>cation Plans Revisited : A Review of the Literature », International<br />

Journal of Disability, Development and E<strong>du</strong>cation, vol. 42, 1995, p. 221-239.<br />

Rojas, A., Arbuckle, M. et Cabaniss, D., « Don’t Leave Teaching to Chance : Learning Objectives<br />

for Psychodynamic Psychotherapy Supervision », Academic Psychiatry, vol. 34, nº 1, 2010,<br />

p. 46-49.<br />

Tyler, R. W., Basic Principles of Curriculum and Instruction, Chicago, University of<br />

Chicago Press, 1949.<br />

Voyer, G., Guide sur l’organisation d’une activité de formation continue, Sherbrooke, Centre de<br />

formation continue, Faculté de médecine et des sciences de la santé, 2012.


Chronique<br />

Déontologie<br />

Situations familiales particulières<br />

et secret professionnel<br />

Denis Houde<br />

Psychologue | Conseiller à la déontologie<br />

dhoude@ordrepsy.qc.ca<br />

<strong>Les</strong> situations familiales complexes génèrent<br />

certains défis pour les <strong>psychologue</strong>s, notamment<br />

en matière de déontologie. Voici quelques questions<br />

et réponses provenant de situations rapportées<br />

fréquemment par des <strong>psychologue</strong>s dans le cadre<br />

de leur pratique.<br />

QUESTION : Une mère d’un enfant de moins de 14 ans voudrait<br />

que son conjoint, qui n’est pas le père de l’enfant,<br />

assiste avec elle au bilan d’un service offert à l’enfant. La<br />

<strong>psychologue</strong> se demande quelle réponse lui donner.<br />

RÉPONSE : La <strong>psychologue</strong> doit connaître la position <strong>du</strong> père de<br />

l’enfant sur cette question. Si le père refuse que le conjoint de<br />

la mère assiste à la rencontre, on ne peut pas aller à l’encontre<br />

de ce refus. Par contre, si le père consent, le conjoint de la mère<br />

pourra assister au bilan.<br />

On peut se référer aux articles 11, 13 et 15 <strong>du</strong> Code de déontologie<br />

pour savoir quelle attitude adopter dans une situation<br />

semblable.<br />

QUESTION : Le père d’un enfant de moins de 14 ans a un<br />

empêchement de dernière minute pour assister au bilan<br />

d’un service offert à son enfant. Ne voulant pas payer pour<br />

un rendez-vous manqué, il dépêche sa conjointe, qui n’est<br />

pas la mère de l’enfant, pour y assister à sa place. Comment<br />

le <strong>psychologue</strong> réagira-t-il à cette situation ?<br />

RÉPONSE : Le <strong>psychologue</strong> doit préserver le secret professionnel<br />

et refuser la substitution, à moins que les deux parents<br />

aient signé un consentement pour la transmission de renseignements<br />

personnels concernant l’enfant à un tiers. Comme un<br />

tel document nécessite un délai de 15 jours avant que la transmission<br />

soit possible, les deux parents doivent nécessairement<br />

justifier l’urgence de transmission des renseignements afin de<br />

relever le <strong>psychologue</strong> de cette obligation professionnelle.<br />

Évidemment, s’il est impossible de joindre, à temps, les deux<br />

parents, ou si la mère oppose son refus envers la demande,<br />

la rencontre devra être reportée et les frais de la rencontre<br />

annulée seront administrés comme prévu dans l’entente sur<br />

les honoraires et lors <strong>du</strong> consentement initial. De plus, le <strong>psychologue</strong><br />

a une autre obligation professionnelle : celle de maintenir<br />

le climat de confiance mutuelle. Or il se peut que le père<br />

de l’enfant soit contrarié par la décision <strong>du</strong> <strong>psychologue</strong> de<br />

ne pas communiquer les informations désirées à sa conjointe.<br />

Si c’est le cas, le <strong>psychologue</strong>, avec modération, tact et calme,<br />

pourra expliquer ses obligations professionnelles en se référant<br />

aux articles 11, 13, 15, 41 et 54 <strong>du</strong> Code de déontologie et à l’article<br />

10 <strong>du</strong> Règlement sur la tenue des dossiers et des cabinets<br />

de consultation des <strong>psychologue</strong>s. Il pourrait également invoquer<br />

l’article 9 de la Charte des droits et libertés <strong>du</strong> Québec, qui<br />

souligne que toute personne a le droit au secret professionnel.<br />

Le <strong>psychologue</strong>, maintenant conscient qu’une telle situation<br />

peut survenir, pourrait désormais aborder ces questions dans<br />

le contexte initial de l’explication de ses services.<br />

QUESTION : Une <strong>psychologue</strong> est avisée qu’une cliente,<br />

âgée de 16 ans, est décédée récemment. <strong>Les</strong> présumés<br />

parents voudraient parler à la <strong>psychologue</strong> et demandent<br />

à obtenir une copie <strong>du</strong> dossier psychologique de leur fille<br />

décédée. Bouleversée par la nouvelle, cette <strong>psychologue</strong><br />

se demande quelle serait la bonne chose à faire dans les<br />

circonstances.<br />

RÉPONSE : La priorité pour la <strong>psychologue</strong> est de soigner son<br />

propre bouleversement. En effet, l’article 37 <strong>du</strong> Code de déontologie<br />

exige <strong>du</strong> <strong>psychologue</strong> qu’il s’abstienne d’exercer sa<br />

profession ou d’accomplir des actes professionnels dans des<br />

conditions ou des états susceptibles de compromettre la qualité<br />

de ses services professionnels.<br />

Par la suite, lorsque le bouleversement sera maîtrisé, il serait<br />

tout à fait acceptable d’entrer en contact avec ces gens qui prétendent<br />

être les parents de la cliente décédée. À ce moment,<br />

la <strong>psychologue</strong> traitera l’information obtenue comme des<br />

renseignements provenant de tiers, sans jamais mentionner<br />

que la cliente décédée est effectivement sa cliente. Avec une<br />

attitude empreinte de dignité et d’empathie, la <strong>psychologue</strong><br />

expliquera que ses obligations professionnelles l’empêchent de<br />

leur transmettre quelque renseignement que ce soit à propos<br />

de la personne décédée. Elle ne pourrait le faire que si les présumés<br />

parents avaient un écrit authentique de la cliente décédée<br />

stipulant qu’elle consent à ce que son dossier soit transmis à<br />

ses parents. Si la cliente décédée n’a jamais consenti à la communication<br />

de son dossier, celui-ci demeurera confidentiel<br />

CHRONIQUE | Psychologie Québec, vol. 32, n o 6 | 15


Chronique<br />

à jamais, car le secret professionnel se perpétue après la mort.<br />

Par contre, un coroner dûment assermenté peut avoir accès au<br />

dossier de la personne décédée afin d’élucider les circonstances<br />

<strong>du</strong> décès. Si nécessaire, la <strong>psychologue</strong> pourra documenter ses<br />

affirmations en mentionnant qu’elle s’appuie sur les articles 11,<br />

13 et 15 <strong>du</strong> Code de déontologie.<br />

QUESTION : Un <strong>psychologue</strong> rapporte que la mère d’un<br />

enfant de moins de 14 ans et d’un enfant de 17 ans demande<br />

d’avoir accès au dossier d’une intervention familiale. Elle<br />

serait en instance de divorce d’avec le père des deux enfants.<br />

Le <strong>psychologue</strong> perçoit beaucoup de colère chez cette<br />

femme, tant dans l’amplitude de sa voix que dans le choix<br />

des qualificatifs qu’elle emploie pour décrire le peu d’estime<br />

qu’elle a pour le père de ses enfants. Sentant la situation délicate,<br />

le <strong>psychologue</strong> se questionne sur la formulation de<br />

sa réponse afin de ne causer de tort à personne.<br />

RÉPONSE : La mère peut avoir accès aux renseignements<br />

contenus dans le dossier la concernant, concernant son enfant<br />

de moins de 14 ans ainsi qu’à tous les renseignements dont<br />

elle a été témoin lors d’échanges <strong>familiaux</strong> dans le cadre de<br />

l’intervention familiale. Par contre, le <strong>psychologue</strong> ne peut pas<br />

lui donner accès à de possibles renseignements confidentiels<br />

énoncés hors de sa présence par son enfant de plus de 14 ans et<br />

par le père de ses enfants sans le consentement de ces derniers.<br />

Pour appuyer cette réponse, le <strong>psychologue</strong> peut évoquer les<br />

articles 15 et 16 <strong>du</strong> Code de déontologie. Par souci de préserver<br />

le climat de confiance avec la cliente, il peut spécifier avec doigté<br />

qu’il n’y a rien de personnel contre elle dans cette règle, car la<br />

même réglementation s’applique pour tous les <strong>psychologue</strong>s <strong>du</strong><br />

Québec.<br />

Bibliographie<br />

QUÉBEC. Charte des droits et libertés de la personne (L.R.Q.), chapitre C-12, [Québec],<br />

Éditeur officiel <strong>du</strong> Québec.<br />

QUÉBEC. Code des professions (L.R.Q.), chapitre C-26, [Québec], Éditeur officiel <strong>du</strong> Québec.<br />

QUÉBEC. Code de déontologie des <strong>psychologue</strong>s, chapitre C-26, r. 148.1.001, [Québec],<br />

Éditeur officiel <strong>du</strong> Québec.<br />

QUÉBEC. Règlement sur la tenue des dossiers et des cabinets des <strong>psychologue</strong>s,<br />

chapitre C-26, r. 221, [Québec], Éditeur officiel <strong>du</strong> Québec.<br />

QUÉBEC. Loi sur la recherche des causes et des circonstances des décès (L.R.Q.),<br />

chapitre R-0.2, [Québec], Éditeur officiel <strong>du</strong> Québec.<br />

QUÉBEC. Code de déontologie des coroners (L.R.Q.), chapitre R-0.2, r. 1, [Québec],<br />

Éditeur officiel <strong>du</strong> Québec.<br />

Ordre des <strong>psychologue</strong>s <strong>du</strong> Québec (janvier 2012). « Le consentement. Fiche déontologique »,<br />

encart dans Psychologie Québec.<br />

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MOTIVATIONAL INTERVIEWING IN MENTAL HEALTH:<br />

a compassionate relationship in the service of change March 10 th , 2016<br />

D re Rachel Green, Ph. D., <strong>psychologue</strong><br />

OBJECTIVES<br />

1. Distinguish the main theoretical differences between<br />

Motivational Interviewing and Humanism as described by<br />

Carl Rogers.<br />

2. Name the main concepts underlying Motivational Interviewing.<br />

3. Present the structural elements of a Motivational Interviewing<br />

intervention.<br />

4. Apply the basic skills and tools used in Motivational<br />

Interviewing (open questions, affirmation, empathetic<br />

reflections and summaries).<br />

Durée et niveau Formation de 6 heures sur 1 journée<br />

9h à 16h30 • débutant<br />

Dates et lieux<br />

Montréal : jeudi 10 mars 2016 (anglais)<br />

vendredi 11 mars 2016 (français),<br />

Centre Saint-Pierre, 1212 rue Panet, métro Beaudry<br />

Québec : vendredi 5 février 2016 (français),<br />

Hôtel Québec, 3115 Avenue des Hôtels<br />

Tarifs<br />

Webconférence<br />

EN DIRECT<br />

10-11 mars<br />

Avant le 26 fév. (Mtl) et 22 janv. (Qc) : 195 $ + taxes = 224.20 $<br />

Après le 27 fév. (Mtl) et 23 janv. (Qc) : 210 $ + taxes = 241.45 $<br />

L’ENTRETIEN MOTIVATIONNEL EN SANTÉ MENTALE :<br />

une relation de compassion au service <strong>du</strong> changement 11 mars 2016<br />

OBJECTIFS<br />

1. Distinguer les principales différences théoriques et techniques<br />

entre l'approche de l’entretien motivationnel et l'approche<br />

humaniste.<br />

2. Nommer les principaux concepts théoriques servant d’assise<br />

à l’entretien motivationnel.<br />

3. Ordonner les éléments structurant un entretien motivationnel.<br />

4. Appliquer les techniques et outils de base de<br />

l’entretien motivationnel (questions ouvertes,<br />

résumés, reflets empathiques, valorisations)<br />

D re Rachel Green, Ph. D., est <strong>psychologue</strong>,<br />

psychothérapeute et formatrice en pratique privée. Elle<br />

est membre <strong>du</strong> Motivational Interviewing Network of<br />

Trainers (MINT) depuis 2008 et se spécialise dans<br />

l’enseignement de l’entretien motivationnel. Enfin,<br />

la D re Green est reconnue tant pour sa rigueur comme<br />

formatrice que pour sa capacité de mêler humour et<br />

illustrations concrètes dans ses enseignements.<br />

INFORMATIONS ET INSCRIPTIONS • www.porte-voix.qc.ca • porte-voix@videotron.ca • 418 658-5396


INSCRIPTION ET INFORMATION : IFTCC.COM<br />

INSTITUT DE FORMATION EN<br />

THÉRAPIE COMPORTEMENTALE<br />

& COGNITIVE PROGRAMMATION 2015-2016<br />

FORMATIONS<br />

EN LIGNE ÉGALEMENT<br />

DISPONIBLES<br />

La thérapie d’acceptation et d’engagement appliquée<br />

aux enfants et aux adolescents<br />

Isabelle Rose, Ph.D et Pascale<br />

St-Amand, Ph.D., <strong>psychologue</strong>s<br />

Québec, 29 janvier • Gatineau, 29 avril<br />

Thérapie cognitive compoementale des<br />

troubles d’anxiété avec les cas difficiles<br />

Stéphane Bouchard, Ph.D,<br />

<strong>psychologue</strong><br />

Montréal, 26-27 novembre • Québec, 13-14 avril<br />

Intégrer la thérapie d’acceptation et d’engagement<br />

(ACT) dans sa pratique cognitivo-compoementale<br />

La TCC « dans la vraie vie! » : de la conceptualisation au traitement<br />

de personnes présentant des problématiques multiples<br />

Journée d'intro<strong>du</strong>ction à l'approche motivationnelle :<br />

comment susciter la motivation chez nos clients?<br />

Frédérick Dionne, Ph.D,<br />

<strong>psychologue</strong><br />

Dr Jean Goulet, MD,<br />

psychiatre<br />

Olivier Pelletier, Ph.D.,<br />

<strong>psychologue</strong><br />

Québec, 11 décembre • Montréal, 15 janvier<br />

Gatineau, 28 avril • Sherbrooke, 10 juin<br />

Montréal, 18 décembre, 3 mars<br />

Sherbrooke, 1er février • Montréal, 21 mars<br />

Québec, 18 avril<br />

<strong>Les</strong> troubles anxieux chez les enfants et les adolescents<br />

Promouvoir la santé psychologique en milieu de travail à l’aide<br />

de l’approche de l’acceptation et de l’engagement (ACT)<br />

Caroline Behiaume, Ph.D.,<br />

psycholocue<br />

Simon Grégoire, Ph.D.,<br />

<strong>psychologue</strong><br />

Montréal, 4-5 février • Québec, 21-22 avril<br />

Montréal, 18 février • Québec, 19 février<br />

Application clinique de la réalité viuelle pour les<br />

troubles d’anxiété complexes et le jeu pathologique<br />

Stéphane Bouchard, Ph.D,<br />

<strong>psychologue</strong><br />

Montréal, 26 février • Québec, 15 avril<br />

La pleine conscience : théories, recherches et applications<br />

Bassin Khoury, Ph.D.,<br />

<strong>psychologue</strong><br />

Montréal, 4 mars • Québec, 27 mai<br />

Le traitement pharmacologique<br />

de la dépression : étape par étape<br />

Dr Jean Goulet, MD,<br />

psychiatre<br />

Montréal, 4 mars<br />

La thérapie des schémas :<br />

modèle de base (volet 1 et 2)<br />

Pierre Cousineau, Ph.D.,<br />

<strong>psychologue</strong><br />

Québec, 16-17 mars • Montréal, 7-8 avril<br />

Gatineau, 19-20 mai<br />

La thérapie des schémas :<br />

théorie et pratique (volet 3)<br />

Pierre Cousineau, Ph.D.,<br />

<strong>psychologue</strong><br />

Québec, 18 mars • Montréal, 15 avril<br />

Guider une intervention fondée sur la présence attentive<br />

Dr Claude Fournier, MD.<br />

Consulter notre site pour d'autres formations<br />

INSCRIPTION ET INFORMATION : IFTCC.COM<br />

Québec<br />

Formation de 24 heures répaie sur 4 jours<br />

(18 mars / 15 avril / 20 mai / 17 juin)<br />

de 9h00 à 16h00 • Repas inclus


PORTRAIT<br />

Une carrière vouée<br />

aux aidants en santé mentale<br />

<strong>André</strong> <strong>Forest</strong>,<br />

un <strong>psychologue</strong> engagé<br />

Depuis plus de 30 ans, <strong>André</strong> <strong>Forest</strong> écoute ceux qui, au quotidien, s’oublient parfois<br />

