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Smart Cities Luxembourg - n°12

Le 12ème numéro du trimestriel de la ville intelligente. Infos et contact : secretariat@livinggreen.lu

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Février 2022 | n˚12<br />

Le trimestriel de la ville intelligente<br />

NUSANTARA,<br />

LA FUTURE CAPITALE<br />

INDONÉSIENNE,<br />

PROMESSE D’UNE VILLE<br />

VERTE OU EXODE<br />

CLIMATIQUE FORCÉ ?<br />

POST LUXEMBOURG<br />

5G CROCO, LE PROJET<br />

QUI VA BOULEVERSER<br />

LA MOBILITÉ INDIVIDUELLE<br />

EUROSOLAR<br />

LËTZEBUERG<br />

L’ÉQUATION<br />

DE LA TRANSITION<br />

ÉNERGÉTIQUE<br />

FOODSHARING<br />

RÉDUIRE<br />

LE GASPILLAGE<br />

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ÉDITO<br />

3<br />

Les jeux olympiques d’hiver 2022,<br />

une aberration climatique<br />

Malgré le discours rassurant du Comité International Olympique<br />

(CIO) affirmant que « les principes de soutenabilité<br />

avaient été intégrés à toutes les étapes de la préparation des<br />

JO pour minimiser les impacts négatifs des jeux et maximiser<br />

les effets positifs », les Jeux olympiques d’hiver de Pékin de<br />

2022, organisés en Chine du 4 au 20 février, n’en demeurent<br />

pas moins une aberration écologique dénoncée par les experts.<br />

Déjà pointée du doigt pour le non-respect des droits de<br />

l’Homme, boycottée diplomatiquement par plusieurs pays à<br />

cause du génocide des Ouïghours, la Chine n’échappe pas aux<br />

critiques concernant la protection de l’environnement. Elle est<br />

loin l’image de carte postale des sommets enneigés des premiers<br />

Jeux olympiques d’hiver à Chamonix, en 1924. Presque<br />

un siècle après, les épreuves de ski alpin se déroulent sur un<br />

tapis de neige 100% artificielle. La carte postale actuelle se résume<br />

à quelques rubans de blanc au milieu d’un océan de brun.<br />

« Organiser des JO dans cette région est une aberration, c’est irresponsable<br />

» regrette la géographe Carmen de Jong, de l’Université<br />

de Strasbourg. Pour remédier à un climat refusant de se plier à<br />

l’agenda olympique et blanchir quelque neuf kilomètres de pistes<br />

pour la compétition, il a fallu utiliser 100 générateurs de neige et<br />

300 canons. 185 millions de litres d’eau ont été nécessaires, soit<br />

l’équivalent de 800 piscines olympiques selon un rapport de<br />

l’ONG China Water Risk. Ce prélèvement d’eau dans une région<br />

aride a de quoi inquiéter, d’autant plus que les autorités chinoises<br />

comptent promouvoir la pratique du ski et attirer chaque année<br />

plus de 300 millions de Chinois sur les différents sites olympiques.<br />

Même si les autorités chinoises s’en défendent en affirmant organiser<br />

des jeux durables et propres qui utilisent exclusivement<br />

de l’électricité verte issue d'éoliennes et de panneaux photovoltaïques,<br />

ainsi que des transports propres, le constat cinglant<br />

ne fait que nous questionner sur le bienfondé de ces grandsmesses<br />

sportives à dimension planétaire qui coûtent cher et<br />

fragilisent davantage l’environnement. Si la Chine entretient<br />

son image de puissance sur l’échiquier mondial en organisant<br />

les Jeux olympiques d’hiver à grands frais, c’est surtout l’attitude<br />

du Comité International Olympique et ses choix quant aux<br />

pays organisateurs qui posent question. Les critères de sélection<br />

sont-ils uniquement politiques et économiques au détriment<br />

des impératifs climatiques ?<br />

Dans ses principes directeurs, le CIO place la durabilité au<br />

deuxième rang de ses préoccupations, mais il est regrettable<br />

de constater que sur le terrain de la réalité il n’en est rien. Les<br />

Jeux olympiques d’hiver 2022 de Pékin se terminent en laissant<br />

un goût amer malgré la beauté du spectacle. Le show<br />

doit se poursuivre, les aberrations climatiques aussi. Le Qatar<br />

accueillera le mondial de football au mois de décembre<br />

prochain dans des stades totalement climatisés à cause de la<br />

chaleur. La facture environnementale risque d’être lourde et<br />

les instances sportives mondiales telles que le CIO ou la FIFA<br />

semblent imperméables à la catastrophe climatique pourtant<br />

annoncée. Décidément, le prestige politique et les impératifs<br />

économiques ont encore plus de poids que les préoccupations<br />

d’ordre écologiques.<br />

Par R. Hatira


4<br />

SOMMAIRE<br />

SMART CITIES LUXEMBOURG<br />

Trimestriel édité par Living Green S.à r.l.-S<br />

www.smartcitiesmag.lu<br />

secretariat@livinggreen.lu<br />

Living Green<br />

24, rue Michel Rodange<br />

L-4660 Differdange<br />

Tél. 58 45 46 30<br />

Régie publicitaire :<br />

Julien Malherbe<br />

julienm@livinggreen.lu<br />

Administration<br />

Lucia Ori<br />

Tél. 58 45 46 29<br />

secretariat@livinggreen.lu<br />

Comité de rédaction<br />

Adeline Jacob - adelinej@livinggreen.lu<br />

Pierre Birck - pierreb@livinggreen.lu<br />

Pauline Paquet - paulinep@livinggreen.lu<br />

Raouf Hatira<br />

Dominique Coutant<br />

Sophie Caruelle<br />

Conception et réalisation graphique<br />

Anna Arbizzoni/Bianco Design<br />

Photographie<br />

Eric Devillet<br />

Agence Kapture<br />

Julian Pierrot<br />

Pixabay / Unsplash / Freepik / Shutterstock<br />

Impression<br />

Imprimerie Centrale<br />

GOUVERNANCE<br />

Nusantara : promesse d’une ville verte ou exode climatique forcé ? 8<br />

Mertzig : 30 millions d’euros d’investissements pour le Bien commun 12<br />

Frisange se modernise 16<br />

GREEN BUILDING<br />

Ets. Osch et fils S.à r.l. : un nouveau siège pour répondre aux défis d’aujourd’hui 20<br />

Famaplast, entreprise aux tubes écologiques : 40 années d’innovation 26<br />

Steffen Holzbau : le bois, le matériau de construction de l’avenir 30<br />

Viessmann : s’attaquer au marché de la rénovation 32<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

Metaverse : quand la fiction dépasse la réalité 36<br />

Transformation digitale, le SIGI à la rencontre des communes luxembourgeoises 40<br />

WIDE : le digital, pas pour les femmes ? 42<br />

L’e-sport, à la croisée du sport et du jeu vidéo 44<br />

© Living Green S.à r.l.-S<br />

Tous droits de reproduction réservés pour tous pays.<br />

Tous manuscrits, photos et documents envoyés à la rédaction<br />

ne peuvent être exploités qu’avec l’accord de leurs auteurs.<br />

Publiés ou non, ils ne seront pas restitués.<br />

Les reportages signés n’engagent que leurs auteurs.


5<br />

© AFP / NYOMAN NUARTA<br />

MOBILITÉ<br />

POST <strong>Luxembourg</strong> : 5G CroCo, le projet qui va bouleverser la mobilité individuelle 48<br />

Goodyear met la gomme pour verdir le transport routier 50<br />

Autofestival : Une occasion de se payer du neuf en se tenant au courant ! 54<br />

Garage Losch Truck, Van & Bus : le transport en commun réinventé 58<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

Eurosolar Lëtzebuerg : l’équation de la transition énergétique 62<br />

Energiepark Reiden : faire avancer la transition énergétique 64<br />

Sommet « Un océan » : un bilan en demi-teinte 66<br />

Véolia : l’ambition d’un champion mondial de la transition écologique 68<br />

Luxlait : une coopérative qui tourne à plein régime! 70<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

Foodsharing : réduire le gaspillage alimentaire, pas si sorcier ! 74<br />

AIS : faciliter l’inclusion sociale grâce au logement 76<br />

Deux ans de pandémie: le moral des travailleurs au plus bas ? 80<br />

Touchpoints asbl : accompagner les migrants dans leur projet entrepreneurial 82


2022, GERI MANAGEMENT prend un nouveau départ<br />

et transfère ses bureaux sur la zone Gadderscheier<br />

à compter du 1 er mars et sera accompagnée<br />

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GOUVERNANCE<br />

© SIP - Emmanuel Claude<br />

Les cérémonies de passation des pouvoirs se sont enchaînées le 5 janvier 2022.<br />

Pour l’Agriculture, la Viticulture et le Développement rural, Romain Schneider<br />

a passé le flambeau à Claude Haagen. Ce dernier devient également ministre<br />

1.<br />

de la Sécurité sociale. Quant à Dan Kersch, qui occupait le poste de ministre du Travail,<br />

de l’Emploi, de l’Économie sociale et solidaire ainsi que des Sports, il laisse la place<br />

à Georges Engel. Pour finir, Yuriko Backes a remplacé Pierre Gramegna à la tête<br />

