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Le diagnostic des maladies dans les cultures de<br />
niche : La coopération entre la production,<br />
conseil et recherche est indispensable<br />
Vincent Michel<br />
Agroscope, 1964 Conthey, vincent.michel@agroscope.admin.ch<br />
Si les maladies des cultures majeures (major<br />
crops) sont bien étudiées et documentées, il<br />
n’existe que peu de connaissances sur les<br />
pathogènes qui affectent les cultures de niche<br />
(minor crops). Une telle discrépance<br />
s’explique par des facteurs économiques,<br />
l’importance pour l’économie nationale de ces<br />
cultures est souvent relativement faible. Au<br />
contraste, les cultures de niche sont en règle<br />
générale autant sensibles aux maladies que<br />
les cultures majeures.<br />
Les faibles connaissances sur les pathogènes<br />
des cultures mineures compliquent<br />
grandement le diagnostic en cas d’apparition<br />
de maladies. De plus, que peu de<br />
pathologistes sont actifs dans ces cultures.<br />
Par exemple, ITEPMAI (Institut Technique<br />
Interprofessionnel des Plantes à parfum,<br />
médicinales et aromatiques) en France ne<br />
dispose d’aucun pathologiste, et ceci pour une<br />
surface dépassant 40'000 ha. Finalement, le<br />
diagnostic se fait en laboratoire (en Suisse<br />
principalement par Agroscope), alors qu’un<br />
nouveau problème apparaît dans les champs<br />
des producteurs. Le lien entre la production et<br />
la recherche est normalement assuré par les<br />
conseillers cantonaux. Mais dans les cultures<br />
de niche, de tels conseillers sont plutôt<br />
clairsemés.<br />
Autant plus important est une excellente<br />
collaboration entre producteurs, conseillers et<br />
chercheurs pour identifier de nouvelles<br />
maladies. Il incombe aux producteurs de<br />
reconnaître si un problème dans sa culture,<br />
comme une baisse de rendement ou/et de la<br />
qualité de la récolte, est passager ou persiste<br />
sur plusieurs années. Dans le dernier cas, le<br />
contact avec le conseiller permet de savoir s’il<br />
s’agit d’un cas isolé ou d’un problème<br />
répandu. Le conseiller à son tour sait à qui<br />
s’adresser pour l’identification du problème.<br />
En règle générale, une inspection des champs<br />
concernés par le chercheur, en compagnie du<br />
conseiller, est la meilleure démarche pour<br />
obtenir des <strong>info</strong>rmations nécessaires pour<br />
l’identification. Souvent, c’est lors de la<br />
discussion avec les producteurs que la piste à<br />
suivre se désigne.<br />
Dans les cultures de niche, il n’est pas rare<br />
qu’une nouvelle maladie, c.-à-d. une nouvelle<br />
combinaison de pathogène x plante hôte, est<br />
détectée. Dans ce cas, l’accomplissement des<br />
quatre postulats de Koch est indispensable.<br />
En cas de réussite, la publication dans une<br />
revue internationale permet de combler un<br />
manque de connaissances. Ceci est autant<br />
plus apprécié que les connaissances dans<br />
cultures de niche sont rares.<br />
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