en prenant soin d’un proche, et il leur donne une voix. Au cours de la dernière année,<br />

ce dirigeant d’une ressource d’aide bien établie en Estrie a reçu les honneurs deux<br />

fois plutôt qu’une. Rencontre avec un homme qui rêvait de voir renaître les sourires.<br />

par<br />

Éveline<br />

Marcil-Denault<br />

<strong>psychologue</strong> et rédactrice pigiste<br />

Sherbrooke, début des années 1980. Un jeune schizophrène, une mère aidante et un psychiatre ont le<br />

projet de créer une association d’aide pour les parents et les amis de personnes souffrant de troubles<br />

mentaux. <strong>André</strong> <strong>Forest</strong>, jeune diplômé en psychologie de l’Université de Sherbrooke, se joint à leur<br />

comité pour remplir un court mandat visant à sonder les besoins des familles concernées. « J’étais loin<br />

de me douter que j’y passerais ma carrière ! » admet-il 32 ans plus tard.<br />

Car <strong>André</strong> <strong>Forest</strong> a non seulement mené sa recherche à terme, il est rapidement devenu directeur<br />

général de l’organisation baptisée Association des proches de personnes atteintes de maladie<br />

mentale de l’Estrie (APPAMM-Estrie), puis membre fondateur de la Fédération des familles et amis de<br />

la personne atteinte de maladie mentale, qui regroupe aujourd’hui près de 40 associations situées<br />

partout au Québec.<br />

05<br />

18 | Psychologie Québec, vol. 32, n o 6 | PORTRAIT


<strong>Les</strong> grands oubliés<br />

« La désinstitutionnalisation n’était pas mauvaise en soi, mais<br />

les ressources financières n’ont pas suivi et les familles ont été<br />

complètement oubliées », avance <strong>André</strong> <strong>Forest</strong>, lui qui a été<br />

aux premières loges de ce virage majeur entrepris dans les années<br />

1960. Devenus des étrangers aux yeux de leurs proches<br />

après des années en institution, beaucoup d’anciens patients<br />

se sont retrouvés en maison d’accueil. « Mais cette réforme en<br />

était aussi une de non-institutionnalisation », rappelle le directeur<br />

général de l’APPAMM-Estrie.<br />

<strong>Les</strong> personnes ayant récemment reçu un diagnostic devaient<br />

désormais compter sur leurs proches : « Dans le cas<br />

d’un premier épisode de psychose, la <strong>du</strong>rée d’hospitalisation<br />

passait de plusieurs mois à quelques semaines. <strong>Les</strong> personnes<br />

retournaient dans leurs familles qui, elles, étaient complètement<br />

démunies. » Afin d’éviter le phénomène des portes tournantes<br />

et d’offrir une qualité de vie aux personnes malades,<br />

il devenait impératif d’offrir des ressources d’aide dans la communauté.<br />

L’APPAMM-Estrie a répon<strong>du</strong> à ce besoin en misant<br />

sur le soutien et la formation aux aidants qui, insiste <strong>André</strong><br />

<strong>Forest</strong>, n’ont pas le don « naturel » de prendre en charge les<br />

situations exigeantes provoquées par les maladies mentales<br />

sévères et persistantes : « Ils méritent qu’on les considère<br />

comme des personnes qui ont des besoins de répit et d’appui. »<br />

Aider les aidants<br />

« Au début, quand on demande aux aidants comment ils vont,<br />

ce n’est pas rare de les entendre répondre “Il va bien” ou “Elle a<br />

fait une rechute”, en faisant référence à leur proche, remarque<br />

le <strong>psychologue</strong>. Comme eux sont bien portants, c’est comme<br />

s’ils accordaient l’exclusivité de la souffrance à la personne<br />

malade. » Une des clés est de les sensibiliser à l’importance de<br />

mettre des limites, croit <strong>André</strong> <strong>Forest</strong>, qui voit trop souvent des<br />

aidants abandonner leurs activités sociales et s’isoler. À leur<br />

propre péril.<br />

Formée d’une <strong>psychologue</strong>, d’une psychoé<strong>du</strong>catrice et d’une<br />

adjointe, la petite équipe de l’APPAMM-Estrie organise des<br />

activités de soutien et d’information pour les familles. Celles-ci<br />

sont accueillies rapidement, sans liste d’attente. « Au moment<br />

<strong>du</strong> diagnostic, les proches vivent de l’incré<strong>du</strong>lité, beaucoup de<br />

tristesse et un sentiment d’incapacité. Pour eux, partager ce<br />

qu’ils vivent avec d’autres familles dans la même situation est<br />

très salutaire. Nous sommes là comme facilitateurs, pour libérer<br />

la parole et aussi pour être leur porte-parole auprès des<br />

institutions », résume <strong>André</strong> <strong>Forest</strong>.<br />

De <strong>nouveaux</strong> <strong>modèles</strong><br />

Il y a 30 ans, les parents de personnes malades portaient leur<br />

croix, rappelle le <strong>psychologue</strong> : « Ils traînaient souvent un<br />

sentiment de culpabilité et se cachaient ou dissimulaient la<br />

situation. C’était tabou, la maladie mentale, et très associé à<br />

la dangerosité. » Pendant des années, à coup de publications,<br />

d’organisation de conférences publiques et d’entrevues dans<br />

les médias, <strong>André</strong> <strong>Forest</strong> a pris le bâton <strong>du</strong> pèlerin afin de briser<br />

les tabous pesant sur les personnes malades, mais aussi<br />

sur leurs proches.<br />

« La science a fait <strong>du</strong> chemin. Aujourd’hui, les gens comprennent<br />

mieux et, souvent, connaissent des personnes<br />

malades. Par contre, ils ne savent pas toujours quoi faire »,<br />

explique <strong>André</strong> <strong>Forest</strong>, qui visite occasionnellement des élèves<br />

<strong>du</strong> secondaire pour donner des cours de premiers soins en<br />

santé mentale. <strong>Les</strong> personnalités publiques qui ont osé parler<br />

de leur maladie mentale ont également suscité beaucoup<br />

d’espoir chez les aidants : « Ils donnent de <strong>nouveaux</strong> visages<br />

à la fragilité humaine », témoigne le <strong>psychologue</strong> en évoquant<br />

notamment François Massicotte et Marie-Sissi Labrèche.<br />

La clientèle de l’APPAMM-Estrie aussi a changé au fil <strong>du</strong><br />

temps : « Le paradigme actuel en santé mentale est celui <strong>du</strong><br />

rétablissement. La médication étant plus légère qu’avant, les<br />

personnes malades sont présentes dans la communauté et<br />

plusieurs fonctionnent normalement, tombent en amour, etc.<br />

<strong>Les</strong> gens atteints sont plus nombreux à avoir des enfants qu’il<br />

y a 30 ans. Par exemple, nous recevons plus souvent de jeunes<br />

a<strong>du</strong>ltes dont c’est le conjoint qui est atteint et qui ont des<br />

enfants en bas âge. <strong>Les</strong> grands-parents sont mis à contribution<br />

pour aider. »<br />

Reconnaissance<br />

« J’ai pu constater qu’à force d’être soutenus, informés, les<br />

proches arrivent à donner un sens à leur vie. Ils retrouvent le<br />

sourire. Certains en viennent même à s’impliquer au sein de<br />

notre association; ils veulent éviter à d’autres de souffrir autant<br />

qu’eux. <strong>Les</strong> côtoyer m’a donné l’espoir dans la capacité de l’être<br />

humain à affronter les difficultés. Ils m’ont montré à quel point<br />

la vie est forte. »<br />

En octobre 2014, <strong>André</strong> <strong>Forest</strong> s’est vu décerner le prix<br />

Persillier-Lachapelle, dans la catégorie Reconnaissance de<br />

carrière, par le ministère de la Santé et des Services sociaux<br />

<strong>du</strong> Québec 1 . Peu après, en janvier 2015, le journal La Tribune<br />

a fait <strong>du</strong> <strong>psychologue</strong> communautaire sa « personnalité de la<br />

semaine » en lui accordant le Mérite estrien. Pour le lauréat,<br />

ces prix sont une forme de reconnaissance sociale de l’importance<br />

des familles aidantes.<br />

La bonté à Sainte-Marie-Salomé<br />

L’engagement, semble-t-il, coulait de source dans le village de<br />

Lanaudière où <strong>André</strong> <strong>Forest</strong> a grandi. « Mes parents étaient<br />

très impliqués socialement. Ils m’ont appris à tenir compte<br />

des gens autour de moi et, très jeune, je me suis impliqué à<br />

mon tour. » Ces valeurs ont fleuri dans toute la famille <strong>Forest</strong>;<br />

le frère jumeau <strong>du</strong> <strong>psychologue</strong> de même que ses deux sœurs<br />

cadettes travaillent tous dans des domaines liés aux affaires<br />

sociales.<br />

<strong>André</strong> <strong>Forest</strong> n’a que de bons mots pour le travail en milieu<br />

communautaire : « <strong>Les</strong> contacts y sont simples, moins formels<br />

qu’ailleurs. Il y a beaucoup à faire, mais c’est peut-être le dernier<br />

milieu de travail où on a les coudées franches. Comme on<br />

intervient rapidement, on a vraiment le sentiment d’aider et de<br />

provoquer des changements. »<br />

Références<br />

1. Le prix Persillier-Lachapelle, remis comme une reconnaissance de carrière, rend<br />

hommage aux personnes qui se sont consacrées au développement et à l’amélioration<br />

des services de santé et des services sociaux, que ce soit dans le réseau public ou<br />

dans un organisme communautaire (source : site Web <strong>du</strong> ministère de la Santé<br />

et des Services sociaux).<br />

PORTRAIT | Psychologie Québec, vol. 32, n o 6 | 19


DOSSIER<br />

<strong>Les</strong> <strong>nouveaux</strong><br />

<strong>modèles</strong><br />

<strong>familiaux</strong><br />

EXPERT INVITÉ<br />

D r Carl Lacharité, <strong>psychologue</strong><br />

carl.lacharite@uqtr.ca<br />

Le D r Carl Lacharité est <strong>psychologue</strong> et professeur titulaire au Département<br />

de psychologie de l’Université <strong>du</strong> Québec à Trois-Rivières. Il dirige le Centre<br />

d’études interdisciplinaires sur le développement de l’enfant et la famille.<br />

20 | Psychologie Québec, vol. 32, n o 6 | DOSSIER


Il semble bien que toutes les époques, dans les sociétés humaines, soient caractérisées par la coexistence<br />

de divers <strong>modèles</strong> <strong>familiaux</strong>, certains dominants et d’autres marginaux 1 . Dans les sociétés occidentales<br />

modernes, l’in<strong>du</strong>strialisation a eu des conséquences majeures sur la configuration des <strong>modèles</strong> de couples<br />

et de familles. En Europe, cette ère a commencé vers les années 1850. Elle a rattrapé l’Amérique <strong>du</strong> Nord<br />

et le Québec au début <strong>du</strong> XX e siècle. À partir de ce moment, la famille basée sur un ménage composé d’une<br />

mère, d’un père et des enfants issus de leur union conjugale – ce que l’on appelle la famille nucléaire – est<br />

devenue le modèle dominant 2 .<br />

Cette hégémonie de la famille nucléaire constitue donc un<br />

bref intermède d’environ un demi-siècle au Québec, puisque<br />

c’est dans les années 1960 et 1970 que ce modèle a commencé<br />

à être remis en question, notamment dans la foulée <strong>du</strong> mouvement<br />

social d’émancipation de la femme et de la transformation<br />

<strong>du</strong> droit familial 3 . C’est à peu près à cette période<br />

qu’il est possible de constater un jeu de langage faisant de la<br />

famille nucléaire non plus uniquement un modèle normal<br />

sur le plan statistique (c’est-à-dire le modèle familial le plus<br />

usuel), mais plutôt une norme (c’est-à-dire ce qui est souhaitable,<br />

voire ce qui « doit être »). On voit donc apparaître,<br />

à partir des années 1970, autant dans le discours public que<br />

dans les discours professionnels et scientifiques, l’expression<br />

« famille intacte » pour qualifier la famille nucléaire, tandis<br />

que les autres formes de vie familiale sont plutôt qualifiées de<br />

« brisées » ou « à risque », renforçant ainsi leur caractère anormal.<br />

Ces familles considérées par plusieurs comme « suspectes »<br />

regroupent les familles monoparentales (celles issues <strong>du</strong> décès<br />

de l’un des parents, celles issues d’une décision de certaines<br />

femmes d’avoir et d’élever seules leur enfant 4 , mais aussi celles<br />

issues des séparations conjugales où les mères – plus souvent<br />

que les pères – obtiennent ou se retrouvent avec la garde<br />

exclusive des enfants), les familles séparées ou divorcées, dans<br />

lesquelles les enfants sont en résidence alternée (garde partagée)<br />

entre le domicile de la mère et celui <strong>du</strong> père, et les familles<br />

recomposées ou reconstituées, où l’union conjugale de l’un ou<br />

des deux parents est formalisée (de fait ou légalement). Plus<br />

récemment, se sont ajoutées à cette liste de <strong>modèles</strong> <strong>familiaux</strong><br />

concurrents deux catégories de familles nucléaires : la<br />

famille homoparentale, qui repose sur une version atypique <strong>du</strong><br />

couple parental – deux personnes de même sexe –, et la famille<br />

interculturelle, qui concentre au sein <strong>du</strong> groupe familial tous les<br />

défis rencontrés dans les relations entre cultures différentes.<br />

Ce jeu de langage à l’intérieur <strong>du</strong>quel sont soupesés ces<br />

<strong>nouveaux</strong> <strong>modèles</strong> <strong>familiaux</strong> à l’auge d’une norme représentée<br />

par la famille nucléaire a évidemment suscité des réactions<br />

de résistance chez les personnes directement concernées,<br />

notamment pour faire reconnaître (administrativement et<br />

juridiquement) ces nouvelles formes de vie familiale et valider<br />

socialement la notion de diversité culturelle des familles.<br />

D’autres jeux de langage ont ainsi fait leur apparition pour<br />

décrire cette diversité familiale et rendre compte de manière<br />

plus nuancée de l’expérience vécue par les parents et les enfants<br />

à l’intérieur de ces familles.<br />

Il est important de constater que l’intermède historique<br />

à l’intérieur <strong>du</strong>quel la famille nucléaire est devenue le modèle<br />

familial dominant représente également la période où les disciplines<br />

des sciences humaines et sociales (incluant la psychologie)<br />

ont pris un essor important. Ainsi, plusieurs des fondements<br />

théoriques et cliniques qui caractérisent encore aujourd’hui<br />

la recherche et la pratique psychologique ont émergé dans<br />

le contexte socioculturel où cette forme de vie familiale s’est<br />

constituée en norme. Une question se pose : dans quelle mesure<br />

la mouvance dans les <strong>modèles</strong> <strong>familiaux</strong> que l’on observe en<br />