du ministère des Finances.<br />

Yuriko Backes, ministre des Finances


8<br />

INDONÉSIE<br />

NUSANTARA,<br />

LA FUTURE CAPITALE<br />

INDONÉSIENNE,<br />

PROMESSE D’UNE VILLE<br />

VERTE OU EXODE<br />

CLIMATIQUE FORCÉ ?<br />

GOUVERNANCE<br />

Le projet de transfert de la capitale indonésienne<br />

a finalement été approuvé.<br />

C’est le président Joko Widodo lui-même<br />

qui l’a annoncé le 18 janvier dernier.<br />

Jakarta, l’actuelle capitale du pays, située<br />

sur l’île surpeuplée de Java, devra<br />

céder sa place à une cité toute nouvelle<br />

bâtie dans la jungle de Bornéo, située<br />

à quelque 2.000 km de là. Baptisée<br />

« Nusantara », terme qui signifie « archipel<br />

» en indonésien, la nouvelle capitale<br />

promet d’être une ville intelligente<br />

à la pointe de la modernité, résiliente<br />

et respectueuse de l’environnement.<br />

Néanmoins, construire une toute nouvelle<br />

ville suppose l’utilisation massive<br />

d’espaces naturels arrachés à une nature<br />

encore préservée. Tout en voulant être<br />

rassurantes, les autorités indonésiennes<br />

n’ont pas véritablement le choix sinon<br />

délocaliser car Jakarta, l’actuelle capitale<br />

indonésienne, est en proie à des inondations<br />

de plus en plus fréquentes, à des<br />

affaissements de terrain et à une surpopulation<br />

qui accentue les problèmes de<br />

pollution et d’encombrement.<br />

Après l’annonce du président indonésien<br />

de délocalisation de la capitale vers<br />

l’intérieur du pays, les premières maquettes<br />

et images de la nouvelle capitale<br />

politique ont été dévoilées. Elles donnent<br />

à voir un projet gigantesque, voire utopique,<br />

de ville intelligente à zéro émission<br />

construite au milieu de la végétation<br />

tropicale. Accueillant les futurs bureaux<br />

gouvernementaux, ainsi que le palais<br />

présidentiel, elle sera aussi une nouvelle<br />

métropole intelligente qui pourra attirer<br />

des talents internationaux et un centre<br />

d’innovation, selon les dires du président<br />

indonésien.<br />

La construction de la future capitale<br />

politique aurait dû commencer dès<br />

2020, mais la pandémie de Covid-19<br />

a largement retardé le début des travaux.<br />

Plusieurs étapes dans la phase de<br />

construction de Nusantara sont prévues<br />

et planifiées jusqu’en 2045, un projet<br />

de très longue haleine doté d’un budget<br />

colossal de quelque 33 milliards de dollars.<br />

En tout cas, le gouvernement espère<br />

pouvoir s’y installer à partir de 2024, soit<br />

pendant la dernière année du second<br />

mandat du président Joko Widodo.<br />

La promesse d’une ville verte<br />

La nouvelle capitale sera donc installée<br />

au centre du pays, dans une partie<br />

de l’île de Bornéo relativement peu<br />

développée. Au total, plus de 256.000<br />

hectares ont été réservés en vue d’une<br />

expansion du projet. De l’avis de certains<br />

responsables indonésiens, le déménagement<br />

complet pourrait prendre<br />

entre 15 et 20 ans. Et la construction totale<br />

de la future Nusantara prendra sans<br />

doute plus de temps, tant le projet voulu<br />

par l’actuel président est ambitieux. La<br />

nouvelle cité indonésienne couvrira dans<br />

un premier temps une surface de 3.000<br />

hectares. Mais, à terme, elle s’étendra sur<br />

une superficie de 200.000 à 300.000 hectares.<br />

Le président Joko Widodo n’a cessé<br />

de promettre qu’elle sera une ville verte<br />

et à zéro émission, avec des transports<br />

exclusivement électriques.<br />

Plusieurs projets durables devraient voir<br />

le jour. Selon le journal «Courrier international»,<br />

la nouvelle capitale politique<br />

de l’Indonésie a l’ambition d’être une<br />

ville dans la forêt. Le ministère de l’Environnement<br />

et des Forêts indonésien<br />

souhaiterait y créer une pépinière de<br />

100 hectares composée de 17 millions de<br />

plantes qui alimenterait en permanence<br />

la nouvelle capitale, et veillerait à la préservation<br />

de la flore locale en luttant<br />

contre la déforestation.<br />

Selon le site officiel du projet, huit principes<br />

conducteurs ont été mis en place<br />

pour atteindre les objectifs d’une ville<br />

écologique, résiliente et à la pointe de la<br />

modernité. La ville, que ses développeurs<br />

ont voulu concevoir dans le respect total<br />

de la nature, sera constituée de 75%


GOUVERNANCE<br />

9<br />

d’espaces verts accessibles à tous les<br />

habitants en moins de dix minutes. Les<br />

constructions seront intégralement<br />

écologiques et conçues dans une démarche<br />

d’économie circulaire pour<br />

réduire au maximum les déchets. La<br />

ville promet également de consacrer<br />

10% de sa surface à l’agriculture et à la<br />

production alimentaire, tout en veillant<br />

à recycler 60% des déchets produits à<br />

l’horizon 2045. La préservation de l’eau<br />

est une priorité pour les autorités qui<br />

ambitionnent de traiter intégralement<br />

les eaux usées en 2035.<br />

Côté énergie, la ville compte augmenter<br />

son efficacité de près de 60% par rapport<br />

à la capitale actuelle et ainsi atteindre<br />

la neutralité en 2045. La nouvelle capitale<br />

entend investir dans la production<br />

d’énergie renouvelable pour répondre<br />

intégralement à ses besoins. Selon le<br />

média local « Jakarta Post », un ensemble<br />

d’entreprises locales et étrangères<br />

avaient commencé à développer un parc<br />

industriel vert sur l’île de Bornéo. Ce parc<br />

devrait être alimenté par des centrales<br />

hydroélectriques et solaires, une manière<br />

de participer à la transition énergétique<br />

© AFP / NYOMAN NUARTA<br />

du pays et de faire de la nouvelle capitale<br />

un exemple à suivre. D’autant plus que<br />

l’Indonésie, grand pays exportateur de<br />

charbon, accuse un certain retard dans<br />

le développement des énergies renouvelables<br />

qui devraient représenter au moins<br />

23% de l’approvisionnement énergétique<br />

total du pays d’ici 2025.<br />

Malgré les ambitions vertes<br />

défendues par le président indonésien,<br />

le projet de déménagement<br />

de la capitale politique suscite<br />

de nombreuses réticences<br />

Nusantara n’oublie pas pour autant de<br />

mettre ses habitants au centre de ses<br />

préoccupations. Elle se veut une ville<br />

moderne, sûre, résiliente et accessible<br />

à tous. La proximité du travail, des services<br />

sociaux et des espaces récréatifs est<br />

une priorité. La consigne est de rendre<br />

toutes les infrastructures essentielles accessibles<br />

à moins de dix minutes à tous<br />

les citoyens. Pour ce faire, la ville compte<br />

investir massivement dans le transport<br />

en commun propre et dans la mobilité<br />

active avec un objectif de 80% de l’ensemble<br />

du trafic, ce qui rend l’usage de<br />

la voiture personnelle exceptionnel. La<br />

ville s’est même donné comme objectif<br />

d’intégrer d’ici 2045 le top dix des villes<br />

durables et résilientes du Global Liveability<br />

Index, grâce notamment à un marché<br />

de l’emploi prospère, à un accès au<br />

logement abordable, un système éducatif<br />

performant et gratuit et à une excellente<br />

connectivité. À ce propos, Nusantara veut<br />

être à la pointe de la technologie, avec notamment<br />

le recours à des infrastructures<br />

numériques abondantes et une connectivité<br />

généralisée aussi bien pour les citoyens<br />

que pour les entreprises. Enfin, les<br />

autorités indonésiennes veulent renforcer<br />

le tissu économique avec la création<br />

de pôles d’excellence dans des domaines<br />

de pointe tels que l'industrie des technologies<br />

propres, l’industrie pharmaceutique<br />

intégrée, l’agroalimentaire durable,<br />

l'écotourisme et le tourisme de santé et<br />

l’industrie des énergies bas carbone.<br />

Le revers de la médaille<br />

Le déménagement de la capitale indonésienne<br />

vers l’île de Bornéo, à quelque<br />

2.000 km, est un aveu d’échec devant les<br />

catastrophes naturelles qui se sont multipliées<br />

ces dernières années dans la région.<br />

Jakarta est notamment sujette aux<br />

inondations provoquées par le réchauffement<br />

climatique. En 2021, de nombreux<br />

quartiers ont été ravagés à cause<br />

de pluies torrentielles forçant l’évacuation<br />

de milliers de personnes. La ville<br />

subit également un enfoncement dû au<br />

pompage des nappes phréatiques. Selon<br />

« National Geographic », Jakarta s’enfonce<br />

de 30 cm par an en dessous du niveau<br />

de la mer. La situation semble s’aggraver<br />

d’année en année à mesure que<br />

le niveau global des océans augmente.<br />

En outre, peuplée de plus de 30 millions<br />

d’habitants, Jakarta est dépourvue d’infrastructures<br />

suffisantes par rapport aux<br />

besoins de la population. Quotidiennement<br />

engorgée d’embouteillages géants,<br />

elle subit un haut niveau de pollution.<br />

La combinaison des deux phénomènes,<br />

l’un naturel et l’autre démographique, a


10<br />

GOUVERNANCE<br />

© AFP / NYOMAN NUARTA<br />

incontestablement pesé dans la balance<br />

pour déplacer la capitale indonésienne<br />

vers l’île de Bornéo. Jakarta restera néanmoins<br />

la capitale économique du pays.<br />

D’un autre côté, le phénomène des capitales<br />

qui déménagent n’est pas un fait<br />

nouveau. Plusieurs pays ont déjà franchi<br />

le pas. La Malaisie l’a fait en 2003, la Birmanie<br />

en 2006, le Brésil en 1960. Le phénomène<br />

semble s’accélérer et prendre la<br />

forme d’un exode écologique. Devant les<br />

répercussions des changements climatiques,<br />

combinées à la pression démographique,<br />

des pays prennent la décision de<br />

délocaliser leurs capitales dans l’espoir de<br />

repartir du bon pied et de créer des villes<br />

plus viables et écologiquement plus vertueuses.<br />

Mais, très souvent, ces nouvelles<br />

villes sont construites au détriment de la<br />

nature et de la biodiversité.<br />

Pour construire, il faut fatalement détruire.<br />

Malgré les ambitions vertes défendues<br />

par le président indonésien, le<br />

projet de déménagement de la capitale<br />

politique suscite de nombreuses réticences.<br />

La région indonésienne de l’île<br />

de Bornéo abrite le parc forestier de<br />

Bukit Soeharto qui s'étend sur presque<br />

62.000 hectares et qui est connu pour<br />

la réhabilitation d’espèces végétales et<br />

animales. Bornéo est également habitée<br />

par des populations autochtones qui<br />

risquent d’être expulsées. On estime à 21<br />

le nombre de groupes indigènes vivant<br />

dans cette région. Selon une ONG locale,<br />

aucune mesure n’est prévue pour le moment<br />

pour protéger ces cultures et les<br />

droits fonciers de ces peuples.<br />

La délocalisation des villes va crescendo<br />

à cause du réchauffement climatique.<br />

Le phénomène semble s’accélérer de<br />

plus en plus à mesure que le niveau des<br />

océans monte. Plusieurs villes importantes<br />

dans le monde sont menacées. À<br />

titre d’exemple, Venise, ce joyau architectural<br />

de l’humanité risque de disparaître<br />

avant la fin de ce siècle. Des villes<br />

côtières américaines et africaines pourront<br />

connaître le même sort. La Chine<br />

serait le pays le plus impacté avec neuf<br />

villes parmi les 20 premières en termes<br />

de risque de disparition. À l’échelle mondiale,<br />

plus de 280 millions de personnes<br />

seront déplacés si rien n’est fait dans les<br />

années à venir pour limiter le réchauffement<br />

climatique et la fonte des glaciers,<br />

d’après les experts du GIEC. Dans<br />

le cas de Jakarta, comme pour les autres<br />

villes, la délocalisation de la capitale ne<br />

fournit pas de solution réelle au phénomène.<br />

L’adaptation des villes aux aléas<br />

climatiques constituent un enjeu majeur<br />

pour l’avenir de nos sociétés. Limiter les<br />

impacts climatiques en adoptant d’autres<br />

pratiques plus écologiques serait plus<br />

efficace et certainement moins onéreux<br />

que de construire d’autres villes à tout va.<br />

Cela ne fera que déplacer le problème.<br />

256.000<br />

hectares<br />

33<br />

milliards de dollars<br />

Par R. Hatira


GOUVERNANCE<br />

11<br />

BRÈVES<br />

François Bausch à la réunion des ministres de la Défense<br />

organisée par l’OTAN<br />

Les 16 et 17 février derniers, François Bausch, ministre de la<br />

Défense, s’est rendu à Bruxelles, au siège de l’OTAN, pour participer<br />

à la réunion des ministres de la Défense. Bien entendu, le<br />

sujet principal des échanges concernait les conflits inquiétants<br />

entre l’Ukraine et la Russie. Les ministres ont envisagé l’adaptation<br />

de la posture de l’OTAN et les mesures qui seront adoptées<br />

en fonction de l’évolution de la situation. Néanmoins, leur priorité<br />

reste la voie diplomatique et le maintien du dialogue. La<br />

cybersécurité et l’environnement sont également venus sur la<br />

table des discussions. « Dans ce contexte, l'OTAN doit réfléchir<br />

comment davantage renforcer la résilience de nos sociétés, de<br />

nos systèmes économiques et de nos forces armées face à ces<br />

nouvelles menaces », a déclaré François Bausch. Pour finir, les<br />

participants à la réunion ont évoqué les relations entre l’OTAN<br />

et l’UE. À ce sujet, le ministre luxembourgeois a souligné l’importance<br />

d’entretenir des liens privilégiés entre ces deux organisations<br />

afin qu’elles se renforcent mutuellement.<br />

Source : maee.gouvernement.lu<br />

Circular by Design Challenge : 12 projets sélectionnés<br />

Le Circular by Design Challenge est un concours organisé par<br />

Luxinnovation durant lequel diverses entreprises présentent leur<br />

projet durable et circulaire. Le premier tour de cette seconde édition<br />

s’est déroulé le 6 janvier dernier. À son issue, douze projets<br />

luxembourgeois et européens ont été sélectionnés pour participer<br />

au programme d’accompagnement de douze semaines.<br />

Les participants sont répartis en cinq catégories. Par exemple, le<br />

projet « on.perfekt Babyfood », qui réutilise des légumes locaux<br />

non-standards afin d'en faire de la nourriture pour bébés, s'est<br />

distingué dans la catégorie villes durables. Le projet « Colors of<br />

<strong>Luxembourg</strong> » s’inscrit quant à lui dans la catégorie « <strong>Luxembourg</strong><br />

- Let’s make it happen » et a pour but de produire du textile local<br />

à partir de lin récupéré des rideaux des trains CFL par exemple.<br />

Les gagnants remporteront un prix de 7.000 euros, bénéficieront<br />

d’accords de partenariat avec des partenaires industriels afin<br />

de développer leurs idées, pourront participer à un programme<br />

d’accélération international virtuel et seront récompensés de six<br />

mois d’accès gratuit à un espace de co-working.<br />

Source : www.luxinnovation.lu<br />

2022, l’année de la jeunesse<br />

La Commission européenne a annoncé que l’année 2022 sera<br />

l’année de la jeunesse. L’objectif de cette initiative consiste à<br />

mettre en avant les jeunes pour construire un monde futur plus<br />

adapté aux enjeux actuels. Cela implique donc un développement<br />

de l’écologie, du numérique et de l’inclusivité. De cette<br />

manière, la Commission entend préparer l’après-pandémie en<br />

redonnant aux jeunes générations espoir et confiance en l’avenir.<br />

L’Europe souhaite mettre en place des activités sur tout le<br />

continent afin de proposer de nouvelles possibilités d’apprentissage<br />

et des lieux de rencontres propices au partage et à la discussion.<br />

Par exemple, le 10 février dernier a eu lieu l’annonce<br />

des gagnants du « Juvenes Translatores Contest » dont le thème<br />

était « Let's get on track – towards a (greener) future », c’est-àdire<br />

« mettons-nous sur la bonne voie – vers un avenir (plus<br />

vert) », ce qui illustre bien les nouveaux objectifs européens.<br />

2.940 jeunes ont participé à ce concours, mais seuls 27 d’entre<br />

eux en sont sortis lauréats. Toutefois, 219 ont reçu une mention<br />

spéciale pour leur traduction remarquable.<br />

Source : europa.eu


12<br />

LUXEMBOURG<br />

GOUVERNANCE<br />

© Julian Pierrot<br />

30 MILLIONS D’EUROS<br />

D’INVESTISSEMENTS<br />

POUR LE BIEN COMMUN<br />

Administration communale de Mertzig<br />

Mike Poiré


GOUVERNANCE<br />

13<br />

Avec le vote de la première phase du<br />

masterplan, la marche à suivre dans<br />

les années à venir a été concrètement<br />

fixée: investir dans l’avenir et le développement<br />

futur de Mertzig au niveau<br />

des infrastructures scolaires, socioéducatives,<br />

culturelles et sportives, sans oublier<br />

la rénovation et le réaménagement<br />

inclusif de la maison communale avec<br />

son nouveau parking écologique. Mike<br />

Poiré, bourgmestre, présente les investissements<br />

réalisés et projetés en analysant<br />

également la situation financière<br />

de la commune.<br />

Les investissements sont importants à<br />

Mertzig. Pouvez-vous les présenter ?<br />

Parmi les investissements incontournables<br />

de grande envergure et d’amélioration<br />

de la qualité de vie, citons les<br />

projets de réaménagement et de modernisation<br />

du réseau routier qui incluent<br />

le renouvellement et l’optimisation des<br />

infrastructures essentielles telles que<br />

l’approvisionnement en eau potable,<br />

l’assainissement des eaux usées ainsi<br />

que le renouvellement des réseaux.<br />

Depuis le début de notre mandat, plusieurs<br />

rues ont déjà été achevées. Suivra<br />

cette année la rue de Michelbouch qui<br />

est d’une importance cruciale en raison<br />

du renouvellement nécessaire de la<br />

conduite principale d’eau potable, puis<br />

plus tard, les rues Latterbach et Zechel<br />

et la rue de Merscheid. Les compteurs<br />

d’eau des foyers seront aussi remplacés<br />

par des compteurs intelligents qui<br />

permettent une gestion plus aisée, sécurisée<br />

et centralisée des données. Via<br />

un monitoring digital, des fuites d’eau<br />

potable pourront par exemple directement<br />

être détectées.<br />

Le chantier de réaménagement et de<br />

restauration de la mairie sera achevé<br />

sous peu avec notamment l’accessibilité<br />

à tous de la maison communale via<br />

une passerelle et des conditions optimales<br />

de travail pour le personnel communal.<br />

Il y sera aussi prévu un « smart<br />

screen » avec l’intégration du « Raider »<br />

qui prendra une forme numérique, sans<br />

oublier le «musée digital» qui mettra en<br />

lumière la vie et l’œuvre de l’architecte<br />

et peintre Sosthène Weis, né le 29 janvier<br />

1872 dans le bâtiment qui héberge<br />

la maison communale et d’après lequel<br />

sera aussi nommée la nouvelle salle des<br />

séances.<br />

Citons encore le réaménagement du<br />

parking et de la « Place Nicky Besch »<br />

avec notamment l’instauration d’un<br />

espace « kiss&go » pour le site scolaire,<br />

ceci en vue d’alléger le trafic routier sur<br />

la rue principale pendant les heures de<br />

pointe et de garantir ainsi un maximum<br />

de sécurité.<br />

Après trois années d’échanges intensifs<br />

entre tous les acteurs concernés,<br />

le chantier de la première phase du<br />

masterplan sera entamé, à savoir le<br />

« projet intégré » école-maison relais<br />

qui s’illustre dans l’aménagement des<br />

espaces. Chaque étage du nouveau bâtiment<br />

sera dédié à un cycle d’études<br />

et se composera de six salles de classe<br />

et d’une grande surface au centre. La<br />

« place du marché » sera partagée par<br />

les deux équipes pour le bien-être des<br />

élèves. Il s’agit du plus grand investissement<br />

jamais réalisé à Mertzig pour<br />

l’avenir des jeunes et le développement<br />

durable de la commune.<br />

Investir pour l’avenir des jeunes<br />

et le développement durable<br />

de la commune<br />

Suivront la construction d’un nouveau<br />

hall sportif et d’un pont qui reliera ce<br />

bâtiment aux infrastructures sportives<br />

actuelles. La phase 3 du masterplan comprend<br />

le « bâtiment de relais » entre les<br />

phases 1 et 2 avec des espaces et salles<br />

dédiées encore à l’école et à la maison relais.<br />

Nous parlons ici d'un horizon de dix<br />

à quinze ans selon l’évolution de la situation<br />

budgétaire de la commune.<br />

Je cite encore l’achat du château de<br />

Turelbaach. Tout en gardant son authenticité,<br />

Mertzig s’est engagée à entretenir<br />

et à développer le « Domaine<br />

Turelbaach » dans un esprit d’intérêt<br />

public en créant un lieu de mémoire<br />

honorant l’œuvre architecturale et artistique<br />

de Pol Gilson qui a construit le<br />

domaine à partir de 1964.<br />

Comment se présente l’impact de<br />

ces investissements sur les finances<br />

communales ?<br />

La circulaire relative à l’élaboration des<br />

budgets communaux 2022 confirme<br />

que l’État et les communes se retrouvent<br />

actuellement dans une situation<br />

financière stable. Il va de soi que<br />

la situation financière des communes<br />

dépend aussi de l’évolution du produit<br />

intérieur brut du <strong>Luxembourg</strong>. Quant<br />

au financement desdits projets, une politique<br />

prudente et responsable est plus<br />

que jamais de mise, à l’aune du contexte<br />

économique actuel. Les investissements<br />

doivent faire l’objet d’une analyse approfondie<br />

et, avant tout, responsable.<br />

Grâce aux screenings financiers permanents,<br />

les échanges réguliers avec<br />

la direction des finances du ministère<br />

de l'Intérieur et le Syndicat intercommunal<br />

de gestion informatique (SIGI)<br />

qui nous accompagne dans le cadre<br />

des Programmes pluriannuels financiers<br />

(PPF), la situation budgétaire<br />

est maîtrisée. Je rappelle aussi le mécanisme<br />

de sécurité instauré avec les<br />

trois critères essentiels à respecter: le<br />

boni ordinaire du budget doit présenter<br />

un solde positif, le résultat définitif<br />

du budget doit être supérieur ou égal à<br />

zéro (après emprunt éventuel) et l’annuité<br />

de l’emprunt ne doit pas dépasser<br />

20% des recettes ordinaires (le ratio).<br />

Concrètement, en chiffres absolus, dans<br />

le budget rectifié 2021 de la commune<br />

de Mertzig, le ratio est de 7,35% avec un<br />

emprunt de 5 millions d’euros. Ce ratio<br />

passera à 10,99% en 2022 avec un emprunt<br />

prévu de 7 millions d’euros. Sur<br />

base de la dernière circulaire relative au<br />

PPF et selon les prévisions budgétaires<br />

étatiques, la dotation de l'État pour la<br />

commune de Mertzig augmentera en<br />

2023 à 9,2 millions d'euros et en 2024<br />

à 9,7 millions d'euros. Ces perspectives<br />

sont rassurantes d’autant que nous percevons<br />

aussi les subventions étatiques<br />

substantielles accordées dans le cadre<br />

des projets précités !


