21.06.2022 Views

Smart Cities Luxembourg - n°13

Le 13ème numéro du trimestriel de la ville intelligente. Infos et contact : secretariat@livinggreen.lu

Le 13ème numéro du trimestriel de la ville intelligente. Infos et contact : secretariat@livinggreen.lu

SHOW MORE
SHOW LESS
  • No tags were found...

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Juin 2022 | n˚13<br />

Le trimestriel de la ville intelligente<br />

VARSOVIE :<br />

UNE RÉSURRECTION<br />

SOUTENUE PAR LES<br />

FONDS EUROPÉENS<br />

AVIATION :<br />

LUX-AIRPORT<br />

VOIT LA VIE<br />

EN VERT<br />

LUKRAINE ASBL :<br />

« NOUS N’AVIONS PAS<br />

D’AUTRE CHOIX QUE<br />

DE NOUS BATTRE »<br />

THE CLOUD :<br />

UN NUAGE DE SAVOIRS


Nous renforçons la transmission du savoir<br />

universitaire au monde de l’entreprise<br />

par la formation continue. Nos parcours<br />

d’enseignement sont riches, diversifiés et<br />

innovants dans tous les domaines de la<br />

pédagogie pour adultes.<br />

NOS FORMATIONS<br />

CATALOGUE<br />

Certificats<br />

Bachelors<br />

Formations continues<br />

(digitales et présentielles)<br />

FORMATIONS<br />

SUR-MESURE<br />

FORMATIONS DIGITALES<br />

À GRANDE ÉCHELLE<br />

Satellite Imagery and Data<br />

AI & Machine Learning<br />

5G<br />

ANALYSES DE BESOINS<br />

ET DÉVELOPPEMENT<br />

DE COMPÉTENCES<br />

CONSEIL EN<br />

PÉGAGOGIE<br />

PLANS DE<br />

FORMATION<br />

Soyez SMART, formez-vous !<br />

COMPETENCE.LU<br />

Maison du Savoir - 2, avenue de l’Université L-4365 Esch-sur-Alzette - +352 26 15 92 17


ÉDITO<br />

3<br />

Pour une justice climatique<br />

Les rapports du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental<br />

sur l’évolution du climat) se suivent et se ressemblent. Le<br />

dernier en date, publié le 4 avril, tire une fois encore la sonnette<br />

d’alarme. Sans une réduction immédiate et radicale des<br />

émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs, il sera<br />

impossible de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 degré.<br />

Pourtant, selon le rapport, des solutions existent. Depuis 2010,<br />

les coûts de l’énergie solaire, de l’éolien et des batteries n’ont<br />

cessé de diminuer, parfois jusqu’à 85%. Un arsenal de plus en<br />

plus riche de lois et de politiques améliore le rendement énergétique,<br />

pouvant réduire ainsi les taux de déboisement et accélérer<br />

la transition énergétique tant souhaitée.<br />

Le compte à rebours a commencé. Il reste encore huit ans pour<br />

réagir et inverser la tendance. Pour respecter l’accord de Paris,<br />

il faut impérativement réduire de plus de moitié les émissions<br />

mondiales d’ici 2030. Le GIEC insiste sur la responsabilité collective<br />

et les changements de mentalité, surtout dans les pays<br />

développés, car 45% des gaz à effet de serre émis depuis 1850<br />

leur sont imputables contre seulement 3% pour les pays les<br />

plus pauvres. Il est possible de maintenir un niveau de vie décent<br />

tout en réduisant l’impact carbone des ménages les plus<br />

aisés en consommant moins et mieux. La culture du jetable et<br />

de l'obsolescence programmée n’a plus de raison d’être devant<br />

cette catastrophe écologique annoncée. D’autre part, la question<br />

climatique est un problème planétaire qui nécessite une<br />

coopération internationale entre pays riches et pays pauvres.<br />

À ce jour, les 100 milliards de dollars annuels promis lors de la<br />

COP 15 en 2009 n’ont toujours pas été réunis. Les politiques<br />

qui continuent à soutenir et à financer les grands groupes pétroliers<br />

au détriment des énergies propres sont responsables<br />

du réchauffement climatique. Seules les décisions politiques<br />

courageuses peuvent inverser la tendance. La suppression des<br />

subventions aux combustibles fossiles pourrait réduire jusqu’à<br />

10% des émissions carbone d’ici 2030, selon l’organisation<br />

Greenpeace. « Nous nous trouvons à la croisée des chemins.<br />

En prenant les bonnes décisions aujourd’hui, nous pouvons<br />

garantir un avenir vivable. Nous disposons des outils et du savoir-faire<br />

nécessaire pour limiter le réchauffement », explique<br />

Hoesung Lee, le président du GIEC. Il y a encore un filet d’espoir<br />

d’ici l’échéance fatidique de 2030, à condition de s’y mettre<br />

tout de suite.<br />

De plus, le droit à un environnement viable et sain devient une<br />

revendication légitime qui préoccupe de plus en plus les populations.<br />

Pour preuve, en seulement trois ans, le nombre de<br />

recours juridiques liés au climat a presque doublé. « Les litiges<br />

climatiques sont devenus une force puissante dans la gouvernance<br />

climatique », conclut le GIEC. La justice n’hésite plus à<br />

condamner les États pour inaction climatique. La France en a<br />

fait dernièrement les frais. Elle a été enjointe à réduire ses émissions<br />

de gaz à effet de serre. La justice climatique pourrait être<br />

l’ultime instrument pour faire basculer définitivement la balance<br />

en faveur du climat.<br />

Par R. Hatira


4<br />

SOMMAIRE<br />

SMART CITIES LUXEMBOURG<br />

Trimestriel édité par Living Green S.à r.l.-S<br />

www.smartcitiesmag.lu<br />

secretariat@livinggreen.lu<br />

Living Green<br />

24, rue Michel Rodange<br />

L-4660 Differdange<br />

Tél. 58 45 46 30<br />

GOUVERNANCE<br />

Régie publicitaire :<br />

Julien Malherbe<br />

julienm@livinggreen.lu<br />

Administration<br />

Lucia Ori<br />

Tél. 58 45 46 29<br />

secretariat@livinggreen.lu<br />

Comité de rédaction<br />

Adeline Jacob - adelinej@livinggreen.lu<br />

Pierre Birck - pierreb@livinggreen.lu<br />

Pauline Paquet - paulinep@livinggreen.lu<br />

Raouf Hatira<br />

Jean-Marc Streit<br />

Romain Thomas<br />

Conception et réalisation graphique<br />

Anna Arbizzoni/Bianco Design<br />

Photographie<br />

Eric Devillet<br />

Julian Pierrot<br />

Marie De Decker<br />

Nader Ghavami / Photopro <strong>Luxembourg</strong><br />

Pixabay / Unsplash / Freepik / Shutterstock<br />

Varsovie : une résurrection soutenue par les fonds européens 8<br />

Mertzig : des engagements pour le vivre-ensemble et la participation citoyenne 12<br />

Kayl : une nouvelle politique en marche 14<br />

Schifflange : une légende pour revaloriser la nature 18<br />

Betzdorf : une commune en pleine mutation 22<br />

ING : pour une transmission d’entreprise réussie 26<br />

GREEN BUILDING<br />

The Cloud, un nuage de savoirs 30<br />

Les coûts de la construction explosent 34<br />

Perspectiv’, le vaste projet immobilier mixte d’Esch-sur-Alzette 36<br />

Famaplast, entreprise aux tubes écologies : 40 années d’innovation 38<br />

Impression<br />

Imprimerie Centrale<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

SIGI : un pas de plus dans la digitalisation des communes 42<br />

Twitter : l'oiseau bleu pourra-t-il chanter tout ce qui lui plaît ? 44<br />

WESTPOLE Benelux commercialise sa propre offre « Workplace as a Service » 46<br />

© Living Green S.à r.l.-S<br />

Tous droits de reproduction réservés pour tous pays.<br />

Tous manuscrits, photos et documents envoyés à la rédaction<br />

ne peuvent être exploités qu’avec l’accord de leurs auteurs.<br />

Publiés ou non, ils ne seront pas restitués.<br />

Les reportages signés n’engagent que leurs auteurs.<br />

« Bénéficier du meilleur des deux mondes » : l’engagement de Telindus et Microsoft 48


5<br />

MOBILITÉ<br />

Mobilité : un plan pour 2035 50<br />

lux-Airport voit la vie en vert 54<br />

Voitures électriques : les dernières nouveautés du moment 56<br />

Avec l'ID.5, Volkswagen passe la vitesse de la mobilité logicielle 60<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

Pesticides : une histoire d'amour et de haine 64<br />

Guerre en Ukraine : l’environnement frappé de plein fouet 66<br />

Minusines : la transition énergétique au-delà du challenge technologique 68<br />

Journée Pacte Climat 2022 : nouveautés au programme de la 10 e édition 70<br />

Eurosolar Lëtzebuerg souffle ses 20 bougies 72<br />

Klimabonus, de nouvelles aides pour un <strong>Luxembourg</strong> plus durable 74<br />

© Atenor / Tracol<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

LUkraine asbl : « Nous n’avions pas d’autre choix que de nous battre » 78<br />

STATEC : bilan du bien-être au <strong>Luxembourg</strong> 80<br />

Vers un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée 82


Plus de transparence dans<br />

la consommation d’énergie.<br />

Efficacité énérgetique grâce aux compteurs divisionaire !<br />

Comment fonctionne la télérelève ?<br />

1 Les compteurs sont équipés d’un module radio.<br />

2 Un boîtier, installé dans les parties communes,<br />

relève des consommations de chaque compteur.<br />

3 Le boîtier communique ces données à l’entreprise<br />

ista pour traitement.<br />

4 Vous avez accès à vos consommations grâce à un<br />

compte sécurisé sur le APP « ECOTREND ».<br />

100% des compteurs EAU et CHAUFFAGE ista<br />

sont télérelevés.<br />

Quid des anomalies avec la télérelève ?<br />

Avec la télérelève, les appareils sont sous surveillance<br />

et nos techniciens interviennent automatiquement<br />

en cas de détection d’anomalie.<br />

Vous n’avez plus besoin de nous appeler.<br />

ista <strong>Luxembourg</strong> S.à r.l.<br />

23, rue des Bruyères • 1274 Howald<br />

Téléphone : + 352 495 222-33<br />

sales@ista.lu • www.ista.lu


GOUVERNANCE<br />

L’Union européenne a lancé la EU <strong>Cities</strong> mission à laquelle 100 villes<br />

1.<br />

du Vieux Continent participent. Ces dernières doivent dans un premier temps devenir<br />

neutres en carbone avant 2030 et, dans un second temps, inciter leurs voisines<br />

pour qu’elles atteignent elles aussi cet objectif d’ici 2050. Parmi toutes les participantes,<br />

Differdange est la seule ville luxembourgeoise à faire partie du projet.


8<br />

POLOGNE<br />

GOUVERNANCE<br />

VARSOVIE,<br />

UNE RÉSURRECTION<br />

SOUTENUE PAR<br />

LES FONDS EUROPÉENS


GOUVERNANCE<br />

9<br />

Varsovie, la capitale polonaise, est en<br />

train de faire sa révolution. Avec trois<br />

millions d'habitants, l’aire métropolitaine<br />

de Varsovie est actuellement au<br />

neuvième rang des capitales les plus<br />

peuplées de l’UE. Cette densité démographique<br />

engendre un lot non négligeable<br />

de problèmes. Au moment de<br />

renouer avec une économie de marché<br />

dans les années 90, Varsovie héritait d’un<br />

ensemble de handicaps qui plombait sa<br />

croissance. Toutefois, depuis une vingtaine<br />

d’années, elle connaît un rebond<br />

de son économie grâce à un cycle d’investissement<br />

dans les infrastructures,<br />

mais surtout grâce à l’adhésion de la<br />

Pologne à l’UE en 2004. La manne financière<br />

providentielle européenne profite<br />

à la transition tant voulue du pays d’une<br />

économie planifiée à une économie de<br />

marché qui offre plus d’opportunités.<br />

Varsovie compte bien profiter de ces<br />

conditions pour opérer un revirement<br />

vers une ville intelligente, moderne,<br />

propre et résiliente.<br />

En 2018, le conseil municipal de Varsovie a<br />

adopté une nouvelle stratégie d’aménagement<br />

de la ville, intitulée sobrement « Varsovie<br />

2030 », qui a remplacé le document<br />

de 2005. Cette nouvelle orientation dans<br />

la planification de la ville met l’accent sur<br />

quatre axes majeurs : la qualité de vie, l’offre<br />

de services d’intérêt général, le développement<br />

des fonctions métropolitaines et l'organisation<br />

de l’espace urbain.<br />

Varsovie à l’horizon 2030<br />

La nouvelle stratégie s’est attelée à améliorer<br />

la qualité de vie des résidents en<br />

renforçant les services publics. L'accent<br />

a été mis sur l’ajustement de ces derniers<br />

au nombre de résidents. Les autorités de<br />

la ville veillent particulièrement à mettre<br />

le citoyen au centre des préoccupations<br />

et veulent renforcer le sentiment d'identité<br />

chez les résidents. Une attention particulière<br />

a été accordée à la restauration<br />

des lieux historiques emblématiques.<br />

L'embellissement de la ville a largement<br />

contribué à renforcer l’attractivité touristique<br />

de Varsovie. En plus de l'amélioration<br />

de l’infrastructure touristique et de<br />

ses retombées économiques, ce dynamisme<br />

naissant a permis l’organisation<br />

d'activités culturelles et d'événements<br />

sportifs d’envergure. Derrière cette<br />

vitrine qui soigne l’image de marque de<br />

la capitale polonaise, les responsables<br />

locaux cherchent à renforcer le tissu social<br />

dans la communauté et inspirer plus<br />

d'intérêt pour la ville. À long terme, cela<br />

favorisera la mise en œuvre des principes<br />

de développement durable.<br />

C’est grâce à des investissements<br />

européens d’envergure<br />

que la stratégie 2030 commence<br />

à prendre forme, changeant ainsi<br />

radicalement le visage de Varsovie<br />

Le développement ne s’arrête pas seulement<br />

à la limite de la capitale, mais la<br />

nouvelle stratégie veut inscrire toute la<br />

région, Varsovie et ses alentours, dans<br />

cette nouvelle dynamique. Il a été décidé<br />

qu’une coopération transversale et interdisciplinaire<br />

renforcée voie le jour entre<br />

les 39 communes qui forment le Grand<br />

Varsovie. À l’horizon 2030, Varsovie veut<br />

devenir une grande métropole moderne<br />

qui constitue un territoire intégré avec<br />

de nouvelles infrastructures routières et<br />

ferroviaires. Chacune des communes a le<br />

droit de s’exprimer sur le développement<br />

de la ville et sur les stratégies mises en<br />

place. Cette dynamique veut contribuer<br />

au bien-être des résidents tout en favorisant<br />

les investissements étrangers et<br />

stimuler l’esprit d’initiative des citoyens.<br />

Enfin, cette nouvelle stratégie veille particulièrement<br />

à gérer l’espace public et à<br />

l’aménagement du territoire de la capitale<br />

pour la rendre attractive, aussi bien<br />

aux Varsoviens qu'aux visiteurs.<br />

La manne financière européenne au<br />

service de la ville intelligente<br />

C’est grâce à des investissements européens<br />

d’envergure que cette stratégie<br />

commence à voir le jour, changeant ainsi<br />

radicalement le visage de Varsovie. La<br />

capitale post-socialiste laisse petit à petit<br />

place à une métropole dotée d’infrastructures<br />

modernes. Ainsi, la mobilité a été<br />

l’un des plus importants chantiers entrepris<br />

dès l’adhésion de la Pologne à l’UE.


10<br />

GOUVERNANCE<br />

Les projets intelligents ne manquent pas<br />

à Varsovie. La capitale polonaise a entrepris<br />

un vaste projet de maillage de la ville<br />

en « beacons », des balises capables d’interagir<br />

avec des smartphones compatibles<br />

pour repérer facilement et obtenir<br />

des informations contextuelles. Le projet<br />

est certes au stade expérimental, mais<br />

la ville compte le développer aussi bien<br />

pour les résidents que pour les touristes.<br />

Pour une ville décarbonée<br />

En 1989, Varsovie était l’une des rares<br />

capitales européennes à n’être desservie<br />

par aucune autoroute. Les choses ont<br />

changé depuis. La capitale polonaise<br />

s’est dotée d’un réseau routier moderne<br />

notamment grâce à un investissement<br />

massif de la part de la BEI (Banque européenne<br />

d’investissement) sur plusieurs<br />

années. Ces nouvelles infrastructures<br />

ont permis de fluidifier le trafic et de<br />

désenclaver Varsovie en la dotant d’une<br />

ceinture de contournement directement<br />

liée au réseau transeuropéen de transport.<br />

Le montant de ce projet s’est élevé à<br />

865 millions d’euros. En plus des routes,<br />

la ville a amélioré considérablement son<br />

réseau ferroviaire à destination d’autres<br />

capitales de la région. Elle a en outre investi<br />

dans les vols régionaux en partance<br />

de l’aéroport de Varsovie-Chopin.<br />

Afin de rendre la ville plus agréable à<br />

ses résidents tout en limitant le recours<br />

à la voiture individuelle, Varsovie développe<br />

progressivement son réseau de<br />

transport en commun (bus, tram, métro,<br />

train urbain rapide). La capitale polonaise<br />

a pris le parti d’investir dans des<br />

solutions « smart » et durables afin de<br />

réduire la congestion et la pollution urbaine.<br />

Elle compte, dans un futur proche,<br />

remplacer tous les bus thermiques par<br />

des véhicules électriques. Ces derniers<br />

seront équipés d’écrans de contrôle, de<br />

systèmes de billetterie automatique et<br />

d’information aux passagers en temps<br />

réel. L’extension du métro de Varsovie<br />

est en cours et une troisième ligne verra<br />

le jour d’ici 2030. 31 km de lignes de<br />

tramway viendront s’ajouter aux 131 km<br />

déjà existants. La ville s’est dotée d’un<br />

nouveau système de gestion et de<br />

contrôle du trafic en collaboration avec<br />

le géant allemand Siemens pour un montant<br />

d’environ 30 millions d’euros.<br />

La question environnementale<br />

pèsera certainement dans<br />

le développement futur du pays<br />

Sur cette même lancée, les initiatives intelligentes<br />

ne manquent pas. La ville,<br />

disposant de plus de 500 km de pistes cyclables,<br />

a développé un système de vélos<br />

urbains avec plus de 360 stations de vélos<br />

partagés. Le carsharing est assuré par<br />

trois opérateurs et le partage de scooters<br />

est en plein boom. Le système e-trottinette<br />

fourni par la société Lime permet<br />

de visiter Varsovie en toute décontraction,<br />

et la municipalité n’a cessé de développer<br />

des applications pour encourager la mobilité<br />

douce ou encore pour permettre de<br />

trouver le parking libre le plus proche et<br />

limiter ainsi le trafic. L’exemple de Varsovie<br />

a d’ailleurs le vent en poupe puisque<br />

deux tiers des villes polonaises semblent<br />

de plus en plus intéressées par la mise en<br />

place de solutions intelligentes.<br />

Que de chemin parcouru depuis l’adhésion<br />

de la Pologne à l’UE. Varsovie a bien<br />

profité des investissements européens<br />

pour se renouveler et moderniser ses infrastructures<br />

et ainsi revendiquer le statut<br />

de ville intelligente. Reste qu’il demeure<br />

quelques ombres au tableau qui tiennent<br />

beaucoup plus de contraintes structurelles<br />

et à l’échelle du pays, notamment sur un<br />

plan environnemental et énergétique. Pour<br />

un pays comme la Pologne, sortir progressivement<br />

de la dépendance énergétique au<br />

charbon est un chemin de croix. Le pays est<br />

un grand producteur et consommateur de<br />

cette richesse minière et il compte sur cette<br />

dernière pour assurer le développement<br />

de son économie. Recourir à des énergies<br />

renouvelables est une idée qui a du mal à<br />

faire son chemin. Le pays est clairement<br />

dépendant de cette matière si abondante<br />

en Pologne mais tellement polluante.<br />

Quelques projets de développement<br />

d’énergies de substitution, telles que l’hydrogène,<br />

sont en cours de développement.<br />

Mais cet hydrogène est produit à partir de<br />

charbon, ce qui est loin d’être écologique,<br />

et par conséquent interdit de financement<br />

européen. La question environnementale<br />

(gestion des eaux usées et des déchets industriels<br />

et ménagers, qualité de l’air, isolation<br />

des habitations, etc.) se posera de plus<br />

en plus avec acuité et pèsera certainement<br />

dans le développement futur du pays et de<br />

sa capitale, car Varsovie aura encore besoin<br />

de la manne financière européenne pour<br />

achever sa transition et amorcer une vraie<br />

résurrection, qui respecte aussi les impératifs<br />

climatiques.<br />

Par R. Hatira<br />

Plus de<br />

500 km<br />

de pistes cyclables


GOUVERNANCE<br />

11<br />

#mertzig4all<br />

MERTZIG<br />

entend L’Économie devenir pour le Bien la 1ère commun commune<br />

propose<br />

un modèle économique éthique fondé sur<br />

de l’Economie pour le Bien commun<br />

la cohésion du sociale <strong>Luxembourg</strong> et la participation ! citoyenne.<br />

la dignité humaine, la solidarité, la durabilité écologique,<br />

Ces valeurs deviennent le fondement de toute action.


12<br />

LUXEMBOURG<br />

DES ENGAGEMENTS<br />

POUR LE VIVRE-ENSEMBLE<br />

ET LA PARTICIPATION<br />

CITOYENNE<br />

Administration communale de Mertzig<br />

GOUVERNANCE<br />

Première commune du <strong>Luxembourg</strong> à<br />

être certifiée « commune de l’Économie<br />

pour le Bien commun », Mertzig<br />

mise sur la dimension humaine pour<br />

établir ses projets et répondre aux<br />

besoins de ses citoyens. Ce modèle<br />

guide les responsables politiques au<br />

quotidien dans les actions et travaux.<br />

Mike Poiré, bourgmestre, présente les<br />

différents projets et initiatives en la<br />

matière.<br />

Comment appréhendez-vous la cohésion<br />

sociale dans votre commune sous le<br />

prisme du Bien commun ?<br />

© Julian Pierrot<br />

L’approche participative et la dimension<br />

humaine du projet Leader #Mertzig4all,<br />

dans le cadre duquel nous avons été certifiés,<br />

nous a permis d’être à l’écoute des<br />

citoyens à travers les ateliers qui ont été<br />

réalisés et dont les conclusions ont été<br />

présentées dans le cadre du premier rapport<br />

sur le Bien commun publié en 2021<br />

et disponible sur mertzig.lu. Celui-ci démontre<br />

en 25 chapitres principaux les<br />

mesures prises par la commune vis-à-vis<br />

des acteurs – fournisseurs, partenaires<br />

financiers, personnel, citoyens et entreprises,<br />

associations – pour contribuer au<br />

Bien commun.<br />

Je me dois de rappeler les valeurs de<br />

l’Économie pour le Bien commun. Toute<br />

action politique s’appuie sur des valeurs<br />

inhérentes à la société : la dignité humaine,<br />

la solidarité, l'écologie, la cohésion<br />

sociale et la participation citoyenne.<br />

Aux objectifs quantitatifs permettant<br />

d’évaluer le « succès » d’un acteur économique<br />

s’ajoutent donc des objectifs<br />

plus qualitatifs. En résumé, le modèle<br />

consiste à renforcer, entre autres, les critères<br />

sociaux et environnementaux dans<br />

l’économie.<br />

Mike Poiré<br />

Au niveau social, il s’agit d’une initiative<br />

citoyenne de sensibilisation et de prise<br />

de conscience d’une évolution nécessairement<br />

systémique, qui repose sur<br />

les actions conjointes, valorisées et valorisantes<br />

pour tous les acteurs concernés.<br />

Le modèle donne de l'espoir et une<br />

vision, et cherche à établir des réseaux<br />

avec d'autres initiatives qui vont dans le<br />

même sens.


GOUVERNANCE<br />

13<br />

Ainsi, l’Économie pour le Bien commun<br />

se développe dans une démarche<br />

ouverte et participative ce qui s’illustre<br />

d’ailleurs par les graines de pissenlit dans<br />

le logo officiel.<br />

Et au niveau environnemental ?<br />

La participation citoyenne et la durabilité<br />

vont effectivement de pair. À l’initiative<br />

des communes de Feulen et de<br />

Mertzig et en étroite concertation avec<br />

leurs conseillers climat, la « Greenergy »<br />

a été constituée en septembre 2020 par<br />

une dizaine de citoyens engagés. Par<br />

définition, une coopérative permet de<br />

réaliser à plusieurs ce qu’une personne<br />

ne saurait réaliser seule. Elinor Ostrom,<br />

lauréate de prix Nobel d’économie, a<br />

démontré qu’une association coopérative<br />

permet une meilleure gestion des<br />

ressources. C’est une forme juridique<br />

maximalement transparente, ouverte et<br />

démocratique étant donné que chaque<br />

membre est à statut égal, indépendamment<br />

du nombre de ses parts.<br />

La « Greenergy » a pour objectif de développer<br />

et d’investir dans des projets locaux<br />

de production d’énergie propre et<br />

renouvelable. Par ces actions, la coopérative<br />

contribue à augmenter la production<br />

d’énergies renouvelables et à réduire<br />

considérablement l’empreinte écologique<br />

dans les deux communes. Grâce<br />

aux membres fondateurs et un grand<br />

nombre de citoyens engagés, 1.321 parts<br />

ont été vendues pour un total de 142.100<br />

euros. Avec ce capital, trois installations<br />

photovoltaïques ont déjà pu être réalisées.<br />

Elles produisent en moyenne 115<br />

MWh par an, ce qui correspond au besoin<br />

en électricité de 26 ménages environ.<br />

C’est un très bon début et il y a encore un<br />

énorme potentiel dans les années à venir<br />

avec notamment la construction du projet<br />

intégré école-maison relais à Mertzig.<br />

Je précise encore que, dans un premier<br />

temps, les communes ont mis à disposition<br />

les toits de leurs bâtiments publics.<br />

Mais, dans un second temps, la coopérative<br />

a également eu la possibilité de développer<br />

et d’investir dans d’autres types<br />

de projets, tels que l’énergie éolienne<br />

ou l’installation de panneaux photovol-<br />

taïques sur des toits privés. Le choix de<br />

ces projets se fait au moyen d’un processus<br />

démocratique, en application des<br />

statuts de la coopérative.<br />

Afin de renforcer la cohésion sociale,<br />

vous avez également adhéré au Pacte du<br />

vivre-ensemble ?<br />

En effet, sur initiative du ministère de la<br />

Famille, de l’Intégration et à la Grande<br />

Région et du Syndicat des Villes et Communes<br />

<strong>Luxembourg</strong>eoises (SYVICOL),<br />

la commune de Mertzig a adhéré au<br />

Pacte du vivre-ensemble avec les dix<br />

communes du Syndicat intercommunal<br />

« Kanton Réiden ». Dans ce cadre, les<br />

parties prenantes s’engagent dans une<br />

collaboration étroite, en vue d’un processus<br />

pluriannuel et dynamique qui<br />

met l’accent sur la communication, l’accès<br />

à l’information et la participation de<br />

toutes les personnes résidant ou travaillant<br />

sur le territoire de la commune. Un<br />

conseiller à l’intégration accompagne<br />

les communes tout au long du processus<br />

de mise en place de ce « Pakt vum<br />

Zesummeliewen ». C’est un processus<br />

conçu en plusieurs étapes remplies de<br />

vie par et avec l’ensemble des acteurs<br />

communaux.<br />

Et vous venez de mettre en place un réseau<br />

social pour les citoyens de Mertzig ?<br />

Nous venons de mettre en place l’application<br />

« Hoplr » (hoplr.com, iOS, Android).<br />

Il s'agit d'une initiative belge basée sur<br />

une vision et une conviction communes :<br />

contrairement à l'individualisation et à<br />

la mondialisation croissantes, Hoplr se<br />

concentre sur la construction de la communauté<br />

locale. Les gens sont connectés<br />

entre eux et avec leur environnement.<br />

Pour les responsables de l'application,<br />

il s’agit d’utiliser le pouvoir du collectif<br />

pour anticiper les défis sociétaux de<br />

demain tels que l’entraide, les soins de<br />

proximité, l'inclusion et la participation<br />

citoyenne. Il s’agit d’évoluer vers une société<br />

plus solidaire et durable. Hoplr offre<br />

ainsi aux voisins un réseau social gratuit<br />

et fermé et se concentre sur l'interaction<br />

sociale entre les résidents et leur engagement<br />

dans leur quartier ou dans la commune,<br />

en faveur de la cohésion sociale,<br />

en ligne et bien sûr également hors ligne !<br />

Suite au lancement, 20% des ménages se<br />

sont inscrits dans un laps de temps très<br />

court, ce qui représente déjà un très beau<br />

succès. Les campagnes de sensibilisation<br />

vont se poursuivre dans les semaines et<br />

mois à venir et la commune y prendra<br />

également un rôle actif. En effet, grâce à<br />

un « tableau de bord » géré par l’administration<br />

communale et afin de stimuler la<br />

participation citoyenne, les habitants de<br />

Mertzig seront informés d’événements<br />

pertinents, de services ou de projets. Surtout,<br />

des enquêtes ou sondages pourront<br />

être lancés où le citoyen prendra un rôle<br />

actif dans la réalisation de projets futurs.<br />

Une « Maison du Bien commun » ou un<br />

« Tiers-lieu » à Mertzig ?<br />

Nous envisageons effectivement de<br />

mettre à disposition de la collectivité le<br />

bâtiment de l’ancienne école qui sera<br />

libre dès la rentrée prochaine. L’idée<br />

pourrait être d’y installer une « Maison<br />

du Bien commun » ou un « Tiers-lieu »,<br />

un espace accessible et accueillant, où<br />

les associations locales, les commissions<br />

consultatives et les habitants peuvent<br />

librement se rencontrer, échanger, discuter<br />

et partager les ressources, les compétences,<br />

les savoirs et les activités entre<br />

différentes générations, communautés<br />

et cultures. Pourront y être organisés des<br />

activités de loisirs, des conférences et<br />

débats, des cafés de langues, des « repair<br />

cafés », des activités pédagogiques, des<br />

ateliers créatifs … Un lieu pour renforcer<br />

la cohésion sociale et le vivre-ensemble<br />

intergénérationnel.<br />

#mertzig4all<br />

Administration communale de Mertzig<br />

22, rue Principale<br />

MERTZIG<br />

L-9168 Mertzig<br />

www.mertzig.lu<br />

entend L’Économie devenir pour le Bien la 1ère commun commu propose<br />

un modèle économique éthique fondé sur<br />

de l’Economie pour le Bien comm<br />

la cohésion du sociale <strong>Luxembourg</strong> et la participation ! citoyen<br />

