Smart Cities Luxembourg - n°13
Le 13ème numéro du trimestriel de la ville intelligente. Infos et contact : secretariat@livinggreen.lu
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Juin 2022 | n˚13<br />
Le trimestriel de la ville intelligente<br />
VARSOVIE :<br />
UNE RÉSURRECTION<br />
SOUTENUE PAR LES<br />
FONDS EUROPÉENS<br />
AVIATION :<br />
LUX-AIRPORT<br />
VOIT LA VIE<br />
EN VERT<br />
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« NOUS N’AVIONS PAS<br />
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DE NOUS BATTRE »<br />
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ÉDITO<br />
3<br />
Pour une justice climatique<br />
Les rapports du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental<br />
sur l’évolution du climat) se suivent et se ressemblent. Le<br />
dernier en date, publié le 4 avril, tire une fois encore la sonnette<br />
d’alarme. Sans une réduction immédiate et radicale des<br />
émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs, il sera<br />
impossible de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 degré.<br />
Pourtant, selon le rapport, des solutions existent. Depuis 2010,<br />
les coûts de l’énergie solaire, de l’éolien et des batteries n’ont<br />
cessé de diminuer, parfois jusqu’à 85%. Un arsenal de plus en<br />
plus riche de lois et de politiques améliore le rendement énergétique,<br />
pouvant réduire ainsi les taux de déboisement et accélérer<br />
la transition énergétique tant souhaitée.<br />
Le compte à rebours a commencé. Il reste encore huit ans pour<br />
réagir et inverser la tendance. Pour respecter l’accord de Paris,<br />
il faut impérativement réduire de plus de moitié les émissions<br />
mondiales d’ici 2030. Le GIEC insiste sur la responsabilité collective<br />
et les changements de mentalité, surtout dans les pays<br />
développés, car 45% des gaz à effet de serre émis depuis 1850<br />
leur sont imputables contre seulement 3% pour les pays les<br />
plus pauvres. Il est possible de maintenir un niveau de vie décent<br />
tout en réduisant l’impact carbone des ménages les plus<br />
aisés en consommant moins et mieux. La culture du jetable et<br />
de l'obsolescence programmée n’a plus de raison d’être devant<br />
cette catastrophe écologique annoncée. D’autre part, la question<br />
climatique est un problème planétaire qui nécessite une<br />
coopération internationale entre pays riches et pays pauvres.<br />
À ce jour, les 100 milliards de dollars annuels promis lors de la<br />
COP 15 en 2009 n’ont toujours pas été réunis. Les politiques<br />
qui continuent à soutenir et à financer les grands groupes pétroliers<br />
au détriment des énergies propres sont responsables<br />
du réchauffement climatique. Seules les décisions politiques<br />
courageuses peuvent inverser la tendance. La suppression des<br />
subventions aux combustibles fossiles pourrait réduire jusqu’à<br />
10% des émissions carbone d’ici 2030, selon l’organisation<br />
Greenpeace. « Nous nous trouvons à la croisée des chemins.<br />
En prenant les bonnes décisions aujourd’hui, nous pouvons<br />
garantir un avenir vivable. Nous disposons des outils et du savoir-faire<br />
nécessaire pour limiter le réchauffement », explique<br />
Hoesung Lee, le président du GIEC. Il y a encore un filet d’espoir<br />
d’ici l’échéance fatidique de 2030, à condition de s’y mettre<br />
tout de suite.<br />
De plus, le droit à un environnement viable et sain devient une<br />
revendication légitime qui préoccupe de plus en plus les populations.<br />
Pour preuve, en seulement trois ans, le nombre de<br />
recours juridiques liés au climat a presque doublé. « Les litiges<br />
climatiques sont devenus une force puissante dans la gouvernance<br />
climatique », conclut le GIEC. La justice n’hésite plus à<br />
condamner les États pour inaction climatique. La France en a<br />
fait dernièrement les frais. Elle a été enjointe à réduire ses émissions<br />
de gaz à effet de serre. La justice climatique pourrait être<br />
l’ultime instrument pour faire basculer définitivement la balance<br />
en faveur du climat.<br />
Par R. Hatira
4<br />
SOMMAIRE<br />
SMART CITIES LUXEMBOURG<br />
Trimestriel édité par Living Green S.à r.l.-S<br />
www.smartcitiesmag.lu<br />
secretariat@livinggreen.lu<br />
Living Green<br />
24, rue Michel Rodange<br />
L-4660 Differdange<br />
Tél. 58 45 46 30<br />
GOUVERNANCE<br />
Régie publicitaire :<br />
Julien Malherbe<br />
julienm@livinggreen.lu<br />
Administration<br />
Lucia Ori<br />
Tél. 58 45 46 29<br />
secretariat@livinggreen.lu<br />
Comité de rédaction<br />
Adeline Jacob - adelinej@livinggreen.lu<br />
Pierre Birck - pierreb@livinggreen.lu<br />
Pauline Paquet - paulinep@livinggreen.lu<br />
Raouf Hatira<br />
Jean-Marc Streit<br />
Romain Thomas<br />
Conception et réalisation graphique<br />
Anna Arbizzoni/Bianco Design<br />
Photographie<br />
Eric Devillet<br />
Julian Pierrot<br />
Marie De Decker<br />
Nader Ghavami / Photopro <strong>Luxembourg</strong><br />
Pixabay / Unsplash / Freepik / Shutterstock<br />
Varsovie : une résurrection soutenue par les fonds européens 8<br />
Mertzig : des engagements pour le vivre-ensemble et la participation citoyenne 12<br />
Kayl : une nouvelle politique en marche 14<br />
Schifflange : une légende pour revaloriser la nature 18<br />
Betzdorf : une commune en pleine mutation 22<br />
ING : pour une transmission d’entreprise réussie 26<br />
GREEN BUILDING<br />
The Cloud, un nuage de savoirs 30<br />
Les coûts de la construction explosent 34<br />
Perspectiv’, le vaste projet immobilier mixte d’Esch-sur-Alzette 36<br />
Famaplast, entreprise aux tubes écologies : 40 années d’innovation 38<br />
Impression<br />
Imprimerie Centrale<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
SIGI : un pas de plus dans la digitalisation des communes 42<br />
Twitter : l'oiseau bleu pourra-t-il chanter tout ce qui lui plaît ? 44<br />
WESTPOLE Benelux commercialise sa propre offre « Workplace as a Service » 46<br />
© Living Green S.à r.l.-S<br />
Tous droits de reproduction réservés pour tous pays.<br />
Tous manuscrits, photos et documents envoyés à la rédaction<br />
ne peuvent être exploités qu’avec l’accord de leurs auteurs.<br />
Publiés ou non, ils ne seront pas restitués.<br />
Les reportages signés n’engagent que leurs auteurs.<br />
« Bénéficier du meilleur des deux mondes » : l’engagement de Telindus et Microsoft 48
5<br />
MOBILITÉ<br />
Mobilité : un plan pour 2035 50<br />
lux-Airport voit la vie en vert 54<br />
Voitures électriques : les dernières nouveautés du moment 56<br />
Avec l'ID.5, Volkswagen passe la vitesse de la mobilité logicielle 60<br />
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
Pesticides : une histoire d'amour et de haine 64<br />
Guerre en Ukraine : l’environnement frappé de plein fouet 66<br />
Minusines : la transition énergétique au-delà du challenge technologique 68<br />
Journée Pacte Climat 2022 : nouveautés au programme de la 10 e édition 70<br />
Eurosolar Lëtzebuerg souffle ses 20 bougies 72<br />
Klimabonus, de nouvelles aides pour un <strong>Luxembourg</strong> plus durable 74<br />
© Atenor / Tracol<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
LUkraine asbl : « Nous n’avions pas d’autre choix que de nous battre » 78<br />
STATEC : bilan du bien-être au <strong>Luxembourg</strong> 80<br />
Vers un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée 82
Plus de transparence dans<br />
la consommation d’énergie.<br />
Efficacité énérgetique grâce aux compteurs divisionaire !<br />
Comment fonctionne la télérelève ?<br />
1 Les compteurs sont équipés d’un module radio.<br />
2 Un boîtier, installé dans les parties communes,<br />
relève des consommations de chaque compteur.<br />
3 Le boîtier communique ces données à l’entreprise<br />
ista pour traitement.<br />
4 Vous avez accès à vos consommations grâce à un<br />
compte sécurisé sur le APP « ECOTREND ».<br />
100% des compteurs EAU et CHAUFFAGE ista<br />
sont télérelevés.<br />
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GOUVERNANCE<br />
L’Union européenne a lancé la EU <strong>Cities</strong> mission à laquelle 100 villes<br />
1.<br />
du Vieux Continent participent. Ces dernières doivent dans un premier temps devenir<br />
neutres en carbone avant 2030 et, dans un second temps, inciter leurs voisines<br />
pour qu’elles atteignent elles aussi cet objectif d’ici 2050. Parmi toutes les participantes,<br />
Differdange est la seule ville luxembourgeoise à faire partie du projet.
8<br />
POLOGNE<br />
GOUVERNANCE<br />
VARSOVIE,<br />
UNE RÉSURRECTION<br />
SOUTENUE PAR<br />
LES FONDS EUROPÉENS
GOUVERNANCE<br />
9<br />
Varsovie, la capitale polonaise, est en<br />
train de faire sa révolution. Avec trois<br />
millions d'habitants, l’aire métropolitaine<br />
de Varsovie est actuellement au<br />
neuvième rang des capitales les plus<br />
peuplées de l’UE. Cette densité démographique<br />
engendre un lot non négligeable<br />
de problèmes. Au moment de<br />
renouer avec une économie de marché<br />
dans les années 90, Varsovie héritait d’un<br />
ensemble de handicaps qui plombait sa<br />
croissance. Toutefois, depuis une vingtaine<br />
d’années, elle connaît un rebond<br />
de son économie grâce à un cycle d’investissement<br />
dans les infrastructures,<br />
mais surtout grâce à l’adhésion de la<br />
Pologne à l’UE en 2004. La manne financière<br />
providentielle européenne profite<br />
à la transition tant voulue du pays d’une<br />
économie planifiée à une économie de<br />
marché qui offre plus d’opportunités.<br />
Varsovie compte bien profiter de ces<br />
conditions pour opérer un revirement<br />
vers une ville intelligente, moderne,<br />
propre et résiliente.<br />
En 2018, le conseil municipal de Varsovie a<br />
adopté une nouvelle stratégie d’aménagement<br />
de la ville, intitulée sobrement « Varsovie<br />
2030 », qui a remplacé le document<br />
de 2005. Cette nouvelle orientation dans<br />
la planification de la ville met l’accent sur<br />
quatre axes majeurs : la qualité de vie, l’offre<br />
de services d’intérêt général, le développement<br />
des fonctions métropolitaines et l'organisation<br />
de l’espace urbain.<br />
Varsovie à l’horizon 2030<br />
La nouvelle stratégie s’est attelée à améliorer<br />
la qualité de vie des résidents en<br />
renforçant les services publics. L'accent<br />
a été mis sur l’ajustement de ces derniers<br />
au nombre de résidents. Les autorités de<br />
la ville veillent particulièrement à mettre<br />
le citoyen au centre des préoccupations<br />
et veulent renforcer le sentiment d'identité<br />
chez les résidents. Une attention particulière<br />
a été accordée à la restauration<br />
des lieux historiques emblématiques.<br />
L'embellissement de la ville a largement<br />
contribué à renforcer l’attractivité touristique<br />
de Varsovie. En plus de l'amélioration<br />
de l’infrastructure touristique et de<br />
ses retombées économiques, ce dynamisme<br />
naissant a permis l’organisation<br />
d'activités culturelles et d'événements<br />
sportifs d’envergure. Derrière cette<br />
vitrine qui soigne l’image de marque de<br />
la capitale polonaise, les responsables<br />
locaux cherchent à renforcer le tissu social<br />
dans la communauté et inspirer plus<br />
d'intérêt pour la ville. À long terme, cela<br />
favorisera la mise en œuvre des principes<br />
de développement durable.<br />
C’est grâce à des investissements<br />
européens d’envergure<br />
que la stratégie 2030 commence<br />
à prendre forme, changeant ainsi<br />
radicalement le visage de Varsovie<br />
Le développement ne s’arrête pas seulement<br />
à la limite de la capitale, mais la<br />
nouvelle stratégie veut inscrire toute la<br />
région, Varsovie et ses alentours, dans<br />
cette nouvelle dynamique. Il a été décidé<br />
qu’une coopération transversale et interdisciplinaire<br />
renforcée voie le jour entre<br />
les 39 communes qui forment le Grand<br />
Varsovie. À l’horizon 2030, Varsovie veut<br />
devenir une grande métropole moderne<br />
qui constitue un territoire intégré avec<br />
de nouvelles infrastructures routières et<br />
ferroviaires. Chacune des communes a le<br />
droit de s’exprimer sur le développement<br />
de la ville et sur les stratégies mises en<br />
place. Cette dynamique veut contribuer<br />
au bien-être des résidents tout en favorisant<br />
les investissements étrangers et<br />
stimuler l’esprit d’initiative des citoyens.<br />
Enfin, cette nouvelle stratégie veille particulièrement<br />
à gérer l’espace public et à<br />
l’aménagement du territoire de la capitale<br />
pour la rendre attractive, aussi bien<br />
aux Varsoviens qu'aux visiteurs.<br />
La manne financière européenne au<br />
service de la ville intelligente<br />
C’est grâce à des investissements européens<br />
d’envergure que cette stratégie<br />
commence à voir le jour, changeant ainsi<br />
radicalement le visage de Varsovie. La<br />
capitale post-socialiste laisse petit à petit<br />
place à une métropole dotée d’infrastructures<br />
modernes. Ainsi, la mobilité a été<br />
l’un des plus importants chantiers entrepris<br />
dès l’adhésion de la Pologne à l’UE.
10<br />
GOUVERNANCE<br />
Les projets intelligents ne manquent pas<br />
à Varsovie. La capitale polonaise a entrepris<br />
un vaste projet de maillage de la ville<br />
en « beacons », des balises capables d’interagir<br />
avec des smartphones compatibles<br />
pour repérer facilement et obtenir<br />
des informations contextuelles. Le projet<br />
est certes au stade expérimental, mais<br />
la ville compte le développer aussi bien<br />
pour les résidents que pour les touristes.<br />
Pour une ville décarbonée<br />
En 1989, Varsovie était l’une des rares<br />
capitales européennes à n’être desservie<br />
par aucune autoroute. Les choses ont<br />
changé depuis. La capitale polonaise<br />
s’est dotée d’un réseau routier moderne<br />
notamment grâce à un investissement<br />
massif de la part de la BEI (Banque européenne<br />
d’investissement) sur plusieurs<br />
années. Ces nouvelles infrastructures<br />
ont permis de fluidifier le trafic et de<br />
désenclaver Varsovie en la dotant d’une<br />
ceinture de contournement directement<br />
liée au réseau transeuropéen de transport.<br />
Le montant de ce projet s’est élevé à<br />
865 millions d’euros. En plus des routes,<br />
la ville a amélioré considérablement son<br />
réseau ferroviaire à destination d’autres<br />
capitales de la région. Elle a en outre investi<br />
dans les vols régionaux en partance<br />
de l’aéroport de Varsovie-Chopin.<br />
Afin de rendre la ville plus agréable à<br />
ses résidents tout en limitant le recours<br />
à la voiture individuelle, Varsovie développe<br />
progressivement son réseau de<br />
transport en commun (bus, tram, métro,<br />
train urbain rapide). La capitale polonaise<br />
a pris le parti d’investir dans des<br />
solutions « smart » et durables afin de<br />
réduire la congestion et la pollution urbaine.<br />
Elle compte, dans un futur proche,<br />
remplacer tous les bus thermiques par<br />
des véhicules électriques. Ces derniers<br />
seront équipés d’écrans de contrôle, de<br />
systèmes de billetterie automatique et<br />
d’information aux passagers en temps<br />
réel. L’extension du métro de Varsovie<br />
est en cours et une troisième ligne verra<br />
le jour d’ici 2030. 31 km de lignes de<br />
tramway viendront s’ajouter aux 131 km<br />
déjà existants. La ville s’est dotée d’un<br />
nouveau système de gestion et de<br />
contrôle du trafic en collaboration avec<br />
le géant allemand Siemens pour un montant<br />
d’environ 30 millions d’euros.<br />
La question environnementale<br />
pèsera certainement dans<br />
le développement futur du pays<br />
Sur cette même lancée, les initiatives intelligentes<br />
ne manquent pas. La ville,<br />
disposant de plus de 500 km de pistes cyclables,<br />
a développé un système de vélos<br />
urbains avec plus de 360 stations de vélos<br />
partagés. Le carsharing est assuré par<br />
trois opérateurs et le partage de scooters<br />
est en plein boom. Le système e-trottinette<br />
fourni par la société Lime permet<br />
de visiter Varsovie en toute décontraction,<br />
et la municipalité n’a cessé de développer<br />
des applications pour encourager la mobilité<br />
douce ou encore pour permettre de<br />
trouver le parking libre le plus proche et<br />
limiter ainsi le trafic. L’exemple de Varsovie<br />
a d’ailleurs le vent en poupe puisque<br />
deux tiers des villes polonaises semblent<br />
de plus en plus intéressées par la mise en<br />
place de solutions intelligentes.<br />
Que de chemin parcouru depuis l’adhésion<br />
de la Pologne à l’UE. Varsovie a bien<br />
profité des investissements européens<br />
pour se renouveler et moderniser ses infrastructures<br />
et ainsi revendiquer le statut<br />
de ville intelligente. Reste qu’il demeure<br />
quelques ombres au tableau qui tiennent<br />
beaucoup plus de contraintes structurelles<br />
et à l’échelle du pays, notamment sur un<br />
plan environnemental et énergétique. Pour<br />
un pays comme la Pologne, sortir progressivement<br />
de la dépendance énergétique au<br />
charbon est un chemin de croix. Le pays est<br />
un grand producteur et consommateur de<br />
cette richesse minière et il compte sur cette<br />
dernière pour assurer le développement<br />
de son économie. Recourir à des énergies<br />
renouvelables est une idée qui a du mal à<br />
faire son chemin. Le pays est clairement<br />
dépendant de cette matière si abondante<br />
en Pologne mais tellement polluante.<br />
Quelques projets de développement<br />
d’énergies de substitution, telles que l’hydrogène,<br />
sont en cours de développement.<br />
Mais cet hydrogène est produit à partir de<br />
charbon, ce qui est loin d’être écologique,<br />
et par conséquent interdit de financement<br />
européen. La question environnementale<br />
(gestion des eaux usées et des déchets industriels<br />
et ménagers, qualité de l’air, isolation<br />
des habitations, etc.) se posera de plus<br />
en plus avec acuité et pèsera certainement<br />
dans le développement futur du pays et de<br />
sa capitale, car Varsovie aura encore besoin<br />
de la manne financière européenne pour<br />
achever sa transition et amorcer une vraie<br />
résurrection, qui respecte aussi les impératifs<br />
climatiques.<br />
Par R. Hatira<br />
Plus de<br />
500 km<br />
de pistes cyclables
GOUVERNANCE<br />
11<br />
#mertzig4all<br />
MERTZIG<br />
entend L’Économie devenir pour le Bien la 1ère commun commune<br />
propose<br />
un modèle économique éthique fondé sur<br />
de l’Economie pour le Bien commun<br />
la cohésion du sociale <strong>Luxembourg</strong> et la participation ! citoyenne.<br />
la dignité humaine, la solidarité, la durabilité écologique,<br />
Ces valeurs deviennent le fondement de toute action.
12<br />
LUXEMBOURG<br />
DES ENGAGEMENTS<br />
POUR LE VIVRE-ENSEMBLE<br />
ET LA PARTICIPATION<br />
CITOYENNE<br />
Administration communale de Mertzig<br />
GOUVERNANCE<br />
Première commune du <strong>Luxembourg</strong> à<br />
être certifiée « commune de l’Économie<br />
pour le Bien commun », Mertzig<br />
mise sur la dimension humaine pour<br />
établir ses projets et répondre aux<br />
besoins de ses citoyens. Ce modèle<br />
guide les responsables politiques au<br />
quotidien dans les actions et travaux.<br />
Mike Poiré, bourgmestre, présente les<br />
différents projets et initiatives en la<br />
matière.<br />
Comment appréhendez-vous la cohésion<br />
sociale dans votre commune sous le<br />
prisme du Bien commun ?<br />
© Julian Pierrot<br />
L’approche participative et la dimension<br />
humaine du projet Leader #Mertzig4all,<br />
dans le cadre duquel nous avons été certifiés,<br />
nous a permis d’être à l’écoute des<br />
citoyens à travers les ateliers qui ont été<br />
réalisés et dont les conclusions ont été<br />
présentées dans le cadre du premier rapport<br />
sur le Bien commun publié en 2021<br />
et disponible sur mertzig.lu. Celui-ci démontre<br />
en 25 chapitres principaux les<br />
mesures prises par la commune vis-à-vis<br />
des acteurs – fournisseurs, partenaires<br />
financiers, personnel, citoyens et entreprises,<br />
associations – pour contribuer au<br />
Bien commun.<br />
Je me dois de rappeler les valeurs de<br />
l’Économie pour le Bien commun. Toute<br />
action politique s’appuie sur des valeurs<br />
inhérentes à la société : la dignité humaine,<br />
la solidarité, l'écologie, la cohésion<br />
sociale et la participation citoyenne.<br />
Aux objectifs quantitatifs permettant<br />
d’évaluer le « succès » d’un acteur économique<br />
s’ajoutent donc des objectifs<br />
plus qualitatifs. En résumé, le modèle<br />
consiste à renforcer, entre autres, les critères<br />
sociaux et environnementaux dans<br />
l’économie.<br />
Mike Poiré<br />
Au niveau social, il s’agit d’une initiative<br />
citoyenne de sensibilisation et de prise<br />
de conscience d’une évolution nécessairement<br />
systémique, qui repose sur<br />
les actions conjointes, valorisées et valorisantes<br />
pour tous les acteurs concernés.<br />
Le modèle donne de l'espoir et une<br />
vision, et cherche à établir des réseaux<br />
avec d'autres initiatives qui vont dans le<br />
même sens.
