Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
ÉTÉ <strong>2021</strong><br />
TKTKTKTKTKTKT<br />
Les solutions<br />
de la nature<br />
La nature apporte des réponses à bon<br />
nombre de nos défis, comme les changements<br />
climatiques et la perte de biodiversité.<br />
natureconservancy.ca<br />
WINTER <strong>2021</strong> 1
Ranch Hansen, Alberta<br />
ÉTÉ <strong>2021</strong><br />
SOMMAIRE<br />
Conservation de la nature Canada<br />
4 Prêt, pas prêt, souriez!<br />
Vos photos, prises avec un cellulaire ou un<br />
appareil photo, pourraient être utiles aux<br />
scientifiques et au monde de la conservation.<br />
6 La propri<strong>été</strong> Asquith<br />
Fleurs sauvages, dunes végétalisées et<br />
paysages pittoresques abondent dans cette<br />
propri<strong>été</strong> de <strong>CNC</strong> située en Saskatchewan.<br />
7 Le Grand BioBlitz<br />
Contribuez à la science citoyenne en<br />
participant à un bioblitz près de chez vous!<br />
7 Passion photo<br />
Jennifer Heron, biologiste de la conservation<br />
et spécialiste des invertébrés, s’assure toujours<br />
d’apporter son appareil photo quand elle se<br />
rend dans la nature.<br />
8 La nature au travail<br />
Découvrez pourquoi la nature est notre<br />
meilleure alliée pour gérer la double crise<br />
que représentent la perte de biodiversité<br />
et les changements climatiques.<br />
12 Le saumon atlantique<br />
Ce poisson peut parcourir jusqu’à<br />
100 kilomètres par jour dans l’océan!<br />
14 <strong>CNC</strong> à l’œuvre<br />
Une des plus vastes aires protégées de<br />
l’Ontario; limiter la propagation du phragmite<br />
envahissant au Québec; augmenter la<br />
protection des marais salés à<br />
l’Île-du-Prince-Édouard.<br />
16 La conservation en héritage<br />
Cet <strong>été</strong>, John Lounds, ex-président et chef de la<br />
direction, prend officiellement sa retraite de<br />
<strong>CNC</strong>. Regard sur les faits saillants de son mandat.<br />
20 Le sentier du bonheur<br />
John Zelenski, chercheur à l’université Carleton<br />
(Ottawa), étudie les nombreuses raisons pour<br />
lesquelles la nature vous procure du bonheur.<br />
22 Grandeur nature<br />
Des becs-croisés amènent une famille à se<br />
connecter à la nature durant la pandémie.<br />
C’est extra!<br />
Visitez magazinecnc.ca pour accéder à du<br />
contenu supplémentaire en lien avec ce<br />
numéro de notre magazine.<br />
Conservation de la nature Canada<br />
245, avenue Eglinton Est, bureau 410 | Toronto (Ontario) Canada M4P 3J1<br />
magazine@conservationdelanature.ca | Tél. : 416 932-3202 | Sans frais : 1 877 231-3552<br />
Conservation de la nature Canada (<strong>CNC</strong>) est le chef de file au pays en matière de conservation des terres, œuvrant à la<br />
protection de nos milieux naturels les plus précieux et des espèces qu’ils abritent. Depuis 1962, <strong>CNC</strong> et ses partenaires<br />
ont contribué à la protection de plus de 14 millions d’hectares (35 millions d’acres), d’un océan à l’autre et à l’autre.<br />
Le magazine Conservation de la nature Canada est offert aux personnes qui appuient <strong>CNC</strong>.<br />
MC<br />
Marque de commerce de La Soci<strong>été</strong> canadienne pour la conservation de la nature<br />
FSC MD n’est pas responsable des calculs concernant<br />
l’économie des ressources réalisée<br />
en choisissant ce papier.<br />
Imprimé sur du papier Rolland Opaque fait à 30 % de fibres post-consommation, certifié Écologo et Procédé<br />
sans chlore. Ce papier est fabriqué au Canada par Rolland, qui utilise le biogaz comme source d’énergie.<br />
L’impression est effectuée au Canada, avec des encres végétales par Warrens Waterless Printing. La<br />
publication de ce magazine a sauvegardé 30 arbres et 106 555 litres d’eau*.<br />
TKTKTKTKTKTKT<br />
ÉCOCALCULATEUR : ROLLANDINC.COM/. PHOTO : BRENT CALVER. COUVERTURE : JANUSZ WROBEL/ALL CANADA PHOTOS.<br />
*<br />
2 ÉTÉ <strong>2021</strong> conservationdelanature.ca
La nature est notre alliée<br />
TKTKTKTKTKTKT<br />
EN HAUT : GENEVIÈVE LESIEUR; AU CENTRE : CHLOË ELLINGSON; EN BAS : LINDA PHILLIPS.<br />
Chaque printemps, au terme d’un long hiver, nos vastes forêts et<br />
écosystèmes nordiques « s’éveillent » et prennent une lente et<br />
profonde inspiration. Ils aspirent le dioxyde de carbone (CO 2<br />
),<br />
et la photosynthèse passe en vitesse supérieure. Les scientifiques du<br />
monde entier observent alors une baisse spectaculaire de la concentration<br />
de CO 2<br />
dans l’atmosphère.<br />
Voilà le pouvoir de la nature. À une époque où nous sommes confrontés<br />
à la double crise de la perte de biodiversité et des changements climatiques,<br />
la nature est notre alliée. Qu’il soit question de la nourriture<br />
dans nos assiettes, de notre santé ou de notre bien-être, la nature nous<br />
offre d’innombrables et indispensables solutions, pourtant largement<br />
sous-estimées, pour répondre aux crises actuelles.<br />
Dans ce numéro du magazine Conservation de la nature Canada,<br />
l’auteure Alanna Mitchell explore comment les solutions fondées sur<br />
la nature sont les premières, et les plus rentables, stratégies qui s’offrent<br />
à nous pour relever les défis actuels de la soci<strong>été</strong>. Sans la nature, un<br />
avenir durable est inconcevable. Voilà pourquoi la conservation est si<br />
importante, en particulier au Canada.<br />
Depuis que je suis devenue présidente et chef de la direction il y a près<br />
d’un an (le temps passe vite!), votre enthousiasme à créer un monde où<br />
les gens s’épanouissent tout autant que la nature a <strong>été</strong> pour moi une<br />
grande source de motivation. Admettons-le : nous avons tous besoin de<br />
plus de nature dans nos vies, surtout maintenant!<br />
Chaque jour, votre soutien permet d’obtenir des résultats concrets<br />
et permanents dans le domaine de la conservation. Mais nous savons<br />
qu’il en faut encore plus, au Canada comme dans le monde entier. À<br />
Conservation de la nature Canada (<strong>CNC</strong>), nous sommes déterminés<br />
à accélérer le rythme des projets qui mettent de l’avant des solutions<br />
fondées sur la nature et à explorer comment nos efforts peuvent être<br />
menés à plus grande échelle. Le 11 mai dernier, nous avons <strong>été</strong> les<br />
hôtes du premier sommet international organisé au Canada sur les<br />
façons d’investir dans la nature pour en maximiser les bienfaits (pour<br />
en savoir plus : conservationdelanature.ca/sfn).<br />
Avec l’arrivée de l’<strong>été</strong>, j’espère que vous avez hâte, tout comme moi,<br />
aux belles journées et aux moments que vous passerez dans la nature.<br />
Je vous souhaite un <strong>été</strong> agréable et en toute sécurité.<br />
Avec vous pour la conservation,<br />
Catherine Grenier<br />
Catherine Grenier<br />
Catherine Grenier<br />
Présidente et chef de la direction<br />
Ont collaboré<br />
à ce numéro<br />
Alanna Mitchell est<br />
une journaliste primée,<br />
une auteure et une<br />
dramaturge, particulièrement<br />
intéressée<br />
par la science. Elle<br />
a écrit « La nature<br />
au travail » (p. 8).<br />
Robert McCaw est<br />
un photographe<br />
de nature dont les<br />
images ont <strong>été</strong><br />
maintes fois publiées,<br />
notamment sur cinq<br />
timbres de Postes<br />
Canada. Ses photos<br />
accompagnent<br />
l’article « Prêt,<br />
pas prêt, souriez! »<br />
(p. 4 et 5).<br />
conservationdelanature.ca<br />
ÉTÉ <strong>2021</strong> 3
D’UN OCÉAN<br />
À L’AUTRE<br />
Prêt,<br />
pas prêt,<br />
souriez!<br />
Apprenez à prendre des photos de<br />
qualité pour que iNaturalist accorde<br />
à vos observations le statut qui leur<br />
permettra de contribuer à élargir<br />
la portée de la recherche et de la<br />
science citoyenne.<br />
Grâce à des applications comme<br />
iNaturalist, il est de plus en plus facile<br />
de contribuer à la science citoyenne.<br />
iNaturalist Canada, que dirige la Fédération<br />
canadienne de la faune et des partenaires, vise<br />
à encourager la population à sortir et capter<br />
des images et des sons des espèces rencontrées<br />
dans la nature. Une fois votre observation<br />
soumise, elle est évaluée par une personne de<br />
la communauté iNaturalist et classée « calibre<br />
recherche » si son identification est suffisamment<br />
précise. Les données sur l’espèce sont par la suite<br />
transmises au Système mondial d’information<br />
sur la biodiversité qui fournit aux scientifiques<br />
des données validées pour leurs recherches.<br />
Nous vous rappelons de ne jamais déranger<br />
ou manipuler les animaux. Il est préférable de<br />
les observer discrètement et à distance. Aussi,<br />
demeurez sur les sentiers et évitez de piétiner<br />
les plantes, les champignons et les lichens.<br />
Ci-contre, quelques conseils et astuces pour<br />
que vos observations soient identifiées.<br />
Chrysomèle maculée du<br />
concombre sur aster ponceau.<br />
Pour en savoir plus, consultez iNaturalist.ca!<br />
La rédaction du Guide Photo iNaturalist (en anglais) a <strong>été</strong> supervisée par<br />
Kate McKeown au nom des co-organisateurs du programme iNaturalist<br />
de BC Parks, Brian Starzomski et John Reynolds, et avec la participation de<br />
naturalistes du Royal BC Museum, du BC Conservation Date Centre et de<br />
partout en Colombie-Britannique.<br />
ROBERT MCCAW.<br />
4 ÉTÉ <strong>2021</strong> conservationdelanature.ca
MEILLEURES<br />
PRATIQUES<br />
GÉNÉRALES<br />