Occident ne force-t-elle pas certains volets de la psychologie à se<br />

redéfinir plus ou moins radicalement ? C’est la question générale<br />

sur laquelle se sont penchés les auteurs ayant participé à ce dossier.<br />

Richard Cloutier souligne la fonction centrale que joue<br />

l’exercice de la coparentalité dans les familles reconstituées,<br />

Catherine Petit s’attarde à cartographier les enjeux cliniques<br />

relatifs aux familles interculturelles. Enfin, Marie-Liên Duymentz<br />

examine le concept psychanalytique <strong>du</strong> complexe d’Œdipe dans<br />

le contexte des familles reconstituées.<br />

Bibliographie<br />

1. Todd, E. (2011). L’origine des systèmes <strong>familiaux</strong>. Paris : Gallimard.<br />

2. Coontz, S. (2005). Marriage, a History: How Love Conquered Marriage. New York : Penguin.<br />

3. On peut rappeler qu’au Québec, c’est en 1966 qu’a été abolie dans le Code civil la notion<br />

de puissance maritale (assujettissant l’épouse à son mari) et en 1977 qu’a été abolie la<br />

notion de puissance paternelle (pour la remplacer par le concept d’autorité parentale)<br />

et qu’a été promulguée la Loi sur la protection de la jeunesse.<br />

4. Comme le met si bien en scène John Irving dans son roman<br />

Le monde selon Garp (Paris, Seuil, 1998).<br />

DOSSIER | Psychologie Québec, vol. 32, n o 6 | 21


<strong>Dossier</strong><br />

Transitions familiales<br />

et coparentalité<br />

D r Richard Cloutier<br />

Psychologue<br />

Le D r Cloutier est professeur émérite associé à l’École de psychologie<br />

et au Centre de recherche sur les jeunes et les familles à risque (JEFAR)<br />

de la Faculté des sciences sociales de l’Université Laval.<br />

Séparation, recomposition, changement de formule de garde, naissance d’un enfant<br />

<strong>du</strong> nouveau couple, nouvelle séparation… autant de transitions familiales dont la<br />

prévalence met en échec les repères normatifs traditionnels sur le portrait type de<br />

la famille. Plus d’un enfant sur trois ne vit plus avec ses deux parents biologiques.<br />

Pourtant, tous les enfants ont besoin de liens d’attachement sécurisés avec des figures<br />

parentales présentes, chaleureuses et solides, capables de leur assurer un soutien<br />

familial à la hauteur des défis que pose leur développement personnel. La famille<br />

a changé, mais au-delà de ses réorganisations, elle a conservé toutes ses fonctions<br />

psychologiques et sociales : elle constitue, et de loin, le milieu de vie le plus important,<br />

tant pour les jeunes que pour leurs parents. Comment protéger la capacité familiale<br />

alors que les transitions, avec les tensions, les conflits et les deuils qu’elles transportent,<br />

viennent gruger les ressources ? Ce bref texte présente la coparentalité, c’est-à-dire<br />

le maintien de la contribution de tous les parents, comme un levier puissant<br />

de protection des ressources familiales, pour les enfants et pour les parents.<br />

La séparation n’est pas un événement isolé,<br />

mais le début d’une nouvelle trajectoire<br />

Lorsque l’enfant apprend que ses parents vont se séparer,<br />

ce n’est pas un événement isolé qu’il s’apprête à vivre, mais une<br />

réorientation de l’ensemble de la trajectoire de sa famille 1 . Sauf<br />

exception, la séparation des parents provoquera une crise<br />

dans le fonctionnement de la cellule familiale. <strong>Les</strong> liens et les<br />

rôles seront sérieusement remis en question. Des décisions<br />

importantes devront être prises, parfois trop rapidement, et<br />

la compréhension de ce qui arrive sera souvent imparfaite,<br />

notamment chez les enfants, dont les réactions émotionnelles<br />

pourront exacerber les tensions familiales. Insécurité, colère,<br />

peur, sentiment d’impuissance, anxiété vis-à-vis de l’inconnu se<br />

manifesteront à des degrés divers chez les membres et interagiront<br />

avec les caractéristiques personnelles de chacun pour<br />

générer une dynamique unique dans le changement. Il n’y a pas<br />

deux familles qui traversent la crise de la même manière, mais<br />

la plupart en sortiront dans une fenêtre temporelle de deux à<br />

cinq ans. Chaque séparation est unique et c’est ce qui fait que<br />

les recettes toutes faites pour aider la famille en transition ont<br />

peu de chances de bien répondre aux besoins spécifiques. C’est<br />

pourquoi le « sur mesure » s’impose dans l’intervention de soutien.<br />

Chaque cas est unique, pourtant il y a des paramètres<br />

qui s’appliquent à toutes les séparations familiales : 1) la fin de<br />

la relation conjugale n’est pas celle de la relation parentale ; 2) la<br />

famille va changer avec le temps ; 3) les transitions comportent<br />

des risques qu’il faut gérer à temps et avec compétence, notamment<br />

pour les enfants 2 .<br />

Ce sont les parents qui se séparent, et non les enfants<br />

La fin de la relation conjugale n’est pas celle de la relation<br />

parentale. <strong>Les</strong> professionnels qui interviennent auprès des<br />

familles en transition savent qu’il est très important de départager,<br />

d’entrée de jeu, la relation conjugale qui se termine et<br />

la relation parentale qui, elle, pourra se poursuivre parce qu’« on<br />

est parent pour la vie ». Dans le contexte des tensions de la<br />

22 | Psychologie Québec, vol. 32, n o 6 | DOSSIER


éorganisation, avec les conflits et les désirs de vengeance à<br />

l’égard de l’ex-conjoint, les enfants représentent un enjeu extrêmement<br />

important. Ils sont souvent les personnes auxquelles<br />

les parents sont les plus attachés, et la tendance à les assimiler<br />

à leur propre avenir peut être forte ; cela peut aller jusqu’à<br />

l’aliénation parentale. L’utilisation des enfants pour punir<br />

l’autre parent en le privant de ses objets d’amour et de sa parentalité<br />

in<strong>du</strong>it une dynamique extrêmement corrosive et il<br />

faut dissiper la confusion entre le « conjugal » et le « parental »<br />

le plus tôt possible dans le processus. <strong>Les</strong> parents doivent comprendre<br />

que l’intérêt de leur enfant n’est pas assimilable à leur<br />

propre intérêt. <strong>Les</strong> besoins comme les trajectoires des acteurs<br />

doivent être distingués lors de la séparation et l’intérêt de l’enfant,<br />

dont tous se réclament, ne commande en rien la coupure<br />

avec l’un de ses parents. Pour bien se développer, les enfants<br />

ont besoin de tout le soutien dont leurs parents sont capables.<br />

La situation familiale va changer, c’est certain<br />

Comme dans toutes les familles, les besoins des enfants et<br />

des parents séparés évolueront avec le temps, de sorte que<br />

les arrangements <strong>familiaux</strong> adoptés, souvent à l’improviste, au<br />

moment de la séparation des parents devront nécessairement<br />

être ajustés aux nouvelles réalités. Par exemple, une nouvelle<br />

union conjugale pourra survenir qui provoquera une recomposition<br />

de la famille 3 . <strong>Les</strong> liens et les rôles <strong>familiaux</strong> seront alors<br />

reconfigurés en fonction des <strong>nouveaux</strong> membres, avec de<br />

bons défis d’ajustement pour tous. Or, ces deuxièmes unions<br />

étant plus fragiles que les premières, la probabilité qu’une<br />

nouvelle séparation y survienne est plus forte qu’elle ne l’était<br />

au moment de la première union. Au Canada, les enfants nés<br />

de parents recomposés vivraient trois fois plus de séparations<br />

parentales avant l’âge de 10 ans comparativement à leurs pairs<br />

nés dans une famille intacte 4 . À la séparation des parents, ou<br />

à leur recomposition, peuvent s’ajouter des changements de<br />

formule de garde comme le passage d’une garde partagée<br />

à une garde exclusive, ou l’inverse. <strong>Les</strong> besoins d’un enfant de<br />

huit ans seront très différents dans cinq ans, lorsqu’il franchira<br />

le seuil de l’adolescence. Pour s’adapter à ces changements<br />

naturels, les ex-conjoints, encore parents, doivent pouvoir<br />

communiquer entre eux pour convenir des ajustements requis<br />

dans leurs arrangements <strong>familiaux</strong> 5 .<br />

<strong>Les</strong> transitions familiales comportent des risques<br />

<strong>Les</strong> réorganisations provoquées par une séparation ou une<br />

recomposition résultent de choix parentaux posés dans l’espoir<br />

d’un mieux-être, mais elles représentent néanmoins un<br />

potentiel réel d’appauvrissement de la cellule familiale dans<br />

ses fonctions auprès des membres ; elles ont un coût. Un coût<br />

matériel, un coût psychologique et un coût social. Sur le plan<br />

matériel, les relocalisations coûtent cher, les services juridiques<br />

aussi. Il n’y a pas de nouvelles entrées d’argent, mais plusieurs<br />

nouvelles dépenses. Soit, il faut distinguer ici la séparation de<br />

la recomposition familiale, où le nouveau parent peut apporter<br />

des ressources matérielles supplémentaires, mais la complexification<br />

des arrangements <strong>familiaux</strong> en famille recomposée<br />

s’accompagne souvent de coûts humains et matériels substantiels<br />

6 . Au moment de la réorganisation, les membres de la<br />

famille connaîtront probablement des tensions, des craintes,<br />

des remises en question relationnelles et des besoins non comblés<br />

; leur capacité fonctionnelle au travail ou à l’école pourra<br />

en être affectée. Lors de ces épreuves, ceux et celles qui ont<br />

moins de réserves personnelles seront plus à risque de réactions<br />

inadaptées, elles-mêmes porteuses de tensions interpersonnelles.<br />

Sur le plan social, la transition peut menacer toute<br />

une partie <strong>du</strong> réseau de soutien : éloignement de la famille<br />

élargie <strong>du</strong> parent non gardien, réseau d’amis tronqué par la<br />

relocalisation, etc. 7 . Ce cumul des transitions dans la trajectoire<br />

familiale met à risque la stabilité émotionnelle et l’adaptation<br />

fonctionnelle des membres, parents comme enfants 8 .<br />

Dans ce contexte, la protection des acquis et l’élimination<br />

des pertes deviennent alors hautement stratégiques pour la<br />

capacité familiale. Nul besoin de mentionner ici que les conflits<br />

conjugaux, très coûteux, peuvent être extrêmement dommageables<br />

sur le plan des ressources matérielles, des liens<br />

d’attachement et de l’adaptation fonctionnelle des membres.<br />

Au contraire, la préservation des contributions matérielles,<br />

psychologiques et sociales de chaque parent peut faire toute<br />

la différence dans la réussite des transitions 9 . C’est là où la<br />

coparentalité peut avoir un effet salutaire.<br />

La coparentalité, sans miracle<br />

La coparentalité, c’est la coopération des parents dans l’actualisation<br />

de leurs rôles parentaux respectifs auprès de leur enfant<br />

commun 10 . Elle implique la capacité d’entretenir une relation<br />

fonctionnelle avec l’autre parent : partage des responsabilités,<br />

synchronisation des rôles, consultations appropriées lors des<br />

prises de décisions é<strong>du</strong>catives, respect des ententes, acceptation<br />

des différences dans le style de vie… Voilà autant de « défis<br />

coparentaux » pas toujours faciles à relever en tandem avec une<br />

personne avec laquelle les contentieux ne sont pas tous éteints.<br />

En fait, la coparentalité est un phénomène relatif : elle présente<br />

des variantes dans son intensité et ses formes d’engagement,<br />

de même que dans la qualité de la synchronisation<br />

mutuelle 11 . La coparentalité n’a pas à être parfaite pour être<br />

utile, et il faut s’attendre à ce qu’elle évolue avec le temps 12 . Elle<br />

n’implique pas nécessairement un partage « moitié- moitié »<br />

des dépenses ou de la garde physique des enfants. Toutes<br />

sortes de formules de contribution existent et elles peuvent<br />

être utiles au soutien de l’enfant. Dans tous les cas, cependant,<br />

la coparentalité implique le respect de la valeur de la<br />

contribution de l’autre parent, même quand on estime que<br />

celle-ci pourrait être plus grande. Sur la base des interactions<br />

de communication, de coordination des rôles et des conflits,<br />

Beckmeyer, Coleman et Ganong (2014) définissent trois<br />

patrons d’engagement coparental après une séparation :<br />

a) « coopératif et impliqué » (30 % de leur échantillon) ; b) « modérément<br />

engagé » (45 % des cas, caractérisés par un niveau<br />

modéré de communication, de coordination et de conflit); et<br />

DOSSIER | Psychologie Québec, vol. 32, n o 6 | 23


c) « peu fréquent et conflictuel » (24 % des cas, qui se distinguent<br />

par des interactions peu fréquentes et souvent conflictuelles<br />

entre les parents) 13 . Cette répartition va dans le même sens que<br />

celle observée par d’autres études et démontre qu’une majorité<br />

de parents arrivent à un niveau fonctionnel de coparentalité,<br />

comme reflété par les deux premières catégories réunies .<br />

Globalement, la recherche associe la coparentalité à un meilleur<br />

ajustement des enfants, même si les corrélations observées<br />

ne sont pas toujours très fortes, ce qui pousse certains chercheurs<br />

à affirmer que c’est davantage la relation parentale que<br />

coparentale qui influence l’ajustement des jeunes dans une<br />

famille en transition 14 . D’autre part, la coparentalité n’est pas<br />

synonyme d’absence de tensions entre les parents ni d’absence<br />

de problèmes chez les enfants à la suite des transitions, mais elle<br />

permet à l’enfant de bénéficier de la contribution de ses deux<br />

parents qui, <strong>du</strong> coup, conservent leur rôle parental, un élément<br />

important de leur bien-être personnel 15 . Par conséquent, dans<br />

les cas où c’est possible, l’intervention professionnelle aura avantage<br />

à favoriser, chez le parent-client, une juste compréhension<br />

de la valeur des contributions des autres parents, si petites<br />

soient-elles.<br />

Bibliographie<br />

1. La notion de famille renvoie ici à une cellule sociale comprenant au moins une relation<br />

parent-enfant. Dans cette perspective, un couple sans enfant n’est pas une famille<br />

(même s’il peut en devenir une), tandis qu’une adolescente de 17 ans et son enfant<br />

de 6 mois constituent une famille.<br />

2. Cloutier, R. (2013). « La compétence des parents séparés, des repères généralisables ».<br />

Conférence prononcée au Congrès de l’Association internationale francophone des<br />

intervenants auprès des familles séparées (AIFI). Sainte-Adèle, juin.<br />

3. Meghan Robertson et Marion F. Ehrenberg (2012). « Remarried Parents and Views on<br />

Marital Commitment: Expanding the Context of Influences and Changes ». Journal of<br />

Divorce & Remarriage, vol. 53, p. 368-385.<br />

4. Saint-Jacques, M.-C., Robitaille, C., Godbout, É., Parent, C., Drapeau, S. et Gagné, M.-H.<br />

(2011). « The Processes Distinguishing Stable From Unstable Stepfamily Couples:<br />

A Qualitative Analysis ». Family Relations, vol. 60, p. 545-561.<br />

5. Timmermans, H. (2012). « La communication entre parents ». Dans Cloutier, R., Filion, L.<br />

et Timmermans, H. (dir.). <strong>Les</strong> parents se séparent. Mieux vivre la crise et aider son enfant.<br />

Montréal, Éditions de l’Hôpital Sainte-Justine, chapitre 5, p. 121-146.<br />

7. Doyle, M., O’Dywer, C. et Timonen, V. (2010). « How Can You Just Cut off a Whole Side<br />

of the Family and Say Move on? The Reshaping of Paternal Grandparent-Grandchild<br />

Relationships Following Divorce or Separation in the Middle Generation ».<br />

Family Relations, vol. 59, p. 587-598.<br />

8. Saint-Jacques, M.-C., Cloutier, R., Pauzé, R., Simard, M. et Poulin, A. (2006). « The Impact<br />

of Serial Transitions on Behavioral and Psychological Problems Among Children in Child<br />

Protection Services ». Child Welfare, vol. 85, p. 941-964. Teachman, J. (2008). « Complex<br />

Life Course Patterns and the Risk of Divorce in Second Marriages ». Journal of Marriage<br />

and Family, vol. 70, p. 294-305. Kelly, J. B. et Emery, R. E. (2003). « Children’s Adjustment<br />

Following Divorce : Risk and Resilience Perspectives ». Family Relations, vol. 52, p. 352-362.<br />

9. Drapeau, S., Saint-Jacques, M.-C., Gagné, M.-H., Cloutier, R. et Lépine, R. (2006). « Conjugal<br />

Conflict and Parental Separation». Dans K. Österman et K. Björkqvist (dir.), Contemporary<br />