14<br />

GOUVERNANCE<br />

Visuel du Masterplan<br />

Du point de vue strictement économique,<br />

les investissements publics ont<br />

d’autant plus la triple vertu de générer<br />

des recettes additionnelles pour le Trésor<br />

public, de maintenir les emplois<br />

dans les entreprises, et d’en créer de<br />

nouveaux. Au niveau du financement, il<br />

ne faut pas opposer les investissements<br />

et l’endettement. Dans les périodes de<br />

faible conjoncture, les investissements<br />

publics ont un effet d’entraînement, ce<br />

qui aide à relancer la croissance économique.<br />

L’endettement ne doit pas devenir<br />

une obsession avec comme conséquence<br />

de freiner des investissements<br />

pourtant indispensables au développement<br />

favorable d’une commune dans le<br />

but d’améliorer les services et la vie au<br />

quotidien.<br />

La commune de Mertzig vient également<br />

d’adopter son nouveau Plan<br />

d’aménagement général (PAG) ...<br />

En effet, la refonte obligatoire du PAG<br />

nous a bien occupé ces derniers mois.<br />

Fruit d’un travail de quinze ans, il<br />

nous est en effet revenu à l’honneur<br />

de finaliser cette réforme importante.<br />

Il s’agit de concilier l’intérêt général<br />

avec les intérêts particuliers des<br />

propriétaires des terrains et des immeubles.<br />

L’intérêt général, la cohérence<br />

et le principe constitutionnel<br />

d’égalité devant la loi doivent en tout<br />

cas toujours primer.<br />

Parallèlement à la refonte du PAG et<br />

dans le cadre du Pacte Logement 2.0<br />

que nous avons signé, le Conseil communal<br />

a élaboré, avec un bureau spécialisé,<br />

un projet immobilier pour agir<br />

en tant que promoteur public afin de<br />

commercialiser des logements abordables.<br />

Le PAP relatif à ce projet composé<br />

de huit logements est en cours<br />

d’élaboration. Dans ce cadre, je salue<br />

particulièrement la mise à disposition<br />

par l’État d’un conseiller en la matière.<br />

La crise du logement au <strong>Luxembourg</strong><br />

est dramatique et nous espérons que<br />

le changement de paradigme prôné<br />

pourra être atteint grâce à la nouvelle<br />

loi. Toutes les communes doivent s’y<br />

investir davantage.<br />

Administration communale de<br />

Mertzig<br />

22, Rue Principale<br />

L-9168 Mertzig<br />

www.mertzig.lu


GOUVERNANCE<br />

15<br />

#mertzig4all<br />

MERTZIG<br />

entend L’Économie devenir pour le Bien la 1ère commun commune<br />

propose<br />

un modèle économique éthique fondé sur<br />

de l’Economie pour le Bien commun<br />

la cohésion du sociale <strong>Luxembourg</strong> et la participation ! citoyenne.<br />

la dignité humaine, la solidarité, la durabilité écologique,<br />

Ces valeurs deviennent le fondement de toute action.


16<br />

LUXEMBOURG<br />

GOUVERNANCE<br />

© Julian Pierrot<br />

FRISANGE<br />

SE MODERNISE<br />

Roger Beissel<br />

Administration communale de Frisange<br />

Située aux abords de la frontière française, Frisange est un carrefour stratégique<br />

pour les frontaliers de l’Hexagone, mais aussi de l’Allemagne, qui se rendent quotidiennement<br />

au <strong>Luxembourg</strong> pour travailler. En pleine croissance, la commune a entamé plusieurs projets<br />

de modernisation afin d’offrir de meilleurs services à ses citoyens.<br />

Roger Beissel, bourgmestre, nous en dit plus.


GOUVERNANCE<br />

Pouvez-vous présenter la commune de<br />

Frisange en quelques mots ?<br />

Frisange est une commune transfrontalière,<br />

et plus précisément l’une des entrées<br />

de la France vers le <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Avec le développement de la région<br />

d’Esch-sur-Alzette, beaucoup d’Allemands<br />

transitent aussi par notre territoire.<br />

Nous sommes, pour ainsi dire,<br />

un carrefour pour les frontaliers qui<br />

viennent des deux pays.<br />

Notre population est relativement jeune.<br />

Notre commune attire les actifs car elle<br />

offre une situation idéale pour se rendre<br />

au travail au quotidien. Les connexions<br />

avec les bus et les trains sont très bonnes.<br />

Quant à l’autoroute A13, elle permet de<br />

désengorger la ville et de faciliter la mobilité<br />

des personnes qui traversent notre<br />

commune en voiture.<br />

Toujours en matière de mobilité, la commune<br />

envisage de réaménager la Nationale<br />

13…<br />

Depuis la création de l’A13, nous attendons<br />

le réaménagement de la N13. C’était<br />

une promesse du ministère de la Mobilité<br />

et des Travaux publics et de l’Administration<br />

des ponts et chaussées. L’objectif<br />

sera d’y réduire la vitesse, d’agrandir les<br />

trottoirs ainsi que d’améliorer et moderniser<br />

les arrêts de bus. Nous espérons<br />

que le chantier démarrera dans un an au<br />

plus tard.<br />

La N13 traverse la commune sur toute<br />

sa longueur. Elle commence à Aspelt au<br />

début du village et se termine à Hellange.<br />

Son réaménagement permettra de garantir<br />

la sécurité des usagers et de créer<br />

une piste cyclable qui longe la route, ainsi<br />

que, à certains endroits, une voie uniquement<br />

dédiée aux bus pour favoriser<br />

les transports en commun.<br />

Enfin, nous profiterons des travaux pour<br />

améliorer et rénover les infrastructures<br />

souterraines. Notre commune déboursera<br />

5,5 millions d’euros pour le chantier de<br />

la N13 alors que son coût total s’élèvera à<br />

18 millions d’euros.<br />

Réalisation d’une crèche pour enfants non scolarisés /<br />

17<br />

habitations sociaux / Foyer de jour pour personnes âgées<br />

Pour ce chantier, nous misons sur l’économie<br />

circulaire. Nous utilisons<br />

284 - APS – Réunion de travail<br />

des<br />

27.01.2022<br />

matériaux qui nécessitent Sur la parcelle cadastrale peu 362/4149 de transport<br />

en privilégiant des ressources locales,<br />

comme le bois pour la toiture. Ce<br />

concept a également une influence sur la<br />

déconstruction future du bâtiment. Une<br />

fois démontés, les matériaux qui ont été<br />

utilisés pour sa construction pourront en<br />

Maître d’ouvrage :<br />

Gemeng Fréiseng<br />

10, Munnereferstrooss<br />

L-5750 Frisange<br />

effet être réutilisés plus tard.<br />

D’un point de vue énergétique, nous exploiterons<br />

la géothermie pour chauffer la<br />

Association momentanée:<br />

nouvelle mairie. Cela nous permettra de<br />

gérer le chaud et le froid. Si la période est<br />

beaucoup trop rude, nous avons tout de<br />

même la possibilité de profiter du chauffage<br />

au gaz naturel du centre sportif.<br />

Enfin, nous récupérerons l’eau de pluie<br />

pour les toilettes et sanitaires.<br />

De plus, nos documents ont tous été archivés<br />

et une place leur est d’ores et déjà<br />

dédiée dans la nouvelle mairie. Ceux-ci<br />

seront ensuite digitalisés, notamment les<br />

très vieilles pièces qui datent de l’époque<br />

où Frisange était encore sous administration<br />

française. Nos citoyens pourront les<br />

consulter numériquement.<br />

Actuellement, nous sommes quatorze<br />

employés et fonctionnaires dans la commune<br />

et nos locaux ont atteint leur capacité<br />

maximale. Avec le nouveau bâtiment,<br />

nous l’augmenterons à 36. Grâce à nos<br />

nouveaux bureaux, à l’augmentation de<br />

nos effectifs et à la finalisation progressive<br />

de nos chantiers, nous pourrons davantage<br />

nous occuper du Pacte Climat et du<br />

Naturpakt, puisque nous aurons la possibilité<br />

d’engager des collaborateurs qui<br />

seront complètement dédiés à ces projets.<br />

La mairie sera également pourvue d’un<br />

grand Bierger Center. La fin des travaux<br />

est prévue pour janvier 2023. Le bâtiment<br />

actuel sera dès lors détruit pour laisser<br />

place à un parking souterrain sur lequel<br />

se trouvera une place de village.<br />

Du fait de votre attractivité, la population<br />

est en croissance tous les ans. Quelle<br />

est votre politique en matière de logements,<br />

de maisons relais et d’écoles ?<br />

© Planetplus architectes et urbaniste - MBA S.ar.l.s.<br />

suffi jusqu’à aujourd’hui mais, malheureusement,<br />

elle rencontre désormais ses<br />

limites. C’est pourquoi nous planifions<br />

actuellement une extension de l’école et<br />

de la maison relais. Pour l’instant, cette<br />

dernière ne peut accueillir que 120 enfants<br />

sur les 400 qui fréquentent l’établissement<br />

scolaire. C’est peu, mais avec<br />

ce nouveau projet, nous atteindrons un<br />

taux de 90% d’occupation possible. Les<br />

travaux devraient démarrer à la fin de<br />

l’année 2023 et seront terminés en 2026.<br />

Un concours d’architecture a eu lieu et<br />

c’est le bureau Witry & Witry qui sera<br />

assigné à la construction. Ce bâtiment<br />

de quatre étages, doté d’un parking souterrain<br />

pouvant accueillir 49 voitures, se<br />

situera à côté du château d’eau. Nous<br />

privilégierons les meilleures technologies<br />

pour construire cette infrastructure<br />

qui intégrera les éléments de l’économie<br />

circulaire. Avec la pénurie de bois, nous<br />

avons par exemple opté pour des briques<br />

recyclées et fabriquées en Allemagne.<br />

Cette politique de planification est menée<br />

en étroite collaboration avec un bureau<br />

d’études qui réalise des estimations en<br />

fonction des terrains disponibles et de la<br />

croissance de la population dans le but<br />

d’agrandir les infrastructures de façon<br />

optimale et intelligente. Nous planifions<br />

ainsi des chantiers jusqu’à l’horizon 2035.<br />

Par ailleurs, notre commune est stratégiquement<br />

bien placée, les habitations<br />

sont donc assez onéreuses et les prix<br />

ne cessent de monter (2,5 à 5% par an).<br />

Nous avons pourtant la volonté de participer<br />

au futur Pacte Logement.<br />

Vous construisez actuellement la nouvelle<br />

maison communale. Quelles seront<br />

ses principales caractéristiques ?<br />

Effectivement, la commune croît d’année<br />

en année. Il y a 30 ans, nous avons<br />

construit une école centrale. Celle-ci a<br />

La construction d’une crèche est également<br />

à l’étude…


LAUREAT WITRY & WITRY<br />

18<br />

GOUVERNANCE<br />

© Witry & Witry<br />

une modification ponctuelle du PAG<br />

pour installer le nouveau terrain qui sera<br />

placé au même endroit que l’actuel. Or,<br />

celui-ci est orienté d’est vers l’ouest et a<br />

une pente de 50 centimètres. Nous souhaitons<br />

désormais l’orienter du sud vers<br />

le nord car il sera plus facile de le mettre<br />

à niveau.<br />

Projet du lauréat Witry & Witry<br />

© Teisen - Giesler Architectes<br />

Cependant, nous devons renaturer dans<br />

les environs pour que le ministère de<br />

l’Environnement puisse nous accorder le<br />

droit de réaliser cette nouvelle infrastructure.<br />

Des études de faisabilité ont été réalisées<br />

début février.<br />

Le projet du bureau d’architectes Witry & Witry s’est distingué de l’ensemble des projets, par son<br />

implantation urbaine respectueuse et une architecture qui répond à un concept pédagogique innovant.<br />

Le projet a fait preuve d’une bonne intégration dans le tissu urbain, tout en apportant des solutions quant Qu’en est-il du centre de recyclage ?<br />

à la fonctionnalité de l’école avec une bonne répartition des clusters scolaires et de la maison relais. Le<br />

projet dessiné à l’échelle des enfants créé une ambiance accueillante et protectrice.<br />

Nous sommes en plein travaux d’aménagement.<br />

Il fonctionnait bien jusqu’alors<br />

L’ensemble du bâtiment de l’école se caractérise par la transparence et l’ouverture ainsi que par une<br />

atmosphère conviviale et inondée de lumière. Un espace aérien autour de l’escalier principal central<br />

permet une connexion et une communication même à travers les étages. Les groupes spacieux et les mais il était très difficile d’accès pour les<br />

couloirs ouvertement conçus au milieu du bâtiment créent des espaces communs spacieux à l’extérieur containers. Le centre de recyclage sera<br />

des salles de classe et des salles de réception, qui invitent à des réunions informelles des étudiants ou<br />

prêt en mai prochain. Un système de<br />

peuvent également être utilisés pour diverses activités. De petites fenêtres à côté des entrées de la<br />

salle de classe ainsi que de plus grandes fenêtres dans diverses pièces fonctionnelles telles que la salle driving sera mis en place afin de faciliter<br />