Adoptez ces quelques pratiques<br />
simples pour que les observations<br />
que vous soumettez à iNaturalist<br />
soient toujours de bonne qualité.<br />
RECADRAGE<br />
Recadrez vos photos pour mettre<br />
l’accent sur l’espèce visée.<br />
MISE AU POINT<br />
Veillez à ce que la plus grande partie<br />
de votre sujet ne soit pas floue.<br />
CRÉEZ VOTRE PROPRE<br />
OBJECTIF MACRO<br />
Tenez une loupe devant l’objectif de<br />
votre téléphone, pour une prise de<br />
vue rapprochée d’une petite espèce.<br />
CONSEILS<br />
SPÉCIFIQUES<br />
Tous les organismes vivants ne sont pas<br />
faciles à photographier ou à identifier à<br />
partir de photographies.<br />
INSECTES ET CRABES<br />
L’angle le plus important est celui du dessus (photo<br />
en plongée), car il permet de voir les caractéristiques<br />
principales de l’espèce. Si possible, photographiez<br />
aussi le côté, le devant et le dessous de votre sujet.<br />
BOURDONS, MOUCHES ET CICADELLES<br />
Optez pour une photo de profil pour vous assurer que<br />
la tête et l’abdomen sont bien visibles.<br />
PAPILLONS<br />
Prenez la photo des ailes en contre-plongée, pour en voir<br />
le dessous, et en plongée, pour le dessus.<br />
LIBELLULES<br />
Prenez une photo de profil où on voit le thorax si possible.<br />
La couleur des yeux et la structure de la queue peuvent être<br />
cruciales pour identifier les libellules et les demoiselles (qui<br />
sont proches parentes).<br />
ARAIGNÉES<br />
S’il y a une toile d’araignée, photographiez sa forme<br />
et notez ce qui se trouve autour. Utilisez votre objectif<br />
macro pour le dessus et le dessous de l’araignée, ainsi<br />
que pour photographier sa tête de face.<br />
AMPHIBIENS ET REPTILES<br />
Photographiez-les de profil, de manière à bien voir leur<br />
tête et leur corps. Pour les écailles de reptiles, optez pour<br />
une photo macro. Ne manipulez pas les animaux, sauf si<br />
c’est pour les mettre en sécurité, en les éloignant de la<br />
route par exemple.<br />
OISEAUX ET MAMMIFÈRES<br />
Photographiez le corps de votre sujet en entier et assurez-vous<br />
que sa tête soit visible. Recadrez la photo pour qu’il occupe<br />
la majeure partie de l’image. Ne passez pas trop de temps<br />
à photographier un oiseau ou un animal; observez-le de<br />
loin, puis éloignez-vous. Si l’animal devient agité, éloignez-vous<br />
immédiatement.<br />
PHOTOS : ROBERT MCCAW. PICTOGRAMMES : CORY PROULX.<br />
PLUSIEURS ANGLES<br />
Photographiez un spécimen sous<br />
divers angles pour que ses différentes<br />
caractéristiques soient apparentes,<br />
puis rassemblez vos photos en une<br />
observation. Optez pour la photo<br />
macro si possible, car plus de détails<br />
est l’idéal. Aussi, voir l’habitat d’un<br />
animal ou ce sur quoi une plante<br />
pousse peut être informatif.<br />
MOUSSES ET CHAMPIGNONS<br />
Photographiez la forme générale du spécimen, et ce sur<br />
quoi il pousse. S’il y a lieu, montrez ses caractéristiques<br />
(p. ex. organes produisant les spores).<br />
VÉGÉTAUX<br />
Photographiez l’habitat et l’aspect général de votre<br />
sujet : la tête des fleurs, les feuilles, les fruits ou les<br />
cônes des arbres. Montrez la forme générale de la<br />
plante, puis la disposition des feuilles et la structure<br />
des fleurs ou des fruits. Pour les graminées, assurez-vous<br />
de photographier les inflorescences, les feuilles et<br />
leur extrémité.<br />
conservationdelanature.ca<br />
ÉTÉ <strong>2021</strong> 5
SUR LES<br />
SENTIERS<br />
A<br />
B<br />
Township Road 374<br />
C<br />
B<br />
SK-376 North<br />
Plantation d’asclépiade.<br />
B<br />
<br />
N<br />
Pie-grièche migratrice<br />
D<br />
Asquith<br />
Admirez les paysages pittoresques de ce joyau du centre de la<br />
Saskatchewan, parmi les fleurs sauvages de ses prairies, sous<br />
la canopée de ses arbres ou sur ses dunes végétalisées.<br />
En préparant votre randonnée à la propri<strong>été</strong> Asquith de Conservation de la nature Canada (<strong>CNC</strong>), n’oubliez<br />
pas votre appareil photo, car son sentier permet de capter de splendides images. Graminées et fleurs<br />
sauvages indigènes y abondent. Avec un peu de chance, vous pourriez y voir une grande vari<strong>été</strong> d’oiseaux<br />
et d’autres animaux sauvages.<br />
L’aire de conservation Asquith est une mosaïque de 543 hectares (1 343 acres) de prairies indigènes et de milieux<br />
humides. Elle est un maillon d’un important corridor écologique situé dans l’aire naturelle de la prairie de<br />
Saskatoon. Grâce à l’appui de la Saskatoon Nature Society, la propri<strong>été</strong> Asquith offre un sentier balisé bien<br />
entretenu et ponctué de panneaux d’interprétation. Ce sentier est idéal pour faire une promenade tranquille,<br />
avec la possibilité d’observer de près les oiseaux et les espèces végétales remarquables de la région.<br />
DEMEUREZ EN SÉCURITÉ<br />
Lorsque vous vous rendez sur une propri<strong>été</strong> de <strong>CNC</strong>, nous vous prions de pratiquer la distanciation physique<br />
et de respecter les directives sanitaires locales. Pour plus d’informations, visitez destinationsnature.ca.1<br />
LÉGENDE<br />
A. Stationnement<br />
B. Panneau d’interprétation<br />
/ barrière<br />
pour piétons<br />
C. Barrière pour<br />
piétons<br />
D. Panneau<br />
d’interprétation<br />
- - - Sentier<br />
ESPÈCES PRÉSENTES<br />
• Blaireau d’Amérique<br />
• Goglu des prés<br />
• Grenouille léopard<br />
• Pie-grièche<br />
migratrice<br />
• Pipit de Sprague<br />
DE HAUT EN BAS : BRANIMIR GJETVAJ; JASON BANTLE; <strong>CNC</strong>;<br />
ROBERT MCCAW; <strong>CNC</strong>.<br />
6 ÉTÉ <strong>2021</strong> conservationdelanature.ca
ACTIVITÉ<br />
LES<br />
INDISPENSABLES<br />
ALBERT LAW.<br />
Le Grand<br />
BioBlitz<br />
Pratiquez la science citoyenne<br />
en aidant les biologistes<br />
de la conservation avec<br />
des observations faites<br />
dans un espace vert près<br />
de chez vous.<br />
Le bourdon à tache rousse vit-il encore en<br />
Ontario? Le frelon géant d’Asie, une espèce<br />
envahissante, a-t-il élu domicile au Canada?<br />
Voilà d’importantes questions auxquelles les<br />
scientifiques ne peuvent répondre en l’absence<br />
de données.<br />
Même si les inventaires d’espèces font partie<br />
intégrante du travail des biologistes de la<br />
conservation, les observations provenant du<br />
public fournissent de plus en plus d’informations<br />
de grande valeur sur la présence d’espèces<br />
sur des sites que les biologistes n’auront<br />
jamais la chance de visiter... comme votre<br />
terrain par exemple.<br />
Vous pouvez faire progresser la science en<br />
participant à un inventaire biologique, ou<br />
bioblitz, visant à répertorier toutes les plantes,<br />
animaux et insectes dans une zone donnée<br />
et à l’intérieur d’une période déterminée.<br />
Voici comment :<br />
1. INSCRIVEZ-VOUS au Grand BioBlitz<br />
(conservationdelanature.ca/bioblitz<strong>2021</strong>)<br />
qui aura lieu du 29 juillet au 2 août prochains.<br />
2. OBSERVEZ les organismes vivants qui<br />
piquent votre curiosité et qui vivent sur<br />
votre terrain ou dans un espace vert près<br />
de chez vous.<br />
3. TÉLÉVERSEZ vos photos et fichiers audio<br />
à l’aide de l’application ou du site Web<br />
iNaturalist.<br />
4. IDENTIFIEZ les espèces qui figurent sur vos<br />
photos si possible (nous vous encourageons à<br />
tenter de le faire). D’autres personnes utilisant<br />
iNaturalist feront des suggestions qui aideront<br />
à confirmer votre identification.<br />
5. EXPLOREZ la carte d’iNaturalist pour<br />
découvrir les espèces observées près de<br />
chez vous.<br />
EN PRIME! Partagez vos découvertes sur les<br />
réseaux sociaux avec le mot-clic #Bioblitz<strong>CNC</strong>.<br />
Passion photo<br />
Jennifer Heron, biologiste de la conservation et spécialiste des<br />
invertébrés, n’aime rien de plus que de prendre des centaines<br />
de photos des espèces qu’elle rencontre.<br />
Le travail de terrain est l’un des aspects les plus agréables de ma profession. En<br />
tant que spécialiste des invertébrés, j’ai eu la chance de participer à des recherches<br />
à travers le pays. J’apporte toujours sur le terrain mon petit appareil photo numérique<br />
jaune vif, résistant à l’eau et aux chutes. J’ai tendance à prendre des centaines de<br />
photos au cours d’une journée et, même si les invertébrés sont ma spécialité, je photographie<br />
toutes les espèces que je peux là où je travaille.<br />
Les mesures visant à freiner la propagation de la COVID-19 ont forcé le report d’une<br />
grande partie de mes travaux de terrain durant les dernières saisons. Le temps gagné<br />
m’a toutefois permis de trier les milliers photos que j’ai prises au fil des ans. J’arrive<br />
facilement à identifier certaines espèces, comme les papillons, cicindèles, sauterelles<br />
et libellules, mais d’autres dépassent mon expertise. Avec l’aide de la communauté<br />
de iNaturalist.ca, j’ai pu commencer à identifier un grand nombre d’espèces sur mes<br />
photos. Les membres d’iNaturalist m’ont aussi donné des conseils sur les principales<br />
caractéristiques d’identification, afin de maximiser mes chances d’identifier correctement<br />
les espèces que j’ai photographiées. Maintenant que le printemps est arrivé, j’espère<br />
pouvoir photographier autant d’espèces fauniques et floristiques que possible dans<br />
ma région.1<br />
conservationdelanature.ca<br />
ÉTÉ <strong>2021</strong> 7
Douglas Hevenor<br />