Research on Aggression (p. 198-203). Proceedings of the XVI World Meeting of the<br />

International Society for Research on Aggression, Santorini, Grèce, 2004. Publishing<br />

House of Åbo Akademi University, Finlande.<br />

10. Cloutier, R. (2012). « La coparentalité ». Dans Cloutier, R., Filion, L. et Timmermans, H. (dir.).<br />

<strong>Les</strong> parents se séparent. Mieux vivre la crise et aider son enfant. Montréal, Éditions de<br />

l’Hôpital Sainte-Justine, chapitre 5, p. 121-146.<br />

11. Juby, H., Le Bourdais, C. et Marcil-Gratton, N. (2005). « Sharing Roles, Sharing Custody?<br />

Couples’ Characteristics and Children’s Living Arrangements at Separation ». Journal of<br />

Marriage and Family, vol. 67, p. 157-172.<br />

12. Markman, M. S. et Coleman, M. (2012). « The Good, the Bad, and the Ugly: Divorced<br />

Mothers’ Experiences with Coparenting ». Family Relations, vol. 61, p. 586-600.<br />

13. Beckmeyer, J. J., Coleman, M. et Ganong, L. H. (2014). « Postdivorce Coparenting<br />

Typologies and Children’s Adjustment ». Family Relations, vol. 63, p. 526-537.<br />

14. Amato, P. R., Kane, J. B. et James, S. (2011). « Reconsidering the “Good Divorce” ».<br />

Family Relations, vol. 60, p. 511-524.<br />

15. Markman, M. S., Ganong, L. H. et Coleman, M. (2007). « Coparental Identity and Mothers’<br />

Cooperation in Coparental Relationships ». Family Relations, vol. 56, p. 369-377.<br />

16. Filion, L. (2013). « L’accueil de l’enfant en médiation et dans les groupes de parole<br />

d’enfants :des expériences et des expertises ». Communication présentée à la Rencontre<br />

France-Québec de l’Association internationale francophone des intervenants auprès des<br />

familles séparées (AIFI). Aix-en-Provence, octobre.<br />

17. Timmermans, H. (2013). « La séance de parentalité après la rupture ». Communication<br />

présentée à la Rencontre France-Québec de l’Association internationale francophone<br />

des intervenants auprès des familles séparées (AIFI). Aix-en-Provence, octobre.<br />

18. LaGraff, M. R., Stolz, H. E. et Brandon, D. J. (2015). « Longitudinal Program Evaluation of<br />

“Parenting Apart: Effective Co-Parenting” », Journal of Divorce & Remarriage, vol. 56,<br />

p. 117-136.Brandon, D. J. (2006). « Can Four Hours Make a Difference? Evaluation of a<br />

Parent E<strong>du</strong>cation Program for Divorcing Parents », Journal of Divorce & Remarriage, vol. 45,<br />

p. 171-185. Salem, P., Sandler, I., et Wolchik, S. (2013). « Taking Stock of Parent E<strong>du</strong>cation<br />

in the Family Courts: Envisioning a Public Health Approach ». Family Court Review,<br />

vol. 51, p. 131-148. Stone, G., Clark, K. et McKenry, P. (2001). « Qualitative Evaluation of a<br />

Parent E<strong>du</strong>cation Program for Divorcing Parents », Journal of Divorce & Remarriage,<br />

vol. 34, p. 25-40.<br />

6. Shaffer, K. et Spencer, J. L. (2013). « Gender and Socioeconomic Status Differences in First<br />

and Second Marriage Formation ». Journal of Marriage and Family, vol. 75, p. 544-564.<br />

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<strong>Dossier</strong><br />

Le psychothérapeute à l’écoute<br />

de la famille interculturelle<br />

Catherine Petit<br />

Psychologue<br />

Catherine Petit est <strong>psychologue</strong>. Elle offre des services de psychothérapie notamment aux couples<br />

interculturels, aux immigrants et aux réfugiés. Elle est l’auteure <strong>du</strong> livre <strong>Les</strong> couples interculturels :<br />

l’adaptation transculturelle, paru aux Éditions Québec-Livres.<br />

Le couple interculturel est l’union de deux personnes qui ont grandi dans des<br />

environnements culturels différents. Souvent, l’un des partenaires est immigrant.<br />

Parfois, les deux sont immigrants, mais originaires de pays différents. <strong>Les</strong> conjoints<br />

métissent leurs cultures pour vivre ensemble, tout en s’adaptant à la culture de<br />

l’environnement dans lequel ils vivent.<br />

<strong>Les</strong> recherches soutiennent que l’intégration est la meilleure<br />

stratégie d’adaptation transculturelle (Ward et coll., 2001). Or,<br />

les partenaires d’un couple interculturel sont amenés à faire de<br />

nombreux ajustements, y compris dans leur vie privée. À partir<br />

d’un va-et-vient entre l’état des recherches et l’expérience<br />

clinique de l’auteure, esquissons le rôle <strong>du</strong> psychothérapeute<br />

auprès d’un couple interculturel afin de favoriser la santé mentale<br />

des partenaires.<br />

L’intégration<br />

Sur le plan identitaire, l’intégration consiste à conserver certains<br />

traits de sa culture d’origine tout en adoptant des traits<br />

de la culture <strong>du</strong> pays d’accueil. Sur le plan interpersonnel, l’intégration<br />

consiste à entretenir des relations avec des membres<br />

de sa culture d’origine et à établir des relations avec des gens<br />

<strong>du</strong> pays d’accueil (Berry, 1997).<br />

Pour une famille d’immigrants originaires d’un même pays,<br />

le foyer est un lieu où l’on peut préserver la culture d’origine et<br />

la famille apparaît comme l’espace privilégié de relations ethniques.<br />

Cependant, pour un couple interculturel, le foyer est<br />

aussi un lieu d’adaptation : les conjoints essaient de s’entendre<br />

sur un mode de vie qui concilie la culture de chacun des partenaires<br />

et celle de la société d’accueil. L’aspect « pratique » <strong>du</strong><br />

quotidien et, ensuite, les enfants seront probablement les principaux<br />

moteurs d’intégration de la culture québécoise au sein<br />

d’un foyer interculturel.<br />

En effet, chaque coutume est marquée par le sens qu’elle confère<br />

aux choses et par l’aspect « pratique » ou adapté à l’environnement<br />

dans lequel elle est née (Camilleri et Cohen-Emerique,<br />

1994). En situation d’immigration, beaucoup de traditions culturelles<br />

devraient dès lors être ajustées au contexte pour garder<br />

leur sens. Au début de la vie conjugale, les partenaires métissent<br />

leurs cultures tout en essayant d’être fonctionnels dans la société<br />

québécoise. C’est la « saison <strong>du</strong> métissage à deux ».<br />

À la naissance d’un enfant, le couple interculturel entame un<br />

« métissage à plusieurs ». <strong>Les</strong> conjoints se découvrent parents<br />

en référence aux <strong>modèles</strong> culturels qu’ils ont reçus. Très vite,<br />

ils découvrent que leur partenaire ne les complète pas dans<br />

leur rôle de parent et, enfin, que leurs références de parentage<br />

ne sont parfois pas pertinentes pour élever leur enfant dans<br />

une société autre que celle dans laquelle ils ont grandi. Désormais,<br />

les ajustements ne concernent plus leur bien-être, mais<br />

celui de leur enfant, auquel ils essaient de transmettre des valeurs.<br />

Quant à l’enfant, grandissant et socialisant, il apportera<br />

en force sa touche de culture québécoise, qu’il intègre notamment<br />

à l’école. <strong>Les</strong> conjoints, devenus parents, mesurent mieux<br />

l’ampleur des ajustements à réaliser. Ceux-ci comprennent des<br />

apprentissages spécifiquement culturels et des deuils culturels.<br />

La communication interculturelle<br />

Comment écouter, en thérapie, ce qui se dit et ce qui n’est<br />

pas dit, mais qui n’est pas québécois ? Comment écouter les<br />

renoncements culturels des parents et les revendications identitaires<br />

métissées de chacun ?<br />

DOSSIER | Psychologie Québec, vol. 32, n o 6 | 25


Communiquer de façon interculturelle, c’est sortir de sa<br />

culture pour rencontrer l’autre dans un espace de communication<br />

entre-les-cultures. Il s’agit d’un espace indéfini, où<br />

l’on sait a priori que les cultures ne seront pas respectées, car<br />

méconnues des interlocuteurs. Une rencontre interculturelle<br />

suscite des émotions de peur, de tristesse et de colère. Cependant,<br />

grâce à l’écoute <strong>du</strong> psychothérapeute, cet espace de communication<br />

peut être accueillant, hésitant et, dès lors, tolérant.<br />

La situation thérapeutique interculturelle peut éveiller chez<br />

le client la peur de ne pas être compris et reconnu dans son cheminement<br />

interculturel. En vivant dans la culture québécoise,<br />

l’immigrant a déjà pris une certaine distance par rapport à sa<br />

culture d’origine. En vivant une expérience de couple interculturel,<br />

la personne québécoise a déjà intégré des éléments de la<br />

culture de son partenaire. Essayer de comprendre une famille<br />

interculturelle en renvoyant artificiellement chaque personne à<br />

sa culture d’origine respective reviendrait à nier le choix fondateur<br />

de la famille qui était de sortir de son milieu d’origine pour<br />

s’ouvrir à d’autres perspectives et modes de vie.<br />

À ce moment émerge la peur <strong>du</strong> psychothérapeute : serai-je<br />

capable d’écouter et d’accueillir des valeurs et des visions <strong>du</strong><br />

monde différentes des miennes et de les considérer comme<br />

aussi valables ? Serai-je capable de comprendre mes interlocuteurs<br />

dans toute la finesse de leur personne, c’est-à-dire dans<br />

la façon dont ils se distinguent des membres de leur culture,<br />

culture que je connais peu ou pas ? Serai-je capable de saisir la<br />

façon dont ils interprètent et intègrent à leur personnalité leurs<br />

influences culturelles et leur histoire de vie ?<br />

Selon la théorie de la gestion de l’anxiété et de l’incertitude<br />

(Gudykunst, 2004), l’anxiété est la dimension émotionnelle<br />

<strong>du</strong> manque de sécurité et l’incertitude en est la dimension<br />

cognitive. Si nous ne cherchons pas à diminuer activement notre<br />

incertitude, nous utilisons nos cadres de référence pour nous<br />

rassurer et nous guider dans les interactions. Dans une relation<br />

thérapeutique, nous risquons donc de tenter d’expliquer l’incompris<br />

par la pathologie.<br />

Toutefois, sans avoir une connaissance approfondie de la<br />

culture d’origine d’un interlocuteur, nous pouvons écouter dans<br />

ce qu’il nous dit son cheminement, ses ambivalences relativement<br />

aux questions existentielles auxquelles les cultures tentent<br />

de répondre. Ainsi, Hofstede et coll. (2010) a mis en exergue six<br />

dimensions culturelles : chaque culture essaie de trouver un<br />

équilibre entre se centrer sur soi et sur le groupe (indivi<strong>du</strong>alisme<br />

vs collectivisme), entre l’affirmation de soi et prendre soin des<br />

autres (masculinité vs féminité); un équilibre pour gérer les inégalités<br />

de pouvoir (la distance hiérarchique), pour faire face à<br />

l’avenir (le contrôle de l’incertitude), pour concilier passé, présent<br />

et avenir (l’orientation temporelle) et pour gérer la satisfaction<br />

des besoins (in<strong>du</strong>lgence vs sévérité). Kluckhohn (cité dans<br />

Ting-Toomey, 1999) a proposé des orientations de valeurs des<br />

cultures relativement au sens <strong>du</strong> temps, au rapport de l’être<br />

humain à la nature, aux relations sociales, à l’activité et à la<br />

nature humaine. Sortir de sa culture pour rencontrer quelqu’un<br />

d’une autre culture, c’est en fin de compte reprendre pour soi<br />

et sa famille ces questionnements fondamentaux. Sur certains<br />

points, les membres d’une famille interculturelle trouveront<br />

des réponses valables pour toute la famille. Sur d’autres points,<br />

chacun conservera ou adoptera une manière d’être qui lui<br />

convient bien et les autres membres de la famille respecteront<br />

ce choix, d’autant plus facilement s’ils comprennent la question<br />

existentielle ou la valeur sous-jacente. L’écoute active qu’un psychothérapeute<br />

peut offrir à une famille interculturelle est dès<br />

lors celle d’un interprète culturel : aider chacun à comprendre la<br />

dimension ou l’orientation de valeur culturelle sous-jacente aux<br />

conflits quotidiens.<br />

Si les deux partenaires sont immigrants, le psychothérapeute<br />

est une référence de la culture de la société d’accueil. Tout<br />

en interprétant le cheminement interculturel des partenaires,<br />

il peut informer le couple de la réponse culturelle que les<br />

Québécois ont trouvée à ces fameuses questions existentielles.<br />

Ce faisant, il aide les partenaires à se situer par rapport à leurs<br />

cultures d’origine et par rapport à la culture québécoise.<br />

Si seul un partenaire est immigrant, en l’aidant à verbaliser sa<br />

culture, le psychothérapeute devient un modèle de décentration<br />

et il favorise le métissage au sein <strong>du</strong> couple, plutôt que de forcer<br />

l’immigrant à s’assimiler. C’est aussi une façon de reconnaître le<br />

désir <strong>du</strong> Québécois qui a choisi un conjoint d’une autre culture.<br />

La situation thérapeutique interculturelle fait émerger une<br />

tristesse de ne pas pouvoir s’exprimer avec aisance, notamment<br />

à cause <strong>du</strong> barrage de la langue, mais aussi à cause de l’incapacité<br />

à partager ensemble le non-dit : le langage non verbal, le<br />

style d’expression, l’inconscient collectif… Au quotidien, les partenaires<br />

renoncent à être compris dans ces formes non verbales<br />

et ils portent en eux la tristesse associée, sans pour autant la<br />

comprendre. Le psychothérapeute peut encourager les conjoints<br />

à explorer ces non-dits, en les invitant à intégrer des façons<br />

non verbales de se retrouver dans leur quotidien. Par exemple,<br />

certains jeux de l’approche Theraplay (Booth et Jernberg, 2010)<br />

s’appliquent bien à la vie familiale et sont source de joie. Nous<br />

pouvons espérer que les partenaires, se sentant connectés l’un à<br />

l’autre grâce au jeu, partageront ensemble des aspects non verbaux<br />

de leur culture qu’ils avaient délaissés et qui les aideront à<br />

se sentir plus présents et en contact avec leurs racines au sein<br />

de leur relation.<br />

Des manifestations de colère surgiront en thérapie, mais<br />

passeront peut-être inaperçues. Par exemple, dans certaines<br />

cultures, le sourire masque les émotions négatives de façon à<br />

préserver la relation. Dans cet espace de communication interculturelle,<br />

les valeurs et les besoins des interlocuteurs ne seront<br />

pas comblés, puisqu’ils sont méconnus des autres. En aidant les<br />

partenaires à verbaliser leurs besoins, leurs attentes et leurs<br />

valeurs, le psychothérapeute leur enseigne à réagir avec<br />

patience plutôt que colère. En effet, ils apprennent que progressivement<br />

leur conjoint les comprendra, puisqu’ils deviennent<br />

plus conscients de leur ancrage culturel et plus en mesure de<br />

l’exprimer. Plus ils cheminent dans leur relation interculturelle,<br />

26 | Psychologie Québec, vol. 32, n o 6 | DOSSIER


plus ils se savent capables d’accueillir de <strong>nouveaux</strong> comportements,<br />

de nouvelles valeurs, de <strong>nouveaux</strong> modes d’expression.<br />

À leur tour, les enfants pourront s’imprégner de cette patience<br />

comme un modèle et avoir confiance qu’ils contribuent eux aussi<br />

à façonner la culture familiale.<br />

La gestion <strong>du</strong> stress<br />

S’adapter à une nouvelle culture, être confronté à des manières<br />

de faire ou d’être inconnues ou qui heurtent nos valeurs provoque<br />

un stress. Kim (2001) suggère que vis-à-vis <strong>du</strong> stress,<br />

l’immigrant a parfois besoin de se retirer de la situation pour<br />

récupérer et ensuite déployer l’énergie adaptative nécessaire<br />

à l’acquisition de nouvelles compétences culturelles. Ainsi, le<br />

psychothérapeute encouragera les partenaires à préserver<br />

leur héritage culturel dans certaines sphères de leur existence<br />

et à se réserver <strong>du</strong> temps chacun pour soi pour intégrer<br />

émotionnellement les deuils inhérents à l’immigration et à la<br />

conjugalité interculturelle.<br />

Pour conclure<br />

Lorsqu’ils nous consultent, les partenaires d’un couple interculturel<br />

ont déjà fait un cheminement « entre-les-cultures ».<br />

C’est ce cheminement marqué de stress, d’incompréhension,<br />

de blocages, de deuils inexprimés qu’ils veulent mettre en<br />

mots pour approfondir leur relation. Si le psychothérapeute<br />

partage l’origine culturelle d’un des partenaires, il importe qu’il<br />

ne l’enferme pas dans sa culture d’origine, car celui-ci est déjà<br />

ailleurs, un ailleurs unique au couple qui consulte. Cet ailleurs<br />

est leur identité conjugale interculturelle.<br />

Bibliographie<br />

Berry, J. W. (1997). Immigration, acculturation et adaptation. Applied psychology:<br />