la dignité humaine, la solidarité, la durabilité écol<br />

Ces valeurs deviennent le fondement de toute a


14<br />

LUXEMBOURG<br />

GOUVERNANCE<br />

UNE NOUVELLE<br />

POLITIQUE<br />

EN MARCHE<br />

© Julian Pierrot<br />

Administration communale de Kayl<br />

Jean Weiler


GOUVERNANCE<br />

15<br />

Après quelques mois de flottement, la<br />

commune de Kayl reprend sa marche<br />

en avant. Avec détermination et conviction,<br />

le nouveau collège des bourgmestre<br />

et échevins, dont Jean Weiler est l’actuel<br />

bourgmestre, se projette sur le devenir<br />

d’une commune aux multiples atouts.<br />

Vous avez été nouvellement élu bourgmestre<br />

de Kayl. Pouvez-vous, avant<br />

toutes choses, nous parler de vous en<br />

quelques mots ?<br />

J’ai 62 ans et je suis depuis peu à la retraite.<br />

J’étais enseignant en ingénierie<br />

industrielle et électronique au lycée privé<br />

Emile Metz. J’étais également responsable<br />

de l’entretien des ateliers et des bâtiments<br />

de l’établissement.<br />

En 2011, j’ai décidé de m’investir pour<br />

ma commune. Tout d’abord en tant que<br />

conseiller communal. C’était ma première<br />

candidature et j’ai été élu de suite.<br />

Je suis également musicien, plus particulièrement<br />

saxophoniste, au sein de<br />

l’harmonie de Tétange. Enfin, je suis marié,<br />

père de quatre enfants et grand-père<br />

d’un premier petit-enfant.<br />

Et c’est donc tout récemment que vous avez<br />

repris le siège de bourgmestre de Kayl.<br />

Tout à fait ! J’ai été assermenté le 21 février<br />

dernier. Sans attendre, le collège<br />

des bourgmestre et échevins s’est attelé à<br />

opérer quelques modifications au niveau<br />

du budget initial car il nous fallait très<br />

rapidement un budget à même de faire<br />

fonctionner la commune à son rythme<br />

de croisière. Les affaires étaient en effet<br />

bloquées depuis près de trois mois. Il devenait<br />

donc urgent de reprendre la bonne<br />

marche de la gestion de la commune.<br />

Quels sont les chantiers qui, dans ce cadre<br />

un peu particulier, ont fait trait-d’union<br />

entre l’ancien conseil communal et celui<br />

dont vous êtes dorénavant le bourgmestre ?<br />

Il y a les travaux engagés rue Notre Dame<br />

et rue de la Chapelle qui se poursuivent<br />

à un rythme régulier. Cependant, ces<br />

chantiers vont tout de même prendre encore<br />

un peu de temps avant achèvement<br />

définitif. Nous tablons en effet sur une<br />

durée de deux ou trois ans.<br />

Y a-t-il d’autres projets que ces derniers<br />

de réfection d’infrastructures routières ?<br />

Nous allons commencer les travaux de<br />

rénovation les plus urgents. Je pense<br />

notamment au remplacement du revêtement<br />

de la rue Thomas Byrne. Je tiens<br />

également à préciser que le chantier rue<br />

de Noertzange suit son cours, ces travaux<br />

étant du ressort de l’État.<br />

Le nombre d’enfants continuera<br />

de croître et il sera indispensable<br />

d’adapter les infrastructures existantes<br />

aux besoins futurs<br />

Le redéploiement des infrastructures scolaires<br />

reste cependant l’une des priorités<br />

de votre début de mandat.<br />

Oui ! Dans cette perspective, le collège<br />

des bourgmestre et échevins précédent<br />

avait diligenté une étude sur l’évolution<br />

du nombre d’enfants – et donc du<br />

nombre d’élèves – au sein de notre commune<br />

durant les 30 prochaines années et<br />

des besoins en infrastructures scolaires<br />

et maisons relais qui en découleraient.<br />

De cette étude est ressorti notamment<br />

que le nombre d’enfants continuera de<br />

croître et qu’il sera par conséquent indispensable<br />

d’adapter les infrastructures<br />

existantes aux besoins futurs.<br />

À ce jour, nous sommes pourvus de trois<br />

groupes scolaires complétés d’une annexe,<br />

la maison relais Zwergeland (précoce).<br />

L’école primaire Widdem entamera<br />

sa mue dès la rentrée de 2023. Le bâtiment<br />

existant sera détruit pour laisser<br />

place à un établissement flambant<br />

neuf. Plus spacieuse, l’école sera également<br />

dotée d’équipements modernes.<br />

Ces travaux nécessiteront de développer<br />

des solutions provisoires afin d’accueillir<br />

les élèves le temps des travaux.<br />

Nous allons faire au mieux pour éviter<br />

les containers. Dans cette optique,<br />

l’ancienne école du Faubourg pourrait<br />

reprendre momentanément sa<br />

fonction première, bâtiment qui a récemment<br />

été aménagé en partie pour<br />

offrir aux enfants de réfugiés ukrainiens<br />

la possibilité de bénéficier de cours encadrés<br />

par des professionnels.<br />

Quant aux autres écoles, elles seront<br />

adaptées aux besoins qui ont été mis en<br />

relief par l’étude préalable. Si le quartier<br />

Kayl Nord voit le jour, il sera pertinent d’y<br />

intégrer un groupe scolaire supplémentaire<br />

sur le site.<br />

Sur ce point, qu’en est-il au niveau des<br />

projets de logements et notamment de<br />

ceux à coût modéré ? Quelles sont les<br />

perspectives sur votre ban communal ?<br />

En plus du terrain communal que nous<br />

avons d’ores et déjà mis en location par<br />

bail emphytéotique au Fonds du Logement,<br />

nous explorons toutes les possibilités<br />

de développement de projets<br />

de logements à coût modéré possibles.<br />

Cela peut aller des terrains communaux<br />

encore disponibles aux emplacements<br />

de bâtiments communaux vétustes ou<br />

inadaptés. Il s’agira alors de les démolir<br />

pour y construire en lieu et place des<br />

logements appropriés aux besoins des<br />

familles désireuses de s’installer à Kayl.<br />

Nous avons lancé une étude allant dans<br />

ce sens et qui va définir la faisabilité de<br />

ces projets. Ensuite, il sera temps de passer<br />

à la deuxième phase : l’élaboration<br />

des plans.<br />

Concernant les anciens bâtiments que<br />

j’ai mentionnés plus tôt, nous pensons<br />

plus spécifiquement à l’ancien restaurant<br />

Thiel et au bâtiment mitoyen. Si ce<br />

projet voit le jour, nous développerons<br />

dans le même temps un passage pédestre<br />

et cyclable vers le nouveau quartier<br />

Kayl Nord ; un quartier qui devrait<br />

prendre forme à moyen ou long terme.<br />

Pour l’heure, les 55 propriétaires de cette<br />

zone doivent d’abord trouver un terrain<br />

d’entente afin de procéder au remembrement.<br />

Le projet suit son cours.<br />

Dans le registre culturel, Kayl est également<br />

impliquée au sein de l’année culturelle<br />

Esch2022. Quels événements vont<br />

venir émailler l’année sur votre territoire ?<br />

Dans le cadre d’Esch2022, capitale européenne<br />

de la culture, la commune de<br />

Kayl s’est donnée comme fil rouge le<br />

travail en hommage à Jean Schortgen<br />

mais aussi aux nombreuses générations


16<br />

GOUVERNANCE<br />

d’ouvriers et de mineurs qui ont permis<br />

le développement économique de notre<br />

territoire.<br />

Les événements en lien avec cette thématique<br />

sont multiples et variés ! Ils donneront<br />

un souffle de vie supplémentaire en<br />

divers lieux de notre commune et ce tout<br />

au long de l’année. En voici les grandes<br />

lignes : le 29 avril a eu lieu le vernissage<br />

de l’exposition Working Class Heroes<br />

dans l’espace Kirscht du musée Ferrum.<br />

Cette exposition se tiendra jusqu’au 25<br />

septembre.<br />

© Julian Pierrot<br />

Le 30 avril a été présentée l’œuvre Graphic<br />

Novel traitant de l’engagement politique<br />

et social de Jean Schortgen, premier<br />

ouvrier député du pays, né à Tétange en<br />

1880. Cette création est intégrée au projet<br />

«den Neie Mineur» qui inclut également<br />

un spectacle musical au monument<br />

national des Mineurs préparé par de<br />

nombreux artistes ainsi qu’une pièce de<br />

théâtre développée par des jeunes, euxmêmes<br />

chapeautés par une association<br />

locale. Les représentations se tiendront<br />

les 10 et 11 décembre à la Schungfabrik.<br />

Le 1 er août s’ouvrira officiellement au public<br />

le sentier de découverte culturelle<br />

« Landscapes ». Le circuit débutera au<br />

monument national des Mineurs, passera<br />

par l’ancienne exploitation de minerai<br />

et se poursuivra jusqu’à Rumelange en<br />

une boucle bucolique d’environ 3 km.<br />

Ce sentier sera ouvert jusqu’en octobre<br />

et sera plus particulièrement la scène de<br />

deux temps forts : les week-ends des 6/7<br />

et 20/21 août. Lors de ces quatre journées,<br />

musiciens, danseurs, sculpteurs,<br />

photographes et autres artistes feront<br />

profiter les promeneurs de leurs arts et<br />

de leurs représentations tout au long du<br />

parcours.<br />

Enfin, l’année culturelle trouvera son<br />

épilogue entre le 20 novembre et le 20 décembre<br />

pour un mois de festivités qui clôturera<br />

cette année toute particulière. Le<br />

programme sera intense et somptueux,<br />

jugez plutôt : une pièce de symphonie<br />

de Pol Belardi sur la mémoire du lieu de<br />

travail et la présentation du film « Le Gant<br />

du Pied », réalisé durant les années 1950,<br />

dont on avait perdu la trace pendant plusieurs<br />

décennies. Restauré et digitalisé<br />

par le CNA, il est dorénavant accessible<br />

au public. La présentation sera complétée<br />

par une performance d’artistes.<br />

Nous projetons notamment<br />

d’assainir et de renaturer une partie<br />

des berges de la Kaylbach<br />

Enfin, le Minett trail, sentier de randonnée<br />

de plus de 90 km, passe dans<br />

les onze communes participantes.<br />

Comme en d’autres lieux, un gîte original<br />

a été développé sur notre sol. Le<br />

choix s’est porté sur les anciens bureaux<br />

de l’ARBED. Totalement réaménagé, ce<br />

lieu d’hébergement est une étape exceptionnelle<br />

pour les randonneurs et autres<br />

touristes qui désireront y séjourner.<br />

Vous avez mentionné le musée Ferrum.<br />

Celui-ci n’est pas encore intégralement<br />

ouvert à l’heure où nous nous parlons.<br />

Effectivement ! Le bâtiment accueillant<br />

l’exposition temporaire Working Class<br />

Romain Becker, Jean Weiler et José Goncalves<br />

Heroes est ouvert depuis le mois de décembre<br />

2021. Cependant, la partie dédiée<br />

à l’exposition permanente n’ouvrira<br />

que cet été. Elle relatera les éléments<br />

marquants de l’histoire de la commune,<br />

s’intéressera aux petites et moyennes<br />

entreprises qui se sont greffées à l’exploitation<br />

de la mine et traitera des spécificités<br />

du transport de minerai, de la mine<br />

jusqu’aux hauts fourneaux.<br />

Un important volet pédagogique a été<br />

mis en place pour répondre aux besoins<br />

des groupes scolaires. En parallèle, une<br />

partie extra-muros a été développée sous<br />

forme d’un circuit de quelque 9,5 km jalonné<br />

d’intéressants points de vue. Celui-ci<br />

a été inauguré le samedi 4 juin.<br />

Ce qui nous fait rebondir sur l’aspect<br />

environnemental ; quels sont vos axes de<br />

valorisation de la commune à ce niveau ?<br />

Notre commune dispose d’ores et déjà<br />

de plusieurs atouts majeurs dont la présence<br />

de trois zones Natura 2000 et de<br />

deux parcs, à Kayl et à Tétange, reliés par<br />

un chemin pédestre qui longe le cours


GOUVERNANCE<br />

17<br />

d’eau de la Kälbaach ; un îlot vert au milieu<br />

de la commune, un lieu bucolique et<br />

récréatif, idéal pour des promenades et<br />

des moments de détente.<br />

commune a acheté l’ancien crassier de<br />

Tétange. Une fois assaini par son propriétaire<br />

précédent, nous prendrons en<br />

charge sa renaturation.<br />

De manière générale, quelles que soient<br />

les réfections que nous réaliserons, nous<br />

essaierons de valoriser et d’incorporer<br />

des éléments naturels dans le village, tels<br />

que des arbres, des haies, des espaces<br />

verts, etc.<br />

D’un point de vue énergétique, il est à<br />

noter que la plupart des toitures des bâtiments<br />

publics sont pourvues de panneaux<br />

photovoltaïques.<br />

Je précise également que nous avons signé<br />

le Pacte Climat, convention entre<br />

l’État et la commune que nous allons<br />

adapter aux spécificités de Kayl. Transport,<br />

pollution lumineuse, gestion de la<br />

circulation, nous aborderons l’ensemble<br />

de ces points afin de trouver les solutions<br />

idoines sur notre territoire.<br />

Dans cette optique, nous projetons notamment<br />

d’assainir et de renaturer une<br />

partie des berges de la Kälbaach. La<br />

Pour finir, quels sont vos projets visant<br />

à favoriser le monde associatif,<br />

somme toute très riche sur votre<br />

commune ?<br />

Nous souhaitons travailler main dans la<br />

main avec l’ensemble des associations de<br />

la commune en développant par exemple<br />

des interactions avec chacune d’elles.<br />

Nous travaillons actuellement au développement<br />

d’une plateforme internet sur<br />

laquelle chaque association qui le souhaite<br />

pourra annoncer ses manifestions<br />

et événements à venir. En parallèle, dans<br />

le même esprit et pour une plus grande<br />

visibilité, nous souhaitons proposer aux<br />

associations de présenter leurs manifestations<br />

sur les trois panneaux digitaux<br />

installés sur notre territoire.<br />

Voici résumés les nombreux axes de travail<br />

qui seront les nôtres ces prochains<br />

mois.<br />

Administration communale de Kayl<br />

4, rue de l’Hôtel de Ville<br />

L-3674 Kayl<br />

www.kayl.lu


18<br />

LUXEMBOURG<br />

POUR REVALORISER<br />

LA NATURE<br />

© XxxxUNE LÉGENDE<br />

GOUVERNANCE<br />

Administration communale de Schifflange<br />

Reconnue comme étant l’une des communes<br />

les plus durables du Grand-<br />

Duché de <strong>Luxembourg</strong>, Schifflange<br />

lance continuellement des projets et<br />

des initiatives en faveur de l’environnement.<br />

Cette année, le collège des bourgmestre<br />

et échevins profite d’Esch2022<br />

pour allier la culture au développement<br />

durable. La commune fait en effet renaître<br />

une ancienne légende pour renaturer<br />

un cours d’eau. Paul Weimerskirch,<br />

bourgmestre, nous en dit plus et<br />

revient également sur le projet plus global<br />

de la renaturation de l’Alzette, entamé<br />

il y a plusieurs années.<br />

Une légende schifflangeoise renaît pour<br />

servir la cause environnementale. Pouvez-vous<br />

nous en dire davantage ?<br />

Notre projet « D’So vum Marxeweier »<br />

s’inscrit dans le cadre des initiatives<br />

d’Esch2022. Nous souhaitons effectivement<br />

valoriser nos espaces naturels<br />

en nous inspirant d’un ancien conte<br />

presque oublié. Selon la légende, le<br />

Marxeweier, un lac désormais disparu,<br />

était situé en haut d’une colline à Schifflange.<br />

Il était si profond que personne<br />

n’a réussi à plonger jusqu’au fond. Les<br />

nuits de pleine lune, le chant des sirènes<br />

pouvait être entendu. Cette eau avait<br />

un pouvoir magique: celui qui en buvait<br />

huit soirs de suite ne mourrait pas<br />

en tant que célibataire. De nombreux<br />

couples se formaient à mesure que les<br />

filles et garçons venaient boire à l’étang.<br />

Rempli par les larmes des sirènes, et<br />

à cause des années de sécheresse, le<br />

Marxeweier est progressivement devenu<br />

le seul point d’eau de la région.<br />

Les habitants se sont mis à en chercher<br />

d’autres, mais à mesure qu’ils en trouvaient,<br />

le niveau de l’étang baissait.<br />

Nous profitons d’Esch2022 pour allier<br />

la cause environnementale à l’histoire<br />

culturelle de notre commune en renaturant<br />

le ruisseau qui a contribué à la<br />

légende du Marxeweier. Ce projet multidisciplinaire<br />

a été réalisé par le cabinet<br />

d’architecture BENG. Il comprend également<br />

des sculptures de l’artiste Tom Flick<br />

qui a représenté sept sirènes aux caractères<br />

différents (timide, heureuse, amoureuse,<br />

triste, folle, fière et grincheuse).<br />

Celles-ci longent le ruisseau. Un livre<br />

pour enfants a également été illustré par<br />

le peintre Pit Wagner et une œuvre musicale<br />

autour de la thématique de l’eau a<br />

été créée par l’Harmonie municipale de<br />

Schifflange. La conteuse Betsy Denzer a<br />

elle aussi participé au projet. « D’So vum<br />

Marxeweier » a été inauguré le 19 juin<br />

dernier.<br />

Que peuvent y découvrir les promeneurs ?<br />

Nous avons créé un chemin de l’eau qui<br />

commence au chemin vert mais se divise:<br />

soit pour suivre le Minett Trail, soit<br />

pour s’engager sur le chemin de l’eau.


GOUVERNANCE<br />

19<br />

Celui-ci se dirige vers la source où se<br />

trouve l’arbre de la liberté, symbole des<br />

années de guerre, bifurque ensuite vers<br />

la place où se situe le ruisseau, traverse<br />

un endroit où les anciens Schifflangeois<br />

nettoyaient leurs vêtements, rejoint une<br />

cascade avant de se prolonger jusqu’à<br />

notre gîte Red-Rock Trail qui sera bientôt<br />

terminé. En collaboration avec la société<br />

d’eau du Sud, des stations d’information<br />

et de sensibilisation à propos de l’eau,<br />

cette ressource si précieuse, ont également<br />

été installées tout le long du parcours<br />

qui s’étend sur 4 km.<br />

Valoriser nos espaces naturels<br />

en nous inspirant d’un ancien<br />

conte presque oublié<br />

Ce projet durable s’inscrit dans une stratégie<br />

plus globale de renaturation des<br />

cours d’eau et de l’Alzette à Schifflange<br />

établie il y a de nombreuses années…<br />

Le but principal d’une renaturation est<br />

de favoriser le maintien de la biodiversité<br />

tout en tenant compte des exigences<br />

écologiques, sociales et économiques,<br />

mais également des contextes culturels<br />

et régionaux. Le 2 février 2001, le gouvernement<br />

avait décidé d’accélérer la mise<br />

en œuvre de la renaturation de l’Alzette<br />

supérieure. L’objectif de ce projet était<br />

de revaloriser la plaine alluviale en lui<br />

redonnant un caractère naturel et de recréer<br />

des zones humides adaptées aux<br />

amphibiens en rendant aux cours d’eau<br />

une partie de leurs espaces naturels. En<br />

plus d’agir pour la biodiversité, la renaturation<br />

permet de réactiver le potentiel de<br />

rétention pour abaisser le niveau de l’eau<br />

en cas de crue.<br />

Ce projet d’un budget de 10 millions d’euros<br />

a suivi de nombreuses étapes. Nous<br />

avons démarré à hauteur de la Bestgens<br />

Millen pour notamment recréer une rivière<br />

qui s’intègre dans le milieu naturel<br />

ainsi que des biotopes aquatiques. Nous<br />

avons ensuite déplacé l’Alzette dans le<br />

Thalweg. Suite aux inondations régulières<br />

autour de la Bestgens Millen, nous<br />

avons réaménagé le lieu-dit « Am Brill » à<br />

Schifflange. La renaturation de l’Alzette<br />

a été réalisée d’un commun accord avec<br />

l’Administration des eaux et forêts, les<br />

services techniques de l’agriculture et la<br />

fondation Hëllef fir d’Natur.<br />

Les résultats sont nombreux puisque<br />

nous avons constaté un abaissement du<br />

niveau moyen des hautes eaux, une augmentation<br />

du volume de rétention ainsi<br />

que de la longueur du lit, et une diminution<br />

de la vitesse d’écoulement. La qualité<br />

de l’eau a également été améliorée


20<br />

GOUVERNANCE<br />

par un mélange des eaux de l’Alzette avec<br />

celles des étangs existants. Cela nous a<br />

enfin permis de restaurer les biotopes<br />

rares et la faculté d’autoépuration. La<br />

dernière étape de cet immense projet est<br />

la renaturation de la Kiemelbach.<br />

Cette longue initiative nous a permis<br />

d’obtenir un Energy Award en 2013. Toujours<br />

en matière de certification, nous<br />

avons été récompensés par le Klima-<br />

Bündnis européen en obtenant la « Climate<br />

Star » en 2018. Celle-ci est décernée<br />

aux communes actives dans la gestion de<br />

leurs déchets. En dix ans, nous sommes<br />

effectivement passés de 235 à 100 kg par<br />

habitant.<br />

Favoriser le maintien<br />

de la biodiversité tout<br />

en tenant compte des exigences<br />

écologiques, sociales et économiques,<br />

mais également des contextes<br />

culturels et régionaux<br />

Du 23 au 29 juillet prochains, Schifflange<br />

accueillera également l’Eurofestival<br />

« Europe goes Scuffelingen ». S’intègre-til<br />

également au programme d’Esch2022 ?<br />

Nous avons déjà organisé cette fête européenne<br />

en 2003 et 2013. Celle-ci est<br />

un grand rassemblement de citoyens<br />

issus d’une quinzaine de pays différents<br />

(Allemagne, Irlande, pays baltes,<br />

etc.). Les festivités ont lieu dans la commune.<br />

Nous profitons effectivement<br />

d’Esch2022 pour étoffer les activités qui<br />

sont traditionnellement des compétitions<br />

sportives. Nous avons ainsi ajouté<br />

des aspects culturels et gastronomiques<br />

à cette fête afin de faire découvrir les<br />

spécificités et spécialités luxembourgeoises<br />

et schifflangeoises aux participants<br />

étrangers.<br />

Administration communale<br />

de Schifflange<br />

21, rue Aloyse Kayser<br />

L-3852 Schifflange<br />

www.schifflange.lu


GOUVERNANCE<br />

21<br />

BRÈVES<br />

Faire évoluer l’écosystème startup luxembourgeois<br />

Le ministère de l’Économie a initié au mois de mai un processus<br />

d’analyse qui permettra d’établir un état des lieux de l’écosystème<br />

startup du Grand-Duché, l’objectif étant d’obtenir des comparaisons<br />

avec d’autres écosystèmes au niveau international et de<br />

mettre en évidence les opportunités de développement futur, les<br />

forces et les faiblesses ainsi que les facteurs de succès à l’échelle<br />

nationale. L’organisme sélectionné pour effectuer cette étude est<br />

Startup Genome et, pour ce projet, il collabore avec le ministère<br />

et Luxinnovation. Ensemble, ils ont lancé une enquête en vue de<br />

recueillir les avis de la communauté des startups et des entrepreneurs.<br />

Tous les acteurs de celle-ci qui seraient intéressés d’y participer<br />

peuvent se rendre sur le site www.startupluxembourg.com<br />

et compléter le questionnaire dédié. Les résultats de cette enquête<br />

accompagnés d’un processus de consultation avec les<br />

principales parties prenantes de l’écosystème permettront l’élaboration<br />

d’une feuille de route stratégique.<br />

Source : Ministère de l'Économie<br />

La Finlande et la Suède bientôt membres de l’OTAN ?<br />

Le 18 mai 2022, la Finlande et la Suède ont toutes deux remis leur<br />

lettre officielle de demande d’adhésion à l’OTAN. Si celle-ci est<br />

acceptée, elles rejoindront leur voisine, la Norvège, parmi les 30<br />

membres effectifs de l’Organisation. Les lettres ont été transmises<br />

au secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, par l’ambassadeur<br />

de la Finlande, Klaus Korhonen, et celui de la Suède, Axel<br />

Wernhoff, au siège de l’Alliance à Bruxelles. Le <strong>Luxembourg</strong>, l’un<br />

des pays fondateurs, a accueilli favorablement cette demande.<br />

Le ministère d’État, la Direction de la défense et le ministère des<br />

Affaires étrangères et européennes ont d’ailleurs déclaré dans un<br />

communiqué : « Le <strong>Luxembourg</strong> va œuvrer en faveur d'un processus<br />