à manger soulignent également la philosophie de la communication,<br />

l’organisation, tant pour les exploitants<br />

que pour les citoyens. L’idée est de pouvoir<br />

entrer dans le centre avec sa voiture<br />

et se garer devant les containers dédiés à<br />

chaque type de déchets.<br />

Effectivement, nous planifions la<br />

construction d’une crèche qui pourra<br />

accueillir 60 enfants de 0 à 4 ans. À côté<br />

de celle-ci, nous prévoyons également<br />

la construction d’un foyer de jour pour<br />

les seniors. Notre but est de regrouper<br />

les deux générations et d’amener un lien<br />

intergénérationnel quelques heures ou<br />

jours dans la semaine. Ce projet s’installera<br />

sur le terrain de l’ancien presbytère<br />

à Aspelt. Deux logements à coût modéré<br />

seront également construits à quelques<br />

encablures de ce complexe unifié. Nous<br />

espérons voter le devis pour ce chantier<br />

dans un an.<br />

En juin dernier, la commune a inauguré<br />

le château d’Aspelt en présence de nombreuses<br />

personnalités. Quelle est désormais<br />

la place de ce bâtiment historique<br />

dans la commune ?<br />

Nous sommes propriétaires du château<br />

depuis 1991, mais la famille qui y logeait<br />

pouvait y habiter jusqu’en 2004. Depuis<br />

lors, faute de moyens, la bâtisse s’est dégradée.<br />

L’ancien collège des bourgmestre<br />

et échevins voulait y installer la nouvelle<br />

mairie, ce qui n’était pas en phase avec<br />

nos objectifs politiques. Nous souhaitions<br />

donner une raison d’être au château<br />

et nous avons décidé Réf : 41382 de l’utiliser PS/RF<br />

comme un lieu de culture.<br />

Celui-ci se compose désormais de deux<br />

salles de mariage, d’une salle d’exposition<br />

et d’une salle de concert. Beaucoup d’artistes,<br />

à savoir des photographes ou des<br />

sculpteurs, se situent dans la commune et<br />

auront ainsi une vitrine pour exposer leurs<br />

œuvres. Si le bâtiment principal est rénové,<br />

il reste encore les annexes. Celles-ci accueilleront<br />

à l’avenir une salle de spectacle<br />

de 120 personnes pour des concerts ou des<br />

pièces de théâtre, ainsi que deux gîtes pour<br />

attirer les touristes. Ces travaux, d’un budget<br />

de 7,5 millions d’euros, démarreront<br />

cette année avant les congés collectifs et<br />

dureront un an et demi.<br />

Vous envisagez également de créer un<br />

nouveau terrain de football…<br />

Nous souhaitons effectivement établir<br />

Un dernier mot sur le futur chalet des<br />

scouts ?<br />

Nous finalisons actuellement les études<br />

d’avant-projet définitif pour celui-ci. Le<br />

bureau d’architecte Teisen-Giesler est<br />

en charge du projet. Le bâtiment sera<br />

construit en briques au rez-de-chaussée<br />

et en bois pour les étages supérieurs afin<br />

de conserver l’aspect typique d’un chalet.<br />

Il comptera des dortoirs pouvant accueillir<br />

plus ou moins 20 personnes.<br />

Administration communale<br />

de Frisange<br />

10, Munnerëferstrooss<br />

L- 5750 Frisange<br />

www.frisange.lu


GREEN<br />

BUILDING<br />

© Beng Architectes Associés<br />

En avril 2021, le Fonds Kirchberg lançait un appel à projets pour la construction<br />

des habitations au Réimerwee. Après plusieurs mois, le jury a enfin annoncé le grand gagnant :<br />

le projet proposé conjointement par Tracol Immobilier et le bureau d’architectes Beng<br />

2.<br />

est sorti lauréat de la compétition. Son plan d’aménagement s'aligne sur la volonté<br />

du Fonds d’offrir une excellente qualité de vie à un prix abordable.<br />

En outre, les candidats ont travaillé avec des ingénieurs afin de mettre en place<br />

des solutions de construction durable.


LUXEMBOURG<br />

20<br />

GREEN BUILDING<br />

© Eric Devillet<br />

UN NOUVEAU SIÈGE<br />

POUR RÉPONDRE<br />

AUX DÉFIS<br />

D’AUJOURD’HUI<br />

Ets. Osch et fils S.à r.l.<br />

Réputée dans le nord du pays pour<br />

ses services de qualité, Ets. Osch et fils<br />

S.à r.l. souffrait jusqu’il y a peu d’un<br />

manque d’espace qui limitait son développement.<br />

La société viandenoise, spécialisée<br />

principalement dans le transport<br />

et plus particulièrement dans celui<br />

des déchets ménagers, a récemment<br />

déménagé dans un bâtiment flambant<br />

neuf route de Bettel. Après quelque<br />

100 ans d’activité dans ses locaux historiques,<br />

où elle se sera largement diversifiée,<br />

l’entreprise tourne une page.<br />

Elle officie désormais depuis un siège<br />

qu’elle a façonné à son image, agréable<br />

et moderne, qui matérialise sa volonté<br />

d’investir dans l’avenir, au bénéfice de<br />

ses clients. Gilles Osch et Carlos Teixeira,<br />

gérants de la société, nous racontent<br />

l’histoire de ce déménagement.<br />

Une entreprise centenaire<br />

Si la société Ets. Osch et fils S.à r.l. existe<br />

depuis plus de 100 ans, elle a développé<br />

les activités qu’on lui connaît actuellement<br />

au milieu du siècle dernier.<br />

Aujourd’hui forte d’une équipe de 113<br />

collaborateurs, elle est active dans des<br />

domaines aussi variés que la collecte,<br />

le transport et le traitement des déchets<br />

pour les collectivités, les professionnels<br />

et les particuliers, la commercialisation<br />

et le service après-vente de machines<br />

liées à la collecte des déchets, à l’entretien<br />

des routes et aux équipements hivernaux,<br />

ou la protection périphérique<br />

de bâtiments. Via sa société-sœur 3S<br />

Tech S.à r.l., fondée en 2014, elle commercialise<br />

également des terrains de<br />

sport synthétiques.<br />

Genèse d’un projet<br />

La société, ayant fortement évolué depuis<br />

ses débuts, se sent, au tournant du<br />

siècle, trop à l’étroit dans ses locaux sis<br />

rue de la Gare à Vianden. « Dès la fin des<br />

années 1990, l’idée d’un déménagement<br />

s’est imposée. Notre atelier, qui datait<br />

du milieu du siècle dernier, ne répondait<br />

plus à nos nouveaux besoins en plus<br />

d’être trop petit, tout comme nos bureaux.<br />

La recherche d’un nouveau site a<br />

duré dix ans. Si cela s’est révélé si long,<br />

c’est parce que nous tenions à rester implantés<br />

dans la région, d’une part parce<br />

que l’entreprise a toujours été associée à<br />

la ville de Vianden, et d’autre part parce<br />

que bon nombre de nos collaborateurs<br />

ont construit leur vie autour de cette entreprise.<br />

Je ne voulais ni les faire déménager<br />

ni prendre le risque d’en perdre<br />

certains », indique Gilles Osch. Au fil des<br />

années, l’aménagement de plusieurs zonings<br />

est envisagé mais aucun projet ne<br />

voit le jour avant 2010, date à laquelle<br />

un accord est trouvé avec le ministère<br />

de l’Environnement et la commune de<br />

Vianden pour implanter une zone d’activités<br />

économiques route de Bettel. Ets.<br />

Osch et fils S.à r.l. achète alors le terrain<br />

en 2012 et commence la construction de<br />

son nouveau siège en 2020.<br />

Vision d’avenir<br />

Durant la conception, la direction imagine<br />

un aménagement qui permette<br />

d’améliorer les flux et les méthodes de<br />

travail au sein de l’entreprise. Là où ses<br />

anciens murs la limitaient, les nouveaux<br />

doivent la rendre plus efficace. « En réalisant<br />

ce projet, nous avons beaucoup


GREEN BUILDING<br />

21<br />

© Eric Devillet<br />

© Eric Devillet<br />

© Eric Devillet<br />

© Eric Devillet<br />

réfléchi aux flux de travail et à la communication<br />

entre nos collaborateurs. Nous<br />

avons ainsi pu organiser la disposition<br />

de nos bureaux d’une manière qui nous<br />

permet d’être beaucoup plus efficaces.<br />

Les mêmes réflexions ont sous-tendu la<br />

conception de l’atelier », déclare Carlos<br />

Teixeira.<br />

Un atelier dans l’air du temps,<br />

pourvu d’équipements<br />

modernes<br />

Désormais, l’entreprise possède un atelier<br />

dans l’air du temps, pourvu d’équipements<br />

modernes et adapté aux défis<br />

d’aujourd’hui. « Les dimensions de notre<br />

ancien atelier faisaient entrave à l’évolution<br />

des parts de marché de notre société.<br />

En effet, nous ne pouvions agrandir<br />

notre parc de véhicules en raison de sa<br />

superficie limitée, qui n’aurait pas permis<br />

d’assurer un service après-vente de<br />

qualité. Désormais, nous espérons pouvoir<br />

augmenter nos ventes de machines<br />

puisque nous avons la capacité de fournir<br />

un service après-vente à la hauteur »,<br />

explique Gilles Osch.<br />

Au-delà de ses quelque 750 m 2 , ce sont<br />

également ses équipements qui impressionnent.<br />

L’impact sur les talents qui<br />

souhaiteraient rejoindre l’entreprise est<br />

d’ailleurs déjà perceptible : « Notre atelier<br />

de 1949 n’enthousiasmait pas forcément<br />

les candidats qui postulaient à un emploi<br />

de mécanicien chez nous. Aujourd’hui,<br />

nous disposons d’un matériel moderne<br />

qui séduit les nouvelles recrues potentielles<br />

», révèle Carlos Teixeira.<br />

Il est vrai que l’entreprise s’est construit<br />

un siège à son image, qui reflète sa réelle<br />

identité et, par conséquent, change le regard<br />

qu’on pouvait porter sur elle. «Avant<br />

d’emménager ici, nous vivions sur notre<br />

réputation. Or, celle-ci était légèrement<br />

ternie par nos installations jugées anciennes.<br />

Désormais, nous présentons<br />

une image à la hauteur de notre notoriété.<br />

Mais ce que doit surtout refléter<br />

ce nouveau bâtiment, c’est notre volonté<br />

d’investir pour évoluer et améliorer<br />

constamment notre service à la clientèle»,<br />

poursuit Carlos Teixeira.<br />

Des infrastructures qui allient confort et<br />

modernité<br />

Ce grand projet, intitulé « NB 2021 » en interne<br />

(pour « nouveau bâtiment 2021 »), a<br />

été dévoilé aux salariés de la société le 17<br />

décembre dernier, lors de la fête d’entreprise.<br />

Si la direction a impliqué ses collaborateurs<br />

dans sa conception, notamment<br />

dans l’agencement des bureaux,<br />

elle a également souhaité entretenir une<br />

part de mystère sur certains détails d’architecture<br />

pour créer la surprise. C’est<br />

ainsi qu’ils ont découvert, il y a quelques<br />

semaines, des infrastructures plus de<br />

deux fois plus spacieuses que leurs anciens<br />

locaux. Derrière la façade moderne<br />

habillée d’un bardage en bois se cachent,<br />

en plus de l’atelier d’environ 750 m 2 , des<br />

espaces de stockage de quelque 400 m 2 ,<br />

une surface de bureaux d’un peu moins de<br />

1.000 m 2 et un réfectoire où le personnel


22<br />

GREEN BUILDING<br />

peut se retrouver pour déjeuner. Un petit<br />

espace fitness devrait également être<br />

installé au troisième étage pour le bienêtre<br />

des collaborateurs. Des technologies<br />

respectueuses de l’environnement ont<br />

également été mises en place, dans la<br />

mesure du possible compte tenu de l’enveloppe<br />

budgétaire.<br />

© Eric Devillet<br />

Ces nouvelles infrastructures<br />

démontrent notre capacité<br />

à évoluer<br />

Nul doute que de telles installations<br />

offrent quelques perspectives de développement<br />

à l’entreprise. « Quand je<br />

l’ai rejointe, en 1992, celle-ci comptait<br />

38 collaborateurs. Aujourd’hui, nous<br />

sommes 113 à travailler pour nos deux<br />

sociétés. Nous allons certainement nous<br />

agrandir encore un peu, mais notre objectif<br />

premier est de nous stabiliser sur<br />

le marché. Si ces nouvelles infrastructures<br />

démontrent notre capacité à évoluer,<br />

nous conservons pour autant l’humilité<br />

qui nous caractérise », conclut<br />

Gilles Osch.<br />

Gilles Osch – Gérant<br />

© Eric Devillet<br />

Ets. Osch et fils S.à r.l.<br />

4, ZAE - Route de Bettel<br />

L-9415 Vianden<br />

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Carlos Teixeira – Gérant


GREEN BUILDING<br />

23<br />

WE TAKE CARE!<br />

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Tél.: +352 83 41 41 -1<br />

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LUXEMBOURG<br />

24<br />

GREEN BUILDING<br />

BRÈVES<br />

111 projets de construction mis à l’honneur pour le 111 e<br />

anniversaire de l’Administration des bâtiments publics<br />

© MMTP<br />

Le moulin Bestgen bientôt en travaux<br />

À la suite d’une étude du bâtiment et de l’analyse des besoins de<br />

l’aide à l’enfance, la commune de Schifflange et le ministère de<br />

l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse ont décidé<br />

le 26 janvier 2022 d’installer à l’ancien moulin Bestgen un centre<br />

socio-thérapeutique (CST) géré par l’asbl Telos Education. Un CST<br />

permet d'établir un accueil de jour pour les enfants en détresse<br />

scolaire ou psychosociale qui ont besoin d’un accompagnement<br />

renforcé temporairement. La scolarisation est assurée par un<br />

centre de compétences de l’Éducation nationale (le Centre pour<br />

le développement socio-émotionnel, ou CDSE). Il s’agira du huitième<br />

établissement de ce type au <strong>Luxembourg</strong>. Le bâtiment sera<br />

rénové pour satisfaire sa nouvelle mission. Le restaurant qui se<br />

situe également dans les locaux du moulin restera ouvert durant<br />

toute la durée des travaux.<br />

Source : SIP<br />

François Bausch, Vice-Premier ministre, ministre de la Mobilité<br />

et des Travaux publics, a reçu des mains du directeur et du<br />

directeur honoraire de l’Administration des bâtiments publics,<br />

Luc Dhamen et Jean Leyder, un livre présentant 111 projets de<br />

construction à l’occasion du 111 e anniversaire de l’Administration.<br />

L’ouvrage présente trois types de projets différents : ceux<br />

qui avaient pour objet la rénovation d’un bâtiment appartenant<br />

au patrimoine de l’État, des nouvelles constructions durables et<br />

fonctionnelles, et des chantiers en cours de réalisation. Parmi<br />

ces trois catégories se retrouvent des institutions européennes,<br />

des établissements scolaires, des maisons de soins, des projets<br />

culturels, et bien d’autres. Le livre est rédigé en français, il se<br />

compose de pas moins de 272 pages et il sera disponible jusqu’à<br />

épuisement des stocks. Cette initiative a pour but d’encourager<br />

la réalisation de projets qui répondent aux nouvelles exigences<br />

d’un monde responsable et durable.<br />

Source : SIP<br />

Le World Green Building Concil accueille quatre nouveaux<br />

membres<br />

Le 26 janvier dernier, quatre nouvelles entreprises ont signé le<br />

Net Zero Carbon Buildings Commitment du World Green Building<br />

Concil (WorldGBC) qui a pour objectif la décarbonation du<br />

monde de la construction et le combat contre le changement climatique.<br />

Cet engagement réunit désormais 160 signataires, dont<br />

126 entreprises et organisations, 28 villes et 6 États ou régions. Parmi<br />

les nouveaux membres, nous retrouvons une société de gestion<br />

immobilière finlandaise, LähiTapiola Kiinteistövarainhoito,<br />

qui propose des locaux commerciaux et des logements de haute<br />

qualité et s’adaptant aux besoins des clients ; la compagnie de<br />

technologie écologique pour la construction Nexii Building Solutions<br />

Inc. qui conçoit et réalise des projets immobiliers durables<br />

et économiques ; l’expert des espaces de travail partagés Technopolis,<br />

qui s’engage à exploiter exclusivement des bâtiments existants<br />

et à réduire au maximum leur impact écologique lors des<br />

rénovations qu'ils effectuent ; et l’entreprise Veev qui cherche à<br />

moderniser le milieu de l’immobilier en adoptant des méthodes<br />

de construction modulaires et neutres en carbone.<br />

Source : www.worldgbc.org


GREEN BUILDING<br />

25<br />

DE LA CONCEPTION<br />

À LA RÉALISATION<br />

DE VOTRE PROJET.<br />

Nos capacités, nos process innovants<br />

et l’expertise de nos équipes internes<br />

(études, BIM, façades, bois, techniques<br />

spéciales, exécution) permettent de préparer<br />

et concevoir vos projets dans les<br />

meilleures conditions.<br />

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CLE construit sur des valeurs durables.<br />

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LUXEMBOURG<br />

26<br />

GREEN BUILDING<br />

FAMAPLAST, ENTREPRISE<br />

AUX TUBES ÉCOLOGIQUES :<br />

40 ANNÉES D’INNOVATION<br />

Famaplast<br />

Patric Michelis<br />

L’histoire de Raymond Michelis débute dans les années 60 avec la création d’une entreprise de construction.<br />

En 1964, il commence à produire des blocs de béton, d’abord pour ses propres besoins,<br />

puis pour d’autres entreprises.