GOUVERNANCE<br />
13<br />
Ainsi, l’Économie pour le Bien commun<br />
se développe dans une démarche<br />
ouverte et participative ce qui s’illustre<br />
d’ailleurs par les graines de pissenlit dans<br />
le logo officiel.<br />
Et au niveau environnemental ?<br />
La participation citoyenne et la durabilité<br />
vont effectivement de pair. À l’initiative<br />
des communes de Feulen et de<br />
Mertzig et en étroite concertation avec<br />
leurs conseillers climat, la « Greenergy »<br />
a été constituée en septembre 2020 par<br />
une dizaine de citoyens engagés. Par<br />
définition, une coopérative permet de<br />
réaliser à plusieurs ce qu’une personne<br />
ne saurait réaliser seule. Elinor Ostrom,<br />
lauréate de prix Nobel d’économie, a<br />
démontré qu’une association coopérative<br />
permet une meilleure gestion des<br />
ressources. C’est une forme juridique<br />
maximalement transparente, ouverte et<br />
démocratique étant donné que chaque<br />
membre est à statut égal, indépendamment<br />
du nombre de ses parts.<br />
La « Greenergy » a pour objectif de développer<br />
et d’investir dans des projets locaux<br />
de production d’énergie propre et<br />
renouvelable. Par ces actions, la coopérative<br />
contribue à augmenter la production<br />
d’énergies renouvelables et à réduire<br />
considérablement l’empreinte écologique<br />
dans les deux communes. Grâce<br />
aux membres fondateurs et un grand<br />
nombre de citoyens engagés, 1.321 parts<br />
ont été vendues pour un total de 142.100<br />
euros. Avec ce capital, trois installations<br />
photovoltaïques ont déjà pu être réalisées.<br />
Elles produisent en moyenne 115<br />
MWh par an, ce qui correspond au besoin<br />
en électricité de 26 ménages environ.<br />
C’est un très bon début et il y a encore un<br />
énorme potentiel dans les années à venir<br />
avec notamment la construction du projet<br />
intégré école-maison relais à Mertzig.<br />
Je précise encore que, dans un premier<br />
temps, les communes ont mis à disposition<br />
les toits de leurs bâtiments publics.<br />
Mais, dans un second temps, la coopérative<br />
a également eu la possibilité de développer<br />
et d’investir dans d’autres types<br />
de projets, tels que l’énergie éolienne<br />
ou l’installation de panneaux photovol-<br />
taïques sur des toits privés. Le choix de<br />
ces projets se fait au moyen d’un processus<br />
démocratique, en application des<br />
statuts de la coopérative.<br />
Afin de renforcer la cohésion sociale,<br />
vous avez également adhéré au Pacte du<br />
vivre-ensemble ?<br />
En effet, sur initiative du ministère de la<br />
Famille, de l’Intégration et à la Grande<br />
Région et du Syndicat des Villes et Communes<br />
<strong>Luxembourg</strong>eoises (SYVICOL),<br />
la commune de Mertzig a adhéré au<br />
Pacte du vivre-ensemble avec les dix<br />
communes du Syndicat intercommunal<br />
« Kanton Réiden ». Dans ce cadre, les<br />
parties prenantes s’engagent dans une<br />
collaboration étroite, en vue d’un processus<br />
pluriannuel et dynamique qui<br />
met l’accent sur la communication, l’accès<br />
à l’information et la participation de<br />
toutes les personnes résidant ou travaillant<br />
sur le territoire de la commune. Un<br />
conseiller à l’intégration accompagne<br />
les communes tout au long du processus<br />
de mise en place de ce « Pakt vum<br />
Zesummeliewen ». C’est un processus<br />
conçu en plusieurs étapes remplies de<br />
vie par et avec l’ensemble des acteurs<br />
communaux.<br />
Et vous venez de mettre en place un réseau<br />
social pour les citoyens de Mertzig ?<br />
Nous venons de mettre en place l’application<br />
« Hoplr » (hoplr.com, iOS, Android).<br />
Il s'agit d'une initiative belge basée sur<br />
une vision et une conviction communes :<br />
contrairement à l'individualisation et à<br />
la mondialisation croissantes, Hoplr se<br />
concentre sur la construction de la communauté<br />
locale. Les gens sont connectés<br />
entre eux et avec leur environnement.<br />
Pour les responsables de l'application,<br />
il s’agit d’utiliser le pouvoir du collectif<br />
pour anticiper les défis sociétaux de<br />
demain tels que l’entraide, les soins de<br />
proximité, l'inclusion et la participation<br />
citoyenne. Il s’agit d’évoluer vers une société<br />
plus solidaire et durable. Hoplr offre<br />
ainsi aux voisins un réseau social gratuit<br />
et fermé et se concentre sur l'interaction<br />
sociale entre les résidents et leur engagement<br />
dans leur quartier ou dans la commune,<br />
en faveur de la cohésion sociale,<br />
en ligne et bien sûr également hors ligne !<br />
Suite au lancement, 20% des ménages se<br />
sont inscrits dans un laps de temps très<br />
court, ce qui représente déjà un très beau<br />
succès. Les campagnes de sensibilisation<br />
vont se poursuivre dans les semaines et<br />
mois à venir et la commune y prendra<br />
également un rôle actif. En effet, grâce à<br />
un « tableau de bord » géré par l’administration<br />
communale et afin de stimuler la<br />
participation citoyenne, les habitants de<br />
Mertzig seront informés d’événements<br />
pertinents, de services ou de projets. Surtout,<br />
des enquêtes ou sondages pourront<br />
être lancés où le citoyen prendra un rôle<br />
actif dans la réalisation de projets futurs.<br />
Une « Maison du Bien commun » ou un<br />
« Tiers-lieu » à Mertzig ?<br />
Nous envisageons effectivement de<br />
mettre à disposition de la collectivité le<br />
bâtiment de l’ancienne école qui sera<br />
libre dès la rentrée prochaine. L’idée<br />
pourrait être d’y installer une « Maison<br />
du Bien commun » ou un « Tiers-lieu »,<br />
un espace accessible et accueillant, où<br />
les associations locales, les commissions<br />
consultatives et les habitants peuvent<br />
librement se rencontrer, échanger, discuter<br />
et partager les ressources, les compétences,<br />
les savoirs et les activités entre<br />
différentes générations, communautés<br />
et cultures. Pourront y être organisés des<br />
activités de loisirs, des conférences et<br />
débats, des cafés de langues, des « repair<br />
cafés », des activités pédagogiques, des<br />
ateliers créatifs … Un lieu pour renforcer<br />
la cohésion sociale et le vivre-ensemble<br />
intergénérationnel.<br />
#mertzig4all<br />
Administration communale de Mertzig<br />
22, rue Principale<br />
MERTZIG<br />
L-9168 Mertzig<br />
www.mertzig.lu<br />
entend L’Économie devenir pour le Bien la 1ère commun commu propose<br />
un modèle économique éthique fondé sur<br />
de l’Economie pour le Bien comm<br />
la cohésion du sociale <strong>Luxembourg</strong> et la participation ! citoyen<br />
la dignité humaine, la solidarité, la durabilité écol<br />
Ces valeurs deviennent le fondement de toute a
14<br />
LUXEMBOURG<br />
GOUVERNANCE<br />
UNE NOUVELLE<br />
POLITIQUE<br />
EN MARCHE<br />
© Julian Pierrot<br />
Administration communale de Kayl<br />
Jean Weiler
GOUVERNANCE<br />
15<br />
Après quelques mois de flottement, la<br />
commune de Kayl reprend sa marche<br />
en avant. Avec détermination et conviction,<br />
le nouveau collège des bourgmestre<br />
et échevins, dont Jean Weiler est l’actuel<br />
bourgmestre, se projette sur le devenir<br />
d’une commune aux multiples atouts.<br />
Vous avez été nouvellement élu bourgmestre<br />
de Kayl. Pouvez-vous, avant<br />
toutes choses, nous parler de vous en<br />
quelques mots ?<br />
J’ai 62 ans et je suis depuis peu à la retraite.<br />
J’étais enseignant en ingénierie<br />
industrielle et électronique au lycée privé<br />
Emile Metz. J’étais également responsable<br />
de l’entretien des ateliers et des bâtiments<br />
de l’établissement.<br />
En 2011, j’ai décidé de m’investir pour<br />
ma commune. Tout d’abord en tant que<br />
conseiller communal. C’était ma première<br />
candidature et j’ai été élu de suite.<br />
Je suis également musicien, plus particulièrement<br />
saxophoniste, au sein de<br />
l’harmonie de Tétange. Enfin, je suis marié,<br />
père de quatre enfants et grand-père<br />
d’un premier petit-enfant.<br />
Et c’est donc tout récemment que vous avez<br />
repris le siège de bourgmestre de Kayl.<br />
Tout à fait ! J’ai été assermenté le 21 février<br />
dernier. Sans attendre, le collège<br />
des bourgmestre et échevins s’est attelé à<br />
opérer quelques modifications au niveau<br />
du budget initial car il nous fallait très<br />
rapidement un budget à même de faire<br />
fonctionner la commune à son rythme<br />
de croisière. Les affaires étaient en effet<br />
bloquées depuis près de trois mois. Il devenait<br />
donc urgent de reprendre la bonne<br />
marche de la gestion de la commune.<br />
Quels sont les chantiers qui, dans ce cadre<br />
un peu particulier, ont fait trait-d’union<br />
entre l’ancien conseil communal et celui<br />
dont vous êtes dorénavant le bourgmestre ?<br />
Il y a les travaux engagés rue Notre Dame<br />
et rue de la Chapelle qui se poursuivent<br />
à un rythme régulier. Cependant, ces<br />
chantiers vont tout de même prendre encore<br />
un peu de temps avant achèvement<br />
définitif. Nous tablons en effet sur une<br />
durée de deux ou trois ans.<br />
Y a-t-il d’autres projets que ces derniers<br />
de réfection d’infrastructures routières ?<br />
Nous allons commencer les travaux de<br />
rénovation les plus urgents. Je pense<br />
notamment au remplacement du revêtement<br />
de la rue Thomas Byrne. Je tiens<br />
également à préciser que le chantier rue<br />
de Noertzange suit son cours, ces travaux<br />
étant du ressort de l’État.<br />
Le nombre d’enfants continuera<br />
de croître et il sera indispensable<br />
d’adapter les infrastructures existantes<br />
aux besoins futurs<br />
Le redéploiement des infrastructures scolaires<br />
reste cependant l’une des priorités<br />
de votre début de mandat.<br />
Oui ! Dans cette perspective, le collège<br />
des bourgmestre et échevins précédent<br />
avait diligenté une étude sur l’évolution<br />
du nombre d’enfants – et donc du<br />
nombre d’élèves – au sein de notre commune<br />
durant les 30 prochaines années et<br />
des besoins en infrastructures scolaires<br />
et maisons relais qui en découleraient.<br />
De cette étude est ressorti notamment<br />
que le nombre d’enfants continuera de<br />
croître et qu’il sera par conséquent indispensable<br />
d’adapter les infrastructures<br />
existantes aux besoins futurs.<br />
À ce jour, nous sommes pourvus de trois<br />
groupes scolaires complétés d’une annexe,<br />
la maison relais Zwergeland (précoce).<br />
L’école primaire Widdem entamera<br />
sa mue dès la rentrée de 2023. Le bâtiment<br />
existant sera détruit pour laisser<br />
place à un établissement flambant<br />
neuf. Plus spacieuse, l’école sera également<br />
dotée d’équipements modernes.<br />
Ces travaux nécessiteront de développer<br />
des solutions provisoires afin d’accueillir<br />
les élèves le temps des travaux.<br />
Nous allons faire au mieux pour éviter<br />
les containers. Dans cette optique,<br />
l’ancienne école du Faubourg pourrait<br />
reprendre momentanément sa<br />
fonction première, bâtiment qui a récemment<br />
été aménagé en partie pour<br />
offrir aux enfants de réfugiés ukrainiens<br />
la possibilité de bénéficier de cours encadrés<br />
par des professionnels.<br />
Quant aux autres écoles, elles seront<br />
adaptées aux besoins qui ont été mis en<br />
relief par l’étude préalable. Si le quartier<br />
Kayl Nord voit le jour, il sera pertinent d’y<br />
intégrer un groupe scolaire supplémentaire<br />
sur le site.<br />
Sur ce point, qu’en est-il au niveau des<br />
projets de logements et notamment de<br />
ceux à coût modéré ? Quelles sont les<br />
perspectives sur votre ban communal ?<br />
En plus du terrain communal que nous<br />
avons d’ores et déjà mis en location par<br />
bail emphytéotique au Fonds du Logement,<br />
nous explorons toutes les possibilités<br />
de développement de projets<br />
de logements à coût modéré possibles.<br />
Cela peut aller des terrains communaux<br />
encore disponibles aux emplacements<br />
de bâtiments communaux vétustes ou<br />
inadaptés. Il s’agira alors de les démolir<br />
pour y construire en lieu et place des<br />
logements appropriés aux besoins des<br />
familles désireuses de s’installer à Kayl.<br />
Nous avons lancé une étude allant dans<br />
ce sens et qui va définir la faisabilité de<br />
ces projets. Ensuite, il sera temps de passer<br />
à la deuxième phase : l’élaboration<br />
des plans.<br />
Concernant les anciens bâtiments que<br />
j’ai mentionnés plus tôt, nous pensons<br />
plus spécifiquement à l’ancien restaurant<br />
Thiel et au bâtiment mitoyen. Si ce<br />
projet voit le jour, nous développerons<br />
dans le même temps un passage pédestre<br />
et cyclable vers le nouveau quartier<br />
Kayl Nord ; un quartier qui devrait<br />
prendre forme à moyen ou long terme.<br />
Pour l’heure, les 55 propriétaires de cette<br />
zone doivent d’abord trouver un terrain<br />
d’entente afin de procéder au remembrement.<br />
Le projet suit son cours.<br />
Dans le registre culturel, Kayl est également<br />
impliquée au sein de l’année culturelle<br />
Esch2022. Quels événements vont<br />
venir émailler l’année sur votre territoire ?<br />
Dans le cadre d’Esch2022, capitale européenne<br />
de la culture, la commune de<br />
Kayl s’est donnée comme fil rouge le<br />
travail en hommage à Jean Schortgen<br />
mais aussi aux nombreuses générations
16<br />
GOUVERNANCE<br />
d’ouvriers et de mineurs qui ont permis<br />
le développement économique de notre<br />
territoire.<br />
Les événements en lien avec cette thématique<br />
sont multiples et variés ! Ils donneront<br />
un souffle de vie supplémentaire en<br />
divers lieux de notre commune et ce tout<br />
au long de l’année. En voici les grandes<br />
lignes : le 29 avril a eu lieu le vernissage<br />
de l’exposition Working Class Heroes<br />
dans l’espace Kirscht du musée Ferrum.<br />
Cette exposition se tiendra jusqu’au 25<br />
septembre.<br />
© Julian Pierrot<br />
Le 30 avril a été présentée l’œuvre Graphic<br />
Novel traitant de l’engagement politique<br />
et social de Jean Schortgen, premier<br />
ouvrier député du pays, né à Tétange en<br />
1880. Cette création est intégrée au projet<br />
«den Neie Mineur» qui inclut également<br />
un spectacle musical au monument<br />
national des Mineurs préparé par de<br />
nombreux artistes ainsi qu’une pièce de<br />
théâtre développée par des jeunes, euxmêmes<br />
chapeautés par une association<br />
locale. Les représentations se tiendront<br />
les 10 et 11 décembre à la Schungfabrik.<br />
Le 1 er août s’ouvrira officiellement au public<br />
le sentier de découverte culturelle<br />
« Landscapes ». Le circuit débutera au<br />
monument national des Mineurs, passera<br />
par l’ancienne exploitation de minerai<br />
et se poursuivra jusqu’à Rumelange en<br />
une boucle bucolique d’environ 3 km.<br />
Ce sentier sera ouvert jusqu’en octobre<br />
et sera plus particulièrement la scène de<br />
deux temps forts : les week-ends des 6/7<br />
et 20/21 août. Lors de ces quatre journées,<br />
musiciens, danseurs, sculpteurs,<br />
photographes et autres artistes feront<br />
profiter les promeneurs de leurs arts et<br />
de leurs représentations tout au long du<br />
parcours.<br />
Enfin, l’année culturelle trouvera son<br />
épilogue entre le 20 novembre et le 20 décembre<br />
pour un mois de festivités qui clôturera<br />
cette année toute particulière. Le<br />
programme sera intense et somptueux,<br />
jugez plutôt : une pièce de symphonie<br />
de Pol Belardi sur la mémoire du lieu de<br />
travail et la présentation du film « Le Gant<br />
du Pied », réalisé durant les années 1950,<br />
dont on avait perdu la trace pendant plusieurs<br />
décennies. Restauré et digitalisé<br />
par le CNA, il est dorénavant accessible<br />
au public. La présentation sera complétée<br />
par une performance d’artistes.<br />
Nous projetons notamment<br />
d’assainir et de renaturer une partie<br />
des berges de la Kaylbach<br />
Enfin, le Minett trail, sentier de randonnée<br />
de plus de 90 km, passe dans<br />
les onze communes participantes.<br />
Comme en d’autres lieux, un gîte original<br />
a été développé sur notre sol. Le<br />
choix s’est porté sur les anciens bureaux<br />
de l’ARBED. Totalement réaménagé, ce<br />
lieu d’hébergement est une étape exceptionnelle<br />
pour les randonneurs et autres<br />
touristes qui désireront y séjourner.<br />
Vous avez mentionné le musée Ferrum.<br />
Celui-ci n’est pas encore intégralement<br />
ouvert à l’heure où nous nous parlons.<br />
Effectivement ! Le bâtiment accueillant<br />
l’exposition temporaire Working Class<br />
Romain Becker, Jean Weiler et José Goncalves<br />
Heroes est ouvert depuis le mois de décembre<br />
2021. Cependant, la partie dédiée<br />
à l’exposition permanente n’ouvrira<br />
que cet été. Elle relatera les éléments<br />
marquants de l’histoire de la commune,<br />
s’intéressera aux petites et moyennes<br />
entreprises qui se sont greffées à l’exploitation<br />
de la mine et traitera des spécificités<br />
du transport de minerai, de la mine<br />
jusqu’aux hauts fourneaux.<br />
Un important volet pédagogique a été<br />
mis en place pour répondre aux besoins<br />
des groupes scolaires. En parallèle, une<br />
partie extra-muros a été développée sous<br />
forme d’un circuit de quelque 9,5 km jalonné<br />
d’intéressants points de vue. Celui-ci<br />
a été inauguré le samedi 4 juin.<br />
Ce qui nous fait rebondir sur l’aspect<br />
environnemental ; quels sont vos axes de<br />
valorisation de la commune à ce niveau ?<br />
Notre commune dispose d’ores et déjà<br />
de plusieurs atouts majeurs dont la présence<br />
de trois zones Natura 2000 et de<br />
deux parcs, à Kayl et à Tétange, reliés par<br />
un chemin pédestre qui longe le cours
GOUVERNANCE<br />
17<br />
d’eau de la Kälbaach ; un îlot vert au milieu<br />
de la commune, un lieu bucolique et<br />
récréatif, idéal pour des promenades et<br />
des moments de détente.<br />
commune a acheté l’ancien crassier de<br />
Tétange. Une fois assaini par son propriétaire<br />
précédent, nous prendrons en<br />
charge sa renaturation.<br />
De manière générale, quelles que soient<br />
les réfections que nous réaliserons, nous<br />
essaierons de valoriser et d’incorporer<br />
des éléments naturels dans le village, tels<br />
que des arbres, des haies, des espaces<br />
verts, etc.<br />
D’un point de vue énergétique, il est à<br />
noter que la plupart des toitures des bâtiments<br />
publics sont pourvues de panneaux<br />
photovoltaïques.<br />
Je précise également que nous avons signé<br />
le Pacte Climat, convention entre<br />
l’État et la commune que nous allons<br />
adapter aux spécificités de Kayl. Transport,<br />
pollution lumineuse, gestion de la<br />
circulation, nous aborderons l’ensemble<br />
de ces points afin de trouver les solutions<br />
idoines sur notre territoire.<br />
Dans cette optique, nous projetons notamment<br />
d’assainir et de renaturer une<br />
partie des berges de la Kälbaach. La<br />
Pour finir, quels sont vos projets visant<br />
à favoriser le monde associatif,<br />
somme toute très riche sur votre<br />
commune ?<br />
Nous souhaitons travailler main dans la<br />
main avec l’ensemble des associations de<br />
la commune en développant par exemple<br />
des interactions avec chacune d’elles.<br />
Nous travaillons actuellement au développement<br />
d’une plateforme internet sur<br />
laquelle chaque association qui le souhaite<br />
pourra annoncer ses manifestions<br />
et événements à venir. En parallèle, dans<br />
le même esprit et pour une plus grande<br />
visibilité, nous souhaitons proposer aux<br />
associations de présenter leurs manifestations<br />
sur les trois panneaux digitaux<br />
installés sur notre territoire.<br />
Voici résumés les nombreux axes de travail<br />
qui seront les nôtres ces prochains<br />
mois.<br />
Administration communale de Kayl<br />
4, rue de l’Hôtel de Ville<br />
L-3674 Kayl<br />
www.kayl.lu
18<br />
LUXEMBOURG<br />
POUR REVALORISER<br />
LA NATURE<br />
© XxxxUNE LÉGENDE<br />
GOUVERNANCE<br />
Administration communale de Schifflange<br />
Reconnue comme étant l’une des communes<br />
les plus durables du Grand-<br />
Duché de <strong>Luxembourg</strong>, Schifflange<br />
lance continuellement des projets et<br />
des initiatives en faveur de l’environnement.<br />
Cette année, le collège des bourgmestre<br />
et échevins profite d’Esch2022<br />
pour allier la culture au développement<br />
durable. La commune fait en effet renaître<br />
une ancienne légende pour renaturer<br />
un cours d’eau. Paul Weimerskirch,<br />
bourgmestre, nous en dit plus et<br />
revient également sur le projet plus global<br />
de la renaturation de l’Alzette, entamé<br />
il y a plusieurs années.<br />
Une légende schifflangeoise renaît pour<br />
servir la cause environnementale. Pouvez-vous<br />
nous en dire davantage ?<br />
Notre projet « D’So vum Marxeweier »<br />
s’inscrit dans le cadre des initiatives<br />
d’Esch2022. Nous souhaitons effectivement<br />
valoriser nos espaces naturels<br />
en nous inspirant d’un ancien conte<br />
presque oublié. Selon la légende, le<br />
Marxeweier, un lac désormais disparu,<br />
était situé en haut d’une colline à Schifflange.<br />
Il était si profond que personne<br />
n’a réussi à plonger jusqu’au fond. Les<br />
nuits de pleine lune, le chant des sirènes<br />
pouvait être entendu. Cette eau avait<br />
un pouvoir magique: celui qui en buvait<br />
huit soirs de suite ne mourrait pas<br />
en tant que célibataire. De nombreux<br />
couples se formaient à mesure que les<br />
filles et garçons venaient boire à l’étang.<br />
Rempli par les larmes des sirènes, et<br />
à cause des années de sécheresse, le<br />
Marxeweier est progressivement devenu<br />
le seul point d’eau de la région.<br />
Les habitants se sont mis à en chercher<br />
d’autres, mais à mesure qu’ils en trouvaient,<br />
le niveau de l’étang baissait.<br />
Nous profitons d’Esch2022 pour allier<br />
la cause environnementale à l’histoire<br />
culturelle de notre commune en renaturant<br />
le ruisseau qui a contribué à la<br />
légende du Marxeweier. Ce projet multidisciplinaire<br />
a été réalisé par le cabinet<br />
d’architecture BENG. Il comprend également<br />
des sculptures de l’artiste Tom Flick<br />
qui a représenté sept sirènes aux caractères<br />
différents (timide, heureuse, amoureuse,<br />
triste, folle, fière et grincheuse).<br />
Celles-ci longent le ruisseau. Un livre<br />
pour enfants a également été illustré par<br />
le peintre Pit Wagner et une œuvre musicale<br />
autour de la thématique de l’eau a<br />
été créée par l’Harmonie municipale de<br />
Schifflange. La conteuse Betsy Denzer a<br />
elle aussi participé au projet. « D’So vum<br />
Marxeweier » a été inauguré le 19 juin<br />
dernier.<br />
Que peuvent y découvrir les promeneurs ?<br />
Nous avons créé un chemin de l’eau qui<br />
commence au chemin vert mais se divise:<br />
soit pour suivre le Minett Trail, soit<br />
pour s’engager sur le chemin de l’eau.
GOUVERNANCE<br />
19<br />
Celui-ci se dirige vers la source où se<br />
trouve l’arbre de la liberté, symbole des<br />
années de guerre, bifurque ensuite vers<br />
la place où se situe le ruisseau, traverse<br />
un endroit où les anciens Schifflangeois<br />
nettoyaient leurs vêtements, rejoint une<br />
cascade avant de se prolonger jusqu’à<br />
notre gîte Red-Rock Trail qui sera bientôt<br />
terminé. En collaboration avec la société<br />
d’eau du Sud, des stations d’information<br />
et de sensibilisation à propos de l’eau,<br />
cette ressource si précieuse, ont également<br />
été installées tout le long du parcours<br />
qui s’étend sur 4 km.<br />
Valoriser nos espaces naturels<br />
en nous inspirant d’un ancien<br />
conte presque oublié<br />
Ce projet durable s’inscrit dans une stratégie<br />
plus globale de renaturation des<br />
cours d’eau et de l’Alzette à Schifflange<br />
établie il y a de nombreuses années…<br />
Le but principal d’une renaturation est<br />
de favoriser le maintien de la biodiversité<br />
tout en tenant compte des exigences<br />
écologiques, sociales et économiques,<br />
mais également des contextes culturels<br />
et régionaux. Le 2 février 2001, le gouvernement<br />
avait décidé d’accélérer la mise<br />
en œuvre de la renaturation de l’Alzette<br />
supérieure. L’objectif de ce projet était<br />
de revaloriser la plaine alluviale en lui<br />
redonnant un caractère naturel et de recréer<br />
des zones humides adaptées aux<br />
amphibiens en rendant aux cours d’eau<br />
une partie de leurs espaces naturels. En<br />
plus d’agir pour la biodiversité, la renaturation<br />
permet de réactiver le potentiel de<br />
rétention pour abaisser le niveau de l’eau<br />
en cas de crue.<br />
Ce projet d’un budget de 10 millions d’euros<br />
a suivi de nombreuses étapes. Nous<br />
avons démarré à hauteur de la Bestgens<br />
Millen pour notamment recréer une rivière<br />
qui s’intègre dans le milieu naturel<br />
ainsi que des biotopes aquatiques. Nous<br />
avons ensuite déplacé l’Alzette dans le<br />
Thalweg. Suite aux inondations régulières<br />
autour de la Bestgens Millen, nous<br />
avons réaménagé le lieu-dit « Am Brill » à<br />
Schifflange. La renaturation de l’Alzette<br />
a été réalisée d’un commun accord avec<br />
l’Administration des eaux et forêts, les<br />
services techniques de l’agriculture et la<br />
fondation Hëllef fir d’Natur.<br />
Les résultats sont nombreux puisque<br />
nous avons constaté un abaissement du<br />
niveau moyen des hautes eaux, une augmentation<br />
du volume de rétention ainsi<br />
que de la longueur du lit, et une diminution<br />
de la vitesse d’écoulement. La qualité<br />
de l’eau a également été améliorée
20<br />
GOUVERNANCE<br />
par un mélange des eaux de l’Alzette avec<br />
celles des étangs existants. Cela nous a<br />
enfin permis de restaurer les biotopes<br />
rares et la faculté d’autoépuration. La<br />
dernière étape de cet immense projet est<br />
la renaturation de la Kiemelbach.<br />
Cette longue initiative nous a permis<br />
d’obtenir un Energy Award en 2013. Toujours<br />
en matière de certification, nous<br />
avons été récompensés par le Klima-<br />
Bündnis européen en obtenant la « Climate<br />
Star » en 2018. Celle-ci est décernée<br />
aux communes actives dans la gestion de<br />
leurs déchets. En dix ans, nous sommes<br />
effectivement passés de 235 à 100 kg par<br />
habitant.<br />
Favoriser le maintien<br />
de la biodiversité tout<br />
en tenant compte des exigences<br />
écologiques, sociales et économiques,<br />
mais également des contextes<br />
culturels et régionaux<br />
Du 23 au 29 juillet prochains, Schifflange<br />
accueillera également l’Eurofestival<br />
« Europe goes Scuffelingen ». S’intègre-til<br />
également au programme d’Esch2022 ?<br />
Nous avons déjà organisé cette fête européenne<br />
en 2003 et 2013. Celle-ci est<br />
un grand rassemblement de citoyens<br />
issus d’une quinzaine de pays différents<br />
(Allemagne, Irlande, pays baltes,<br />
etc.). Les festivités ont lieu dans la commune.<br />
Nous profitons effectivement<br />
d’Esch2022 pour étoffer les activités qui<br />
sont traditionnellement des compétitions<br />
sportives. Nous avons ainsi ajouté<br />
des aspects culturels et gastronomiques<br />
à cette fête afin de faire découvrir les<br />
spécificités et spécialités luxembourgeoises<br />
et schifflangeoises aux participants<br />
étrangers.<br />
Administration communale<br />
de Schifflange<br />
21, rue Aloyse Kayser<br />
L-3852 Schifflange<br />
www.schifflange.lu
GOUVERNANCE<br />
21<br />
BRÈVES<br />
Faire évoluer l’écosystème startup luxembourgeois<br />