An international review, vol. 46, nº 1, p. 5-34.<br />

Booth, P. B., Jernberg, A. M. (2010). Theraplay: Helping Parents and Children Build<br />

Relationships Through Attachment-Based Play, Third Edition, San Francisco :<br />

Jossey-Bass.<br />

Camilleri, C. et Cohen-Emerique, M. (dir.) (1994). Chocs de cultures : concepts<br />

et enjeux pratiques de l’interculturel. Paris : L’Harmattan.<br />

Gudykunst, W. B. (2004). Bridging differences: Effective intergroup communication.<br />

(4 e éd.). Thousand Oaks: Sage Publications.<br />

Hofstede, G., Hofstede, G. J. et Minkov, M. (2010). Cultures et organisations:<br />

comprendre nos programmations mentales. (3 e éd.) Paris : Pearson.<br />

Kim, Y. Y. (2001). Becoming intercultural: An integrative theory of communication<br />

and cross-cultural adaptation. Thousand Oaks: Sage Publications.<br />

Ting-Toomey, S. (1999). Communication across cultures. New York:<br />

The Guilford Press.<br />

Ward, C., Bochner, S. et Furnham, A. (2001). Psychology of culture shock,<br />

2 e éd., Hove : Routledge, Taylor & Francis Group.<br />

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<strong>Dossier</strong><br />

La traversée de l’œdipe dans la famille<br />

recomposée et la famille homoparentale<br />

D re Marie-Liên Duymentz<br />

Psychologue<br />

La D re Duymentz est <strong>psychologue</strong> au Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS)<br />

de la Montérégie-Centre. Elle exerce aussi en pratique privée.<br />

On croit souvent à tort que le modèle familial principal actuel est le plus répan<strong>du</strong> dans<br />

le monde et dans l’histoire. Lors de la théorisation <strong>du</strong> complexe d’Œdipe, dans les débuts<br />

de la psychanalyse, au XIX e siècle, les familles présentaient des caractéristiques qui<br />

seraient aujourd’hui jugées exceptionnelles : familles très nombreuses, mortalité infantile<br />

fréquente, remariage à la suite d’un veuvage et, dans les familles bourgeoises, contacts<br />

brefs entre le bébé et sa mère dans la première année de vie en raison <strong>du</strong> recours aux<br />

nourrices (Ribas, 2012). Si les familles recomposées et homoparentales ne sont pas tout<br />

à fait nouvelles, leur reconnaissance sociale et juridique est d’actualité, particulièrement<br />

pour les couples homosexuels d’hommes désirant adopter. Cet article vise à revisiter les<br />

enjeux autour <strong>du</strong> complexe d’Œdipe – rôle <strong>du</strong> tiers, ordre des générations, identification<br />

sexuelle et intériorisation des interdits – dans deux formes de familles non traditionnelles<br />

que les <strong>psychologue</strong>s reçoivent de plus en plus dans leur bureau.<br />

Le complexe d’Œdipe<br />

Freud s’est appuyé sur le mythe grec d’Œdipe pour élaborer<br />

ce qu’il a appelé le complexe d’Œdipe. Pour rappel, Œdipe<br />

accomplit à son insu ce qui avait été prédit à sa naissance,<br />

à savoir qu’il tuerait son père et épouserait sa mère. De ce<br />

mythe, Freud va extraire un double souhait chez l’enfant : pour<br />

le garçon, éliminer son père et posséder sa mère, pour la fille,<br />

faire disparaître sa mère et devenir la femme de son père. Le<br />

scénario peut s’observer dans les familles : le garçon veut dormir<br />

près de maman et l’épouser, la fille veut devenir la petite<br />

femme de papa. Cependant, l’enfant rencontre des obstacles :<br />

il est trop petit et ses parents ont leur mot à dire, ce qui éveille<br />

des craintes dites de « castration », c’est-à-dire de punition par<br />

plus fort que soi (Heenen-Wolff et Moget, 2011). Le complexe<br />

d’Œdipe devient une composante structurante de la personnalité<br />

de l’enfant au moment où le vœu amoureux est interdit<br />

de réalisation. Ce désir est transgressif et il faut y renoncer. Il<br />

devient frappé d’interdit dans les représentations conscientes<br />

et disparaît grâce au refoulement. Le principe de plaisir s’estompe<br />

devant le principe de réalité, car l’élan amoureux<br />

(de 3 à 6 ans) est incestueux. Dans le complexe d’Œdipe<br />

réussi, les interdits de l’inceste et <strong>du</strong> meurtre sont définitivement<br />

installés. L’enfant renonce au parent <strong>du</strong> sexe opposé,<br />

il s’identifie au parent de même sexe et maintient son attachement<br />

aux deux. Dans le long processus d’identification,<br />

il apprend ce qu’il doit faire pour se comporter comme homme<br />

ou femme et trouve sa place dans les relations familiales et<br />

extrafamiliales (Alberti et Sauret, 1996).<br />

La famille recomposée<br />

Dans le modèle classique, le complexe d’Œdipe se joue à trois<br />

personnages : le père, la mère et l’enfant. <strong>Les</strong> familles recomposées<br />

bousculent ce triangle en intro<strong>du</strong>isant plusieurs<br />

autres figures parentales qui ont un rôle à jouer dans la formation<br />

et la résolution de l’œdipe de l’enfant. La <strong>psychologue</strong><br />

et psychanalyste Catherine Audibert est catégorique : les enfants<br />

peuvent être élevés dans des configurations familiales<br />

très différentes, leur œdipe se constituera auprès des figures<br />

parentales qu’ils auront eues près d’eux pour les aimer et les<br />

é<strong>du</strong>quer. La plupart des difficultés rencontrées par ces familles<br />

sont liées à l’incapacité des a<strong>du</strong>ltes à trouver leur place dans la<br />

reconfiguration et par conséquent à fournir des repères aux<br />

enfants. Si la nouvelle forme est donnée, la fonction de chacun<br />

est floue ou mal ajustée en raison de fragilités narcissiques et<br />

de débalancements dans l’ordre des générations.<br />

DOSSIER | Psychologie Québec, vol. 32, n o 6 | 29


Le narcissisme des figures parentales dans l’œdipe<br />

Le narcissisme est le sentiment d’être quelqu’un de valeur,<br />

d’être estimé, voire admiré. Il se bâtit dès le premier jour de<br />

la vie par des soins suffisamment bons et se consolide ou se<br />

fragilise selon divers facteurs jusqu’à la mort. Un narcissisme<br />

bien intégré peut se faire oublier ; il se manifeste cliniquement<br />

dans ses manques ou ses excès. Chez le parent ou beauparent,<br />

un narcissisme trop important occulte l’autre, le fait<br />

passer loin derrière soi et empêche l’empathie. Ces personnes<br />

exigent des autres, a<strong>du</strong>ltes et enfants, d’être à leur image et<br />

ils ne supportent pas la rivalité, rivalité à laquelle la recomposition<br />

les expose. En effet, la présence d’un enfant issu d’une<br />

union précédente rappelle continuellement que le conjoint<br />

a déjà eu un projet de vie et une famille avant soi. De puissantes<br />

émotions non élaborées comme la colère et l’envie peuvent<br />

entraver le développement <strong>du</strong> lien a<strong>du</strong>lte-enfant et l’identification<br />

de l’enfant à cet a<strong>du</strong>lte. À l’inverse, un narcissisme trop<br />

faible entraîne l’effacement de soi et peut être handicapant<br />

dans la recomposition, où il faut prendre sa place et essuyer<br />

quelques critiques ou, pire, l’indifférence, et ce, sans se sentir<br />

attaqué dans sa personne.<br />

L’espace beau-parental : autorité et ordre générationnel<br />

Si l’on est d’accord avec l’idée qu’un enfant peut très bien être<br />

élevé et aimé par des parents non biologiques, la coexistence<br />

de plusieurs a<strong>du</strong>ltes ayant une fonction parentale intro<strong>du</strong>it<br />

la notion de pluriparentalité. La nouvelle famille a besoin de<br />

réfléchir à organiser une pluriparentalité ordonnée sans<br />

confusion des places ni des responsabilités (Audibert, 2009).<br />

L’espace <strong>du</strong> beau-parent doit être cocréé et soutenu par le parent,<br />

au même titre que l’espace paternel est créé par la mère<br />

et investi par le père dans la famille traditionnelle. Le problème<br />

<strong>du</strong> beau-parent est d’arriver après l’enfant, ce qui inverse la<br />

chronologie ordinaire où l’enfant arrive après la formation <strong>du</strong><br />

couple de ses parents. L’ordre générationnel a besoin d’être<br />

rétabli, mais cela ne peut se faire qu’avec un certain tact pour<br />

que les enfants l’acceptent. Le parent doit soutenir l’autorité<br />

de son nouveau conjoint; il ne peut lui demander de seulement<br />

aimer son enfant sans jamais le réprimander. Autrement, si le<br />

beau-parent n’a pas son mot à dire dans l’é<strong>du</strong>cation de l’enfant,<br />

l’enfant peut croire à sa toute-puissance vis-à-vis de la parole<br />

de l’a<strong>du</strong>lte. Sa traversée de l’œdipe est compromise : le renoncement<br />

n’est pas intégré, alors le surmoi 1 vacille.<br />

La famille homoparentale<br />

La triangulation est au cœur de l’œdipe, à savoir que l’enfant<br />

n’est pas seul au monde dans une dyade fusionnelle avec sa<br />

mère, mais qu’il existe des tiers. Le tiers principal, dans la<br />

famille homoparentale, est l’autre parent de même sexe. <strong>Les</strong><br />

tiers secondaires, grands-parents, oncles, tantes, ne sont pas<br />

à négliger dans la résolution de l’œdipe.<br />

Chez les couples homosexuels lesbiens, on observe presque<br />

tout le temps une mère biologique et une mère sociale.<br />

La mère sociale décrit son rôle en des termes évoquant la fonction<br />

paternelle, soit le tiers séparateur qui d’abord soutient<br />

la mère biologique dans l’expérience corporelle et psychique<br />

de la maternité (grossesse, accouchement, allaitement) et qui<br />

ensuite entend partager sa vision <strong>du</strong> monde et des activités<br />

tournées vers l’extérieur avec l’enfant (Feld-Elzon, 2010). Chez<br />

les couples homosexuels d’hommes, le partage des rôles sur<br />

lequel l’enfant s’appuiera lors de son complexe d’Œdipe se<br />

fait en fonction des affinités et de la bisexualité psychique des<br />

parents. La bisexualité psychique est la capacité à s’identifier<br />

inconsciemment et précocement à des personnes ou à<br />

des caractéristiques de l’un ou l’autre sexe (Feld-Elzon, 2010).<br />

Tout indivi<strong>du</strong>, hétérosexuel ou homosexuel, présente des<br />

tendances, des pulsions et des caractéristiques masculines<br />

et féminines. L’enfant s’identifie donc aux aspects masculins<br />

et féminins de ses deux pères ou de ses deux mères, ainsi<br />

qu’à ces mêmes caractéristiques chez ses autres figures<br />

parentales. Des recherches démontrent en effet que la grande<br />

majorité des couples homosexuels cherchent à entourer leurs<br />

enfants de parrains et de marraines justement pour leur fournir<br />

des repères quotidiens quant à la différence des sexes (Heenen-Wolff<br />

et Moget, 2011).<br />

Conclusion<br />

Cet article s’est voulu une revue, certes rapide, des enjeux<br />

intrapsychiques <strong>du</strong> complexe d’Œdipe, un complexe qui rencontrera<br />

des fixations ou sera résolu, quelle que soit la forme<br />

de la famille. Il est possible qu’un travail psychique supplémentaire<br />

incombe aux enfants issus de familles recomposées ou<br />

homoparentales, au même titre que chaque enfant doit composer<br />

avec les désirs et les incomplétudes de ses parents<br />

(Heenen-Wolff et Moget, 2011). Vis-à-vis des clients, a<strong>du</strong>ltes ou<br />

enfants, évoluant dans une famille recomposée, homoparentale<br />

ou les deux en même temps, le thérapeute peut élargir sa<br />

compréhension des enjeux œdipiens à l’œuvre, puis les restituer<br />

dans des termes accessibles. À titre d’exemple, le besoin<br />

de soutien dans l’établissement de l’autorité <strong>du</strong> beau-parent<br />

est un cas clinique assez fréquent.<br />

Note<br />

1. Le surmoi est une instance psychique qui in<strong>du</strong>it un sentiment de culpabilité et réfrène<br />

les indivi<strong>du</strong>s dans leurs actes. Le surmoi est à la base de la conscience morale.<br />

Bibliographie<br />

Alberti, C., et Sauret, M.-J. (1996). La psychanalyse. Toulouse : Éditions Milan.<br />

Audibert, C. (2009). Œdipe et Narcisse en famille recomposés [sic] : enjeux psychiques<br />

de la recomposition familiale. Paris : Payot.<br />

Feld-Elzon, E. (2010). Homoparentalité – Bisexualité – Tiercéité. Impact <strong>du</strong> projet d’enfant<br />

et de l’IAD sur la bisexualité. Revue belge de psychanalyse, vol. 56, nº 1, p. 35-60.<br />

Heenen-Wolff, S., et Moget, E. (2011). Homoparentalité et sexualité.<br />

Cahiers de psychologie clinique, vol. 37, nº 2, p. 231-245.<br />

Ribas, D. (2012). Adoption par les couples homosexuels : la psychanalyse n’a pas<br />

à dire la loi. Revue française de psychanalyse, vol. 76, nº 5, p. 1713-1718.<br />

30 | Psychologie Québec, vol. 32, n o 6 | DOSSIER


COURS DE DÉONTOLOGIE ET PROFESSIONNALISME<br />

Ce cours, réparti sur deux jours,<br />

s’adresse aux candidats à l’admission<br />

et aux <strong>psychologue</strong>s souhaitant<br />

rafraîchir leurs connaissances sur le<br />

plan déontologique. Plusieurs situations<br />

susceptibles de se présenter au cours<br />

d’une pratique professionnelle y seront<br />

exposées, telles que le conflit d’intérêts,<br />

la dangerosité, le témoignage devant les<br />

tribunaux et celles qui sollicitent des<br />

compétences entre autres en matière<br />

de confidentialité et de consentement<br />

libre et éclairé.<br />

ÉLYSE MICHON, FORMATRICE<br />

M me Élyse Michon, <strong>psychologue</strong>, a été inspecteure<br />

de l’Ordre pendant trois ans avant de collaborer à<br />

la conception <strong>du</strong> cours de déontologie qu’elle donne<br />

maintenant depuis plus de 15 ans. M me Michon est<br />

également la formatrice <strong>du</strong> cours sur la tenue de<br />

dossiers offert par l’Ordre et enseigne le cours en<br />

éthique et déontologie à l’Université de Sherbrooke.<br />

PROCHAINES FORMATIONS À MONTRÉAL<br />

13 novembre et 11 décembre 2015*<br />

29 janvier et 26 février 2016*<br />

*<strong>Les</strong> participants doivent suivre une série de deux journées complètes.<br />

Horaire de chaque journée : de 9 h à 16 h 30<br />

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Tarif : 287,44 $ taxes incluses<br />

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OUTILS PRATIQUES ET COMPRÉHENSION DE L’INTERFACE PSYCHOLOGIE/SPIRITUALITÉ<br />

FORMATEUR<br />

Roger Marcaurelle, Ph.D., est<br />

<strong>psychologue</strong> clinicien et professeur<br />

associé de psychologie à l’UQAM.<br />

Sanskritiste et docteur en sciences<br />

des religions, il a été chargé de<br />

cours au département de sciences<br />

des religions de l’UQAM. Il enseigne<br />

la méditation depuis plus de 40 ans.<br />

OBJECTIFS<br />

Au terme de l’activité, le participant sera en mesure de:<br />

1- Décrire et différencier les diverses formes de<br />

méditation pleine conscience (MPC);<br />

2- Pratiquer la MPC dans sa vie personnelle;<br />

3- Enseigner les principales formes de MPC de manière<br />

efficace et assurer un suivi adéquat des expériences<br />

des clients concernant la pratique de la MPC;<br />

4- Appliquer la MPC à la lumière des données<br />

probantes, de l’étude comparée des diverses formes<br />

de méditation et de l’interface psychologie/spiritualité.<br />

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À MONTRÉAL ET À QUÉBEC<br />

Volets 1 à 3 : ateliers<br />

Dates : samedi au dimanche<br />

Montréal<br />

Québec<br />

Volet 1 : 6-7 fév. 2016 12-13 mars 2016<br />

Volet 2 : 2-3 avr. 2016 30 avr.-1 mai 2016<br />

Volet 3 : 4-5 juin 2016 18-19 juin 2016<br />

Frais: 448.40 $ par volet (tx incl.)<br />

Volet 4 : retraite de méditation<br />

Dates : Jeudi (soir) au dimanche<br />

Montréal<br />

Québec<br />

15-18 sept. 2016 8-11 sept. 2016<br />

Frais (incluant hébergement pour 3 nuits et repas) :<br />

Occ. simple : 724.29 (tx incl.)<br />

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43h reconnues (OPQ). Aucun pré-requis.