GREEN BUILDING<br />

27<br />

Historique de la société<br />

C’est en 1975 qu’a été créée l’actuelle<br />

société Famaplast qui fabrique des<br />

tubes en polyéthylène. Avant cette date,<br />

les câbles étaient mis en terre sans aucune<br />

protection. Depuis, les tubes en<br />

polyéthylène fabriqués par Famaplast<br />

protègent les câbles et facilitent leur<br />

éventuel remplacement.<br />

Parce que l’environnement a toujours<br />

été au cœur des préoccupations de la société<br />

Famaplast, Raymond Michelis a eu<br />

l’idée de produire ses tubes en polyéthylène<br />

à partir de matériaux recyclés.<br />

C’est ainsi qu’il fonda en 1980 Granulux,<br />

qui s’occupe de la transformation<br />

de produits usagés en polyéthylène (flacons,<br />

bouteilles, etc.). Les gaines en matière<br />

recyclée sont aussi performantes<br />

que celles fabriquées à partir de matériaux<br />

de premier choix.<br />

À ce jour, Famaplast est une des rares entreprises<br />

en Europe à produire ces tubes<br />

à partir de matériaux recyclés et à être<br />

conforme aux normes européennes.<br />

Une nouvelle gaine<br />

nommée Plyvaflex,<br />

un tube muni d’un dispositif<br />

qui le rend détectable<br />

Remise en question et innovation<br />

En 2016, après deux années de recherche<br />

et de développement, Famaplast a créé<br />

une nouvelle gaine nommée Plyvaflex,<br />

un tube muni d’un dispositif qui le rend<br />

détectable. Plyvaflex est une nouvelle<br />

gaine protégée par un brevet luxembourgeois<br />

qui s’exporte au-delà de nos frontières.<br />

« Nos principaux clients français nous<br />

ont appelés afin de mettre en place un<br />

système efficace et économiquement<br />

pertinent permettant de localiser les<br />

conduites enterrées, et ce, pour se mettre<br />

en conformité avec une nouvelle norme<br />

française », nous explique Patric Michelis,<br />

directeur de Famaplast. « Le concept<br />

que nous avons développé a été breveté.<br />

Il s’agit de doter les tubes et conduites<br />

d’un fil traceur dès la fabrication. Le fil<br />

est raccordé à une borne lors de la pose et<br />

les bornes sont connectées à un émetteur<br />

générateur. Ensuite, un récepteur générateur<br />

permet de localiser la conduite en<br />

tout point. Ce suivi permanent renvoie<br />

les informations demandées et permet<br />

d’afficher un plan en situation réelle. Le<br />

système est extrêmement fiable, la durée<br />

de vie du fil traceur étant au moins équivalente<br />

à celle de la canalisation et son<br />

faible surcoût étant largement compensé<br />

par les économies réalisées en évitant<br />

les nombreux incidents voire accidents<br />

des années après la pose d’une conduite,<br />

lorsqu’interviennent des travaux ».<br />

Si pour l’instant le procédé Famaplast<br />

a surtout connu le succès à l’étranger,<br />

il pourrait aussi intéresser le marché<br />

luxembourgeois où chaque semaine cinq<br />

interventions se font sur des tubes ou canalisations<br />

qui ont été abimés par accident<br />

en creusant.


Borne d’injecon Branchement<br />

Borne d’injecon Branchement<br />

28<br />

GREEN BUILDING<br />

Les avantages du dispositif<br />

développé par Famaplast :<br />

• Localisable en classe A ;<br />

• Offre une bonne précision dans le<br />

positionnement des réseaux en<br />

plan et en profondeur ;<br />

• Réseaux détectés et localisés à<br />

toutes profondeurs ;<br />

• Réduction des coûts de recherche<br />

des réseaux et d’ouverture de<br />

tranchées en exploitation ;<br />

• Permet d’éviter les arrêts de<br />

chantiers et dispense<br />

d’investigations complémentaires<br />

coûteuses ;<br />

• Durée de vie équivalente à celle<br />

des réseaux ;<br />

• Garantit une sécurité pour les<br />

réseaux et leurs exploitants ;<br />

• Fonctionne avec tous les appareils<br />

de détection de signaux<br />

électromagnétiques du commerce ;<br />

• Facilité de mise en œuvre grâce à<br />

sa fixation sur les couronnes ;<br />

• Un faible surcoût par rapport au<br />

coût du mètre linéaire du réseau<br />

posé ;<br />

• Offre la possibilité d’un<br />

géoréférencement avec une<br />

interface GPS.<br />

Qualité, respect de l’environnement<br />

et remise en question constante sont<br />

les qualités qui ont permis à la société<br />

de devenir un des leaders européens<br />

de la fabrication des tubes annelés en<br />

polyéthylène.<br />

Les gaines permettent<br />

de remplacer<br />

ou introduire<br />

de nouveaux câbles<br />

sans rouvrir une tranchée<br />

Tous diamètres, toutes longueurs et<br />

toutes couleurs, les gaines de protection<br />

Famaplast peuvent désormais rester<br />

détectables à vie. Elles préservent les<br />

câbles en respectant la terre et une fois<br />

en place, on peut remplacer ou introduire<br />

de nouveaux câbles sans rouvrir<br />

une tranchée.<br />

Famaplast<br />

47a, rue de Sanem<br />

L-4485 Soleuvre<br />

Tél.: 59 30 46 - 1<br />

fama@pt.lu<br />

www.famaplast.lu<br />

AVANTAGES DU DISPOSITIF : PROCÉDÉ DE DÉTECTION AVEC PLYVAFLEX :<br />

Localisable en classe A. Complément idéal à la cartographie, aux SIG,<br />

aux relevés topographiques et aux plans de récolements.<br />

Offre une bonne précision dans le positionnement des réseaux en plan<br />

et en profondeur.<br />

Réseaux détectés et localisés à toutes profondeurs.<br />

Réduction des coûts de recherche des réseaux et d’ouverture de tranchées<br />

en exploitation.<br />

Permet d’éviter les arrêts de chantiers et dispense d’investigations<br />

complémentaires coûteuses.<br />

Durée de vie équivalente à celle des réseaux.<br />

Garantit une sécurité pour les réseaux et les exploitants des réseaux.<br />

Fonctionne avec tous les appareils de détection de signaux<br />

électromagnétiques du commerce.<br />

Facilité de mise en oeuvre grâce à sa fixation sur les couronnes.<br />

Un faible surcoût par rapport au coût du mètre linéaire de réseau<br />

posé.<br />

Offre la possibilité d’un géoréférencement avec une<br />

interface GPS.<br />

Ce dispositif s’appuie sur le principe de détection électromagnétique (à l’aide<br />

d’un détecteur classique du commerce) permettant de localiser, de détecter<br />

et d’identifier avec la précision de la classe A, le réseau enterré en plan et<br />

profondeur (quel que soit la profondeur) conformément à la norme NF S70-003.<br />

Il suffit de connecter le fil rouge du générateur à la borne d’injection PLYVAL du<br />

réseau à localiser par le biais de la prise jack et relier le fil noir à la terre. La terre<br />

doit être éloignée d’au moins 4 m.<br />

Régler le détecteur sur la même fréquence que le générateur<br />

Suivre le signal avec le détecteur et localiser le tracé du réseau enterré<br />

Relever la profondeur autant de fois que nécessaire<br />

Poursuivre cette démarche, tronçon par tronçon<br />

Etablir les plans de récolement<br />

Géo-référencer le réseau<br />

Emeeur / Générateur<br />

Mode de détecon<br />

PLYVAL concept<br />

Borne d’injecon<br />

couvercle ouvert<br />

Récepteur / Détecteur<br />

Borne d’injecon<br />

couvercle fermé :<br />

assure le retour terre<br />

Terre<br />

Fil traceur PLYVAL<br />

Profondeur<br />

Fil traceur PLYVAL<br />

Connecteur en Té<br />

Connecteur Droit Connecteur Té<br />

Canalisaon<br />

Tube PLYVAFLEX


GREEN BUILDING<br />

29<br />

BÜROGEBÄUDE<br />

STEFFEN HOLZBAU<br />

& CENTRE MÉDICAL<br />

POTASCHBIERG<br />

WIR BAUEN AUF INNOVATION<br />

Wir setzen auf intelligente Verbindungen: Holz, wie Beton und Stahl auch, weist<br />

als Baumaterial zahlreiche Stärken auf. Die Kombination dieser Werkstoffe,<br />

unter Ausnutzung ihrer baustoffspezifischen Vorteile, führt zu einer perfekten<br />

Verschmelzung der jeweiligen Eigenschaften.<br />

Darauf aufbauend entwickelte Steffen Holzbau den inzwischen patentierten<br />

Holz-Beton-Verbundträger, der eine Integration der Gebäudetechnik innerhalb<br />

des Trägerquerschnitts möglich macht und eine hohe Feuerbeständigkeit (R90)<br />

aufweist. Durch die extrem große Tragfähigkeit und Spannweiten bis zu 14<br />

Metern für Dächer und 12 Metern für Decken, können moderne und innovative<br />

Raumkonzepte entstehen, die spätere Umnutzungen und flexible Aufteilungen<br />

zulassen: für neue und zukunftsorientierte Möglichkeiten im Hochbau.<br />

Für unsere patentierte<br />

Hybridlösung aus Holz,<br />

Stahl und Beton haben wir<br />

den Innovationspreis in der<br />

Kategorie Produkt/Design<br />

der Chambre des Métiers<br />

Luxemburg erhalten.<br />

MEHR<br />

ZUM HOLZ-BETON-<br />

VERBUNDTRÄGER<br />

VON STEFFEN HOLZBAU<br />

steffen-holzbau.lu<br />

Steffen Holzbau S.A.<br />

13, rue de Flaxweiler<br />

L-6776 Grevenmacher<br />

T +352 719686-0<br />

info@steffen-holzbau.lu


LUXEMBOURG<br />

30<br />

GREEN BUILDING<br />

LE BOIS :<br />

LE MATÉRIAU<br />

DE CONSTRUCTION<br />

DE L'AVENIR<br />

Steffen Holzbau<br />

L'intérêt pour le bois, dans le secteur de<br />

la construction, n'a cessé de croître ces<br />

dernières années et va poursuivre sa<br />

nette progression sur la durée. Ce matériau<br />

durable séduit non seulement<br />

par rapport à sa capacité de charge,<br />

mais aussi au point de vue écologique,<br />

économique et sécuritaire. L'un des<br />

leaders du marché de la construction<br />

en bois au <strong>Luxembourg</strong>, la société<br />

Steffen Holzbau, revient sur tous les<br />

avantages de ce système constructif<br />

qui a de beaux jours devant lui.<br />

Un matériau écoresponsable<br />

Construire en bois est extrêmement efficace<br />

pour réduire les émissions de CO 2<br />

dans le secteur du bâtiment et lutter<br />

activement contre le changement<br />

climatique. En effet, recourir à ce<br />

matériau durable, c'est renoncer à<br />

d’autres, comme le béton, l’aluminium<br />

ou l’acier, dont la production est très<br />

énergivore. Il se produit donc un « effet<br />

de substitution». Celui-ci se réfère<br />

aux économies d'énergie réalisées en<br />

remplaçant ces matériaux «traditionnels<br />

» par le bois. Mais l’utilisation de<br />

ce dernier a un effet positif sur le bilan<br />

carbone à d’autres égards : au fur et à<br />

mesure qu’un arbre pousse, il absorbe<br />

du CO 2<br />

qu’il soustrait à l’atmosphère<br />

et qui y reste fixé au moins aussi longtemps<br />

que le produit en bois est utilisé.<br />

En moyenne, chaque mètre cube<br />

de bois utilisé comme matériau de<br />

construction réduit ainsi les émissions<br />

de CO 2<br />

dans l'atmosphère d'environ<br />

1,1 tonne. Si l'on ajoute à cela 0,9 tonne<br />

de CO 2<br />

stockée, on arrive même à une<br />

diminution de 2 tonnes. Un bâtiment<br />

en bois agit donc comme un réservoir<br />

de carbone, ou une sorte de deuxième<br />

forêt, et s’avère donc être un véritable<br />

protecteur du climat !<br />

Pour ses bâtiments et édifices, Steffen<br />

Holzbau s'approvisionne uniquement<br />

dans des forêts gérées de manière durable<br />

et veille également à une utilisation<br />

respectueuse de ses ressources. C'est<br />

pourquoi la société travaille exclusivement<br />

avec des fournisseurs pouvant attester<br />

de la provenance du bois fourni,<br />

ainsi que de son recyclage total et climatiquement<br />

neutre.<br />

Pour Steffen Holzbau, la construction<br />

durable commence donc par le choix des<br />

bons matériaux, et perdure bien au-delà<br />

de la construction. Même après son utilisation,<br />

le bois se distingue des matériaux<br />

de construction non renouvelables. Tandis<br />

que ces derniers doivent être éliminés<br />

à grands frais ou nécessitent une importante<br />

quantité d'énergie lors de leur recyclage,<br />

le bois peut être utilisé à des fins<br />

énergétiques ou servir à la fabrication de<br />

nouveaux produits.