Le ministère de l’Économie a initié au mois de mai un processus<br />
d’analyse qui permettra d’établir un état des lieux de l’écosystème<br />
startup du Grand-Duché, l’objectif étant d’obtenir des comparaisons<br />
avec d’autres écosystèmes au niveau international et de<br />
mettre en évidence les opportunités de développement futur, les<br />
forces et les faiblesses ainsi que les facteurs de succès à l’échelle<br />
nationale. L’organisme sélectionné pour effectuer cette étude est<br />
Startup Genome et, pour ce projet, il collabore avec le ministère<br />
et Luxinnovation. Ensemble, ils ont lancé une enquête en vue de<br />
recueillir les avis de la communauté des startups et des entrepreneurs.<br />
Tous les acteurs de celle-ci qui seraient intéressés d’y participer<br />
peuvent se rendre sur le site www.startupluxembourg.com<br />
et compléter le questionnaire dédié. Les résultats de cette enquête<br />
accompagnés d’un processus de consultation avec les<br />
principales parties prenantes de l’écosystème permettront l’élaboration<br />
d’une feuille de route stratégique.<br />
Source : Ministère de l'Économie<br />
La Finlande et la Suède bientôt membres de l’OTAN ?<br />
Le 18 mai 2022, la Finlande et la Suède ont toutes deux remis leur<br />
lettre officielle de demande d’adhésion à l’OTAN. Si celle-ci est<br />
acceptée, elles rejoindront leur voisine, la Norvège, parmi les 30<br />
membres effectifs de l’Organisation. Les lettres ont été transmises<br />
au secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, par l’ambassadeur<br />
de la Finlande, Klaus Korhonen, et celui de la Suède, Axel<br />
Wernhoff, au siège de l’Alliance à Bruxelles. Le <strong>Luxembourg</strong>, l’un<br />
des pays fondateurs, a accueilli favorablement cette demande.<br />
Le ministère d’État, la Direction de la défense et le ministère des<br />
Affaires étrangères et européennes ont d’ailleurs déclaré dans un<br />
communiqué : « Le <strong>Luxembourg</strong> va œuvrer en faveur d'un processus<br />
d'adhésion rapide et se réjouit de pouvoir compter sur la<br />
Finlande et la Suède en tant qu'Alliés au sein du Conseil de l'Atlantique<br />
Nord dans un avenir proche, pour défendre ensemble nos<br />
valeurs, nos libertés, et la sécurité de l'espace euro-atlantique ».<br />
Sources : nato.int, Ministère des Affaires<br />
étrangères et européennes<br />
Publication d’un rapport sur l’espace Schengen<br />
La Commission européenne a présenté le 24 mai dernier son<br />
rapport 2022 sur la situation de l’espace Schengen. Celui-ci<br />
s’inscrit dans le renforcement de la gouvernance Schengen et<br />
permet d’évaluer les avancées effectuées en un an, d’anticiper<br />
les situations problématiques et d’en assurer la prise en charge<br />
dans l’année qui suit. Ce premier rapport présente une liste de<br />
priorités pour la période 2022-2023 autant au niveau national<br />
qu’européen. Parmi celles-ci se trouvent notamment la mise en<br />
œuvre de la nouvelle architecture informatique et l'interopérabilité<br />
pour la gestion des frontières, l’utilisation des outils de<br />
coopération transfrontalière, l’exécution des vérifications systématiques<br />
aux frontières extérieures pour tous les voyageurs,<br />
ou encore l’adoption du code frontières Schengen révisé. Le<br />
rapport invite également le Conseil à adopter les mesures qui<br />
permettront à la Croatie, à la Roumanie et à la Bulgarie d'en<br />
faire officiellement partie, puisque celles-ci remplissent tous les<br />
critères prévus. Il en fera certainement de même pour Chypre<br />
une fois que ce pays aura mené à bien le processus d’évaluation<br />
Schengen.<br />
Source : ec.europa.eu
22<br />
LUXEMBOURG<br />
GOUVERNANCE<br />
© Julian Pierrot<br />
BETZDORF,<br />
UNE COMMUNE<br />
EN PLEINE MUTATION<br />
Administration communale de Betzdorf<br />
Jean-François Wirtz
GOUVERNANCE<br />
23<br />
Située dans l’arrière-pays mosellan, à<br />
l’est du territoire grand-ducal, la commune<br />
de Betzdorf s’est développée ces<br />
dernières années sous l’impulsion de<br />
son bourgmestre Jean-François Wirtz.<br />
En démarrant de nombreux projets<br />
d’infrastructure et de modernisation,<br />
tous axés sur le développement durable<br />
et le renforcement du lien social,<br />
Betzdorf a toutes les qualités d’une<br />
commune où il fait bon vivre. Une fois<br />
ces chantiers de grande envergure bouclés,<br />
Jean-François Wirtz et le collège<br />
échevinal se concentreront davantage<br />
sur la digitalisation qui sera le prochain<br />
défi majeur. Explications.<br />
Pouvez-vous présenter votre commune<br />
en quelques mots ?<br />
L’administration communale de Betzdorf<br />
est composée de plusieurs localités :<br />
Betzdorf, Roodt-sur-Syre, Olingen, Mensdorf<br />
et Berg. Notre commune dispose de<br />
nombreux atouts notamment touristiques.<br />
Deux piliers sociaux animent également<br />
notre territoire : la Croix-Rouge<br />
à Berg, qui entreprend des travaux très<br />
précieux pour les enfants, et l’Institut<br />
Saint-Joseph à Betzdorf, qui accompagne<br />
les personnes mentalement et physiquement<br />
handicapées. L’opérateur de satellites<br />
SES Astra se situe aussi dans notre<br />
commune.<br />
Dès votre arrivée à la tête de la commune<br />
en 2017, vous avez initié de nombreux<br />
projets d’infrastructure pour améliorer<br />
la vie quotidienne de vos citoyens, dont<br />
une crèche qui répond aux besoins futurs<br />
en termes de démographie…<br />
En raison de la crise du Covid-19, de la<br />
guerre en Ukraine et de la pénurie de<br />
matériaux, nos projets ont malheureusement<br />
pris du retard. La construction de<br />
la crèche fait suite à une étude lancée en<br />
2018 relative au développement démographique<br />
de notre commune et au potentiel<br />
d’extension du campus scolaire.<br />
Le nouvel établissement pourra accueillir<br />
96 enfants de 0 à 4 ans et sera durable<br />
car il s’appuiera notamment sur des<br />
principes de l’économie circulaire. Nous<br />
recourons majoritairement à l’argile et<br />
au bois. Le premier matériau a été excavé<br />
lors de la création du nouveau centre<br />
d’incendie et de secours à Mensdorf. Le<br />
second provient en partie des forêts communales<br />
et de différents projets de déconstruction<br />
de bâtiments communaux<br />
comme l’ancienne école de Betzdorf,<br />
l’ancienne ferme à Olingen et la maison<br />
unifamiliale qui se trouvait sur le terrain<br />
de la future crèche.<br />
Les premières années<br />
de notre mandat devaient répondre<br />
aux besoins urgents<br />
en infrastructures<br />
Ce projet s’inscrit dans le cadre du Pacte<br />
Climat 2.0. Quelles sont les autres initiatives<br />
de la commune à ce sujet ?<br />
Nous sommes propriétaires d’un champ<br />
à Roodt-sur-Syre. Nous avons participé à<br />
un concours que l’État a lancé au niveau<br />
des installations photovoltaïques. Cellesci<br />
ne sont actuellement pas autorisées<br />
dans les zones rurales. Avec ce projet<br />
pilote, nous en établirons sur ce terrain<br />
tout en le revalorisant. Nous pourrons y<br />
placer des ruches, par exemple, pour favoriser<br />
la biodiversité malgré les installations<br />
artificielles. Grâce à cette initiative,<br />
nous prévoyons une production à hauteur<br />
de 4.000 kWc, soit la consommation<br />
d’électricité de 85% de l’ensemble de la<br />
commune. Nous économiserons alors<br />
2.665 tonnes de CO 2<br />
par année !<br />
De plus, à Berg, nous planifions la<br />
construction d’une chaudière à biomasse<br />
afin de garantir un chauffage à énergie<br />
renouvelable pour la maison communale<br />
avec nos propres déchets verts. Nous<br />
cherchons également des synergies avec<br />
la Croix-Rouge car ses installations sont<br />
dimensionnées et propices pour accueillir<br />
ce système. Des logements sont en<br />
cours de construction sur le site de l’ancienne<br />
école à Mensdorf. Nous prévoyons<br />
également un réseau de chauffage urbain<br />
avec une chaudière fonctionnant grâce<br />
aux déchets verts que les citoyens apportent<br />
à la commune. Nous réutilisons<br />
ainsi la matière première existante au<br />
lieu de consommer une ressource fossile<br />
et donc limitée.<br />
Enfin, nous avons analysé les déchets<br />
produits dans notre maison relais. Beaucoup<br />
d’entre eux sont issus des repas. Un<br />
système de séchage des déchets existe de<br />
sorte à pouvoir les réutiliser comme des<br />
engrais naturels pour nos plantations, les<br />
espaces verts de la commune ou le jardin<br />
communautaire. Les premières analyses<br />
sont prometteuses et cette initiative nous<br />
permet aujourd’hui d’approfondir le<br />
penchant de notre commune pour l’économie<br />
circulaire et la durabilité.<br />
La rénovation du Café de l’Amérique à<br />
Olingen est également l’un des projets<br />
entrepris qui vous tient le plus à cœur…<br />
Nous souhaitons y créer une zone de rencontre,<br />
de détente et de tourisme doux.<br />
Les travaux ont déjà démarré et nous<br />
espérons inaugurer le Café de l’Amérique<br />
avant juin 2023. Celui-ci se situe<br />
au centre géographique de la commune<br />
et aux abords d’une piste cyclable. Nous<br />
souhaitons y créer, à partir de ce lieu, un<br />
sentier de découverte autour de la thématique<br />
du loup en collaboration avec<br />
l’ORT (Office Régional du Tourisme). Interactif,<br />
ce chemin sera réalisé avec l’aide<br />
d’une entreprise allemande spécialisée.<br />
Néanmoins, dans un objectif d’inclusion<br />
sociale, nous souhaitons créer des<br />
synergies avec les habitants de l’Institut<br />
Saint-Joseph. Ceux-ci fabriquent toutes<br />
sortes d’objets ou sculptures et le but<br />
sera d’utiliser leur savoir-faire – local –<br />
pour façonner la station.<br />
Quid de la digitalisation au sein de la<br />
commune ?<br />
Comme évoqué précédemment, les premières<br />
années de notre mandat devaient<br />
répondre aux besoins en infrastructures.<br />
C’était une urgence. Les prochains défis<br />
pour notre commune résident dans la<br />
digitalisation. Il s’agit d’un travail global<br />
qui s’effectue à long terme.<br />
Nous collaborons avec le SIGI (Syndicat<br />
Intercommunal de Gestion Informatique)<br />
en ce qui concerne la facturation<br />
électronique. Par ailleurs, les courriers<br />
entrants et sortants sont digitalisés et<br />
nous délaissons progressivement l’usage
24<br />
GOUVERNANCE<br />
© Julian Pierrot<br />
Sylvette Schmit-Weigel, Jean-François Wirtz et Marc Ries<br />
du papier, notamment pour l’archivage<br />
et le suivi de pièces. Il faut du temps pour<br />
implémenter ces nouveaux outils et manières<br />
de fonctionner.<br />
Les prochains défis pour<br />
notre commune résident dans<br />
la digitalisation<br />
En ce sens, le SIGI a développé SIGINOVA,<br />
un logiciel spécifiquement conçu pour<br />
répondre aux besoins des communes.<br />
Nous sommes actuellement l’une des<br />
communes-test de ce système pour<br />
aider le Syndicat à développer des applications.<br />
Le retour du terrain lui est<br />
indispensable pour confectionner des<br />
solutions sur-mesure et qui s’adaptent<br />
à chaque commune. En d’autres termes,<br />
SIGINOVA se base sur un nouveau langage<br />
de conception de programme des<br />
métiers communaux pour une mise en<br />
pratique rapide et évolutive des besoins<br />
de chaque commune grâce à un travail<br />
d’écriture du processus métier par le<br />
métier lui-même. La commune devient<br />
ainsi actrice de ses activités puisqu’elle<br />
est impliquée dans la définition de ses<br />
métiers ou dans la création de ses outils<br />
de façon personnalisée. Le logiciel s’applique<br />
à tous les domaines des activités<br />
communales : autorisation de bâtir,<br />
service technique, bureau de la population,<br />
etc.<br />
Enfin, nous avons effectué les démarches<br />
pour lancer l’application<br />
«hoplr» sur notre territoire. Il s’agit d’un<br />
réseau social limité aux habitants d’une<br />
même commune. Les échanges sont<br />
donc centrés sur la vie locale pour favoriser<br />
l’entraide et la cohésion sociale. Ce<br />
réseau permet par exemple de solliciter<br />
de l’aide, d’échanger des informations<br />
ou de proposer des services (babysitting,<br />
prêt d’outillage, etc.). L’inscription<br />
est gratuite car la commune prend en<br />
charge les coûts d’affiliation dans le<br />
cadre de sa politique de renforcement<br />
du tissu social.<br />
Un dernier mot sur la participation de<br />
Betzdorf au projet « Commune 2030 » ?<br />
Nous effectuons une analyse des objectifs<br />
de développement durable de l’ONU<br />
dans notre commune en établissant un<br />
listing de toutes les initiatives existantes<br />
pour ensuite définir leur impact. Nous<br />
sommes une des communes pilotes qui<br />
participent à ce projet.<br />
Administration communale de<br />
Betzdorf<br />
11, rue du Château<br />
L-6922 Berg<br />
www.betzdorf.lu
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26<br />
GOUVERNANCE<br />
POUR UNE<br />
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RÉUSSIE<br />
ING <strong>Luxembourg</strong><br />
Les entreprises naissent, croissent, se développent,<br />
prospèrent, parfois ferment, et<br />
très souvent, sont transmises. Essentielles<br />
mais volontairement ou involontairement<br />
omises, les transmissions d’entreprises<br />
sont indispensables à la bonne santé financière<br />
d’un pays. Pascal Monteil, Manager<br />
Business Banking chez ING <strong>Luxembourg</strong>,<br />
revient sur les rôles de la banque<br />
lors d’une transmission d’entreprise ainsi<br />
que sur les multiples enjeux de celle-ci,<br />
pour l’acquéreur comme pour le vendeur.<br />
Quels sont les principaux enjeux à<br />
considérer lors d’une transmission<br />
d’entreprise ?<br />
Lorsqu’un ADE (ayant droit économique)<br />
ou UBO (Ultimate Beneficial<br />
Owner) se retire, se pose de manière<br />
quasi-systématique la question de la<br />
transmission. Il peut décider de céder<br />
son entreprise à ses enfants, à ses employés<br />
ou à des personnes externes.<br />
Cela provoque des incidences professionnelles<br />
et personnelles car le propriétaire<br />
de la société se sépare d’une<br />
entité qu’il a fondée de ses propres<br />
mains et, par affect, craint logiquement<br />
de tout voir s’écrouler. Des questions<br />
d’ordre fiscal surgissent également.<br />
ING intervient sur certains de ces<br />
aspects.<br />
Quel est le rôle de la banque en matière<br />
de transmission d’entreprise ?<br />
Notre première mission gravite autour<br />
du conseil avec une cellule spécialisée<br />
dans le « Wealth Management ». En<br />
d’autres termes, nous nous occupons<br />
de l’ingénierie patrimoniale afin de<br />
structurer et de proposer une solution<br />
pérenne en accompagnant le client.<br />
Parfois, et selon les cas de figure, nous<br />
travaillons avec des sources externes<br />
concernant des dossiers plus volumineux<br />
car ceux-ci peuvent dépasser le<br />
cadre du métier de banquier.<br />
Notre deuxième mission s’articule autour<br />
du côté financier et des investissements<br />
lorsqu’un propriétaire nous<br />
introduit auprès des futurs acquéreurs.<br />
Nous proposons alors divers produits<br />
et solutions. Nous étudions d’abord<br />
les profils des acheteurs. Nous devons<br />
ensuite activer le levier afin de lancer<br />
un nouveau cycle économique pour<br />
l’entreprise transmise. Cela dépend notamment<br />
de la maturité du business.<br />
L’objectif est de proposer une solution<br />
viable à l’ADE historique en discutant<br />
avec lui sur l’ensemble des aspects de<br />
la transaction. Celui-ci recevra effectivement<br />
une entrée conséquente lors de
GOUVERNANCE<br />
27<br />
© Marie De Decker<br />
et aussi bien professionnels que privés :<br />
un départ du <strong>Luxembourg</strong>, une retraite,<br />
un mariage, une conjoncture au sein du<br />
secteur d’activité, etc. Lors d’un premier<br />
rendez-vous avec un client, s’il n’y<br />
a pas de feedback directement, celui-ci<br />
prend le temps d’y réfléchir, d’en discuter<br />
avec son entourage pour ensuite<br />
nous recontacter à plus long terme. Ce<br />
travail proactif est indispensable.<br />
parts sociales des sociétés au <strong>Luxembourg</strong><br />
sont détenues par des personnes<br />
ayant 60 ans et plus. Une attention<br />
toute particulière est donc portée à ce<br />
constat car ces prochaines années seront<br />
fortement marquées par des transmissions.<br />
Nous organisons également<br />
des formations en interne et des tables<br />
rondes à ce sujet pour y être préparés.<br />
Il n’y a pas de date idéale pour commencer<br />
à envisager une transmission<br />
d’entreprise. Il faut seulement être attentif<br />
au contexte et à la conjoncture<br />
actuelle. Si le propriétaire d’une entreprise<br />
songe à la transmettre à ses enfants,<br />
il est nécessaire de leur confier<br />
des responsabilités et de déléguer progressivement.<br />
Tout le monde n’a pas<br />
forcément la fibre managériale, la personnalité,<br />
la vision ou la capacité à bien<br />
s’entourer.<br />
Pascal Monteil<br />
la vente, nous devrons évoquer avec lui<br />
les différentes options. Nous l’accompagnons<br />
ainsi pour lui offrir également<br />
une solution en matière de placement<br />
ou d’investissement.<br />
Vos clients pensent-ils forcément à une<br />
éventuelle transmission, qui peut peutêtre<br />
sembler lointaine, mais qui se prépare<br />
en amont ?<br />
De plus, les processus KYC (Know Your<br />
Customer) sont de plus en plus complexes<br />
et la plupart des PME ne maîtrisent<br />
pas ces types de régulations.<br />
Notre rôle est aussi d’expliquer pourquoi<br />
ces mises en conformité existent<br />
et sont utiles.<br />
En tant que banquiers,<br />
notre rôle est aussi<br />
de sensibiliser nos clients<br />
à la transmission d’entreprise<br />
Différents corps de métier sont impliqués<br />
dans une transmission d’entreprise<br />
: avocats, experts en immobilier,<br />
fiscalistes, etc. En tant que banquiers,<br />
notre rôle est aussi de sensibiliser nos<br />
clients par rapport à ce sujet. Une<br />
transmission se prépare avant son exécution<br />
et pour une durée variable. Les<br />
approches changent en fonction de la<br />
structure de l’entreprise et de la complexité<br />
du dossier.<br />
Nous rendons nos clients attentifs à ce<br />
qui est relatif aux faits dits événementiels<br />
pouvant être aussi divers que variés<br />
Quels sont les prochains défis pour ING<br />
<strong>Luxembourg</strong> ?<br />
Les prochains défis sont essentiellement<br />
liés à la digitalisation pour maintenir<br />
une qualité de service pour nos<br />
clients et leur permettre de conserver<br />
une longueur d’avance sur leur<br />
business.<br />
En ce qui concerne la transmission<br />
d’entreprise, une étude du STATEC<br />
a démontré qu’environ 75 à 80% des<br />
ING <strong>Luxembourg</strong> S.A.<br />
26, Place de la Gare<br />
L-2965 <strong>Luxembourg</strong><br />
www.ing.lu
LUXEMBOURG<br />
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GREEN<br />
BUILDING<br />
© InnovationCluster<br />
Un campus exclusivement dédié aux technologies de la santé sera créé à Esch-sur-Alzette<br />
en 2024. Dénommé « Health and Lifescience Innovation Campus », il sera implanté sur le site<br />
du ZARE « A Sommet » sur une surface de près de 2,4 hectares. L’infrastructure sera « phygitale »<br />
pour améliorer l’expérience utilisateur de ses occupants, en favorisant leur mise<br />
en réseaux ainsi que leur accès à de nouveaux services au niveau local et international.<br />
2.
LUXEMBOURG<br />
30<br />
GREEN BUILDING<br />
THE CLOUD :<br />
UN NUAGE<br />
DE SAVOIRS
GREEN BUILDING<br />
31<br />
© SANAA<br />
Créée en 2009 et reconnue comme fondation<br />
d’utilité publique, André Losch<br />
Fondation soutient et accompagne des<br />
projets dédiés aux jeunes du <strong>Luxembourg</strong><br />
dans divers domaines pour<br />
contribuer au développement d’une<br />
société plus juste et durable. André<br />
Losch, son fondateur, avait déjà imaginé<br />
de son vivant un auditorium qui est<br />
ensuite devenu « The Cloud » avec la<br />
sélection du projet du cabinet d’architecture<br />
SANAA : un bâtiment marqué<br />
de l’empreinte contemporaine de l’architecture<br />
du Kirchberg. Cet édifice en<br />
sera la nouvelle vitrine. Conçu comme<br />
la porte d’entrée du futur campus, le<br />
«nuage», baptisé comme tel en raison<br />
de sa forme, a toutes les cartes en main<br />
pour se muer en un temple du savoir au<br />
cœur du quartier de la capitale. Prévu<br />
pour 2025, ce projet mêle plusieurs facettes<br />
où la durabilité s’allie à la conception<br />
d’un espace social attractif propice<br />
aux exigences posées aux universités<br />
d’aujourd’hui.<br />
Un projet aux allures contemporaines<br />
À la suite d’un concours, la conception<br />
et la réalisation du projet a été confiée au<br />
cabinet d’architectes japonais SANAA, en<br />
coopération avec le cabinet luxembourgeois<br />
Fabeck Architectes. Le jury a notamment<br />
été séduit par sa simplicité, son<br />
ouverture et sa transparence permettant<br />
les échanges entre le public des quartiers<br />
adjacents et les utilisateurs du bâtiment.<br />
Les architectes ont en effet libéré le rez-dechaussée<br />
pour le rendre totalement transparent<br />
et permettre au parc de s’étendre<br />
jusque sous le bâtiment créant ainsi une<br />
vraie continuité avec les environs.<br />
Les études ont démarré en 2020 et la livraison<br />
de l’édifice est prévue pour 2025.<br />
Un comité de pilotage, composé de représentants<br />
de l’État, de l’équipe de gestion<br />
du projet et de la Fondation a été<br />
formé pour veiller à ce que les intérêts et<br />
besoins de toutes les parties prenantes<br />
soient pris en compte.<br />
De multiples fonctionnalités…<br />
« The Cloud » se situera sur l’Avenue J.F.<br />
Kennedy, aux abords de la station de<br />
tramway « Universitéit », plus précisément<br />
entre le parc central Kirchberg et le<br />
SnT (Interdisciplinary Centre for Security,<br />
Reliability and Trust) de l’Université. Son<br />
emplacement, idéal, a été choisi pour inviter<br />
les riverains à traverser et profiter de<br />
ce nouvel espace extérieur couvert. Trois<br />
sous-ensembles composent le bâtiment.<br />
Le premier sous-sol est dédié à l’espace<br />
d’enseignement, avec plusieurs salles de<br />
cours, de séminaires ou de travaux pratiques,<br />
et aux bureaux de l’administration.<br />
Cet étage est le plus «calme» et est<br />
connecté à l’espace public par trois patios<br />
qui apportent une lumière naturelle. Le<br />
rez-de-chaussée abrite la zone d’entrée<br />
et deux amphithéâtres d’une capacité de<br />
40 personnes chacun pouvant accueillir<br />
des événements. La plus grande salle du<br />
bâtiment, qui est l’élément principal du<br />
projet, se trouve au premier étage. Celleci<br />
peut accueillir 450 personnes et mise<br />
sur la flexibilité d’utilisation puisqu’elle<br />
peut se diviser en deux sous-espaces. Autour<br />
de cet auditorium se placent différents<br />
espaces tels que le café face au parc<br />
ou d’autres points de restauration. On<br />
y trouve également un large hall et des<br />
salles multifonctions.<br />
Imaginé comme un point d’ancrage<br />
pour l’aménagement urbain du campus<br />
universitaire du Kirchberg, « The Cloud »<br />
s’intègre dans une stratégie de développement<br />
marquée par des projets encourageant<br />
la vie de quartier : en diversifiant<br />
l’offre de logements ainsi qu’en<br />
favorisant les commerces de proximité<br />
et les activités culturelles. En s’intégrant<br />
comme une extension naturelle du parc<br />
environnant, le projet d’André Losch<br />
Fondation mélange différents univers<br />
afin de créer un nouveau forum pour le<br />
quartier et la capitale du Grand-Duché.<br />
… au sein d’un volume organique<br />
En surplombant le parc, le bâtiment<br />
flotte tel un nuage au-dessus de l’Avenue<br />
J.F. Kennedy. D’où son nom, car le cabinet<br />
SANAA a souhaité concevoir un volume<br />
organique qui ondule le long de l’Avenue<br />
et rompt en douceur avec la continuité<br />
du tissu urbain pour créer un moment de<br />
pause qui invite les badauds à s’arrêter, à<br />
prendre le temps de contempler l’architecture<br />
et à appréhender l’espace. L’auditorium<br />
s’élève à 7 m de haut et permet
LUXEMBOURG<br />
32<br />
GREEN BUILDING<br />
© SANAA<br />
au parc de s’étendre sous cette canopée<br />
et de s’inviter dans les différentes entités<br />
du projet à travers les reflets sur la façade<br />
du premier étage ou dans les patios du<br />
premier sous-sol.<br />
Une approche architecturale durable<br />
Flexible et multifonctionnel, ce bâtiment<br />
répond ainsi aux exigences posées aux<br />
universités d’aujourd’hui. « The Cloud »<br />
mise également sur une architecture durable<br />
mêlant aspects économiques, écologiques,<br />
techniques et esthétiques. Ces<br />
considérations se reflètent notamment<br />
dans un confort élevé et une bonne accessibilité<br />
pour les utilisateurs, la qualité<br />
thermique de la structure et l’efficacité<br />
énergétique, la gestion responsable des<br />
ressources par le contrôle de l’usage de<br />
l’eau et des émissions de CO 2<br />
et, enfin,<br />
l’optimisation des coûts sur tout le cycle<br />
de vie du bâtiment. Les analyses pour les<br />
certifications BREEAM et WELL sont notamment<br />
déjà en cours.<br />
Cette approche architecturale a été choisie<br />
pour que les usagers perçoivent ce<br />
bâtiment comme étant tourné vers l’avenir<br />
grâce à plusieurs dispositifs mis en<br />
place. Le premier étage a par exemple été<br />
considéré comme une place tempérée.<br />
Ce parti pris de concevoir l’espace de circulation<br />
comme une continuité de l’extérieur<br />
permet de réduire les besoins en<br />
chauffage. Ce lieu devient ainsi une zone<br />
tampon entre l’extérieur et l’intérieur. Ce<br />
concept de température appuie l’idée de<br />
continuité entre le parc, la place et l’auditorium<br />
et assure une transition entre les<br />
différentes ambiances du projet.<br />
Créer une totale transparence<br />
et permettre au parc de s’étendre<br />
jusque sous le bâtiment<br />
Quant à la toiture, celle-ci sera recouverte<br />
de panneaux solaires afin de permettre<br />
au bâtiment de produire une partie de<br />
son énergie. La façade, elle, est essentiellement<br />
transparente, offrant des vues<br />
à 360 degrés. Cette conception permet à<br />
l’édifice de bénéficier de lumière naturelle<br />
tout au long de la journée, minimisant<br />
les besoins en éclairage artificiel.<br />
Par P. Birck<br />
Focus sur SANAA<br />
Fondé par Kayuzo Sejima et Ryue<br />
Nishizawa en 1995 et basé à Tokyo,<br />
SANAA est composé d’architectes internationaux<br />
travaillant sur des projets<br />
d’envergure : de l’architecture résidentielle<br />
à de grands bâtiments en<br />
passant par des plans d’urbanisme.<br />
Le cabinet est aussi spécialisé dans la<br />
conception de produits et de meubles.<br />
Chacun de ses projets s’inspire des<br />
conditions propres au site et sont tous<br />
suivis de près par les deux fondateurs<br />
principaux et leurs partenaires.<br />
SANAA a bâti sa réputation sur diverses<br />
réalisations prestigieuses à<br />
travers le monde telles que la Galerie<br />
d’art moderne de Sydney, le centre<br />
culturel Grace Farms au Connecticut,<br />
la Samaritaine à Paris ou encore la<br />
Galerie nationale à Budapest. Kayuzo<br />
Sejima et Ryue Nishiawa ont notamment<br />
reçu conjointement le Lion d’or<br />
de la 9 e Biennale d’architecture de Venise<br />
en 2004 et le prix Pritzker en 2010.