d'adhésion rapide et se réjouit de pouvoir compter sur la<br />

Finlande et la Suède en tant qu'Alliés au sein du Conseil de l'Atlantique<br />

Nord dans un avenir proche, pour défendre ensemble nos<br />

valeurs, nos libertés, et la sécurité de l'espace euro-atlantique ».<br />

Sources : nato.int, Ministère des Affaires<br />

étrangères et européennes<br />

Publication d’un rapport sur l’espace Schengen<br />

La Commission européenne a présenté le 24 mai dernier son<br />

rapport 2022 sur la situation de l’espace Schengen. Celui-ci<br />

s’inscrit dans le renforcement de la gouvernance Schengen et<br />

permet d’évaluer les avancées effectuées en un an, d’anticiper<br />

les situations problématiques et d’en assurer la prise en charge<br />

dans l’année qui suit. Ce premier rapport présente une liste de<br />

priorités pour la période 2022-2023 autant au niveau national<br />

qu’européen. Parmi celles-ci se trouvent notamment la mise en<br />

œuvre de la nouvelle architecture informatique et l'interopérabilité<br />

pour la gestion des frontières, l’utilisation des outils de<br />

coopération transfrontalière, l’exécution des vérifications systématiques<br />

aux frontières extérieures pour tous les voyageurs,<br />

ou encore l’adoption du code frontières Schengen révisé. Le<br />

rapport invite également le Conseil à adopter les mesures qui<br />

permettront à la Croatie, à la Roumanie et à la Bulgarie d'en<br />

faire officiellement partie, puisque celles-ci remplissent tous les<br />

critères prévus. Il en fera certainement de même pour Chypre<br />

une fois que ce pays aura mené à bien le processus d’évaluation<br />

Schengen.<br />

Source : ec.europa.eu


22<br />

LUXEMBOURG<br />

GOUVERNANCE<br />

© Julian Pierrot<br />

BETZDORF,<br />

UNE COMMUNE<br />

EN PLEINE MUTATION<br />

Administration communale de Betzdorf<br />

Jean-François Wirtz


GOUVERNANCE<br />

23<br />

Située dans l’arrière-pays mosellan, à<br />

l’est du territoire grand-ducal, la commune<br />

de Betzdorf s’est développée ces<br />

dernières années sous l’impulsion de<br />

son bourgmestre Jean-François Wirtz.<br />

En démarrant de nombreux projets<br />

d’infrastructure et de modernisation,<br />

tous axés sur le développement durable<br />

et le renforcement du lien social,<br />

Betzdorf a toutes les qualités d’une<br />

commune où il fait bon vivre. Une fois<br />

ces chantiers de grande envergure bouclés,<br />

Jean-François Wirtz et le collège<br />

échevinal se concentreront davantage<br />

sur la digitalisation qui sera le prochain<br />

défi majeur. Explications.<br />

Pouvez-vous présenter votre commune<br />

en quelques mots ?<br />

L’administration communale de Betzdorf<br />

est composée de plusieurs localités :<br />

Betzdorf, Roodt-sur-Syre, Olingen, Mensdorf<br />

et Berg. Notre commune dispose de<br />

nombreux atouts notamment touristiques.<br />

Deux piliers sociaux animent également<br />

notre territoire : la Croix-Rouge<br />

à Berg, qui entreprend des travaux très<br />

précieux pour les enfants, et l’Institut<br />

Saint-Joseph à Betzdorf, qui accompagne<br />

les personnes mentalement et physiquement<br />

handicapées. L’opérateur de satellites<br />

SES Astra se situe aussi dans notre<br />

commune.<br />

Dès votre arrivée à la tête de la commune<br />

en 2017, vous avez initié de nombreux<br />

projets d’infrastructure pour améliorer<br />

la vie quotidienne de vos citoyens, dont<br />

une crèche qui répond aux besoins futurs<br />

en termes de démographie…<br />

En raison de la crise du Covid-19, de la<br />

guerre en Ukraine et de la pénurie de<br />

matériaux, nos projets ont malheureusement<br />

pris du retard. La construction de<br />

la crèche fait suite à une étude lancée en<br />

2018 relative au développement démographique<br />

de notre commune et au potentiel<br />

d’extension du campus scolaire.<br />

Le nouvel établissement pourra accueillir<br />

96 enfants de 0 à 4 ans et sera durable<br />

car il s’appuiera notamment sur des<br />

principes de l’économie circulaire. Nous<br />

recourons majoritairement à l’argile et<br />

au bois. Le premier matériau a été excavé<br />

lors de la création du nouveau centre<br />

d’incendie et de secours à Mensdorf. Le<br />

second provient en partie des forêts communales<br />

et de différents projets de déconstruction<br />

de bâtiments communaux<br />

comme l’ancienne école de Betzdorf,<br />

l’ancienne ferme à Olingen et la maison<br />

unifamiliale qui se trouvait sur le terrain<br />

de la future crèche.<br />

Les premières années<br />

de notre mandat devaient répondre<br />

aux besoins urgents<br />

en infrastructures<br />

Ce projet s’inscrit dans le cadre du Pacte<br />

Climat 2.0. Quelles sont les autres initiatives<br />

de la commune à ce sujet ?<br />

Nous sommes propriétaires d’un champ<br />

à Roodt-sur-Syre. Nous avons participé à<br />

un concours que l’État a lancé au niveau<br />

des installations photovoltaïques. Cellesci<br />

ne sont actuellement pas autorisées<br />

dans les zones rurales. Avec ce projet<br />

pilote, nous en établirons sur ce terrain<br />

tout en le revalorisant. Nous pourrons y<br />

placer des ruches, par exemple, pour favoriser<br />

la biodiversité malgré les installations<br />

artificielles. Grâce à cette initiative,<br />

nous prévoyons une production à hauteur<br />

de 4.000 kWc, soit la consommation<br />

d’électricité de 85% de l’ensemble de la<br />

commune. Nous économiserons alors<br />

2.665 tonnes de CO 2<br />

par année !<br />

De plus, à Berg, nous planifions la<br />

construction d’une chaudière à biomasse<br />

afin de garantir un chauffage à énergie<br />

renouvelable pour la maison communale<br />

avec nos propres déchets verts. Nous<br />

cherchons également des synergies avec<br />

la Croix-Rouge car ses installations sont<br />

dimensionnées et propices pour accueillir<br />

ce système. Des logements sont en<br />

cours de construction sur le site de l’ancienne<br />

école à Mensdorf. Nous prévoyons<br />

également un réseau de chauffage urbain<br />

avec une chaudière fonctionnant grâce<br />

aux déchets verts que les citoyens apportent<br />

à la commune. Nous réutilisons<br />

ainsi la matière première existante au<br />

lieu de consommer une ressource fossile<br />

et donc limitée.<br />

Enfin, nous avons analysé les déchets<br />

produits dans notre maison relais. Beaucoup<br />

d’entre eux sont issus des repas. Un<br />

système de séchage des déchets existe de<br />

sorte à pouvoir les réutiliser comme des<br />

engrais naturels pour nos plantations, les<br />

espaces verts de la commune ou le jardin<br />

communautaire. Les premières analyses<br />

sont prometteuses et cette initiative nous<br />

permet aujourd’hui d’approfondir le<br />

penchant de notre commune pour l’économie<br />

circulaire et la durabilité.<br />

La rénovation du Café de l’Amérique à<br />

Olingen est également l’un des projets<br />

entrepris qui vous tient le plus à cœur…<br />

Nous souhaitons y créer une zone de rencontre,<br />

de détente et de tourisme doux.<br />

Les travaux ont déjà démarré et nous<br />

espérons inaugurer le Café de l’Amérique<br />

avant juin 2023. Celui-ci se situe<br />

au centre géographique de la commune<br />

et aux abords d’une piste cyclable. Nous<br />

souhaitons y créer, à partir de ce lieu, un<br />

sentier de découverte autour de la thématique<br />

du loup en collaboration avec<br />

l’ORT (Office Régional du Tourisme). Interactif,<br />

ce chemin sera réalisé avec l’aide<br />

d’une entreprise allemande spécialisée.<br />

Néanmoins, dans un objectif d’inclusion<br />

sociale, nous souhaitons créer des<br />

synergies avec les habitants de l’Institut<br />

Saint-Joseph. Ceux-ci fabriquent toutes<br />

sortes d’objets ou sculptures et le but<br />

sera d’utiliser leur savoir-faire – local –<br />

pour façonner la station.<br />

Quid de la digitalisation au sein de la<br />

commune ?<br />

Comme évoqué précédemment, les premières<br />

années de notre mandat devaient<br />

répondre aux besoins en infrastructures.<br />

C’était une urgence. Les prochains défis<br />

pour notre commune résident dans la<br />

digitalisation. Il s’agit d’un travail global<br />

qui s’effectue à long terme.<br />

Nous collaborons avec le SIGI (Syndicat<br />

Intercommunal de Gestion Informatique)<br />

en ce qui concerne la facturation<br />

électronique. Par ailleurs, les courriers<br />

entrants et sortants sont digitalisés et<br />

nous délaissons progressivement l’usage


24<br />

GOUVERNANCE<br />

© Julian Pierrot<br />

Sylvette Schmit-Weigel, Jean-François Wirtz et Marc Ries<br />

du papier, notamment pour l’archivage<br />

et le suivi de pièces. Il faut du temps pour<br />

implémenter ces nouveaux outils et manières<br />

de fonctionner.<br />

Les prochains défis pour<br />

notre commune résident dans<br />

la digitalisation<br />

En ce sens, le SIGI a développé SIGINOVA,<br />

un logiciel spécifiquement conçu pour<br />

répondre aux besoins des communes.<br />

Nous sommes actuellement l’une des<br />

communes-test de ce système pour<br />

aider le Syndicat à développer des applications.<br />

Le retour du terrain lui est<br />

indispensable pour confectionner des<br />

solutions sur-mesure et qui s’adaptent<br />

à chaque commune. En d’autres termes,<br />

SIGINOVA se base sur un nouveau langage<br />

de conception de programme des<br />

métiers communaux pour une mise en<br />

pratique rapide et évolutive des besoins<br />

de chaque commune grâce à un travail<br />

d’écriture du processus métier par le<br />

métier lui-même. La commune devient<br />

ainsi actrice de ses activités puisqu’elle<br />

est impliquée dans la définition de ses<br />

métiers ou dans la création de ses outils<br />

de façon personnalisée. Le logiciel s’applique<br />

à tous les domaines des activités<br />

communales : autorisation de bâtir,<br />

service technique, bureau de la population,<br />

etc.<br />

Enfin, nous avons effectué les démarches<br />

pour lancer l’application<br />

«hoplr» sur notre territoire. Il s’agit d’un<br />

réseau social limité aux habitants d’une<br />

même commune. Les échanges sont<br />

donc centrés sur la vie locale pour favoriser<br />

l’entraide et la cohésion sociale. Ce<br />

réseau permet par exemple de solliciter<br />

de l’aide, d’échanger des informations<br />

ou de proposer des services (babysitting,<br />

prêt d’outillage, etc.). L’inscription<br />

est gratuite car la commune prend en<br />

charge les coûts d’affiliation dans le<br />

cadre de sa politique de renforcement<br />

du tissu social.<br />

Un dernier mot sur la participation de<br />

Betzdorf au projet « Commune 2030 » ?<br />

Nous effectuons une analyse des objectifs<br />

de développement durable de l’ONU<br />

dans notre commune en établissant un<br />

listing de toutes les initiatives existantes<br />

pour ensuite définir leur impact. Nous<br />

sommes une des communes pilotes qui<br />

participent à ce projet.<br />

Administration communale de<br />

Betzdorf<br />

11, rue du Château<br />

L-6922 Berg<br />

www.betzdorf.lu


Transformez votre passion<br />

en business<br />

ing.lu/entreprises-locales<br />

ING <strong>Luxembourg</strong> S.A. - 26, Place de la Gare, L-1616 <strong>Luxembourg</strong> - R.C.S. <strong>Luxembourg</strong> B.6041 - TVA LU 11082217 - ing.lu


LUXEMBOURG<br />

26<br />

GOUVERNANCE<br />

POUR UNE<br />

TRANSMISSION<br />

D’ENTREPRISE<br />

RÉUSSIE<br />

ING <strong>Luxembourg</strong><br />

Les entreprises naissent, croissent, se développent,<br />

prospèrent, parfois ferment, et<br />

très souvent, sont transmises. Essentielles<br />

mais volontairement ou involontairement<br />

omises, les transmissions d’entreprises<br />

sont indispensables à la bonne santé financière<br />

d’un pays. Pascal Monteil, Manager<br />

Business Banking chez ING <strong>Luxembourg</strong>,<br />

revient sur les rôles de la banque<br />

lors d’une transmission d’entreprise ainsi<br />

que sur les multiples enjeux de celle-ci,<br />

pour l’acquéreur comme pour le vendeur.<br />

Quels sont les principaux enjeux à<br />

considérer lors d’une transmission<br />

d’entreprise ?<br />

Lorsqu’un ADE (ayant droit économique)<br />

ou UBO (Ultimate Beneficial<br />

Owner) se retire, se pose de manière<br />

quasi-systématique la question de la<br />

transmission. Il peut décider de céder<br />

son entreprise à ses enfants, à ses employés<br />

ou à des personnes externes.<br />

Cela provoque des incidences professionnelles<br />

et personnelles car le propriétaire<br />

de la société se sépare d’une<br />

entité qu’il a fondée de ses propres<br />

mains et, par affect, craint logiquement<br />

de tout voir s’écrouler. Des questions<br />

d’ordre fiscal surgissent également.<br />

ING intervient sur certains de ces<br />

aspects.<br />

Quel est le rôle de la banque en matière<br />

de transmission d’entreprise ?<br />

Notre première mission gravite autour<br />

du conseil avec une cellule spécialisée<br />

dans le « Wealth Management ». En<br />

d’autres termes, nous nous occupons<br />

de l’ingénierie patrimoniale afin de<br />

structurer et de proposer une solution<br />

pérenne en accompagnant le client.<br />

Parfois, et selon les cas de figure, nous<br />

travaillons avec des sources externes<br />

concernant des dossiers plus volumineux<br />

car ceux-ci peuvent dépasser le<br />

cadre du métier de banquier.<br />

Notre deuxième mission s’articule autour<br />

du côté financier et des investissements<br />

lorsqu’un propriétaire nous<br />

introduit auprès des futurs acquéreurs.<br />

Nous proposons alors divers produits<br />

et solutions. Nous étudions d’abord<br />

les profils des acheteurs. Nous devons<br />

ensuite activer le levier afin de lancer<br />

un nouveau cycle économique pour<br />

l’entreprise transmise. Cela dépend notamment<br />

de la maturité du business.<br />

L’objectif est de proposer une solution<br />

viable à l’ADE historique en discutant<br />

avec lui sur l’ensemble des aspects de<br />

la transaction. Celui-ci recevra effectivement<br />

une entrée conséquente lors de


GOUVERNANCE<br />

27<br />

© Marie De Decker<br />

et aussi bien professionnels que privés :<br />

un départ du <strong>Luxembourg</strong>, une retraite,<br />

un mariage, une conjoncture au sein du<br />

secteur d’activité, etc. Lors d’un premier<br />

rendez-vous avec un client, s’il n’y<br />

a pas de feedback directement, celui-ci<br />

prend le temps d’y réfléchir, d’en discuter<br />

avec son entourage pour ensuite<br />

nous recontacter à plus long terme. Ce<br />

travail proactif est indispensable.<br />

parts sociales des sociétés au <strong>Luxembourg</strong><br />

sont détenues par des personnes<br />

ayant 60 ans et plus. Une attention<br />

toute particulière est donc portée à ce<br />

constat car ces prochaines années seront<br />

fortement marquées par des transmissions.<br />

Nous organisons également<br />

des formations en interne et des tables<br />

rondes à ce sujet pour y être préparés.<br />

Il n’y a pas de date idéale pour commencer<br />

à envisager une transmission<br />

d’entreprise. Il faut seulement être attentif<br />

au contexte et à la conjoncture<br />

actuelle. Si le propriétaire d’une entreprise<br />

songe à la transmettre à ses enfants,<br />

il est nécessaire de leur confier<br />

des responsabilités et de déléguer progressivement.<br />

Tout le monde n’a pas<br />

forcément la fibre managériale, la personnalité,<br />

la vision ou la capacité à bien<br />

s’entourer.<br />

Pascal Monteil<br />

la vente, nous devrons évoquer avec lui<br />

les différentes options. Nous l’accompagnons<br />

ainsi pour lui offrir également<br />

une solution en matière de placement<br />

ou d’investissement.<br />

Vos clients pensent-ils forcément à une<br />

éventuelle transmission, qui peut peutêtre<br />

sembler lointaine, mais qui se prépare<br />

en amont ?<br />

De plus, les processus KYC (Know Your<br />

Customer) sont de plus en plus complexes<br />

et la plupart des PME ne maîtrisent<br />

pas ces types de régulations.<br />

Notre rôle est aussi d’expliquer pourquoi<br />

ces mises en conformité existent<br />

et sont utiles.<br />

En tant que banquiers,<br />

notre rôle est aussi<br />

de sensibiliser nos clients<br />

à la transmission d’entreprise<br />

Différents corps de métier sont impliqués<br />

dans une transmission d’entreprise<br />

: avocats, experts en immobilier,<br />

fiscalistes, etc. En tant que banquiers,<br />

notre rôle est aussi de sensibiliser nos<br />

clients par rapport à ce sujet. Une<br />

transmission se prépare avant son exécution<br />

et pour une durée variable. Les<br />

approches changent en fonction de la<br />

structure de l’entreprise et de la complexité<br />

du dossier.<br />

Nous rendons nos clients attentifs à ce<br />

qui est relatif aux faits dits événementiels<br />

pouvant être aussi divers que variés<br />

Quels sont les prochains défis pour ING<br />

<strong>Luxembourg</strong> ?<br />

Les prochains défis sont essentiellement<br />

liés à la digitalisation pour maintenir<br />

une qualité de service pour nos<br />

clients et leur permettre de conserver<br />

une longueur d’avance sur leur<br />

business.<br />

En ce qui concerne la transmission<br />

d’entreprise, une étude du STATEC<br />

a démontré qu’environ 75 à 80% des<br />

ING <strong>Luxembourg</strong> S.A.<br />

26, Place de la Gare<br />

L-2965 <strong>Luxembourg</strong><br />

www.ing.lu


LUXEMBOURG<br />

28<br />

GOUVERNANCE<br />

WE TAKE CARE!<br />

7, rue de la Gare-B.P. 11<br />

L-9401 VIANDEN<br />

Tél.: +352 83 41 41 -1<br />

Fax: +352 84 90 10<br />

info@osch.lu<br />

www.osch.lu


GREEN<br />

BUILDING<br />

© InnovationCluster<br />

Un campus exclusivement dédié aux technologies de la santé sera créé à Esch-sur-Alzette<br />

en 2024. Dénommé « Health and Lifescience Innovation Campus », il sera implanté sur le site<br />

du ZARE « A Sommet » sur une surface de près de 2,4 hectares. L’infrastructure sera « phygitale »<br />

pour améliorer l’expérience utilisateur de ses occupants, en favorisant leur mise<br />

en réseaux ainsi que leur accès à de nouveaux services au niveau local et international.<br />

2.


LUXEMBOURG<br />

30<br />

GREEN BUILDING<br />

THE CLOUD :<br />

UN NUAGE<br />

DE SAVOIRS


GREEN BUILDING<br />

31<br />

© SANAA<br />

Créée en 2009 et reconnue comme fondation<br />

d’utilité publique, André Losch<br />

Fondation soutient et accompagne des<br />

projets dédiés aux jeunes du <strong>Luxembourg</strong><br />

dans divers domaines pour<br />

contribuer au développement d’une<br />

société plus juste et durable. André<br />

Losch, son fondateur, avait déjà imaginé<br />

de son vivant un auditorium qui est<br />

ensuite devenu « The Cloud » avec la<br />

sélection du projet du cabinet d’architecture<br />

SANAA : un bâtiment marqué<br />

de l’empreinte contemporaine de l’architecture<br />

du Kirchberg. Cet édifice en<br />

sera la nouvelle vitrine. Conçu comme<br />

la porte d’entrée du futur campus, le<br />

«nuage», baptisé comme tel en raison<br />

de sa forme, a toutes les cartes en main<br />

pour se muer en un temple du savoir au<br />

cœur du quartier de la capitale. Prévu<br />

pour 2025, ce projet mêle plusieurs facettes<br />

où la durabilité s’allie à la conception<br />

d’un espace social attractif propice<br />

aux exigences posées aux universités<br />

d’aujourd’hui.<br />

Un projet aux allures contemporaines<br />

À la suite d’un concours, la conception<br />

et la réalisation du projet a été confiée au<br />

cabinet d’architectes japonais SANAA, en<br />

coopération avec le cabinet luxembourgeois<br />

Fabeck Architectes. Le jury a notamment<br />

été séduit par sa simplicité, son<br />

ouverture et sa transparence permettant<br />

les échanges entre le public des quartiers<br />

adjacents et les utilisateurs du bâtiment.<br />

Les architectes ont en effet libéré le rez-dechaussée<br />

pour le rendre totalement transparent<br />

et permettre au parc de s’étendre<br />

jusque sous le bâtiment créant ainsi une<br />

vraie continuité avec les environs.<br />

Les études ont démarré en 2020 et la livraison<br />

de l’édifice est prévue pour 2025.<br />

Un comité de pilotage, composé de représentants<br />

de l’État, de l’équipe de gestion<br />

du projet et de la Fondation a été<br />

formé pour veiller à ce que les intérêts et<br />

besoins de toutes les parties prenantes<br />

soient pris en compte.<br />

De multiples fonctionnalités…<br />

« The Cloud » se situera sur l’Avenue J.F.<br />

Kennedy, aux abords de la station de<br />

tramway « Universitéit », plus précisément<br />

entre le parc central Kirchberg et le<br />

SnT (Interdisciplinary Centre for Security,<br />

Reliability and Trust) de l’Université. Son<br />

emplacement, idéal, a été choisi pour inviter<br />

les riverains à traverser et profiter de<br />

ce nouvel espace extérieur couvert. Trois<br />

sous-ensembles composent le bâtiment.<br />

Le premier sous-sol est dédié à l’espace<br />

d’enseignement, avec plusieurs salles de<br />

cours, de séminaires ou de travaux pratiques,<br />

et aux bureaux de l’administration.<br />

Cet étage est le plus «calme» et est<br />

connecté à l’espace public par trois patios<br />

qui apportent une lumière naturelle. Le<br />

rez-de-chaussée abrite la zone d’entrée<br />

et deux amphithéâtres d’une capacité de<br />

40 personnes chacun pouvant accueillir<br />

des événements. La plus grande salle du<br />

bâtiment, qui est l’élément principal du<br />

projet, se trouve au premier étage. Celleci<br />

peut accueillir 450 personnes et mise<br />

sur la flexibilité d’utilisation puisqu’elle<br />

peut se diviser en deux sous-espaces. Autour<br />

de cet auditorium se placent différents<br />

espaces tels que le café face au parc<br />

ou d’autres points de restauration. On<br />

y trouve également un large hall et des<br />

salles multifonctions.<br />

Imaginé comme un point d’ancrage<br />

pour l’aménagement urbain du campus<br />

universitaire du Kirchberg, « The Cloud »<br />

s’intègre dans une stratégie de développement<br />

marquée par des projets encourageant<br />

la vie de quartier : en diversifiant<br />

l’offre de logements ainsi qu’en<br />

favorisant les commerces de proximité<br />

et les activités culturelles. En s’intégrant<br />

comme une extension naturelle du parc<br />

environnant, le projet d’André Losch<br />

Fondation mélange différents univers<br />

afin de créer un nouveau forum pour le<br />

quartier et la capitale du Grand-Duché.<br />

… au sein d’un volume organique<br />

En surplombant le parc, le bâtiment<br />

flotte tel un nuage au-dessus de l’Avenue<br />

J.F. Kennedy. D’où son nom, car le cabinet<br />

SANAA a souhaité concevoir un volume<br />

organique qui ondule le long de l’Avenue<br />

et rompt en douceur avec la continuité<br />

du tissu urbain pour créer un moment de<br />

pause qui invite les badauds à s’arrêter, à<br />

prendre le temps de contempler l’architecture<br />

et à appréhender l’espace. L’auditorium<br />

s’élève à 7 m de haut et permet


LUXEMBOURG<br />

32<br />

GREEN BUILDING<br />

© SANAA<br />

au parc de s’étendre sous cette canopée<br />

et de s’inviter dans les différentes entités<br />

du projet à travers les reflets sur la façade<br />

du premier étage ou dans les patios du<br />

premier sous-sol.<br />

Une approche architecturale durable<br />

Flexible et multifonctionnel, ce bâtiment<br />

répond ainsi aux exigences posées aux<br />

universités d’aujourd’hui. « The Cloud »<br />

mise également sur une architecture durable<br />

mêlant aspects économiques, écologiques,<br />

techniques et esthétiques. Ces<br />

considérations se reflètent notamment<br />

dans un confort élevé et une bonne accessibilité<br />

pour les utilisateurs, la qualité<br />

thermique de la structure et l’efficacité<br />

énergétique, la gestion responsable des<br />

ressources par le contrôle de l’usage de<br />

l’eau et des émissions de CO 2<br />

et, enfin,<br />

l’optimisation des coûts sur tout le cycle<br />

de vie du bâtiment. Les analyses pour les<br />

certifications BREEAM et WELL sont notamment<br />

déjà en cours.<br />

Cette approche architecturale a été choisie<br />

pour que les usagers perçoivent ce<br />

bâtiment comme étant tourné vers l’avenir<br />

grâce à plusieurs dispositifs mis en<br />

place. Le premier étage a par exemple été<br />

considéré comme une place tempérée.<br />

Ce parti pris de concevoir l’espace de circulation<br />

comme une continuité de l’extérieur<br />

permet de réduire les besoins en<br />

chauffage. Ce lieu devient ainsi une zone<br />

tampon entre l’extérieur et l’intérieur. Ce<br />

concept de température appuie l’idée de<br />

continuité entre le parc, la place et l’auditorium<br />

et assure une transition entre les<br />

différentes ambiances du projet.<br />

Créer une totale transparence<br />

et permettre au parc de s’étendre<br />

jusque sous le bâtiment<br />

Quant à la toiture, celle-ci sera recouverte<br />

de panneaux solaires afin de permettre<br />

au bâtiment de produire une partie de<br />

son énergie. La façade, elle, est essentiellement<br />

transparente, offrant des vues<br />

à 360 degrés. Cette conception permet à<br />

l’édifice de bénéficier de lumière naturelle<br />

tout au long de la journée, minimisant<br />

les besoins en éclairage artificiel.<br />

Par P. Birck<br />

Focus sur SANAA<br />

Fondé par Kayuzo Sejima et Ryue<br />

Nishizawa en 1995 et basé à Tokyo,<br />

SANAA est composé d’architectes internationaux<br />

travaillant sur des projets<br />

d’envergure : de l’architecture résidentielle<br />

à de grands bâtiments en<br />

passant par des plans d’urbanisme.<br />

Le cabinet est aussi spécialisé dans la<br />

conception de produits et de meubles.<br />

Chacun de ses projets s’inspire des<br />

conditions propres au site et sont tous<br />

suivis de près par les deux fondateurs<br />

principaux et leurs partenaires.<br />

SANAA a bâti sa réputation sur diverses<br />

réalisations prestigieuses à<br />

travers le monde telles que la Galerie<br />

d’art moderne de Sydney, le centre<br />

culturel Grace Farms au Connecticut,<br />

la Samaritaine à Paris ou encore la<br />

Galerie nationale à Budapest. Kayuzo<br />

Sejima et Ryue Nishiawa ont notamment<br />

reçu conjointement le Lion d’or<br />

de la 9 e Biennale d’architecture de Venise<br />

en 2004 et le prix Pritzker en 2010.


