Guide Patrimoine culturel et enjeux territoriaux en Afrique francophone
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S’organiser pour agir<br />
Voir : Abomey, p. 72 • Diafarabé, p. 80 • Grand-Bassam, p. 88 • Nikki, p. 92<br />
Porter un proj<strong>et</strong> à dim<strong>en</strong>sion patrimoniale implique<br />
pour une commune de mobiliser des compét<strong>en</strong>ces<br />
spécifiques <strong>et</strong> de pr<strong>en</strong>dre des dispositions institutionnelles<br />
pour assurer un suivi efficace au sein de ses<br />
propres services comme auprès des autres acteurs du<br />
territoire. Déterminées au cas par cas <strong>en</strong> fonction de<br />
la taille <strong>et</strong> des problématiques spécifiques de chaque<br />
commune, ces mesures dép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t du<br />
cadre national de la déc<strong>en</strong>tralisation, des compét<strong>en</strong>ces<br />
dévolues aux communes <strong>et</strong> des ressources<br />
dont celles-ci dispos<strong>en</strong>t.<br />
Construire un cadre d’interv<strong>en</strong>tion<br />
efficace : les conditions minimales<br />
Organiser les services communaux<br />
La première étape consiste à désigner, au sein des<br />
services communaux, le service ou la personne qui<br />
<strong>en</strong>dossera la responsabilité politique <strong>et</strong> technique des<br />
activités liées au patrimoine. Sur le plan politique, un<br />
élu <strong>en</strong> charge du patrimoine, de l’urbanisme ou des<br />
affaires <strong>culturel</strong>les peut-être désigné ; une commission<br />
ad hoc peut être mise <strong>en</strong> place, ou une commission<br />
existante redynamisée. Sur le plan technique, un<br />
service ou a minima une personne ressource doit<br />
être id<strong>en</strong>tifié pour assurer le suivi des activités <strong>et</strong><br />
l’interface avec les part<strong>en</strong>aires <strong>et</strong> les populations.<br />
Pour une commune rurale, c’est souv<strong>en</strong>t le secrétaire<br />
général qui assure c<strong>et</strong>te mission. Pour une plus grande<br />
commune, un service technique doit être désigné :<br />
le service du patrimoine lorsqu’il existe, celui des<br />
affaires <strong>culturel</strong>les ou du tourisme, ou <strong>en</strong>core celui<br />
des domaines ou de l’urbanisme. Un programme sectoriel<br />
sur le patrimoine peut égalem<strong>en</strong>t être élaboré.<br />
Quel que soit le dispositif r<strong>et</strong><strong>en</strong>u, il est important de<br />
veiller à son caractère opérationnel, <strong>en</strong> valorisant<br />
le plus possible les mécanismes existants (éviter<br />
la multiplication des commissions <strong>et</strong> des groupes<br />
de travail), <strong>en</strong> l’officialisant (par arrêté municipal<br />
par exemple), <strong>et</strong> <strong>en</strong> veillant à son fonctionnem<strong>en</strong>t<br />
effectif (réunions régulières, élaboration <strong>et</strong> adoption<br />
des rapports, restitution au conseil municipal <strong>et</strong> aux<br />
populations, <strong>et</strong>c.).<br />
Prévoir un budg<strong>et</strong> <strong>et</strong> id<strong>en</strong>tifier des ressources<br />
L’id<strong>en</strong>tification de ressources financières pér<strong>en</strong>nes<br />
est une condition clé pour la faisabilité du proj<strong>et</strong><br />
patrimonial. Pour crédibiliser son <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t, il<br />
est important que la commune <strong>en</strong>gage des fonds<br />
propres, à la mesure de ses moy<strong>en</strong>s, sur son budg<strong>et</strong><br />
de fonctionnem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> d’investissem<strong>en</strong>t. Une <strong>en</strong>veloppe<br />
peut être spécifiquem<strong>en</strong>t dédiée aux activités<br />
patrimoniales dans le budg<strong>et</strong> communal. À défaut, les<br />
ressources nécessaires peuv<strong>en</strong>t être mutualisées avec<br />
des programmes existants : les activités patrimoniales<br />
étant souv<strong>en</strong>t de nature transversale, des synergies<br />
peuv<strong>en</strong>t être trouvées avec différ<strong>en</strong>tes lignes de crédit<br />
sectorielles. Ainsi, l’appui à l’artisanat local peut être<br />
incorporé dans le budg<strong>et</strong> consacré au développem<strong>en</strong>t<br />
économique, l’<strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong> des abords des bâtim<strong>en</strong>ts<br />
historiques dans celui de la voirie, les activités de<br />
restauration du bâti <strong>en</strong> zone urbaine dans le budg<strong>et</strong><br />
affecté à l’aménagem<strong>en</strong>t urbain, <strong>et</strong>c.<br />
En complém<strong>en</strong>t de ses fonds propres, la commune<br />
peut mobiliser au niveau national des financem<strong>en</strong>ts<br />
complém<strong>en</strong>taires dans le cadre des dispositifs<br />
d’appui aux collectivités locales. Sur les programmes<br />
de restauration nécessitant des investissem<strong>en</strong>ts<br />
importants, une synergie peut être recherchée avec<br />
l’État . Ainsi, sur l’impulsion initiale de la commune<br />
de Grand-Bassam, un programme de réhabilitation du<br />
Palais de justice a été <strong>en</strong>gagé, avec un financem<strong>en</strong>t<br />
conjoint de la mairie <strong>et</strong> du ministère de la Culture <strong>et</strong><br />
de la Francophonie de Côte-d’Ivoire, <strong>et</strong> une contribution<br />
de l’aimf mobilisée par la Ville.<br />
Un appui peut égalem<strong>en</strong>t être recherché auprès<br />
de la coopération bilatérale ou multilatérale. La<br />
coopération déc<strong>en</strong>tralisée représ<strong>en</strong>te un pot<strong>en</strong>tiel<br />
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