GREEN BUILDING<br />
33<br />
BRÈVES<br />
Une innovation luxembourgeoise à l’honneur et primée en Italie<br />
Pour des matériaux ultralégers biosourcés<br />
Fin avril a eu lieu le salon « GIC – Giornate Italiane Del Calcestruzzo »<br />
à Piacenza en Italie. Il s’agit du plus grand salon européen exclusivement<br />
consacré au marché du béton. La société luxembourgeoise<br />
Topp & Screed y a été récompensée du premier prix<br />
de l’innovation dans le secteur des équipements du dallage en<br />
béton. Basée à Riesenhoff, l’entreprise a obtenu ce prix pour le<br />
développement de sa machine électrifiée utilisée pour le nivellement<br />
de sols industriels en béton. Pour cela, elle a recours à une<br />
technologie dérivée du secteur automobile visant à réduire les<br />
émissions de CO 2<br />
. Unique au monde, cette machine ne produit<br />
aucune pollution et s’avère idéale pour les travaux de construction<br />
au sein d’un espace confiné ou limité. Le développement<br />
de ce nouvel équipement a été subventionné par le ministère de<br />
l’Économie. Conseillée par Luxinnovation, Topp & Screed participe<br />
à la promotion du « Made in <strong>Luxembourg</strong> ». La première<br />
machine de l’entreprise à travailler hors Europe se trouve actuellement<br />
au Panama et « d’autres discussions sont en cours sur le<br />
continent américain », a précisé Eric Zacharie, Production Manager<br />
chez Topp & Screed.<br />
Source : Luxinnovation<br />
RecAp, un programme d’accélération des villes résilientes<br />
Revive et PropTech Lab se sont associées pour lancer « RecAp »,<br />
le premier programme d’accélération des villes résilientes pour<br />
les entreprises et les startups. L’objectif de celui-ci est de faciliter<br />
le tournant écologique des secteurs de la construction et de l’immobilier.<br />
PropTech Lab est un écosystème belge des innovateurs<br />
dans la chaîne de valeur de la construction et de l’immobilier ; Revive<br />
est un bâtisseur de communautés avant d’être un promoteur<br />
immobilier. En créant Recap, les deux entités ont pour mission de<br />
créer des villes de demain vivables, appréciables et respectueuses<br />
de l’environnement. Leur mission est d’accélérer les innovations<br />
qui aident à rendre la planète plus résiliente tout en contribuant<br />
au bien-être des habitants par la construction de villes dans lesquelles<br />
il fait bon vivre. L’ensemble du secteur doit donc évoluer.<br />
Ainsi, RecAp aide les grandes entreprises à s’adapter aux nouvelles<br />
normes ESG et à collaborer avec les autorités publiques pour façonner<br />
les villes du futur.<br />
Source : RecAp<br />
L’allègement des matériaux permet de limiter les besoins<br />
en énergie primaire et en ressources naturelles. En ce sens,<br />
GRADEL et le LIST unissent leurs forces pour développer une<br />
résine biosourcée permettant de créer des matériaux composites<br />
légers et respectueux de l’environnement. Ce partenariat,<br />
signé début mai au salon JEC World de Paris, est soutenu<br />
financièrement par le Fonds National de la Recherche dans<br />
le cadre du programme BRIDGES. Son objectif est de réduire<br />
l’empreinte carbone globale des matériaux en utilisant des<br />
matériaux durables et recyclables comme le lin, les fibres<br />
minérales (basalte) ou les fibres cellulosiques (rayonne). Les<br />
fibres biosourcées peuvent être traitées comme une résine<br />
thermodurcissable et facilement moulées, tout en étant recyclables<br />
comme un thermoplastique. De ce fait, le département<br />
matériaux du LIST a développé un savoir-faire unique<br />
concernant les vitrimères. L’objectif est ainsi de développer<br />
des formulations de vitrimères biosourcées à l’aide du procédé<br />
GRAM développé par GRADEL.<br />
Source : LIST
LUXEMBOURG<br />
34<br />
LES COÛTS<br />
DE LA CONSTRUCTION<br />
EXPLOSENT<br />
GREEN BUILDING<br />
Compte tenu des pressions inflationnistes<br />
actuelles, les coûts de la<br />
construction continuent de croître à<br />
un rythme soutenu au <strong>Luxembourg</strong>.<br />
D’après le STATEC, en un an, les prix de<br />
la construction résidentielle ont connu<br />
une hausse de 9,4%. Sur la même période,<br />
plus globalement, l’indice des<br />
prix de la construction a augmenté de<br />
4,9%, soit le plus haut niveau jamais enregistré<br />
depuis plus de 30 ans.<br />
Flambée des prix des matières premières<br />
La hausse de prix est notamment liée<br />
à la progression de certains matériaux<br />
de construction, utilisés par exemple<br />
dans la construction des toitures et<br />
des charpentes comme le zinc, l’aluminium<br />
ou encore le bois. En effet,<br />
la forêt européenne est devenue une<br />
source d'approvisionnement pour le<br />
reste du monde, notamment la Chine<br />
et les États-Unis. La raison : le gouvernement<br />
chinois cherche à protéger ses<br />
ressources nationales tandis que les<br />
États-Unis ont récemment instauré<br />
une taxe sur les bois d’œuvre canadiens<br />
les poussant à se tourner vers d’autres<br />
sources d’approvisionnement. Résultat,<br />
la demande en provenance de ces<br />
deux pays est actuellement en plein<br />
boom. Conséquence, les prix n’ont cessé<br />
de grimper ces derniers mois, sans<br />
compter que bon nombre de charpentiers<br />
ont aujourd’hui du mal à s’approvisionner.<br />
En ce qui concerne les<br />
métaux comme le zinc ou l’aluminium,<br />
l’explication est à chercher du côté de<br />
la crise énergétique actuelle. L'envolée<br />
des prix de l'électricité au cours des<br />
douze derniers mois a fait exploser les<br />
coûts de fabrication des fonderies dont<br />
les processus de production sont très<br />
énergivores. C’est notamment le cas<br />
pour l’aluminium dont les cours ont récemment<br />
atteint des plus-hauts historiques,<br />
à plus de 3.000 dollars la tonne.<br />
De plus, en raison du manque d’électricité,<br />
faute de charbon et de gaz, de<br />
nombreuses fonderies ont été rationnées,<br />
en particulier dans l’Empire du<br />
Milieu, un des principaux producteurs<br />
mondiaux d’aluminium, ce qui limite<br />
les approvisionnements.<br />
Une conséquence de la guerre en<br />
Ukraine, mais pas seulement<br />
Pour ne rien arranger, la guerre en<br />
Ukraine de ce début d’année a accentué<br />
la hausse du prix de l’acier, un des matériaux<br />
indispensables pour les professionnels<br />
du secteur de la construction. Il faut<br />
dire que son prix s’est envolé dès le début<br />
des affrontements car de nombreux<br />
industriels européens ne peuvent désormais<br />
plus se fournir en produits venus de<br />
Russie en raison de l’embargo décrété au<br />
mois de mars dernier par l’Union européenne<br />
sur l’acier russe. À titre d’illustration,<br />
le cours de la bobine d’acier laminé<br />
à chaud est passé de moins de 1.000<br />
euros la tonne début mars 2022 à plus<br />
de 1.400 euros fin mars 2022 et pourrait<br />
continuer à grimper, selon l’agence britannique<br />
Fastmarkets. En effet, la tension<br />
très forte sur le marché de l’acier a provoqué<br />
une ruée de certains clients utilisateurs<br />
d’acier, à commencer par les entreprises<br />
du bâtiment et les charpentiers<br />
métalliques, qui ont voulu à tout prix se<br />
constituer des stocks afin d’assurer leur<br />
activité. À ce surstockage de précaution
GREEN BUILDING<br />
35<br />
s'ajoute, selon les experts du marché<br />
des matières premières, une part de spéculation<br />
de la part de certains acteurs<br />
financiers pariant sur une poursuite de<br />
la hausse des cours, en multipliant les<br />
prises de position à l’achat sur la bourse<br />
des métaux de Londres (« LME – London<br />
Metal Exchange »).<br />
Les prix devraient rester<br />
sous pression dans le secteur<br />
Quelle tendance dans les mois à<br />
venir ?<br />
Outre les difficultés de livraison pouvant<br />
entraîner des retards de chantier, il<br />
devient difficile pour les professionnels<br />
du bâtiment d'établir leurs devis sans<br />
prendre le risque de travailler à perte,<br />
face à cette augmentation rapide des<br />
coûts des matériaux. Qui plus est, dans<br />
ce contexte d’inflation galopante, les<br />
employeurs du secteur de la construction<br />
sont également confrontés à un indice<br />
salarial plus élevé de 2,5% en raison<br />
de l’inflation. En effet, depuis le 1 er avril<br />
2022, le salaire minimum luxembourgeois<br />
s'élève à 2.313,37 euros bruts par<br />
mois pour un travailleur « non-qualifié »<br />
à temps plein. Quant aux salariés « qualifiés<br />
», leur salaire minimum est désormais<br />
de 2.776,06 euros bruts par mois.<br />
Cette indexation automatique met sous<br />
pression la rentabilité et la trésorerie<br />
d'un nombre croissant d'entrepreneurs.<br />
Au-delà de l’augmentation du coût de la<br />
main-d’œuvre, cette hausse des prix de<br />
la construction pourrait se faire ressentir<br />
par ricochet sur le marché immobilier, en<br />
entrainant une augmentation des prix de<br />
la pierre au Grand-Duché, alors qu’il est<br />
déjà difficile de se loger pour bon nombre<br />
d’habitants. En effet, d’après le STATEC,<br />
au cours de l’année 2021, les prix des logements<br />
avaient progressé de 13,9% par<br />
rapport à l’année précédente, sachant<br />
qu’en 2020 la hausse annuelle moyenne<br />
était ressortie à 14,5% et à 10,1% en 2019.<br />
Reste à savoir si les coûts de construction<br />
vont continuer d’augmenter dans les<br />
mois à venir. À en croire le dernier rapport<br />
annuel de la Banque Mondiale, du<br />
côté des cours des principales matières<br />
premières, notamment celles utilisées<br />
par les professionnels du bâtiment, la situation<br />
n'est pas près de s'inverser. Elle<br />
pronostique d’ailleurs des niveaux de<br />
prix historiquement élevés jusqu'à la fin<br />
de l’année 2024. Dans ce contexte, les<br />
prix devraient rester sous pression dans<br />
le secteur, au grand dam de la profession<br />
et surtout de ses clients.<br />
Par R.Thomas
LUXEMBOURG<br />
36<br />
GREEN BUILDING<br />
PERSPECTIV’,<br />
LE VASTE PROJET<br />
IMMOBILIER MIXTE<br />
D’ESCH-SUR-ALZETTE<br />
Conçu par le bureau d’architectes Wilmotte<br />
& Associés, Perspectiv’, dont<br />
Atenor et Tracol Immobilier sont les<br />
maîtres d’ouvrage, est un projet immobilier<br />
mixte mêlant logements,<br />
commerces et bureaux situé dans un<br />
nouveau quartier en plein développement<br />
de la ville d’Esch-sur-Alzette.<br />
Compte tenu de l’engagement écologique<br />
de ses promoteurs, ce projet répond<br />
aux enjeux durables et sociétaux<br />
de la ville de demain, en particulier<br />
aux attentes des citoyens en termes de<br />
proximité, mobilité, durabilité, sécurité<br />
et convivialité.<br />
Située au sud du <strong>Luxembourg</strong>, à quelques<br />
kilomètres de la frontière française et notamment<br />
du département de la Lorraine,<br />
Esch-sur-Alzette est la deuxième ville<br />
la plus peuplée du Grand-Duché. Avec<br />
ses 36.000 habitants, cette ville connaît<br />
actuellement d’importants développements<br />
fonciers pour faire face à la croissance<br />
de sa population, à commencer<br />
par le vaste projet Perspectiv', localisé<br />
entre Esch Centre et Belval, appelé à en<br />
devenir une des pièces maîtresses.<br />
Un lieu phare du mieux vivre ensemble<br />
Au-delà de sa localisation à l’entrée de<br />
la ville, avec un accès rapide aux transports<br />
publics et aux principaux moyens<br />
de communication (autoroutes, gare,<br />
bus, tram) menant à la capitale et aux<br />
trois pays limitrophes, ce nouveau projet,<br />
s’étendant sur 68.000 m 2 de plancher,<br />
se veut avant tout un lieu phare du mieux<br />
vivre ensemble. Il s’agit en effet d’un ensemble<br />
immobilier mixte combinant des<br />
logements (350 unités sur 37.000 m 2 )<br />
avec des bureaux innovants (10.000 m 2 )<br />
mais aussi des commerces (12.000 m 2 )<br />
ou encore des espaces de restauration,<br />
de détente et de loisirs. À ce titre, le sport<br />
sera notamment mis à l’honneur. Le futur<br />
Musée national des sports, exploité<br />
par l’État luxembourgeois, ainsi qu’un<br />
complexe sportif d’une capacité de 2.000<br />
personnes, dont 1.600 places assises,<br />
s’étendant sur près de 10.000 m 2 , verront<br />
également le jour. Le développement<br />
d’une activité hôtelière est aussi envisagé<br />
à moyen terme afin de faciliter les capacités<br />
d’hébergement sur place. L’ambition<br />
des deux maîtres d’ouvrage de Perspectiv',<br />
Tracol Immobilier et Atenor, est de<br />
faire en sorte que ce nouveau quartier réponde<br />
au mieux aux besoins et au bienêtre<br />
de ses résidents. Ainsi, comme le<br />
précise Jean-Michel Wilmotte, fondateur<br />
du bureau d’architectes Wilmotte & Associés<br />
en charge du projet, « Perspectiv' est<br />
un nouveau lieu de vie partagé qui allie la<br />
culture au sport, la détente au shopping<br />
et le travail à l’habitation pour créer une<br />
nouvelle centralité aux portes d’Eschsur-Alzette<br />
».<br />
Un futur quartier vert et durable<br />
De plus, cet ensemble immobilier sera<br />
complété par deux squares mais aussi<br />
par des espaces publics combinant le minéral<br />
et le végétal. Il est également prévu<br />
de créer des bassins de rétention intégrés<br />
à l’environnement ainsi que des voies<br />
cyclables afin de développer autant que<br />
possible l’écomobilité des habitants de<br />
ce nouveau quartier. Dans la même logique,<br />
ce projet immobilier d'envergure<br />
souhaite également respecter des critères<br />
stricts en termes de performance énergétique<br />
et de respect de l'environnement.<br />
Les promoteurs de Perspectiv’ veulent
GREEN BUILDING<br />
37<br />
© Atenor / Tracol<br />
© Atenor / Tracol<br />
notamment être exemplaires en matière<br />
de développement durable, tout<br />
en se souciant du bien-être de leurs habitants.<br />
Pour ce faire, Tracol Immobilier<br />
et Atenor visent des certifications environnementales<br />
de premier plan, à savoir<br />
BREEAM « Excellent » et WELL « Gold ». Il<br />
s’agit en effet d’offrir à leurs futurs résidents<br />
un environnement accueillant car,<br />
rappelons-le, à la différence des autres<br />
labels du secteur de la construction, le<br />
label WELL s’intéresse exclusivement à la<br />
santé et au bien-être des occupants des<br />
bâtiments, plutôt qu’aux bâtiments euxmêmes.<br />
Faire en sorte que<br />
ce nouveau quartier réponde<br />
au mieux aux besoins<br />
et au bien-être<br />
de ses résidents<br />
Les premières livraisons prévues pour<br />
2025<br />
En matière de calendrier, le début des<br />
travaux et la pose de la première pierre<br />
sont planifiés pour le dernier trimestre de<br />
l’année 2022. La première phase du projet,<br />
comprenant entre autres la construction<br />
du Musée national des sports, du<br />
complexe sportif, des commerces, ainsi<br />
que de deux immeubles résidentiels de<br />
100 logements, devrait être livrée d’ici la<br />
fin de l’année 2025. Et, cerise sur le gâteau,<br />
le quartier viendra s’enrichir d’ici<br />
peu de la présence à proximité d’un des<br />
plus grands hôpitaux du Grand-Duché de<br />
<strong>Luxembourg</strong>, baptisé « Südspidol », dont<br />
la mise en service est prévue en 2026.<br />
En clair, le projet offre un cadre de vie et<br />
de travail unique réconciliant les enjeux<br />
d’accessibilité, de facilité et de bien-être<br />
pour tous les habitants de ce nouveau<br />
quartier de la ville d’Esch-sur-Alzette.<br />
Par R.Thomas<br />
© Atenor / Tracol<br />
© Atenor / Tracol
LUXEMBOURG<br />
38<br />
GREEN BUILDING<br />
FAMAPLAST, ENTREPRISE<br />
AUX TUBES ÉCOLOGIQUES :<br />
40 ANNÉES D’INNOVATION<br />
Famaplast<br />
Patric Michelis<br />
L’histoire de Raymond Michelis débute dans les années 60 avec la création d’une entreprise de construction.<br />
En 1964, il commence à produire des blocs de béton, d’abord pour ses propres besoins,<br />
puis pour d’autres entreprises.
GREEN BUILDING<br />
39<br />
Historique de la société<br />
C’est en 1975 qu’a été créée l’actuelle<br />
société Famaplast qui fabrique des<br />
tubes en polyéthylène. Avant cette date,<br />
les câbles étaient mis en terre sans aucune<br />
protection. Depuis, les tubes en<br />
polyéthylène fabriqués par Famaplast<br />
protègent les câbles et facilitent leur<br />
éventuel remplacement.<br />
Parce que l’environnement a toujours<br />
été au cœur des préoccupations de la société<br />
Famaplast, Raymond Michelis a eu<br />
l’idée de produire ses tubes en polyéthylène<br />
à partir de matériaux recyclés.<br />
C’est ainsi qu’il fonda en 1980 Granulux,<br />
qui s’occupe de la transformation<br />
de produits usagés en polyéthylène (flacons,<br />
bouteilles, etc.). Les gaines en matière<br />
recyclée sont aussi performantes<br />
que celles fabriquées à partir de matériaux<br />
de premier choix.<br />
À ce jour, Famaplast est une des rares entreprises<br />
en Europe à produire ces tubes<br />
à partir de matériaux recyclés et à être<br />
conforme aux normes européennes.<br />
Une nouvelle gaine<br />
nommée Plyvaflex,<br />
un tube muni d’un dispositif<br />
qui le rend détectable<br />
Remise en question et innovation<br />
En 2016, après deux années de recherche<br />
et de développement, Famaplast a créé<br />
une nouvelle gaine nommée Plyvaflex,<br />
un tube muni d’un dispositif qui le rend<br />
détectable. Plyvaflex est une nouvelle<br />
gaine protégée par un brevet luxembourgeois<br />
qui s’exporte au-delà de nos frontières.<br />
« Nos principaux clients français nous<br />
ont appelés afin de mettre en place un<br />
système efficace et économiquement<br />
pertinent permettant de localiser les<br />
conduites enterrées, et ce, pour se mettre<br />
en conformité avec une nouvelle norme<br />
française », nous explique Patric Michelis,<br />
directeur de Famaplast. « Le concept<br />
que nous avons développé a été breveté.<br />
Il s’agit de doter les tubes et conduites<br />
d’un fil traceur dès la fabrication. Le fil<br />
est raccordé à une borne lors de la pose et<br />
les bornes sont connectées à un émetteur<br />
générateur. Ensuite, un récepteur générateur<br />
permet de localiser la conduite en<br />
tout point. Ce suivi permanent renvoie<br />
les informations demandées et permet<br />
d’afficher un plan en situation réelle. Le<br />
système est extrêmement fiable, la durée<br />
de vie du fil traceur étant au moins équivalente<br />
à celle de la canalisation et son<br />
faible surcoût étant largement compensé<br />
par les économies réalisées en évitant<br />
les nombreux incidents voire accidents<br />
des années après la pose d’une conduite,<br />
lorsqu’interviennent des travaux ».<br />
Si pour l’instant le procédé Famaplast<br />
a surtout connu le succès à l’étranger,<br />
il pourrait aussi intéresser le marché<br />
luxembourgeois où chaque semaine cinq<br />
interventions se font sur des tubes ou canalisations<br />
qui ont été abimés par accident<br />
en creusant.
Borne d’injecon Branchement<br />
Borne d’injecon Branchement<br />
40<br />
GREEN BUILDING<br />
Les avantages du dispositif<br />
développé par Famaplast :<br />
• Localisable en classe A ;<br />
• Offre une bonne précision dans le<br />
positionnement des réseaux en<br />
plan et en profondeur ;<br />
• Réseaux détectés et localisés à<br />
toutes profondeurs ;<br />
• Réduction des coûts de recherche<br />
des réseaux et d’ouverture de<br />
tranchées en exploitation ;<br />
• Permet d’éviter les arrêts de<br />
chantiers et dispense<br />
d’investigations complémentaires<br />
coûteuses ;<br />
• Durée de vie équivalente à celle<br />
des réseaux ;<br />
• Garantit une sécurité pour les<br />
réseaux et leurs exploitants ;<br />
• Fonctionne avec tous les appareils<br />
de détection de signaux<br />
électromagnétiques du commerce ;<br />
• Facilité de mise en œuvre grâce à<br />
sa fixation sur les couronnes ;<br />
• Un faible surcoût par rapport au<br />
coût du mètre linéaire du réseau<br />
posé ;<br />
• Offre la possibilité d’un<br />
géoréférencement avec une<br />
interface GPS.<br />
Qualité, respect de l’environnement<br />
et remise en question constante sont<br />
les qualités qui ont permis à la société<br />
de devenir un des leaders européens<br />
de la fabrication des tubes annelés en<br />
polyéthylène.<br />
Les gaines permettent<br />
de remplacer<br />
ou introduire<br />
de nouveaux câbles<br />
sans rouvrir une tranchée<br />
Tous diamètres, toutes longueurs et<br />
toutes couleurs, les gaines de protection<br />
Famaplast peuvent désormais rester<br />
détectables à vie. Elles préservent les<br />
câbles en respectant la terre et une fois<br />
en place, on peut remplacer ou introduire<br />
de nouveaux câbles sans rouvrir<br />
une tranchée.<br />
Famaplast<br />
47a, rue de Sanem<br />
L-4485 Soleuvre<br />
Tél.: 59 30 46 - 1<br />
fama@pt.lu<br />
www.famaplast.lu<br />
AVANTAGES DU DISPOSITIF : PROCÉDÉ DE DÉTECTION AVEC PLYVAFLEX :<br />
Localisable en classe A. Complément idéal à la cartographie, aux SIG,<br />
aux relevés topographiques et aux plans de récolements.<br />
Offre une bonne précision dans le positionnement des réseaux en plan<br />
et en profondeur.<br />
Réseaux détectés et localisés à toutes profondeurs.<br />
Réduction des coûts de recherche des réseaux et d’ouverture de tranchées<br />
en exploitation.<br />
Permet d’éviter les arrêts de chantiers et dispense d’investigations<br />
complémentaires coûteuses.<br />
Durée de vie équivalente à celle des réseaux.<br />
Garantit une sécurité pour les réseaux et les exploitants des réseaux.<br />
Fonctionne avec tous les appareils de détection de signaux<br />
électromagnétiques du commerce.<br />
Facilité de mise en oeuvre grâce à sa fixation sur les couronnes.<br />
Un faible surcoût par rapport au coût du mètre linéaire de réseau<br />
posé.<br />
Offre la possibilité d’un géoréférencement avec une<br />
interface GPS.<br />
Ce dispositif s’appuie sur le principe de détection électromagnétique (à l’aide<br />
d’un détecteur classique du commerce) permettant de localiser, de détecter<br />
et d’identifier avec la précision de la classe A, le réseau enterré en plan et<br />
profondeur (quel que soit la profondeur) conformément à la norme NF S70-003.<br />
Il suffit de connecter le fil rouge du générateur à la borne d’injection PLYVAL du<br />
réseau à localiser par le biais de la prise jack et relier le fil noir à la terre. La terre<br />
doit être éloignée d’au moins 4 m.<br />
Régler le détecteur sur la même fréquence que le générateur<br />
Suivre le signal avec le détecteur et localiser le tracé du réseau enterré<br />
Relever la profondeur autant de fois que nécessaire<br />
Poursuivre cette démarche, tronçon par tronçon<br />
Etablir les plans de récolement<br />
Géo-référencer le réseau<br />
Emeeur / Générateur<br />
Mode de détecon<br />
PLYVAL concept<br />
Borne d’injecon<br />
couvercle ouvert<br />
Récepteur / Détecteur<br />
Borne d’injecon<br />
couvercle fermé :<br />
assure le retour terre<br />
Terre<br />
Fil traceur PLYVAL<br />
Profondeur<br />
Fil traceur PLYVAL<br />
Connecteur en Té<br />
Connecteur Droit Connecteur Té<br />
Canalisaon<br />
Tube PLYVAFLEX
DIGITAL<br />
ET INNOVATION<br />
© MinDigital<br />
Le 14 mars 2022, le GovTech Lab lançait l’appel à solutions « Virtual Meeting Room »<br />
qui a pour objectif d’innover dans le secteur de la visioconférence afin de permettre<br />
aux citoyens d’effectuer certains échanges administratifs de manière virtuelle.<br />
3.<br />
Désormais, la seconde phase a été enclenchée : cinq dossiers ont retenu<br />
l’attention du jury, parmi lesquels ceux d’InTech ou de Councilbox Technology.<br />
Ces derniers ont jusqu’au 7 juillet pour élaborer un prototype fonctionnel qui sera<br />
présenté au Demo Day.
42<br />
LUXEMBOURG<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
© Nader Ghavami / Photopro <strong>Luxembourg</strong><br />
UN PAS DE PLUS<br />
DANS LA DIGITALISATION<br />
DES COMMUNES<br />
SIGI<br />
Philippe Mathieu<br />
SIGINOVA, le logiciel de conception d’applications métiers des communes développé par<br />
le Syndicat Intercommunal de Gestion Informatique (SIGI), permet aux communes de répondre aux défis liés<br />
à la simplification administrative et à la transformation digitale. Évolutif, ce logiciel implique les fonctionnaires<br />
et employés dans la définition de leurs processus métiers et dans la création des produits et d’outils y relatifs.<br />
Philippe Mathieu, directeur des opérations, présente le cheminement de création d’un produit et revient<br />
notamment sur l'outil « Séances », destiné à faciliter l’organisation de réunions des conseils communaux<br />
et collèges échevinaux.