GREEN BUILDING<br />

33<br />

BRÈVES<br />

Une innovation luxembourgeoise à l’honneur et primée en Italie<br />

Pour des matériaux ultralégers biosourcés<br />

Fin avril a eu lieu le salon « GIC – Giornate Italiane Del Calcestruzzo »<br />

à Piacenza en Italie. Il s’agit du plus grand salon européen exclusivement<br />

consacré au marché du béton. La société luxembourgeoise<br />

Topp & Screed y a été récompensée du premier prix<br />

de l’innovation dans le secteur des équipements du dallage en<br />

béton. Basée à Riesenhoff, l’entreprise a obtenu ce prix pour le<br />

développement de sa machine électrifiée utilisée pour le nivellement<br />

de sols industriels en béton. Pour cela, elle a recours à une<br />

technologie dérivée du secteur automobile visant à réduire les<br />

émissions de CO 2<br />

. Unique au monde, cette machine ne produit<br />

aucune pollution et s’avère idéale pour les travaux de construction<br />

au sein d’un espace confiné ou limité. Le développement<br />

de ce nouvel équipement a été subventionné par le ministère de<br />

l’Économie. Conseillée par Luxinnovation, Topp & Screed participe<br />

à la promotion du « Made in <strong>Luxembourg</strong> ». La première<br />

machine de l’entreprise à travailler hors Europe se trouve actuellement<br />

au Panama et « d’autres discussions sont en cours sur le<br />

continent américain », a précisé Eric Zacharie, Production Manager<br />

chez Topp & Screed.<br />

Source : Luxinnovation<br />

RecAp, un programme d’accélération des villes résilientes<br />

Revive et PropTech Lab se sont associées pour lancer « RecAp »,<br />

le premier programme d’accélération des villes résilientes pour<br />

les entreprises et les startups. L’objectif de celui-ci est de faciliter<br />

le tournant écologique des secteurs de la construction et de l’immobilier.<br />

PropTech Lab est un écosystème belge des innovateurs<br />

dans la chaîne de valeur de la construction et de l’immobilier ; Revive<br />

est un bâtisseur de communautés avant d’être un promoteur<br />

immobilier. En créant Recap, les deux entités ont pour mission de<br />

créer des villes de demain vivables, appréciables et respectueuses<br />

de l’environnement. Leur mission est d’accélérer les innovations<br />

qui aident à rendre la planète plus résiliente tout en contribuant<br />

au bien-être des habitants par la construction de villes dans lesquelles<br />

il fait bon vivre. L’ensemble du secteur doit donc évoluer.<br />

Ainsi, RecAp aide les grandes entreprises à s’adapter aux nouvelles<br />

normes ESG et à collaborer avec les autorités publiques pour façonner<br />

les villes du futur.<br />

Source : RecAp<br />

L’allègement des matériaux permet de limiter les besoins<br />

en énergie primaire et en ressources naturelles. En ce sens,<br />

GRADEL et le LIST unissent leurs forces pour développer une<br />

résine biosourcée permettant de créer des matériaux composites<br />

légers et respectueux de l’environnement. Ce partenariat,<br />

signé début mai au salon JEC World de Paris, est soutenu<br />

financièrement par le Fonds National de la Recherche dans<br />

le cadre du programme BRIDGES. Son objectif est de réduire<br />

l’empreinte carbone globale des matériaux en utilisant des<br />

matériaux durables et recyclables comme le lin, les fibres<br />

minérales (basalte) ou les fibres cellulosiques (rayonne). Les<br />

fibres biosourcées peuvent être traitées comme une résine<br />

thermodurcissable et facilement moulées, tout en étant recyclables<br />

comme un thermoplastique. De ce fait, le département<br />

matériaux du LIST a développé un savoir-faire unique<br />

concernant les vitrimères. L’objectif est ainsi de développer<br />

des formulations de vitrimères biosourcées à l’aide du procédé<br />

GRAM développé par GRADEL.<br />

Source : LIST


LUXEMBOURG<br />

34<br />

LES COÛTS<br />

DE LA CONSTRUCTION<br />

EXPLOSENT<br />

GREEN BUILDING<br />

Compte tenu des pressions inflationnistes<br />

actuelles, les coûts de la<br />

construction continuent de croître à<br />

un rythme soutenu au <strong>Luxembourg</strong>.<br />

D’après le STATEC, en un an, les prix de<br />

la construction résidentielle ont connu<br />

une hausse de 9,4%. Sur la même période,<br />

plus globalement, l’indice des<br />

prix de la construction a augmenté de<br />

4,9%, soit le plus haut niveau jamais enregistré<br />

depuis plus de 30 ans.<br />

Flambée des prix des matières premières<br />

La hausse de prix est notamment liée<br />

à la progression de certains matériaux<br />

de construction, utilisés par exemple<br />

dans la construction des toitures et<br />

des charpentes comme le zinc, l’aluminium<br />

ou encore le bois. En effet,<br />

la forêt européenne est devenue une<br />

source d'approvisionnement pour le<br />

reste du monde, notamment la Chine<br />

et les États-Unis. La raison : le gouvernement<br />

chinois cherche à protéger ses<br />

ressources nationales tandis que les<br />

États-Unis ont récemment instauré<br />

une taxe sur les bois d’œuvre canadiens<br />

les poussant à se tourner vers d’autres<br />

sources d’approvisionnement. Résultat,<br />

la demande en provenance de ces<br />

deux pays est actuellement en plein<br />

boom. Conséquence, les prix n’ont cessé<br />

de grimper ces derniers mois, sans<br />

compter que bon nombre de charpentiers<br />

ont aujourd’hui du mal à s’approvisionner.<br />

En ce qui concerne les<br />

métaux comme le zinc ou l’aluminium,<br />

l’explication est à chercher du côté de<br />

la crise énergétique actuelle. L'envolée<br />

des prix de l'électricité au cours des<br />

douze derniers mois a fait exploser les<br />

coûts de fabrication des fonderies dont<br />

les processus de production sont très<br />

énergivores. C’est notamment le cas<br />

pour l’aluminium dont les cours ont récemment<br />

atteint des plus-hauts historiques,<br />

à plus de 3.000 dollars la tonne.<br />

De plus, en raison du manque d’électricité,<br />

faute de charbon et de gaz, de<br />

nombreuses fonderies ont été rationnées,<br />

en particulier dans l’Empire du<br />

Milieu, un des principaux producteurs<br />

mondiaux d’aluminium, ce qui limite<br />

les approvisionnements.<br />

Une conséquence de la guerre en<br />

Ukraine, mais pas seulement<br />

Pour ne rien arranger, la guerre en<br />

Ukraine de ce début d’année a accentué<br />

la hausse du prix de l’acier, un des matériaux<br />

indispensables pour les professionnels<br />

du secteur de la construction. Il faut<br />

dire que son prix s’est envolé dès le début<br />

des affrontements car de nombreux<br />

industriels européens ne peuvent désormais<br />

plus se fournir en produits venus de<br />

Russie en raison de l’embargo décrété au<br />

mois de mars dernier par l’Union européenne<br />

sur l’acier russe. À titre d’illustration,<br />

le cours de la bobine d’acier laminé<br />

à chaud est passé de moins de 1.000<br />

euros la tonne début mars 2022 à plus<br />

de 1.400 euros fin mars 2022 et pourrait<br />

continuer à grimper, selon l’agence britannique<br />

Fastmarkets. En effet, la tension<br />

très forte sur le marché de l’acier a provoqué<br />

une ruée de certains clients utilisateurs<br />

d’acier, à commencer par les entreprises<br />

du bâtiment et les charpentiers<br />

métalliques, qui ont voulu à tout prix se<br />

constituer des stocks afin d’assurer leur<br />

activité. À ce surstockage de précaution


GREEN BUILDING<br />

35<br />

s'ajoute, selon les experts du marché<br />

des matières premières, une part de spéculation<br />

de la part de certains acteurs<br />

financiers pariant sur une poursuite de<br />

la hausse des cours, en multipliant les<br />

prises de position à l’achat sur la bourse<br />

des métaux de Londres (« LME – London<br />

Metal Exchange »).<br />

Les prix devraient rester<br />

sous pression dans le secteur<br />

Quelle tendance dans les mois à<br />

venir ?<br />

Outre les difficultés de livraison pouvant<br />

entraîner des retards de chantier, il<br />

devient difficile pour les professionnels<br />

du bâtiment d'établir leurs devis sans<br />

prendre le risque de travailler à perte,<br />

face à cette augmentation rapide des<br />

coûts des matériaux. Qui plus est, dans<br />

ce contexte d’inflation galopante, les<br />

employeurs du secteur de la construction<br />

sont également confrontés à un indice<br />

salarial plus élevé de 2,5% en raison<br />

de l’inflation. En effet, depuis le 1 er avril<br />

2022, le salaire minimum luxembourgeois<br />

s'élève à 2.313,37 euros bruts par<br />

mois pour un travailleur « non-qualifié »<br />

à temps plein. Quant aux salariés « qualifiés<br />

», leur salaire minimum est désormais<br />

de 2.776,06 euros bruts par mois.<br />

Cette indexation automatique met sous<br />

pression la rentabilité et la trésorerie<br />

d'un nombre croissant d'entrepreneurs.<br />

Au-delà de l’augmentation du coût de la<br />

main-d’œuvre, cette hausse des prix de<br />

la construction pourrait se faire ressentir<br />

par ricochet sur le marché immobilier, en<br />

entrainant une augmentation des prix de<br />

la pierre au Grand-Duché, alors qu’il est<br />

déjà difficile de se loger pour bon nombre<br />

d’habitants. En effet, d’après le STATEC,<br />

au cours de l’année 2021, les prix des logements<br />

avaient progressé de 13,9% par<br />

rapport à l’année précédente, sachant<br />

qu’en 2020 la hausse annuelle moyenne<br />

était ressortie à 14,5% et à 10,1% en 2019.<br />

Reste à savoir si les coûts de construction<br />

vont continuer d’augmenter dans les<br />

mois à venir. À en croire le dernier rapport<br />

annuel de la Banque Mondiale, du<br />

côté des cours des principales matières<br />

premières, notamment celles utilisées<br />

par les professionnels du bâtiment, la situation<br />

n'est pas près de s'inverser. Elle<br />

pronostique d’ailleurs des niveaux de<br />

prix historiquement élevés jusqu'à la fin<br />

de l’année 2024. Dans ce contexte, les<br />

prix devraient rester sous pression dans<br />

le secteur, au grand dam de la profession<br />

et surtout de ses clients.<br />

Par R.Thomas


LUXEMBOURG<br />

36<br />

GREEN BUILDING<br />

PERSPECTIV’,<br />

LE VASTE PROJET<br />

IMMOBILIER MIXTE<br />

D’ESCH-SUR-ALZETTE<br />

Conçu par le bureau d’architectes Wilmotte<br />

& Associés, Perspectiv’, dont<br />

Atenor et Tracol Immobilier sont les<br />

maîtres d’ouvrage, est un projet immobilier<br />

mixte mêlant logements,<br />

commerces et bureaux situé dans un<br />

nouveau quartier en plein développement<br />

de la ville d’Esch-sur-Alzette.<br />

Compte tenu de l’engagement écologique<br />

de ses promoteurs, ce projet répond<br />

aux enjeux durables et sociétaux<br />

de la ville de demain, en particulier<br />

aux attentes des citoyens en termes de<br />

proximité, mobilité, durabilité, sécurité<br />

et convivialité.<br />

Située au sud du <strong>Luxembourg</strong>, à quelques<br />

kilomètres de la frontière française et notamment<br />

du département de la Lorraine,<br />

Esch-sur-Alzette est la deuxième ville<br />

la plus peuplée du Grand-Duché. Avec<br />

ses 36.000 habitants, cette ville connaît<br />

actuellement d’importants développements<br />

fonciers pour faire face à la croissance<br />

de sa population, à commencer<br />

par le vaste projet Perspectiv', localisé<br />

entre Esch Centre et Belval, appelé à en<br />

devenir une des pièces maîtresses.<br />

Un lieu phare du mieux vivre ensemble<br />

Au-delà de sa localisation à l’entrée de<br />

la ville, avec un accès rapide aux transports<br />

publics et aux principaux moyens<br />

de communication (autoroutes, gare,<br />

bus, tram) menant à la capitale et aux<br />

trois pays limitrophes, ce nouveau projet,<br />

s’étendant sur 68.000 m 2 de plancher,<br />

se veut avant tout un lieu phare du mieux<br />

vivre ensemble. Il s’agit en effet d’un ensemble<br />

immobilier mixte combinant des<br />

logements (350 unités sur 37.000 m 2 )<br />

avec des bureaux innovants (10.000 m 2 )<br />

mais aussi des commerces (12.000 m 2 )<br />

ou encore des espaces de restauration,<br />

de détente et de loisirs. À ce titre, le sport<br />

sera notamment mis à l’honneur. Le futur<br />

Musée national des sports, exploité<br />

par l’État luxembourgeois, ainsi qu’un<br />

complexe sportif d’une capacité de 2.000<br />

personnes, dont 1.600 places assises,<br />

s’étendant sur près de 10.000 m 2 , verront<br />

également le jour. Le développement<br />

d’une activité hôtelière est aussi envisagé<br />

à moyen terme afin de faciliter les capacités<br />

d’hébergement sur place. L’ambition<br />

des deux maîtres d’ouvrage de Perspectiv',<br />

Tracol Immobilier et Atenor, est de<br />

faire en sorte que ce nouveau quartier réponde<br />

au mieux aux besoins et au bienêtre<br />

de ses résidents. Ainsi, comme le<br />

précise Jean-Michel Wilmotte, fondateur<br />

du bureau d’architectes Wilmotte & Associés<br />

en charge du projet, « Perspectiv' est<br />

un nouveau lieu de vie partagé qui allie la<br />

culture au sport, la détente au shopping<br />

et le travail à l’habitation pour créer une<br />

nouvelle centralité aux portes d’Eschsur-Alzette<br />

».<br />

Un futur quartier vert et durable<br />

De plus, cet ensemble immobilier sera<br />

complété par deux squares mais aussi<br />

par des espaces publics combinant le minéral<br />

et le végétal. Il est également prévu<br />

de créer des bassins de rétention intégrés<br />

à l’environnement ainsi que des voies<br />

cyclables afin de développer autant que<br />

possible l’écomobilité des habitants de<br />

ce nouveau quartier. Dans la même logique,<br />

ce projet immobilier d'envergure<br />

souhaite également respecter des critères<br />

stricts en termes de performance énergétique<br />

et de respect de l'environnement.<br />

Les promoteurs de Perspectiv’ veulent


GREEN BUILDING<br />

37<br />

© Atenor / Tracol<br />

© Atenor / Tracol<br />

notamment être exemplaires en matière<br />

de développement durable, tout<br />

en se souciant du bien-être de leurs habitants.<br />

Pour ce faire, Tracol Immobilier<br />

et Atenor visent des certifications environnementales<br />

de premier plan, à savoir<br />

BREEAM « Excellent » et WELL « Gold ». Il<br />

s’agit en effet d’offrir à leurs futurs résidents<br />

un environnement accueillant car,<br />

rappelons-le, à la différence des autres<br />

labels du secteur de la construction, le<br />

label WELL s’intéresse exclusivement à la<br />

santé et au bien-être des occupants des<br />

bâtiments, plutôt qu’aux bâtiments euxmêmes.<br />

Faire en sorte que<br />

ce nouveau quartier réponde<br />

au mieux aux besoins<br />

et au bien-être<br />

de ses résidents<br />

Les premières livraisons prévues pour<br />

2025<br />

En matière de calendrier, le début des<br />

travaux et la pose de la première pierre<br />

sont planifiés pour le dernier trimestre de<br />

l’année 2022. La première phase du projet,<br />

comprenant entre autres la construction<br />

du Musée national des sports, du<br />

complexe sportif, des commerces, ainsi<br />

que de deux immeubles résidentiels de<br />

100 logements, devrait être livrée d’ici la<br />

fin de l’année 2025. Et, cerise sur le gâteau,<br />

le quartier viendra s’enrichir d’ici<br />

peu de la présence à proximité d’un des<br />

plus grands hôpitaux du Grand-Duché de<br />

<strong>Luxembourg</strong>, baptisé « Südspidol », dont<br />

la mise en service est prévue en 2026.<br />

En clair, le projet offre un cadre de vie et<br />

de travail unique réconciliant les enjeux<br />

d’accessibilité, de facilité et de bien-être<br />

pour tous les habitants de ce nouveau<br />

quartier de la ville d’Esch-sur-Alzette.<br />

Par R.Thomas<br />

© Atenor / Tracol<br />

© Atenor / Tracol


LUXEMBOURG<br />

38<br />

GREEN BUILDING<br />

FAMAPLAST, ENTREPRISE<br />

AUX TUBES ÉCOLOGIQUES :<br />

40 ANNÉES D’INNOVATION<br />

Famaplast<br />

Patric Michelis<br />

L’histoire de Raymond Michelis débute dans les années 60 avec la création d’une entreprise de construction.<br />

En 1964, il commence à produire des blocs de béton, d’abord pour ses propres besoins,<br />

puis pour d’autres entreprises.


GREEN BUILDING<br />

39<br />

Historique de la société<br />

C’est en 1975 qu’a été créée l’actuelle<br />

société Famaplast qui fabrique des<br />

tubes en polyéthylène. Avant cette date,<br />

les câbles étaient mis en terre sans aucune<br />

protection. Depuis, les tubes en<br />

polyéthylène fabriqués par Famaplast<br />

protègent les câbles et facilitent leur<br />

éventuel remplacement.<br />

Parce que l’environnement a toujours<br />

été au cœur des préoccupations de la société<br />

Famaplast, Raymond Michelis a eu<br />

l’idée de produire ses tubes en polyéthylène<br />

à partir de matériaux recyclés.<br />

C’est ainsi qu’il fonda en 1980 Granulux,<br />

qui s’occupe de la transformation<br />

de produits usagés en polyéthylène (flacons,<br />

bouteilles, etc.). Les gaines en matière<br />

recyclée sont aussi performantes<br />

que celles fabriquées à partir de matériaux<br />

de premier choix.<br />

À ce jour, Famaplast est une des rares entreprises<br />

en Europe à produire ces tubes<br />

à partir de matériaux recyclés et à être<br />

conforme aux normes européennes.<br />

Une nouvelle gaine<br />

nommée Plyvaflex,<br />

un tube muni d’un dispositif<br />

qui le rend détectable<br />

Remise en question et innovation<br />

En 2016, après deux années de recherche<br />

et de développement, Famaplast a créé<br />

une nouvelle gaine nommée Plyvaflex,<br />

un tube muni d’un dispositif qui le rend<br />

détectable. Plyvaflex est une nouvelle<br />

gaine protégée par un brevet luxembourgeois<br />

qui s’exporte au-delà de nos frontières.<br />

« Nos principaux clients français nous<br />

ont appelés afin de mettre en place un<br />

système efficace et économiquement<br />

pertinent permettant de localiser les<br />

conduites enterrées, et ce, pour se mettre<br />

en conformité avec une nouvelle norme<br />

française », nous explique Patric Michelis,<br />

directeur de Famaplast. « Le concept<br />

que nous avons développé a été breveté.<br />

Il s’agit de doter les tubes et conduites<br />

d’un fil traceur dès la fabrication. Le fil<br />

est raccordé à une borne lors de la pose et<br />

les bornes sont connectées à un émetteur<br />

générateur. Ensuite, un récepteur générateur<br />

permet de localiser la conduite en<br />

tout point. Ce suivi permanent renvoie<br />

les informations demandées et permet<br />

d’afficher un plan en situation réelle. Le<br />

système est extrêmement fiable, la durée<br />

de vie du fil traceur étant au moins équivalente<br />

à celle de la canalisation et son<br />

faible surcoût étant largement compensé<br />

par les économies réalisées en évitant<br />

les nombreux incidents voire accidents<br />

des années après la pose d’une conduite,<br />

lorsqu’interviennent des travaux ».<br />

Si pour l’instant le procédé Famaplast<br />

a surtout connu le succès à l’étranger,<br />

il pourrait aussi intéresser le marché<br />

luxembourgeois où chaque semaine cinq<br />

interventions se font sur des tubes ou canalisations<br />

qui ont été abimés par accident<br />

en creusant.


Borne d’injecon Branchement<br />

Borne d’injecon Branchement<br />

40<br />

GREEN BUILDING<br />

Les avantages du dispositif<br />

développé par Famaplast :<br />

• Localisable en classe A ;<br />

• Offre une bonne précision dans le<br />

positionnement des réseaux en<br />

plan et en profondeur ;<br />

• Réseaux détectés et localisés à<br />

toutes profondeurs ;<br />

• Réduction des coûts de recherche<br />

des réseaux et d’ouverture de<br />

tranchées en exploitation ;<br />

• Permet d’éviter les arrêts de<br />

chantiers et dispense<br />

d’investigations complémentaires<br />

coûteuses ;<br />

• Durée de vie équivalente à celle<br />

des réseaux ;<br />

• Garantit une sécurité pour les<br />

réseaux et leurs exploitants ;<br />

• Fonctionne avec tous les appareils<br />

de détection de signaux<br />

électromagnétiques du commerce ;<br />

• Facilité de mise en œuvre grâce à<br />

sa fixation sur les couronnes ;<br />

• Un faible surcoût par rapport au<br />

coût du mètre linéaire du réseau<br />

posé ;<br />

• Offre la possibilité d’un<br />

géoréférencement avec une<br />

interface GPS.<br />

Qualité, respect de l’environnement<br />

et remise en question constante sont<br />

les qualités qui ont permis à la société<br />

de devenir un des leaders européens<br />

de la fabrication des tubes annelés en<br />

polyéthylène.<br />

Les gaines permettent<br />

de remplacer<br />

ou introduire<br />

de nouveaux câbles<br />

sans rouvrir une tranchée<br />

Tous diamètres, toutes longueurs et<br />

toutes couleurs, les gaines de protection<br />

Famaplast peuvent désormais rester<br />

détectables à vie. Elles préservent les<br />

câbles en respectant la terre et une fois<br />

en place, on peut remplacer ou introduire<br />

de nouveaux câbles sans rouvrir<br />

une tranchée.<br />

Famaplast<br />

47a, rue de Sanem<br />

L-4485 Soleuvre<br />

Tél.: 59 30 46 - 1<br />

fama@pt.lu<br />

www.famaplast.lu<br />

AVANTAGES DU DISPOSITIF : PROCÉDÉ DE DÉTECTION AVEC PLYVAFLEX :<br />

Localisable en classe A. Complément idéal à la cartographie, aux SIG,<br />

aux relevés topographiques et aux plans de récolements.<br />

Offre une bonne précision dans le positionnement des réseaux en plan<br />

et en profondeur.<br />

Réseaux détectés et localisés à toutes profondeurs.<br />

Réduction des coûts de recherche des réseaux et d’ouverture de tranchées<br />

en exploitation.<br />

Permet d’éviter les arrêts de chantiers et dispense d’investigations<br />

complémentaires coûteuses.<br />

Durée de vie équivalente à celle des réseaux.<br />

Garantit une sécurité pour les réseaux et les exploitants des réseaux.<br />

Fonctionne avec tous les appareils de détection de signaux<br />

électromagnétiques du commerce.<br />

Facilité de mise en oeuvre grâce à sa fixation sur les couronnes.<br />

Un faible surcoût par rapport au coût du mètre linéaire de réseau<br />

posé.<br />

Offre la possibilité d’un géoréférencement avec une<br />

interface GPS.<br />

Ce dispositif s’appuie sur le principe de détection électromagnétique (à l’aide<br />

d’un détecteur classique du commerce) permettant de localiser, de détecter<br />

et d’identifier avec la précision de la classe A, le réseau enterré en plan et<br />

profondeur (quel que soit la profondeur) conformément à la norme NF S70-003.<br />

Il suffit de connecter le fil rouge du générateur à la borne d’injection PLYVAL du<br />

réseau à localiser par le biais de la prise jack et relier le fil noir à la terre. La terre<br />

doit être éloignée d’au moins 4 m.<br />

Régler le détecteur sur la même fréquence que le générateur<br />

Suivre le signal avec le détecteur et localiser le tracé du réseau enterré<br />

Relever la profondeur autant de fois que nécessaire<br />

Poursuivre cette démarche, tronçon par tronçon<br />

Etablir les plans de récolement<br />

Géo-référencer le réseau<br />

Emeeur / Générateur<br />

Mode de détecon<br />

PLYVAL concept<br />

Borne d’injecon<br />

couvercle ouvert<br />

Récepteur / Détecteur<br />

Borne d’injecon<br />

couvercle fermé :<br />

assure le retour terre<br />

Terre<br />

Fil traceur PLYVAL<br />

Profondeur<br />

Fil traceur PLYVAL<br />

Connecteur en Té<br />

Connecteur Droit Connecteur Té<br />

Canalisaon<br />

Tube PLYVAFLEX


DIGITAL<br />

ET INNOVATION<br />

© MinDigital<br />

Le 14 mars 2022, le GovTech Lab lançait l’appel à solutions « Virtual Meeting Room »<br />

qui a pour objectif d’innover dans le secteur de la visioconférence afin de permettre<br />

aux citoyens d’effectuer certains échanges administratifs de manière virtuelle.<br />

3.<br />

Désormais, la seconde phase a été enclenchée : cinq dossiers ont retenu<br />

l’attention du jury, parmi lesquels ceux d’InTech ou de Councilbox Technology.<br />

Ces derniers ont jusqu’au 7 juillet pour élaborer un prototype fonctionnel qui sera<br />

présenté au Demo Day.


42<br />

LUXEMBOURG<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

© Nader Ghavami / Photopro <strong>Luxembourg</strong><br />

UN PAS DE PLUS<br />

DANS LA DIGITALISATION<br />

DES COMMUNES<br />

SIGI<br />

Philippe Mathieu<br />

SIGINOVA, le logiciel de conception d’applications métiers des communes développé par<br />

le Syndicat Intercommunal de Gestion Informatique (SIGI), permet aux communes de répondre aux défis liés<br />

à la simplification administrative et à la transformation digitale. Évolutif, ce logiciel implique les fonctionnaires<br />

et employés dans la définition de leurs processus métiers et dans la création des produits et d’outils y relatifs.<br />

Philippe Mathieu, directeur des opérations, présente le cheminement de création d’un produit et revient<br />

notamment sur l'outil « Séances », destiné à faciliter l’organisation de réunions des conseils communaux<br />

et collèges échevinaux.