dans les milieux humides<br />
de Minesing.<br />
La nature au<br />
Nature at w<br />
MIKE FORD.<br />
8 ÉTÉ <strong>2021</strong> conservationdelanature.ca
travail ork<br />
De l’atténuation des inondations, à notre santé,<br />
en passant par la sécurité alimentaire et la<br />
qualité de l’eau, la nature est source de solutions<br />
pour bon nombre de défis auxquels nous faisons<br />
face, notamment les changements climatiques<br />
et la perte de biodiversité.<br />
TEXTE D’Alanna Mitchell<br />
Par un doux matin de printemps,<br />
dans les milieux humides de Minesing dans le sud<br />
de l’Ontario, Douglas Hevenor réfléchit à l’héritage<br />
qu’il contribue à créer pour ses petits-enfants.<br />
Il contemple une rangée d’érables argentés si imposants qu’ils<br />
semblent monter la garde au-dessus des étangs miroitants du<br />
marais. Au loin, derrière une couronne de quenouilles dégarnies,<br />
les branches d’un cornouiller stolonifère s’élancent vers le ciel<br />
tel un éclair pourpre. Quelques cornouillers à grappes entourés<br />
de thuyas occidentaux, de mélèzes laricins, de saules et de<br />
quelques érables sycomores viennent compléter le portrait.<br />
Un rat musqué pointe la tête hors des eaux de la rivière Mad<br />
pour nous jeter un coup d’œil avant de retourner vaquer à ses<br />
occupations. Un couple de carouges à épaulettes passe au-dessus<br />
de nos têtes pendant que retentissent les cris de bernaches du<br />
Canada, de loin les plus bruyantes, qui tentent tant bien que mal<br />
de garder la note.<br />
« Ces terres veulent être des milieux humides », me dit<br />
M. Hevenor en pointant du doigt le marais qui s’étend bien<br />
au-delà de notre regard.<br />
Les milieux humides de Minesing sont l’un des plus anciens<br />
projets de Conservation de la nature Canada (<strong>CNC</strong>) qui, à ce jour,<br />
protège un total de 14 millions d’hectares (35 millions d’acres).<br />
À travers le pays, l’organisme et ses partenaires s’allient à la nature<br />
pour trouver des solutions aux problèmes qui affligent la planète.<br />
À une époque, cette partie du marais était labourée pour être<br />
cultivée, raconte M. Hevenor, directeur administratif principal de<br />
l’Office de conservation de la vallée de Nottawasaga, qui, en partenariat<br />
avec <strong>CNC</strong>, Canards Illimités Canada, la Province de l’Ontario<br />
et le Comté de Simcoe, possède près de 6 000 hectares (environ<br />
15 000 acres) de ce vaste milieu humide, alors que les 5 000 autres<br />
hectares (12 355 acres) appartiennent à des propriétaires privés.<br />
Aujourd’hui, près de 50 ans après le début des efforts de<br />
conservation, les milieux humides de Minesing comptent parmi<br />
les plus importants au monde. En fait, ils sont si cruciaux au<br />
fonctionnement des systèmes aquatiques de la planète qu’ils ont<br />
<strong>été</strong> désignés « site Ramsar » en vertu de la Convention relative<br />
aux zones humides d’importance internationale, un honneur<br />
accordé à moins de 2 500 milieux humides à l’échelle mondiale.<br />
Bien que ce marais, situé à courte distance en voiture à l’ouest<br />
de Barrie, soit devenu un lieu très populaire, il est bien plus<br />
qu’un simple joyau de nature sauvage. Maintenant qu’il a retrouvé<br />
son statut de marais, il agit à la manière de gigantesques reins et<br />
d’éponge naturelle pour la région.<br />
Il filtre en effet les sédiments et contaminants, tels que les<br />
métaux lourds et les engrais agricoles, des eaux qui le traversent.<br />
Il emmagasine aussi l’eau, réduisant au moins de moitié les<br />
pointes de crues pendant la saison des inondations, explique<br />
Brittany Hope, une biologiste de la conservation à <strong>CNC</strong> qui adore<br />
canoter à travers la forêt marécageuse de Minesing lorsque le<br />
niveau de l’eau est élevé. Elle ajoute qu’essentiellement, le marais<br />
est assez vaste pour diffuser l’eau et ralentir son débit.<br />
Selon M. Hevenor, les communautés situées en aval de Minesing,<br />
y compris Wasaga Beach, où il habite, sont ainsi protégées<br />
contre les inondations catastrophiques, aujourd’hui et pour les<br />
années à venir. « <strong>CNC</strong> en assure l’intendance pour la prochaine<br />
génération », dit-il en avançant dans le marais avec ses bottes<br />
en caoutchouc.<br />
Suite, p. 10 >><br />
conservationdelanature.ca<br />
ÉTÉ <strong>2021</strong> 9
Des solutions fondées sur<br />
la nature<br />
En 1962, lorsque <strong>CNC</strong> a <strong>été</strong> fondé, l’accent<br />
était mis sur la protection de l’habitat, le plus<br />
souvent dans le but de protéger des plantes<br />
et des animaux en voie de disparition. Aujourd’hui,<br />
le mandat s’est élargi.<br />
« Nous avons adopté une optique beaucoup<br />
plus large, dans laquelle nous abordons<br />
les liens et interrelations entre ces espèces<br />
et la santé des personnes et des communautés<br />
», explique Catherine Grenier, présidente<br />
et chef de la direction de l’organisme.<br />
C’est une approche appelée « solutions<br />
fondées sur la nature » (SFN), une nouvelle<br />
façon dont les conservationnistes du monde<br />
entier envisagent ce que la nature peut faire<br />
elle-même. L’idée est que la nature est une<br />
précieuse alliée pour résoudre certains des<br />
plus grands défis pour la planète, dont les<br />
changements climatiques. Certaines études<br />
montrent que, lorsqu’elles sont utilisées correctement,<br />
les SFN pourraient nous aider à<br />
éviter les dangers du réchauffement climatique<br />
en absorbant les gaz à base de carbone.<br />
Les autres avantages vont de l’atténuation<br />
des inondations à notre santé, à la sécurité<br />
alimentaire, en passant par la qualité de l’eau<br />
et plus encore. En fait, la conservation de la<br />
nature est possiblement l’un des outils les<br />
plus puissants pour atténuer les changements<br />
climatiques et la perte de biodiversité.<br />
« Nous commençons à comprendre comment<br />
le pouvoir de la nature peut nous aider<br />
dans la lutte contre les crises concomitantes<br />
de la perte de biodiversité et des changements<br />
climatiques », explique Mme Grenier.<br />
Des solutions novatrices commencent<br />
à émerger. Pensons, par exemple, au projet<br />
novateur sur le ranch Marsh de <strong>CNC</strong> dans le<br />
sud de l’Alberta, près du parc national des<br />
Lacs-Waterton. Auparavant, pour absorber<br />
les coûts de propri<strong>été</strong> de cette terre de près<br />
de 1 250 hectares (3 089 acres) et la maintenir<br />
en bon état, <strong>CNC</strong> aurait peut-être loué<br />
des droits de pâturage à des propriétaires de<br />
ranch. Aujourd’hui, on envisage le tout sous<br />
un autre angle.<br />
Serait-il possible qu’un contrat de location<br />
puisse être avantageux non seulement<br />
pour la propri<strong>été</strong> de <strong>CNC</strong>, mais aussi pour<br />
la personne qui détiendrait le bail? Plutôt<br />
que de payer, le locataire pourrait apporter<br />
des améliorations dans le respect de la<br />
conservation en échange de ses droits de<br />
location, et ce, sur le ranch Marsh ou sur<br />
sa propre propri<strong>été</strong>.<br />
L’idée repose sur la valeur de l’herbe en<br />
pâturage (« grassbanking »). Un projet<br />
pilote de cinq ans qui s’est terminé en 2019<br />
a <strong>été</strong> un succès, et les premiers baux de<br />
cinq ans commencent tout juste à être<br />
offerts aux plus offrants.<br />
« Ce type d’échange est excellent pour les<br />
activités d’intendance », affirme Leta Pezderic,<br />
gestionnaire d’aire naturelle à <strong>CNC</strong> pour la<br />
région des prairies du sud-est de l’Alberta.<br />
L’objectif est de soutenir économiquement<br />
les propriétaires de ranch en utilisant la nature,<br />
pour assurer la sécurité alimentaire ainsi<br />
que leur gagne-pain, tout en renforçant les<br />
prairies qui sont en voie de disparition. Des<br />
prairies plus saines mènent à une plus grande<br />
diversité de plantes et d’animaux indigènes.<br />
Et les plantes indigènes permettent aux prairies<br />
d’absorber encore plus de carbone, explique<br />
M me Pezderic.<br />
Les bienfaits pour la santé<br />
Tout près de là, en Saskatchewan, <strong>CNC</strong> invite<br />
la population à venir profiter des joies de la<br />
nature dans un nouveau site. La propri<strong>été</strong><br />
Asquith offre un sentier entretenu serpentant<br />
sur 6 kilomètres de paysages typiques des<br />
prairies, jalonné de panneaux d’interprétation<br />
(voir p. 6). Cette aire naturelle exploite le<br />
pouvoir de la nature pour en tirer des bienfaits<br />
pour la santé mentale et physique.<br />
« L’objectif est d’inciter les gens à profiter<br />
de la nature et, espérons-le, à développer un<br />
sentiment d’appréciation pour les bienfaits<br />
écologiques qu’offrent de tels endroits », explique<br />
Anja Sorensen, directrice du<br />
programme de <strong>CNC</strong> pour le sud-est et le<br />
centre de la Saskatchewan.<br />
La propri<strong>été</strong> Asquith comprend différents<br />
paysages typiques des prairies qui soutiennent<br />
une grande diversité d’espèces, dont plusieurs<br />
sont en péril. Elle couvre 543 hectares<br />
(1 342 acres) de prairies sauvages ou en partie<br />
cultivées, de milieux humides et de forêts.<br />
Mme Sorensen dit qu’elle s’émerveille d’y<br />
voir la danse des saisons, chacune apportant<br />
des délices différents. L’hiver, elle est fascinée<br />