DIGITAL ET INNOVATION<br />
43<br />
Comment se déroule le processus de création<br />
d’un produit ?<br />
Le SIGI est organisé en centres de compétences<br />
métiers. Ceux-ci sont relatifs<br />
à la gouvernance, aux ventes et aux recettes,<br />
à l’office du citoyen, aux relations<br />
avec les citoyens, au développement<br />
durable, aux achats et aux dépenses, à<br />
la comptabilité, l’aménagement du territoire<br />
et aux offices sociaux, au chèque<br />
service accueil et enfin à l’organisation<br />
communale. L’objectif est de satisfaire les<br />
communes en analysant leurs différentes<br />
préoccupations liées à ces métiers. Nous<br />
nous basons sur le besoin de la commune<br />
pour lui offrir une plus-value et<br />
un résultat rapidement via des méthodes<br />
mises en place et suivies par nos collaborateurs.<br />
Les besoins évoluent continuellement<br />
mais nous parvenons à nous<br />
adapter car SIGINOVA et nos méthodes<br />
le permettent.<br />
Mon rôle est de chapeauter et de responsabiliser<br />
les centres de compétences sur<br />
les méthodes à utiliser, les formations<br />
à suivre par nos collaborateurs tout en<br />
m’assurant que les feuilles de route soient<br />
créées pour satisfaire l’ensemble des métiers<br />
impliqués dans la solution. Nous<br />
collaborons avec les ministères qui encouragent<br />
et supportent les communes<br />
à la simplification administrative et dans<br />
leurs réflexions pour rendre les processus<br />
métiers plus efficients et fluides.<br />
« Séances » est une solution qui est déjà en<br />
phase de test dans certaines communes…<br />
Effectivement, le produit « Séances » est<br />
en phase pilote depuis le début de l’année<br />
dans trois communes: Bettembourg,<br />
Grosbous et Weiler-la-Tour. Huit autres<br />
administrations communales et trois<br />
syndicats ont également signalé leur intérêt<br />
pour l’adopter.<br />
Il s’agit d’une solution pour les réunions<br />
des collèges échevinaux, des conseils<br />
communaux ou de certains comités<br />
par exemple. « Séances » vise à aider les<br />
communes, ou les syndicats, à organiser<br />
ces réunions essentielles au bon fonctionnement<br />
de l’administration : envoi<br />
de l’ordre du jour et des convocations,<br />
conduite de la réunion, points à discuter,<br />
votes à réaliser, documents à consulter,<br />
etc. Avec « Séances », le suivi avec le ministère<br />
de l’Intérieur sera également assuré<br />
puisque le processus de travail inhérent<br />
à celui-ci permet aux administrations<br />
communales d’envoyer directement les<br />
délibérations. Nous pouvons ainsi gérer<br />
les cheminements de bout en bout : de la<br />
préparation jusqu’au retour du ministère.<br />
Adopter une approche agile<br />
et pragmatique en nous focalisant<br />
sur les remontées d’expérience<br />
provenant du terrain<br />
Les utilisateurs de l’application sont les<br />
élus, les secrétaires communaux ou encore<br />
les responsables des services. Celleci<br />
est orientée vers le processus, donc<br />
elle prend en compte le cycle de vie de<br />
la gestion d’une séance communale en<br />
intégrant tous les acteurs et tous les documents<br />
nécessaires pour les consulter<br />
avant et pendant la réunion.<br />
Quels sont les retours des communes<br />
concernant ce produit et quels sont,<br />
plus globalement, les avantages de<br />
« Séances » ?<br />
Les premiers retours se concentrent sur<br />
sa simplicité car l’acteur se retrouve uniquement<br />
dans son rôle avec les actions<br />
et les tâches qu’il doit réaliser. L’interface<br />
est très intuitive. « Séances » mise<br />
également sur la collaboration, car les<br />
informations sont progressivement complétées<br />
par chacune des parties. Sa pertinence<br />
d’utilisation et sa flexibilité sont<br />
également louées car la solution permet<br />
d’amener la bonne notification et la<br />
bonne communication au bon moment.<br />
C’est un produit central dans le sens où<br />
il mêle d’autres processus intimement<br />
liés à l’organisation communale comme<br />
le service « RH » qui facilite les décisions<br />
d’embauche d’un fonctionnaire tout en<br />
tenant compte du RGPD (Règlement<br />
général sur la protection des données).<br />
« RH » est actuellement déployé en tant<br />
que projet pilote.<br />
Nous tenons à adopter une approche<br />
agile et pragmatique en nous focalisant<br />
sur les remontées d’expérience provenant<br />
du terrain. Les meilleurs décideurs<br />
sont les acteurs qui utilisent le produit, ce<br />
qui permet de cocréer une solution avec<br />
la commune ou un syndicat.<br />
D’autres projets sont-ils en préparation ?<br />
Oui, nous travaillons autour de la gestion<br />
du savoir dans une commune afin qu’elle<br />
puisse mieux gérer son patrimoine d’information<br />
en suivant certaines recommandations<br />
dans le cadre de l’archivage.<br />
Les finances sont un autre enjeu. Nous<br />
créons une solution qui facilitera la gestion<br />
du budget. Il sera prêt à entamer<br />
la phase de test cet été. Nous œuvrons<br />
aussi au niveau de la soumission des<br />
achats en lien avec la gestion des projets<br />
extraordinaires.<br />
Comment les communes accueillent-elles<br />
SIGINOVA et plus généralement la transformation<br />
digitale ?<br />
Les communes ont exprimé un réel intérêt<br />
dans SIGINOVA. Ce logiciel facilite<br />
leur transformation digitale et leur<br />
permet d’offrir plus de services à leurs<br />
citoyens. Le SIGI est présent au quotidien<br />
pour supporter cette transition<br />
d’un point de vue métier tout en plaçant<br />
l’utilisateur au cœur de la solution. Avec<br />
SIGINOVA, nous disposons d’une plateforme<br />
unique et évolutive qui crée de la<br />
valeur ajoutée dans chaque processus.<br />
Syndicat Intercommunal de Gestion<br />
Informatique<br />
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INTERNATIONAL<br />
44<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
L'OISEAU BLEU<br />
POURRA-T-IL CHANTER<br />
TOUT CE QUI LUI PLAÎT ?<br />
Fin du mois d’avril, le rachat potentiel<br />
de Twitter par Elon Musk était annoncé<br />
pour la modique somme de 44 milliards<br />
de dollars. Cette révélation, suivie<br />
de nombreuses péripéties, a secoué<br />
la toile et nombreux sont ceux qui ont<br />
pris la parole : les uns se réjouissent<br />
d’avoir un fervent défenseur de la liberté<br />
d’expression à la tête d’un des<br />
plus gros réseaux sociaux, alors que<br />
d’autres s’en inquiètent.<br />
Elon Musk et Twitter<br />
Le fondateur de Tesla est un utilisateur<br />
fidèle du média Twitter. Il y est particulièrement<br />
actif et communique énormément<br />
sur ses aventures entrepreneuriales.<br />
D’ailleurs, le deuxième tweet<br />
le plus «liké» de toute l’histoire, comptabilisant<br />
4,8 millions de mentions<br />
« j’aime », a été posté par Elon Musk.<br />
Il y évoque avec ironie un hypothétique<br />
futur rachat après celui de Twitter<br />
: « Next I’m buying Coca-Cola to put<br />
the cocaïne back in » (« Ensuite je vais<br />
acheter Coca-Cola pour y remettre de<br />
la cocaïne »). Le chef d’entreprises utilise<br />
donc la plateforme comme un élément<br />
central dans sa communication et<br />
y montre une personnalité ironique et<br />
piquante... peut-être même trop pour<br />
certains.<br />
La liberté d’expression : quelles limites ?<br />
Elon Musk est connu pour son amour de<br />
la liberté d’expression : il a justifié l’achat<br />
de Twitter par sa volonté d’en faire une<br />
plateforme dédiée à ce droit fondamental<br />
et où la censure n’aurait pas sa place.<br />
Il est vrai que le réseau social dispose de<br />
mesures de modération qui visent la suppression<br />
des messages et des comptes<br />
ne respectant pas son règlement. Par<br />
exemple, l’ancien président des États-<br />
Unis, Donald Trump, a été banni en janvier<br />
2021 pour incitation à la violence.<br />
Toutefois, ce système est-il comparable<br />
à de la censure ? Pour le milliardaire<br />
américain et ses admirateurs, la réponse<br />
est oui. Mais tout le monde n’est pas du<br />
même avis.<br />
Nombreux sont ceux qui se sont inquiétés<br />
de ce rachat. À la suite de son annonce,<br />
26 ONG ont adressé aux marques<br />
une lettre ouverte leur demandant de<br />
boycotter Twitter si Elon Musk tenait ses<br />
promesses. Parmi ses signataires, nous<br />
retrouvons Media Matters for America,<br />
Accountable Tech ou encore UltraViolet<br />
qui luttent contre la désinformation et<br />
défendent des causes comme la lutte<br />
contre le racisme ou l'homophobie.<br />
Concrètement, ils ont demandé aux<br />
marques de ne plus diffuser leurs publicités<br />
sur la plateforme et exigé que<br />
les personnalités évincées ne soient pas<br />
autorisées à réactiver leur compte. En réponse,<br />
Elon Musk a dévoilé son ambition<br />
d’affranchir Twitter de l’influence des entreprises<br />
en tirant ses revenus de la vente<br />
d’abonnement premium.<br />
Les inquiétudes des organisations et<br />
de leurs alliés sont peut-être fondées<br />
puisque plusieurs plaintes pour sexisme<br />
et racisme au sein de l’entreprise Tesla<br />
ont été déposées contre Elon Musk. Quoi<br />
qu’il en soit, ce dernier devra respecter la<br />
loi et, en Europe, le Digital Services Act a<br />
été adopté par le Conseil et le Parlement<br />
européens. Ce texte a pour but de freiner<br />
et de réprimer les contenus illégaux sur<br />
les réseaux sociaux, notamment en suspendant<br />
les utilisateurs qui tiendraient<br />
des discours haineux. Thierry Breton,<br />
commissaire européen au Marché intérieur,<br />
a rappelé que « quel que soit le nouvel<br />
actionnariat, Twitter devra s'adapter<br />
totalement aux règles européennes ».<br />
Par P. Paquet
DIGITAL ET INNOVATION<br />
45<br />
BRÈVES<br />
« Locked Shields » : le <strong>Luxembourg</strong> se prépare aux<br />
cyberattaques<br />
<strong>Smart</strong> Manufacturing Week 2022<br />
Du 8 au 10 juin s’est déroulée la 5 e édition de la <strong>Smart</strong> Manufacturing<br />
Week à la Chambre de Commerce. Son objectif vise à apporter<br />
une aide aux entreprises luxembourgeoises afin qu’elles avancent<br />
sur le chemin de la durabilité et de la digitalisation. Le programme<br />
s’articulait autour de quatre axes : l’information sur les défis à venir,<br />
l’inspiration par le partage d’expériences d’entreprises locales<br />
et internationales, l’accompagnement – apporté notamment par<br />
Luxinnovation dans le cadre du programme Fit 4 Sustainability,<br />
et le réseautage grâce aux échanges avec des experts et des fournisseurs<br />
de services. L’ouverture a été marquée par l’intervention<br />
de Franz Fayot, ministre de l’Économie. D’autres intervenants de<br />
renom étaient présents, tels que Andy Schmidt, Chief Community<br />
Officer chez Seismic ou le docteur Maiya Shibasaki, responsable<br />
du développement durable chez Siemens Healthineers.<br />
Source : luxinnovation.lu<br />
Une websérie pour sensibiliser sur la place de la femme<br />
dans le numérique<br />
Les 20 et 21 avril a eu lieu l’exercice international de cyberdéfense<br />
« Locked Shields ». Cette année, le <strong>Luxembourg</strong> y a participé<br />
et a donc créé une équipe dite « bleue ». Cette dernière<br />
était constituée d’un groupe de forces armées chargées de réagir<br />
rapidement et d’assister une nation fictive lors de l’attaque<br />
d’une équipe rouge, des agresseurs issus de diverses nations et<br />
organisations cyber. Bien que cet incident soit simulé, il permet<br />
aux différents États participants de mettre à l’épreuve leurs capacités<br />
nationales en matière de cyberdéfense, tant au niveau<br />
technique que sur les plans procédural, légal et politique. Cette<br />
préparation est essentielle car une cyberattaque de grande envergure<br />
n’implique pas seulement un équipement informatique<br />
performant et une équipe de défense compétente. Elle demande<br />
également une communication et une prise de décisions<br />
gouvernementales rapides et optimales ainsi que des aspects<br />
juridiques facilitant ces procédures. Pour réussir l’exercice, le<br />
Grand-Duché s’est allié à la Belgique et aux Pays-Bas. Ensemble,<br />
ils représentaient l’équipe Benelux et se sont classés 14 e sur 24<br />
participants.<br />
Source : SIP<br />
L’ETNA, l’école informatique en alternance de Paris, lance une<br />
websérie sur les femmes dans la tech. Au fil des six épisodes,<br />
les témoignages des acteurs et actrices de ce monde – encore<br />
trop peu inclusif – s’enchaînent et suggèrent des solutions pour<br />
contrer ce problème. Il est vrai que les chiffres montrent le secteur<br />
sous un angle peu flatteur : les femmes n'y représenteraient<br />
que 30% de ses salariés (tous métiers confondus). Une étude<br />
menée en 2019 par AnitaB.org révèle qu’elles n’occupent que<br />
18,5% des postes à responsabilités dans ce milieu. Ces dernières<br />
statistiques peuvent s’expliquer par une crédibilité trop souvent<br />
remise en cause et la nécessité de devoir faire ses preuves. Dans<br />
la vidéo de présentation de la websérie, Marie Terrier, directrice<br />
technique chez Yelda, raconte : « quand on est la seule représentante<br />
d’une minorité, on a la pression de réussir, parce que<br />
si l’on échoue, c’est comme si toute la minorité échouait avec<br />
nous (…). C’est quelque chose que l’on s’impose à nous-même,<br />
qui est un peu lourd à porter au quotidien ». Les épisodes sont à<br />
découvrir sur la chaîne YouTube de l’école « etna.io ».<br />
Source : etna.io
LUXEMBOURG<br />
46<br />
WESTPOLE BENELUX<br />
COMMERCIALISE SA PROPRE<br />
OFFRE « WORKPLACE AS<br />
A SERVICE »<br />
WESTPOLE Benelux, fournisseur de<br />
services et de solutions IT et spécialiste<br />
de la transformation digitale des entreprises,<br />
présente « All-in-One Workplace<br />
», sa propre offre Workplace as a<br />
Service (WaaS). Elle est spécialement<br />
conçue pour soutenir les startups et les<br />
petites entreprises luxembourgeoises.<br />
En leur offrant un lieu de travail sécurisé<br />
et innovant basé sur le cloud,<br />
WESTPOLE veut leur permettre de se<br />
concentrer sur leur cœur de métier.<br />
Une approche différente<br />
Les nouveaux modes de collaboration<br />
et les changements d’habitudes des travailleurs<br />
nécessitent un nouveau modèle<br />
d’environnement de travail digital. Un<br />
modèle qui garantit la connectivité, la<br />
mobilité et la productivité. Aujourd’hui,<br />
les employés veulent collaborer de manière<br />
dynamique et avec un outil efficace,<br />
comme ils le font à des fins personnelles.<br />
« All-in-one Workplace » crée un espace<br />
de travail cloud mobile et flexible, indépendamment<br />
d’un lieu physique. Cela<br />
permet d’initier une expérience intégrée<br />
incluant plusieurs appareils, moyennant<br />
un paiement par utilisation. Le concept<br />
s’articule autour de quatre piliers. Le premier<br />
comprend les appareils et les services<br />
: le hardware, le software et le support<br />
informatique. Le deuxième inclut les<br />
outils intégrés de collaboration et de productivité,<br />
ainsi que les solutions «desk»<br />
virtuelles. L’accès à distance fait partie du<br />
troisième pilier, et se fait via la gestion de<br />
l’identité et de l’authentification multifactorielle.<br />
Enfin, le dernier pilier vise un<br />
environnement sûr et productif grâce à<br />
des solutions de sécurité des terminaux<br />
et de gestion des menaces.<br />
« Ces dernières années, la transformation<br />
du mode de travail et de collaboration<br />
s’est accélérée », souligne Cyrille Gobert,<br />
Country Manager chez WESTPOLE<br />
<strong>Luxembourg</strong>. « Cette offre de WESTPOLE<br />
donne aux clients en plein essor une longueur<br />
d’avance vers une évolution de la<br />
collaboration et de la productivité « cloud<br />
native ». Nous sommes ravis de proposer<br />
ces possibilités à nos clients ».<br />
Pour sa plateforme cloud privé, WEST-<br />
POLE utilise de l’espace dans des centres<br />
de données certifiés LuxConnect Tier IV.<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
À côté de l’offre propre à WESTPOLE, la<br />
solution s’appuie également sur les solutions<br />
de plusieurs partenaires solides,<br />
tels que Canon (pour les solutions d’impression<br />
et documentaires), Cegecom<br />
(pour la téléphonie VoIP), etc.<br />
Des solutions sur mesure<br />
Dans la philosophie de WESTPOLE, une<br />
évaluation globale de l’infrastructure et<br />
de son optimisation doit précéder toute<br />
proposition de solution, afin de permettre<br />
un environnement de travail digital<br />
efficace et productif.<br />
Avec une structure d’entreprise qui englobe<br />
différentes « business units » aux<br />
compétences sectorielles verticales,<br />
WESTPOLE est en mesure d’offrir des<br />
services personnalisés. Ces services sont<br />
incontournables dans chaque secteur<br />
allant de la sécurité à l’accès à distance,<br />
en passant par le cloud, l’évaluation de la<br />
productivité, ainsi que l’automatisation<br />
des activités répétitives, l’infrastructure<br />
et le soutien aux utilisateurs.<br />
Et Cyrille Gobert de conclure : « Pour<br />
WESTPOLE, il s’agit aussi d’un excellent<br />
moyen de rester en contact avec les entreprises<br />
et les secteurs émergents de la<br />
région luxembourgeoise. Cela nous permet<br />
également de guider ces entreprises<br />
dès le début de leur croissance. Nous<br />
connaissons leurs besoins à chaque étape<br />
et sommes en mesure de les anticiper ».<br />
Communiqué par WESTPOLE
DIGITAL ET INNOVATION<br />
Data Management<br />
Solutions<br />
47<br />
Une solution de mailing à grande échelle pour vos<br />
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à privilégier plutôt pour<br />
les petits volumes. C’est<br />
aussi, une optimisation<br />
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48<br />
LUXEMBOURG<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
« BÉNÉFICIER DU MEILLEUR<br />
DES DEUX MONDES » :<br />
L’ENGAGEMENT<br />
DE TELINDUS ET MICROSOFT<br />
Microsoft et Telindus ont renforcé leur<br />
alliance en concevant une solution<br />
cloud Azure innovante. Cette dernière<br />
promet aux utilisateurs de bénéficier<br />
des avantages du cloud public dans<br />
un environnement privé, hébergé au<br />
<strong>Luxembourg</strong>. Cette nouvelle solution de<br />
cloud hybride permet aux entreprises<br />
de se conformer plus facilement aux<br />
différentes réglementations et promet<br />
d'accélérer le passage vers le cloud en<br />
particulier pour les applications très<br />
critiques.<br />
Basée sur les technologies Microsoft<br />
Azure Confidential Computing, Azure<br />
Arc et U-flex de Telindus, cette solution<br />
de cloud hybride permet aux clients de<br />
déployer des services natifs d'Azure dans<br />
un environnement local (U-flex) avec<br />
une localisation et un traitement des<br />
données au <strong>Luxembourg</strong>.<br />
Située au <strong>Luxembourg</strong> et pilotée par<br />
Telindus, U-flex est une plateforme d'externalisation<br />
informatique privée et réglementée.<br />
Aujourd’hui, U-flex compte<br />
de nombreux clients luxembourgeois ou<br />
à l’international ayant choisi de migrer et<br />
d’externaliser leur infrastructure IT dans<br />
sa totalité.<br />
Azure Arc est un ensemble de technologies<br />
qui apporte la sécurité Azure et<br />
les services cloud natifs aux environnements<br />
hybrides et multicloud. Il permet<br />
au client de sécuriser et d’assurer la<br />
gouvernance de son infrastructure et de<br />
ses applications n'importe où, de créer<br />
plus rapidement des applications cloud<br />
natives avec des outils et des services familiers<br />
pour les exécuter sur n’importe<br />
quelle plateforme Kubernetes ; de plus,<br />
il assure la modernisation de son parc de<br />
données avec les services de data et machine-learning<br />
Azure.<br />
En associant Azure et U-flex à Azure<br />
Arc, Telindus et Microsoft rendent possible<br />
la fourniture de services cloud natif<br />
dans un environnement souverain<br />
et réglementé. « La combinaison de<br />
U-flex et d'Azure Arc offre aux clients<br />
le meilleur des deux mondes, dans le<br />
sens où ces derniers peuvent désormais<br />
bénéficier des fonctionnalités natives<br />
d'Azure, tout en conservant leurs<br />
données dans un espace sécurisé et réglementé<br />
», déclare Gérard Hoffmann,<br />
CEO de Telindus <strong>Luxembourg</strong>.<br />
« Nous sommes convaincus que cette<br />
nouvelle proposition de valeur hybride,<br />
basée sur Azure, Azure Arc et Azure Confidential<br />
Computing, apporte une grande<br />
valeur ajoutée au marché, car elle permet<br />
aux clients de bénéficier des fonctionnalités<br />
sécurisées du cloud natif d'Azure<br />
dans un environnement de cloud public<br />
et privé. Avec Azure Confidential Computing,<br />
nous apportons des possibilités<br />
d’encryption de donnés et d’applications<br />
de bout en bout dans le cloud public »,<br />
ajoute Didier Ongena, Managing Director<br />
Microsoft Belgique et <strong>Luxembourg</strong>.<br />
À noter que cette solution est proposée à<br />
toute entreprise en Europe qui souhaite<br />
bénéficier de l'innovation d'Azure, combinée<br />
à la confidentialité, la souveraineté<br />
et la localisation des données.<br />
Communiqué par Telindus
MOBILITÉ<br />
MOBILITÉ<br />
Le Parlement européen a tranché : par 339 voix contre 249, les eurodéputés sonnent le glas<br />
des véhicules à moteur thermique. À compter de 2035, la vente de voitures et camionnettes<br />
4.<br />
neuves à moteur essence et diesel sera interdite au sein de l’Union européenne.<br />
Selon des chiffres de 2019 énoncés dans le texte du rapporteur, les automobiles et véhicules<br />
utilitaires légers sont responsables de 70% des émissions du transport routier<br />
(représentant lui-même plus de 20% des émissions de gaz à effet de serre de l’UE).
LUXEMBOURG<br />
50<br />
MOBILITÉ<br />
MOBILITÉ :<br />
UN PLAN POUR 2035
MOBILITÉ<br />
51<br />
Entre 2017 et 2035, le trafic routier devrait<br />
augmenter de 40% dans le cas de<br />
figure d’une croissance moyenne de 3%.<br />
Les voies principales déjà fortement<br />
saturées ne pourront plus accueillir<br />
l’important flux constaté aux horaires<br />
de pointe. Le plan national de mobilité<br />
mis en place est là pour répondre à cette<br />
urgence.<br />
L’enquête Luxmobil 2017 confirme la<br />
situation tendue des routes du pays<br />
et plus particulièrement des voies qui<br />
conduisent aux pôles d’attraction économique,<br />
la ville de <strong>Luxembourg</strong> en premier<br />
lieu. Celle-ci tend à empirer malgré<br />
les diverses stratégies employées pour<br />
endiguer ce phénomène. La rançon du<br />
succès économique, diront certains. Une<br />
problématique qui exige des solutions<br />
estime le gouvernement qui développe<br />
un plan sur base d’une extrapolation de<br />
la croissance moyenne de 3% à l’aube de<br />
2035.<br />
Les projections établies par cette étude<br />
tablent sur 2,8 millions de déplacements<br />
individuels par jour en 2035 contre 2<br />
millions en 2017. Pour la seule ville de<br />
<strong>Luxembourg</strong>, qui est et restera vraisemblablement<br />
le principal pôle d’attraction<br />
du pays, 592.000 entrées et sorties de<br />
personnes par jour sont estimées (contre<br />
420.000 en 2017).<br />
En cela l’organisation du flux au sein de<br />
la ville de <strong>Luxembourg</strong> représente le premier<br />
défi de cette étude.<br />
Les déplacements intra-agglomérations<br />
ne sont pas en reste puisque la ville de<br />
<strong>Luxembourg</strong> et sa ceinture suburbaine<br />
passeront de 491.000 déplacements à<br />
686.000 soit 195.000 mouvements de<br />
plus par jour. L’accroissement sera aussi<br />
notable à Esch-sur-Alzette (+ 157.000 par<br />
jour) et à la Nordstad (+ 23.000 par jour).<br />
Cette mobilité urbaine devra s’orienter<br />
vers les transports en commun, le vélo et<br />
la marche à pied tout en permettant aux<br />
résidents d’accéder en voiture à leur lieu<br />
de vie.<br />
Les secteurs ruraux couvrant 83% du<br />
territoire national connaîtront en 2035<br />
quelque 657.000 déplacements par jour<br />
sans lien avec les trois pôles d’attraction<br />
que sont <strong>Luxembourg</strong>-Ville et sa couronne,<br />
Esch-sur-Alzette ou la Nordstad.<br />
Les grands axes qui les traversent (autoroutes<br />
et lignes CFL), souvent surchargés<br />
aux heures de pointe, devront être allégés.<br />
Pour y parvenir, le plan de mobilité<br />
prévoit de développer des arrêts attractifs<br />
pour les différents transports en commun<br />
; arrêts planifiés plus principalement<br />
auprès d’institutions d’importance<br />
nationale, d’entreprises qui emploient<br />
un nombre important de travailleurs<br />
frontaliers ou encore à proximité de lieux<br />
de résidence pour employés des agglomérations<br />
majeures.<br />
Des axes de travail définis<br />
De manière générale, les usagers des<br />
transports en commun sont peu attachés<br />
à un mode de transport particulier. Ils<br />
souhaitent avant tout bénéficier d’une<br />
offre diversifiée et, surtout, de qualité.<br />
Les infrastructures sont en ce sens un<br />
élément important qui orientera l’usager<br />
vers un moyen de transport plutôt qu’un<br />
autre.<br />
Dans les faits, 58% des résidents de<br />
moins de 60 ans ont fait usage du vélo<br />
en 2020 et l’étude révèle que les freins au<br />
déplacement en vélo sont justement liés<br />
aux problématiques d’infrastructures.<br />
L’augmentation de l’usage de ce mode<br />
de transport sera donc tributaire d’infrastructures<br />
cyclables de qualité.<br />
Les usagers souhaitent<br />
avant tout bénéficier<br />
d’une offre diversifiée et, surtout,<br />
de qualité<br />
L’étude met également en exergue les opportunités<br />
à même de permettre d’augmenter<br />
la capacité des transports en<br />
commun au travers notamment d’une<br />
meilleure exploitation des lignes CFL et<br />
du réseau de bus, d’une optimisation de<br />
la fiabilité des connexions, de la création<br />
d’accès cyclables, ceci plus nettement<br />
en milieu rural. Pour ce qui concerne les<br />
connexions intra et inter urbaines, les<br />
axes de travail s’orienteront vers la priorisation<br />
des bus sur les principaux axes<br />
routiers ou encore le développement des<br />
lignes du réseau de tramway dont l’extension<br />
« tram rapide » vers Esch-sur-Alzette<br />
et Belvaux.<br />
Le covoiturage est une autre solution qui<br />
peut être favorisée par la mise en place de<br />
voies dédiées sur certains tronçons d’autoroutes.<br />
L’objectif des parts modales pour 2035<br />
se veut donc exigeant : l’usage de la voiture<br />
passerait à 31% (contre 51% en 2017)<br />
laissant une plus grande part aux autres<br />
moyens de transport, soit 22% pour le<br />
covoiturage, 22% pour les transports en<br />
commun, 14% pour la marche à pied et<br />
11% pour le vélo.<br />
L’intention est également de réduire la<br />
voiture en agglomération et dans les trajets<br />
de courte distance. Le plan de mobilité<br />
2035 envisage ainsi que le nombre de<br />
passagers dans les transports en commun<br />
devra augmenter d’au moins 89% notamment<br />
grâce aux projets présentés cidessous.<br />
Vers l’intermodalité des réseaux<br />
Garantir un accès aisé, structuré et dense<br />
entre les différents modes de transport est<br />
indispensable dans l’optique d’atteindre<br />
les objectifs déclarés. Pour satisfaire ces<br />
exigences, des chaînes de mobilité seront<br />
mises en place afin de capter les flux<br />
importants par l’intermédiaire des pôles<br />
d’échanges et de connexions directes.<br />
D’autre part, le développement des P+R,<br />
en dehors des frontières, aux sorties d’autoroute<br />
et à la périphérie des agglomérations<br />
auront vocation à diriger le flux des<br />
voitures vers les transports publics. En<br />
outre, les principaux arrêts de transports<br />
en commun devront être accessibles à<br />
vélo et ce en toute sécurité.<br />
Pour y parvenir, le transport ferroviaire<br />
connaitra une mutation qui visera à optimiser<br />
le temps de parcours et les offres<br />
entre les trois principales agglomérations.<br />
Des arrêts ferroviaires seront rajoutés, déplacés<br />
et/ou modernisés. Les projets majeurs<br />
identifiés comprennent aussi bien<br />
la création d’un triangle ferroviaire entre<br />
la ligne reliant Pétange et <strong>Luxembourg</strong><br />
et celle allant de Pétange à Esch-sur-Alzette<br />
que la transformation de la gare de
LUXEMBOURG<br />
52<br />
MOBILITÉ<br />
Hollerich en un 4 e pôle d’échanges CFL<br />
de la ville ou encore la modernisation<br />
complète de la ligne Nord, la création<br />
d’un pôle d’échanges CFL à Erpeldange-sur-Sûre<br />
avec P+R, le déplacement<br />
de l’antenne ferroviaire de la Nordstad et<br />
les regroupements des arrêts CFL de Belvaux<br />
en un pôle d’échanges avec le tram<br />
complété d’un corridor à haut niveau de<br />
service pour bus.<br />
Le tramway continuera également à<br />
prendre de l’ampleur par l’ajout de la<br />
ligne 1 qui reliera la Cloche d’Or à l’aéroport,<br />
les extensions du pôle d’échanges<br />
de Hollerich jusqu’au pôle d’échanges<br />
Ouest, de la route d’Arlon jusqu’au pôle<br />
d’échanges Bouillon, de la route d’Esch<br />
jusqu’au pôle d’échanges Belvaux mairie<br />
et la création d’une deuxième ligne desservant<br />
les quartiers Laangfur et Kuebebierg<br />
au Kirchberg.<br />
créés entre Diekirch et Ettelbrück, entre<br />
Audun-le-Tiche et le quartier des friches<br />
d’Esch-Schifflange ainsi qu’entre le pôle<br />
d’échanges A4 et Belvaux et entre le pôle<br />
d’échanges Raemerich et Schifflange.<br />
Enfin, à Luxembour-Ville, un corridor à<br />
haut niveau de service sera mis en place<br />
et connectera les pôles d’échanges de la<br />
Cloche d’Or, Howald, la Gare centrale et<br />
Héienhaff.<br />
Les projections établies tablent<br />
sur 2,8 millions de déplacements<br />
individuels par jour en 2035<br />
contre 2 millions en 2017<br />
Enfin le réseau piétonnier sera pensé<br />
pour faire de la marche l’option la plus<br />
attractive pour les déplacements de<br />
courte distance. Pour ce faire, des itinéraires<br />
piétons agréables et sécurisés seront<br />
intégrés dans tout projet de réaménagement<br />
ou de création de quartier. Il<br />
en ira de même pour le réseau cyclable<br />
qui se devra d’être continu vers les destinations<br />
majeures, sans avoir à passer en<br />
trafic mixte avec piétons et véhicules.<br />
Gageons que ces projets faciliteront les<br />
déplacements de tous ; du résident au<br />
visiteur en passant, évidemment, par le<br />
travailleur.<br />
Par J.-M. Streit<br />
Concernant le réseau de bus, l’accent<br />
sera mis sur le développement de pôles<br />
d’échanges et de priorisations pour bus à<br />
l’entrée et dans les traversées des agglomérations.<br />
Des corridors à haut niveau<br />
de service pour bus seront également
MOBILITÉ<br />
53<br />
Partenaire des communes
54<br />
LUXEMBOURG<br />
MOBILITÉ<br />
© Pulsa Photos / lux-Airport<br />
LUX-AIRPORT<br />
VOIT LA VIE EN VERT<br />
lux-Airport<br />
Dans un monde où l’aviation représente<br />
l’un des plus gros émetteurs<br />
de CO 2<br />
, chaque petite diminution<br />
constitue une grande victoire. De ce<br />
fait, l’aéroport de <strong>Luxembourg</strong> s’est<br />
engagé sur le chemin du zéro carbone,<br />
devenu inévitable. En 2020, il avait<br />
atteint le niveau 2 « Réduction » du<br />
Airport Carbon Accreditation, le seul<br />
programme mondial de certification<br />
de gestion du carbone pour les aéroports.<br />
Deux ans plus tard, il progresse<br />
encore et obtient le niveau 3+ « Neutralité<br />
Carbone ». Cette avancée est le<br />
résultat d’un combat environnemental<br />
mené sur tous les fronts.<br />
Un carburant vert<br />
En mars dernier, lux-Airport annonçait<br />
l’acquisition d’une partie de la société<br />
Norsk e-Fuel qui produit des fuels synthétiques.<br />
Ce type de carburants est créé<br />
grâce à la technologie « Power-to-Liquid »<br />
(PtL) et à un processus en trois étapes.<br />
Tout d’abord, de l’hydrogène est extrait<br />
de l’eau à l’aide d’un électrolyseur alimenté<br />
par de l’énergie renouvelable (éolienne,<br />
photovoltaïque, etc.). En parallèle,<br />
du CO 2<br />
capturé sur des sites industriels<br />
ou présent dans l’air environnant est<br />
converti en matière première carbonée.<br />
Celle-ci est finalement synthétisée avec<br />
l’hydrogène et, ensemble, ils génèrent un<br />
hydrocarbure qui sera traité pour servir<br />
d’équivalent synthétique au kérosène.<br />
Cette innovation, dont l’aéroport luxembourgeois<br />
profitera d’ici quelques années<br />
(la production débutant en 2024), permet<br />
de respecter les directives « Fit for 55 » de<br />
la Commission européenne visant une<br />
diminution de 55% des émissions de CO 2<br />
d’ici 2030. À plus long terme, la Commission<br />
souhaite remplacer les carburants<br />
fossiles par les e-fuels, avec pour objectif<br />
une présence de 63% de ces derniers<br />
dans l’aviation en 2050.<br />
Toutefois, ce n’est pas grâce à cette nouvelle<br />
acquisition que l’aéroport du Findel<br />
a obtenu le niveau 3+ du Airport Carbon<br />
Accreditation. Cette actualisation est le<br />
résultat de l’intensification d’un mouvement<br />
initié depuis plusieurs années.<br />
Le courant passe durablement<br />
lux-Airport a opté pour une électricité renouvelable<br />
et neutre en carbone pour alimenter<br />
tous ses consommateurs, que ce<br />
soit les véhicules, les bâtiments ou l’alimentation<br />
au sol des avions. De plus, lors<br />
de la rénovation de la piste, les éclairages<br />
existants ont tous été remplacés par des<br />
LED. C’est également ce type d’équipement<br />
qui a été installé dans le parking<br />
souterrain, où s’ajoute un programme<br />
d’allumage automatique en fonction de<br />
la fréquentation.