GREEN BUILDING<br />

31<br />

Des propriétés avantageuses du point<br />

de vue économique, énergétique et de<br />

la sécurité<br />

Les murs en bois ont une épaisseur<br />

beaucoup plus faible que les murs en<br />

maçonnerie et sont donc de véritables<br />

économiseurs d'espace. Dans une<br />

pièce de dix mètres sur dix et avec une<br />

épaisseur inférieure de 20 cm, cela ne<br />

représente pas moins de 4m 2 de gagnés<br />

! Cette faible épaisseur de mur<br />

n’engendre aucun inconvénient en ce<br />

qui concerne la physique du bâtiment<br />

par rapport aux murs en béton ou en<br />

maçonnerie.<br />

En termes d’isolation, ses propriétés sont<br />

excellentes. Les constructions en bois font<br />

d’ailleurs réaliser des économies de chauffage<br />

considérables en comparaison à une<br />

construction plus classique. Ce système<br />

constructif permet notamment d’éviter<br />

les ponts thermiques, très énergivores,<br />

qui apparaissent souvent au niveau des<br />

fenêtres, du toit ou des portes. De ce fait,<br />

les maisons passives ou zéro énergie sont<br />

facilement réalisables en bois.<br />

Ce matériau durable présente également<br />

des avantages certains en matière<br />

de sécurité. En cas d'incendie, il forme<br />

une couche protectrice de charbon qui<br />

a un effet isolant et retarde la propagation<br />

du feu. En outre, la combustion des<br />

édifices en bois est bien plus «contrôlée»<br />

que celle des bâtiments traditionnels.<br />

Le bâtiment en bois ne connaît pas de<br />

défaillance soudaine de sa structure<br />

porteuse comme c'est le cas pour les<br />

constructions en acier. Pour ces raisons,<br />

les maisons en bois modernes répondent<br />

à toutes les exigences en matière de protection<br />

contre les incendies. Du reste, le<br />

bois s’avère particulièrement performant<br />

en matière de sécurité sismique. Les<br />

constructions en bois font d’ailleurs partie<br />

des bâtiments les plus résistants aux<br />

tremblements de terre.<br />

En termes de valeur et de durée de vie<br />

escomptée, les habitations modernes<br />

en bois peuvent être mises sur un pied<br />

d'égalité avec les systèmes constructifs<br />

alternatifs. Même en établissant<br />

une estimation prudente, ces maisons<br />

sont censées avoir une durée de vie<br />

d'au moins 100 ans. Les églises en bois<br />

vieilles de 700 ans qui subsistent encore<br />

en Norvège, par exemple, révèlent que<br />

cette estimation est très en deçà de la<br />

réalité.<br />

Des possibilités de planification et de<br />

conception illimitées<br />

Créative et innovante, la construction<br />

en bois se distingue avant tout<br />

par ses possibilités de planification et<br />

de conception illimitées. À la fois léger<br />

et résistant, le bois s’accommode<br />

d’exigences moins élevées en matière<br />

de capacité portante des fondations<br />

et du sol. Des styles de construction<br />

variés, que ce soit en bois massif ou<br />

en combinaison avec d'autres matériaux,<br />

sont par conséquent facilement<br />

réalisables.<br />

Cerise sur le gâteau : la durée de<br />

construction des bâtiments modernes<br />

en bois est nettement inférieure à celle<br />

des bâtiments traditionnels. Ceux-ci<br />

peuvent donc être mis en service plus<br />

rapidement, ce qui en augmente la<br />

rentabilité.<br />

Steffen Holzbau S.A.<br />

13, rue de Flaxweiler<br />

L-6776 Grevenmacher<br />

www.steffen-holzbau.lu


LUXEMBOURG<br />

32<br />

GREEN BUILDING<br />

© Eric Devillet © Xxxx<br />

S’ATTAQUER<br />

AU MARCHÉ<br />

DE LA RÉNOVATION<br />

Viessmann<br />

Günter Krings<br />

Jusqu’à aujourd’hui, rénovation ne<br />

rimait pas forcément avec pompe à<br />

chaleur. Viessmann a récemment mis<br />

un nouveau produit sur le marché,<br />

qui n’oblige plus l’habitant à remplacer<br />

ses radiateurs par du chauffage au<br />

sol. Facile d’installation, silencieuse<br />

et écologique, cette nouvelle pompe<br />

à chaleur présente de nombreux<br />

avantages. Günter Krings, directeur<br />

d’agence Viessmann au <strong>Luxembourg</strong>,<br />

nous en dit plus.<br />

Pouvez-vous présenter la nouvelle<br />

pompe à chaleur Viessmann ?<br />

Viessmann a lancé récemment un nouveau<br />

modèle de pompe à chaleur air/<br />

eau: la Vitocal 250. Elle répond aux<br />

exigences du marché, aux souhaits des<br />

installateurs et des clients utilisateurs<br />

et présente plusieurs avantages. Elle<br />

produit 70°C de température de départ<br />

d’eau de chauffage à une température<br />

extérieure de -10°C. La pompe<br />

à chaleur Vitocal 250 vise un marché<br />

cible: la rénovation. En effet, jusqu’à<br />

aujourd’hui, les pompes à chaleur nécessitaient<br />

obligatoirement un système<br />

de chauffage à basse température. Or,<br />

dans le cadre d’une rénovation d’anciens<br />

bâtiments, la chaleur est majoritairement<br />

restituée par des radiateurs.<br />

Notre nouvelle pompe à chaleur y est<br />

donc parfaitement adaptée et un remplacement<br />

du système de chauffage<br />

complet n’est plus nécessaire.<br />

Par ailleurs, le gaz frigorifique qui circule<br />

dans la machine en circuit fermé,<br />

c’est du propane. Avec un GWP100 de<br />

0,02, son impact sur l’effet de serre est<br />

quasi nul, comparé à des gaz frigorifiques<br />

classiques.<br />

La Vitocal 250 est une pompe à chaleur<br />

monobloc, c’est-à-dire que l’ensemble du<br />

circuit frigorifique est livré en une seule<br />

pièce et se trouve à l’extérieur du bâtiment.<br />

Tous les accessoires hydrauliques<br />

de la chaufferie se trouvent complètement<br />

prémontés dans l’unité intérieure qui se<br />

situe en chaufferie. Il suffit de la fixer au<br />

mur et de la raccorder à l’installation existante.<br />

Les erreurs de montage sont donc<br />

pratiquement éliminées.<br />

En plus du gain de place, d’être « Made<br />

in Germany », d’être « plug and work »<br />

et très design, la Vitocal 250 est silencieuse:<br />

à quatre mètres de distance, le<br />

niveau de pression acoustique descend<br />

en dessous des 35 décibels.<br />

Quels sont les services que vous proposez<br />

pour en assurer la gestion et l’entretien ?


GREEN BUILDING<br />

33<br />

Les pompes à chaleur nécessitent<br />

très peu d’entretien de la part de<br />

l’utilisateur, il s’agit en réalité d’un<br />

simple nettoyage de l’unité extérieure<br />

pour enlever les impuretés qui<br />

pourraient entraver la ventilation. Un<br />

contrôle des paramètres et du rapport<br />

de l’analyse fonctionnelle doit<br />

être effectué une fois par an par un<br />

installateur.<br />

Des panneaux<br />

photovoltaïques<br />

peuvent être couplés<br />

à une batterie électrique<br />

et reliés à une pompe<br />

à chaleur<br />

Comme nos chaudières, elles peuvent<br />

également être raccordées à l’application<br />

ViCare, pour une gestion centralisée<br />

du chauffage. Cet outil fonctionnera<br />

bientôt avec la géolocalisation du<br />

smartphone et donc la détection de présence.<br />

En résumé, lorsque tous les résidents<br />

quittent la maison, le chauffage<br />

diminue automatiquement. Le client<br />

peut également l’éteindre ou l’allumer<br />

à distance ou changer les températures<br />

et les heures de chauffe pièce par pièce<br />

via des vannes thermostatiques dites<br />

« intelligentes ». Quant à l’installateur,<br />

il pourra surveiller l’installation, modifier<br />

certains paramètres, recevoir des<br />

messages d’alerte à distance et pourra<br />

aussi plus facilement planifier ses<br />

entretiens. Il suffit que l’utilisateur lui<br />

permette d’accéder à son système via<br />

internet.<br />

Il est également possible d’associer la<br />

pompe à chaleur à une installation<br />

photovoltaïque…<br />

Effectivement, si une pompe à chaleur<br />

capte l’énergie « gratuite » de l’air extérieur,<br />

elle doit néanmoins fonctionner<br />

avec de l’électricité qui a un coût. Des<br />

panneaux photovoltaïques peuvent<br />

ainsi être couplés à une batterie électrique<br />

et reliés à une pompe à chaleur.<br />

L’ensemble de la structure est géré par<br />

un Energy Manager. Ce dernier communique<br />

avec d’autres consommateurs<br />

d’électricité de la maison pour identifier<br />

les besoins en énergie, et pourra<br />

même télécharger les données météorologiques<br />

grâce à l’Internet des Objets<br />

(IoT). Ainsi, il identifie les moments<br />

de la journée les plus propices à la libération<br />

de l’électricité stockée dans<br />

la batterie – par exemple en remplissant<br />

le boiler d’eau chaude sanitaire via<br />

la pompe à chaleur – afin de pouvoir<br />

emmagasiner un maximum d’énergie<br />

photovoltaïque lorsque le temps est au<br />

beau fixe.<br />

Nos produits sont « <strong>Smart</strong> Grid Ready ».<br />

Ainsi, en déployant un réseau électrique<br />

intelligent, les fournisseurs<br />

d’électricité luxembourgeois pourront<br />

envoyer des signaux aux pompes à chaleur,<br />

à l’Energy Manager ou aux autres<br />

objets intelligents lors d’une surproduction<br />

d’énergie verte afin qu’ils<br />

puissent la stocker sous forme de chaleur<br />

ou dans les batteries électriques<br />

lorsqu’elle est à bas prix. À l’inverse,<br />

lors des pics de consommation et/ou<br />

les jours où la météo ne permet pas<br />

une production d’énergie renouvelable<br />

en suffisance, le fournisseur en alertera<br />

ces appareils qui veilleront alors<br />

à économiser l’électricité pour ne pas<br />

devoir la consommer lorsque son prix<br />

est élevé. Nos appareils sont déjà prêts<br />

à recevoir ce type de d’informations,<br />

nous attendons le feu vert des fournisseurs<br />

pour pouvoir déployer cette<br />

fonctionnalité.<br />

Quels sont les autres produits ou services<br />

d’avenir chez Viessmann ?<br />

Nous intégrons déjà la combustion<br />

d’hydrogène dans certains de nos produits,<br />

notamment dans nos piles à<br />

combustible Vitovalor. Nos chaudières<br />

à gaz actuelles sont également déjà<br />

« 25% H2-ready ». Des prototypes fonctionnant<br />

100% à l’hydrogène existent<br />

déjà et seront mis sur le marché dans<br />

un futur proche.<br />

70°C<br />

température de départ<br />

à une température extérieure<br />

de -10°C<br />


Les informations de consommation<br />

intelligente.<br />

C’est ainsi que vous répondez à toutes les exigences de l’EED : rapide, facile<br />

et surtout commode – pour vous et vos résidents.<br />

La base d’EcoTrend est notre technologie de lecture à distance.<br />

ista <strong>Luxembourg</strong> S.à r.l.<br />

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DIGITAL<br />

ET INNOVATION<br />

Amazon innove une nouvelle fois en proposant son premier magasin<br />

de vêtements physique offrant une expérience unique à sa clientèle de Los Angeles.<br />

À l’aide d’une application, les visiteurs pourront sélectionner les articles<br />

3.<br />

qui les intéressent et une notification leur sera envoyée une fois les marchandises prêtes<br />

dans l’une des cabines. À l’intérieur de celle-ci, ils auront la possibilité d'évaluer les produits,<br />

de demander une autre taille ou encore de trouver des suggestions de style à l’aide<br />

d’une tablette numérique.