DIGITAL ET INNOVATION<br />

43<br />

Comment se déroule le processus de création<br />

d’un produit ?<br />

Le SIGI est organisé en centres de compétences<br />

métiers. Ceux-ci sont relatifs<br />

à la gouvernance, aux ventes et aux recettes,<br />

à l’office du citoyen, aux relations<br />

avec les citoyens, au développement<br />

durable, aux achats et aux dépenses, à<br />

la comptabilité, l’aménagement du territoire<br />

et aux offices sociaux, au chèque<br />

service accueil et enfin à l’organisation<br />

communale. L’objectif est de satisfaire les<br />

communes en analysant leurs différentes<br />

préoccupations liées à ces métiers. Nous<br />

nous basons sur le besoin de la commune<br />

pour lui offrir une plus-value et<br />

un résultat rapidement via des méthodes<br />

mises en place et suivies par nos collaborateurs.<br />

Les besoins évoluent continuellement<br />

mais nous parvenons à nous<br />

adapter car SIGINOVA et nos méthodes<br />

le permettent.<br />

Mon rôle est de chapeauter et de responsabiliser<br />

les centres de compétences sur<br />

les méthodes à utiliser, les formations<br />

à suivre par nos collaborateurs tout en<br />

m’assurant que les feuilles de route soient<br />

créées pour satisfaire l’ensemble des métiers<br />

impliqués dans la solution. Nous<br />

collaborons avec les ministères qui encouragent<br />

et supportent les communes<br />

à la simplification administrative et dans<br />

leurs réflexions pour rendre les processus<br />

métiers plus efficients et fluides.<br />

« Séances » est une solution qui est déjà en<br />

phase de test dans certaines communes…<br />

Effectivement, le produit « Séances » est<br />

en phase pilote depuis le début de l’année<br />

dans trois communes: Bettembourg,<br />

Grosbous et Weiler-la-Tour. Huit autres<br />

administrations communales et trois<br />

syndicats ont également signalé leur intérêt<br />

pour l’adopter.<br />

Il s’agit d’une solution pour les réunions<br />

des collèges échevinaux, des conseils<br />

communaux ou de certains comités<br />

par exemple. « Séances » vise à aider les<br />

communes, ou les syndicats, à organiser<br />

ces réunions essentielles au bon fonctionnement<br />

de l’administration : envoi<br />

de l’ordre du jour et des convocations,<br />

conduite de la réunion, points à discuter,<br />

votes à réaliser, documents à consulter,<br />

etc. Avec « Séances », le suivi avec le ministère<br />

de l’Intérieur sera également assuré<br />

puisque le processus de travail inhérent<br />

à celui-ci permet aux administrations<br />

communales d’envoyer directement les<br />

délibérations. Nous pouvons ainsi gérer<br />

les cheminements de bout en bout : de la<br />

préparation jusqu’au retour du ministère.<br />

Adopter une approche agile<br />

et pragmatique en nous focalisant<br />

sur les remontées d’expérience<br />

provenant du terrain<br />

Les utilisateurs de l’application sont les<br />

élus, les secrétaires communaux ou encore<br />

les responsables des services. Celleci<br />

est orientée vers le processus, donc<br />

elle prend en compte le cycle de vie de<br />

la gestion d’une séance communale en<br />

intégrant tous les acteurs et tous les documents<br />

nécessaires pour les consulter<br />

avant et pendant la réunion.<br />

Quels sont les retours des communes<br />

concernant ce produit et quels sont,<br />

plus globalement, les avantages de<br />

« Séances » ?<br />

Les premiers retours se concentrent sur<br />

sa simplicité car l’acteur se retrouve uniquement<br />

dans son rôle avec les actions<br />

et les tâches qu’il doit réaliser. L’interface<br />

est très intuitive. « Séances » mise<br />

également sur la collaboration, car les<br />

informations sont progressivement complétées<br />

par chacune des parties. Sa pertinence<br />

d’utilisation et sa flexibilité sont<br />

également louées car la solution permet<br />

d’amener la bonne notification et la<br />

bonne communication au bon moment.<br />

C’est un produit central dans le sens où<br />

il mêle d’autres processus intimement<br />

liés à l’organisation communale comme<br />

le service « RH » qui facilite les décisions<br />

d’embauche d’un fonctionnaire tout en<br />

tenant compte du RGPD (Règlement<br />

général sur la protection des données).<br />

« RH » est actuellement déployé en tant<br />

que projet pilote.<br />

Nous tenons à adopter une approche<br />

agile et pragmatique en nous focalisant<br />

sur les remontées d’expérience provenant<br />

du terrain. Les meilleurs décideurs<br />

sont les acteurs qui utilisent le produit, ce<br />

qui permet de cocréer une solution avec<br />

la commune ou un syndicat.<br />

D’autres projets sont-ils en préparation ?<br />

Oui, nous travaillons autour de la gestion<br />

du savoir dans une commune afin qu’elle<br />

puisse mieux gérer son patrimoine d’information<br />

en suivant certaines recommandations<br />

dans le cadre de l’archivage.<br />

Les finances sont un autre enjeu. Nous<br />

créons une solution qui facilitera la gestion<br />

du budget. Il sera prêt à entamer<br />

la phase de test cet été. Nous œuvrons<br />

aussi au niveau de la soumission des<br />

achats en lien avec la gestion des projets<br />

extraordinaires.<br />

Comment les communes accueillent-elles<br />

SIGINOVA et plus généralement la transformation<br />

digitale ?<br />

Les communes ont exprimé un réel intérêt<br />

dans SIGINOVA. Ce logiciel facilite<br />

leur transformation digitale et leur<br />

permet d’offrir plus de services à leurs<br />

citoyens. Le SIGI est présent au quotidien<br />

pour supporter cette transition<br />

d’un point de vue métier tout en plaçant<br />

l’utilisateur au cœur de la solution. Avec<br />

SIGINOVA, nous disposons d’une plateforme<br />

unique et évolutive qui crée de la<br />

valeur ajoutée dans chaque processus.<br />

Syndicat Intercommunal de Gestion<br />

Informatique<br />

11, rue Edmond Reuter<br />

L-5326 Contern<br />

www.sigi.lu


INTERNATIONAL<br />

44<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

L'OISEAU BLEU<br />

POURRA-T-IL CHANTER<br />

TOUT CE QUI LUI PLAÎT ?<br />

Fin du mois d’avril, le rachat potentiel<br />

de Twitter par Elon Musk était annoncé<br />

pour la modique somme de 44 milliards<br />

de dollars. Cette révélation, suivie<br />

de nombreuses péripéties, a secoué<br />

la toile et nombreux sont ceux qui ont<br />

pris la parole : les uns se réjouissent<br />

d’avoir un fervent défenseur de la liberté<br />

d’expression à la tête d’un des<br />

plus gros réseaux sociaux, alors que<br />

d’autres s’en inquiètent.<br />

Elon Musk et Twitter<br />

Le fondateur de Tesla est un utilisateur<br />

fidèle du média Twitter. Il y est particulièrement<br />

actif et communique énormément<br />

sur ses aventures entrepreneuriales.<br />

D’ailleurs, le deuxième tweet<br />

le plus «liké» de toute l’histoire, comptabilisant<br />

4,8 millions de mentions<br />

« j’aime », a été posté par Elon Musk.<br />

Il y évoque avec ironie un hypothétique<br />

futur rachat après celui de Twitter<br />

: « Next I’m buying Coca-Cola to put<br />

the cocaïne back in » (« Ensuite je vais<br />

acheter Coca-Cola pour y remettre de<br />

la cocaïne »). Le chef d’entreprises utilise<br />

donc la plateforme comme un élément<br />

central dans sa communication et<br />

y montre une personnalité ironique et<br />

piquante... peut-être même trop pour<br />

certains.<br />

La liberté d’expression : quelles limites ?<br />

Elon Musk est connu pour son amour de<br />

la liberté d’expression : il a justifié l’achat<br />

de Twitter par sa volonté d’en faire une<br />

plateforme dédiée à ce droit fondamental<br />

et où la censure n’aurait pas sa place.<br />

Il est vrai que le réseau social dispose de<br />

mesures de modération qui visent la suppression<br />

des messages et des comptes<br />

ne respectant pas son règlement. Par<br />

exemple, l’ancien président des États-<br />

Unis, Donald Trump, a été banni en janvier<br />

2021 pour incitation à la violence.<br />

Toutefois, ce système est-il comparable<br />

à de la censure ? Pour le milliardaire<br />

américain et ses admirateurs, la réponse<br />

est oui. Mais tout le monde n’est pas du<br />

même avis.<br />

Nombreux sont ceux qui se sont inquiétés<br />

de ce rachat. À la suite de son annonce,<br />

26 ONG ont adressé aux marques<br />

une lettre ouverte leur demandant de<br />

boycotter Twitter si Elon Musk tenait ses<br />

promesses. Parmi ses signataires, nous<br />

retrouvons Media Matters for America,<br />

Accountable Tech ou encore UltraViolet<br />

qui luttent contre la désinformation et<br />

défendent des causes comme la lutte<br />

contre le racisme ou l'homophobie.<br />

Concrètement, ils ont demandé aux<br />

marques de ne plus diffuser leurs publicités<br />

sur la plateforme et exigé que<br />

les personnalités évincées ne soient pas<br />

autorisées à réactiver leur compte. En réponse,<br />

Elon Musk a dévoilé son ambition<br />

d’affranchir Twitter de l’influence des entreprises<br />

en tirant ses revenus de la vente<br />

d’abonnement premium.<br />

Les inquiétudes des organisations et<br />

de leurs alliés sont peut-être fondées<br />

puisque plusieurs plaintes pour sexisme<br />

et racisme au sein de l’entreprise Tesla<br />

ont été déposées contre Elon Musk. Quoi<br />

qu’il en soit, ce dernier devra respecter la<br />

loi et, en Europe, le Digital Services Act a<br />

été adopté par le Conseil et le Parlement<br />

européens. Ce texte a pour but de freiner<br />

et de réprimer les contenus illégaux sur<br />

les réseaux sociaux, notamment en suspendant<br />

les utilisateurs qui tiendraient<br />

des discours haineux. Thierry Breton,<br />

commissaire européen au Marché intérieur,<br />

a rappelé que « quel que soit le nouvel<br />

actionnariat, Twitter devra s'adapter<br />

totalement aux règles européennes ».<br />

Par P. Paquet


DIGITAL ET INNOVATION<br />

45<br />

BRÈVES<br />

« Locked Shields » : le <strong>Luxembourg</strong> se prépare aux<br />

cyberattaques<br />

<strong>Smart</strong> Manufacturing Week 2022<br />

Du 8 au 10 juin s’est déroulée la 5 e édition de la <strong>Smart</strong> Manufacturing<br />

Week à la Chambre de Commerce. Son objectif vise à apporter<br />

une aide aux entreprises luxembourgeoises afin qu’elles avancent<br />

sur le chemin de la durabilité et de la digitalisation. Le programme<br />

s’articulait autour de quatre axes : l’information sur les défis à venir,<br />

l’inspiration par le partage d’expériences d’entreprises locales<br />

et internationales, l’accompagnement – apporté notamment par<br />

Luxinnovation dans le cadre du programme Fit 4 Sustainability,<br />

et le réseautage grâce aux échanges avec des experts et des fournisseurs<br />

de services. L’ouverture a été marquée par l’intervention<br />

de Franz Fayot, ministre de l’Économie. D’autres intervenants de<br />

renom étaient présents, tels que Andy Schmidt, Chief Community<br />

Officer chez Seismic ou le docteur Maiya Shibasaki, responsable<br />

du développement durable chez Siemens Healthineers.<br />

Source : luxinnovation.lu<br />

Une websérie pour sensibiliser sur la place de la femme<br />

dans le numérique<br />

Les 20 et 21 avril a eu lieu l’exercice international de cyberdéfense<br />

« Locked Shields ». Cette année, le <strong>Luxembourg</strong> y a participé<br />

et a donc créé une équipe dite « bleue ». Cette dernière<br />

était constituée d’un groupe de forces armées chargées de réagir<br />

rapidement et d’assister une nation fictive lors de l’attaque<br />

d’une équipe rouge, des agresseurs issus de diverses nations et<br />

organisations cyber. Bien que cet incident soit simulé, il permet<br />

aux différents États participants de mettre à l’épreuve leurs capacités<br />

nationales en matière de cyberdéfense, tant au niveau<br />

technique que sur les plans procédural, légal et politique. Cette<br />

préparation est essentielle car une cyberattaque de grande envergure<br />

n’implique pas seulement un équipement informatique<br />

performant et une équipe de défense compétente. Elle demande<br />

également une communication et une prise de décisions<br />

gouvernementales rapides et optimales ainsi que des aspects<br />

juridiques facilitant ces procédures. Pour réussir l’exercice, le<br />

Grand-Duché s’est allié à la Belgique et aux Pays-Bas. Ensemble,<br />

ils représentaient l’équipe Benelux et se sont classés 14 e sur 24<br />

participants.<br />

Source : SIP<br />

L’ETNA, l’école informatique en alternance de Paris, lance une<br />

websérie sur les femmes dans la tech. Au fil des six épisodes,<br />

les témoignages des acteurs et actrices de ce monde – encore<br />

trop peu inclusif – s’enchaînent et suggèrent des solutions pour<br />

contrer ce problème. Il est vrai que les chiffres montrent le secteur<br />

sous un angle peu flatteur : les femmes n'y représenteraient<br />

que 30% de ses salariés (tous métiers confondus). Une étude<br />

menée en 2019 par AnitaB.org révèle qu’elles n’occupent que<br />

18,5% des postes à responsabilités dans ce milieu. Ces dernières<br />

statistiques peuvent s’expliquer par une crédibilité trop souvent<br />

remise en cause et la nécessité de devoir faire ses preuves. Dans<br />

la vidéo de présentation de la websérie, Marie Terrier, directrice<br />

technique chez Yelda, raconte : « quand on est la seule représentante<br />

d’une minorité, on a la pression de réussir, parce que<br />

si l’on échoue, c’est comme si toute la minorité échouait avec<br />

nous (…). C’est quelque chose que l’on s’impose à nous-même,<br />

qui est un peu lourd à porter au quotidien ». Les épisodes sont à<br />

découvrir sur la chaîne YouTube de l’école « etna.io ».<br />

Source : etna.io


LUXEMBOURG<br />

46<br />

WESTPOLE BENELUX<br />

COMMERCIALISE SA PROPRE<br />

OFFRE « WORKPLACE AS<br />

A SERVICE »<br />

WESTPOLE Benelux, fournisseur de<br />

services et de solutions IT et spécialiste<br />

de la transformation digitale des entreprises,<br />

présente « All-in-One Workplace<br />

», sa propre offre Workplace as a<br />

Service (WaaS). Elle est spécialement<br />

conçue pour soutenir les startups et les<br />

petites entreprises luxembourgeoises.<br />

En leur offrant un lieu de travail sécurisé<br />

et innovant basé sur le cloud,<br />

WESTPOLE veut leur permettre de se<br />

concentrer sur leur cœur de métier.<br />

Une approche différente<br />

Les nouveaux modes de collaboration<br />

et les changements d’habitudes des travailleurs<br />

nécessitent un nouveau modèle<br />

d’environnement de travail digital. Un<br />

modèle qui garantit la connectivité, la<br />

mobilité et la productivité. Aujourd’hui,<br />

les employés veulent collaborer de manière<br />

dynamique et avec un outil efficace,<br />

comme ils le font à des fins personnelles.<br />

« All-in-one Workplace » crée un espace<br />

de travail cloud mobile et flexible, indépendamment<br />

d’un lieu physique. Cela<br />

permet d’initier une expérience intégrée<br />

incluant plusieurs appareils, moyennant<br />

un paiement par utilisation. Le concept<br />

s’articule autour de quatre piliers. Le premier<br />

comprend les appareils et les services<br />

: le hardware, le software et le support<br />

informatique. Le deuxième inclut les<br />

outils intégrés de collaboration et de productivité,<br />

ainsi que les solutions «desk»<br />

virtuelles. L’accès à distance fait partie du<br />

troisième pilier, et se fait via la gestion de<br />

l’identité et de l’authentification multifactorielle.<br />

Enfin, le dernier pilier vise un<br />

environnement sûr et productif grâce à<br />

des solutions de sécurité des terminaux<br />

et de gestion des menaces.<br />

« Ces dernières années, la transformation<br />

du mode de travail et de collaboration<br />

s’est accélérée », souligne Cyrille Gobert,<br />

Country Manager chez WESTPOLE<br />

<strong>Luxembourg</strong>. « Cette offre de WESTPOLE<br />

donne aux clients en plein essor une longueur<br />

d’avance vers une évolution de la<br />

collaboration et de la productivité « cloud<br />

native ». Nous sommes ravis de proposer<br />

ces possibilités à nos clients ».<br />

Pour sa plateforme cloud privé, WEST-<br />

POLE utilise de l’espace dans des centres<br />

de données certifiés LuxConnect Tier IV.<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

À côté de l’offre propre à WESTPOLE, la<br />

solution s’appuie également sur les solutions<br />

de plusieurs partenaires solides,<br />

tels que Canon (pour les solutions d’impression<br />

et documentaires), Cegecom<br />

(pour la téléphonie VoIP), etc.<br />

Des solutions sur mesure<br />

Dans la philosophie de WESTPOLE, une<br />

évaluation globale de l’infrastructure et<br />

de son optimisation doit précéder toute<br />

proposition de solution, afin de permettre<br />

un environnement de travail digital<br />

efficace et productif.<br />

Avec une structure d’entreprise qui englobe<br />

différentes « business units » aux<br />

compétences sectorielles verticales,<br />

WESTPOLE est en mesure d’offrir des<br />

services personnalisés. Ces services sont<br />

incontournables dans chaque secteur<br />

allant de la sécurité à l’accès à distance,<br />

en passant par le cloud, l’évaluation de la<br />

productivité, ainsi que l’automatisation<br />

des activités répétitives, l’infrastructure<br />

et le soutien aux utilisateurs.<br />

Et Cyrille Gobert de conclure : « Pour<br />

WESTPOLE, il s’agit aussi d’un excellent<br />

moyen de rester en contact avec les entreprises<br />

et les secteurs émergents de la<br />

région luxembourgeoise. Cela nous permet<br />

également de guider ces entreprises<br />

dès le début de leur croissance. Nous<br />

connaissons leurs besoins à chaque étape<br />

et sommes en mesure de les anticiper ».<br />

Communiqué par WESTPOLE


DIGITAL ET INNOVATION<br />

Data Management<br />

Solutions<br />

47<br />

Une solution de mailing à grande échelle pour vos<br />

clients, grâce à la confiance d’un processus créé et<br />

géré par nos soins. Optimisez vos campagnes, de<br />

l’impression, à la livraison directe chez vos clients.<br />

Impression<br />

Offset<br />

plus que 60 ans<br />

d’expérience<br />

Un procédé d’impression<br />

authentique pour lequel<br />

nous avons un savoir-faire<br />

et une expertise depuis<br />

plus de 60 ans. Une qualité<br />

d’impression exceptionnelle<br />

pour des tirages importants,<br />

à plus de 15.000 feuilles<br />

par heure.<br />

L’impression digitale est un<br />

procédé souple et rapide<br />

à privilégier plutôt pour<br />

les petits volumes. C’est<br />

aussi, une optimisation<br />

des délais par l’impression<br />

en flux continu, avec une<br />

encre utilisée à 100%.<br />

Pas de gâchis.<br />

Impression<br />

Digitale<br />

Réactivité,<br />

efficacité<br />

solutions WebToPrint<br />

Nos équipes du<br />

studio graphique vous<br />

accompagnent dans la<br />

création ou la modification<br />

de vos supports de<br />

communication. Conseil<br />

et expertise, voilà ce qu’on<br />

attend de nos Content<br />

Marketing Experts.<br />

Graphic<br />

Studio<br />

« Le Design est<br />

l’ambassadeur silencieux<br />

de votre marque »<br />

– Paul Rand<br />

À l’Imprimerie Centrale, nous mettons tout en œuvre pour réaliser vos projets.<br />

Quelle que soit leur complexité, le savoir-faire de nos équipes nous permet de<br />

répondre à de nombreuses demandes, grâce aussi, à un parc machine complet.<br />

Faites confiance à nos équipes pour trouver le meilleur type d’impression pour<br />

vos campagnes de communication.<br />

Prenez le bon pli et confiez vos projets à des professionnels passionnés.<br />

#madeinluxembourg #ininkwetrust #inourteamswetrust<br />

IMPRIMERIE CENTRALE SOCIÉTÉ ANONYME • 3, RUE EMILE BIAN • L-1235 LUXEMBOURG<br />

T +352 48 00 22-1 • WWW.IC.LU • MESSAGE@IC.LU • @IMPRIMERIECENTRALE


48<br />

LUXEMBOURG<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

« BÉNÉFICIER DU MEILLEUR<br />

DES DEUX MONDES » :<br />

L’ENGAGEMENT<br />

DE TELINDUS ET MICROSOFT<br />

Microsoft et Telindus ont renforcé leur<br />

alliance en concevant une solution<br />

cloud Azure innovante. Cette dernière<br />

promet aux utilisateurs de bénéficier<br />

des avantages du cloud public dans<br />

un environnement privé, hébergé au<br />

<strong>Luxembourg</strong>. Cette nouvelle solution de<br />

cloud hybride permet aux entreprises<br />

de se conformer plus facilement aux<br />

différentes réglementations et promet<br />

d'accélérer le passage vers le cloud en<br />

particulier pour les applications très<br />

critiques.<br />

Basée sur les technologies Microsoft<br />

Azure Confidential Computing, Azure<br />

Arc et U-flex de Telindus, cette solution<br />

de cloud hybride permet aux clients de<br />

déployer des services natifs d'Azure dans<br />

un environnement local (U-flex) avec<br />

une localisation et un traitement des<br />

données au <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Située au <strong>Luxembourg</strong> et pilotée par<br />

Telindus, U-flex est une plateforme d'externalisation<br />

informatique privée et réglementée.<br />

Aujourd’hui, U-flex compte<br />

de nombreux clients luxembourgeois ou<br />

à l’international ayant choisi de migrer et<br />

d’externaliser leur infrastructure IT dans<br />

sa totalité.<br />

Azure Arc est un ensemble de technologies<br />

qui apporte la sécurité Azure et<br />

les services cloud natifs aux environnements<br />

hybrides et multicloud. Il permet<br />

au client de sécuriser et d’assurer la<br />

gouvernance de son infrastructure et de<br />

ses applications n'importe où, de créer<br />

plus rapidement des applications cloud<br />

natives avec des outils et des services familiers<br />

pour les exécuter sur n’importe<br />

quelle plateforme Kubernetes ; de plus,<br />

il assure la modernisation de son parc de<br />

données avec les services de data et machine-learning<br />

Azure.<br />

En associant Azure et U-flex à Azure<br />

Arc, Telindus et Microsoft rendent possible<br />

la fourniture de services cloud natif<br />

dans un environnement souverain<br />

et réglementé. « La combinaison de<br />

U-flex et d'Azure Arc offre aux clients<br />

le meilleur des deux mondes, dans le<br />

sens où ces derniers peuvent désormais<br />

bénéficier des fonctionnalités natives<br />

d'Azure, tout en conservant leurs<br />

données dans un espace sécurisé et réglementé<br />

», déclare Gérard Hoffmann,<br />

CEO de Telindus <strong>Luxembourg</strong>.<br />

« Nous sommes convaincus que cette<br />

nouvelle proposition de valeur hybride,<br />

basée sur Azure, Azure Arc et Azure Confidential<br />

Computing, apporte une grande<br />

valeur ajoutée au marché, car elle permet<br />

aux clients de bénéficier des fonctionnalités<br />

sécurisées du cloud natif d'Azure<br />

dans un environnement de cloud public<br />

et privé. Avec Azure Confidential Computing,<br />

nous apportons des possibilités<br />

d’encryption de donnés et d’applications<br />

de bout en bout dans le cloud public »,<br />

ajoute Didier Ongena, Managing Director<br />

Microsoft Belgique et <strong>Luxembourg</strong>.<br />

À noter que cette solution est proposée à<br />

toute entreprise en Europe qui souhaite<br />

bénéficier de l'innovation d'Azure, combinée<br />

à la confidentialité, la souveraineté<br />

et la localisation des données.<br />

Communiqué par Telindus


MOBILITÉ<br />

MOBILITÉ<br />

Le Parlement européen a tranché : par 339 voix contre 249, les eurodéputés sonnent le glas<br />

des véhicules à moteur thermique. À compter de 2035, la vente de voitures et camionnettes<br />

4.<br />

neuves à moteur essence et diesel sera interdite au sein de l’Union européenne.<br />

Selon des chiffres de 2019 énoncés dans le texte du rapporteur, les automobiles et véhicules<br />

utilitaires légers sont responsables de 70% des émissions du transport routier<br />

(représentant lui-même plus de 20% des émissions de gaz à effet de serre de l’UE).


LUXEMBOURG<br />

50<br />

MOBILITÉ<br />

MOBILITÉ :<br />

UN PLAN POUR 2035


MOBILITÉ<br />

51<br />

Entre 2017 et 2035, le trafic routier devrait<br />

augmenter de 40% dans le cas de<br />

figure d’une croissance moyenne de 3%.<br />

Les voies principales déjà fortement<br />

saturées ne pourront plus accueillir<br />

l’important flux constaté aux horaires<br />

de pointe. Le plan national de mobilité<br />

mis en place est là pour répondre à cette<br />

urgence.<br />

L’enquête Luxmobil 2017 confirme la<br />

situation tendue des routes du pays<br />

et plus particulièrement des voies qui<br />

conduisent aux pôles d’attraction économique,<br />

la ville de <strong>Luxembourg</strong> en premier<br />

lieu. Celle-ci tend à empirer malgré<br />

les diverses stratégies employées pour<br />

endiguer ce phénomène. La rançon du<br />

succès économique, diront certains. Une<br />

problématique qui exige des solutions<br />

estime le gouvernement qui développe<br />

un plan sur base d’une extrapolation de<br />

la croissance moyenne de 3% à l’aube de<br />

2035.<br />

Les projections établies par cette étude<br />

tablent sur 2,8 millions de déplacements<br />

individuels par jour en 2035 contre 2<br />

millions en 2017. Pour la seule ville de<br />

<strong>Luxembourg</strong>, qui est et restera vraisemblablement<br />

le principal pôle d’attraction<br />

du pays, 592.000 entrées et sorties de<br />

personnes par jour sont estimées (contre<br />

420.000 en 2017).<br />

En cela l’organisation du flux au sein de<br />

la ville de <strong>Luxembourg</strong> représente le premier<br />

défi de cette étude.<br />

Les déplacements intra-agglomérations<br />

ne sont pas en reste puisque la ville de<br />

<strong>Luxembourg</strong> et sa ceinture suburbaine<br />

passeront de 491.000 déplacements à<br />

686.000 soit 195.000 mouvements de<br />

plus par jour. L’accroissement sera aussi<br />

notable à Esch-sur-Alzette (+ 157.000 par<br />

jour) et à la Nordstad (+ 23.000 par jour).<br />

Cette mobilité urbaine devra s’orienter<br />

vers les transports en commun, le vélo et<br />

la marche à pied tout en permettant aux<br />

résidents d’accéder en voiture à leur lieu<br />

de vie.<br />

Les secteurs ruraux couvrant 83% du<br />

territoire national connaîtront en 2035<br />

quelque 657.000 déplacements par jour<br />

sans lien avec les trois pôles d’attraction<br />

que sont <strong>Luxembourg</strong>-Ville et sa couronne,<br />

Esch-sur-Alzette ou la Nordstad.<br />

Les grands axes qui les traversent (autoroutes<br />

et lignes CFL), souvent surchargés<br />

aux heures de pointe, devront être allégés.<br />

Pour y parvenir, le plan de mobilité<br />

prévoit de développer des arrêts attractifs<br />

pour les différents transports en commun<br />

; arrêts planifiés plus principalement<br />

auprès d’institutions d’importance<br />

nationale, d’entreprises qui emploient<br />

un nombre important de travailleurs<br />

frontaliers ou encore à proximité de lieux<br />

de résidence pour employés des agglomérations<br />

majeures.<br />

Des axes de travail définis<br />

De manière générale, les usagers des<br />

transports en commun sont peu attachés<br />

à un mode de transport particulier. Ils<br />

souhaitent avant tout bénéficier d’une<br />

offre diversifiée et, surtout, de qualité.<br />

Les infrastructures sont en ce sens un<br />

élément important qui orientera l’usager<br />

vers un moyen de transport plutôt qu’un<br />

autre.<br />

Dans les faits, 58% des résidents de<br />

moins de 60 ans ont fait usage du vélo<br />

en 2020 et l’étude révèle que les freins au<br />

déplacement en vélo sont justement liés<br />

aux problématiques d’infrastructures.<br />

L’augmentation de l’usage de ce mode<br />

de transport sera donc tributaire d’infrastructures<br />

cyclables de qualité.<br />

Les usagers souhaitent<br />

avant tout bénéficier<br />

d’une offre diversifiée et, surtout,<br />

de qualité<br />

L’étude met également en exergue les opportunités<br />

à même de permettre d’augmenter<br />

la capacité des transports en<br />

commun au travers notamment d’une<br />

meilleure exploitation des lignes CFL et<br />

du réseau de bus, d’une optimisation de<br />

la fiabilité des connexions, de la création<br />

d’accès cyclables, ceci plus nettement<br />

en milieu rural. Pour ce qui concerne les<br />

connexions intra et inter urbaines, les<br />

axes de travail s’orienteront vers la priorisation<br />

des bus sur les principaux axes<br />

routiers ou encore le développement des<br />

lignes du réseau de tramway dont l’extension<br />

« tram rapide » vers Esch-sur-Alzette<br />

et Belvaux.<br />

Le covoiturage est une autre solution qui<br />

peut être favorisée par la mise en place de<br />

voies dédiées sur certains tronçons d’autoroutes.<br />

L’objectif des parts modales pour 2035<br />

se veut donc exigeant : l’usage de la voiture<br />

passerait à 31% (contre 51% en 2017)<br />

laissant une plus grande part aux autres<br />

moyens de transport, soit 22% pour le<br />

covoiturage, 22% pour les transports en<br />

commun, 14% pour la marche à pied et<br />

11% pour le vélo.<br />

L’intention est également de réduire la<br />

voiture en agglomération et dans les trajets<br />

de courte distance. Le plan de mobilité<br />

2035 envisage ainsi que le nombre de<br />

passagers dans les transports en commun<br />

devra augmenter d’au moins 89% notamment<br />

grâce aux projets présentés cidessous.<br />

Vers l’intermodalité des réseaux<br />

Garantir un accès aisé, structuré et dense<br />

entre les différents modes de transport est<br />

indispensable dans l’optique d’atteindre<br />

les objectifs déclarés. Pour satisfaire ces<br />

exigences, des chaînes de mobilité seront<br />

mises en place afin de capter les flux<br />

importants par l’intermédiaire des pôles<br />

d’échanges et de connexions directes.<br />

D’autre part, le développement des P+R,<br />

en dehors des frontières, aux sorties d’autoroute<br />

et à la périphérie des agglomérations<br />

auront vocation à diriger le flux des<br />

voitures vers les transports publics. En<br />

outre, les principaux arrêts de transports<br />

en commun devront être accessibles à<br />

vélo et ce en toute sécurité.<br />

Pour y parvenir, le transport ferroviaire<br />

connaitra une mutation qui visera à optimiser<br />

le temps de parcours et les offres<br />

entre les trois principales agglomérations.<br />

Des arrêts ferroviaires seront rajoutés, déplacés<br />

et/ou modernisés. Les projets majeurs<br />

identifiés comprennent aussi bien<br />

la création d’un triangle ferroviaire entre<br />

la ligne reliant Pétange et <strong>Luxembourg</strong><br />

et celle allant de Pétange à Esch-sur-Alzette<br />

que la transformation de la gare de


LUXEMBOURG<br />

52<br />

MOBILITÉ<br />

Hollerich en un 4 e pôle d’échanges CFL<br />

de la ville ou encore la modernisation<br />

complète de la ligne Nord, la création<br />

d’un pôle d’échanges CFL à Erpeldange-sur-Sûre<br />

avec P+R, le déplacement<br />

de l’antenne ferroviaire de la Nordstad et<br />

les regroupements des arrêts CFL de Belvaux<br />

en un pôle d’échanges avec le tram<br />

complété d’un corridor à haut niveau de<br />

service pour bus.<br />

Le tramway continuera également à<br />

prendre de l’ampleur par l’ajout de la<br />

ligne 1 qui reliera la Cloche d’Or à l’aéroport,<br />

les extensions du pôle d’échanges<br />

de Hollerich jusqu’au pôle d’échanges<br />

Ouest, de la route d’Arlon jusqu’au pôle<br />

d’échanges Bouillon, de la route d’Esch<br />

jusqu’au pôle d’échanges Belvaux mairie<br />

et la création d’une deuxième ligne desservant<br />

les quartiers Laangfur et Kuebebierg<br />

au Kirchberg.<br />

créés entre Diekirch et Ettelbrück, entre<br />

Audun-le-Tiche et le quartier des friches<br />

d’Esch-Schifflange ainsi qu’entre le pôle<br />

d’échanges A4 et Belvaux et entre le pôle<br />

d’échanges Raemerich et Schifflange.<br />

Enfin, à Luxembour-Ville, un corridor à<br />

haut niveau de service sera mis en place<br />

et connectera les pôles d’échanges de la<br />

Cloche d’Or, Howald, la Gare centrale et<br />

Héienhaff.<br />

Les projections établies tablent<br />

sur 2,8 millions de déplacements<br />

individuels par jour en 2035<br />

contre 2 millions en 2017<br />

Enfin le réseau piétonnier sera pensé<br />

pour faire de la marche l’option la plus<br />

attractive pour les déplacements de<br />

courte distance. Pour ce faire, des itinéraires<br />

piétons agréables et sécurisés seront<br />

intégrés dans tout projet de réaménagement<br />

ou de création de quartier. Il<br />

en ira de même pour le réseau cyclable<br />

qui se devra d’être continu vers les destinations<br />

majeures, sans avoir à passer en<br />

trafic mixte avec piétons et véhicules.<br />

Gageons que ces projets faciliteront les<br />

déplacements de tous ; du résident au<br />

visiteur en passant, évidemment, par le<br />

travailleur.<br />

Par J.-M. Streit<br />

Concernant le réseau de bus, l’accent<br />

sera mis sur le développement de pôles<br />

d’échanges et de priorisations pour bus à<br />

l’entrée et dans les traversées des agglomérations.<br />

Des corridors à haut niveau<br />

de service pour bus seront également


MOBILITÉ<br />

53<br />

Partenaire des communes


54<br />

LUXEMBOURG<br />

MOBILITÉ<br />

© Pulsa Photos / lux-Airport<br />

LUX-AIRPORT<br />

VOIT LA VIE EN VERT<br />

lux-Airport<br />

Dans un monde où l’aviation représente<br />

l’un des plus gros émetteurs<br />

de CO 2<br />

, chaque petite diminution<br />

constitue une grande victoire. De ce<br />

fait, l’aéroport de <strong>Luxembourg</strong> s’est<br />

engagé sur le chemin du zéro carbone,<br />

devenu inévitable. En 2020, il avait<br />

atteint le niveau 2 « Réduction » du<br />

Airport Carbon Accreditation, le seul<br />

programme mondial de certification<br />

de gestion du carbone pour les aéroports.<br />

Deux ans plus tard, il progresse<br />

encore et obtient le niveau 3+ « Neutralité<br />

Carbone ». Cette avancée est le<br />

résultat d’un combat environnemental<br />

mené sur tous les fronts.<br />

Un carburant vert<br />

En mars dernier, lux-Airport annonçait<br />

l’acquisition d’une partie de la société<br />

Norsk e-Fuel qui produit des fuels synthétiques.<br />

Ce type de carburants est créé<br />

grâce à la technologie « Power-to-Liquid »<br />

(PtL) et à un processus en trois étapes.<br />

Tout d’abord, de l’hydrogène est extrait<br />

de l’eau à l’aide d’un électrolyseur alimenté<br />

par de l’énergie renouvelable (éolienne,<br />

photovoltaïque, etc.). En parallèle,<br />

du CO 2<br />

capturé sur des sites industriels<br />

ou présent dans l’air environnant est<br />

converti en matière première carbonée.<br />

Celle-ci est finalement synthétisée avec<br />

l’hydrogène et, ensemble, ils génèrent un<br />

hydrocarbure qui sera traité pour servir<br />

d’équivalent synthétique au kérosène.<br />

Cette innovation, dont l’aéroport luxembourgeois<br />

profitera d’ici quelques années<br />

(la production débutant en 2024), permet<br />

de respecter les directives « Fit for 55 » de<br />

la Commission européenne visant une<br />

diminution de 55% des émissions de CO 2<br />

d’ici 2030. À plus long terme, la Commission<br />

souhaite remplacer les carburants<br />

fossiles par les e-fuels, avec pour objectif<br />

une présence de 63% de ces derniers<br />

dans l’aviation en 2050.<br />

Toutefois, ce n’est pas grâce à cette nouvelle<br />

acquisition que l’aéroport du Findel<br />

a obtenu le niveau 3+ du Airport Carbon<br />

Accreditation. Cette actualisation est le<br />

résultat de l’intensification d’un mouvement<br />

initié depuis plusieurs années.<br />

Le courant passe durablement<br />

lux-Airport a opté pour une électricité renouvelable<br />

et neutre en carbone pour alimenter<br />

tous ses consommateurs, que ce<br />

soit les véhicules, les bâtiments ou l’alimentation<br />

au sol des avions. De plus, lors<br />

de la rénovation de la piste, les éclairages<br />

existants ont tous été remplacés par des<br />

LED. C’est également ce type d’équipement<br />

qui a été installé dans le parking<br />

souterrain, où s’ajoute un programme<br />

d’allumage automatique en fonction de<br />

la fréquentation.