MOBILITÉ<br />
55<br />
Une biodiversité préservée<br />
Pour qu’un établissement soit durable,<br />
il doit veiller à sa consommation d’énergie,<br />
mais également à son impact sur<br />
l’environnement qui l’entoure. Dans ce<br />
sens, l’aéroport de <strong>Luxembourg</strong>, en collaboration<br />
avec l’Administration de la<br />
Navigation Aérienne (ANA), a accueilli<br />
100.000 nouvelles recrues... des abeilles<br />
mellifères !<br />
lux-Airport a opté pour<br />
une électricité renouvelable<br />
et neutre en carbone<br />
pour alimenter tous<br />
ses consommateurs<br />
Leur venue présente de nombreux avantages<br />
: non seulement elles permettent<br />
de repeupler les environs où, depuis plusieurs<br />
années, la possibilité de leur extinction<br />
se fait de plus en plus probable, mais<br />
elles font également vivre l’agriculture<br />
car 84% des espèces végétales cultivées<br />
en Europe dépendent directement d’insectes<br />
pollinisateurs tels que les abeilles<br />
mellifères.<br />
La cerise sur le gâteau : le miel qu’elles<br />
produisent est le reflet de leur environnement.<br />
L’analyser offre donc la possibilité<br />
de poser un diagnostic sur la qualité de<br />
l’air dans leur lieu de vie et, partant, dans<br />
le nôtre.<br />
Repenser la gestion des déchets<br />
L’aéroport de <strong>Luxembourg</strong> est le premier<br />
à considérer le problème des mégots de<br />
cigarette envahissant les espaces publics<br />
et représentant un véritable désastre écologique.<br />
Pour trouver des solutions, il collabore<br />
avec le Shime et MéGO!. Le premier<br />
est une société qui se charge d’installer des<br />
cendriers, de collecter leur contenu et de<br />
le transporter vers un centre de recyclage,<br />
ce dernier pouvant être le MéGO! puisqu’il<br />
s’agit d’un établissement de ce type.<br />
Celui-ci a la particularité d’avoir créé un<br />
processus d’assainissement et de réutilisation<br />
des matières premières des restes de<br />
cigarettes.<br />
En revanche, ce partenariat permet<br />
uniquement de limiter la pollution de<br />
l’espace commun et de traiter les mégots.<br />
La quantité de déchets, quels qu’ils<br />
soient, demeure identique. En réaction,<br />
lux-Airport a remplacé ses gobelets en<br />
plastique par des gourdes réutilisables.<br />
Si l’utilisation de ceux en carton aurait<br />
elle aussi permis de réduire la présence<br />
du plastique, l’impact écologique n’aurait<br />
pas été suffisant voire intéressant, la<br />
production de verres en carton consommant<br />
et salissant une grande quantité<br />
d’eau.<br />
Grâce à ces actions, l’unique aéroport<br />
international du Grand-Duché laisse<br />
entrevoir une lueur d’espoir pour la<br />
diminution de l’impact écologique du<br />
transport aérien. Cependant, le chemin<br />
reste long. Encore aujourd’hui, l’aviation<br />
civile émet 3% des émissions de CO 2<br />
mondiales, ce qui représente près de 660<br />
millions de tonnes par an et 20.000 kilos<br />
par seconde 1 !<br />
Par P. Paquet<br />
1<br />
www.planetoscope.com/transport/Avion
INTERNATIONAL<br />
56<br />
VOITURES ÉLECTRIQUES :<br />
LES NOUVEAUTÉS DU MOMENT<br />
MOBILITÉ<br />
Après un début d'année 2022 plutôt timide avec la crise sanitaire, les lancements de modèles 100% électriques se sont multipliés ces<br />
dernières semaines. Pour vous aider à faire votre choix parmi les nouveaux modèles proposés par les principaux constructeurs européens,<br />
comme BMW, Citroën, Mercedes ou encore Renault, voici les voitures les plus en vue du moment en fonction de vos besoins.<br />
Les citadines électriques<br />
Par R. Thomas<br />
Dacia Spring Confort Electric 45<br />
Puissance : 33 kW<br />
Autonomie cycle mixte : 230 km<br />
Prix : à partir de 19.232 euros TTC<br />
Renault Twingo E-Tech electronic<br />
Puissance : 60 kW<br />
Autonomie cycle mixte : 190 km<br />
Prix : à partir de 22.481 euros TTC<br />
Fiat New 500<br />
Puissance : 87 kW<br />
Autonomie cycle mixte : 321 km<br />
Prix : à partir de 31.319 euros TTC<br />
Mini Cooper SE<br />
Puissance : 135 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 232 km<br />
Prix : à partir de 32.400 euros TTC<br />
Les prix sont donnés à titre indicatif.
MOBILITÉ<br />
57<br />
Zoe E-Tech electric<br />
Puissance : 80 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 300 km<br />
Prix : à partir de 36.465 euros TTC<br />
Les berlines compactes électriques<br />
Citroën ëC4<br />
Puissance : 100 kW<br />
Autonomie cycle mixte : 350 km<br />
Prix : à partir de 33.118 euros TTC<br />
Renault Megane E-Tech electric<br />
Puissance : 96 kW<br />
Autonomie cycle mixte : 300 km<br />
Prix : à partir de 36.115 euros TTC<br />
DS 3 E-Tense<br />
Puissance : 100 kW<br />
Autonomie cycle mixte : 448 km<br />
Prix : à partir de 37.131 euros TTC<br />
Volkswagen ID.3 Pro Performance<br />
Puissance : 110 kW<br />
Autonomie cycle mixte : 424 km<br />
Prix : à partir de 38.910 euros TTC<br />
Les prix sont donnés à titre indicatif.
58<br />
MOBILITÉ<br />
BMW i4 eDrive40<br />
Puissance : 250 kW<br />
Autonomie cycle mixte : 590 km<br />
Prix : à partir de 58.790 euros TTC<br />
Les berlines électriques de luxe<br />
Audi e Tron S<br />
Puissance : 230 kW<br />
Autonomie cycle mixte : 346 km<br />
Prix : à partir de 74.500 euros TTC<br />
Porsche Taycan Berline propulsion<br />
Puissance : 300 kW<br />
Autonomie cycle mixte (batterie<br />
performance plus) : entre 431 et 505 km<br />
Prix : à partir de 85.159 euros TTC<br />
Mercedes EQS 350 Business Line<br />
Puissance : 215 kW<br />
Autonomie cycle mixte : 624 km<br />
Prix : à partir de 86.931 euros TTC<br />
BMW i7 xDrive60<br />
Puissance : 544 kW<br />
Autonomie cycle mixte : 625 km<br />
Prix : à partir de 138.582 euros TTC<br />
Les prix sont donnés à titre indicatif.
MOBILITÉ<br />
59
LUXEMBOURG<br />
60<br />
AVEC L’ID.5, VOLKSWAGEN<br />
PASSE LA VITESSE<br />
DE LA MOBILITÉ LOGICIELLE<br />
MOBILITÉ<br />
Volkswagen <strong>Luxembourg</strong><br />
En 2021, Volkswagen adoptait sa nouvelle<br />
stratégie ACCELERATE impliquant<br />
le développement de la mobilité logicielle,<br />
de l’électrification, des modèles<br />
économiques (notamment grâce à la<br />
vente en ligne) ainsi que de la conduite<br />
autonome. Dans cet élan, la famille<br />
ID accueille sa sixième génération : la<br />
gamme ID.5. Elle propose, en plus des<br />
avantages de ses sœurs, un nouveau logiciel<br />
3.1 avec des fonctions innovantes,<br />
des modèles électriques améliorés et un<br />
impact carbone limité.<br />
Une expérience de conduite optimisée<br />
La Volkswagen ID.5, premier SUV coupé<br />
électrique de la marque, dispose du logiciel<br />
3.1 qui ouvre la porte à de nouvelles<br />
fonctionnalités, comme «Plug & Charge».<br />
Cette dernière permet au véhicule de<br />
s’authentifier automatiquement et en<br />
quelques secondes : dès qu’il est branché<br />
à une borne de recharge compatible, il<br />
initie une communication cryptée et sécurisée<br />
entre la voiture et la borne. Ainsi,<br />
le conducteur ne doit plus disposer d’une<br />
carte de recharge ou d’un moyen de paiement<br />
physique.<br />
De plus, tous les modèles de la gamme<br />
ID.5 sont équipés d’une grande batterie<br />
d’une capacité énergétique nette de<br />
77 kWh. Grâce au nouveau logiciel, le<br />
temps nécessaire à son réapprovisionnement<br />
est écourté : la puissance maximale<br />
est passée de 125 kW pour les anciens<br />
modèles à 135 kW pour la dernière génération.<br />
Cette augmentation autorise<br />
le stockage d’une plus grande quantité<br />
d’énergie dans un même temps. La nouvelle<br />
batterie permet en outre de parcourir<br />
une distance plus importante : l’ID.5<br />
Pro et l’ID.5 Pro Performance ont une<br />
autonomie pouvant atteindre 513 km, et<br />
l’ID.5 GTX frôle les 490 km.<br />
Place à la technologie<br />
La gamme ID.5 est dotée de diverses aides<br />
à la conduite avancées et interconnectées.<br />
Le « Travel Assist avec échange de<br />
données » en est un bon exemple : ce<br />
système, disponible en option, offre<br />
un guidage transversal et longitudinal<br />
semi-automatisé quelle que soit la vitesse<br />
du véhicule. En d’autres termes, il<br />
est capable, grâce à la détection d’une<br />
délimitation de la chaussée, de maintenir<br />
la voiture sur sa voie, de respecter<br />
les distances de sécurité et même de<br />
modifier son style de conduite. Le « Travel<br />
Assist » initie également la famille ID.<br />
au changement de voie assisté sur autoroute.<br />
Et les nouveautés ne s’arrêtent pas<br />
là puisque le système possède aussi une<br />
fonction de mémoire pour le stationnement<br />
autonome : il suffit d’enregistrer<br />
des manœuvres spécifiques et le véhicule<br />
sera alors capable de les reproduire sans<br />
intervention du conducteur.<br />
À l’intérieur de l’habitacle, deux écrans<br />
sont disponibles : un petit derrière le<br />
volant et un grand situé au centre. Sur<br />
ce dernier s’affiche le menu de recharge<br />
qui, grâce au nouveau logiciel, atteint<br />
de nouvelles performances. Pour les<br />
longs trajets, le calcul d’itinéraire du<br />
système de navigation établit un parcours<br />
multi-étapes intelligent : il prend<br />
en compte les informations concernant<br />
la circulation, l’autonomie de la batterie<br />
et l’état de charge désiré à l’arrivée. Ainsi,<br />
il propose des arrêts à des bornes de<br />
recharge tout en garantissant le trajet le<br />
plus rapide possible. En outre, le guidage<br />
s’effectue par le biais de l’affichage tête<br />
haute à réalité augmentée. Cette option
MOBILITÉ<br />
61<br />
high-tech marie le virtuel au réel. Parmi<br />
ses capacités, les directions peuvent être<br />
annoncées directement sur le pare-brise<br />
et, de cette manière, le conducteur les perçoit<br />
dans son champ de vision comme si<br />
elles se situaient à une dizaine de mètres<br />
du véhicule.<br />
La gamme ID.5 est dotée<br />
de diverses aides à la conduite<br />
avancées et interconnectées<br />
Le système de la nouvelle ID. a lui aussi été<br />
perfectionné par l’ajout d’une commande<br />
vocale haut de gamme. En prononçant<br />
la formule « Bonjour ID. », la voiture se<br />
transforme en un véritable interlocuteur<br />
intelligent. Elle sera alors capable, par<br />
exemple, de détecter si c’est le conducteur<br />
ou le passager qui demande d’enclencher<br />
la climatisation et, en fonction de cette information,<br />
elle adaptera sa soufflerie.<br />
Une vision durable<br />
La modernité, si elle exige l’utilisation<br />
des nouvelles technologies, impose également<br />
la prise en compte de l’aspect<br />
durable. De ce fait, les ID.5 sortent toutes<br />
de l’usine de Zwickau, en Allemagne, qui<br />
ne produit que des véhicules électriques<br />
et qui a converti son alimentation électrique<br />
externe en une énergie 100% verte.<br />
La durabilité s’intègre pleinement à la<br />
stratégie ACCELERATE de Volkswagen,<br />
notamment avec le programme « Way to<br />
Zero ». Dans ce cadre, le constructeur allemand<br />
souhaite que la vente de ses véhicules<br />
électriques atteigne 70% des ventes<br />
totales en Europe et 50% en Amérique du<br />
Nord et en Chine au plus tard pour 2030.<br />
Volkswagen <strong>Luxembourg</strong><br />
www.volkswagen.lu
62<br />
MOBILITÉ<br />
BRÈVES<br />
Goodyear imagine un pneumatique sans air !<br />
Autopartage, carburants alternatifs et autres véhicules autonomes<br />
sont en passe de bouleverser la mobilité. Pour accompagner<br />
cette réinvention du transport, Goodyear a mis au point un<br />
pneumatique non-pneumatique (donc sans air) offrant de nombreux<br />
avantages. « Alors que nous entrons dans un monde où les<br />
véhicules autonomes vont devenir de plus en plus courants et<br />
où de nombreuses villes proposent du transport-comme-service<br />
(TaaS), il est extrêmement important d'avoir un pneumatique<br />
sans entretien. Il n'est pas nécessaire de vérifier la pression des<br />
pneumatiques sans air, ce qui supprime le besoin d’un contrôle<br />
régulier. De plus, la structure du pneu non-pneumatique de<br />
Goodyear permet à un véhicule de continuer à rouler, même en<br />
cas de problème », indique le fabricant. Au-delà, cette innovation<br />
s’inscrit dans une perspective de développement durable. Alors<br />
que de nombreux pneus conventionnels sont remplacés trop tôt<br />
en raison de crevaisons ou de problèmes liés au sous-gonflage,<br />
les pneus sans air seront eux épargnés par ces désagréments, ce<br />
qui réduira les déchets associés aux pneumatiques.<br />
Source : Goodyear<br />
© Goodyear<br />
Au boulot à vélo<br />
Depuis le 15 mai et jusqu’au 31 juillet se déroule la 14 e édition<br />
de « Mam Vëlo op d'Schaff oder an d'Schoul ». Initiée par le ministère<br />
de la Mobilité et des Travaux publics, cette action de<br />
sensibilisation vise à « modérer l’usage individuel de la voiture<br />
en faveur du réflexe vélo et multimodal». Pour y participer, il<br />
suffit de former une équipe de deux à quatre personnes, de<br />
s’inscrire sur le site internet dédié à l’action (www.mvos.lu)<br />
et de se rendre sur son lieu de travail ou à l’école à vélo pendant<br />
au moins quinze jours sur la période couverte par le défi.<br />
Bien que le ministère souhaite avant tout mettre l’accent sur<br />
la participation plutôt que sur la performance, les participants<br />
peuvent remporter l’un des différents prix mis en jeu. «Que ce<br />
soit l'envie d'un nouveau challenge, le désir de booster sa santé,<br />
de réduire son stress, d'être plus indépendant, ou encore<br />
de diminuer les émissions de gaz à effet de serre, il y a maintes<br />
raisons pour se rendre au boulot à vélo entre le 15 mai et le 31<br />
juillet 2022 », assure le ministère.<br />
Source : Ministère de la Mobilité et des Travaux publics<br />
Signature de la charte « Stroum Beweegt – Elektresch an<br />
d'Zukunft »<br />
Ce 18 mai 2022, le ministre de la Mobilité et des Travaux publics,<br />
François Bausch, le ministre de l'Énergie, Claude Turmes, et la<br />
ministre de l'Environnement, du Climat et du Développement<br />
durable, Joëlle Welfring, ont signé la charte « Stroum Beweegt –<br />
Elektresch an d'Zukunft » avec une cinquantaine d'acteurs privés<br />
et publics. Cette démarche collective, qui vise à faire progresser<br />
le déploiement de l’électromobilité au Grand-Duché, se décline<br />
en deux initiatives. La première repose sur la labellisation<br />
des acteurs par la signature d’une charte, la présentation d’une<br />
mesure ou d’un projet concret, et l’engagement à soutenir le<br />
développement du marché de l’électromobilité. La seconde<br />
consiste en une plateforme d’échange entre acteurs engagés<br />
visant l’organisation de réunions de travail devant faciliter le<br />
passage à la mobilité du futur. À la date de la signature de la<br />
charte, 51 acteurs adhèrent au label, parmi lesquels des compagnies<br />
de bus, des professionnels du marché automobile, des<br />
fournisseurs d’énergie, des acteurs publics et des centres de<br />
recherche.<br />
Source : Ministère de la Mobilité et des Travaux publics
ENVIRONNEMENT,<br />
CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
Fin mai, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié de nouvelles informations<br />
sur la nuisance du tabac sur l’environnement et la santé humaine. Elle a lancé un appel afin<br />
que des mesures soient prises pour responsabiliser l’industrie.<br />
Chaque année, celle-ci est responsable de plus de 8 millions de décès,<br />
de la destruction de 600 millions d’arbres et 200.000 hectares de terres, de la perte<br />
de 22 milliards de tonnes d’eau et de l’émission de 84 millions de tonnes de CO 2<br />
.<br />
5.
64<br />
INTERNATIONAL<br />
PESTICIDES :<br />
UNE HISTOIRE D’AMOUR<br />
ET DE HAINE<br />
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
Les pesticides ont connu une histoire<br />
mouvementée. Tantôt protecteurs,<br />
tantôt destructeurs, ils n’ont pas toujours<br />
fait l’unanimité. Depuis 2011, les<br />
membres de l’UE sont tenus de diminuer<br />
progressivement l’utilisation de<br />
55 d'entre eux, jugés dangereux. Mais,<br />
selon un rapport publié par PAN Europe<br />
(Pesticide Action Network), leur<br />
présence sur les fruits aurait largement<br />
augmenté entre 2011 et 2019.<br />
Les États membres ne respecteraient<br />
donc pas la législation. PAN Europe réclame<br />
des mesures fortes pour lutter<br />
contre cette tendance. Toutefois, certains<br />
remettent en question les résultats<br />
du rapport et présentent un point<br />
de vue bien différent.<br />
D’où viennent les pesticides ?<br />
De la progression démographique fulgurante<br />
au début du 20 e siècle a résulté une<br />
augmentation de la demande en denrées<br />
alimentaires. C’est à ce moment-là<br />
que les pesticides, permettant de lutter<br />
contre les parasites, ont pris une place<br />
importante dans les champs de nos régions.<br />
Durant la Première Guerre mondiale,<br />
les recherches font un grand bon.<br />
En cause, la volonté des deux camps de<br />
créer la première arme de destruction<br />
massive : l’arme chimique. Du côté allemand,<br />
le premier à procéder à une<br />
attaque de ce type, le chimiste d’origine<br />
juive Fritz Haber met ses compétences<br />
au service de son pays. Il est considéré<br />
comme le père de l’arme chimique pour<br />
ses travaux sur le dichlore et d’autres<br />
gaz toxiques. C’est d’ailleurs lui qui a<br />
inventé le Zyklon B, au départ utilisé<br />
comme pesticide puis employé dans<br />
les chambres à gaz durant la Seconde<br />
Guerre mondiale.<br />
Après les deux guerres, les États trouvent<br />
une nouvelle destinée à ces armes: elles<br />
sont transformées pour développer<br />
l’agriculture et préserver la population<br />
du manque de nourriture, de la propagation<br />
des parasites et des maladies qu’ils<br />
transmettent. Durant leur histoire, les<br />
pesticides ont donc servi à la fois de destructeurs<br />
et de protecteurs de l’humanité.<br />
Entre 1945 et 1985, la quantité de pesticides<br />
vendue a doublé chaque décennie.<br />
Cependant, ces dernières années, leur<br />
utilisation a été remise en cause, voire<br />
condamnée. Ce changement de point de<br />
vue est notamment dû à de nombreux<br />
cas d’intoxication, parfois mortels, dans<br />
le milieu agricole, et à la découverte d’effets<br />
secondaires survenus à la suite d’une<br />
exposition trop importante, tels que le<br />
développement de cancers, de l’infertilité<br />
masculine, ou encore des avortements<br />
spontanés.<br />
Une étude aux conclusions inquiétantes<br />
Au mois de mai, PAN Europe a publié un<br />
rapport, intitulé « Forbidden Fruit », révélant<br />
l’usage croissant de 55 pesticides<br />
jugés dangereux et condamnés par l’UE.<br />
Dans un communiqué, l’organisation
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
65<br />
petite quantité fournissant un signal,<br />
fixée par défaut à 0,01 mg/kg de matière<br />
analysée. Un seuil administratif, qui ne<br />
dit rien des effets sanitaires ».<br />
Une tendance à la hausse<br />
des fruits contaminés<br />
par la catégorie de pesticides<br />
la plus nocive entre 2011 et 2019<br />
explique : « En 2009, le règlement (CE)<br />
n° 1107/2009 a introduit une nouvelle<br />
catégorie de substances actives appelée<br />
« candidats dont on envisage la substitution<br />
». Cette catégorie avait pour but<br />
d'identifier les substances actives approuvées<br />
les plus nocives pour l'Homme<br />
et l'environnement et de les remplacer<br />
par des alternatives chimiques et non<br />
chimiques moins nocives pour finalement<br />
conduire à leur élimination ».<br />
Selon l'étude de l’ONG, cet objectif<br />
n’est clairement pas suivi par les États<br />
membres. Dans le cadre de ce travail, des<br />
chercheurs ont analysé les résultats d’un<br />
programme européen d’échantillonnage<br />
gouvernemental. Ils ont alors révélé une<br />
tendance à la hausse des fruits contaminés<br />
par la catégorie de pesticides la plus<br />
nocive entre 2011 et 2019. Leur proportion<br />
entre ces deux années serait passée<br />
de 18% à 29%.<br />
Sur base de ces résultats, le réseau international<br />
d’action contre l’emploi des<br />
pesticides a décidé de mener une campagne<br />
revendiquant notamment l’interdiction<br />
immédiate des douze substances<br />
les plus toxiques ou des mesures permettant<br />
le développement d’alternatives non<br />
chimiques.<br />
Une bataille journalistique<br />
Le travail scientifique mené par PAN<br />
Europe a notamment été relayé par le<br />
quotidien français Le Monde. Cet article,<br />
accompagné d’un autre fondé sur<br />
une étude américaine, a mis le feu aux<br />
poudres. Une série de « tweets » et un article<br />
du Point ont critiqué les résultats de<br />
ces travaux. Une journaliste de l’hebdomadaire<br />
a notamment déclaré que PAN<br />
Europe, rassemblant le lobby du bio,<br />
aurait tout intérêt à publier ce type de<br />
chiffres pour faire de la publicité au secteur<br />
du biologique, en difficulté depuis<br />
plusieurs mois. Elle a également accusé<br />
l’étude d’être un «modèle de manipulation»<br />
et a critiqué le fait que l’ONG ne se<br />
soit pas appuyée sur les dépassements<br />
de limites maximales de résidus (LMR)<br />
fixées par la réglementation, mais sur<br />
la simple détection de ces produits. « Le<br />
seuil retenu par l'ONG est celui de la « limite<br />
de détection », c'est-à-dire la plus<br />
Le Monde a répondu dans un nouvel<br />
article. Il y explique que PAN Europe ne<br />
poursuit pas d’objectifs commerciaux,<br />
selon le registre de transparence de<br />
l’Union européenne, et que le seul fabricant<br />
de produits bio apportant un soutien<br />
financier à l’ONG, Lea Nature, n’a participé<br />
qu’à 3,2% de son budget (soit 10.000<br />
euros) en 2020. En ce qui concerne la démarche<br />
adoptée pour l’étude, le journal<br />
déclare que celle-ci est « légitimée par la<br />
réglementation européenne elle-même :<br />
si les 55 pesticides recherchés ont été déclarés<br />
« candidats à la substitution » par<br />
les autorités européennes, c’est précisément<br />
qu’une part d’entre eux [...] sont<br />
susceptibles d’avoir un impact sanitaire<br />
sans effet de seuil, la plus petite exposition<br />
pouvant représenter un risque ».<br />
Les discussions restent houleuses et<br />
aucun élément ne permet aujourd’hui<br />
d’affirmer avec certitude la véracité d’un<br />
de ces discours. Le débat reste donc<br />
ouvert.<br />
Par P. Paquet
66<br />
INTERNATIONAL<br />
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
GUERRE EN UKRAINE :<br />
L’ENVIRONNEMENT FRAPPÉ<br />
DE PLEIN FOUET<br />
Qu’il s’agisse de la pollution des sols par des métaux lourds, de la radioactivité et des gaz toxiques libérés<br />
par les frappes militaires ou encore des menaces qui pèsent sur la biodiversité, l’impact de la guerre en Ukraine<br />
sur l’environnement est déjà largement visible par les observateurs internationaux présents sur place.<br />
Pourtant, il leur faudra sans doute encore beaucoup de temps pour en mesurer véritablement l’ampleur.<br />
Décryptage autour d’un bilan provisoire pour le moins inquiétant pour l’avenir de notre planète.