par les traces de pattes de cerfs mulets autour<br />
des touffes de genévrier horizontal, un<br />
signe qui démontre l’importance de cette<br />
plante dans leur alimentation pendant la saison<br />
froide. À l’arrivée du printemps, elle se<br />
laisse bercer par les chœurs d’oiseaux chanteurs<br />
migrateurs, dont le goglu des prés, le<br />
pipit de Sprague et le merlebleu azuré.<br />
Anja Sorensen a hâte d’admirer le<br />
spectacle estival haut en couleur des fleurs<br />
sauvages des prairies, notamment les violets<br />
majestueux de la campanule à feuilles rondes<br />
et les rouges écarlates du lis rouge orangé.<br />
L’automne venu, elle compte bien aller admirer<br />
les couleurs des feuillages et suivre le passage<br />
des oiseaux qui retournent vers le sud.<br />
« Cette région est tout à fait unique en<br />
son genre, dit-elle. Chaque fois que je me<br />
trouve dans ce lieu magnifique, entourée des<br />
paysages et des sons apaisants de la nature,<br />
j’éprouve un sentiment de bien-être<br />
Sens horaire à partir de la gauche : Riverside-Albert<br />
(N.-B.); Pipit de Sprague; Parc<br />
national des Lacs-Waterton (Alb.)<br />
SENS HORAIRE À PARTIR DE LA GAUCHE : <strong>CNC</strong>; GLENN BARTLEY; <strong>CNC</strong>.<br />
10 ÉTÉ <strong>2021</strong> conservationdelanature.ca
DE HAUT EN BAS : GORDON MACPHERSON; CORY PROULX.<br />
général. » Les bienfaits sur la santé et le<br />
bien-être qu’offrent les aires naturelles sont<br />
en effet deux autres solutions puissantes<br />
fondées sur la nature.<br />
La nature en tant qu’alliée<br />
À Riverside-Albert, au Nouveau-Brunswick,<br />
un projet de <strong>CNC</strong> a répondu à une urgence<br />
concrète, puisqu’il visait à utiliser le pouvoir<br />
de la nature pour y protéger l’eau potable.<br />
Depuis plus d’un siècle, la forêt ancienne<br />
acadienne bordant le réservoir d’eau du village<br />
était entre des mains privées. Le bail allait<br />
prendre fin en 2019 et le propriétaire envisageait<br />
de vendre. Le maire Jim Campbell<br />
a commencé à discuter avec Denise Roy, représentante<br />
de la conservation à <strong>CNC</strong>, de la<br />
somme nécessaire pour son acquisition. La<br />
réponse : environ 350 000 $.<br />
<strong>CNC</strong> a donc mené une campagne de financement<br />
intensive auprès des 350 résidents et<br />
propriétaires d’entreprises des environs.<br />
Un champion de la campagne, Jim<br />
Campbell raconte qu’il a « écrit à tous les<br />
gens qu’il croyait susceptibles de pouvoir<br />
contribuer. » Même les 45 écoliers du village<br />
ont participé, faisant don de leur monnaie<br />
pour contribuer à l’effort.<br />
Selon M. Campbell, la réserve naturelle<br />
sert non seulement à protéger à perpétuité<br />
l’eau potable du village, mais elle offre aussi<br />
une escapade tranquille en plein air. La canopée<br />
y est si haute qu’il doit lever les yeux au<br />
ciel pour voir la cime des arbres. « C’est tout<br />
simplement fantastique », dit-il.<br />
Cette splendeur renforce notre perception<br />
de la nature en tant qu’alliée dans la quête<br />
pour protéger la planète, explique Catherine<br />
Grenier. Elle ajoute que le rythme des réussites<br />
de <strong>CNC</strong> s’est accéléré au cours des dernières<br />
années. « Les solutions trouvées dans<br />
la nature sont dorénavant plus en tête de<br />
liste dans notre façon de travailler. Nous<br />
pouvons ainsi avoir un impact encore plus<br />
grand pour les Canadiennes et Canadiens. »<br />
Dans les milieux humides de Minesing,<br />
M. Hevenor m’explique que des bénévoles<br />
aiment venir planter du carex (une plante<br />
herbacée) et des arbres indigènes pour restaurer<br />
le marais. Grâce à leurs longues racines,<br />
ces végétaux absorbent le carbone<br />
dans leurs tissus, faisant ainsi leur part pour<br />
atténuer la crise mondiale du carbone. D’ailleurs,<br />
plus ces systèmes naturels sont forts,<br />
mieux la planète se porte.<br />
Alors que nous nous préparons à partir,<br />
une famille avec deux enfants arrive pour<br />
profiter de la vue. M. Hevenor et moi les entendons<br />
s’émerveiller à distance.<br />
Les petits-enfants de Douglas Hevenor,<br />
âgés de deux, trois et cinq ans, habitent à<br />
Selon l’Union internationale<br />
pour la conservation de la<br />
nature (UICN), les solutions<br />
fondées sur la nature sont<br />
« des actions visant à protéger,<br />
gérer de manière durable et<br />
restaurer des écosystèmes<br />
naturels ou modifiés, pour<br />
relever directement les enjeux<br />
de soci<strong>été</strong> de manière efficace<br />
et adaptative tout en assurant<br />
le bien-être humain et des<br />
avantages pour la biodiversité. »<br />
Baie<br />
Georgienne<br />
Stayner<br />
County RD 92<br />
Wasaga Beach<br />
ON 26<br />
Milieux<br />
humides de<br />
Minesing<br />
Photo : Aire de conservation Darkwoods, C.-B.<br />
Carte : Milieux humides de Minesing, Ont.<br />
Toronto et n’ont pas encore visité le marais.<br />
Il a hâte au jour où la pandémie sera chose<br />
du passé et qu’il sera assez sécuritaire de les<br />
y emmener avec leurs parents. Il se voit déjà<br />
canoter avec eux dans le marais pour y observer<br />
des tortues, des grenouilles et pour y<br />
découvrir toutes les espèces d’arbres.<br />
Quand ses propres enfants étaient plus<br />
jeunes, ils jouaient avec eux à trouver des<br />
déchets dans la nature et à s’en débarrasser<br />
de manière sécuritaire. Il aimerait poursuivre<br />
cette tradition. Ce type d’intendance<br />
bénévole est d’un énorme soutien pour le<br />
personnel de <strong>CNC</strong>.<br />
Son plus grand rêve, toutefois, est que<br />
sous la supervision d’équipes de conservation,<br />
ces milieux humides continueront de<br />
prospérer. Ainsi, même les petits-enfants de<br />
ses petits-enfants pourront être enchantés<br />
par sa magie et profiter de tous les bienfaits<br />
que la nature y offre.1<br />
Hwy 400<br />
<br />
N<br />
Barrie<br />
Lac Simcoe<br />
Hwy 400<br />
ON 11<br />
LE POUVOIR DES<br />
COMPENSATIONS<br />
DE CARBONE<br />
Le projet forestier de séquestration<br />
de carbone Darkwoods<br />
(C.-B.) utilise la puissance du<br />
marché du carbone et le<br />
financement de la conservation<br />
pour faire progresser la conservation<br />
à grande échelle au Canada.<br />
Des crédits de carbone générés<br />
dans l’aire de conservation<br />
Darkwoods sont vendus sur le<br />
marché du carbone à participation<br />
volontaire aux entreprises,<br />
aux gouvernements et à d’autres<br />
organismes qui cherchent<br />
activement à réduire leur<br />
empreinte carbone. Les produits<br />
de la vente sont ensuite directement<br />
investis dans le travail de<br />
conservation à Darkwoods.<br />
Ce projet primé a <strong>été</strong> élaboré par<br />
une équipe d’experts de longue<br />
date de l’industrie du carbone et<br />
des changements climatiques.<br />
L’équipe a travaillé trois ans à<br />
l’élaboration d’un projet qui<br />
respecte les normes internationales<br />
les plus élevées à l’heure<br />
actuelle pour le marché du<br />
carbone à participation volontaire.<br />
Ainsi, les crédits de carbone<br />
générés par la forêt Darkwoods<br />
entraîneront des bienfaits<br />
considérables pour la planète.<br />
En 2011, le projet a reçu le<br />
Non-Profit Sector Land Award<br />
de la Real Estate Foundation<br />
of BC pour avoir fait preuve<br />
de leadership, d’innovation et<br />
de collaboration en matière<br />
d’utilisation et de conservation<br />
durables des terres en<br />
Colombie-Britannique.<br />
Pour en savoir plus :<br />
conservationdelanature.ca/sfnln<br />
conservationdelanature.ca<br />
ÉTÉ <strong>2021</strong> 11
PROFIL<br />
D’ESPÈCE<br />
Saumon<br />
atlantique<br />
Capable de vivre aussi bien en eau douce qu’en eau salée, ce poisson<br />
était autrefois présent dans tous les pays dont les cours d’eau se jettent<br />
dans l’océan Atlantique Nord et la mer Baltique.<br />
TKTKTKTKTKTKT NICK HAWKINS.<br />
12 ÉTÉ <strong>2021</strong> conservationdelanature.ca
APPARENCE<br />
Le saumon atlantique a<br />
généralement un dos de couleur olive<br />
à bronze, un ventre blanc et des flancs<br />
argentés marqués de petites taches rouges<br />
et noires. Lorsqu’il est prêt à se reproduire, il<br />
prend une teinte verdâtre ou rougeâtre et<br />
arbore quelques grandes taches. En<br />
général, cette espèce pèse moins de<br />
4,5 kg et peut atteindre une<br />
longueur de 70 centimètres.<br />
AIRE DE<br />
RÉPARTITION<br />
Le saumon atlantique était auparavant<br />
présent dans tous les pays dont les rivières<br />
se jettent dans l’océan Atlantique Nord et la<br />
mer Baltique. En Amérique du Nord, son aire de<br />
répartition s’étend du Maine (nord-est<br />
des États-Unis), à la baie d’Ungava (nord du<br />
Québec). L’espèce est aussi commune dans<br />
les cours d’eau de l’île de Terre-Neuve<br />
et du sud du Labrador.<br />
Plan de conservation des<br />
eaux douces<br />
Sur une période de 4 ans, des membres du<br />
personnel de Conservation de la nature Canada<br />
(<strong>CNC</strong>), avec la participation et l’appui de plus<br />
de 80 organisations, ont créé et mené un projet<br />
menant à l’élaboration d’un plan de conservation<br />
de l’eau douce pour le Nouveau-Brunswick,<br />
la Nouvelle-Écosse, l’Île-du-Prince-Édouard et le<br />
sud du Québec.<br />
Ce projet, premier du genre dans l’est du Canada,<br />
regroupe des informations sur la façon dont<br />
les cours d’eau de la région peuvent orienter les<br />
