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EN VÉRITÉ LA THÉOLOGIE DANS LES TRANCHÉES

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l’essor / 7<br />

ANS ET AU-DELÀ :<br />

L’HÉRITAGE DE LA RÉFORME<br />

Barry Howson<br />

Le 500 e anniversaire de la Réforme<br />

présente un bon moment de réflexion<br />

sur l’importance de l’Église de<br />

Jésus-Christ aujourd’hui. Au XV e siècle,<br />

l’Église s’était égarée dans son enseignement<br />

dans trois domaines : l’autorité<br />

unique des Écritures, la justification<br />

par la foi seule et le sacerdoce des<br />

croyants.<br />

Tous les réformateurs importants :<br />

Martin Luther, Ulrich Zwingli et Jean<br />

Calvin, ont soutenu que tout chrétien<br />

était un prêtre devant Dieu, puisque<br />

Jésus-Christ est le seul médiateur<br />

entre Dieu et les hommes. Ce qui était<br />

contraire à l’enseignement des catholiques<br />

romains, qui préconisait la médiation<br />

d’un prêtre pour venir à Dieu,<br />

surtout en ce qui a trait au pardon des<br />

péchés. Pour les réformateurs, la doctrine<br />

catholique de la prêtrise diminuait<br />

l’œuvre de Christ et encourageait<br />

le salut par les œuvres enracinés par<br />

cette théologie des sacrements.<br />

De plus, tous les réformateurs importants<br />

annoncèrent la justification par<br />

la foi seule en la personne et l’œuvre de<br />

Jésus-Christ. Nous considérons souvent<br />

Martin Luther comme le premier à avoir<br />

adopté cette croyance vers 1517, avec<br />

la rédaction de ses quatre-vingt-quinze<br />

thèses. Pendant plusieurs années avant<br />

cette publication, les sermons de Luther<br />

avaient porté sur les Psaumes et sur les<br />

épîtres aux Romains et aux Galates. Il est<br />

probable que son épiphanie spirituelle<br />

et sa découverte de la justification par<br />

la foi soient survenues juste après la rédaction<br />

de ses thèses. Avant celle-ci, son<br />

interprétation de Romains 1.17 se lisait<br />

ainsi : l’Évangile suscitait la justice de<br />

Dieu contre nous, pour notre condamnation.<br />

Non seulement la loi de Moïse<br />

nous condamnait-elle, mais il en était de<br />

même pour l’Évangile. Ce qu’il a compris<br />

par son étude des Écritures, et plus<br />

particulièrement par celle de l’épître<br />

aux Romains, c’est que l’Évangile ne suscitait<br />

pas la justice de Dieu contre nous,<br />

mais bien pour nous. Il s’agit du don<br />

gratuit de Dieu pour nous qui sommes<br />

des pécheurs injustes, pour que nous<br />

devenions ainsi justes à ses yeux. C’est<br />

par la grâce de Dieu que nous pouvons<br />

être libres de toute condamnation et que<br />

nous pouvons profiter de sa présence<br />

éternelle. Tel est l’effet de la Réforme que<br />

nous soulignons généralement comme<br />

étant la plus importante pour nous<br />

aujourd’hui.<br />

Je suis entièrement d’accord avec le fait<br />

que la justification par la foi seule soit<br />

une vérité indispensable. Cependant, je<br />

crois que le concept le plus important<br />

issu de la Réforme est la reconnaissance<br />

de deux concepts fondamentaux établis<br />

par Martin Luther et les autres réformateurs<br />

: l’unique autorité des Écritures.<br />

La formation de Martin Luther avait<br />

comblé son esprit d’un alliage des<br />

Écritures à celle de la tradition qui<br />

s’était propagée dans l’Église au fil des<br />

siècles, semblable à celle des pharisiens<br />

de souche. Si elle n’était pas établie par<br />

principe, la tradition l’était au moins<br />

en pratique, et constituait leur autorité.<br />

Au fur et à mesure que Luther enseignait<br />

sur les Écritures, il s’est rendu<br />

compte que même si l’Écriture avait<br />

une place prépondérante, elle était<br />

contredite par la tradition. Luther l’a<br />

compris davantage après 1517, lorsqu’il<br />

a entamé les débats avec les exégètes<br />

catholiques romains. Sa rupture véritable<br />

d’avec l’Église catholique a eu<br />

lieu en 1520, lors de la diète de Worms,<br />

lorsqu’il a compris que l’Église ne se<br />

réformerait jamais, parce qu’elle ne<br />

renoncerait jamais à l’autorité de ses<br />

traditions, et ainsi réduisait dans son<br />

essence l’enseignement fondamental<br />

des Écritures. L’importance de l’autorité<br />

de la Parole sur toute autre chose<br />

a été fondatrice tant pour Zwingli que<br />

pour Calvin, y compris les anabaptistes<br />

suisses Conrad Grebel, Michael Sattler<br />

et Félix Mainz.<br />

En 2017, tant la croyance en l’autorité<br />

exclusive de la Parole que la justification<br />

par la foi seule subissent des<br />

attaques souvent insidieuses. Telle est<br />

la façon de procéder du diable qui affaiblit<br />

l’Église lentement, mais sûrement.<br />

En tant que Fellowship d’Églises et de<br />

croyants, nous devons faire preuve de<br />

vigilance, et de toujours nous assurer<br />

que ces vérités issues de la Réforme<br />

demeurent consciemment des priorités,<br />

et ne pas permettre qu’elles soient<br />

diminuées d’aucune manière. Que le<br />

Seigneur nous donne le courage et<br />

la force de demeurer fermes : parce<br />

que ce n’est que par ces vérités que les<br />

gens sont véritablement sauvés et que<br />

l’Église glorifie notre Dieu.<br />

—Barry Howson est le directeur des<br />

études de l’Heritage College and<br />

Seminary à Cambridge en Ontario.<br />

« […] NOUS DEVONS FAIRE PREUVE DE VIGILANCE, ET DE TOUJOURS NOUS AS-<br />

SURER QUE SES VÉRITÉS ISSUES DE LA RÉFORME DEMEURENT CONSCIEMMENT<br />

DES PRIORITÉS […] »

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