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
67<br />
Dès le démarrage de l'invasion russe en<br />
Ukraine, l'Observatoire des conflits et<br />
de l'environnement (CEOBS), une ONG<br />
britannique, a évoqué de nombreuses<br />
destructions libérant non seulement<br />
des gaz toxiques mais aussi des métaux<br />
lourds. Il faut dire que la démolition de<br />
sites sensibles, à l’image de certaines<br />
usines sidérurgiques, de centrales thermiques<br />
ou encore de raffineries avec<br />
leurs dépôts pétroliers, ne sera pas sans<br />
conséquence sur la pollution des sols et<br />
des nappes phréatiques du pays. Qui plus<br />
est, les bâtiments et les infrastructures en<br />
ruine libèrent de la poussière de ciment,<br />
voire de l'amiante, dans l'atmosphère qui<br />
augmentent les risques de cancers pour<br />
la population ukrainienne présente sur<br />
place. Cette pollution mettra sans doute<br />
de nombreuses années avant de disparaitre<br />
selon les experts, ce qui risque inévitablement<br />
de se répercuter sur la santé<br />
des habitants à brève échéance, aggravant<br />
encore davantage les conséquences<br />
de la crise humanitaire.<br />
Difficile d’en mesurer encore les<br />
conséquences<br />
S'il est trop tôt pour évaluer avec précision<br />
l’impact environnemental de cette<br />
guerre, de nombreux sites contaminés<br />
ont d’ores et déjà été identifiés près des<br />
villes de Kiev, de Louhansk et de Kharkiv<br />
par les équipes du gouvernement du<br />
président Volodymyr Zelensky. Il faut dire<br />
que la seule région du Donbass, située<br />
dans l’est du pays, abrite près de 1.000<br />
grandes installations industrielles d’après<br />
la Banque Mondiale. Cela va des centrales<br />
à charbon, aux gazoducs, en passant par<br />
les aciéries ; les sites potentiellement dangereux<br />
pour l’environnement sont donc<br />
très nombreux. Une situation qui menace<br />
également la production agricole du pays,<br />
connu pour être le grenier à blé de l’Europe<br />
grâce à la forte fertilité de ses terres<br />
noires. Pour ne rien arranger, des navires<br />
mais aussi des installations navales ont<br />
également été touchées en mer Noire, à<br />
proximité de la ville d’Odessa, laissant<br />
craindre une pollution marine.<br />
Un risque nucléaire omniprésent<br />
Qui plus est, à ce danger s'ajoute le<br />
risque nucléaire. Rappelons en effet<br />
que l'Ukraine fait partie des principaux<br />
producteurs électronucléaires dans le<br />
monde, avec ses quinze réacteurs répartis<br />
dans quatre centrales actives d’après<br />
l'Agence internationale de l'énergie<br />
atomique (AIEA). Outre la menace des<br />
risques d’attaque de ces sites, la guerre<br />
aurait déjà entraîné un niveau anormal du<br />
taux de radioactivité à proximité de la centrale<br />
de Tchernobyl, située à une centaine<br />
de kilomètres au nord de la capitale ukrainienne,<br />
selon Rafael Grossi, le directeur<br />
général de l'AIEA. D’ailleurs, l’Autorité de<br />
sûreté nucléaire ukrainienne (« SNRIU-<br />
State Nuclear Regulatory Inspectorate of<br />
Ukraine ») a indiqué dans un communiqué<br />
que des feux de forêt étaient en cours<br />
dans la zone d’exclusion de Tchernobyl<br />
depuis le 11 mars 2022, essentiellement<br />
dans les parties centre et ouest de la zone<br />
d’exclusion créée à la suite de l’accident<br />
de 1986, ce qui pourrait avoir libéré de la<br />
poussière contaminée d’après certaines<br />
ONG présentes sur place.<br />
L’impact environnemental<br />
de cette guerre pourrait s'étendre<br />
au-delà des frontières<br />
de l'Ukraine<br />
Une menace qui pèse également sur la<br />
biodiversité<br />
Autre menace sur l’environnement : l’impact<br />
du conflit sur la biodiversité. En effet,<br />
certains combats auraient par exemple<br />
provoqué des incendies dans la réserve<br />
de biosphère de la mer Noire, une des<br />
plus grandes zones naturelles protégées<br />
d’Ukraine qui abrite notamment une<br />
multitude d’oiseaux migrateurs. Mais, les<br />
impacts à long terme de ces feux peuvent<br />
être encore plus dévastateurs en accélérant<br />
la disparition d’espèces animales ou<br />
en entravant par exemple les efforts de<br />
conservation du milieu naturel. Comme<br />
on le voit, la guerre peut avoir des conséquences<br />
graves sur l’écosystème, et ce,<br />
parfois sur plusieurs décennies. D’ailleurs,<br />
ce n’est pas un hasard si, en 2001,<br />
l'Assemblée générale des Nations Unies a<br />
déclaré la journée du 6 novembre comme<br />
Journée internationale de la prévention<br />
de l'exploitation de l'environnement en<br />
temps de guerre et de conflits armés afin<br />
de sensibiliser l’opinion publique à toutes<br />
ces problématiques.<br />
Un impact au-delà des frontières<br />
ukrainiennes<br />
D’autant plus que l’impact environnemental<br />
de cette guerre pourrait s'étendre<br />
au-delà des frontières de l'Ukraine. En effet,<br />
toutes les substances toxiques libérées<br />
dans l’atmosphère menacent directement<br />
la population des pays voisins, voire de<br />
l’Europe entière, avec des conséquences<br />
non négligeables sur le long terme. Ainsi,<br />
d’après une étude de l’Institut de radioprotection<br />
et de sûreté nucléaire, lors<br />
de l’explosion de la centrale nucléaire<br />
de Tchernobyl en 1986, des éléments radioactifs<br />
tels que l’iode 131, le césium 134<br />
et le césium 137 avait été disséminés sur<br />
la plupart des pays d’Europe. Au fil du<br />
temps, ces différents éléments radioactifs<br />
ont fini par retomber au sol sous forme de<br />
dépôt sec et, lorsqu’il pleuvait, de dépôt<br />
humide, conduisant ainsi à une contamination<br />
durable des sols. Quoi qu’il en soit,<br />
malgré des données difficiles à obtenir sur<br />
le terrain tant que dure la guerre, les ONG<br />
et chercheurs continuent de tenter de répertorier<br />
les dégâts à distance et de tirer<br />
la sonnette d'alarme sur l’impact de cette<br />
guerre sur l’environnement, même si<br />
cette question ne semble pas être le point<br />
le plus urgent à régler dans les discussions<br />
diplomatiques actuelles.<br />
Par R. Thomas
LUXEMBOURG<br />
68<br />
LA TRANSITION<br />
ÉNERGÉTIQUE<br />
AU-DELÀ<br />
DU CHALLENGE<br />
TECHNOLOGIQUE<br />
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
MINUSINES S.A.<br />
Laurent Saeul<br />
Il est des transitions qui, pour se réaliser,<br />
nécessitent l’adhésion de tout un<br />
écosystème à une cause. Et la transition<br />
écologique est bel et bien de celles-là.<br />
Laurent Saeul, CEO de Minusines S.A.,<br />
en est convaincu et entend faire de sa<br />
société, spécialisée dans les solutions<br />
électriques, un moteur du changement.<br />
Plus que de fournir les solutions<br />
qui permettront d’abandonner les<br />
énergies fossiles, celle-ci veut sensibiliser<br />
tous les acteurs de son secteur à la<br />
préservation de notre environnement.<br />
Minusines est de plus en plus impliquée<br />
dans la transition énergétique et digitale.<br />
Quelles sont les convictions qui<br />
fondent votre engagement ?<br />
En embrassant cette double transition,<br />
nous ne nous attaquons pas à un<br />
challenge purement technologique,<br />
mais plutôt à un défi lié à l’être humain<br />
et à son environnement. Nous abordons<br />
ces sujets de manière stratégique<br />
depuis 2017, date à laquelle nous avons<br />
décidé d’investir dans la digitalisation,<br />
non pas pour le simple fait de numériser<br />
nos activités, mais pour inscrire<br />
solidement notre société dans l’environnement<br />
du futur. Nous suivons la<br />
même logique en ce qui concerne la<br />
transition énergétique. La création récente<br />
de notre département « énergies<br />
renouvelables » ou notre intégration au<br />
groupe Encevo ne sont pas révélatrices<br />
d’une volonté de diversifier nos activités<br />
ou d’un intérêt particulier pour de<br />
nouvelles technologies, mais bien de<br />
notre désir de nous associer à un des<br />
moteurs de la transition énergétique<br />
pour participer au développement d’un<br />
marché favorable à des technologies plus<br />
respectueuses de l’environnement. Ce<br />
que nous constatons, c’est qu’il est relativement<br />
simple de se former et de maîtriser<br />
une technologie. En revanche, il<br />
l’est moins de sensibiliser l’être humain<br />
à cette philosophie. C’est la raison pour<br />
laquelle nous avons décidé, au cours<br />
des deux dernières années, de reformuler<br />
notre mission. Nous avons pour ambition<br />
de conscientiser non seulement<br />
notre propre organisation, mais aussi<br />
tout l’écosystème dans lequel nous gravitons,<br />
à commencer par nos clients.<br />
Quelles sont les manifestations concrètes<br />
de cet engagement ?<br />
Nous en discutions depuis longtemps,<br />
mais nous avons décidé qu’il était<br />
temps de nous engager dans le processus<br />
de certification ESR (entreprise<br />
socialement responsable). Nous avons<br />
retravaillé et mis à jour notre stratégie y<br />
relative l’année dernière, non pas pour<br />
le label en lui-même, mais bien pour impliquer<br />
concrètement toute l’entreprise
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
69<br />
© Marie De Decker<br />
Pour ce faire, nous misons sur la communication,<br />
notamment lors d’événements<br />
dédiés. Pas plus tard que le<br />
5 mai dernier, nous avons organisé<br />
une conférence sur le design biophilique<br />
avec le <strong>Luxembourg</strong> Center for<br />
Architecture (LUCA). Hubert Mansion,<br />
cofondateur de l’Université dans la<br />
Nature, est venu présenter comment<br />
ce concept, qui consiste à relier les<br />
personnes et la nature dans les environnements<br />
bâtis, bénéficie aux êtres<br />
humains. Évidemment, nous veillons à<br />
ce que la gamme de produits proposée<br />
par Minusines puisse s’inscrire parfaitement<br />
dans divers types d’aménagements<br />
biophiliques.<br />
Enfin, nous travaillons également sur<br />
notre bilan carbone. J’en reviens au lien<br />
avec notre transition digitale puisque<br />
les plateformes que nous avons mises<br />
en place nous permettent de suivre<br />
l’évolution de notre empreinte.<br />
solutions et les introduire sur le marché.<br />
Pour ce faire, nous maintenons des<br />
contacts réguliers avec toute une série<br />
d’acteurs, notamment le ministère de<br />
l’Énergie ou encore l’Administration de<br />
l’environnement.<br />
Si le distributeur de technologies agit en<br />
ce sens pour la transition énergétique,<br />
ses clients suivront. C’est seulement ainsi<br />
que nous relèverons le défi car celui-ci<br />
est grand: il ne se réduit pas au choix<br />
d’un câble, d’une ampoule ou d’une prise<br />
électrique, mais relève de la création<br />
d’un écosystème prêt à développer les<br />
solutions phares que sont l’électromobilité,<br />
le photovoltaïque et les pompes à<br />
chaleur. Comme je le disais : le défi n’est<br />
pas forcément technologique !<br />
dans une réflexion sur sa responsabilité.<br />
Cet exercice nous a permis de soigner<br />
notre culture interne sur des sujets allant<br />
du recyclage de nos déchets par la<br />
SuperDrecksKëscht jusqu’à la réduction<br />
de notre consommation d’énergies<br />
fossiles. Nous avons finalement obtenu<br />
notre label en janvier 2022.<br />
Participer au développement<br />
d’un marché favorable<br />
à des technologies<br />
plus respectueuses<br />
de l’environnement<br />
Dans la foulée, nous avons décidé de<br />
participer aux projets de l’Université<br />
dans la Nature, une organisation canadienne<br />
qui possède une branche au<br />
<strong>Luxembourg</strong> et qui développe l’idée<br />
que l’Homme a beaucoup à apprendre<br />
de et dans la nature et qu’il doit replacer<br />
sa connexion avec celle-ci au cœur de<br />
l’éducation, de la santé, de l’urbanisme<br />
et de bien d’autres domaines. En soutenant<br />
cette organisation, nous voulons<br />
démontrer à nos collaborateurs et à<br />
nos clients que la nature est finalement<br />
le pilier fondateur du climat et que ce<br />
n’est qu’en comprenant comment elle<br />
fonctionne et comment elle influence<br />
l’être humain que nous pourrons donner<br />
naissance à l’écosystème business<br />
dans lequel nous voulons évoluer.<br />
Quel est le rôle d’un distributeur<br />
comme Minusines dans l’écosystème<br />
que vous souhaitez sensibiliser ?<br />
Notre devoir est d’influencer dans<br />
le bon sens nos collaborateurs, nos<br />
clients et nos fournisseurs à l’étranger.<br />
Prenons un exemple : le <strong>Luxembourg</strong><br />
est un petit marché sur lequel nous ne<br />
devrions pas introduire trop de technologies<br />
de pompes à chaleur différentes<br />
au risque de devoir développer<br />
trop de compétences et de mobiliser<br />
trop de capacités. Simplifions plutôt les<br />
choses en choisissant la technologique<br />
la plus adaptée afin que l’effort pour la<br />
déployer ne soit pas trop important. Là<br />
est notre rôle : sélectionner les bonnes<br />
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LUXEMBOURG<br />
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
© Julian Pierrot<br />
© Julian Pierrot<br />
© Julian Pierrot<br />
© Julian Pierrot<br />
© Julian Pierrot<br />
© Xxxx<br />
JOURNÉE PACTE CLIMAT 2022 :<br />
NOUVEAUTÉS AU PROGRAMME<br />
DE LA 10 e ÉDITION<br />
150 participants se sont réunis à la Maison du Savoir à Esch/Belval ce jeudi 9 juin pour assister à la Journée<br />
Pacte Climat 2022. Cette 10 e édition était placée sous le signe de la qualité de la mise en œuvre des mesures<br />
et de l’accompagnement des communes par les partenaires du programme. Outre les traditionnels ateliers organisés<br />
autour de différents thèmes clés, la journée a été scandée par la présentation de deux nouveaux outils d’assistance<br />
aux communes : la plateforme « B-Circular » devant les aider dans la prise en compte de critères circulaires au niveau<br />
de leurs achats publics et le cadastre de chaleur leur permettant d’évaluer leur potentiel du point de vue<br />
de la planification de réseaux de chaleur et de la rénovation énergétique. Cette journée a également été l’occasion<br />
de revenir sur les premiers résultats de la nouvelle mouture du Pacte. 100 communes ont adhéré à sa version 2.0<br />
et 7 d’entre elles sont déjà certifiées.<br />
© Julian Pierrot<br />
© Julian Pierrot<br />
© Julian Pierrot
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
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LUXEMBOURG<br />
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
© Eric Devillet<br />
EUROSOLAR LËTZEBUERG<br />
SOUFFLE SES 20 BOUGIES<br />
Eurosolar Lëtzebuerg<br />
De gauche à droite : Henri Kox, Stéphanie Empain,<br />
Paul Zens, Thierry Lagoda et Claude Turmes<br />
Cela fait 20 ans qu’Eurosolar Lëtzebuerg<br />
s’efforce d’offrir un brillant avenir aux<br />
énergies renouvelables, et au photovoltaïque<br />
en particulier. Le 10 juin dernier,<br />
l’asbl a célébré cet anniversaire en compagnie<br />
de Claude Turmes, ministre de<br />
l’Énergie, et d’Henri Kox, ministre du<br />
Logement et président d’honneur de<br />
l’association. L’occasion pour Paul Zens,<br />
son président actuel, de revenir sur deux<br />
décennies consacrées à la transition<br />
énergétique, mais aussi d’évoquer les<br />
perspectives d’avenir de l’asbl. Interview.<br />
Pouvez-vous revenir sur l’évolution<br />
d’Eurosolar depuis sa création ?<br />
Eurosolar Lëtzebuerg a été fondée en<br />
2002 par une poignée de convaincus du<br />
potentiel du photovoltaïque déjà impliqués<br />
dans des projets d’études y relatifs<br />
menés au Lycée des Arts et Métiers du<br />
Limpersberg depuis 1992. En créant l’asbl,<br />
les fondateurs ont souhaité rejoindre<br />
le réseau européen du même nom, né en<br />
Allemagne sous l’impulsion d’Hermann<br />
Scheer, homme politique à l'origine de<br />
la loi allemande sur les énergies renou-<br />
velables, et dont l’objectif principal était<br />
de contribuer au remplacement complet<br />
des énergies fossiles et nucléaires par des<br />
énergies renouvelables.<br />
Jusqu’en 2017, l’asbl est encore une petite<br />
structure qui dispose de peu de moyens,<br />
mais, cette année-là, elle signe une<br />
convention avec le ministère de l’Environnement<br />
qui lui permet d’engager un coordinateur.<br />
Renouvelée en 2020, celle-ci<br />
détermine les missions de l’asbl, à savoir<br />
le suivi des impacts de l’approvisionnement<br />
énergétique avec des ressources renouvelables,<br />
la remise d’avis concernant<br />
les règlements, les lois, les statistiques et<br />
les projections y relatifs et le travail d’information<br />
et de diffusion des possibilités<br />
politiques, techniques et économiques de<br />
l’introduction des sources d’énergies solaires<br />
et renouvelables.<br />
Quel bilan pourriez-vous tirer de vos activités<br />
depuis ces 20 dernières années ?<br />
Au-delà des 20 ans de l’asbl, cette année<br />
est marquée par le 50 e anniversaire du<br />
rapport du club de Rome intitulé « Les<br />
Limites à la croissance », et je me désole<br />
que nous ayons si peu avancé à cet égard…<br />
D’un autre côté, nous pouvons reconnaître<br />
une certaine prise de conscience<br />
écologique du grand public. J’espère que<br />
l’asbl a pu y contribuer, bien qu’elle agisse<br />
pour ainsi dire « en deuxième ligne ». Si<br />
Eurosolar n’a pas concrètement construit<br />
de maisons passives, par exemple, elle<br />
a toutefois mis à disposition un outil<br />
comme archipv.lu qui se présente comme<br />
un guide sur l’intégration architecturale<br />
des panneaux photovoltaïques au <strong>Luxembourg</strong><br />
ainsi que sur les offres de financement<br />
pour des rénovations ou constructions<br />
écologiques en relation avec le prêt<br />
climatique. Si elle n’a pas non plus installé<br />
de panneaux photovoltaïques, elle a notamment<br />
participé au projet interrégional<br />
« PV Follows Function » qui vise à renforcer<br />
la mise en œuvre des technologies<br />
photovoltaïques intégrées aux bâtiments<br />
et aux surfaces agricoles dans la Grande<br />
Région. Ces initiatives – parmi d’autres,<br />
comme la participation à des événements<br />
tels que la Klima-Expo ou encore la création<br />
du podcast « D’Sonn am Stecker » –<br />
ont certainement aidé à faire avancer les<br />
choses par petits pas.
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
73<br />
© Eric Devillet<br />
© Eric Devillet<br />
moins la moitié des constructions existantes<br />
!<br />
Comment envisagez-vous la suite de<br />
l’histoire de l’asbl ?<br />
Paul Zens<br />
Cependant, il reste beaucoup à faire en<br />
termes de communication et d’information.<br />
Trop de prétextes ont trop souvent<br />
été avancés pour freiner la transition<br />
énergétique, que ce soit la crise financière<br />
et économique de 2008, la pandémie<br />
ou encore la guerre en Ukraine. Sans<br />
vouloir me montrer cynique, cette dernière<br />
aidera peut-être le grand public à<br />
prendre conscience du fait qu’il n’est pas<br />
bon de dépendre de despotes belliqueux.<br />
Le monde serait sans doute un peu plus<br />
paisible, et nous autres Européens de<br />
l’Ouest serions moins dépendants de ces<br />
autocrates à la conception pour le moins<br />
douteuse de la démocratie, si nous installions<br />
des systèmes photovoltaïques<br />
en nombre suffisant ! Car les énergies renouvelables<br />
ne sont pas seulement bénéfiques<br />
pour le climat et notre santé, elles<br />
le sont également pour notre démocratie.<br />
Ce sont des réflexions que vous avez partagées<br />
lors de votre soirée anniversaire<br />
du 10 juin…<br />
Effectivement, cette soirée a été l’occasion<br />
de présenter un communiqué de<br />
Marc Wegener et Nico Meyrer<br />
De gauche à droite : Cédric Schiltz, Paul Kauten,<br />
Paul Zens, Guy Weiler et Marc Wegener<br />
© Eric Devillet<br />
presse que nous avons intitulé « 66.000<br />
systèmes photovoltaïques par jour ». En<br />
effet, les pays d’Europe de l’Ouest versent<br />
quotidiennement un milliard d’euros à la<br />
Russie pour son pétrole et son gaz naturel.<br />
Une somme qui permettrait donc<br />
d’installer à la place 66.000 systèmes<br />
photovoltaïques tous les jours. Ce communiqué,<br />
introduit de façon un peu provocatrice,<br />
vise principalement à diffuser<br />
les grandes lignes d’un papier que nous<br />
avons rédigé pour l’occasion et dont<br />
le titre révèle nos aspirations : « 100%<br />
d'énergie renouvelable d'ici 2030 ». Nous<br />
appelons, d’une part, à la réduction de<br />
la consommation annuelle en énergie<br />
hors SCEQE (système communautaire<br />
d'échange de quotas d'émission) de<br />
38.000 GWh (2019) à 10.000 GWh, soit<br />
une diminution de 3/4 environ, ainsi qu'à<br />
la décarbonisation complète des secteurs<br />
soumis au SCEQE. D’autre part, nous visons<br />
une production d’énergie 100% renouvelable.<br />
Pour réaliser notre scénario,<br />
30 km 2 de panneaux photovoltaïques<br />
devraient être installés, soit sur 12% de la<br />
superficie déjà bâtie. On peut néanmoins<br />
supposer un potentiel pour l’installation<br />
de panneaux photovoltaïques pour au<br />
J’espère qu’un jour des organisations militantes<br />
telles qu’Eurosolar deviendront<br />
superflues parce que nous aurons compris<br />
tout l’enjeu de la transition énergétique.<br />
D’ici-là, je pense qu’il y a encore du<br />
travail, certainement pour les 20 années<br />
à venir !<br />
Dans un futur proche, nous développerons<br />
le projet agripv.lu qui vise à renforcer<br />
le photovoltaïque dans le monde<br />
agricole pour combiner production alimentaire<br />
et d’électricité et ainsi promouvoir<br />
l’agriculture durable. Nous avons<br />
récemment mis en ligne le site internet<br />
biergerpv.lu, une plateforme grâce à laquelle<br />
toute personne qui ne dispose pas<br />
de toiture pouvant accueillir des panneaux<br />
photovoltaïques mais qui souhaite<br />
prendre une part active à leur développement<br />
peut adhérer à une coopérative citoyenne<br />
de production d’énergie. Suite à<br />
cela, en mai 2022, nous avons adhéré à la<br />
fédération européenne des coopératives<br />
d’énergie renouvelable, REScoop.eu,<br />
où nous représentons maintenant le<br />
<strong>Luxembourg</strong> ; ce qui fait d’Eurosolar une<br />
sorte de structure faîtière à l’échelle nationale.<br />
C’est un axe que nous allons développer.<br />
Parallèlement, nous espérons<br />
pouvoir approfondir nos partenariats<br />
avec des acteurs comme le mouvement<br />
écologique, la Klima-Agence, etc.<br />
Enfin, nous entendons renforcer notre<br />
présence sur internet et les réseaux sociaux<br />
en poursuivant la réalisation de<br />
notre podcast bimensuel et de reportages<br />
vidéo. Les projets de communication<br />
nous tiennent beaucoup à cœur et<br />
c’est l’axe que nous souhaitons développer<br />
davantage dans les mois et années à<br />
venir.<br />
Eurosolar Lëtzebuerg asbl<br />
6, Jos Seyler Strooss<br />
L-8522 Beckerich<br />
www.eurosolar.lu
74<br />
LUXEMBOURG<br />
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
Le programme Klimabonus Wunnen introduit<br />
des procédures simplifiées pour<br />
accéder aux aides dédiées aux projets<br />
de rénovation énergétique. L’utilisation<br />
des matériaux d’isolation écologiques<br />
est renforcée au contraire des isolants<br />
fabriqués à base de matériaux d’origine<br />
fossile pour lesquels les subventions seront<br />
abandonnées en 2024. Ce nouveau<br />
programme met l’accent sur les pompes<br />
à chaleur et incite donc à remplacer les<br />
anciennes chaudières par des systèmes<br />
de chauffage plus écologiques. Quant<br />
aux installations photovoltaïques, les<br />
aides existantes sont maintenues.<br />
KLIMABONUS,<br />
DE NOUVELLES AIDES<br />
POUR UN LUXEMBOURG<br />
PLUS DURABLE<br />
En mai dernier, Joëlle Welfring, nouvelle<br />
ministre de l’Environnement, du<br />
Climat et du Développement durable,<br />
en présence de Claude Turmes et Henri<br />
Kox, respectivement ministre de l’Énergie<br />
et ministre du Logement, a révélé le<br />
nouveau programme de subventions<br />
de l’État luxembourgeois : Klimabonus.<br />
Celui-ci établit de nouvelles mesures financières<br />
réformées et renforcées pour<br />
faire face au changement climatique et<br />
accélérer la transition écologique, énergétique<br />
et sociale.<br />
Un programme, cinq catégories<br />
Faciliter le choix de solutions de mobilité<br />
sans émission, permettre de gérer<br />
notre environnement de manière responsable,<br />
rendre les habitations plus<br />
efficientes sur le plan énergétique, tels<br />
sont les objectifs du programme Klimabonus.<br />
Celui-ci se divise en cinq<br />
catégories : mobilité durable avec des<br />
aides maintenues mais prolongées,<br />
énergies renouvelables avec des aides<br />
simplifiées et renforcées, protection<br />
de la biodiversité avec un maintien des<br />
aides actuelles, habitat durable avec des<br />
aides également simplifiées et renforcées<br />
et enfin, des aides ciblées pour les<br />
ménages à revenu modeste.<br />
Joëlle Welfring, la ministre de l’Environnement,<br />
du Climat et du Développement<br />
durable a notamment indiqué :<br />
« Klimabonus est une main tendue à la<br />
disposition de tout un chacun. Les aides<br />
citoyennes sont un élément de notre stratégie<br />
pour faire face à la crise climatique,<br />
mais pas le seul. L'État, les communes<br />
et l'économie privée joueront leur part<br />
en posant un cadre facilitant l'adoption<br />
des bonnes habitudes. C'est en agissant<br />
ensemble que nous sortirons de la crise ».<br />
Klimabonus Wunnen<br />
Claude Turmes a précisé : « Dans le<br />
contexte de la crise énergétique actuelle,<br />
c'est aujourd'hui le moment de proposer<br />
des solutions qui nous permettent de<br />
réduire notre dépendance aux énergies<br />
fossiles. Plus que jamais, les solutions<br />
techniques pour résoudre les défis de la<br />
transition énergétique existent, et avec<br />
les aides de l'État, elles deviennent encore<br />
plus accessibles ».<br />
Un « Topup social 100% »<br />
Les bénéficiaires des aides Klimabonus<br />
Wunnen auront aussi la possibilité de<br />
demander au ministère du Logement un<br />
« Topup social 100% », à savoir un doublement<br />
de l’aide Klimabonus calculée en<br />
fonction du revenu du ménage afin d’éviter<br />
le risque de pauvreté énergétique. Par<br />
ailleurs, l’introduction d’une subvention<br />
d’intérêt pour prêts climatiques ainsi<br />
que d’un fonds obligatoire pour les copropriétés<br />
fait par exemple partie des<br />
mesures supplémentaires dédiées aux<br />
ménages propriétaires.<br />
« Ces trois mesures sont des aides ciblées<br />
pour inciter les ménages propriétaires à<br />
revenu modeste à se lancer dans la rénovation<br />
énergétique de leur bien. La politique<br />
climatique est de la politique sociale<br />
! On réussira la transition seulement<br />
tous ensemble », a conclu Henri Kox, ministre<br />
du Logement.<br />
Source : SIP
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
75<br />
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vous éclairer sur cette énergie renouvelable.<br />
eurosolar.lu
76<br />
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
BRÈVES<br />
Une nouvelle zone Natura 2000 au <strong>Luxembourg</strong><br />
En mai dernier, la commune de Mertzig a inauguré une nouvelle<br />
zone Natura 2000 qui se nomme « Massif forestier et mardelles<br />
du Säitert – Mertzig ». Actuellement, le pays compte 48<br />
zones spéciales de conservation et 18 zones de protection spéciales.<br />
Celles-ci couvrent une superficie correspondant environ<br />
à 27% du territoire luxembourgeois. C’est à l’initiative de la<br />
commune de Mertzig que la désignation de cette zone Natura<br />
2000 a été proposée. Il s’agit d’un massif forestier riche en vieux<br />
arbres ainsi que de deux habitats forestiers protégés au niveau<br />
européen (hêtraies du Luzulo-Fagetum et du Asperulo-Fagetum).<br />
Un troisième habitat s’y trouve et celui-ci est constitué<br />
par les plans d’eau eutrophes naturels avec végétation du<br />
Magnopotamion ou Hydrocharition. Au sein de ces zones<br />
vivent plusieurs espèces rares ou menacées telles que le triton<br />
crêté, deux espèces de chauves-souris, le murin de Bechstein<br />
ou le grand murin. Un sentier didactique est en cours d’élaboration<br />
pour faire découvrir les richesses naturelles de cette forêt,<br />
en collaboration avec l’asbl « Op der schock ».<br />
Source : Ministère de l’Environnement, du Climat<br />
et du Développement durable<br />
© MECDD<br />
Lancement des « B&B Action Weeks »<br />
Le 20 mai dernier, à l’occasion de la journée mondiale des<br />
abeilles, la ministre de l’Environnement, du Climat et du Développement<br />
durable, Joëlle Welfring, a présenté les principaux<br />
éléments du plan d’action visant à préserver les abeilles sauvages,<br />
papillons, syrphes et autres pollinisateurs au <strong>Luxembourg</strong>.<br />
C’est ainsi qu’a été lancée la campagne « B&B Action<br />
Weeks ». Ce plan d’action s’articule autour de trois grands piliers:<br />
la protection, la conservation et gestion des polinisateurs,<br />
l’amélioration des connaissances sur ces insectes et la formation<br />
et la sensibilisation. Dans ce cadre, le ministère promeut<br />
cinq actions que tout un chacun peut mettre en œuvre : planter<br />
des fleurs, des arbustes et des arbres, laisser la végétation pousser<br />
plus sauvagement, tondre l’herbe moins souvent, ne pas déranger<br />
les nids d’insectes et les sites d’hibernation et, enfin, ne<br />
pas empoisonner la nature.<br />
Source : Ministère de l’Environnement, du Climat et<br />
du Développement durable<br />
© MECDD<br />
Journée de l’économie circulaire à Wiltz<br />
La quatrième édition de la Journée de l’économie circulaire aura<br />
lieu le 30 juin prochain de 9h00 à 16h00 au Château de Wiltz. Cette<br />
année, la conférence s’intitulera « Communes résilientes en périodes<br />
de crise : comment l’économie circulaire peut proposer des<br />
pistes de solutions pour mieux gérer les différentes crises, en énergie,<br />
climat et ressources ». Denis Ory, chef de projet dans le service<br />
« projets de grande envergure », animera notamment un atelier<br />
dans lequel il présentera le quartier « Wunne mat der Wooltz », en<br />
mettant l’accent sur la biodiversité, auquel le Fonds du Logement<br />
participe. L’après-midi, deux acteurs issus du domaine de la durabilité<br />
discuteront de l’économie circulaire au service de la résilience<br />
des villes européennes. Cet échange sera suivi par une table<br />
ronde.<br />
Source : Fonds du Logement
LABORATOIRE<br />
SOCIAL<br />
© MLOG<br />
Le 19 mai, le ministre du Logement Henri Kox a présenté le rapport 2021<br />
du Fonds spécial de soutien au développement du logement. Au cours de l’année,<br />
568 habitations ont été nouvellement conventionnées grâce à ces « aides à la pierre ».<br />
Au total, 252 projets étaient repris au Fonds au 31 décembre, représentant plus<br />
6.<br />
de 3.300 logements dont 57% sont destinés à la location abordable. En outre, il a permis<br />
à l’État d’acquérir 1.100 ares de terrain dans la perspective de les mettre sous emphytéose.<br />
En 2021, le ministère a investi plus de 170 millions d'euros dans le logement abordable via<br />
ce Fonds spécial, et enregistre ainsi une progression de 77% par rapport à l'année précédente.