LE RAPPORT ANNUEL 2014-2015 MAINTENANT DISPONIBLE<br />

R A P P O R T<br />

A N N U E L<br />

2 0 1 4 / 2 0 1 5<br />

Ê T R E<br />

P S Y C H O L O G U E S<br />

E N S E M B L E<br />

L’Ordre des<br />

<strong>psychologue</strong>s<br />

<strong>du</strong> Québec a publié<br />

son rapport annuel<br />

2014-2015, sous le titre<br />

« Être <strong>psychologue</strong>s<br />

ensemble ».<br />

On y trouve un bilan des activités<br />

des différents services et directions<br />

de l’Ordre, tant sur le plan des réalisations<br />

que sur ceux des finances, des statistiques<br />

générales ainsi que les plus récents états<br />

financiers, pour l’année s’étant terminée<br />

le 31 mars 2015.<br />

Consulter le rapport annuel en ligne :<br />

ordrepsy.qc.ca/ra2015<br />

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CES ACTIVITÉS DE FORMATION SONT RECONNUES AUX FINS DE LA FORMATION CONTINUE EN PSYCHOTHÉRAPIE<br />

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NOUVEAUTÉS EN LIGNE<br />

M me Diane Mercier<br />

• Hypnose thérapeutique et visualisation<br />

chez les enfants, théorie et psychothérapie<br />

• Gestion de la colère et de l’impulsivité<br />

chez les enfants, théorie et psychothérapie<br />

Pour information supplémentaire : suzanne_dorais@ssss.gouv.qc.ca


Actualités<br />

Vient de paraître<br />

Psychologie Québec présente les plus récentes publications des membres de l’Ordre dans cette rubrique.<br />

Si vous désirez soumettre un livre, contactez publications@ordrepsy.qc.ca.<br />

Le développement<br />

professionnel en soins de<br />

santé primaires au Canada<br />

Sous la direction de Julie Gosselin,<br />

<strong>du</strong> D r Paul Samuel Greenman,<br />

<strong>psychologue</strong>, et de Mélanie Joanisse<br />

Presses de l’Université <strong>du</strong> Québec<br />

Depuis le début des années 2000,<br />

diverses initiatives ont mené à intégrer<br />

aux services de première ligne des<br />

professionnels de la santé autres que<br />

les médecins. Quinze ans plus tard,<br />

cet ouvrage fait état des enjeux que<br />

cela engendre pour la pratique de ces<br />

professionnels et expose les façons<br />

de faire les plus prometteuses pour<br />

assurer leur développement<br />

professionnel. Intégration de ces<br />

professionnels aux équipes en soins<br />

de santé primaires, maximisation<br />

de leurs expertises, méthodes de<br />

formation et d’évaluation et avenues<br />

pour la recherche sont ainsi abordés.<br />

<strong>Les</strong> <strong>nouveaux</strong> contes<br />

de Perrault (13 contes)<br />

Danielle Perrault, <strong>psychologue</strong><br />

Voici 13 contes illustrés offerts<br />

tant aux enfants qu’aux a<strong>du</strong>ltes.<br />

La confiance en soi, la persévérance<br />

et l’imagination pour trouver des<br />

solutions à ses problèmes, la difficulté<br />

de faire face au changement, la peur,<br />

la difficulté à s’endormir seul et l’ennui<br />

figurent parmi les thèmes traités.<br />

Conçus pour stimuler la discussion<br />

et le questionnement, ces contes sont<br />

accompagnés de questions destinées<br />

au lecteur ou au jeune auditeur.<br />

Psychologie de l’adolescence<br />

D r Richard Cloutier, <strong>psychologue</strong>,<br />

et Sylvie Drapeau<br />

Chenelière É<strong>du</strong>cation<br />

Cette nouvelle édition d’un<br />

ouvrage classique en psychologie<br />

de l’adolescence présente une<br />

synthèse des connaissances relatives<br />

au développement physique,<br />

sexuel, cognitif, affectif et social<br />

des adolescents. <strong>Les</strong> <strong>nouveaux</strong><br />

contextes des adolescents<br />

(l’importance des réseaux<br />

sociaux, l’expérience des familles<br />

recomposées et la cyberintimidation,<br />

par exemple) sont ainsi pris<br />

en compte.<br />

Super Moi surmonte<br />

sa timidité. Guide<br />

d’intervention<br />

D re Geneviève Marcotte, <strong>psychologue</strong>,<br />

et Nathalie Couture, <strong>psychologue</strong><br />

Midi trente<br />

Destiné autant à l’enfant (âgé de 6 à<br />

12 ans) qu’à l’a<strong>du</strong>lte, ce guide présente<br />

un récit, des questionnaires destinés à<br />

l’enfant ainsi que des textes adressés<br />

à l’a<strong>du</strong>lte et visant à l’outiller dans son<br />

accompagnement. L’enfant timide y<br />

trouvera des stratégies concrètes pour<br />

surmonter sa timidité, mieux vivre<br />

ses relations sociales, cultiver des<br />

attitudes positives et se sentir plus<br />

confiant dans sa vie quotidienne.<br />

ACTUALITÉS | Psychologie Québec, vol. 32, n o 6 | 33


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APPRENDRE, TOUJOURS


Actualités<br />

Saviez-vous que ?<br />

Le suicide et la prise de décision<br />

D re Nathalie Girouard<br />

Psychologue, conseillère à la qualité<br />

et au développement de la pratique<br />

La façon dont nous prenons une décision<br />

est un des principaux facteurs qui nous<br />

protègent ou nous rendent vulnérables<br />

au suicide 1 . Une recherche effectuée par<br />

le D r Jollant et ses collègues de l’Institut<br />

universitaire en santé mentale Douglas 2<br />

révèle que la prise de décision risquée<br />

est présente chez plusieurs membres de<br />

la famille de personnes suicidées. Afin<br />

de mieux comprendre la vulnérabilité au<br />

suicide, des tests neuropsychologiques<br />

ont été administrés auprès de parents,<br />

de frères et de sœurs de personnes<br />

suicidées. <strong>Les</strong> résultats révèlent que<br />

contrairement aux proches de familles<br />

sans suicide, les proches de personnes<br />

suicidées continuaient de faire des<br />

choix risqués, en dépit de nombreux<br />

essais, démontrant qu’il leur était<br />

plus complexe d’apprendre de leur<br />

expérience. Selon le D r Jollant, « les<br />

personnes qui ont tendance à faire des<br />

choix risqués privilégient les solutions<br />

qui apportent un bénéfice à court<br />

terme malgré des risques élevés plutôt<br />

que des solutions plus sûres. Elles ont<br />

aussi <strong>du</strong> mal à trouver des solutions<br />

alternatives lorsqu’elles font face à un<br />

problème ». Dans un cas de dépression<br />

majeure, la difficulté à prendre<br />

de bonnes décisions pourrait ainsi se<br />

tra<strong>du</strong>ire par la décision de mourir, sans<br />

avoir évalué d’autres avenues. Notons<br />

que les proches des familles dont un<br />

membre s’est suicidé ont toutefois<br />

réussi de très bonnes performances à<br />

certains tests neuropsychologiques,<br />

comme la capacité à contrôler leurs<br />

pensées. Cet aspect pourrait ainsi compenser<br />

certaines difficultés et jouer un<br />

rôle protecteur. Cette recherche ouvre<br />

la voie vers de nouvelles avenues pour<br />

diminuer la vulnérabilité des personnes<br />

suicidaires, comme la neurostimulation,<br />

et pourrait mener à l’élaboration de<br />

nouvelles psychothérapies ciblées sur la<br />

prise de décision et certaines fonctions<br />

cognitives spécifiques.<br />

Références<br />

1. Université McGill, « Choisir d’en finir. Recherche et<br />

innovation », Université McGill, 27 août 2015, [en ligne].<br />

[https://www.mcgill.ca/research/fr/channels/news/choi<br />

sir-den-finir-254772]<br />

2. Jollant, F., Hoehne, A., Richard-Devantoy, S., Ding, Y. et<br />

Turecki, G., « First-degree relatives of suicide<br />

completers may have impaired decision-making but<br />

functional cognitive control », Journal of Psychiatric<br />

Research, juillet 2015, [en ligne]. [http://dx.doi.<br />

org/10.1016/j.jpsychires.2015.07.004]<br />

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Actualités<br />

En date <strong>du</strong> 25 septembre 2015<br />

Tableau des membres<br />

Nouveaux membres<br />

Aderhold, Pauline<br />

Aubin, Elizabeth<br />

Audet, Stéphanie<br />

Autruc, Johan<br />

Beaulac, Chantale<br />

Bédard, Julie<br />

Beettam, Erin Louise<br />

Bernard-Desrosiers, Anne<br />

Blanchette-Sylvestre, Myriam<br />

Bouchard, Louis<br />

Cabassut, Michelle<br />

Canizales, Dora Linsey<br />

Cartwright, Kelly Ann<br />

Castonguay, Véronique<br />

Cléroux, Geneviève<br />

Corbeil, Marie-Elaine<br />

Coulombe, Sylvie<br />

Da Silva Guerreiro, Joao<br />

Daspe, Marie-Ève<br />

Drury, Kate-Mills<br />

Dubé, Audrey-Anne<br />

Éthier, Audrey-Anne<br />

Fontaine, Jean Laurent<br />

<strong>Forest</strong>, Marilyne<br />

Garnier, Séverine De Billy<br />

Gokcen, Neriman<br />

Grenier-Mélançon, Gabriel<br />

Guikas, Ioanna<br />

Guillouard, Nicolas<br />

Guimond, Lucie<br />

Herba, Joanna<br />

Jonker, Pauline<br />

Keer Garcia, Miryan Liliana<br />

Lampron, Jessica<br />

Laplante, Jeanne-Mance<br />

LeBrun, Véronique<br />

Lefebvre, Maude<br />

Leroux, Annie<br />

Lévesque, Nicolas<br />

Lussier, Eugénie<br />

Erratum<br />

Malo, Marie<br />

Mancuso, Cynthia-Ann<br />

Maranda, Catherine<br />

Mayer-Brien, Sandra<br />

Menegazzo Saenz, Ana Laura<br />

Mercier, Valérie<br />

Mezquita Ortiz, Deicy<br />

Mongeau, Valérie<br />

Morin, Karine<br />

Nachar, Nadim<br />

Paris, Annie-Claude<br />

Pauzé, Robert<br />

Pelletier, Annie<br />

Perron-Laplante, Josianne<br />

Persson, Tonje Jeanette<br />

Plourde, Christiane<br />

Quintin, Eric<br />

Ratto, Nicolina<br />

Rocourt, Viviane<br />

Rousseau, Marie-Eve<br />

Royer-Simoneau, Angèle<br />

Sansfaçon, Sophie<br />

Sawada, Natsumi<br />

Scullion, Laurie<br />

Sida, Aurélia<br />

Singla, Daisy Radha<br />

St-Pierre, Manon<br />

St-Pierre-Delorme, Marie-Eve<br />

Sutton, Rachel Helena<br />

T. Blais, Mélodie<br />

Tremblay, Maxime<br />

Valencia-Tamayo, Gladis<br />

Vinet-Gasse, Catherine<br />

Décès<br />

Houle, Louise<br />

Désormeaux , Anne<br />

Massé, Monique<br />

Garneau, Georges<br />

Veuillez noter que des erreurs se sont<br />

glissées dans notre numéro de septembre<br />

2015 (vol. 32, nº 5). En effet, aux pages 44<br />

et 45, on aurait dû lire que le D r Raymond<br />

Fortin, <strong>psychologue</strong>, est le représentant de<br />

la région des Laurentides au sein <strong>du</strong> comité<br />

exécutif et <strong>du</strong> conseil d’administration<br />

de l’Ordre. Nos excuses au D r Fortin.<br />

En date <strong>du</strong> 25 septembre 2015<br />

Registre des psychothérapeutes<br />

Nouveaux détenteurs de permis<br />

Amundson, Tricia<br />

Barris, Abdelghani<br />

Bejarano Meza, Ofelia<br />

Béliveau, Anne-Marie<br />

Bezonsky, Rhona<br />

Bouchard, Julie<br />

Bouchard, Pétula<br />

Boulet, Sylvie<br />

Boulianne, Serge<br />

De Bortoli, Patrick<br />

Desmarais, Marie-Marcelle<br />

Diaz Posada, Idalid<br />

Dubrovsky, Sheri<br />

Guénette, Janie<br />

Héroux, Isabelle<br />

Kotry, Jennifer<br />

Landreville, Marie-Eve<br />

Avis de radiation<br />

Langelier, Julie<br />

Larivée Côté, Mario<br />

Lévesque, Anne-Marie<br />

Morel, Karine<br />

Ouellet, Alain<br />

Pâquet, Lindy<br />

Perreault, Annie<br />

Ptack, Allan<br />

Raymond, Francis<br />

Ricard, Marie-Michèle<br />

Rubio, Ivan<br />

Sofin, Andrew<br />

St-Jean, Madeleine<br />

St-Pierre, Lucie<br />

Vachon, Caroline<br />

Wilson, Carroll Margaret<br />

Avis de radiation temporaire<br />

AVIS est par la présente donné que M me Constance Lalinec,<br />

permis numéro 07472-95, exerçant sa profession à Montréal,<br />

a été reconnue coupable par le conseil de discipline des<br />

infractions suivantes :<br />

1. Le ou vers le 13 février 2012, elle n’a pas eu une con<strong>du</strong>ite<br />

irréprochable et a exercé sa profession dans un état<br />

susceptible de compromettre la qualité de ses services.<br />

2. Dans le cadre <strong>du</strong> suivi psychothérapeutique d’un enfant<br />

mineur, elle a contrevenu à ses obligations en matière<br />

de tenue de dossiers pour une consultation qui a eu<br />

lieu le 13 février 2012.<br />

Le tout en contravention de l’article 37 <strong>du</strong> Code de déontologie<br />

des <strong>psychologue</strong>s, de l’article 3 <strong>du</strong> Règlement sur la tenue des<br />

dossiers et des cabinets de consultation des <strong>psychologue</strong>s<br />

et de l’article 59.2 <strong>du</strong> Code des professions.<br />

Dans sa décision ren<strong>du</strong>e le 17 juin 2015, le conseil de discipline<br />

a condamné l’intimée à une radiation temporaire de douze (12)<br />

mois sur le chef 1 et à une amende de 1 000 $ sur le chef 2.<br />

Le conseil a ordonné à la secrétaire <strong>du</strong> conseil de discipline<br />

de faire publier, aux frais de l’intimée, un avis de cette décision<br />

dans un journal circulant où cette dernière a sa place d’affaires.<br />

L’intimée a aussi été condamnée au paiement des déboursés.<br />

Avis est donné que M me Constance Lalinec est radiée<br />

<strong>du</strong> tableau de l’Ordre pour une période de douze (12) mois.<br />