MOBILITÉ<br />

55<br />

Une biodiversité préservée<br />

Pour qu’un établissement soit durable,<br />

il doit veiller à sa consommation d’énergie,<br />

mais également à son impact sur<br />

l’environnement qui l’entoure. Dans ce<br />

sens, l’aéroport de <strong>Luxembourg</strong>, en collaboration<br />

avec l’Administration de la<br />

Navigation Aérienne (ANA), a accueilli<br />

100.000 nouvelles recrues... des abeilles<br />

mellifères !<br />

lux-Airport a opté pour<br />

une électricité renouvelable<br />

et neutre en carbone<br />

pour alimenter tous<br />

ses consommateurs<br />

Leur venue présente de nombreux avantages<br />

: non seulement elles permettent<br />

de repeupler les environs où, depuis plusieurs<br />

années, la possibilité de leur extinction<br />

se fait de plus en plus probable, mais<br />

elles font également vivre l’agriculture<br />

car 84% des espèces végétales cultivées<br />

en Europe dépendent directement d’insectes<br />

pollinisateurs tels que les abeilles<br />

mellifères.<br />

La cerise sur le gâteau : le miel qu’elles<br />

produisent est le reflet de leur environnement.<br />

L’analyser offre donc la possibilité<br />

de poser un diagnostic sur la qualité de<br />

l’air dans leur lieu de vie et, partant, dans<br />

le nôtre.<br />

Repenser la gestion des déchets<br />

L’aéroport de <strong>Luxembourg</strong> est le premier<br />

à considérer le problème des mégots de<br />

cigarette envahissant les espaces publics<br />

et représentant un véritable désastre écologique.<br />

Pour trouver des solutions, il collabore<br />

avec le Shime et MéGO!. Le premier<br />

est une société qui se charge d’installer des<br />

cendriers, de collecter leur contenu et de<br />

le transporter vers un centre de recyclage,<br />

ce dernier pouvant être le MéGO! puisqu’il<br />

s’agit d’un établissement de ce type.<br />

Celui-ci a la particularité d’avoir créé un<br />

processus d’assainissement et de réutilisation<br />

des matières premières des restes de<br />

cigarettes.<br />

En revanche, ce partenariat permet<br />

uniquement de limiter la pollution de<br />

l’espace commun et de traiter les mégots.<br />

La quantité de déchets, quels qu’ils<br />

soient, demeure identique. En réaction,<br />

lux-Airport a remplacé ses gobelets en<br />

plastique par des gourdes réutilisables.<br />

Si l’utilisation de ceux en carton aurait<br />

elle aussi permis de réduire la présence<br />

du plastique, l’impact écologique n’aurait<br />

pas été suffisant voire intéressant, la<br />

production de verres en carton consommant<br />

et salissant une grande quantité<br />

d’eau.<br />

Grâce à ces actions, l’unique aéroport<br />

international du Grand-Duché laisse<br />

entrevoir une lueur d’espoir pour la<br />

diminution de l’impact écologique du<br />

transport aérien. Cependant, le chemin<br />

reste long. Encore aujourd’hui, l’aviation<br />

civile émet 3% des émissions de CO 2<br />

mondiales, ce qui représente près de 660<br />

millions de tonnes par an et 20.000 kilos<br />

par seconde 1 !<br />

Par P. Paquet<br />

1<br />

www.planetoscope.com/transport/Avion


INTERNATIONAL<br />

56<br />

VOITURES ÉLECTRIQUES :<br />

LES NOUVEAUTÉS DU MOMENT<br />

MOBILITÉ<br />

Après un début d'année 2022 plutôt timide avec la crise sanitaire, les lancements de modèles 100% électriques se sont multipliés ces<br />

dernières semaines. Pour vous aider à faire votre choix parmi les nouveaux modèles proposés par les principaux constructeurs européens,<br />

comme BMW, Citroën, Mercedes ou encore Renault, voici les voitures les plus en vue du moment en fonction de vos besoins.<br />

Les citadines électriques<br />

Par R. Thomas<br />

Dacia Spring Confort Electric 45<br />

Puissance : 33 kW<br />

Autonomie cycle mixte : 230 km<br />

Prix : à partir de 19.232 euros TTC<br />

Renault Twingo E-Tech electronic<br />

Puissance : 60 kW<br />

Autonomie cycle mixte : 190 km<br />

Prix : à partir de 22.481 euros TTC<br />

Fiat New 500<br />

Puissance : 87 kW<br />

Autonomie cycle mixte : 321 km<br />

Prix : à partir de 31.319 euros TTC<br />

Mini Cooper SE<br />

Puissance : 135 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 232 km<br />

Prix : à partir de 32.400 euros TTC<br />

Les prix sont donnés à titre indicatif.


MOBILITÉ<br />

57<br />

Zoe E-Tech electric<br />

Puissance : 80 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 300 km<br />

Prix : à partir de 36.465 euros TTC<br />

Les berlines compactes électriques<br />

Citroën ëC4<br />

Puissance : 100 kW<br />

Autonomie cycle mixte : 350 km<br />

Prix : à partir de 33.118 euros TTC<br />

Renault Megane E-Tech electric<br />

Puissance : 96 kW<br />

Autonomie cycle mixte : 300 km<br />

Prix : à partir de 36.115 euros TTC<br />

DS 3 E-Tense<br />

Puissance : 100 kW<br />

Autonomie cycle mixte : 448 km<br />

Prix : à partir de 37.131 euros TTC<br />

Volkswagen ID.3 Pro Performance<br />

Puissance : 110 kW<br />

Autonomie cycle mixte : 424 km<br />

Prix : à partir de 38.910 euros TTC<br />

Les prix sont donnés à titre indicatif.


58<br />

MOBILITÉ<br />

BMW i4 eDrive40<br />

Puissance : 250 kW<br />

Autonomie cycle mixte : 590 km<br />

Prix : à partir de 58.790 euros TTC<br />

Les berlines électriques de luxe<br />

Audi e Tron S<br />

Puissance : 230 kW<br />

Autonomie cycle mixte : 346 km<br />

Prix : à partir de 74.500 euros TTC<br />

Porsche Taycan Berline propulsion<br />

Puissance : 300 kW<br />

Autonomie cycle mixte (batterie<br />

performance plus) : entre 431 et 505 km<br />

Prix : à partir de 85.159 euros TTC<br />

Mercedes EQS 350 Business Line<br />

Puissance : 215 kW<br />

Autonomie cycle mixte : 624 km<br />

Prix : à partir de 86.931 euros TTC<br />

BMW i7 xDrive60<br />

Puissance : 544 kW<br />

Autonomie cycle mixte : 625 km<br />

Prix : à partir de 138.582 euros TTC<br />

Les prix sont donnés à titre indicatif.


MOBILITÉ<br />

59


LUXEMBOURG<br />

60<br />

AVEC L’ID.5, VOLKSWAGEN<br />

PASSE LA VITESSE<br />

DE LA MOBILITÉ LOGICIELLE<br />

MOBILITÉ<br />

Volkswagen <strong>Luxembourg</strong><br />

En 2021, Volkswagen adoptait sa nouvelle<br />

stratégie ACCELERATE impliquant<br />

le développement de la mobilité logicielle,<br />

de l’électrification, des modèles<br />

économiques (notamment grâce à la<br />

vente en ligne) ainsi que de la conduite<br />

autonome. Dans cet élan, la famille<br />

ID accueille sa sixième génération : la<br />

gamme ID.5. Elle propose, en plus des<br />

avantages de ses sœurs, un nouveau logiciel<br />

3.1 avec des fonctions innovantes,<br />

des modèles électriques améliorés et un<br />

impact carbone limité.<br />

Une expérience de conduite optimisée<br />

La Volkswagen ID.5, premier SUV coupé<br />

électrique de la marque, dispose du logiciel<br />

3.1 qui ouvre la porte à de nouvelles<br />

fonctionnalités, comme «Plug & Charge».<br />

Cette dernière permet au véhicule de<br />

s’authentifier automatiquement et en<br />

quelques secondes : dès qu’il est branché<br />

à une borne de recharge compatible, il<br />

initie une communication cryptée et sécurisée<br />

entre la voiture et la borne. Ainsi,<br />

le conducteur ne doit plus disposer d’une<br />

carte de recharge ou d’un moyen de paiement<br />

physique.<br />

De plus, tous les modèles de la gamme<br />

ID.5 sont équipés d’une grande batterie<br />

d’une capacité énergétique nette de<br />

77 kWh. Grâce au nouveau logiciel, le<br />

temps nécessaire à son réapprovisionnement<br />

est écourté : la puissance maximale<br />

est passée de 125 kW pour les anciens<br />

modèles à 135 kW pour la dernière génération.<br />

Cette augmentation autorise<br />

le stockage d’une plus grande quantité<br />

d’énergie dans un même temps. La nouvelle<br />

batterie permet en outre de parcourir<br />

une distance plus importante : l’ID.5<br />

Pro et l’ID.5 Pro Performance ont une<br />

autonomie pouvant atteindre 513 km, et<br />

l’ID.5 GTX frôle les 490 km.<br />

Place à la technologie<br />

La gamme ID.5 est dotée de diverses aides<br />

à la conduite avancées et interconnectées.<br />

Le « Travel Assist avec échange de<br />

données » en est un bon exemple : ce<br />

système, disponible en option, offre<br />

un guidage transversal et longitudinal<br />

semi-automatisé quelle que soit la vitesse<br />

du véhicule. En d’autres termes, il<br />

est capable, grâce à la détection d’une<br />

délimitation de la chaussée, de maintenir<br />

la voiture sur sa voie, de respecter<br />

les distances de sécurité et même de<br />

modifier son style de conduite. Le « Travel<br />

Assist » initie également la famille ID.<br />

au changement de voie assisté sur autoroute.<br />

Et les nouveautés ne s’arrêtent pas<br />

là puisque le système possède aussi une<br />

fonction de mémoire pour le stationnement<br />

autonome : il suffit d’enregistrer<br />

des manœuvres spécifiques et le véhicule<br />

sera alors capable de les reproduire sans<br />

intervention du conducteur.<br />

À l’intérieur de l’habitacle, deux écrans<br />

sont disponibles : un petit derrière le<br />

volant et un grand situé au centre. Sur<br />

ce dernier s’affiche le menu de recharge<br />

qui, grâce au nouveau logiciel, atteint<br />

de nouvelles performances. Pour les<br />

longs trajets, le calcul d’itinéraire du<br />

système de navigation établit un parcours<br />

multi-étapes intelligent : il prend<br />

en compte les informations concernant<br />

la circulation, l’autonomie de la batterie<br />

et l’état de charge désiré à l’arrivée. Ainsi,<br />

il propose des arrêts à des bornes de<br />

recharge tout en garantissant le trajet le<br />

plus rapide possible. En outre, le guidage<br />

s’effectue par le biais de l’affichage tête<br />

haute à réalité augmentée. Cette option


MOBILITÉ<br />

61<br />

high-tech marie le virtuel au réel. Parmi<br />

ses capacités, les directions peuvent être<br />

annoncées directement sur le pare-brise<br />

et, de cette manière, le conducteur les perçoit<br />

dans son champ de vision comme si<br />

elles se situaient à une dizaine de mètres<br />

du véhicule.<br />

La gamme ID.5 est dotée<br />

de diverses aides à la conduite<br />

avancées et interconnectées<br />

Le système de la nouvelle ID. a lui aussi été<br />

perfectionné par l’ajout d’une commande<br />

vocale haut de gamme. En prononçant<br />

la formule « Bonjour ID. », la voiture se<br />

transforme en un véritable interlocuteur<br />

intelligent. Elle sera alors capable, par<br />

exemple, de détecter si c’est le conducteur<br />

ou le passager qui demande d’enclencher<br />

la climatisation et, en fonction de cette information,<br />

elle adaptera sa soufflerie.<br />

Une vision durable<br />

La modernité, si elle exige l’utilisation<br />

des nouvelles technologies, impose également<br />

la prise en compte de l’aspect<br />

durable. De ce fait, les ID.5 sortent toutes<br />

de l’usine de Zwickau, en Allemagne, qui<br />

ne produit que des véhicules électriques<br />

et qui a converti son alimentation électrique<br />

externe en une énergie 100% verte.<br />

La durabilité s’intègre pleinement à la<br />

stratégie ACCELERATE de Volkswagen,<br />

notamment avec le programme « Way to<br />

Zero ». Dans ce cadre, le constructeur allemand<br />

souhaite que la vente de ses véhicules<br />

électriques atteigne 70% des ventes<br />

totales en Europe et 50% en Amérique du<br />

Nord et en Chine au plus tard pour 2030.<br />

Volkswagen <strong>Luxembourg</strong><br />

www.volkswagen.lu


62<br />

MOBILITÉ<br />

BRÈVES<br />

Goodyear imagine un pneumatique sans air !<br />

Autopartage, carburants alternatifs et autres véhicules autonomes<br />

sont en passe de bouleverser la mobilité. Pour accompagner<br />

cette réinvention du transport, Goodyear a mis au point un<br />

pneumatique non-pneumatique (donc sans air) offrant de nombreux<br />

avantages. « Alors que nous entrons dans un monde où les<br />

véhicules autonomes vont devenir de plus en plus courants et<br />

où de nombreuses villes proposent du transport-comme-service<br />

(TaaS), il est extrêmement important d'avoir un pneumatique<br />

sans entretien. Il n'est pas nécessaire de vérifier la pression des<br />

pneumatiques sans air, ce qui supprime le besoin d’un contrôle<br />

régulier. De plus, la structure du pneu non-pneumatique de<br />

Goodyear permet à un véhicule de continuer à rouler, même en<br />

cas de problème », indique le fabricant. Au-delà, cette innovation<br />

s’inscrit dans une perspective de développement durable. Alors<br />

que de nombreux pneus conventionnels sont remplacés trop tôt<br />

en raison de crevaisons ou de problèmes liés au sous-gonflage,<br />

les pneus sans air seront eux épargnés par ces désagréments, ce<br />

qui réduira les déchets associés aux pneumatiques.<br />

Source : Goodyear<br />

© Goodyear<br />

Au boulot à vélo<br />

Depuis le 15 mai et jusqu’au 31 juillet se déroule la 14 e édition<br />

de « Mam Vëlo op d'Schaff oder an d'Schoul ». Initiée par le ministère<br />

de la Mobilité et des Travaux publics, cette action de<br />

sensibilisation vise à « modérer l’usage individuel de la voiture<br />

en faveur du réflexe vélo et multimodal». Pour y participer, il<br />

suffit de former une équipe de deux à quatre personnes, de<br />

s’inscrire sur le site internet dédié à l’action (www.mvos.lu)<br />

et de se rendre sur son lieu de travail ou à l’école à vélo pendant<br />

au moins quinze jours sur la période couverte par le défi.<br />

Bien que le ministère souhaite avant tout mettre l’accent sur<br />

la participation plutôt que sur la performance, les participants<br />

peuvent remporter l’un des différents prix mis en jeu. «Que ce<br />

soit l'envie d'un nouveau challenge, le désir de booster sa santé,<br />

de réduire son stress, d'être plus indépendant, ou encore<br />

de diminuer les émissions de gaz à effet de serre, il y a maintes<br />

raisons pour se rendre au boulot à vélo entre le 15 mai et le 31<br />

juillet 2022 », assure le ministère.<br />

Source : Ministère de la Mobilité et des Travaux publics<br />

Signature de la charte « Stroum Beweegt – Elektresch an<br />

d'Zukunft »<br />

Ce 18 mai 2022, le ministre de la Mobilité et des Travaux publics,<br />

François Bausch, le ministre de l'Énergie, Claude Turmes, et la<br />

ministre de l'Environnement, du Climat et du Développement<br />

durable, Joëlle Welfring, ont signé la charte « Stroum Beweegt –<br />

Elektresch an d'Zukunft » avec une cinquantaine d'acteurs privés<br />

et publics. Cette démarche collective, qui vise à faire progresser<br />

le déploiement de l’électromobilité au Grand-Duché, se décline<br />

en deux initiatives. La première repose sur la labellisation<br />

des acteurs par la signature d’une charte, la présentation d’une<br />

mesure ou d’un projet concret, et l’engagement à soutenir le<br />

développement du marché de l’électromobilité. La seconde<br />

consiste en une plateforme d’échange entre acteurs engagés<br />

visant l’organisation de réunions de travail devant faciliter le<br />

passage à la mobilité du futur. À la date de la signature de la<br />

charte, 51 acteurs adhèrent au label, parmi lesquels des compagnies<br />

de bus, des professionnels du marché automobile, des<br />

fournisseurs d’énergie, des acteurs publics et des centres de<br />

recherche.<br />

Source : Ministère de la Mobilité et des Travaux publics


ENVIRONNEMENT,<br />

CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

Fin mai, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié de nouvelles informations<br />

sur la nuisance du tabac sur l’environnement et la santé humaine. Elle a lancé un appel afin<br />

que des mesures soient prises pour responsabiliser l’industrie.<br />

Chaque année, celle-ci est responsable de plus de 8 millions de décès,<br />

de la destruction de 600 millions d’arbres et 200.000 hectares de terres, de la perte<br />

de 22 milliards de tonnes d’eau et de l’émission de 84 millions de tonnes de CO 2<br />

.<br />

5.


64<br />

INTERNATIONAL<br />

PESTICIDES :<br />

UNE HISTOIRE D’AMOUR<br />

ET DE HAINE<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

Les pesticides ont connu une histoire<br />

mouvementée. Tantôt protecteurs,<br />

tantôt destructeurs, ils n’ont pas toujours<br />

fait l’unanimité. Depuis 2011, les<br />

membres de l’UE sont tenus de diminuer<br />

progressivement l’utilisation de<br />

55 d'entre eux, jugés dangereux. Mais,<br />

selon un rapport publié par PAN Europe<br />

(Pesticide Action Network), leur<br />

présence sur les fruits aurait largement<br />

augmenté entre 2011 et 2019.<br />

Les États membres ne respecteraient<br />

donc pas la législation. PAN Europe réclame<br />

des mesures fortes pour lutter<br />

contre cette tendance. Toutefois, certains<br />

remettent en question les résultats<br />

du rapport et présentent un point<br />

de vue bien différent.<br />

D’où viennent les pesticides ?<br />

De la progression démographique fulgurante<br />

au début du 20 e siècle a résulté une<br />

augmentation de la demande en denrées<br />

alimentaires. C’est à ce moment-là<br />

que les pesticides, permettant de lutter<br />

contre les parasites, ont pris une place<br />

importante dans les champs de nos régions.<br />

Durant la Première Guerre mondiale,<br />

les recherches font un grand bon.<br />

En cause, la volonté des deux camps de<br />

créer la première arme de destruction<br />

massive : l’arme chimique. Du côté allemand,<br />

le premier à procéder à une<br />

attaque de ce type, le chimiste d’origine<br />

juive Fritz Haber met ses compétences<br />

au service de son pays. Il est considéré<br />

comme le père de l’arme chimique pour<br />

ses travaux sur le dichlore et d’autres<br />

gaz toxiques. C’est d’ailleurs lui qui a<br />

inventé le Zyklon B, au départ utilisé<br />

comme pesticide puis employé dans<br />

les chambres à gaz durant la Seconde<br />

Guerre mondiale.<br />

Après les deux guerres, les États trouvent<br />

une nouvelle destinée à ces armes: elles<br />

sont transformées pour développer<br />

l’agriculture et préserver la population<br />

du manque de nourriture, de la propagation<br />

des parasites et des maladies qu’ils<br />

transmettent. Durant leur histoire, les<br />

pesticides ont donc servi à la fois de destructeurs<br />

et de protecteurs de l’humanité.<br />

Entre 1945 et 1985, la quantité de pesticides<br />

vendue a doublé chaque décennie.<br />

Cependant, ces dernières années, leur<br />

utilisation a été remise en cause, voire<br />

condamnée. Ce changement de point de<br />

vue est notamment dû à de nombreux<br />

cas d’intoxication, parfois mortels, dans<br />

le milieu agricole, et à la découverte d’effets<br />

secondaires survenus à la suite d’une<br />

exposition trop importante, tels que le<br />

développement de cancers, de l’infertilité<br />

masculine, ou encore des avortements<br />

spontanés.<br />

Une étude aux conclusions inquiétantes<br />

Au mois de mai, PAN Europe a publié un<br />

rapport, intitulé « Forbidden Fruit », révélant<br />

l’usage croissant de 55 pesticides<br />

jugés dangereux et condamnés par l’UE.<br />

Dans un communiqué, l’organisation


ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

65<br />

petite quantité fournissant un signal,<br />

fixée par défaut à 0,01 mg/kg de matière<br />

analysée. Un seuil administratif, qui ne<br />

dit rien des effets sanitaires ».<br />

Une tendance à la hausse<br />

des fruits contaminés<br />

par la catégorie de pesticides<br />

la plus nocive entre 2011 et 2019<br />

explique : « En 2009, le règlement (CE)<br />

n° 1107/2009 a introduit une nouvelle<br />

catégorie de substances actives appelée<br />

« candidats dont on envisage la substitution<br />

». Cette catégorie avait pour but<br />

d'identifier les substances actives approuvées<br />

les plus nocives pour l'Homme<br />

et l'environnement et de les remplacer<br />

par des alternatives chimiques et non<br />

chimiques moins nocives pour finalement<br />

conduire à leur élimination ».<br />

Selon l'étude de l’ONG, cet objectif<br />

n’est clairement pas suivi par les États<br />

membres. Dans le cadre de ce travail, des<br />

chercheurs ont analysé les résultats d’un<br />

programme européen d’échantillonnage<br />

gouvernemental. Ils ont alors révélé une<br />

tendance à la hausse des fruits contaminés<br />

par la catégorie de pesticides la plus<br />

nocive entre 2011 et 2019. Leur proportion<br />

entre ces deux années serait passée<br />

de 18% à 29%.<br />

Sur base de ces résultats, le réseau international<br />

d’action contre l’emploi des<br />

pesticides a décidé de mener une campagne<br />

revendiquant notamment l’interdiction<br />

immédiate des douze substances<br />

les plus toxiques ou des mesures permettant<br />

le développement d’alternatives non<br />

chimiques.<br />

Une bataille journalistique<br />

Le travail scientifique mené par PAN<br />

Europe a notamment été relayé par le<br />

quotidien français Le Monde. Cet article,<br />

accompagné d’un autre fondé sur<br />

une étude américaine, a mis le feu aux<br />

poudres. Une série de « tweets » et un article<br />

du Point ont critiqué les résultats de<br />

ces travaux. Une journaliste de l’hebdomadaire<br />

a notamment déclaré que PAN<br />

Europe, rassemblant le lobby du bio,<br />

aurait tout intérêt à publier ce type de<br />

chiffres pour faire de la publicité au secteur<br />

du biologique, en difficulté depuis<br />

plusieurs mois. Elle a également accusé<br />

l’étude d’être un «modèle de manipulation»<br />

et a critiqué le fait que l’ONG ne se<br />

soit pas appuyée sur les dépassements<br />

de limites maximales de résidus (LMR)<br />

fixées par la réglementation, mais sur<br />

la simple détection de ces produits. « Le<br />

seuil retenu par l'ONG est celui de la « limite<br />

de détection », c'est-à-dire la plus<br />

Le Monde a répondu dans un nouvel<br />

article. Il y explique que PAN Europe ne<br />

poursuit pas d’objectifs commerciaux,<br />

selon le registre de transparence de<br />

l’Union européenne, et que le seul fabricant<br />

de produits bio apportant un soutien<br />

financier à l’ONG, Lea Nature, n’a participé<br />

qu’à 3,2% de son budget (soit 10.000<br />

euros) en 2020. En ce qui concerne la démarche<br />

adoptée pour l’étude, le journal<br />

déclare que celle-ci est « légitimée par la<br />

réglementation européenne elle-même :<br />

si les 55 pesticides recherchés ont été déclarés<br />

« candidats à la substitution » par<br />

les autorités européennes, c’est précisément<br />

qu’une part d’entre eux [...] sont<br />

susceptibles d’avoir un impact sanitaire<br />

sans effet de seuil, la plus petite exposition<br />

pouvant représenter un risque ».<br />

Les discussions restent houleuses et<br />

aucun élément ne permet aujourd’hui<br />

d’affirmer avec certitude la véracité d’un<br />

de ces discours. Le débat reste donc<br />

ouvert.<br />

Par P. Paquet


66<br />

INTERNATIONAL<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

GUERRE EN UKRAINE :<br />

L’ENVIRONNEMENT FRAPPÉ<br />

DE PLEIN FOUET<br />

Qu’il s’agisse de la pollution des sols par des métaux lourds, de la radioactivité et des gaz toxiques libérés<br />

par les frappes militaires ou encore des menaces qui pèsent sur la biodiversité, l’impact de la guerre en Ukraine<br />

sur l’environnement est déjà largement visible par les observateurs internationaux présents sur place.<br />

Pourtant, il leur faudra sans doute encore beaucoup de temps pour en mesurer véritablement l’ampleur.<br />

Décryptage autour d’un bilan provisoire pour le moins inquiétant pour l’avenir de notre planète.


ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

67<br />

Dès le démarrage de l'invasion russe en<br />

Ukraine, l'Observatoire des conflits et<br />

de l'environnement (CEOBS), une ONG<br />

britannique, a évoqué de nombreuses<br />

destructions libérant non seulement<br />

des gaz toxiques mais aussi des métaux<br />

lourds. Il faut dire que la démolition de<br />

sites sensibles, à l’image de certaines<br />

usines sidérurgiques, de centrales thermiques<br />

ou encore de raffineries avec<br />

leurs dépôts pétroliers, ne sera pas sans<br />

conséquence sur la pollution des sols et<br />

des nappes phréatiques du pays. Qui plus<br />

est, les bâtiments et les infrastructures en<br />

ruine libèrent de la poussière de ciment,<br />

voire de l'amiante, dans l'atmosphère qui<br />

augmentent les risques de cancers pour<br />

la population ukrainienne présente sur<br />

place. Cette pollution mettra sans doute<br />

de nombreuses années avant de disparaitre<br />

selon les experts, ce qui risque inévitablement<br />

de se répercuter sur la santé<br />

des habitants à brève échéance, aggravant<br />

encore davantage les conséquences<br />

de la crise humanitaire.<br />

Difficile d’en mesurer encore les<br />

conséquences<br />

S'il est trop tôt pour évaluer avec précision<br />

l’impact environnemental de cette<br />

guerre, de nombreux sites contaminés<br />

ont d’ores et déjà été identifiés près des<br />

villes de Kiev, de Louhansk et de Kharkiv<br />

par les équipes du gouvernement du<br />

président Volodymyr Zelensky. Il faut dire<br />

que la seule région du Donbass, située<br />

dans l’est du pays, abrite près de 1.000<br />

grandes installations industrielles d’après<br />

la Banque Mondiale. Cela va des centrales<br />

à charbon, aux gazoducs, en passant par<br />

les aciéries ; les sites potentiellement dangereux<br />

pour l’environnement sont donc<br />

très nombreux. Une situation qui menace<br />

également la production agricole du pays,<br />

connu pour être le grenier à blé de l’Europe<br />

grâce à la forte fertilité de ses terres<br />

noires. Pour ne rien arranger, des navires<br />

mais aussi des installations navales ont<br />

également été touchées en mer Noire, à<br />

proximité de la ville d’Odessa, laissant<br />

craindre une pollution marine.<br />

Un risque nucléaire omniprésent<br />

Qui plus est, à ce danger s'ajoute le<br />

risque nucléaire. Rappelons en effet<br />

que l'Ukraine fait partie des principaux<br />

producteurs électronucléaires dans le<br />

monde, avec ses quinze réacteurs répartis<br />

dans quatre centrales actives d’après<br />

l'Agence internationale de l'énergie<br />

atomique (AIEA). Outre la menace des<br />

risques d’attaque de ces sites, la guerre<br />

aurait déjà entraîné un niveau anormal du<br />

taux de radioactivité à proximité de la centrale<br />

de Tchernobyl, située à une centaine<br />

de kilomètres au nord de la capitale ukrainienne,<br />

selon Rafael Grossi, le directeur<br />

général de l'AIEA. D’ailleurs, l’Autorité de<br />

sûreté nucléaire ukrainienne (« SNRIU-<br />

State Nuclear Regulatory Inspectorate of<br />

Ukraine ») a indiqué dans un communiqué<br />

que des feux de forêt étaient en cours<br />

dans la zone d’exclusion de Tchernobyl<br />

depuis le 11 mars 2022, essentiellement<br />

dans les parties centre et ouest de la zone<br />

d’exclusion créée à la suite de l’accident<br />

de 1986, ce qui pourrait avoir libéré de la<br />

poussière contaminée d’après certaines<br />

ONG présentes sur place.<br />

L’impact environnemental<br />

de cette guerre pourrait s'étendre<br />

au-delà des frontières<br />

de l'Ukraine<br />

Une menace qui pèse également sur la<br />

biodiversité<br />

Autre menace sur l’environnement : l’impact<br />

du conflit sur la biodiversité. En effet,<br />

certains combats auraient par exemple<br />

provoqué des incendies dans la réserve<br />

de biosphère de la mer Noire, une des<br />

plus grandes zones naturelles protégées<br />

d’Ukraine qui abrite notamment une<br />

multitude d’oiseaux migrateurs. Mais, les<br />

impacts à long terme de ces feux peuvent<br />

être encore plus dévastateurs en accélérant<br />

la disparition d’espèces animales ou<br />

en entravant par exemple les efforts de<br />

conservation du milieu naturel. Comme<br />

on le voit, la guerre peut avoir des conséquences<br />

graves sur l’écosystème, et ce,<br />

parfois sur plusieurs décennies. D’ailleurs,<br />

ce n’est pas un hasard si, en 2001,<br />

l'Assemblée générale des Nations Unies a<br />

déclaré la journée du 6 novembre comme<br />

Journée internationale de la prévention<br />

de l'exploitation de l'environnement en<br />

temps de guerre et de conflits armés afin<br />

de sensibiliser l’opinion publique à toutes<br />

ces problématiques.<br />

Un impact au-delà des frontières<br />

ukrainiennes<br />

D’autant plus que l’impact environnemental<br />

de cette guerre pourrait s'étendre<br />

au-delà des frontières de l'Ukraine. En effet,<br />

toutes les substances toxiques libérées<br />

dans l’atmosphère menacent directement<br />

la population des pays voisins, voire de<br />

l’Europe entière, avec des conséquences<br />

non négligeables sur le long terme. Ainsi,<br />

d’après une étude de l’Institut de radioprotection<br />

et de sûreté nucléaire, lors<br />

de l’explosion de la centrale nucléaire<br />

de Tchernobyl en 1986, des éléments radioactifs<br />

tels que l’iode 131, le césium 134<br />

et le césium 137 avait été disséminés sur<br />

la plupart des pays d’Europe. Au fil du<br />

temps, ces différents éléments radioactifs<br />

ont fini par retomber au sol sous forme de<br />

dépôt sec et, lorsqu’il pleuvait, de dépôt<br />

humide, conduisant ainsi à une contamination<br />

durable des sols. Quoi qu’il en soit,<br />

malgré des données difficiles à obtenir sur<br />

le terrain tant que dure la guerre, les ONG<br />

et chercheurs continuent de tenter de répertorier<br />

les dégâts à distance et de tirer<br />

la sonnette d'alarme sur l’impact de cette<br />

guerre sur l’environnement, même si<br />

cette question ne semble pas être le point<br />

le plus urgent à régler dans les discussions<br />

diplomatiques actuelles.<br />

Par R. Thomas


LUXEMBOURG<br />

68<br />

LA TRANSITION<br />

ÉNERGÉTIQUE<br />

AU-DELÀ<br />

DU CHALLENGE<br />

TECHNOLOGIQUE<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

MINUSINES S.A.<br />

Laurent Saeul<br />

Il est des transitions qui, pour se réaliser,<br />

nécessitent l’adhésion de tout un<br />

écosystème à une cause. Et la transition<br />

écologique est bel et bien de celles-là.<br />

Laurent Saeul, CEO de Minusines S.A.,<br />

en est convaincu et entend faire de sa<br />

société, spécialisée dans les solutions<br />

électriques, un moteur du changement.<br />

Plus que de fournir les solutions<br />

qui permettront d’abandonner les<br />

énergies fossiles, celle-ci veut sensibiliser<br />

tous les acteurs de son secteur à la<br />

préservation de notre environnement.<br />

Minusines est de plus en plus impliquée<br />

dans la transition énergétique et digitale.<br />

Quelles sont les convictions qui<br />

fondent votre engagement ?<br />

En embrassant cette double transition,<br />

nous ne nous attaquons pas à un<br />

challenge purement technologique,<br />

mais plutôt à un défi lié à l’être humain<br />

et à son environnement. Nous abordons<br />

ces sujets de manière stratégique<br />

depuis 2017, date à laquelle nous avons<br />

décidé d’investir dans la digitalisation,<br />

non pas pour le simple fait de numériser<br />

nos activités, mais pour inscrire<br />

solidement notre société dans l’environnement<br />

du futur. Nous suivons la<br />

même logique en ce qui concerne la<br />

transition énergétique. La création récente<br />

de notre département « énergies<br />

renouvelables » ou notre intégration au<br />

groupe Encevo ne sont pas révélatrices<br />

d’une volonté de diversifier nos activités<br />

ou d’un intérêt particulier pour de<br />

nouvelles technologies, mais bien de<br />

notre désir de nous associer à un des<br />

moteurs de la transition énergétique<br />

pour participer au développement d’un<br />

marché favorable à des technologies plus<br />

respectueuses de l’environnement. Ce<br />

que nous constatons, c’est qu’il est relativement<br />

simple de se former et de maîtriser<br />

une technologie. En revanche, il<br />

l’est moins de sensibiliser l’être humain<br />

à cette philosophie. C’est la raison pour<br />

laquelle nous avons décidé, au cours<br />

des deux dernières années, de reformuler<br />

notre mission. Nous avons pour ambition<br />

de conscientiser non seulement<br />

notre propre organisation, mais aussi<br />

tout l’écosystème dans lequel nous gravitons,<br />

à commencer par nos clients.<br />

Quelles sont les manifestations concrètes<br />

de cet engagement ?<br />

Nous en discutions depuis longtemps,<br />

mais nous avons décidé qu’il était<br />

temps de nous engager dans le processus<br />

de certification ESR (entreprise<br />

socialement responsable). Nous avons<br />

retravaillé et mis à jour notre stratégie y<br />

relative l’année dernière, non pas pour<br />

le label en lui-même, mais bien pour impliquer<br />

concrètement toute l’entreprise


ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

69<br />

© Marie De Decker<br />

Pour ce faire, nous misons sur la communication,<br />

notamment lors d’événements<br />

dédiés. Pas plus tard que le<br />

5 mai dernier, nous avons organisé<br />

une conférence sur le design biophilique<br />

avec le <strong>Luxembourg</strong> Center for<br />

Architecture (LUCA). Hubert Mansion,<br />

cofondateur de l’Université dans la<br />

Nature, est venu présenter comment<br />

ce concept, qui consiste à relier les<br />

personnes et la nature dans les environnements<br />

bâtis, bénéficie aux êtres<br />

humains. Évidemment, nous veillons à<br />

ce que la gamme de produits proposée<br />

par Minusines puisse s’inscrire parfaitement<br />

dans divers types d’aménagements<br />

biophiliques.<br />

Enfin, nous travaillons également sur<br />

notre bilan carbone. J’en reviens au lien<br />

avec notre transition digitale puisque<br />

les plateformes que nous avons mises<br />

en place nous permettent de suivre<br />

l’évolution de notre empreinte.<br />

solutions et les introduire sur le marché.<br />

Pour ce faire, nous maintenons des<br />

contacts réguliers avec toute une série<br />

d’acteurs, notamment le ministère de<br />

l’Énergie ou encore l’Administration de<br />

l’environnement.<br />

Si le distributeur de technologies agit en<br />

ce sens pour la transition énergétique,<br />

ses clients suivront. C’est seulement ainsi<br />

que nous relèverons le défi car celui-ci<br />

est grand: il ne se réduit pas au choix<br />

d’un câble, d’une ampoule ou d’une prise<br />

électrique, mais relève de la création<br />

d’un écosystème prêt à développer les<br />

solutions phares que sont l’électromobilité,<br />

le photovoltaïque et les pompes à<br />

chaleur. Comme je le disais : le défi n’est<br />

pas forcément technologique !<br />

dans une réflexion sur sa responsabilité.<br />

Cet exercice nous a permis de soigner<br />

notre culture interne sur des sujets allant<br />

du recyclage de nos déchets par la<br />

SuperDrecksKëscht jusqu’à la réduction<br />

de notre consommation d’énergies<br />

fossiles. Nous avons finalement obtenu<br />

notre label en janvier 2022.<br />

Participer au développement<br />

d’un marché favorable<br />

à des technologies<br />

plus respectueuses<br />

de l’environnement<br />

Dans la foulée, nous avons décidé de<br />

participer aux projets de l’Université<br />

dans la Nature, une organisation canadienne<br />

qui possède une branche au<br />

<strong>Luxembourg</strong> et qui développe l’idée<br />

que l’Homme a beaucoup à apprendre<br />

de et dans la nature et qu’il doit replacer<br />

sa connexion avec celle-ci au cœur de<br />

l’éducation, de la santé, de l’urbanisme<br />

et de bien d’autres domaines. En soutenant<br />

cette organisation, nous voulons<br />

démontrer à nos collaborateurs et à<br />

nos clients que la nature est finalement<br />

le pilier fondateur du climat et que ce<br />

n’est qu’en comprenant comment elle<br />

fonctionne et comment elle influence<br />

l’être humain que nous pourrons donner<br />

naissance à l’écosystème business<br />

dans lequel nous voulons évoluer.<br />

Quel est le rôle d’un distributeur<br />

comme Minusines dans l’écosystème<br />

que vous souhaitez sensibiliser ?<br />

Notre devoir est d’influencer dans<br />

le bon sens nos collaborateurs, nos<br />

clients et nos fournisseurs à l’étranger.<br />

Prenons un exemple : le <strong>Luxembourg</strong><br />

est un petit marché sur lequel nous ne<br />

devrions pas introduire trop de technologies<br />

de pompes à chaleur différentes<br />

au risque de devoir développer<br />

trop de compétences et de mobiliser<br />

trop de capacités. Simplifions plutôt les<br />

choses en choisissant la technologique<br />

la plus adaptée afin que l’effort pour la<br />

déployer ne soit pas trop important. Là<br />

est notre rôle : sélectionner les bonnes<br />

MINUSINES S.A.<br />

8, rue François Hogenberg<br />

L-1735 <strong>Luxembourg</strong><br />

www.minusines.lu


70<br />

LUXEMBOURG<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

© Julian Pierrot<br />

© Julian Pierrot<br />

© Julian Pierrot<br />

© Julian Pierrot<br />

© Julian Pierrot<br />

© Xxxx<br />

JOURNÉE PACTE CLIMAT 2022 :<br />

NOUVEAUTÉS AU PROGRAMME<br />

DE LA 10 e ÉDITION<br />

150 participants se sont réunis à la Maison du Savoir à Esch/Belval ce jeudi 9 juin pour assister à la Journée<br />

Pacte Climat 2022. Cette 10 e édition était placée sous le signe de la qualité de la mise en œuvre des mesures<br />

et de l’accompagnement des communes par les partenaires du programme. Outre les traditionnels ateliers organisés<br />

autour de différents thèmes clés, la journée a été scandée par la présentation de deux nouveaux outils d’assistance<br />

aux communes : la plateforme « B-Circular » devant les aider dans la prise en compte de critères circulaires au niveau<br />

de leurs achats publics et le cadastre de chaleur leur permettant d’évaluer leur potentiel du point de vue<br />

de la planification de réseaux de chaleur et de la rénovation énergétique. Cette journée a également été l’occasion<br />

de revenir sur les premiers résultats de la nouvelle mouture du Pacte. 100 communes ont adhéré à sa version 2.0<br />

et 7 d’entre elles sont déjà certifiées.<br />

© Julian Pierrot<br />

© Julian Pierrot<br />

© Julian Pierrot


ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

71<br />

Kempower<br />

EV charging solutions<br />

EV charging solutions that you can<br />

scale up as your business grows<br />

Electric vehicles are not all the same. Your business needs<br />

easily scalable, portable, user-friendly, standardized and<br />

reliable chargers for electric vehicles for demanding<br />

conditions and for different needs. We bring you EV<br />

charging solutions that are built to last and scale together<br />

with your business.<br />

Kempower fast charging solutions are suitable for<br />

different types of electric vehicles. They can be scaled<br />

from the fast charging needs of passenger traffic all the<br />

way to the hard-to-reach work sites in distant locations.<br />

GET IN TOUCH<br />

Contact Minusines for the best fast charging<br />

experience in Luxemburg


72<br />

LUXEMBOURG<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

© Eric Devillet<br />

EUROSOLAR LËTZEBUERG<br />

SOUFFLE SES 20 BOUGIES<br />

Eurosolar Lëtzebuerg<br />

De gauche à droite : Henri Kox, Stéphanie Empain,<br />

Paul Zens, Thierry Lagoda et Claude Turmes<br />

Cela fait 20 ans qu’Eurosolar Lëtzebuerg<br />

s’efforce d’offrir un brillant avenir aux<br />

énergies renouvelables, et au photovoltaïque<br />

en particulier. Le 10 juin dernier,<br />

l’asbl a célébré cet anniversaire en compagnie<br />

de Claude Turmes, ministre de<br />

l’Énergie, et d’Henri Kox, ministre du<br />

Logement et président d’honneur de<br />

l’association. L’occasion pour Paul Zens,<br />

son président actuel, de revenir sur deux<br />

décennies consacrées à la transition<br />

énergétique, mais aussi d’évoquer les<br />

perspectives d’avenir de l’asbl. Interview.<br />

Pouvez-vous revenir sur l’évolution<br />

d’Eurosolar depuis sa création ?<br />

Eurosolar Lëtzebuerg a été fondée en<br />

2002 par une poignée de convaincus du<br />

potentiel du photovoltaïque déjà impliqués<br />

dans des projets d’études y relatifs<br />

menés au Lycée des Arts et Métiers du<br />

Limpersberg depuis 1992. En créant l’asbl,<br />

les fondateurs ont souhaité rejoindre<br />

le réseau européen du même nom, né en<br />

Allemagne sous l’impulsion d’Hermann<br />

Scheer, homme politique à l'origine de<br />

la loi allemande sur les énergies renou-<br />

velables, et dont l’objectif principal était<br />

de contribuer au remplacement complet<br />

des énergies fossiles et nucléaires par des<br />

énergies renouvelables.<br />

Jusqu’en 2017, l’asbl est encore une petite<br />

structure qui dispose de peu de moyens,<br />

mais, cette année-là, elle signe une<br />

convention avec le ministère de l’Environnement<br />

qui lui permet d’engager un coordinateur.<br />

Renouvelée en 2020, celle-ci<br />

détermine les missions de l’asbl, à savoir<br />

le suivi des impacts de l’approvisionnement<br />

énergétique avec des ressources renouvelables,<br />

la remise d’avis concernant<br />

les règlements, les lois, les statistiques et<br />

les projections y relatifs et le travail d’information<br />

et de diffusion des possibilités<br />

politiques, techniques et économiques de<br />

l’introduction des sources d’énergies solaires<br />

et renouvelables.<br />

Quel bilan pourriez-vous tirer de vos activités<br />

depuis ces 20 dernières années ?<br />

Au-delà des 20 ans de l’asbl, cette année<br />

est marquée par le 50 e anniversaire du<br />

rapport du club de Rome intitulé « Les<br />

Limites à la croissance », et je me désole<br />

que nous ayons si peu avancé à cet égard…<br />

D’un autre côté, nous pouvons reconnaître<br />

une certaine prise de conscience<br />

écologique du grand public. J’espère que<br />

l’asbl a pu y contribuer, bien qu’elle agisse<br />

pour ainsi dire « en deuxième ligne ». Si<br />

Eurosolar n’a pas concrètement construit<br />

de maisons passives, par exemple, elle<br />

a toutefois mis à disposition un outil<br />

comme archipv.lu qui se présente comme<br />

un guide sur l’intégration architecturale<br />

des panneaux photovoltaïques au <strong>Luxembourg</strong><br />

ainsi que sur les offres de financement<br />

pour des rénovations ou constructions<br />

écologiques en relation avec le prêt<br />

climatique. Si elle n’a pas non plus installé<br />

de panneaux photovoltaïques, elle a notamment<br />

participé au projet interrégional<br />

« PV Follows Function » qui vise à renforcer<br />

la mise en œuvre des technologies<br />

photovoltaïques intégrées aux bâtiments<br />

et aux surfaces agricoles dans la Grande<br />

Région. Ces initiatives – parmi d’autres,<br />

comme la participation à des événements<br />

tels que la Klima-Expo ou encore la création<br />

du podcast « D’Sonn am Stecker » –<br />

ont certainement aidé à faire avancer les<br />

choses par petits pas.


ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

73<br />

© Eric Devillet<br />

© Eric Devillet<br />

moins la moitié des constructions existantes<br />

!<br />

Comment envisagez-vous la suite de<br />

l’histoire de l’asbl ?<br />

Paul Zens<br />

Cependant, il reste beaucoup à faire en<br />

termes de communication et d’information.<br />

Trop de prétextes ont trop souvent<br />

été avancés pour freiner la transition<br />

énergétique, que ce soit la crise financière<br />

et économique de 2008, la pandémie<br />

ou encore la guerre en Ukraine. Sans<br />

vouloir me montrer cynique, cette dernière<br />

aidera peut-être le grand public à<br />

prendre conscience du fait qu’il n’est pas<br />

bon de dépendre de despotes belliqueux.<br />

Le monde serait sans doute un peu plus<br />

paisible, et nous autres Européens de<br />

l’Ouest serions moins dépendants de ces<br />

autocrates à la conception pour le moins<br />

douteuse de la démocratie, si nous installions<br />

des systèmes photovoltaïques<br />

en nombre suffisant ! Car les énergies renouvelables<br />

ne sont pas seulement bénéfiques<br />

pour le climat et notre santé, elles<br />

le sont également pour notre démocratie.<br />

Ce sont des réflexions que vous avez partagées<br />

lors de votre soirée anniversaire<br />

du 10 juin…<br />

Effectivement, cette soirée a été l’occasion<br />

de présenter un communiqué de<br />

Marc Wegener et Nico Meyrer<br />

De gauche à droite : Cédric Schiltz, Paul Kauten,<br />

Paul Zens, Guy Weiler et Marc Wegener<br />

© Eric Devillet<br />

presse que nous avons intitulé « 66.000<br />

systèmes photovoltaïques par jour ». En<br />

effet, les pays d’Europe de l’Ouest versent<br />

quotidiennement un milliard d’euros à la<br />

Russie pour son pétrole et son gaz naturel.<br />

Une somme qui permettrait donc<br />

d’installer à la place 66.000 systèmes<br />

photovoltaïques tous les jours. Ce communiqué,<br />

introduit de façon un peu provocatrice,<br />

vise principalement à diffuser<br />

les grandes lignes d’un papier que nous<br />

avons rédigé pour l’occasion et dont<br />

le titre révèle nos aspirations : « 100%<br />

d'énergie renouvelable d'ici 2030 ». Nous<br />

appelons, d’une part, à la réduction de<br />

la consommation annuelle en énergie<br />

hors SCEQE (système communautaire<br />

d'échange de quotas d'émission) de<br />

38.000 GWh (2019) à 10.000 GWh, soit<br />

une diminution de 3/4 environ, ainsi qu'à<br />

la décarbonisation complète des secteurs<br />

soumis au SCEQE. D’autre part, nous visons<br />

une production d’énergie 100% renouvelable.<br />

Pour réaliser notre scénario,<br />

30 km 2 de panneaux photovoltaïques<br />

devraient être installés, soit sur 12% de la<br />

superficie déjà bâtie. On peut néanmoins<br />

supposer un potentiel pour l’installation<br />

de panneaux photovoltaïques pour au<br />

J’espère qu’un jour des organisations militantes<br />

telles qu’Eurosolar deviendront<br />

superflues parce que nous aurons compris<br />

tout l’enjeu de la transition énergétique.<br />

D’ici-là, je pense qu’il y a encore du<br />

travail, certainement pour les 20 années<br />

à venir !<br />

Dans un futur proche, nous développerons<br />

le projet agripv.lu qui vise à renforcer<br />

le photovoltaïque dans le monde<br />

agricole pour combiner production alimentaire<br />

et d’électricité et ainsi promouvoir<br />

l’agriculture durable. Nous avons<br />

récemment mis en ligne le site internet<br />

biergerpv.lu, une plateforme grâce à laquelle<br />

toute personne qui ne dispose pas<br />

de toiture pouvant accueillir des panneaux<br />

photovoltaïques mais qui souhaite<br />

prendre une part active à leur développement<br />

peut adhérer à une coopérative citoyenne<br />

de production d’énergie. Suite à<br />

cela, en mai 2022, nous avons adhéré à la<br />

fédération européenne des coopératives<br />

d’énergie renouvelable, REScoop.eu,<br />

où nous représentons maintenant le<br />

<strong>Luxembourg</strong> ; ce qui fait d’Eurosolar une<br />

sorte de structure faîtière à l’échelle nationale.<br />

C’est un axe que nous allons développer.<br />

Parallèlement, nous espérons<br />

pouvoir approfondir nos partenariats<br />

avec des acteurs comme le mouvement<br />

écologique, la Klima-Agence, etc.<br />

Enfin, nous entendons renforcer notre<br />

présence sur internet et les réseaux sociaux<br />

en poursuivant la réalisation de<br />

notre podcast bimensuel et de reportages<br />

vidéo. Les projets de communication<br />

nous tiennent beaucoup à cœur et<br />

c’est l’axe que nous souhaitons développer<br />

davantage dans les mois et années à<br />

venir.<br />

Eurosolar Lëtzebuerg asbl<br />

6, Jos Seyler Strooss<br />

L-8522 Beckerich<br />

www.eurosolar.lu


74<br />

LUXEMBOURG<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

Le programme Klimabonus Wunnen introduit<br />

des procédures simplifiées pour<br />

accéder aux aides dédiées aux projets<br />

de rénovation énergétique. L’utilisation<br />

des matériaux d’isolation écologiques<br />

est renforcée au contraire des isolants<br />

fabriqués à base de matériaux d’origine<br />

fossile pour lesquels les subventions seront<br />

abandonnées en 2024. Ce nouveau<br />

programme met l’accent sur les pompes<br />

à chaleur et incite donc à remplacer les<br />

anciennes chaudières par des systèmes<br />

de chauffage plus écologiques. Quant<br />

aux installations photovoltaïques, les<br />

aides existantes sont maintenues.<br />

KLIMABONUS,<br />

DE NOUVELLES AIDES<br />

POUR UN LUXEMBOURG<br />

PLUS DURABLE<br />

En mai dernier, Joëlle Welfring, nouvelle<br />

ministre de l’Environnement, du<br />

Climat et du Développement durable,<br />

en présence de Claude Turmes et Henri<br />

Kox, respectivement ministre de l’Énergie<br />

et ministre du Logement, a révélé le<br />

nouveau programme de subventions<br />

de l’État luxembourgeois : Klimabonus.<br />

Celui-ci établit de nouvelles mesures financières<br />

réformées et renforcées pour<br />

faire face au changement climatique et<br />

accélérer la transition écologique, énergétique<br />

et sociale.<br />

Un programme, cinq catégories<br />

Faciliter le choix de solutions de mobilité<br />

sans émission, permettre de gérer<br />

notre environnement de manière responsable,<br />

rendre les habitations plus<br />

efficientes sur le plan énergétique, tels<br />

sont les objectifs du programme Klimabonus.<br />

Celui-ci se divise en cinq<br />

catégories : mobilité durable avec des<br />

aides maintenues mais prolongées,<br />

énergies renouvelables avec des aides<br />

simplifiées et renforcées, protection<br />

de la biodiversité avec un maintien des<br />

aides actuelles, habitat durable avec des<br />

aides également simplifiées et renforcées<br />

et enfin, des aides ciblées pour les<br />

ménages à revenu modeste.<br />

Joëlle Welfring, la ministre de l’Environnement,<br />

du Climat et du Développement<br />

durable a notamment indiqué :<br />

« Klimabonus est une main tendue à la<br />

disposition de tout un chacun. Les aides<br />

citoyennes sont un élément de notre stratégie<br />

pour faire face à la crise climatique,<br />

mais pas le seul. L'État, les communes<br />

et l'économie privée joueront leur part<br />

en posant un cadre facilitant l'adoption<br />

des bonnes habitudes. C'est en agissant<br />

ensemble que nous sortirons de la crise ».<br />

Klimabonus Wunnen<br />

Claude Turmes a précisé : « Dans le<br />

contexte de la crise énergétique actuelle,<br />

c'est aujourd'hui le moment de proposer<br />

des solutions qui nous permettent de<br />

réduire notre dépendance aux énergies<br />

fossiles. Plus que jamais, les solutions<br />

techniques pour résoudre les défis de la<br />

transition énergétique existent, et avec<br />

les aides de l'État, elles deviennent encore<br />

plus accessibles ».<br />

Un « Topup social 100% »<br />

Les bénéficiaires des aides Klimabonus<br />

Wunnen auront aussi la possibilité de<br />

demander au ministère du Logement un<br />

« Topup social 100% », à savoir un doublement<br />

de l’aide Klimabonus calculée en<br />

fonction du revenu du ménage afin d’éviter<br />

le risque de pauvreté énergétique. Par<br />

ailleurs, l’introduction d’une subvention<br />

d’intérêt pour prêts climatiques ainsi<br />

que d’un fonds obligatoire pour les copropriétés<br />

fait par exemple partie des<br />

mesures supplémentaires dédiées aux<br />

ménages propriétaires.<br />

« Ces trois mesures sont des aides ciblées<br />

pour inciter les ménages propriétaires à<br />

revenu modeste à se lancer dans la rénovation<br />

énergétique de leur bien. La politique<br />

climatique est de la politique sociale<br />

! On réussira la transition seulement<br />

tous ensemble », a conclu Henri Kox, ministre<br />

du Logement.<br />

Source : SIP


ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

75<br />

Intéressé(e) par l’énergie solaire ?<br />

Abonnez-vous et écoutez nos podcasts<br />

Pour vous illuminer sur le sujet du photovoltaïque,<br />

branchez-vous sur notre chaîne Spotify d’Sonn am<br />

Stecker et découvrez tous les trucs et astuces pour<br />

vous éclairer sur cette énergie renouvelable.<br />

eurosolar.lu


76<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

BRÈVES<br />

Une nouvelle zone Natura 2000 au <strong>Luxembourg</strong><br />

En mai dernier, la commune de Mertzig a inauguré une nouvelle<br />

zone Natura 2000 qui se nomme « Massif forestier et mardelles<br />

du Säitert – Mertzig ». Actuellement, le pays compte 48<br />

zones spéciales de conservation et 18 zones de protection spéciales.<br />

Celles-ci couvrent une superficie correspondant environ<br />

à 27% du territoire luxembourgeois. C’est à l’initiative de la<br />

commune de Mertzig que la désignation de cette zone Natura<br />

2000 a été proposée. Il s’agit d’un massif forestier riche en vieux<br />

arbres ainsi que de deux habitats forestiers protégés au niveau<br />

européen (hêtraies du Luzulo-Fagetum et du Asperulo-Fagetum).<br />

Un troisième habitat s’y trouve et celui-ci est constitué<br />

par les plans d’eau eutrophes naturels avec végétation du<br />

Magnopotamion ou Hydrocharition. Au sein de ces zones<br />

vivent plusieurs espèces rares ou menacées telles que le triton<br />

crêté, deux espèces de chauves-souris, le murin de Bechstein<br />

ou le grand murin. Un sentier didactique est en cours d’élaboration<br />

pour faire découvrir les richesses naturelles de cette forêt,<br />

en collaboration avec l’asbl « Op der schock ».<br />

Source : Ministère de l’Environnement, du Climat<br />

et du Développement durable<br />

© MECDD<br />

Lancement des « B&B Action Weeks »<br />

Le 20 mai dernier, à l’occasion de la journée mondiale des<br />

abeilles, la ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement<br />

durable, Joëlle Welfring, a présenté les principaux<br />

éléments du plan d’action visant à préserver les abeilles sauvages,<br />

papillons, syrphes et autres pollinisateurs au <strong>Luxembourg</strong>.<br />