efforts de conservation et de restauration de ces<br />
habitats vulnérables et des espèces qui y vivent,<br />
y compris le saumon atlantique.<br />
Voici cinq outils qui guident les actions relatives à<br />
la conservation et à la restauration des eaux douces.<br />
1. Classement de cours d’eau<br />
Catégorisation de tous les ruisseaux et rivières<br />
de la région selon leur dimension, leur pente,<br />
leur température, leur alcalinité et l’influence<br />
des marées.<br />
2. Évaluation de la santé des bassins versants<br />
Évaluation faite en fonction de facteurs tels que<br />
l’utilisation des terres et la présence de routes.<br />
HABITAT<br />
Le saumon atlantique est<br />
généralement anadrome, c’est-à-dire<br />
qu’il peut vivre aussi bien en eau douce<br />
qu’en eau salée, bien que quelques populations<br />
soient confinées dans des lacs d’eau<br />
douce. Né dans des cours d’eau clairs et froids,<br />
le saumon atlantique migre vers l’océan<br />
pour se nourrir et atteindre sa maturité. Il<br />
revient par la suite en eau douce<br />
pour se reproduire.<br />
3. Zones fluviales actives<br />
Cartographie des caractéristiques, comme la<br />
présence de plaines inondables, pour définir<br />
l’ensemble de la zone influencée par les rivières<br />
et les ruisseaux.<br />
4. Connectivité aquatique<br />
Évaluation de l’impact des barrières aquatiques,<br />
comme des barrages, sur l’ensemble des<br />
bassins versants, et détermination de ceux<br />
à supprimer en priorité pour améliorer<br />
l’habitat des poissons migrateurs.<br />
MENACES<br />
5. Résilience de l’eau douce face aux<br />
changements climatiques<br />
Localisation des réseaux d’eau douce qui ont<br />
le plus de chances de prospérer malgré l’impact<br />
des changements climatiques.<br />
CORY TKTKTKTKTKTKT<br />
PROULX.<br />
AIDER<br />
Pour contribuer<br />
à protéger l’habitat<br />
d’espèces en péril, visitez<br />
conservationdelanature.ca<br />
Les changements climatiques et la<br />
présence de barrages comptent parmi<br />
les menaces qui pèsent sur cette espèce. Au<br />
Canada, certaines populations de saumons<br />
atlantiques sont en bonne santé, mais beaucoup<br />
connaissent un déclin. Par exemple, celles<br />
de la baie de Fundy (N.-B. et N.-É.), du Cap-Breton<br />
(N.-É.) et du sud de la Nouvelle-Écosse et<br />
de l’île d’Anticosti (Québec) ont <strong>été</strong><br />
désignées comme étant en voie de<br />
disparition au Canada.<br />
Ce projet a <strong>été</strong> rendu possible grâce à<br />
Environnement et Changement climatique<br />
Canada, la North Atlantic Landscape<br />
Conservation Cooperative, le Conseil de<br />
recherches en sciences humaines du Canada,<br />
la Fondation familiale Trottier, la Salamander<br />
Foundation, la soci<strong>été</strong> Sustainable Forestry<br />
Initiative et bien d’autres.<br />
Explorez le plan de conservation des eaux douces<br />
(en anglais) à natureconservancy.ca/blueprint<br />
conservationdelanature.ca<br />
ÉTÉ <strong>2021</strong> 13
<strong>CNC</strong><br />
À L’ŒUVRE<br />
1<br />
Protection d’habitats vitaux à Vidal Bay<br />
ÎLE MANITOULIN, ONTARIO<br />
Admirer la beauté<br />
1<br />
MERCI!<br />
Votre appui a permis la réalisation de<br />
ces projets. Pour en savoir plus :<br />
conservationdelanature.ca/nous-trouver<br />
Je me suis toujours senti très près de la nature.<br />
Je me souviens des rassemblements de familles<br />
quand j’étais jeune, comme des pique-niques dans<br />
des aires de conservation et des promenades dans<br />
les forêts des alentours, où j’étais émerveillé par<br />
l’abondance de la vie sauvage et par la beauté de<br />
la nature. Face à la crise actuelle du climat, il nous<br />
appartient d’être des intendants proactifs de notre<br />
environnement, qui est le fondement de toute<br />
vie sur Terre. C’est pourquoi je m’identifie avec<br />
enthousiasme aux objectifs et politiques de <strong>CNC</strong>,<br />
qui feront en sorte que mon don planifié favorisera<br />
la santé à long terme de l’environnement pour<br />
permettre aux prochaines générations d’en profiter.<br />
~ Greg Oneschuk,<br />
Membre du cercle La nature en héritage<br />
2<br />
3<br />
Située dans le lac Huron, l’île Manitoulin est la plus grande<br />
île en eau douce au monde, ce qui lui confère une importance<br />
internationale.<br />
Conservation de la nature Canada (<strong>CNC</strong>) dispose d’une chance<br />
exceptionnelle d’y protéger et de veiller sur 7 608 hectares<br />
(18 800 acres) à Vidal Bay. Ces habitats naturels fournissent des solutions<br />
fondées sur la nature qui sont essentielles, comme le stockage<br />
de carbone, la purification de l’air et le stockage des eaux de crue.<br />
Cette propri<strong>été</strong> est en effet un excellent exemple de l’échelle à laquelle<br />
le travail de conservation doit être mené pour lutter contre les<br />
changements climatiques et la perte de biodiversité. Ajouté aux terres<br />
adjacentes et à d’autres situées à proximité et déjà protégées par<br />
<strong>CNC</strong>, ce territoire devient un complexe d’aires protégées de près de<br />
250 kilomètres carrés (24 860 hectares ou 61 435 acres), soit le plus<br />
grand en son genre en Ontario, au sud du Bouclier canadien. Il permet<br />
de plus la conservation d’une impressionnante bande côtière de 86 kilomètres<br />
sur les Grands Lacs, soit plus du double de ce qui est actuellement<br />
protégé au parc national de la Péninsule-Bruce (Ontario).<br />
La propri<strong>été</strong> Vidal Bay Forests and Shoreline, sur le lac Huron,<br />
est constituée d’habitats côtiers non développés. On y trouve des<br />
falaises, des plages, des lacs, des milieux humides, des forêts et des<br />
alvars intacts. Les alvars de l’ouest de l’île Manitoulin sont les meilleurs<br />
exemples subsistant en Amérique du Nord de cet habitat rare<br />
à l’échelle mondiale composé de calcaire couvert d’un sol mince qui<br />
favorise la croissance de communautés végétales uniques.<br />
Vidal Bay, Île Manitoulin, Ontario.<br />
JAMIN HUDSON; MÉDAILLON : NEIL EVER OSBORNE.<br />
Backus Woods, Ontario.<br />
PARTAGEZ VOS HISTOIRES AVEC NOUS!<br />
magazine@conservationdelanature.ca<br />
14 ÉTÉ SPRING <strong>2021</strong> <strong>2021</strong><br />
conservationdelanature.ca
Rivière Ryan,<br />
Colombie-Britannique<br />
G. À D. <strong>CNC</strong>; ROBERT MCCAW; <strong>CNC</strong>.<br />
Couvrir le sol d’une bâche permet de lutter contre les espèces envahissantes. Ci-dessous : Bruant de Nelson.<br />
2<br />
Des machines à coudre à la rescousse<br />
ÎLE AUX GRUES, QUÉBEC<br />
Ce n’est pas tous les jours que le personnel en conservation a l’occasion d’utiliser des machines<br />
à coudre industrielles pour du travail d’intendance et de restauration sur une propri<strong>été</strong>. Pourtant,<br />
c’est exactement ce qu’une petite équipe d’employé(e)s et de bénévoles de <strong>CNC</strong> a fait en novembre<br />
dernier à l’île aux Grues, au Québec, pour lutter contre la propagation du phragmite envahissant.<br />
Pour empêcher la croissance de cette plante non indigène, qui peut atteindre 5 mètres de haut et<br />
qui laisse peu de place aux espèces indigènes, des membres du personnel ont fauché les zones de la<br />
propri<strong>été</strong> envahie par le phragmite. Ils ont ensuite recouvert le sol avec de grandes bâches noires et,<br />
pour les maintenir en place, utilisé 1 000 sacs de sable comme « presse-papiers » géants. Ces bâches<br />
empêchent la lumière du soleil et l’humidité de pénétrer dans le sol, ce qui finit par tuer les racines<br />
de la plante envahissante.<br />
Malgré les forts vents, les marées hautes et le froid, l’équipe a réussi à étendre les bâches sur près<br />
de 2 hectares (5 acres) de la propri<strong>été</strong>. Ce printemps, le personnel est retourné sur les lieux pour effectuer<br />
un suivi des résultats de leurs efforts. Il a <strong>été</strong> constaté que même si quelques plantes avaient<br />
réussi à pousser à travers les coutures des bâches, la situation semblait maîtrisée.<br />
3<br />
Petite, mais essentielle<br />
MAXIMEVILLE, Î.-P.-É.<br />
Agrandir une réserve naturelle de seulement 10 hectares (24 acres)<br />
peut avoir l’air d’une goutte dans l’océan. Cependant, quand on sait<br />
que cette parcelle de terre comprend des marais salés intacts,<br />
chaque hectare compte.<br />
Les marais salés jouent en effet un rôle essentiel en protégeant<br />
les communautés côtières contre l’élévation du niveau de la mer<br />
et les tempêtes qui se font plus fréquentes. Les protéger est un<br />
important moyen pour s’adapter aux changements climatiques et<br />
réduire l’érosion côtière, un problème de plus en plus préoccupant pour la population de l’île.<br />
La réserve naturelle Haldimand est l’habitat vital de nombreuses espèces d’oiseaux. En effet,<br />
la sterne pierregarin, le pygargue à tête blanche, le grand héron, le jaseur d’Amérique, le chevalier<br />
semipalmé et même le bruant de Nelson, une espèce rare, peuvent tous être observés ou entendus<br />
dans ses vasières et milieux humides.<br />
Puisque seulement 1 % de la masse terrestre de l’Î.-P.-É. est constituée de marais salés, ces écosystèmes<br />
sont d’une importance capitale pour la conservation, aussi bien pour la faune et la flore que pour<br />
les communautés locales.<br />
Avec ce plus récent ajout à sa réserve naturelle, <strong>CNC</strong> conserve un total de 89 hectares (220 acres)<br />
autour de la rivière Haldimand.1<br />