L’ordonnance de radiation temporaire est en vigueur à<br />

compter <strong>du</strong> 21 juillet 2015.<br />

Le présent avis est donné en vertu des articles 156<br />

et 180 <strong>du</strong> Code des professions.<br />

Mont-Royal, ce 17 septembre 2015.<br />

M e Cindy Décarie<br />

Secrétaire <strong>du</strong> conseil de discipline<br />

36 | Psychologie Québec, vol. 32, n o 6 | ACTUALITÉS


Actualités<br />

L’Ordre souligne les 35 ans de service<br />

de Jocelyne Laurin<br />

Lors d’une réunion <strong>du</strong> personnel de la permanence<br />

de l’Ordre à la fin septembre, on a souligné les 35 années<br />

de service de M me Jocelyne Laurin, adjointe administrative<br />

au bureau <strong>du</strong> syndic.<br />

Entrée en poste en 1980 en remplacement d’un congé de<br />

maternité, Jocelyne Laurin n’a plus quitté l’Ordre des <strong>psychologue</strong>s.<br />

D’abord secrétaire <strong>du</strong> président de l’époque, elle est<br />

devenue adjointe administrative au bureau <strong>du</strong> syndic en 1985<br />

et elle y travaille depuis lors. M me Laurin a travaillé avec pas<br />

moins de six syndics, sans compter leurs nombreux adjoints !<br />

Le syndic, M. Robert Vachon, a tenu à remercier M me Laurin au<br />

nom de son équipe pour son dévouement, son professionnalisme<br />

et sa constante bienveillance.<br />

En hommage à l’engagement de Mme Laurin, la présidente,<br />

M me Christine Grou lui a offert un bracelet. Sur la photo,<br />

M. Robert Vachon, M me Laurin et M me Grou.<br />

FORMATION CONTINUE EN<br />

HYPNOSE<br />

28 e CONGRÈS 2015 : HYPNOSE ET RESSOURCEMENT<br />

Invitée : Dr Nicole Ruysschaert, M.D. psychiatre<br />

20 novembre : L’hypnose comme voie d’accès au bonheur<br />

Aborder les méthodes d’hypnose pour améliorer l’humeur et la qualité<br />

de vie par des changements cognitifs et émotionnels.<br />

Toutes les présentations seront faites en français.<br />

21 novembre : L’hypnose pour prévenir et traiter le burnout<br />

No de reconnaissance :<br />

RE01431-15 (12 heures)<br />

FORMATION DE BASE<br />

FORMATION DE BASE EN HYPNOSE<br />

CLINIQUE ET MÉDICALE<br />

6-7 et 20-21 février 2016 – MONTRÉAL<br />

Cette formation initie les participants-es à la pratique de l’hypnose<br />

en tant que mode de communication et outil thérapeutique.<br />

Cette formation respecte les standards reconnus par l’American<br />

Society of Clinical Hypnosis (ASCH) et de l’International Society of<br />

Hypnosis (ISH). Avec Michel Landry, <strong>psychologue</strong> et Dr Claude<br />

Verreault, DMD<br />

No. de reconnaissance OPQ : RP00212-12 pour 30 heures<br />

FORMATION INTERMÉDIARE<br />

INTÉGRATION ET UTILISATION DE L’HYPNOSE<br />

CLINIQUE ET MÉDICALE EN PRYCHOTÉRAPIE<br />

19 et 20 mars 2016 – MONTRÉAL<br />

Avec Michel Landry, <strong>psychologue</strong> et Dr Claude Verreault, DMD<br />

Cette formation, de niveau intermédiaire, permet de poursuivre<br />

l’apprentissage de l’hypnose en tant que mode de communication<br />

et outil thérapeutique. On y propose un modèle intégratif, soulignant<br />

les nombreuses options d’utilisation et d’applications de l’hypnose<br />

clinique et médicale en psychothérapie.<br />

No. de reconnaissance OPQ : RA00317-13 pour 15 heures<br />

Visitez notre site : www.sqh.info • Renseignements : 514 990-1205


Actualités<br />

Avis aux <strong>psychologue</strong>s et aux détenteurs de permis<br />

de psychothérapeute non membres d’un ordre professionnel<br />

Le 15 octobre 2008, le Code des professions a été modifié<br />

par le projet de loi 75. Le nouvel article 62.2 <strong>du</strong> Code des<br />

professions prévoit ce qui suit :<br />

« 62.2 Tout professionnel doit, selon les conditions et<br />

modalités déterminées par le conseil d’administration, informer<br />

l’ordre dont il est membre de toute réclamation formulée<br />

contre lui auprès de son assureur à l’égard de sa responsabilité<br />

professionnelle et de toute déclaration de sinistre qu’il formule<br />

auprès de son assureur à cet égard. »<br />

Le conseil d’administration de l’Ordre des <strong>psychologue</strong>s<br />

a adopté les modalités et les conditions suivantes en vertu<br />

de l’article 62.2 <strong>du</strong> Code des professions :<br />

« Que le <strong>psychologue</strong> ou le détenteur de permis de psychothérapeute<br />

non admissible à un ordre professionnel<br />

avise par écrit le secrétaire général de l’Ordre au plus tard<br />

10 jours après la réception de la signification d’une requête<br />

intro<strong>du</strong>ctive d’instance en responsabilité professionnelle<br />

intentée contre lui et lui transmette copie de la requête. »<br />

Pour plus de renseignements, veuillez communiquer avec<br />

le secrétaire général de l’Ordre, M. Stéphane Beaulieu,<br />

par téléphone au 514 738-1881, poste 224 ou par courriel :<br />

sbeaulieu@ordrepsy.qc.ca.<br />

PLEINE CONSCIENCE (MINDFULNESS) et AUTO-COMPASSION :<br />

Applications thérapeutiques<br />

FORMATION RÉSERVÉE UNIQUEMENT AUX PROFESSIONNELS DE LA SANTÉ<br />

(<strong>psychologue</strong>s, psychothérapeutes, médecins, infirmières…)<br />

FORMATION CONTINUE (26 heures reconnues par l’OPQ)<br />

La Pleine Conscience et la pratique de l’Auto-compassion gagnent en popularité particulièrement parce que de plus en plus de données probantes<br />

confirment leurs effets thérapeutiques tant sur la santé physique que psychologique. De nombreux professionnels ont le désir d’intégrer cette approche à<br />

leurs interventions. Elle a la particularité de pouvoir s’intégrer à tous types d’interventions peu importe l’allégeance théorique <strong>du</strong> thérapeute.<br />

Céline Levasseur,<br />

Psychologue et instructeur en méditation<br />

La formatrice est <strong>psychologue</strong> et enseignante. Formée aux approches psychodynamique et humaniste, elle est méditante depuis plus de<br />

25 ans. Elle s’est aussi initiée, dans les dernières années aux approches cognitivo-comportementales de 3 ième vague. Elle dispense déjà<br />

un programme de Mindfulness à une clientèle souffrant de stress, dépression, anxiété et de douleur. Plusieurs professionnels soignants<br />

ont participé à cette formation et ont souligné les effets positifs tant dans leur vie personnelle qu’au niveau de leurs interventions. Elle<br />

est aussi en cours d’accréditation en Mindful Self-Compassion (MSC)<br />

FORMATION - HIVER 2016 : DU 22 JANVIER AU 18 MARS LIEU : Centre de Psychologie de la Rive-sud<br />

30 rue St-Louis<br />

Longueuil (secteur Lemoyne)<br />

FORMAT : 8 mo<strong>du</strong>les de 2.5 heures chacun + 1 journée de 6 heures<br />

Soit, 8 vendredis de 13H30 à 16H00 + 1 vendredi de 9H30 à 16H30<br />

AUCUN PRÉ-REQUIS - le groupe est limité à 15 participants POUR INSCRIPTION OU INFORMATIONS :<br />

pleineconscience.rs@gmail.com<br />

http://centrepsychologierivesud.com/nos-services/formation-aux-professionnels/


Actualités<br />

Activités régionales et des regroupements<br />

Activités de formation de la région<br />

<strong>du</strong> Saguenay–Lac-Saint-Jean :<br />

L’évaluation des troubles mentaux,<br />

quand le DSM-5 frappe à nos portes<br />

Le Comité de formation continue des <strong>psychologue</strong>s <strong>du</strong><br />

Saguenay–Lac-Saint-Jean vous invite à vous inscrire à la<br />

formation L’évaluation des troubles mentaux, quand le DSM-5<br />

frappe à nos portes, donnée par la D re Marie Leclaire,<br />

<strong>psychologue</strong> clinicienne et professeure adjointe de clinique<br />

au département de médecine familiale de l’Université de<br />

Montréal. Cette formation est reconnue par l’Ordre pour<br />

six heures de formation continue en psychothérapie.<br />

Quand ? Le vendredi 13 novembre 2015 de 8 h 30 à 16 h<br />

Où ? À l’Hôtel Le Montagnais, à Saguenay<br />

Frais d’inscription : 160 $ (dîner inclus)<br />

Information et inscription :<br />

Danielle Ross, danielle064@hotmail.com<br />

Téléphone : 418 548-1781<br />

Regroupement des <strong>psychologue</strong>s<br />

cliniciens et cliniciennes de Québec<br />

Le Regroupement des <strong>psychologue</strong>s cliniciens et cliniciennes<br />

de Québec (RPCCQ) propose plusieurs activités de formation<br />

continue en psychothérapie reconnues par l’Ordre. En novembre,<br />

vous êtes conviés à la formation Misez-vous sur les forces de vos<br />

clients ? Tour d’horizon et applications pratiques de ce nouveau<br />

courant de la psychologie positive, donnée par le D r Jacques <strong>Forest</strong>,<br />

<strong>psychologue</strong>.<br />

Quand ? Le vendredi 20 novembre 2015, de 8 h 30 à 16 h<br />

Où ? À l’Hôtel Classique, au 2815, boulevard Laurier, à Québec<br />

Le RPCCQ organise également des activités<br />

sociales pour ses membres<br />

Quand ? Soirée <strong>du</strong> temps des fêtes le jeudi 17 décembre 2015<br />