C’est ainsi qu’a été lancée la campagne « B&B Action<br />

Weeks ». Ce plan d’action s’articule autour de trois grands piliers:<br />

la protection, la conservation et gestion des polinisateurs,<br />

l’amélioration des connaissances sur ces insectes et la formation<br />

et la sensibilisation. Dans ce cadre, le ministère promeut<br />

cinq actions que tout un chacun peut mettre en œuvre : planter<br />

des fleurs, des arbustes et des arbres, laisser la végétation pousser<br />

plus sauvagement, tondre l’herbe moins souvent, ne pas déranger<br />

les nids d’insectes et les sites d’hibernation et, enfin, ne<br />

pas empoisonner la nature.<br />

Source : Ministère de l’Environnement, du Climat et<br />

du Développement durable<br />

© MECDD<br />

Journée de l’économie circulaire à Wiltz<br />

La quatrième édition de la Journée de l’économie circulaire aura<br />

lieu le 30 juin prochain de 9h00 à 16h00 au Château de Wiltz. Cette<br />

année, la conférence s’intitulera « Communes résilientes en périodes<br />

de crise : comment l’économie circulaire peut proposer des<br />

pistes de solutions pour mieux gérer les différentes crises, en énergie,<br />

climat et ressources ». Denis Ory, chef de projet dans le service<br />

« projets de grande envergure », animera notamment un atelier<br />

dans lequel il présentera le quartier « Wunne mat der Wooltz », en<br />

mettant l’accent sur la biodiversité, auquel le Fonds du Logement<br />

participe. L’après-midi, deux acteurs issus du domaine de la durabilité<br />

discuteront de l’économie circulaire au service de la résilience<br />

des villes européennes. Cet échange sera suivi par une table<br />

ronde.<br />

Source : Fonds du Logement


LABORATOIRE<br />

SOCIAL<br />

© MLOG<br />

Le 19 mai, le ministre du Logement Henri Kox a présenté le rapport 2021<br />

du Fonds spécial de soutien au développement du logement. Au cours de l’année,<br />

568 habitations ont été nouvellement conventionnées grâce à ces « aides à la pierre ».<br />

Au total, 252 projets étaient repris au Fonds au 31 décembre, représentant plus<br />

6.<br />

de 3.300 logements dont 57% sont destinés à la location abordable. En outre, il a permis<br />

à l’État d’acquérir 1.100 ares de terrain dans la perspective de les mettre sous emphytéose.<br />

En 2021, le ministère a investi plus de 170 millions d'euros dans le logement abordable via<br />

ce Fonds spécial, et enregistre ainsi une progression de 77% par rapport à l'année précédente.


LUXEMBOURG<br />

78<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

« NOUS N’AVIONS<br />

PAS D’AUTRE<br />

CHOIX QUE DE<br />

NOUS BATTRE »<br />

© Nicolas Iallonardo<br />

LUkraine asbl<br />

Inna Yaremenko<br />

Association discrète parmi les organisations<br />

de la société civile<br />

grand-ducale, son nom et, plus important<br />

encore, ses actions sont<br />

désormais connus de presque tous<br />

les <strong>Luxembourg</strong>eois. Depuis 2013,<br />

LUkraine asbl apporte un soutien<br />

humanitaire aux régions touchées<br />

par la guerre du Donbass et promeut<br />

la langue, la culture et les traditions<br />

de la communauté ukrainienne<br />

établie au Grand-Duché. L’aggravation<br />

de la guerre entre l'Ukraine<br />

et la Russie, le 24 février dernier,<br />

a renforcé la combativité de ses<br />

membres et a mis ses actions sur le<br />

devant de la scène. Inna Yaremenko,<br />

Vice-présidente, revient sur les trois<br />

mois qui se sont écoulés depuis.<br />

Pouvez-vous nous présenter LUkraine<br />

asbl en quelques mots ?<br />

L’association est née en décembre 2013,<br />

dans le contexte des manifestations de<br />

l’Euromaïdan qui a débouché sur la révolution<br />

de la Dignité en Ukraine. Les ressortissants<br />

qui vivaient alors au <strong>Luxembourg</strong><br />

se sont réunis pour montrer leur<br />

soutien au peuple ukrainien. Nous existons<br />

depuis lors et menons beaucoup de<br />

projets différents. Déjà à l’époque, nous<br />

nous sommes organisés pour envoyer<br />

de l’aide humanitaire dans notre pays<br />

d’origine. Au-delà, nous cherchions à<br />

sensibiliser le public luxembourgeois<br />

à la situation sur place, notamment en<br />

organisant divers événements comme<br />

des manifestations, des conférences ou<br />

des rencontres avec des prisonniers politiques.<br />

Enfin, l’une de nos grandes missions<br />

était de faire connaître la langue, la<br />

culture et les traditions ukrainiennes au<br />

Grand-Duché. Notre communauté est<br />

d’ailleurs une des plus actives d’Europe.<br />

Bien sûr, nos activités ont été ralenties<br />

ces deux dernières années en raison de<br />

la crise du Covid-19. Jusqu’au 24 février<br />

dernier…<br />

Comment l’invasion russe de l’Ukraine<br />

a-t-elle affecté vos activités ?<br />

Cette invasion n’a pas seulement bouleversé<br />

notre communauté, elle a bouleversé<br />

le monde entier. Je me souviens parfaitement<br />

de cette journée – nous sommes<br />

sortis dans la rue et avons commencé<br />

à former une équipe de bénévoles –,<br />

mais plus très précisément de celles qui<br />

ont suivi tant nous étions mobilisés. Plusieurs<br />

de nos membres, moi y compris,<br />

ont bénéficié d’un congé spécial et ont<br />

pu quitter leur emploi principal afin de<br />

se consacrer totalement à notre bataille.<br />

Nous n’avions pas d’autre choix que de<br />

nous battre ; il le fallait pour nos proches<br />

restés sur place. L’équipe qui s’est rapidement<br />

constituée comptait une trentaine<br />

de personnes qui coordonnaient toutes<br />

les activités et quelque 600 bénévoles<br />

ukrainiens ou luxembourgeois qui voulaient<br />

se rendre utiles après le travail ou<br />

le week-end. Ce mouvement de solidarité<br />

était absolument incroyable. Nous<br />

n’avions jamais vu un tel soutien. Écoles,<br />

hôpitaux, agences immobilières, restaurants,<br />

banques… tout le monde voulait<br />

faire quelque chose. Nous travaillions


LABORATOIRE SOCIAL<br />

79<br />

presque jour et nuit pour récolter cette<br />

aide.<br />

Dans un premier temps, nous avons<br />

formé une équipe chargée d’organiser<br />

l’aide humanitaire. Grâce aux Hôpitaux<br />

Robert Schumann, nous avons pu établir<br />

des points de collecte pour recevoir des<br />

dons de matériel médical notamment.<br />

Notre deuxième mission a rapidement<br />

été d’accueillir les réfugiés qui arrivaient<br />

en nombre par leurs propres moyens ou<br />

ramenés en sécurité ici par des <strong>Luxembourg</strong>eois<br />

qui avaient expressément<br />

fait le voyage jusqu’aux frontières ukrainiennes.<br />

En créant une équipe dédiée,<br />

nous nous sommes chargés de cet accueil<br />

en attendant que le gouvernement<br />

mette en place les procédures nécessaires.<br />

En une nuit, nous avons créé un<br />

site internet regroupant toutes les informations<br />

utiles aux réfugiés. Nous avons<br />

également mis en place une hotline pour<br />

répondre à leurs nombreuses questions.<br />

Maintenant que le gouvernement a établi<br />

une procédure et ouvert un centre de<br />

primo-accueil, nous laissons le soin d’accueillir<br />

les personnes qui fuient la guerre<br />

à Caritas et à la Croix-Rouge. De notre<br />

côté, nous continuons d’apporter notre<br />

aide via l’infocentre que nous avons mis<br />

en place. Les réfugiés peuvent y trouver<br />

tout type d’information, que ce soit sur la<br />

façon de s’enregistrer au <strong>Luxembourg</strong> ou<br />

d’y trouver un travail.<br />

Par ailleurs, nous organisons des cours<br />

de langue, de danse et venons d’ouvrir<br />

une bibliothèque. Nous continuons bien<br />

entendu de récolter des dons de nourriture<br />

et de vêtements, ainsi que de matériel<br />

médical. Depuis le 24 février, nous<br />

avons envoyé quelque 700 tonnes d’aide<br />

humanitaire en Ukraine, un effort impressionnant<br />

proportionnellement à la<br />

taille de notre communauté. Nous avons<br />

également mis en place le projet Uambulance<br />

qui vise à collecter des dons pour<br />

acheter des ambulances. Ces derniers<br />

mois, nous en avons envoyé cinq en zone<br />

de guerre. Nous avons aussi la volonté de<br />

rénover un hôpital en Ukraine et récoltons<br />

de l’argent pour ce faire. Nous venons<br />

également de signer un partenariat<br />

avec Doctena pour offrir une aide psychologique<br />

aux réfugiés sur la plateforme<br />

en ligne.<br />

Enfin, nous cherchons un endroit où ériger<br />

notre « Ukrainian Culture Center ».<br />

Environ 6.000 Ukrainiens vivent aujourd’hui<br />

au Grand-Duché, contre 2.000<br />

avant l’invasion russe du 24 février. Notre<br />

communauté a plus que triplé et l’intérêt<br />

pour l’Ukraine et sa culture a fait un<br />

bond. C’est pourquoi nous souhaitons<br />

continuer à organiser divers événements<br />

pour faire découvrir nos traditions.<br />

L’élan de solidarité<br />

a été tout bonnement<br />

incroyable<br />

Comment évaluez-vous les mesures qui<br />

ont été prises au <strong>Luxembourg</strong> pour accueillir<br />

et soutenir les réfugiés ?<br />

Nous n’avons pas de chiffres précis mais,<br />

trois mois après l’aggravation du conflit,<br />

la plupart des réfugiés sont déjà installés,<br />

soit dans des familles, soit dans des hôtels.<br />

Bien sûr, certains attendent encore<br />

au centre de primo-accueil de recevoir<br />

le statut temporaire qui leur permettra<br />

de trouver un logement ou une famille<br />

d’accueil. Si les choses bougent, notons<br />

que, le marché immobilier étant ce qu’il<br />

est, très peu de réfugiés sont parvenus à<br />

trouver leur propre logement. En outre,<br />

après trois mois, certaines familles d’accueil<br />

peuvent commencer à rencontrer<br />

des difficultés financières. En effet, certains<br />

ménages ont plus que doublé sans<br />

recevoir aucun financement supplémentaire.<br />

Si quelques-uns ont introduit une<br />

demande auprès du gouvernement, ils<br />

ne reçoivent rien pour le moment. C’est<br />

pourquoi nous continuons de récolter<br />

de la nourriture et des vêtements. Rappelons<br />

également que la guerre n’est pas<br />

finie et que des réfugiés continuent d’arriver,<br />

bien qu’à un rythme moins soutenu.<br />

Nous attendons donc l’ouverture de<br />

1.000 places supplémentaires dans un<br />

hôtel du Kirchberg.<br />

Je souhaiterais aussi saluer tous les acteurs<br />

publics luxembourgeois, que ce soit<br />

la Ville de <strong>Luxembourg</strong>, la Ville d’Esch<br />

mais aussi de nombreuses autres communes<br />

(comme Hesperange, Strassen,<br />

Walferdange, Kopstal, Differdange,<br />

Contern, Bissen) ainsi que tous les ministères<br />

pour l’aide qu’ils nous ont apportée.<br />

Pour n’en citer qu’un, nous remercions<br />

chaudement le ministère de<br />

l’Éducation car la plupart des enfants<br />

qui sont arrivés au Grand-Duché sont<br />

aujourd’hui scolarisés.<br />

Que peuvent faire les <strong>Luxembourg</strong>eois<br />

pour continuer à vous aider ?<br />

La réponse se trouve dans la question :<br />

continuer à aider, à faire des dons, à fournir<br />

de l’aide humanitaire, à participer<br />

à nos manifestations, à parler tout simplement.<br />

J’aimerais remercier le <strong>Luxembourg</strong><br />

et les <strong>Luxembourg</strong>eois car l’élan<br />

de solidarité a été tout bonnement incroyable.<br />

Mais, à vrai dire, l’aide a diminué<br />

ces dernières semaines, alors que la<br />

guerre continue et qu’elle n’est pas loin<br />

d’ici ! Trois mois après l’aggravation du<br />

conflit, les gens commencent à « s’y habituer<br />

». Le pire est d’être oubliés. Nous<br />

devons continuer à nous battre ensemble<br />

car l’Ukraine protège aujourd’hui l’Europe<br />

toute entière et ses valeurs.<br />

700<br />

5<br />

Par A. Jacob<br />

tonnes d’aide humanitaire récoltées<br />

ambulances envoyées en Ukraine<br />

depuis le 24 février


LUXEMBOURG<br />

80<br />

BILAN DU BIEN-ÊTRE<br />

AU LUXEMBOURG<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

2021, son niveau de 2010 (101 points).<br />

Les gaz à effet de serre ont également<br />

augmenté après une forte chute en 2020.<br />

Le <strong>Luxembourg</strong> peine<br />

à transformer ses richesses<br />

en bien-être ressenti<br />

par les citoyens<br />

Une augmentation de la solitude chez<br />

les jeunes<br />

Selon le STATEC, la bonne santé économique<br />

d’un pays n’est pas forcément<br />

liée à un meilleur bien-être de sa population.<br />

Les indicateurs disponibles du<br />

<strong>Luxembourg</strong> Index of Well-being (LIW)<br />

sont ceux du domaine de l’emploi, de<br />

l’éducation et de la santé, du PIB par habitant<br />

et celui sur les difficultés à joindre<br />

les deux bouts. Tous ont connu un rebond<br />

positif en 2021, parfois même important<br />

après une baisse plus ou moins<br />

forte en 2020, notamment en raison du<br />

Covid-19. C’est ce que révèle la dernière<br />

publication de l’Institut, paru en juin.<br />

Les résultats de l’étude se lisent sur base<br />

d’indices : si l’un d’eux est supérieur à<br />

100, alors l’indicateur a progressé par<br />

rapport à la période de référence (2010),<br />

et inversement. Les indicateurs du domaine<br />

de l’éducation se sont améliorés<br />

depuis 2010 : niveau d’études supérieures<br />

(147 points) et formation continue des<br />

adultes (133 points). En revanche, hormis<br />

le taux d’emploi (105 points), les<br />

indicateurs sur l’emploi restent à la<br />

traîne malgré une hausse en 2021 : taux<br />

de chômage (87 points) et temps partiel<br />

involontaire (85 points). Les rebonds les<br />

plus substantiels sont observés pour les<br />

indicateurs qui ont connu les plus fortes<br />

régressions en 2020 comme la formation<br />

continue des adultes (même si celle-ci<br />

n’a pas retrouvé son niveau d’avant la<br />

pandémie). Quant au taux de chômage<br />

et aux difficultés à joindre les deux bouts,<br />

les indicateurs se sont améliorés par rapport<br />

à 2020 même s’ils restent encore en<br />

dessous du niveau de 2010.<br />

L’état de santé, au contraire, croît continuellement<br />

depuis 2018 et retrouve, en<br />

Durant chaque trimestre de l’année<br />

2021, le STATEC a demandé aux résidents<br />

d’attribuer une note sur 10<br />

concernant la satisfaction de leur vie<br />

actuelle. La meilleure note est survenue<br />

au 3 e trimestre 2021 (7/10). Ils ont<br />

aussi pu octroyer une note sur 10 à leur<br />

sentiment de solitude. Toujours au 3 e<br />

trimestre, 8,1% des résidents ont déclaré<br />

se sentir toujours (ou la plupart du<br />

temps) seuls, parmi lesquels 12,9% des<br />

personnes âgées de 16 à 24 ans et 9% de<br />

50 à 64 ans. À l’inverse, quatre résidents<br />

sur cinq n’ont jamais ou rarement eu ce<br />

sentiment (79,5%). La solitude devient<br />

néanmoins un problème majeur pour<br />

la tranche plus jeune de la population,<br />

touchant 15,5% des 16-24 ans, mais uniquement<br />

5% des 50-64 ans. Parallèlement,<br />

la satisfaction dans la vie et le sentiment<br />

de bonheur dans cette première<br />

tranche d’âge diminuent.<br />

La qualité de vie au <strong>Luxembourg</strong><br />

L’étude montre également que le <strong>Luxembourg</strong>,<br />

bien qu’il bénéficie d’avantages<br />

comparatifs en matière de santé ou de niveau<br />

de revenu, n’en tire pas pleinement<br />

parti et peine à transformer ses richesses<br />

en bien-être ressenti par les citoyens. Cependant,<br />

le Grand-Duché fait partie du<br />

groupe des pays les mieux lotis en terme<br />

de bien-être subjectif, même s’il est<br />

perfectible.<br />

Source : STATEC


LABORATOIRE SOCIAL<br />

81<br />

BRÈVES<br />

© Bourse de <strong>Luxembourg</strong><br />

La Bourse de <strong>Luxembourg</strong> et ONU Femmes s'associent pour<br />

faire progresser la finance de l'égalité des genres<br />

Le 5 mai dernier, la Bourse de <strong>Luxembourg</strong> (LuxSE) et l'Entité<br />

des Nations Unies pour l'égalité des sexes et l'autonomisation<br />

des femmes (ONU Femmes) ont signé un protocole d'accord visant<br />

à promouvoir des initiatives conjointes pour faire progresser<br />

le financement de l'égalité des sexes et de l'autonomisation des<br />

femmes. Dans le cadre de ce nouvel engagement, la Bourse de<br />

<strong>Luxembourg</strong> met désormais en évidence les instruments de dette<br />

durables affichés sur le <strong>Luxembourg</strong> Green Exchange qui allouent<br />

tout ou partie de leur financement à des projets et stratégies<br />

concrets contribuant aux objectifs d'égalité hommes-femmes. Ce<br />

faisant, elle facilite l'identification des obligations sexospécifiques<br />

pour les investisseurs et entend devenir la bourse de référence<br />

pour les obligations axées sur le genre. En outre, LuxSE s’appuiera<br />

sur la LGX Academy pour promouvoir et sensibiliser à la finance<br />

sexospécifique, coordonner le travail avec les institutions compétentes<br />

au <strong>Luxembourg</strong> pour mieux lier la finance et le genre ainsi<br />

que pour soutenir des pratiques supérieures en matière d’égalité<br />

des sexes au sein de la bourse elle-même.<br />

Source : Bourse de <strong>Luxembourg</strong><br />

Pauvreté laborieuse : Caritas <strong>Luxembourg</strong> prend position<br />

Quelques jours avant la fête du Travail, Caritas <strong>Luxembourg</strong> a<br />

publié un papier de position sur la pauvreté laborieuse. L’occasion<br />

pour l’organisation de lever le voile sur la situation des<br />

« travailleurs pauvres », des individus dont le revenu mensuel<br />

brut est inférieur à 60% du revenu médian et ce malgré leur<br />

emploi. Et si elle estime que le phénomène doit être considéré<br />

comme un défi majeur par les décideurs luxembourgeois,<br />

c’est que le Grand-Duché occupe la deuxième place au classement<br />

des pays présentant le risque le plus élevé de pauvreté<br />

laborieuse dans l’UE. Selon le papier de l’organisation, le<br />

pourcentage de personnes actives qui appartiennent à un ménage<br />

vivant sous le seuil de pauvreté était de 11,9% en 2020<br />

contre 9,3% en 2007. Bien que le <strong>Luxembourg</strong> soit connu pour<br />

son salaire social minimum très élevé, son niveau se fixe en<br />

réalité quasiment au seuil de pauvreté national ! « En 2019, le<br />

salaire social minimum non-qualifié était de 2.071,10 euros,<br />

mais le budget de référence (dont une personne a besoin pour<br />

mener une vie décente et socialement inclusive) était de 2.115<br />

euros », rappelle Caritas. Le travail n’est donc visiblement plus<br />

une garantie pour échapper à la pauvreté, et il n’existe pas de<br />

mesure politique spécifique pour lutter contre le phénomène.<br />

C’est pourquoi l’organisation plaide, entre autres, pour « une<br />

réforme fiscale avec une véritable redistribution pour plus<br />

de justice sociale, l’adaptation régulière des allocations familiales<br />

à l’évolution des prix, un effort continu pour améliorer<br />

la conciliation entre vie professionnelle et vie privée, et la détermination<br />

du niveau du salaire minimum à partir du budget<br />

de référence ».<br />

Source : Caritas <strong>Luxembourg</strong><br />

Semaines Fairtrade: le commerce équitable en 100 actions<br />

Du 1 er au 15 mai dernier se sont déroulées les Semaines Fairtrade<br />

organisées par l’ONG Fairtrade Lëtzebuerg. Cette campagne nationale,<br />

qui avait pour slogan cette année «Fair is the new trade»,<br />

vise à renforcer la prise de conscience citoyenne en faveur d’un<br />

mode de consommation équitable, responsable et respectueux<br />

des droits humains et de l’environnement. Pas moins de 100 actions<br />

ont été organisées par plus de 60 acteurs partenaires des<br />

quatre coins du pays. Étaient au programme des dégustations et<br />

actions promotionnelles sur des produits certifiés Fairtrade, l’élaboration<br />

de menus Fairtrade par des restaurateurs recourant à des<br />

aliments issus du commerce équitable ou encore divers ateliers de<br />

sensibilisation sur la thématique. À cette occasion, l’École Internationale<br />

Anne Beffort (EIMAB) de Mersch et le Lycée Privé Émile<br />

Metz à <strong>Luxembourg</strong> ont reçu leur certification « Fairtrade School ».<br />

L’engouement de ses partenaires conforte l’asbl luxembourgeoise<br />

qui entend bien continuer son combat pour un futur juste et<br />

équitable. « Aujourd’hui, le commerce équitable ne doit plus être<br />

considéré comme une alternative, mais simplement comme une<br />

illustration du bon sens citoyen », communique l’ONG.<br />

Source : Fairtrade Lëtzebuerg


LUXEMBOURG<br />

82<br />

VERS UN MEILLEUR<br />

ÉQUILIBRE ENTRE VIE<br />

PROFESSIONNELLE<br />

ET VIE PRIVÉE<br />

© MTEESS<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

professionnelle et vie privée des parents<br />

et des aidants et abrogeant la directive<br />

2010/18/UE du Conseil).<br />

Le projet de loi introduit notamment des<br />

nouveaux congés extraordinaires. « Ainsi,<br />

il est prévu d'introduire un jour de<br />

congé extraordinaire sur une période de<br />

référence de douze mois pour raisons de<br />

force majeure liée à des raisons familiales<br />

urgentes en cas de maladie ou d'accident<br />

d'un membre de la famille rendant indispensable<br />

la présence immédiate du salarié.<br />

La raison soulevée doit être attestée<br />

par un médecin ».<br />

De plus, il est proposé d'introduire un<br />

congé extraordinaire d'aidant qui peut<br />

être accordé pour une durée maximale de<br />

cinq jours sur une période de référence de<br />

douze mois si un membre de la famille ou<br />

une personne vivant dans le même ménage<br />

nécessite des soins personnels ou<br />

une aide personnelle pour raison médicale<br />

grave attestée par un médecin.<br />

Le projet de loi se propose également<br />

d'apporter des modifications mineures<br />

aux dispositions relatives au congé parental<br />

afin de se conformer aux dispositions<br />

de la directive précitée.<br />

La ministre de la Famille et de l'Intégration,<br />

Corinne Cahen, et le ministre du Travail,<br />

de l'Emploi et de l'Économie sociale<br />

et solidaire, Georges Engel, ont présenté<br />

le 19 mai deux nouveaux projets de loi<br />

visant à introduire des mesures concrètes<br />

favorisant un meilleur équilibre entre vie<br />

professionnelle et vie privée.<br />

« Les mesures présentées vont garantir<br />

un meilleur équilibre entre vie professionnelle<br />

et vie privée. Mais il s'agit également<br />

de mesures dans un souci de renforcer<br />

l'égalité des chances », a souligné<br />

Georges Engel.<br />

Le ministre a notamment expliqué les<br />

améliorations envisagées en matière de<br />

congé de paternité. Le gouvernement<br />

soutient que le congé paternité doit être<br />

pris après la naissance, afin de renforcer<br />

le lien avec l'enfant. Dès que la nouvelle<br />

loi sera votée et entrée en vigueur, ce<br />

congé pourra également être accordé aux<br />

travailleurs indépendants.<br />

Georges Engel, ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Économie sociale et solidaire,<br />

et Corinne Cahen, ministre de la Famille et de l'Intégration<br />

Il en sera de même pour les couples de<br />

même sexe. Toutefois il y a lieu de noter<br />

que la législation luxembourgeoise<br />

actuelle ne prévoit la filiation pour un<br />

couple de même sexe que dans le cas<br />

d'une adoption. Georges Engel a ainsi<br />

également précisé que le droit au congé<br />

de paternité pour les couples luxembourgeois<br />

de même sexe sera réservé aux<br />

couples mariés, ceci pour des raisons<br />

juridiques.<br />

L'État luxembourgeois prendra en charge<br />

les coûts pour huit jours de congé de<br />

paternité, ceci tant pour les salariés que<br />

pour les indépendants.<br />

Concomitamment aux changements<br />

en matière de congé de paternité a également<br />

été présenté un deuxième projet<br />

de loi ayant pour but de transposer<br />

la directive européenne concernant<br />

l'équilibre entre vie professionnelle et<br />

vie privée (directive (UE) 2019/1158 du<br />

Parlement européen et du Conseil du 20<br />

juin 2019 concernant l'équilibre entre vie<br />

De plus, le projet de loi prévoit également<br />

l'accès à des formules de travail<br />

plus souples pour les salariés avec une<br />

ancienneté minimale de six mois et dont<br />

les enfants n'ont pas encore atteint l'âge<br />

de neuf ans.<br />

Les ministres ont également précisé que<br />

le projet de loi prévoit des sanctions<br />

dans le cas où un salarié se voit refuser<br />

un congé par son employeur. Les salariés<br />

sont également protégés contre un licenciement<br />

qui est en relation directe avec<br />

une demande d'un des nouveaux congés<br />

extraordinaires ou des formules de travail<br />

souples.<br />

Corinne Cahen et Georges Engel ont<br />

souligné que les mesures présentées<br />

pourront être bénéfiques pour toutes les<br />

familles et démontrent la volonté du gouvernement<br />

de favoriser et de promouvoir<br />

un meilleur équilibre entre vie privée et<br />

vie professionnelle.<br />

Communiqué par le ministère de la Famille, de l'Intégration<br />

et à la Grande Région et le ministère du Travail,<br />

de l'Emploi et de l'Économie sociale et solidaire


LABORATOIRE SOCIAL<br />

The art<br />

83<br />

of Building<br />

Cloche<br />

d’Or

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!