Pleins feux sur nos<br />
partenaires<br />
Conservation de la nature<br />
Canada a récemment compl<strong>été</strong><br />
la deuxième année du<br />
Programme de conservation du<br />
patrimoine naturel (PCPN).<br />
Les projets financés par ce<br />
programme procurent un large<br />
éventail d’avantages importants<br />
aux communautés canadiennes<br />
ainsi qu’aux écosystèmes dont<br />
elles dépendent.<br />
À Halifax, en Nouvelle-Écosse,<br />
<strong>CNC</strong> a démontré toute la<br />
puissance du PCPN en se<br />
joignant aux gouvernements<br />
locaux et à des donatrices et<br />
donateurs pour créer le parc<br />
sauvage Shaw, où tous peuvent<br />
profiter de la nature et pratiquer<br />
des activités récréatives.<br />
Le PCPN a également aidé <strong>CNC</strong><br />
à protéger l’habitat de prairie<br />
indigène qui borde le lac Buffalo<br />
Pound, en Saskatchewan. Ces<br />
terres sont particulièrement<br />
importantes, car elles filtrent<br />
l’eau qui se déverse dans le lac,<br />
lequel approvisionne 25 % de<br />
la population de la province en<br />
eau potable.<br />
En Colombie-Britannique, le<br />
PCPN a aidé le travail de <strong>CNC</strong><br />
dans la magnifique vallée de<br />
Pemberton, en finançant la<br />
création de l’aire de conservation<br />
de la rivière Ryan, un habitat<br />
important pour les grizzlys<br />
(menacés à l’échelle provinciale)<br />
qui traversent ce territoire.<br />
Les terres protégées grâce au<br />
PCPN offrent aux communautés<br />
canadiennes et aux écosystèmes<br />
la chance de prospérer pour de<br />
nombreuses années à venir.<br />
conservationdelanature.ca
CÉLÉBRONS<br />
24 ANNÉES!<br />
La conservation<br />
en héritage<br />
Cet <strong>été</strong>, John Lounds, ex-président et chef de la direction,<br />
prend officiellement sa retraite de <strong>CNC</strong>. Voici quelques-unes<br />
des plus importantes réalisations de l’organisme depuis<br />
qu’il s’y est joint en 1997. Merci, John, pour ta vision et ton<br />
leadership qui nous ont menés à ces importantes réussites<br />
et à accomplir tant d’autres choses!<br />
Old Man on His Back,<br />
Saskatchewan<br />
Johnson’s Mills,<br />
Nouveau-Brunswick<br />
Nous avons diversifié notre travail de conservation<br />
grâce à de nouveaux projets, comme notre<br />
premier centre voué à l’éducation et à l’écotourisme<br />
à Johnson’s Mills. Situé à l’une des plus<br />
importantes haltes pour les bécasseaux semipalmés<br />
en Amérique du Nord, le centre permet à<br />
la population d’admirer un spectacle migratoire<br />
annuel grandiose alors que la réserve d’oiseaux de<br />
rivage assure la protection de cet habitat naturel.<br />
2003<br />
2000<br />
En 2003, <strong>CNC</strong> a réintroduit 50 bisons des prairies sur les<br />
5 300 hectares (13 000 acres) de prairies d’herbes mixtes<br />
de l’aire de conservation des prairies patrimoniales Old<br />
Man on His Back.<br />
2000<br />
Depuis 1989, notre fondation familiale œuvre en<br />
étroite collaboration avec <strong>CNC</strong> sur des projets de<br />
conservation des terres partout au pays. Sous la direction<br />
de John, <strong>CNC</strong> est devenu l’un des organismes de<br />
conservation de la nature les plus efficaces et prospères<br />
au monde. John et son équipe sont de véritables<br />
héros canadiens de la conservation. Félicitations, John,<br />
et mille fois merci!<br />
Garfield Mitchell, directeur | Emma Adamo, présidente<br />
Fondation de la famille Weston<br />
2004<br />
Waterton,<br />
Alberta<br />
Nous avons<br />
annoncé un<br />
important projet<br />
de conservation<br />
privée, en<br />
partenariat avec<br />
des propriétaires<br />
de ranchs locaux,<br />
la Fondation de la<br />
famille Weston et<br />
la famille Poole :<br />
le projet Waterton<br />
Park Front, d’une<br />
superficie de<br />
12 950 hectares<br />
(32 000 acres).<br />
G. À D. : ROBERT MCCAW; MIKE FORD; <strong>CNC</strong>; JASON BANTLE.<br />
16 ÉTÉ <strong>2021</strong> conservationdelanature.ca
Je suis convaincu de n’avoir jamais rencontré quelqu’un<br />
de plus engagé ni de plus capable et déterminé à relever<br />
des défis que l’est John. Je suis de l’école du leadership<br />
de qualité, et ce fut tout simplement fantastique de le<br />
voir mettre ces compétences en pratique. Ce fut un honneur<br />
et un privilège de travailler pour lui et avec lui.<br />
John Risley<br />
Ex-président de campagne<br />
J’ai collaboré étroitement avec John à la campagne pancanadienne<br />
Une force pour la nature, qui a permis de recueillir plus de<br />
500 millions de dollars. Ensemble, nous avons parcouru le pays<br />
d’un bout à l’autre pour mieux comprendre l’importance de<br />
protéger la nature au Canada. John est vraiment Une force pour la<br />
nature, et nous en sommes tous reconnaissants.<br />
2007 Programme de conservation<br />
des zones naturelles<br />
Nous avons annoncé un nouveau partenariat publicprivé,<br />
le Programme de conservation des zones<br />
naturelles (PCZN). Le gouvernement du Canada a<br />
réservé 225 millions de dollars pour la protection des<br />
aires naturelles, dont 185 millions ont <strong>été</strong> directement<br />
investis dans le travail de <strong>CNC</strong>. En 2018, le PCZN est<br />
devenu le Programme de conservation du patrimoine naturel.<br />
J’ai eu le privilège de travailler avec John dans le domaine de la conservation pendant<br />
environ 25 ans. Pendant toutes ces années, j’ai <strong>été</strong> témoin de sa passion pour la sauvegarde<br />
de lieux écologiquement importants et de son doigté quand venait le temps<br />
d’obtenir des fonds auprès de particuliers, de soci<strong>été</strong>s, de fondations et de gouvernements.<br />
John est l’ambassadeur par excellence de la conservation de la nature au Canada.<br />
G. À D. : <strong>CNC</strong>; STEVE OGLE; JILL COOPER/ALAMY STOCK PHOTO; MIKE FORD.<br />
Paul Desmarais Jr<br />
Ex-coprésident de campagne,<br />
2005<br />
Co-président du conseil de Power Corporation du Canada<br />
Bill Caulfeild-Browne<br />
Ex-président du Conseil d’administration de <strong>CNC</strong><br />
Collaborer avec John et <strong>CNC</strong> aux efforts de conservation des<br />
forêts pendant près d’une décennie a <strong>été</strong> l’un des grands plaisirs<br />
de mon temps passé au sein de Groupe Banque TD. John a un<br />
grand talent pour comprendre les besoins de ses partenaires<br />
et conclure des accords gagnant-gagnant. Il a développé<br />
une incroyable culture de collaboration et de camaraderie, et ce,<br />
en maintenant toujours une grande rigueur scientifique.<br />
Karen Clarke-Whistler<br />
Ex-chef de l’environnement, Groupe Banque TD (2008-2018)<br />
Je n’oublierai jamais cette journée en 2007 où John Risley<br />
a suggéré que <strong>CNC</strong> se fixe un objectif ambitieux avec une<br />
campagne de financement de 500 millions de dollars. John<br />
Lounds a ri en se prenant la tête à deux mains. La campagne<br />
Une force pour la nature a réussi à amasser beaucoup plus de<br />
fonds que les 500 millions prévus, et ce, avant d’être surpassée<br />
par la non moins ambitieuse campagne Laissez votre signature de<br />
750 millions de dollars. John a toujours <strong>été</strong> prêt à relever un défi<br />
avec le sourire et en faisant preuve d’une grande humilité.<br />
Laurie Thomson<br />
Ex-présidente du Conseil d’administration de <strong>CNC</strong><br />
Plus de<br />
800 000<br />
hectares<br />
(2 millions<br />
d’acres)<br />
conservés<br />
2008<br />
Darkwoods,<br />
Colombie-Britannique<br />
Nous avons annoncé le plus important projet privé de<br />
conservation de l’histoire du Canada : la spectaculaire<br />
aire de conservation Darkwoods. Cette propri<strong>été</strong> de<br />
55 000 hectares (136 000 acres) abrite une abondance<br />
d’espèces sauvages, dont le grizzly et le carcajou. L’eau<br />
cristalline de ses lacs alpins alimente 17 bassins versants<br />
distincts. Ses forêts, dont la biodiversité rivalise avec<br />
celle des autres forêts de la province, y prospèrent.<br />
natureconservancy.ca<br />
SUMMER <strong>2021</strong> 17
CÉLÉBRONS<br />
24 ANNÉES!<br />
Projet forestier<br />
de séquestration<br />
de carbone<br />
Nous avons annoncé le plus vaste<br />
projet forestier de séquestration<br />
de carbone d’Amérique du Nord.<br />
Élaboré selon une procédure<br />
rigoureuse impliquant de nombreux<br />
conseillers, et dans le respect<br />
des normes internationales,<br />
il permet aux arbres de sauver la<br />
forêt. Les revenus amassés sont<br />
en effet réinvestis dans l’intendance<br />
de Darkwoods (C.-B.) et<br />
d’autres projets de conservation.<br />
2011<br />
<strong>CNC</strong> fête<br />
50 ans de<br />
succès en<br />
conservation<br />
de la nature<br />
avec ses<br />
partenaires et<br />
les personnes<br />
qui l’appuient<br />
2012<br />
Moose Sex Project,<br />
Nouvelle-Écosse<br />
Nous avons lancé le Moose Sex Project<br />
(projet « Pour l’amour des orignaux »), qui<br />
vise à protéger des habitats sur l’isthme de<br />
Chignectou, une bande étroite de terres qui<br />
relie la province au reste du Canada. Ce projet<br />
permet aux orignaux du Nouveau-Brunswick,<br />
où ils sont communs, d’aller s’accoupler<br />
en Nouvelle-Écosse, où ils sont en voie de<br />
disparition. Comme les animaux traversent les<br />
frontières et que nous sommes tous interreliés,<br />
<strong>CNC</strong> s’est engagé à assurer la viabilité à<br />
long terme des populations fauniques non<br />