36<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

METAVERSE :<br />

QUAND LA FICTION<br />

DÉPASSE LA RÉALITÉ


DIGITAL ET INNOVATION<br />

37<br />

« Metaverse » : ce mot est sur toutes<br />

les lèvres depuis quelques mois et notamment<br />

depuis que Marc Zuckerberg,<br />

fondateur de Facebook, a annoncé le<br />

changement de nom de son entreprise.<br />

Littéralement, « meta » signifie autour/<br />

au-delà et « verse », l’univers. Le terme<br />

futuriste désigne donc un univers parallèle<br />

ou alternatif… un monde où<br />

le virtuel vit et interagit avec le réel<br />

et inversement. Le potentiel du metaverse<br />

est aussi flou qu’infini. Notre<br />

société s’est digitalisée depuis des décennies.<br />

La frontière entre le réel et le<br />

virtuel s’amincit et les deux univers, a<br />

priori opposés, fusionnent peu à peu.<br />

Jusqu'alors, le numérique était considéré<br />

comme un moyen. Le metaverse,<br />

lui, bouleverse les codes et pourrait<br />

même devenir une fin en soi, où la<br />

vie physique se transformerait en un<br />

moyen de la vie virtuelle. Focus sur une<br />

technologie qui offre une multitude<br />

d’opportunités de développement,<br />

mais qui, mal utilisée, pourrait menacer<br />

l’essence même de la vie humaine.<br />

Basé sur la réalité virtuelle et la réalité<br />

augmentée<br />

Alors que les crises économiques, sanitaires,<br />

diplomatiques, énergétiques<br />

ou environnementales bouleversent le<br />

monde et l’équilibre naturel, une nouvelle<br />

technologie pointe peu à peu le<br />

bout de son nez. Son nom est sur toutes<br />

les lèvres des géants du numérique et des<br />

multinationales: le metaverse. À l’origine<br />

conçu comme un jeu vidéo en réalité virtuelle,<br />

il s’est ensuite implanté dans de<br />

nombreux domaines et business aussi<br />

divers que variés… au point même de devenir<br />

une société virtuelle dans laquelle<br />

avatars de personnes physiques et réelles<br />

ont la possibilité de vivre une seconde vie<br />

avec leur soi numérique.<br />

S’il peut sembler révolutionnaire, le<br />

concept de metaverse n’est pas récent.<br />

Certains ouvrages de science-fiction ont<br />

déjà abordé la thématique à la fin du 20 e<br />

siècle. En écrivant « Le Samouraï virtuel »<br />

en 1992, Neal Stephenson a été le premier<br />

à imaginer une telle technologie. En<br />

2003, Linden Lab a développé « Second<br />

Life », un monde virtuel dans lequel les<br />

utilisateurs incarnent des personnages<br />

dans un environnement créé par les<br />

joueurs eux-mêmes et fonctionnant en<br />

tant que metaverse.<br />

À l’heure actuelle, deux nouvelles technologies<br />

sont nécessaires pour entrer<br />

dans ces mondes parallèles: la réalité<br />

augmentée et la réalité virtuelle. La première<br />

intègre simplement des aspects et<br />

éléments virtuels dans le monde réel. La<br />

seconde est plus immersive car elle simule<br />

un environnement qui dépasse les<br />

frontières du réel, en trois dimensions,<br />

grâce à divers équipements. Le casque<br />

de réalité virtuelle est l’un d’entre eux<br />

et permet d’immerger l’utilisateur à travers<br />

une expérience à 360 degrés. S’il est<br />

déjà largement utilisé dans les jeux vidéo,<br />

d’autres secteurs, industriel ou marketing,<br />

se penchent déjà sur la question et<br />

investissent dans le metaverse. En effet,<br />

selon Bloomberg, celui-ci pourrait devenir<br />

une économie alternative atteignant<br />

des revenus potentiels de 800 milliards<br />

de dollars en 2024.<br />

Si la vie virtuelle a plus<br />

de valeur que la vie réelle,<br />

l’Humanité pourrait basculer<br />

dans une toute autre logique<br />

Néanmoins, le concept se heurte encore<br />

à diverses contraintes pour se vulgariser.<br />

Pour le moment, les appareils qui<br />

permettent d’entrer dans le metaverse<br />

sont soit onéreux, soit lourds et difficiles<br />

d’utilisation. Les géants du web et<br />

des technologies, tels que Microsoft ou<br />

Meta, devront collaborer pour proposer<br />

des alternatives et ainsi accélérer la diffusion<br />

du metaverse.<br />

Une révolution pour le web<br />

Selon Marc Zuckerberg, fondateur de<br />

Facebook, le metaverse n’est rien d’autre<br />

que le futur d’internet et promet ainsi<br />

une nouvelle expérience par rapport<br />

à ce qui existe déjà sur le web : le streaming,<br />

les réseaux sociaux, les jeux, les<br />

visioconférences ou encore le shopping<br />

en ligne. Il estime néanmoins que les<br />

metaverses ne sont pas obligatoirement<br />

en trois dimensions car un écran classique<br />

peut suffire. « Ils sont un ensemble<br />

d'espaces virtuels où vous pouvez créer<br />

et explorer avec d'autres personnes qui<br />

ne se trouvent pas dans le même espace<br />

physique que vous. Vous pourrez passer<br />

du temps avec des amis, travailler, jouer,<br />

apprendre, faire du shopping, créer et<br />

plus encore », a-t-il expliqué.<br />

Des multinationales ou des grandes entreprises,<br />

comme Carrefour, McDonald's<br />

ou Gucci, acquièrent des « terrains » virtuels<br />

dans le metaverse. « Celui-ci pourrait<br />

changer la donne, en permettant<br />

principalement aux commerces et aux<br />

entreprises de faire vivre une expérience<br />

immersive totale aux clients et en offrant,<br />

à la différence d’un achat en ligne<br />

sur un site web, une réelle présence sociale<br />

et une interaction avec le personnel<br />

du magasin », a indiqué Ingrind Poncin,<br />

professeure à la Louvain School of<br />

Management de l’UCLouvain lors d’un<br />

déjeuner-presse en janvier dernier. Les<br />

grandes enseignes et marques pourraient<br />

donc y voir un eldorado en matière d’opportunités<br />

commerciales ou de communication.<br />

D’autres secteurs, tels que le<br />

monde de l’entreprise ou de l’éducation,<br />

pourront également y voir des opportunités<br />

de développement. Pour le premier,<br />

il s’agira certainement d’un levier pour<br />

mieux organiser le télétravail. Pour le<br />

second, l’accès aux connaissances sera<br />

probablement décuplé, voire organisé de<br />

façon plus ludique ; de quoi repenser le<br />

monde dans lequel nous vivons.<br />

Une machine à fantasmes<br />

L’immersion décuplée, nos futurs avatars<br />

en ligne auront également la possibilité<br />

de tout réaliser virtuellement et même<br />

d’assister à des événements sportifs ou<br />

des concerts. En avril 2020, au plus fort<br />

du confinement, l’artiste américain Travis<br />

Scott, transformé en hologramme,<br />

avait donné des concerts sur le jeu vidéo<br />

Fortnite. Il avait réuni plus de dix millions<br />

de joueurs qui sont devenus spectateurs<br />

le temps d’un instant. Au niveau<br />

sportif, Manchester City a récemment<br />

annoncé la création de son stade dans le<br />

metaverse avec l’objectif de développer<br />

de nouvelles expériences digitales autour


LUXEMBOURG<br />

38<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

de ce mastodonte du football européen.<br />

Avec « Facebook Horizon », un réseau<br />

social en réalité virtuelle imaginé par<br />

Marc Zuckerberg, Facebook franchit<br />

aussi le pas et relance ainsi la machine<br />

à fantasmes. Le milliardaire américain<br />

souhaite réaliser un espace où chacun<br />

pourrait détenir son propre avatar et se<br />

téléporter dans différents lieux, avec des<br />

tenues et objets numériques personnalisés,<br />

comme dans le film « Ready Player<br />

One » réalisé par Steven Spielberg et sorti<br />

en 2018.<br />

Entre utopie et dystopie<br />

Finalement, les arguments marketing à<br />

propos du metaverse sont nombreux et<br />

promettent tous un divertissement sans<br />

limite, une échappatoire et un élargissement<br />

du champ des possibles, voire de<br />

créer un monde utopique. Au risque de<br />

délaisser le monde réel, qui a forcément<br />

moins de saveurs que cet univers alternatif<br />

? La société de consommation actuelle<br />

prend aussi le virage du numérique,<br />

conservera les codes établis et les basculera<br />

dans le metaverse. Acheter une<br />

voiture, entreprendre un voyage ou se<br />

procurer un vêtement dans le metaverse<br />

sera possible et ne se résumera qu’à une<br />

seule ligne de programmation. Si les gens<br />

accordent davantage d’intérêt à leur<br />

double virtuel, alors cette économie digitale<br />

engendrera d’immenses profits.<br />

À l’humanité<br />

d’utiliser sciemment<br />

le metaverse et de le façonner<br />

pour un monde – réel – meilleur<br />

C’est là que le metaverse prend des allures<br />

dystopiques. Il n’est autre que le<br />

prolongement de nos vies numériques<br />

et de la digitalisation du monde. Si la vie<br />

virtuelle a plus de valeur que la vie réelle,<br />

l’Humanité pourrait alors basculer dans<br />

une toute autre logique. Le metaverse<br />

donne naissance à de nouvelles façons<br />

de consommer, de tisser des relations<br />

sociales, d’appréhender le droit ou de<br />

travailler.<br />

De là resurgissent forcément des problématiques<br />

structurelles et éthiques.<br />

L’être humain derrière son écran serat-il<br />

considéré comme tel dans l’espace<br />

virtuel? Que feront les plus pauvres qui<br />

n’ont pas accès à internet ? Qu’en estil<br />

de la protection des citoyens face aux<br />

diverses menaces connues ou encore<br />

méconnues par rapport à l’utilisation de<br />

leurs données ? N’y a-t-il pas un risque de<br />

contrôle de la population? Aux prémices<br />

du metaverse, ces questions demeurent<br />

encore sans réponse. Comme toutes<br />

les technologies, ce concept a ses avantages<br />

et ses inconvénients. À l’humanité<br />

de l’utiliser sciemment et de le façonner<br />

pour un monde – réel – meilleur.<br />

Par P. Birck


Novembre / Décembre 2021 n˚ 246<br />

www.gemengen.lu<br />

LG<br />

NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2021<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

Fir déi digital Zukunft vun eisen<br />

101 Gemengen ze gestalten,<br />

siche mir Talenter, déi eis dobäi<br />

ënnerstëtzen!<br />

39<br />

sigi.lu<br />

LG<br />

SEPTEMBRE / OCTOBRE 2021<br />

1<br />

Septembre / Octobre 2021 n˚ 245<br />

www.gemengen.lu<br />

1<br />

Juillet / Août 2021 n˚ 244<br />

www.gemengen.lu<br />

René Closter<br />

Président<br />

<strong>Luxembourg</strong> Air Rescue<br />

Gilles Christnach<br />

et David Determe<br />

CYRILLE HORPER ET DIANE LORANG<br />

Voyages Emile Weber<br />

Électrifier la vie nocturne<br />

MICHÈLE PISANI<br />

Chambre des salariés<br />

Des formations en lien avec l’évolution de la société<br />

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Une approche mensuelle<br />

de l’économie et de la politique<br />

luxembourgeoise.<br />

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Managing Directors<br />

Betic<br />

ALBE


LUXEMBOURG<br />

40<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

LA TRANSFORMATION DIGITALE,<br />

UN ENJEU DE TAILLE POUR<br />

LES COMMUNES LUXEMBOURGEOISES.<br />

-<br />

LE SIGI À LA RENCONTRE<br />

DES COMMUNES<br />

SIGI<br />

Carlo Gambucci<br />

L’attractivité des communes, la planification urbaine et l’émergence de nouveaux besoins des citoyens<br />

sont autant de défis à relever pour les communes luxembourgeoises.<br />

Pour assurer une cohérence entre les différents projets, une stratégie de transformation digitale<br />

sera la clé du succès des communes modernes de demain.<br />

Carlo Gambucci, directeur du Syndicat Intercommunal de Gestion Informatique (SIGI), nous en dit plus.