Où ? Au Vieux Bureau de Poste de Saint-Romuald (2172,<br />

chemin <strong>du</strong> Fleuve, Lévis)<br />

Information et inscription : rpccq.ca<br />

Des ressources inspirantes<br />

pour soutenir vos interventions<br />

Geneviève Marcotte, Ph. D., <strong>psychologue</strong><br />

Nathalie Couture, M. A., <strong>psychologue</strong><br />

Collection Super héros<br />

Destinés aux enfants de 6 à 12 ans, ces guides<br />

d’intervention illustrés proposent des exercices simples<br />

et des stratégies concrètes pour aider les jeunes « héros »<br />

à surmonter diverses difficultés : la timidité, l’anxiété,<br />

l’anxiété de performance, et les inquiétudes reliées à la<br />

séparation des parents.<br />

Geneviève Marcotte et Nathalie Couture; 6 ans et plus [19,95 $ ch.]<br />

Collection Perso<br />

Nathalie Parent, Ph. D., <strong>psychologue</strong><br />

Vanessa Germain, Ph. D., <strong>psychologue</strong><br />

<strong>Les</strong> ados qui traversent des situations difficiles<br />

trouveront dans ces « récits d’intervention »<br />

une bonne dose de réconfort, mais surtout<br />

d’informations pertinentes, de réflexions<br />

inspirantes et d’astuces concrètes pour mieux<br />

vivre leur réalité.<br />

• Alex : surmonter l’anxiété à l’adolescence<br />

• Clara : les désordres alimentaires à l’adolescence<br />

Nathalie Parent<br />

12 ans et plus [16,95$]<br />

é<strong>du</strong>catif • pratique • sympathique<br />

Vanessa Germain<br />

12 ans et plus [16,95$] www.miditrente.ca<br />

info@miditrente.ca • 418 914-9804


Actualités<br />

Petites annonces<br />

À LOUER / À PARTAGER<br />

Bureaux à louer ou à partager, chemin<br />

Queen-Mary. Édifice professionnel, bureaux<br />

bien isolés, bien aménagés, toilettes privées,<br />

occupation flexible, prix avantageux.<br />

Tél. : 514 909-2809.<br />

À louer/partager Vieux-Terrebonne<br />

– Bureaux à louer. Services inclus, meublés.<br />

Références de clients et contacts avec collègues.<br />

René M. Forget : 450 964-1794 ou<br />

forget17@videotron.ca.<br />

BUREAUX À AHUNTSIC. Meublés ou non,<br />

insonorisés, près <strong>du</strong> métro Henri-Bourassa,<br />

commodités sur place, souplesse dans<br />

modalités de location. Renseignements :<br />

514 388-4365, poste 221.<br />

Salle de consultation pour <strong>psychologue</strong> à<br />

louer dans une clinique médicale privé située<br />

à L’Assomption. Meublé. Services réception.<br />

Location : 50 $/jour ou 500 $/mois (si plus de<br />

3 j/sem). Contacter Natacha Samedy :<br />

450 589-3232.<br />

Bureaux rénovés à louer près <strong>du</strong> métro<br />

Henri-Bourassa. Édifice sécuritaire très bien<br />

entretenu. Idéal pour thérapeute ou<br />

<strong>psychologue</strong>. 514 381-0003<br />

Laval, bureau tout équipé, belle lumière,<br />

dans un édifice professionnel, près <strong>du</strong> métro<br />

Cartier, grand stationnement à l’arrière. Libre<br />

les jeudis et vendredis. 514 757-4472<br />

Québec – Bureaux à louer – Grande-Allée.<br />

Édifice Le Claridge. Meublés, accueillants.<br />

Salle d’attente commune. Location à l’heure,<br />

demi-journée ou journée. Conditions souples.<br />

Possibilités de références. 418 682-2109<br />

Laval – Bureaux insonorisés, meublés,<br />

climatisés. Près des autoroutes, Internet,<br />

cuisinette, salle d’attente, stationnement<br />

gratuit, plusieurs modalités de location.<br />

514 502-4381, info@cliniquelaval.com,<br />

cliniquelaval.com (onglet Bureaux).<br />

SHAWINIGAN. Bureaux aménagés à louer,<br />

Maison de Psychologie de l’Énergie. Tout inclus,<br />

nombreuses commodités, flexibilité, prix avantageux,<br />

possibilité de références. 819 415-0689<br />

LaSalle, bureau à louer, les mercredis et<br />

vendredis, boul. Newman, prix avantageux,<br />

bien situé, bel immeuble, insonorisé, climatisé.<br />

Voir site : www.centredepsychologienewman.<br />

ca, Yvette : 514 595-7799.<br />

Ahuntsic-Cartierville – bureau à partager.<br />

Salle d’attente, cuisinette, climatisation. Deux<br />

blocs de 7 heures + une journée entière,<br />

375 $/mois tout compris. Marta Manikowska :<br />

514 333 7707, mmanikowska@yahoo.ca.<br />

Bureau spacieux à louer au bord <strong>du</strong> lac à<br />

Lachine. Salle d’attente, cuisine, climatisation<br />

centrale, wifi. Références disponibles. Disponibilité<br />

à temps plein ou partiel. 514 758-7792<br />

Le centre de psychologie Au fil des maux,<br />

à Mont-St-Hilaire, loue ses bureaux meublés<br />

avec goût à la semaine ou à la journée. Équipe<br />

dynamique, spécialisation dans les troubles de<br />

la personnalité, possibilité de références, site<br />

enchanteur au bord de l’eau. Communiquez<br />

avec Josée Couture au 514 776-7939.<br />

Bureau à partager à Donnacona. Excellentes<br />

occasions d’affaires. Joindre François Hamel :<br />

418 845-3704 ou hamelfran@hotmail.com.<br />

Quartier Rosemont. Bureau de <strong>psychologue</strong><br />

à sous-louer 1 à 2 journées par semaine, ou<br />

par blocs d’heures. Situé dans une clinique de<br />

psychologie entièrement rénovée. Bureau avec<br />

grande fenêtre, meublé et bien insonorisé.<br />

Accès wifi. Équipe chaleureuse et dynamique.<br />

Contacter Caroline Roy au 514 917-6997 ou<br />

à carolineroy.psy@videotron.ca.<br />

Québec, bureau à partager, vendredi libre,<br />

très bien situé, éclairé. Dans immeuble pour<br />

psy en majorité, 418 525-0106.<br />

À louer à Joliette, à l’heure ou à la journée.<br />

Bureau meublé et insonorisé, lieu calme,<br />

stationnement facile. À cinq minutes <strong>du</strong><br />

centre-ville, sur l’axe des quatres routes<br />

principales de la région. Références possibles.<br />

450 759-1387<br />

À sous-louer à Sainte-Thérèse, beau bureau,<br />

climatisé, très éclairé, meublé. <strong>Les</strong> jeudis et<br />

vendredis complets, 450 $/mois. Joindre<br />

Pascale Petit : 514 236-5638.<br />

Bureau à louer ou à partager, location à<br />

l’heure, demi-journée ou journée. Possibilité<br />

de références ou de supervision au besoin,<br />

quartier agréable, vieux Boucherville, édifice<br />

professionnel, cuisinette, toilette, bureaux<br />

entièrement meublés avec goût, Internet.<br />

Bienvenue aux jeunes professionnelles.<br />

Pour renseignements : Nathalie Vézina,<br />

514 806-0547 ou vezina_n@yahoo.ca.<br />

Outremont – Bureau à sous-louer. Clinique<br />

de psychologie située au cœur de l’avenue<br />

Bernard, à proximité <strong>du</strong> métro Outremont.<br />

Bureaux bien aménagés, éclairés, insonorisés.<br />

Équipe dynamique cherchant à créer un climat<br />

de travail stimulant et convivial. Sous-location<br />

au bloc ou à la journée. Barbara Chalifoux :<br />

514 961-2943.<br />

Bureau neuf à partager sur le Plateau Mont-<br />

Royal, calme et lumineux. Internet, chauffage,<br />

meubles, électricité et ménage inclus. Pour me<br />

contacter : fr<strong>du</strong>moulin@videotron.ca.<br />

Bureaux à louer à Lebourgneuf dans une<br />

clinique de psychologie. Disponibilités de jour<br />

ou de soir. Plusieurs places de stationnement<br />

et facilement accessible par autobus.<br />

Cuisinette, Internet haute vitesse et<br />

imprimante sont inclus. Informez-vous sur<br />

nos forfaits. Québec Psy : 418 998-9780<br />

ou info@quebecpsy.com.<br />

Chouette petite clinique familiale<br />

(4 bureaux) située dans le quartier Ahuntsic à<br />

moins de 5 minutes à pied <strong>du</strong> métro Henri-<br />

Bourassa. Rénovés, insonorisés, décor<br />

chaleureux, A/C, équipe dynamique de<br />

7 <strong>psychologue</strong>s qui se partage les bureaux.<br />

Libre tous les jours de la semaine et mardimercredi-jeudi-vendredi<br />

soir. 514 384-2553 ou<br />

mariepchalifoux@yahoo.ca.<br />

Montmagny, bureau de <strong>psychologue</strong><br />

meublé, climatisé, salle d’attente, en souslocation<br />

à l’heure ou à la journée. 418 241-6300<br />

Repentigny, construction récente, bureaux<br />

bien aménagés, insonorisés, climatisés, près<br />

de l’autoroute, location par blocs d’heures,<br />

à la journée ou temps plein, appeler au<br />

514 268-9603.<br />

VIEUX LONGUEUIL – 2 BUREAUX À<br />

SOUS-LOUER. Blocs d’heures ou à la journée.<br />

Possibilité de collaboration professionnelle.<br />

Martin Veilleux, <strong>psychologue</strong> : 450 677-5506<br />

ou mveilleuxpsy@videotron.ca.<br />

Trois-Rivières. Bureau à louer (juillet 2016).<br />

Édifice professionnel. Bien situé. Climatisé.<br />

Discret. Salle d’attente commune. Cuisinette.<br />

Stationnement gratuit adjacent. Contactez<br />

Angèle Lemoyne au 819 694-6869.<br />

Fabreville Est (boul. Sainte-Rose). Luxueux<br />

bureau insonorisé dans une clinique médicale.<br />

Libre les jeudis et vendredis et tous les soirs.<br />

Diverses modalités de location. Références<br />

possibles. 450 622-4663.<br />

BUREAUX À LOUER – Centre professionnel.<br />

Saint-Jean-sur-Richelieu. Cachet. Salle<br />

d’attente. Accès salle de conférences. Wifi.<br />

Possibilité location par jour. D. Bonin :<br />

438 390-4187 ou 514 277-7233.<br />

CENTRE MÉDICAL SAINT-HYACINTHE.<br />

GRAND BUREAU À SOUS-LOUER. 95 $/MOIS<br />

POUR UNE JOURNÉE PAR SEMAINE. GRAND<br />

POTENTIEL DE RÉFÉRER GRATUITEMENT<br />

CLIENTS ET PAE. 514 761-2414<br />

Métro Vendôme, Spacious Office, housekeeping,<br />

private washroom, available three days,<br />

five evenings. Bureau spacieux, service<br />

d’entretien ménager, toilette privée.<br />

Disponible trois jours, cinq soirs, 514 488-3038.<br />

40 | Psychologie Québec, vol. 32, n o 6 | ACTUALITÉS


Bureaux aménagés avec salle d’attente et 4<br />

salles d’intervention. Situé à Brossard.<br />

Possibilité de sous-location. Libre 2 jours<br />

par semaine et les soirs. Appeler au<br />

514 360-7083, poste 101.<br />

GRAND BUREAU, 650 pc, style loft, centre-ville<br />

Mtl, métro Place-des-Arts à 2 min, haut plafond,<br />

plancher bois franc, 2 grandes fenêtres.<br />

Beaucoup de lumière. Situé dans espace total<br />

2100 pc. Trois autres bureaux de thérapeutes.<br />

Salle d’attente, coin cuisine. Chauffage, électricité,<br />

ménage inclus. 1000 $ + taxes.<br />

D r Marc Pistorio : 514 575-2333 ou<br />

drpistoriopsy@icloud.com.<br />

Clinique de psychologie Papineau. Bureaux<br />

à louer dans une chaleureuse clinique située<br />

au cœur <strong>du</strong> Plateau Mont-Royal (métro<br />

Laurier). Location à la journée, soirée et<br />

semaine. Service clé en main : bureaux<br />

insonorisés, page personnelle sur notre site<br />

Web, cartes d’affaires personnalisées, Internet,<br />

imprimante, photocopieur, télécopieur, équipe<br />

dynamique ! 514 578-5299 ou<br />

www.cliniquepapineau.ca.<br />

Local 125 pi 2 , très lumineux et chic. Espace à<br />

partager avec acupuncteurs. 150 $/mois pour<br />

une journée par semaine ou 650 $/mois.<br />

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ACTUALITÉS | Psychologie Québec, vol. 32, n o 6 | 41


Chronique<br />

La recherche le dit<br />

L’ennui<br />

Le cas clinique<br />

Un patient de 21 ans se plaint d’un état profond d’ennui. Son<br />

emploi actuel en restauration rapide est bien en deçà de ses<br />

capacités. Il affirme que ses professeurs de philosophie au<br />

cégep avaient raison d’affirmer que la vie au repos, sans passion,<br />

sans occupation, sans distraction, sans effort, n’a pas de<br />

sens, qu’elle est vide. L’être humain est essentiellement seul,<br />

inadéquat, impuissant, mortel, et il s’agite pour ne pas y penser.<br />

Après une période d’agitation intense, entre autres dans<br />

des activités de jeux vidéo et de visionnement de films et de<br />

séries télévisuelles en rafale, il finit toujours par se retrouver<br />

devant cet ennui. Son téléphone intelligent, sa tablette numérique<br />

et ses ordinateurs portables n’y peuvent rien. Aucune<br />

activité ne réussit à le sortir de cet état. Il souligne toutefois<br />

qu’il n’est pas déprimé, qu’il n’a aucune idée suicidaire. Il se dit<br />

plutôt extrêmement lucide, plus que la moyenne, et affirme<br />

s’ennuyer profondément.<br />

La recherche le dit<br />

Goetz et coll. (2014) décrivent l’ennui comme la peste de la<br />

société moderne. Son effet se fait sentir sur la consommation<br />

de nicotine, d’alcool, de drogues, sur la délinquance juvénile,<br />

dans l’absentéisme et l’abandon scolaire. La prédisposition<br />

à s’ennuyer est associée au jeu pathologique, à la mauvaise<br />

con<strong>du</strong>ite automobile, à la recherche de sensations et à l’impulsivité<br />

(Rhodes, 2015).<br />

Reijseger et coll. (2012) définissent l’ennui au travail comme<br />

l’exposition à une situation répétitive, sous-stimulante, offrant<br />

peu de ressources et demandant un faible niveau d’implication.<br />

On y trouve peu d’occasions de prendre des décisions<br />

autonomes, peu de variété et peu de soutien. Dans cet état,<br />

l’indivi<strong>du</strong> a l’impression que le temps passe plus lentement.<br />

Il a tendance à penser à d’autres choses qu’au travail et à tenter<br />

de faire des activités qui ne sont pas reliées au travail.<br />

La présence de l’ennui ne dépend pas que <strong>du</strong> contexte. Certaines<br />

personnes ont un grand besoin de fortes stimulations.<br />

Elles s’ennuient plus facilement. Goetz et coll. (2014) rapportent<br />

une variété de types d’ennui : a) le passif souffrant, b) l’indifférent<br />

42 | Psychologie Québec, vol. 32, n o 6 | CHRONIQUE<br />

Bruno Fortin<br />

Psychologue à l’Unité de médecine<br />

familiale Charles-Lemoyne<br />

La chronique « La recherche le dit » traite d’un cas<br />

clinique. Puis, des données probantes tirées de la base<br />

de données EBSCO accessible via le site Internet de<br />

l’Ordre sont rapportées en lien avec la problématique<br />

soulevée par le cas clinique. Finalement, l’apport des<br />

données probantes pour nourrir la compréhension<br />

clinique est discuté.<br />

confortable, c) l’ouvert au changement, d) le chercheur actif de<br />

changement, et e) le fortement motivé à fuir. La prédisposition<br />

à l’ennui peut donc prendre la forme d’une certaine apathie<br />

(être dans la lune) ou au contraire une forme d’agitation (recherche<br />

infructueuse de satisfaction) (Malkovsky et coll., 2012).<br />

Il faudra prendre soin de poser un diagnostic différentiel entre<br />

les problèmes d’ennui et les troubles de déficit d’attention ou<br />

la dépression (Malkovsky et coll., 2012).<br />

Rhodes (2015) rapporte l’idée que l’ennui est un rappel <strong>du</strong><br />

manque de sens de l’existence humaine. Nous ressentons le<br />

désir désespérant de faire quelque chose de signifiant qui nous<br />

engagerait dans une activité satisfaisante, mais nous n’y arrivons<br />

pas. Il définit cet état comme un appel à la créativité, un<br />

rappel qu’il y a des choses plus importantes à faire que ce que<br />

l’on fait présentement. Gilliam (2013) souligne que l’ennui est<br />

un état qui ouvre à de nouvelles possibilités, qui nous invite<br />

à éviter la superficialité et qui a comme tel une grande valeur<br />

thérapeutique. La capacité de tolérer l’ennui jusqu’à ce que sa<br />

signification profonde et le besoin sous-jacent soient trouvés<br />

est une ressource précieuse.<br />

Le patient décrit au début de cet article a d’abord été encouragé<br />

à explorer les moments de sa vie où il aurait été en contact<br />

avec quelque chose de significatif, de merveilleux, de mystérieux<br />

ou de spirituel. Après une exploration des moments où il<br />

avait été en contact avec l’amour, la beauté, la bonté, le grandiose<br />

et l’émouvant, il a développé sa capacité de diriger son<br />

attention grâce à la pratique d’exercices de méditation en<br />

pleine conscience. En contact, dans l’instant présent, avec l’ensemble<br />

de ses expériences (bonnes, mauvaises, neutres) avec<br />

sérénité, curiosité, patience et bienveillance, il a pu constater<br />

que cet état d’ennui se transformait dans le flot <strong>du</strong> vécu.<br />

Renonçant à l’idée que la vie devait être soit un spectacle d’un<br />

intérêt constant et sans fin, soit un lieu vide et insignifiant, il est<br />

parti à la quête de ses valeurs primordiales et <strong>du</strong> sens qu’il voulait<br />

donner à sa vie, et à la rencontre de l’autre. Des cours le<br />

préparant à occuper éventuellement un emploi plus satisfaisant<br />

et l’exploration de sa créativité littéraire, culinaire et musicale<br />

ont contribué à l’amélioration de son état.<br />

Vous pourrez trouver ces articles complets ou leurs résumés à partir de la base<br />

de données EBSCO. Abonnez-vous au www.ordrepsy.qc.ca/bases.<br />

Bibliographie<br />

Gilliam, C. A. R. (2013). « Existential Boredom Re-examined: Boredom as Authenticity<br />

and Life-Affirmation », Existential Analysis, vol. 24, n o 2, p. 250-262.<br />

Goetz, R., Frenzel, A. C., Hall, N. C., Nett, U. E., Pekrun, R. et Lipnevich, A. A. (2014). « Types of<br />

Boredom: An Experience Sampling Approach », Motivation and Emotion, vol. 38, p. 401-419.<br />

Malkovsky, E., Merrifield, C., Goldberg, Y. et Danckert, J. (2012). « Exploring the Relationship<br />

Between Boredom and Sustained Attention », Experimental Brain Research, vol. 221, p. 59-67.<br />

Reijseger, G., Schaufeli, W. B., Peeters, M. C. W., Taris, T. W., Beek, I. V. et Ouweneel, E. (2012).<br />

« Watching the Paint Dry at Work: Psychometric Examination of the Dutch Boredom Scale »,<br />

Anxiety, Stress & Coping, vol. 26, n o 5, p. 508-525.<br />

Rhodes, E. (2015). « The Exciting Side of Boredom », Psychologist, vol. 28, n o 4, p. 278-281.


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PERSONNALITÉ<br />

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régulation affective<br />

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de l’attachement<br />

• Le cerveau droit. « corrélat<br />

biologique de l’inconscient »<br />

• La psychothérapie,<br />

« conversation des systèmes<br />

limbiques »<br />

• Neurodynamique de la<br />

mentalisation : les <strong>modèles</strong> de<br />

Fonagy et de Schore<br />

• Dialogue herméneutique et<br />

carences de la mentalisation<br />

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projectives liées à<br />

l’attachement<br />

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ESTIME DE SOI<br />

• De l'attachement à<br />

l'estime de soi :<br />

trajets théoriques et cliniques<br />

• Narcissisme et relations<br />

d’objet: les classiques à<br />

l’épreuve des neurosciences<br />

• Neurodynamique des affects<br />

narcissiques<br />

• La régulation thérapeutique<br />

des affects narcissiques<br />

• Mémoire narrative et<br />

herméneutique de l'estime de<br />

soi<br />

• La compétence affective <strong>du</strong><br />

psychothérapeute et les<br />

transferts narcissiques<br />

• Changements thérapeutiques<br />

et redéfinition de l’estime de<br />

soi<br />

Montréal,<br />

les 10 et 11 mars 2016<br />

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ÉROS ET<br />

PSYCHÉ<br />

• Neurochimie de<br />

l’expérience<br />

amoureuse<br />

• Triade désirattachement-engagement<br />

• Corrélats neurobiologiques de<br />

l’attirance sexuelle<br />

• Neurodéveloppement<br />

différentiel de l’Éros<br />

• Dysfonctionnements de l’Éros<br />

• Hyperérotisme et érotophobie<br />

• Un cadre pour le traitement<br />

des enjeux érotiques<br />

• <strong>Les</strong> identifications projectives<br />

liées à Éros<br />

• Régulation affective et la<br />

mentalisation de l’Éros<br />

• Éthique de l’Éros dans la salle<br />

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Montréal,<br />

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