seulement au Nouveau-Brunswick et en<br />
Nouvelle-Écosse, mais aussi partout dans l’est<br />
du pays et aux États-Unis.<br />
2014 Waldron,<br />
Alberta<br />
Vallée de la<br />
rivière Flathead,<br />
Colombie-<br />
Britannique<br />
<strong>CNC</strong> et l’organisme américain The<br />
Nature Conservancy ont annoncé<br />
un engagement de financement<br />
de plusieurs millions de dollars<br />
visant à éliminer les principales<br />
menaces pesant contre la vallée<br />
de la rivière Flathead, une région<br />
sauvage spectaculaire qui<br />
chevauche la frontière canadoaméricaine.<br />
La propri<strong>été</strong> Flathead<br />
abrite 70 espèces de mammifères<br />
(16 carnivores), 270 espèces<br />
d’oiseaux, 25 espèces de<br />
poissons et 1 200 espèces<br />
de plantes vasculaires.<br />
2010<br />
De nombreux<br />
partenaires se sont<br />
rassemblés pour<br />
conserver un trésor<br />
provincial pour les<br />
générations futures<br />
et contribuer à la protection<br />
du patrimoine<br />
de l’élevage en ranch.<br />
La propri<strong>été</strong> Waldron<br />
demeurera un habitat<br />
de prédilection<br />
pour de nombreuses<br />
espèces ainsi<br />
qu’un paysage<br />
emblématique.<br />
2011<br />
John Lounds a créé des milliers de legs<br />
environnementaux permanents que chériront<br />
des générations de Canadiennes et de<br />
Canadiens. Je sais pertinemment bien, par<br />
mon expérience de premier ministre, que<br />
la vision déterminée de John a permis au<br />
Manitoba de profiter d’un programme de<br />
financement tripartite pour préserver de<br />
nombreuses zones uniques, y compris une<br />
partie importante des collines Pembina.<br />
Je sais que John a joué un rôle de premier<br />
plan dans les efforts de conservation d’un<br />
segment transfrontalier de la rivière Flathead<br />
au nom du premier ministre Harper et du<br />
président Obama.<br />
Gary Doer<br />
Ex-premier ministre du Manitoba et<br />
ex-ambassadeur du Canada aux États-Unis<br />
John Lounds est un<br />
visionnaire qui a contribué<br />
de façon remarquable à la<br />
conservation de la nature<br />
au Canada. Au Québec,<br />
son leadership dans la<br />
protection de la propri<strong>été</strong><br />
Kenauk, d’une superficie<br />
de 25 000 hectares<br />
(61 776 acres), a marqué<br />
un tournant dans nos<br />
aspirations : la possibilité<br />
de continuer à travailler<br />
sur des projets audacieux<br />
et novateurs et de les<br />
réaliser. Avant tout, John<br />
est un humaniste, un<br />
leader inspirant, une force<br />
tranquille et déterminée<br />
pour la nature.<br />
Nathalie Pratte,<br />
Ex-présidente du Conseil<br />
d’administration de <strong>CNC</strong><br />
2014<br />
Kenauk,<br />
Québec<br />
<strong>CNC</strong> et Kenauk<br />
Nature ont<br />
annoncé un<br />
partenariat pour<br />
la conservation<br />
de la vaste propri<strong>été</strong><br />
Kenauk de<br />
26 000 hectares<br />
(64 250 acres).<br />
La propri<strong>été</strong><br />
appartenait autrefois<br />
au célèbre<br />
Louis-Joseph<br />
Papineau.<br />
G. À D. : <strong>CNC</strong>; TKTKTKTKTKTKT<br />
MARK RAYCROFT; KYLE MARQUARDT; KENAUK NATURE.<br />
18 ÉTÉ <strong>2021</strong><br />
natureconservancy.ca
Programme de conservation du<br />
patrimoine naturel (PCPN)<br />
<strong>CNC</strong> et ses partenaires ont applaudi la création d’un nouveau<br />
programme de financement de 100 millions de dollars du gouvernement<br />
fédéral pour protéger d’importants habitats d’espèces<br />
en péril. Le PCPN bonifie les dons provenant du secteur privé pour<br />
établir et soutenir des aires protégées privées dans des milieux<br />
écologiquement sensibles, des forêts aux prairies en voie de disparition,<br />
en passant par les milieux humides et les régions côtières.<br />
2019<br />
Tallurutiup<br />
Imanga,<br />
Nunavut<br />
En juin 2016, de<br />
concert avec Shell<br />
Canada, <strong>CNC</strong> a<br />
remis des permis<br />
d’exploration<br />
pétrolière et<br />
gazière, au large<br />
de l’île de Baffin,<br />
au gouvernement<br />
du Canada. Cela a<br />
mené à l’agrandissement<br />
du projet<br />
d’aire marine nationale<br />
de conservation<br />
Tallurutiup<br />
Imanga, la plus<br />
grande du genre<br />
au monde.<br />
2016 Birch River, Alberta<br />
<strong>CNC</strong> a protégé 3 300 kilomètres carrés de forêt<br />
2018<br />
boréale dans le nord-est de la province. En additionnant<br />
cette superficie à celle des propri<strong>été</strong>s voisines déjà<br />
conservées, la région compte désormais 6,7 millions<br />
d’hectares (16,5 millions d’acres) et forme la plus grande<br />
2015<br />
forêt boréale protégée contiguë au monde.<br />
G. À D. : LOUISE TKTKTKTKTKTKT MURRAY/ALAMY STOCK PHOTO; <strong>CNC</strong>; PAT MORROW; BRIANNA ROYE.<br />
Ranch King,<br />
Alberta<br />
<strong>CNC</strong> a collaboré avec la<br />
Waldron Grazing Co-operative<br />
pour inclure l’historique<br />
ranch King dans le plus important<br />
accord de conservation<br />
de l’histoire du Canada.<br />
L’accord de conservation sur<br />
cette importante portion exploitée<br />
de prairies indigènes<br />
la prémunit contre le développement<br />
dans la région.<br />
natureconservancy.ca<br />
2016<br />
2017<br />
Destinations Nature<br />
Lancé en juillet 2017, ce programme a invité la population<br />
à explorer une vingtaine de propri<strong>été</strong>s de <strong>CNC</strong><br />
situées d’un océan à l’autre. Chacune d’elles a <strong>été</strong> spécialement<br />
choisie pour offrir au public la chance de vivre<br />
le meilleur de la nature canadienne, sélection à laquelle<br />
s’ajouteront d’autres propri<strong>été</strong>s dans les années à venir.<br />
Les Canadiennes et Canadiens des générations à venir sont les héritiers de<br />
la vision et de l’engagement de John. Sous sa direction, <strong>CNC</strong> a entretenu<br />
un partenariat durable avec le gouvernement du Canada, ce qui a permis la<br />
conservation de centaines de milliers d’hectares de terres et d’eaux au pays.<br />
L’honorable Jonathan Wilkinson<br />
Ministre de l’Environnement et du Changement climatique<br />
Qat’muk<br />
<strong>CNC</strong> s’est joint à la Nation Ktunaxa, aux gouvernements<br />
de la Colombie-Britannique et du Canada,<br />
à des alliés communautaires et à des partenaires<br />
financiers de Cranbrook pour célébrer la fin tant<br />
attendue des droits de développement dans la<br />
vallée Jumbo, située dans les montagnes centrales<br />
de la chaîne Purcell.<br />
Fonds John Lounds<br />
2020<br />
En l’honneur de John Lounds, <strong>CNC</strong> lance le Fonds John Lounds<br />
pour les futurs leaders de la conservation. Ce fonds servira à soutenir<br />
la plus importante priorité dans notre quête pour la protection des précieux<br />
milieux naturels au Canada et dans le monde selon John, c’est-à-dire les<br />
leaders de la conservation de demain. Pour faire une contribution, visitez<br />
conservationdelanature.ca/fondsjohnlounds ou communiquer avec<br />
Marcella Zanella, directrice principale, Dons majeurs et dons planifiés<br />
marcella.zanella@natureconservancy.ca | Tél. : 1 877 231-3552, SUMMER poste 2276 <strong>2021</strong> 19
UNE FORCE POUR<br />
LA NATURE<br />
Le sentier<br />
du bonheur<br />
John Zelenski a fait de l’étude du bonheur sa profession. Aux côtés de son équipe<br />
de recherche, il tente d’éclaircir la façon dont notre rapport avec la nature<br />
est lié au bonheur et aux comportements respectueux de l’environnement.<br />
JESSICA DEEKS.<br />
20 ÉTÉ <strong>2021</strong> conservationdelanature.ca
«<br />
crois que beaucoup de gens reconnaissent<br />
à quel point la nature est merveilleuse<br />
», affirme John Zelenski, professeur<br />
de psychologie et directeur du Happiness Laboratory<br />
de l’Université Carleton, à Ottawa. « C’est bien<br />
que des sciences sociales fournissent des statistiques<br />
qui révèlent que les personnes étroitement connectées<br />
à la nature ont tendance à être plus heureuses. »<br />
JESSICA DEEKS.<br />
J<br />
e<br />
Les recherches du professeur Zelenski ont démontré que de vivre<br />
près d’espaces verts ou près de l’eau rend les gens plus heureux. Ils<br />
ont une plus grande satisfaction vis-à-vis du lieu qu’ils habitent et ils<br />
sont même en meilleure santé.<br />
Le rapport à la nature (nature relatedness), qui définit le degré<br />
de proximité d’une personne avec le monde naturel, influence son<br />
attitude envers l’environnement ainsi que ses comportements futurs.<br />
Par exemple, si une personne se sent très près de la nature, elle<br />
sera plus susceptible de faire un don à un organisme à vocation environnementale<br />
ou de faire des choix aux retombées plus durables.<br />
Des recherches quantitatives, comme celles du professeur Zelenski,<br />
permettent ainsi aux décideurs politiques d’attribuer plus facilement<br />
des ressources à la protection de la nature.<br />
« Nous avons mené une étude auprès d’enfants de la 4 e à la 6 e année<br />
du primaire : nous les avons emmenés en excursion, lors de deux<br />
journées différentes. Nous avons découvert que les enfants qui ont<br />
passé la journée à faire l’école en forêt (au lieu de visiter un musée de<br />
l’aviation) ressentaient un lien avec la nature qui semblait se traduire<br />
par une empathie envers le monde naturel et les animaux, un désir de<br />
protéger davantage la nature et des comportements plus axés sur la<br />