LUXEMBOURG<br />
78<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
« NOUS N’AVIONS<br />
PAS D’AUTRE<br />
CHOIX QUE DE<br />
NOUS BATTRE »<br />
© Nicolas Iallonardo<br />
LUkraine asbl<br />
Inna Yaremenko<br />
Association discrète parmi les organisations<br />
de la société civile<br />
grand-ducale, son nom et, plus important<br />
encore, ses actions sont<br />
désormais connus de presque tous<br />
les <strong>Luxembourg</strong>eois. Depuis 2013,<br />
LUkraine asbl apporte un soutien<br />
humanitaire aux régions touchées<br />
par la guerre du Donbass et promeut<br />
la langue, la culture et les traditions<br />
de la communauté ukrainienne<br />
établie au Grand-Duché. L’aggravation<br />
de la guerre entre l'Ukraine<br />
et la Russie, le 24 février dernier,<br />
a renforcé la combativité de ses<br />
membres et a mis ses actions sur le<br />
devant de la scène. Inna Yaremenko,<br />
Vice-présidente, revient sur les trois<br />
mois qui se sont écoulés depuis.<br />
Pouvez-vous nous présenter LUkraine<br />
asbl en quelques mots ?<br />
L’association est née en décembre 2013,<br />
dans le contexte des manifestations de<br />
l’Euromaïdan qui a débouché sur la révolution<br />
de la Dignité en Ukraine. Les ressortissants<br />
qui vivaient alors au <strong>Luxembourg</strong><br />
se sont réunis pour montrer leur<br />
soutien au peuple ukrainien. Nous existons<br />
depuis lors et menons beaucoup de<br />
projets différents. Déjà à l’époque, nous<br />
nous sommes organisés pour envoyer<br />
de l’aide humanitaire dans notre pays<br />
d’origine. Au-delà, nous cherchions à<br />
sensibiliser le public luxembourgeois<br />
à la situation sur place, notamment en<br />
organisant divers événements comme<br />
des manifestations, des conférences ou<br />
des rencontres avec des prisonniers politiques.<br />
Enfin, l’une de nos grandes missions<br />
était de faire connaître la langue, la<br />
culture et les traditions ukrainiennes au<br />
Grand-Duché. Notre communauté est<br />
d’ailleurs une des plus actives d’Europe.<br />
Bien sûr, nos activités ont été ralenties<br />
ces deux dernières années en raison de<br />
la crise du Covid-19. Jusqu’au 24 février<br />
dernier…<br />
Comment l’invasion russe de l’Ukraine<br />
a-t-elle affecté vos activités ?<br />
Cette invasion n’a pas seulement bouleversé<br />
notre communauté, elle a bouleversé<br />
le monde entier. Je me souviens parfaitement<br />
de cette journée – nous sommes<br />
sortis dans la rue et avons commencé<br />
à former une équipe de bénévoles –,<br />
mais plus très précisément de celles qui<br />
ont suivi tant nous étions mobilisés. Plusieurs<br />
de nos membres, moi y compris,<br />
ont bénéficié d’un congé spécial et ont<br />
pu quitter leur emploi principal afin de<br />
se consacrer totalement à notre bataille.<br />
Nous n’avions pas d’autre choix que de<br />
nous battre ; il le fallait pour nos proches<br />
restés sur place. L’équipe qui s’est rapidement<br />
constituée comptait une trentaine<br />
de personnes qui coordonnaient toutes<br />
les activités et quelque 600 bénévoles<br />
ukrainiens ou luxembourgeois qui voulaient<br />
se rendre utiles après le travail ou<br />
le week-end. Ce mouvement de solidarité<br />
était absolument incroyable. Nous<br />
n’avions jamais vu un tel soutien. Écoles,<br />
hôpitaux, agences immobilières, restaurants,<br />
banques… tout le monde voulait<br />
faire quelque chose. Nous travaillions
LABORATOIRE SOCIAL<br />
79<br />
presque jour et nuit pour récolter cette<br />
aide.<br />
Dans un premier temps, nous avons<br />
formé une équipe chargée d’organiser<br />
l’aide humanitaire. Grâce aux Hôpitaux<br />
Robert Schumann, nous avons pu établir<br />
des points de collecte pour recevoir des<br />
dons de matériel médical notamment.<br />
Notre deuxième mission a rapidement<br />
été d’accueillir les réfugiés qui arrivaient<br />
en nombre par leurs propres moyens ou<br />
ramenés en sécurité ici par des <strong>Luxembourg</strong>eois<br />
qui avaient expressément<br />
fait le voyage jusqu’aux frontières ukrainiennes.<br />
En créant une équipe dédiée,<br />
nous nous sommes chargés de cet accueil<br />
en attendant que le gouvernement<br />
mette en place les procédures nécessaires.<br />
En une nuit, nous avons créé un<br />
site internet regroupant toutes les informations<br />
utiles aux réfugiés. Nous avons<br />
également mis en place une hotline pour<br />
répondre à leurs nombreuses questions.<br />
Maintenant que le gouvernement a établi<br />
une procédure et ouvert un centre de<br />
primo-accueil, nous laissons le soin d’accueillir<br />
les personnes qui fuient la guerre<br />
à Caritas et à la Croix-Rouge. De notre<br />
côté, nous continuons d’apporter notre<br />
aide via l’infocentre que nous avons mis<br />
en place. Les réfugiés peuvent y trouver<br />
tout type d’information, que ce soit sur la<br />
façon de s’enregistrer au <strong>Luxembourg</strong> ou<br />
d’y trouver un travail.<br />
Par ailleurs, nous organisons des cours<br />
de langue, de danse et venons d’ouvrir<br />
une bibliothèque. Nous continuons bien<br />
entendu de récolter des dons de nourriture<br />
et de vêtements, ainsi que de matériel<br />
médical. Depuis le 24 février, nous<br />
avons envoyé quelque 700 tonnes d’aide<br />
humanitaire en Ukraine, un effort impressionnant<br />
proportionnellement à la<br />
taille de notre communauté. Nous avons<br />
également mis en place le projet Uambulance<br />
qui vise à collecter des dons pour<br />
acheter des ambulances. Ces derniers<br />
mois, nous en avons envoyé cinq en zone<br />
de guerre. Nous avons aussi la volonté de<br />
rénover un hôpital en Ukraine et récoltons<br />
de l’argent pour ce faire. Nous venons<br />
également de signer un partenariat<br />
avec Doctena pour offrir une aide psychologique<br />
aux réfugiés sur la plateforme<br />
en ligne.<br />
Enfin, nous cherchons un endroit où ériger<br />
notre « Ukrainian Culture Center ».<br />
Environ 6.000 Ukrainiens vivent aujourd’hui<br />
au Grand-Duché, contre 2.000<br />
avant l’invasion russe du 24 février. Notre<br />
communauté a plus que triplé et l’intérêt<br />
pour l’Ukraine et sa culture a fait un<br />
bond. C’est pourquoi nous souhaitons<br />
continuer à organiser divers événements<br />
pour faire découvrir nos traditions.<br />
L’élan de solidarité<br />
a été tout bonnement<br />
incroyable<br />
Comment évaluez-vous les mesures qui<br />
ont été prises au <strong>Luxembourg</strong> pour accueillir<br />
et soutenir les réfugiés ?<br />
Nous n’avons pas de chiffres précis mais,<br />
trois mois après l’aggravation du conflit,<br />
la plupart des réfugiés sont déjà installés,<br />
soit dans des familles, soit dans des hôtels.<br />
Bien sûr, certains attendent encore<br />
au centre de primo-accueil de recevoir<br />
le statut temporaire qui leur permettra<br />
de trouver un logement ou une famille<br />
d’accueil. Si les choses bougent, notons<br />
que, le marché immobilier étant ce qu’il<br />
est, très peu de réfugiés sont parvenus à<br />
trouver leur propre logement. En outre,<br />
après trois mois, certaines familles d’accueil<br />
peuvent commencer à rencontrer<br />
des difficultés financières. En effet, certains<br />
ménages ont plus que doublé sans<br />
recevoir aucun financement supplémentaire.<br />
Si quelques-uns ont introduit une<br />
demande auprès du gouvernement, ils<br />
ne reçoivent rien pour le moment. C’est<br />
pourquoi nous continuons de récolter<br />
de la nourriture et des vêtements. Rappelons<br />
également que la guerre n’est pas<br />
finie et que des réfugiés continuent d’arriver,<br />
bien qu’à un rythme moins soutenu.<br />
Nous attendons donc l’ouverture de<br />
1.000 places supplémentaires dans un<br />
hôtel du Kirchberg.<br />
Je souhaiterais aussi saluer tous les acteurs<br />
publics luxembourgeois, que ce soit<br />
la Ville de <strong>Luxembourg</strong>, la Ville d’Esch<br />
mais aussi de nombreuses autres communes<br />
(comme Hesperange, Strassen,<br />
Walferdange, Kopstal, Differdange,<br />
Contern, Bissen) ainsi que tous les ministères<br />
pour l’aide qu’ils nous ont apportée.<br />
Pour n’en citer qu’un, nous remercions<br />
chaudement le ministère de<br />
l’Éducation car la plupart des enfants<br />
qui sont arrivés au Grand-Duché sont<br />
aujourd’hui scolarisés.<br />
Que peuvent faire les <strong>Luxembourg</strong>eois<br />
pour continuer à vous aider ?<br />
La réponse se trouve dans la question :<br />
continuer à aider, à faire des dons, à fournir<br />
de l’aide humanitaire, à participer<br />
à nos manifestations, à parler tout simplement.<br />
J’aimerais remercier le <strong>Luxembourg</strong><br />
et les <strong>Luxembourg</strong>eois car l’élan<br />
de solidarité a été tout bonnement incroyable.<br />
Mais, à vrai dire, l’aide a diminué<br />
ces dernières semaines, alors que la<br />
guerre continue et qu’elle n’est pas loin<br />
d’ici ! Trois mois après l’aggravation du<br />
conflit, les gens commencent à « s’y habituer<br />
». Le pire est d’être oubliés. Nous<br />
devons continuer à nous battre ensemble<br />
car l’Ukraine protège aujourd’hui l’Europe<br />
toute entière et ses valeurs.<br />
700<br />
5<br />
Par A. Jacob<br />
tonnes d’aide humanitaire récoltées<br />
ambulances envoyées en Ukraine<br />
depuis le 24 février
LUXEMBOURG<br />
80<br />
BILAN DU BIEN-ÊTRE<br />
AU LUXEMBOURG<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
2021, son niveau de 2010 (101 points).<br />
Les gaz à effet de serre ont également<br />
augmenté après une forte chute en 2020.<br />
Le <strong>Luxembourg</strong> peine<br />
à transformer ses richesses<br />
en bien-être ressenti<br />
par les citoyens<br />
Une augmentation de la solitude chez<br />
les jeunes<br />
Selon le STATEC, la bonne santé économique<br />
d’un pays n’est pas forcément<br />
liée à un meilleur bien-être de sa population.<br />
Les indicateurs disponibles du<br />
<strong>Luxembourg</strong> Index of Well-being (LIW)<br />
sont ceux du domaine de l’emploi, de<br />
l’éducation et de la santé, du PIB par habitant<br />
et celui sur les difficultés à joindre<br />
les deux bouts. Tous ont connu un rebond<br />
positif en 2021, parfois même important<br />
après une baisse plus ou moins<br />
forte en 2020, notamment en raison du<br />
Covid-19. C’est ce que révèle la dernière<br />
publication de l’Institut, paru en juin.<br />
Les résultats de l’étude se lisent sur base<br />
d’indices : si l’un d’eux est supérieur à<br />
100, alors l’indicateur a progressé par<br />
rapport à la période de référence (2010),<br />
et inversement. Les indicateurs du domaine<br />
de l’éducation se sont améliorés<br />
depuis 2010 : niveau d’études supérieures<br />
(147 points) et formation continue des<br />
adultes (133 points). En revanche, hormis<br />
le taux d’emploi (105 points), les<br />
indicateurs sur l’emploi restent à la<br />
traîne malgré une hausse en 2021 : taux<br />
de chômage (87 points) et temps partiel<br />
involontaire (85 points). Les rebonds les<br />
plus substantiels sont observés pour les<br />
indicateurs qui ont connu les plus fortes<br />
régressions en 2020 comme la formation<br />
continue des adultes (même si celle-ci<br />
n’a pas retrouvé son niveau d’avant la<br />
pandémie). Quant au taux de chômage<br />
et aux difficultés à joindre les deux bouts,<br />
les indicateurs se sont améliorés par rapport<br />
à 2020 même s’ils restent encore en<br />
dessous du niveau de 2010.<br />
L’état de santé, au contraire, croît continuellement<br />
depuis 2018 et retrouve, en<br />
Durant chaque trimestre de l’année<br />
2021, le STATEC a demandé aux résidents<br />
d’attribuer une note sur 10<br />
concernant la satisfaction de leur vie<br />
actuelle. La meilleure note est survenue<br />
au 3 e trimestre 2021 (7/10). Ils ont<br />
aussi pu octroyer une note sur 10 à leur<br />
sentiment de solitude. Toujours au 3 e<br />
trimestre, 8,1% des résidents ont déclaré<br />
se sentir toujours (ou la plupart du<br />
temps) seuls, parmi lesquels 12,9% des<br />
personnes âgées de 16 à 24 ans et 9% de<br />
50 à 64 ans. À l’inverse, quatre résidents<br />
sur cinq n’ont jamais ou rarement eu ce<br />
sentiment (79,5%). La solitude devient<br />
néanmoins un problème majeur pour<br />
la tranche plus jeune de la population,<br />
touchant 15,5% des 16-24 ans, mais uniquement<br />
5% des 50-64 ans. Parallèlement,<br />
la satisfaction dans la vie et le sentiment<br />
de bonheur dans cette première<br />
tranche d’âge diminuent.<br />
La qualité de vie au <strong>Luxembourg</strong><br />
L’étude montre également que le <strong>Luxembourg</strong>,<br />
bien qu’il bénéficie d’avantages<br />
comparatifs en matière de santé ou de niveau<br />
de revenu, n’en tire pas pleinement<br />
parti et peine à transformer ses richesses<br />
en bien-être ressenti par les citoyens. Cependant,<br />
le Grand-Duché fait partie du<br />
groupe des pays les mieux lotis en terme<br />
de bien-être subjectif, même s’il est<br />
perfectible.<br />
Source : STATEC
LABORATOIRE SOCIAL<br />
81<br />
BRÈVES<br />
© Bourse de <strong>Luxembourg</strong><br />
La Bourse de <strong>Luxembourg</strong> et ONU Femmes s'associent pour<br />
faire progresser la finance de l'égalité des genres<br />
Le 5 mai dernier, la Bourse de <strong>Luxembourg</strong> (LuxSE) et l'Entité<br />
des Nations Unies pour l'égalité des sexes et l'autonomisation<br />
des femmes (ONU Femmes) ont signé un protocole d'accord visant<br />
à promouvoir des initiatives conjointes pour faire progresser<br />
le financement de l'égalité des sexes et de l'autonomisation des<br />
femmes. Dans le cadre de ce nouvel engagement, la Bourse de<br />
<strong>Luxembourg</strong> met désormais en évidence les instruments de dette<br />
durables affichés sur le <strong>Luxembourg</strong> Green Exchange qui allouent<br />
tout ou partie de leur financement à des projets et stratégies<br />
concrets contribuant aux objectifs d'égalité hommes-femmes. Ce<br />
faisant, elle facilite l'identification des obligations sexospécifiques<br />
pour les investisseurs et entend devenir la bourse de référence<br />
pour les obligations axées sur le genre. En outre, LuxSE s’appuiera<br />
sur la LGX Academy pour promouvoir et sensibiliser à la finance<br />
sexospécifique, coordonner le travail avec les institutions compétentes<br />
au <strong>Luxembourg</strong> pour mieux lier la finance et le genre ainsi<br />
que pour soutenir des pratiques supérieures en matière d’égalité<br />
des sexes au sein de la bourse elle-même.<br />
Source : Bourse de <strong>Luxembourg</strong><br />
Pauvreté laborieuse : Caritas <strong>Luxembourg</strong> prend position<br />
Quelques jours avant la fête du Travail, Caritas <strong>Luxembourg</strong> a<br />
publié un papier de position sur la pauvreté laborieuse. L’occasion<br />
pour l’organisation de lever le voile sur la situation des<br />
« travailleurs pauvres », des individus dont le revenu mensuel<br />
brut est inférieur à 60% du revenu médian et ce malgré leur<br />
emploi. Et si elle estime que le phénomène doit être considéré<br />
comme un défi majeur par les décideurs luxembourgeois,<br />
c’est que le Grand-Duché occupe la deuxième place au classement<br />
des pays présentant le risque le plus élevé de pauvreté<br />
laborieuse dans l’UE. Selon le papier de l’organisation, le<br />
pourcentage de personnes actives qui appartiennent à un ménage<br />
vivant sous le seuil de pauvreté était de 11,9% en 2020<br />
contre 9,3% en 2007. Bien que le <strong>Luxembourg</strong> soit connu pour<br />
son salaire social minimum très élevé, son niveau se fixe en<br />
réalité quasiment au seuil de pauvreté national ! « En 2019, le<br />
salaire social minimum non-qualifié était de 2.071,10 euros,<br />
mais le budget de référence (dont une personne a besoin pour<br />
mener une vie décente et socialement inclusive) était de 2.115<br />
euros », rappelle Caritas. Le travail n’est donc visiblement plus<br />
une garantie pour échapper à la pauvreté, et il n’existe pas de<br />
mesure politique spécifique pour lutter contre le phénomène.<br />
C’est pourquoi l’organisation plaide, entre autres, pour « une<br />
réforme fiscale avec une véritable redistribution pour plus<br />
de justice sociale, l’adaptation régulière des allocations familiales<br />
à l’évolution des prix, un effort continu pour améliorer<br />
la conciliation entre vie professionnelle et vie privée, et la détermination<br />
du niveau du salaire minimum à partir du budget<br />
de référence ».<br />
Source : Caritas <strong>Luxembourg</strong><br />
Semaines Fairtrade: le commerce équitable en 100 actions<br />
Du 1 er au 15 mai dernier se sont déroulées les Semaines Fairtrade<br />
organisées par l’ONG Fairtrade Lëtzebuerg. Cette campagne nationale,<br />
qui avait pour slogan cette année «Fair is the new trade»,<br />
vise à renforcer la prise de conscience citoyenne en faveur d’un<br />
mode de consommation équitable, responsable et respectueux<br />
des droits humains et de l’environnement. Pas moins de 100 actions<br />
ont été organisées par plus de 60 acteurs partenaires des<br />
quatre coins du pays. Étaient au programme des dégustations et<br />
actions promotionnelles sur des produits certifiés Fairtrade, l’élaboration<br />
de menus Fairtrade par des restaurateurs recourant à des<br />
aliments issus du commerce équitable ou encore divers ateliers de<br />
sensibilisation sur la thématique. À cette occasion, l’École Internationale<br />
Anne Beffort (EIMAB) de Mersch et le Lycée Privé Émile<br />
Metz à <strong>Luxembourg</strong> ont reçu leur certification « Fairtrade School ».<br />
L’engouement de ses partenaires conforte l’asbl luxembourgeoise<br />
qui entend bien continuer son combat pour un futur juste et<br />
équitable. « Aujourd’hui, le commerce équitable ne doit plus être<br />
considéré comme une alternative, mais simplement comme une<br />
illustration du bon sens citoyen », communique l’ONG.<br />
Source : Fairtrade Lëtzebuerg
LUXEMBOURG<br />
82<br />
VERS UN MEILLEUR<br />
ÉQUILIBRE ENTRE VIE<br />
PROFESSIONNELLE<br />
ET VIE PRIVÉE<br />
© MTEESS<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
professionnelle et vie privée des parents<br />
et des aidants et abrogeant la directive<br />
2010/18/UE du Conseil).<br />
Le projet de loi introduit notamment des<br />
nouveaux congés extraordinaires. « Ainsi,<br />
il est prévu d'introduire un jour de<br />
congé extraordinaire sur une période de<br />
référence de douze mois pour raisons de<br />
force majeure liée à des raisons familiales<br />
urgentes en cas de maladie ou d'accident<br />
d'un membre de la famille rendant indispensable<br />
la présence immédiate du salarié.<br />
La raison soulevée doit être attestée<br />
par un médecin ».<br />
De plus, il est proposé d'introduire un<br />
congé extraordinaire d'aidant qui peut<br />
être accordé pour une durée maximale de<br />
cinq jours sur une période de référence de<br />
douze mois si un membre de la famille ou<br />
une personne vivant dans le même ménage<br />
nécessite des soins personnels ou<br />
une aide personnelle pour raison médicale<br />
grave attestée par un médecin.<br />
Le projet de loi se propose également<br />
d'apporter des modifications mineures<br />
aux dispositions relatives au congé parental<br />
afin de se conformer aux dispositions<br />
de la directive précitée.<br />
La ministre de la Famille et de l'Intégration,<br />
Corinne Cahen, et le ministre du Travail,<br />
de l'Emploi et de l'Économie sociale<br />
et solidaire, Georges Engel, ont présenté<br />
le 19 mai deux nouveaux projets de loi<br />
visant à introduire des mesures concrètes<br />
favorisant un meilleur équilibre entre vie<br />
professionnelle et vie privée.<br />
« Les mesures présentées vont garantir<br />
un meilleur équilibre entre vie professionnelle<br />
et vie privée. Mais il s'agit également<br />
de mesures dans un souci de renforcer<br />
l'égalité des chances », a souligné<br />
Georges Engel.<br />
Le ministre a notamment expliqué les<br />
améliorations envisagées en matière de<br />
congé de paternité. Le gouvernement<br />
soutient que le congé paternité doit être<br />
pris après la naissance, afin de renforcer<br />
le lien avec l'enfant. Dès que la nouvelle<br />
loi sera votée et entrée en vigueur, ce<br />
congé pourra également être accordé aux<br />
travailleurs indépendants.<br />
Georges Engel, ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Économie sociale et solidaire,<br />
et Corinne Cahen, ministre de la Famille et de l'Intégration<br />
Il en sera de même pour les couples de<br />
même sexe. Toutefois il y a lieu de noter<br />
que la législation luxembourgeoise<br />
actuelle ne prévoit la filiation pour un<br />
couple de même sexe que dans le cas<br />
d'une adoption. Georges Engel a ainsi<br />
également précisé que le droit au congé<br />
de paternité pour les couples luxembourgeois<br />
de même sexe sera réservé aux<br />
couples mariés, ceci pour des raisons<br />
juridiques.<br />
L'État luxembourgeois prendra en charge<br />
les coûts pour huit jours de congé de<br />
paternité, ceci tant pour les salariés que<br />
pour les indépendants.<br />
Concomitamment aux changements<br />
en matière de congé de paternité a également<br />
été présenté un deuxième projet<br />
de loi ayant pour but de transposer<br />
la directive européenne concernant<br />
l'équilibre entre vie professionnelle et<br />
vie privée (directive (UE) 2019/1158 du<br />
Parlement européen et du Conseil du 20<br />
juin 2019 concernant l'équilibre entre vie<br />
De plus, le projet de loi prévoit également<br />
l'accès à des formules de travail<br />
plus souples pour les salariés avec une<br />
ancienneté minimale de six mois et dont<br />
les enfants n'ont pas encore atteint l'âge<br />
de neuf ans.<br />
Les ministres ont également précisé que<br />
le projet de loi prévoit des sanctions<br />
dans le cas où un salarié se voit refuser<br />
un congé par son employeur. Les salariés<br />
sont également protégés contre un licenciement<br />
qui est en relation directe avec<br />
une demande d'un des nouveaux congés<br />
extraordinaires ou des formules de travail<br />
souples.<br />
Corinne Cahen et Georges Engel ont<br />
souligné que les mesures présentées<br />
pourront être bénéfiques pour toutes les<br />
familles et démontrent la volonté du gouvernement<br />
de favoriser et de promouvoir<br />
un meilleur équilibre entre vie privée et<br />
vie professionnelle.<br />
Communiqué par le ministère de la Famille, de l'Intégration<br />
et à la Grande Région et le ministère du Travail,<br />
de l'Emploi et de l'Économie sociale et solidaire
LABORATOIRE SOCIAL<br />
The art<br />
83<br />
of Building<br />
Cloche<br />
d’Or