coopération et la sociabilité. »<br />
Lorsqu’on lui demande si ces constats s’appliquent aussi à sa vie,<br />
John Zelenski évoque son enfance dans le Wisconsin (É.-U.), où il vivait<br />
tout près d’une rivière et où il a eu la liberté d’explorer la nature<br />
dès son plus jeune âge. « Ma famille avait l’habitude d’aller en vacances<br />
dans le nord du Wisconsin. Je passais des heures au bout du quai,<br />
penché au-dessus de l’eau, à tenter de faire sortir les écrevisses de<br />
sous leurs roches pour pouvoir mieux les observer », dit-il en riant.<br />
Depuis son enfance qu’il portait un intérêt pour l’ornithologie. « Puis,<br />
il y a environ 10 ans, quand j’ai commencé à penser que j’allais devenir<br />
vieux et ennuyant, l’ornithologie m’est apparue comme un bon<br />
passe-temps », explique-t-il. « La première étape a <strong>été</strong> de suspendre<br />
une mangeoire. J’ai commencé par apprendre à identifier les mésanges,<br />
puis les cardinaux, les sittelles… C’est un exemple qui illustre bien<br />
comment on peut améliorer notre rapport à la nature en commençant<br />
par de petits gestes », confie-t-il.<br />
« Je ne sais pas si ça s’applique à tout le monde, mais lorsqu’on<br />
commence à goûter aux merveilles [de la nature], on apprend de nouvelles<br />
choses, puis l’envie d’en savoir encore plus nous prend », partage<br />
John Zelenski. Le conseil qu’il offre à quiconque souhaite se rapprocher<br />
de la nature est d’observer avant tout la nature qui l’entoure,<br />
que ce soit dans un parc, un jardin ou le long des trottoirs. Accorder<br />
une attention méditative à la nature environnante peut étonnamment<br />
entraîner des résultats immédiats. « Il s’agit parfois simplement de<br />
voir, d’entendre ou même de sentir la nature et de se dire : quelle merveille!<br />
», ajoute-t-il.<br />
Vers la fin de 2020, Ipsos a mené un sondage<br />
pour Conservation de la nature Canada<br />
qui a révélé que 94 % des gens mentionnent<br />
la nature comme moyen de les soulager du<br />
stress et de l’anxi<strong>été</strong> causés par la pandémie.<br />
Plus de 85 % des personnes sondées ont affirmé<br />
que l’accès à la nature avait <strong>été</strong> crucial au<br />
maintien de leur santé mentale. Les perspectives<br />
offertes par les recherches du professeur<br />
Zelenski pourraient aider à comprendre pourquoi<br />
les gens se sentent ainsi.<br />
Mais est-ce que la nature est un « sentier<br />
du bonheur » qui mène à la durabilité? Voilà<br />
une question à laquelle John Zelenski et son<br />
équipe souhaitent répondre. Ils ont établi<br />
un partenariat avec un organisme à but non<br />
lucratif pour réaliser un nouveau projet. Les<br />
personnes qui y participent doivent analyser<br />
l’eau de plans aquatiques environnants, entre<br />
autres la visibilité, la température et le pH de<br />
l’eau, puis téléverser leurs observations sur<br />
une plateforme en ligne. L’objectif est d’encourager<br />
les gens à s’aventurer dans la nature<br />
et de générer chez eux un sentiment de<br />
contribution à la science citoyenne, pour voir<br />
s’ils se sentent ainsi plus proches de la nature,<br />
plus heureux et plus motivés à en faire<br />
plus pour la nature. Le professeur Zelenski<br />
affirme qu’il est encore trop tôt pour se prononcer,<br />
mais les résultats de l’étude pourraient<br />
montrer que le cycle peut s’amorcer<br />
en aidant la nature.<br />
« Nous voulons voir si le fait de demander<br />
aux gens de poser un bon geste pour la nature<br />
les aide en retour à être heureux. Tout<br />
comme le fait d’aider les autres provoque<br />
généralement des sentiments de bonheur et<br />
d’accomplissement, le fait d’aider la nature<br />
pourrait décupler le bonheur des gens et<br />
générer chez eux des attitudes positives envers<br />
le monde naturel. »1<br />
conservationdelanature.ca<br />
John Zelenski dans un<br />
lieu qui le rend heureux.<br />
ÉTÉ <strong>2021</strong> 21
GRANDEUR<br />
NATURE<br />
De la belle visite<br />
Par Matthew Gasner, stagiaire en conservation à <strong>CNC</strong> – Région du Manitoba<br />
Quelque part au-dessus de ma tête, j’ai entendu<br />
des « tchit-tchit... tchit-tchit-tchit ». « Regardez,<br />
des becs-croisés bifasciés! », me suis-je exclamé.<br />
Les membres de ma famille, habitués de m’entendre nommer<br />
les oiseaux que j’aperçois, ont poursuivi leur chemin<br />
sans mot dire. « C’est une espèce vraiment particulière,<br />
vous savez? », ai-je insisté pour attirer leur attention. En<br />
voyant les petites silhouettes ailées disparaître dans la<br />
cime d’un pin, j’ai réalisé que je venais de rater ma chance<br />
d’impressionner ma famille avec un autre oiseau « cool ».<br />
Il est plutôt rare d’apercevoir ces passereaux<br />
nomades dans des quartiers résidentiels du Canada, car<br />
ils se reproduisent généralement dans les forêts de<br />
conifères. Leur présence peut toutefois être sporadique,<br />
puisqu’ils suivent le mûrissement des cônes (ou<br />
cocottes). Les becs-croisés se nourrissent en effet des<br />
graines trouvées à l’intérieur des cônes, et comme leur<br />
quantité varie d’une année à l’autre, ils semblent<br />
constamment en déplacement. Cette année, cependant,<br />
j’avais bon espoir, car le nombre de cônes observés par<br />
les biologistes dans l’est du Canada laissait croire que<br />
plusieurs espèces de passereaux allaient migrer en grand<br />
nombre vers le centre et l’ouest du pays.<br />
Pendant environ une semaine, j’ai pu écouter leur<br />
chant dans notre quartier, mais je n’ai pu les voir voler<br />
que brièvement. Un matin, ma chance a finalement<br />
tourné quand mon épouse m’a appelé au salon :<br />
« Regarde ces oiseaux; ils ont l’air différents des<br />
autres. » C‘était bien des becs-croisés bifasciés! Deux<br />
femelles s’étaient posées à deux mètres de la fenêtre<br />
principale de notre maison, leur plumage jaune et<br />
orange se mélangeant aux zébrures sur leur tête, leur<br />
dos et leur poitrine. Tout comme le mâle rouge vif qui<br />
les accompagnait, leurs ailes étaient noires avec des<br />
taches blanches.<br />
Pendant plusieurs minutes, nous avons observé avec<br />
bonheur ces bêtes étonnamment petites ouvrir leur bec<br />
(auquel elles doivent leur nom) pour décortiquer les<br />
cônes, geste qu’elles ont rép<strong>été</strong> à intervalles de quelques<br />
secondes pour ingérer le plus vite possible leurs milliers<br />
de graines quotidiennes.<br />
Un jour, la chance nous a souri encore plus quand<br />
ils sont revenus se percher sur la même petite épinette<br />
pendant que mes filles et moi jouions dehors; ils pépiaient<br />
sans se soucier de nous, même si nous étions<br />
tout près. Nous avons facilement pu observer leur mandibule<br />
inférieure courbée vers la droite sous leur mandibule<br />
supérieure. Nous étions assez proches pour entendre<br />
les cônes craquer. J’ai souri, car pour une rare<br />
fois, je n’ai pas eu besoin d’attirer l’attention de mes<br />
enfants sur ce qui se passait à côté de nous.<br />
La volée de becs-croisés bifasciés est restée dans<br />
notre quartier presque tout l’hiver. Même si la pandémie<br />
nous avait forcés à limiter nos déplacements, leur<br />
chant qui nous accompagnait pendant nos promenades<br />
quotidiennes nous donnait le sentiment d’être liés aux<br />
lieux qu’ils avaient visités ainsi qu’à leurs prochaines<br />
destinations.1<br />
LISA VANIN.<br />
22 ÉTÉ <strong>2021</strong> conservationdelanature.ca
METTEZ VOTRE<br />
PASSION AU<br />
CŒUR DE<br />
VOTRE<br />
HÉRITAGE<br />
Votre passion pour les espaces naturels qui nous entourent est au<br />
cœur de votre vie. Et maintenant, vous pouvez en faire votre héritage.<br />
Un don testamentaire à Conservation de la nature Canada, quel que soit<br />
le montant, vous permet de contribuer à la protection de nos habitats<br />
les plus vulnérables et de la faune qu’ils abritent. Pour aujourd’hui,<br />
pour demain, et pour les générations à venir.<br />
Commandez votre livret d’information sur<br />
les dons planifiés dès aujourd’hui.<br />
Communiquez avec Marcella au 1 877 231-3552,<br />
poste 2276 ou visitez natureenheritage.ca.
VOTRE<br />
IMPACT<br />
Qat'muk, Colombie-Britannique.<br />
Votre appui permet de<br />
réaliser de grandes choses<br />
Voici quelques faits saillants des derniers mois<br />
PAT MORROW.<br />
30<br />
ans<br />
Plus de 1 200<br />
participations<br />
7 608<br />
hectares<br />
20<br />
ans<br />
En Colombie-Britannique,<br />
après 30 ans d’efforts<br />
menés par des communautés<br />
locales, avec l’appui<br />
de <strong>CNC</strong>, les Ktunaxas ont<br />
concrétisé leur vision d’une<br />
aire sacrée protégée<br />
nommée Qat'muk.<br />
Plus de 1 200 personnes<br />
ont pris part à la conférence<br />
Making Nature Investable,<br />
la première conférence<br />
internationale sur les<br />
finances en conservation<br />
tenue au Canada.<br />
<strong>CNC</strong> a entrepris un<br />
projet de conservation<br />
de 7 608 hectares<br />
(18 800 acres) à Vidal Bay,<br />
sur l’île Manitoulin (lac<br />
Huron), établissant ainsi<br />
un nouveau standard en<br />
matière de conservation à<br />
grande échelle en Ontario.<br />
En 20 ans, <strong>CNC</strong> a protégé<br />
90 % du littoral de l’estuaire<br />
de la Musquash, ce qui<br />
en fait la plus grande<br />
aire de conservation<br />
de l’organisme dans les<br />
provinces de l’Atlantique.<br />
Merci pour tout ce que vous faites pour la conservation au Canada!