DIGITAL ET INNOVATION<br />

41<br />

Quels sont les défis posés aux communes<br />

luxembourgeoises ?<br />

Chaque commune souhaite d’abord<br />

accroître son attractivité, désormais largement<br />

définie par les services fournis aux<br />

citoyens : des procédures administratives<br />

simplifiées, transparentes et de proximité.<br />

Le citoyen d’aujourd’hui est mobile. Il<br />

souhaite faire des démarches administratives<br />

sans se déplacer, par exemple pour<br />

soumettre une demande d’autorisation<br />

de bâtir à la commune, tout en pouvant<br />

consulter de manière autonome le statut<br />

de son dossier en ligne. Ainsi, il est évident<br />

que la transformation digitale sera le cheval<br />

de bataille du développement futur<br />

des communes.<br />

Quelle est l’approche suivie par le SIGI<br />

en matière de transformation digitale ?<br />

La transformation digitale est un processus<br />

qui vise à rendre des flux de travail<br />

plus efficients, tout en tenant compte de<br />

l’organisation, des services existants, du<br />

contexte socio-économique et des collaborateurs.<br />

La connexion des services<br />

et produits, grâce à leur digitalisation,<br />

sera fondamentale. Le but ultime sera de<br />

simplifier les procédures et, idéalement,<br />

de faire apparaître de nouveaux services<br />

à forte valeur ajoutée. Ces changements<br />

profonds auront de toute évidence un<br />

impact sur le fonctionnement et l’organisation<br />

d’une administration. C’est<br />

pourquoi l’approche du SIGI repose<br />

sur une collaboration accentuée avec<br />

les communes et leurs collaborateurs.<br />

Un accent particulier est mis sur l’analyse<br />

des besoins et la compréhension des<br />

défis au niveau communal, car chaque<br />

commune a des besoins différents.<br />

C’est justement pourquoi le SIGI va<br />

organiser début mars une série de réunions<br />

régionales à travers le pays pour<br />

discuter avec les collaborateurs mais<br />

également avec les responsables politiques<br />

du secteur communal. Il s’agit<br />

d’un moment privilégié permettant<br />

d’échanger sur l’avenir digital des communes<br />

et les défis futurs, et de présenter<br />

notre approche collaborative dans<br />

le codéveloppement de nos solutions<br />

métiers.<br />

Chaque commune a des besoins différents,<br />

comment avez-vous préparé ces échanges ?<br />

En effet, une stratégie de transformation<br />

digitale devra être adaptée et formulée<br />

suivant les exigences concrètes de<br />

chaque administration. Préalablement<br />

à nos réunions d’information, les participants<br />

ont rempli un sondage visant à<br />

connaître les demandes en matière de<br />

digitalisation, les enjeux et les défis des<br />

communes. Grâce aux réponses, nos réunions<br />

pourront se concentrer de manière<br />

ciblée et transparente sur des sujets<br />

concrets qui sont au cœur des préoccupations<br />

du secteur. Bien évidemment,<br />

une commune souhaitant entamer son<br />

processus de transformation digitale,<br />

sera accompagnée via des workshops<br />

collaboratifs et encadrée par des experts<br />

du SIGI.<br />

Une commune souhaitant<br />

entamer son processus<br />

de transformation digitale,<br />

sera accompagnée par<br />

des experts du SIGI<br />

Des talents et compétences au<br />

cœur de la transformation digitale<br />

La transformation digitale du secteur<br />

communal représente un défi prioritaire<br />

du SIGI au cours des années à<br />

venir. Raison pour laquelle le SIGI<br />

est à la recherche de talents dotés<br />

de compétences analytiques, techniques<br />

et relationnelles, désireux<br />

de façonner l’avenir digital de nos<br />

membres, pour le bien des citoyens.<br />

Organisé en Centres de Compétences<br />

autonomes et collégiaux, le fonctionnement<br />

du SIGI est fondé sur un<br />

mode de gestion agile et novateur<br />

favorisant l’engagement, la créativité<br />

et l’initiative et assurant la garantie<br />

d’un bon équilibre entre investissement<br />

professionnel, souplesse du<br />

temps de travail et vie de famille.<br />

Les offres d’emploi peuvent être<br />

consultées sur www.sigi.lu<br />

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LUXEMBOURG<br />

42<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

LE DIGITAL,<br />

PAS POUR<br />

LES FEMMES?<br />

WIDE<br />

Au <strong>Luxembourg</strong>, l’égalité salariale est<br />

entrée dans la législation en 1974. Cependant,<br />

aujourd’hui les statistiques<br />

révèlent encore un certain sexisme. En<br />

effet, une étude menée par le STATEC<br />

en 2021 montre que, si les femmes sont<br />

plus nombreuses que les hommes à<br />

posséder un diplôme de niveau supérieur,<br />

elles ne représentent que 38% des<br />

salariés luxembourgeois. L’asbl WIDE<br />

(Women in Digital Empowerment)<br />

tente de modifier cette situation en sensibilisant<br />

les femmes aux possibilités du<br />

monde du digital, encore très masculin.<br />

Sexisme et pandémie<br />

Aujourd’hui, le numérique et les technologies<br />

offrent de nouvelles possibilités<br />

de travail. Au <strong>Luxembourg</strong>,<br />

quelques femmes deviennent fondatrices<br />

d’entreprise dans la « tech »<br />

chaque année. Pour autant, le pourcentage<br />

de présence féminine n’évolue pas<br />

significativement. Afin d'équilibrer la<br />

balance, l’asbl WIDE, fondée officiellement<br />

en 2014, essaye de donner accès<br />

à davantage de financements pour des<br />

projets menés par des femmes. Marina<br />

Andrieu, co-fondatrice et directrice,<br />

explique : « Nous constatons encore<br />

bien trop de discriminations de genres.<br />

Par exemple, j’ai pu voir des projets de<br />

crèches (un milieu jugé comme féminin)<br />

exploitant les innovations numériques<br />

menés par des hommes bénéficier<br />

de bien plus d’attention que celui<br />

d’une femme. Si nous n’avons pas trop<br />

de difficultés à communiquer avec le<br />

domaine public au sujet de cette problématique,<br />

le privé est beaucoup<br />

moins accessible. L’un de nos objectifs<br />

consiste donc à échanger davantage<br />

avec ce milieu pour qu’il laisse une<br />

place plus importante aux membres de<br />

la gent féminine ».<br />

Et la pandémie de Covid-19 n’a pas<br />

aidé la cause. Beaucoup de projets qui<br />

étaient en cours ont été abandonnés<br />

et l’entreprenariat féminin s’est vu très<br />

affecté par la situation sanitaire. « Généralement,<br />

les femmes entreprennent<br />

de petits projets qui permettent de<br />

concilier travail et vie de famille. Toutefois,<br />

avec le confinement et les diverses<br />

mesures sanitaires, il est devenu compliqué<br />

de garder une certaine séparation<br />

entre les deux, particulièrement<br />

pour les femmes. Elles ont dû consacrer


DIGITAL ET INNOVATION<br />

43<br />

davantage de temps à la gestion du foyer,<br />

au détriment de leurs ambitions professionnelles<br />

», indique Marina Andrieu.<br />

Pour contrer cette situation, WIDE souhaite<br />

montrer aux femmes la réalité du<br />

milieu du digital afin qu’elles prennent<br />

conscience à la fois des difficultés à y<br />

faire son entrée, mais aussi des possibilités<br />

qu’il offre. De cette manière, l’asbl<br />

ouvre une porte qui peut mener à un<br />

avenir professionnel différent et rayonnant.<br />

L’idée est d’inspirer et de motiver.<br />

Des actions concrètes<br />

Pour atteindre les buts qu’elle s’est fixés,<br />

l’association organise des formations<br />

et des événements. Le 7 février dernier<br />

avait lieu un webinaire qui avait pour<br />

objectif d’éclairer les femmes sur les<br />

aspects théoriques et le jargon de l’HPC<br />

(calcul haute performance). Cette technologie<br />

est de plus en plus employée<br />

dans les entreprises, en particulier dans<br />

les domaines de la science, de l’ingénierie,<br />

des affaires et de l’industrie. La<br />

séance d’informations organisée par<br />

WIDE visait à donner aux femmes les<br />

connaissances nécessaires pour participer<br />

au développement de cette innovation<br />

technologique. « L’HPC est un<br />

projet entre le <strong>Luxembourg</strong> et l’Union<br />

européenne, et l’équipe qui l’a mis au<br />

point est majoritairement masculine.<br />

Il nous a donc semblé essentiel d’informer<br />

les femmes sur le fonctionnement<br />

de cette nouveauté afin qu’elles<br />

ne soient pas exclues des réunions<br />

ou autres événements en raison d’un<br />

manque de savoir », souligne Marina<br />

Andrieu.<br />

la directrice de WIDE, « les études longues<br />

dans le domaine existent déjà.<br />

Nous n’apporterions donc rien de nouveau<br />

sur le marché. Pour autant, si elles<br />

existent, très peu de femmes possèdent<br />

un diplôme en la matière. Notre travail<br />

consiste à montrer tout l’intérêt que<br />

présente le milieu et à accompagner<br />

celles qui souhaiteraient se lancer ».<br />

Avec « Startup Leadership Programme »,<br />

Marina Andrieu et son équipe souhaitent<br />

servir de guide pour les futures<br />

entrepreneuses du digital et de la tech.<br />

Les participantes ont accès à de nombreux<br />

conseillers, à un soutien individualisé<br />

ainsi qu'à un large panel de<br />

services offerts par les partenaires.<br />

Cette année, la directrice souhaite repenser<br />

la formation car « aujourd’hui les<br />

femmes dans le monde du numérique<br />

sont fort mises en avant, ce qui donne<br />

l’impression que le problème est réglé,<br />

alors que ce n’est pas du tout le cas ». La<br />

thématique abordée lors de cette édition<br />

du programme sera double. D’une<br />

part, une importance particulière sera<br />

accordée au « pitching », c’est-à-dire<br />

la faculté de se mettre en avant et de<br />

vendre son projet, même si ce dernier<br />

n’est pas terminé. « Les nouvelles technologies<br />

évoluent en permanence, et un<br />

produit n’est jamais vraiment finalisé. Il<br />

ne faut donc pas attendre une fin hypothétique,<br />

qui n’arrivera jamais, pour le<br />

présenter ». D’autre part, le « founding »<br />

sera abordé. Celui-ci renvoie à l’aspect<br />

financier pour la réalisation de telles<br />

entreprises, qui peut coûter très cher. Il<br />

est donc important d’anticiper pour ne<br />

pas se retrouver à découvert en cours<br />

de route.<br />

De vrais impacts<br />

Marina Andrieu<br />

conseille les femmes en matière d’investissement.<br />

« Si la création de projets comme ceuxci<br />

demande beaucoup de ressources et<br />

de volonté, ils sont la preuve que les<br />

femmes peuvent sans aucun problème<br />

prétendre aux mêmes ambitions que<br />

les hommes. L’enjeu aujourd’hui est<br />

de faire en sorte qu’elles cessent de<br />

se sous-estimer et qu’elles se rendent<br />

compte de l’immense potentiel qu’elles<br />

ont », conclut Marina Andrieu.<br />

Par P. Paquet<br />

Les femmes peuvent<br />

sans aucun problème<br />

prétendre aux mêmes ambitions<br />

que les hommes<br />

Toutes ces actions ont montré de réelles<br />

avancées et ont permis de changer la vie<br />

de nombreuses femmes. Ilana Devillers<br />

en est un bon exemple puisqu’elle<br />

a créé l’application anti-gaspillage<br />

Food4All et a participé à l’une des formations<br />

de l’asbl WIDE. Aujourd’hui,<br />

son entreprise emploie 17 personnes et<br />

a reçu de nombreux prix.<br />

Ces formations n’ont pas vocation à former<br />

sur le long terme. Comme l’explique<br />

Gaëlle Haag, co-fondatrice et CEO de<br />

StarTalers, a également bénéficié des<br />

services de l’asbl et a aujourd’hui lancé<br />

son application Captiana.app qui


44<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

au niveau européen, voire mondial, avec<br />

toujours un prix plus important, mais<br />

également un travail de préparation des<br />

joueurs plus poussé.<br />

L’E-SPORT,<br />

À LA CROISÉE<br />

DU SPORT<br />

ET DU JEU VIDÉO<br />

Les nouvelles technologies inondent<br />

notre quotidien et font nécessairement<br />

évoluer nos habitudes. Même<br />

notre rapport au sport se trouve modifié.<br />

En effet, de nouvelles disciplines<br />

exploitant les innovations techniques<br />

apparaissent, telles que l’e-sport. Ce<br />

dernier correspond à la pratique des<br />

jeux vidéo et occupe une place de plus<br />

en plus importante au <strong>Luxembourg</strong><br />

et dans le monde, au point de donner<br />

naissance depuis une dizaine d’années<br />

à des compétitions professionnelles.<br />

« Où la passion rôde, la compétition<br />

guette »<br />

Nombre de jeux vidéo font appel à un<br />

esprit de compétition important. Parmi<br />

ceux-ci, nous pouvons citer Fortnite,<br />

bien connu pour son « Battle Royale »<br />

où 100 joueurs s’affrontent, seuls ou en<br />

équipe, et où le dernier survivant remporte<br />

la partie, ou encore le jeu de tir<br />

futuriste Overwatch dans lequel chaque<br />

élimination d’un participant permet de<br />

gagner des points.<br />

Force est de constater que, quand<br />

le jeu rencontre la concurrence, il<br />

adopte un aspect de tournoi. D’ailleurs,<br />

il existe aujourd’hui plusieurs<br />

championnats de jeux vidéo au<br />

Grand-Duché. Les Post Esports Masters,<br />

dont la troisième édition a débuté le 15<br />

janvier, donnent la possibilité aux fans<br />

du jeu de football FIFA, entre autres, de<br />

s’affronter. À la clé, 1.700 euros€ pour le<br />

premier, 1.200€ pour le deuxième, 500€<br />

pour le troisième et 250€ pour le quatrième.<br />

Cette année, le tournoi le plus important<br />

de League of Legends (LoL), jeu dans<br />

lequel deux équipes s’affrontent dans<br />

une arène à l’ambiance fantaisiste, se<br />

sépare des Post Esports Masters et lance<br />

son propre événement : le <strong>Luxembourg</strong><br />

Tour. L’équipe gagnante remportera un<br />

prix de 5.000 euros€ et aura la possibilité<br />

d’intégrer l’Elite series du Benelux, une<br />

ligue régionale officielle d’Europe. Dans<br />

ce championnat, le gros lot est plus que<br />

quintuplé puisqu’il atteint les 28.000<br />

euros €! Et, comme pour le <strong>Luxembourg</strong><br />

Tour, cette compétition ouvre à une autre<br />

Les équipes suivent un véritablement<br />

entraînement sportif : préparation physique<br />

et mentale, entraînement pratique,<br />

développement de l’esprit d’équipe, etc.<br />

Rien n’est laissé au hasard. D’ailleurs, le<br />

club français Gameward organise des<br />

stages pour que les jeunes intéressés par<br />

ce milieu se rendent compte de la difficulté<br />

du métier. Au programme : perfectionnement<br />

du jeu, cours de gestion de la<br />

frustration, posturologie, exercices physiques,<br />

échanges autour de l’hygiène de<br />

vie d’un professionnel, etc.<br />

Un empire mondial<br />

League of Legends a été le premier à proposer<br />

un championnat professionnel<br />

mondial en 2011. Si aujourd’hui d’autres<br />

sont venus s’ajouter, il reste le plus important<br />

et le plus suivi de tous. En 2018,<br />

il a explosé les records d’audience avec<br />

presque 100 millions de spectateurs uniquement<br />

pour la finale 1 ! Le grand vainqueur,<br />

qui était l’équipe chinoise Invictus<br />

Gaming, a remporté près de deux millions<br />

et demi de dollars.<br />

La Chine et la Corée du Sud représentent<br />

la crème de la crème de l’e-sport. Pour<br />

autant, l’Europe n’a pas à rougir car elle a<br />

en son sein de nombreux talents. En effet,<br />

l’année dernière une équipe européenne<br />

s’est classée septième du championnat<br />

du monde de « LoL ». Si les joueurs du<br />

Benelux éprouvent plus de difficultés à<br />

se faire une place dans une ligue internationale,<br />

le <strong>Luxembourg</strong> Tour pourra<br />

peut-être les propulser vers le devant de<br />

la scène mondiale.<br />

Par P. Paquet<br />

1<br />

https://www.breakflip.com/fr/league-of-legends/actualites/lol-audience-des-worlds-2018-record-de-diffusion-et-spectateurs-7966


DIGITAL ET INNOVATION<br />

45<br />

BRÈVES<br />

L’Université du <strong>Luxembourg</strong> mise sur la collaboration et la<br />

technologie<br />

L’Université du <strong>Luxembourg</strong>, Cisco Systems et SCRIPT (service<br />

spécialisé dans le développement de la pédagogie) du ministère<br />

de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse<br />

ont décidé de travailler ensemble dans le cadre du programme<br />

de recherche « Collaboration 21 ». Le but de celui-ci consiste à<br />

faire avancer la transformation numérique dans les milieux du<br />

travail et de l’enseignement afin de répondre aux défis actuels<br />

de ces secteurs. Aujourd’hui, les écoles forment les étudiants<br />

à des compétences spécifiques qui ne se retrouvent plus dans<br />

un marché du travail pluridisciplinaire. Le groupe de recherche<br />

étudiera donc des pédagogies innovantes qui exploitent la<br />

technologie afin de mieux préparer les jeunes à la réalité du terrain.<br />

De plus, les scientifiques souhaitent mettre en place des<br />

technologies de collaboration dans le but de stimuler la coopération<br />

au sein des entreprises, ainsi que des solutions permettant<br />

d'autonomiser les travailleurs et, ainsi, d'améliorer leurs<br />

compétences. « Collaboration 21 » mettra à l’épreuve ses théories<br />

dans un laboratoire social qui lui permettra d’étendre son<br />

projet et de toucher un public toujours plus diversifié.<br />

Source : www.uni.lu<br />

Des webinaires pour être incollable sur l’HPC<br />

Appel à projets pour l'inclusion numérique<br />

Le ministère de la Digitalisation avance dans la mise en œuvre<br />

de son plan d’action national d’inclusion numérique en lançant<br />

officiellement un appel à projets. Les candidats doivent tenter d’atteindre<br />

l’un des objectifs établis par le ministère qui consiste notamment<br />

à développer l’intérêt pour le numérique des personnes<br />

les plus éloignées des nouvelles technologies en les accompagnant<br />

dans leur apprentissage, ou en les sensibilisant aux enjeux et aux<br />

risques du digital par l'acquisition des comportements adéquats.<br />

Les projets peuvent également se concentrer sur l’accessibilité du<br />

numérique afin que tout un chacun puisse l’utiliser quels que soient<br />

son profil et ses besoins. Dans ce but, la création de solutions offrant<br />

un accès public et facilité au monde digital représente une possibilité<br />

intéressante. Le dernier défi proposé par le ministère touche<br />

au développement des compétences de la population en mettant<br />

en place des formations décentrées ou personnalisées. Les inscriptions<br />

sont ouvertes jusqu’au 4 mars 2022 à midi et le financement<br />

qui sera proposé s’élève à 10.000 euros minimum par projet.<br />

Source : digital.gouvernement.lu<br />

Luxinnovation organise une série de webinaires sur l’HPC (calcul<br />

haute performance) à destination des entreprises et d’autres organisations<br />

intéressées par le sujet. Aujourd’hui, le <strong>Luxembourg</strong><br />

dispose d’une infrastructure HPC ouverte aux entreprises et aux<br />

chercheurs. Toutefois, pour s’en servir, encore faut-il connaître<br />

le principe de cette nouvelle technologie qui permet d’atteindre<br />

une puissance inégalable par un ordinateur de bureau classique.<br />

L’objectif de ces mini-formations vise donc à former le public<br />

concerné afin qu’il puisse profiter pleinement du potentiel de ce<br />

superordinateur. Les trois premiers webinaires se sont déroulés le<br />

20 janvier, le 3 et le 17 février 2022, et avaient respectivement pour<br />

thématique les avantages de l’HPC, une introduction à ses usages<br />

et les simulations virtuelles qu’il peut réaliser. Le prochain séminaire<br />

aura lieu le 3 mars 2022 et formera à l’intelligence artificielle<br />

et à l’analyse des données hautes performances.<br />

Source : www.luxinnovation.lu


46<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

Le garage Philcars vous invite<br />

à venir découvrir tous ses modèles<br />

Piaggio et ses nombreux autres<br />

services à Ospern<br />

PHILCARS, REVENDEUR OFFICIEL DE LA MARQUE PIAGGIO<br />

Philcars / West-Pneus Sàrl<br />

1A, rue Principale<br />

L-8540 OSPERN<br />

Tél. : +352 26 32 28 29<br />

Fax : +352 26 32 28 30<br />

info.philcars@pt.lu


MOBILITÉ<br />

© Ville de <strong>Luxembourg</strong><br />

MOBILITÉ<br />

Le 1 er mars 2020, François Bausch, ministre de la Mobilité et des Travaux publics,<br />

a introduit la gratuité des transports publics au <strong>Luxembourg</strong>.<br />

4.<br />

Pour encore diminuer la circulation aux frontières, un projet pilote a été mis en place<br />

à partir du 31 janvier en collaboration avec la Communauté de communes<br />

de Cattenom et environs (CCCE). Celui-ci permet aux travailleurs frontaliers de voyager<br />

gratuitement entre le parking P+R à Roussy-le-Village, en France, et le <strong>Luxembourg</strong>.


LUXEMBOURG<br />

48<br />

MOBILITÉ<br />

© Eric Devillet<br />

5GCROCO, LE PROJET<br />

QUI VA BOULEVERSER<br />

LA MOBILITÉ INDIVIDUELLE<br />

POST <strong>Luxembourg</strong><br />

Cliff Konsbruck et Gaston Bohnenberger<br />

L’idée nous paraît encore drôlement<br />

futuriste et pourtant, aussi vrai que<br />

le GPS a remplacé la carte routière<br />

dans les mains du copilote, le volant<br />

devrait disparaître de celles du<br />

conducteur car l’avènement des voitures<br />

autonomes est bel et bien en approche.<br />

POST <strong>Luxembourg</strong> prépare<br />

d’ailleurs le terrain en prenant part<br />

au projet européen 5GCroCo. Explications<br />

avec Gaston Bohnenberger, directeur<br />

de POST Technologies, et Cliff<br />

Konsbruck, directeur de POST Telecom.<br />

L’innovation par-delà les frontières<br />

Lancé le 1 er novembre 2018 à l’initiative<br />

de la Commission européenne, le<br />

projet 5GCroCo (pour « Fifth Generation<br />

Cross-Border Control ») a pour objectif<br />

de tester des services de mobilité<br />

connectée et automatisée basés sur la<br />

5G dans un contexte transfrontalier. 24<br />

partenaires (constructeurs automobiles,<br />

équipementiers automobiles et de télécommunications,<br />

et opérateurs de réseaux<br />

mobiles) issus de 7 pays européens<br />

y travaillent depuis lors dans un corridor<br />

reliant 3 pays (<strong>Luxembourg</strong>, France, Allemagne)<br />

et franchissant 2 frontières.<br />

Côté grand-ducal, c’est POST <strong>Luxembourg</strong><br />

qui a répondu à l’appel à candidatures<br />

de la Commission : « Notre rôle est<br />

de mettre à disposition la technologie 5G<br />

nécessaire à la réalisation des essais dans<br />

le corridor transfrontalier. Nous avons<br />

installé un réseau spécifiquement réservé<br />

à ce projet le long de l’autoroute afin<br />

de tester la continuité du service d’un<br />

pays à un autre », dévoile Gaston Bohnenberger.<br />

« En effet, ce qui fait l’intérêt<br />

du projet, c’est réellement sa dimension<br />

transfrontalière. Il est primordial, dans<br />

le contexte de la conduite autonome,<br />

que les voitures restent connectées au<br />

réseau en permanence et donc que les<br />

changements d’opérateurs soient quasiment<br />

instantanés, ce qui est loin d’être<br />

le cas à l’heure actuelle », précise Cliff<br />

Konsbruck.<br />

Un réseau 5G, trois cas d’utilisation<br />

Le 21 octobre dernier, le consortium de<br />

5GCroCo a fait la démonstration de trois<br />

cas d'utilisation. Le premier, la conduite<br />

à distance (ou « ToD » pour Tele-operated<br />

Driving), permet, comme son nom<br />

l’indique, de commander un véhicule à<br />

partir d’un centre de contrôle. Lors de la<br />

démonstration, une voiture pilotée par<br />

un opérateur situé à Schengen a évolué<br />

sur un parking sis à une cinquantaine<br />

de kilomètres de là, à Sarrebruck. « Cette<br />

technologie doit permettre à l’homme de<br />

reprendre la main si la voiture autonome<br />

est confrontée à une situation compliquée<br />

», indique Gaston Bohnenberger.


MOBILITÉ<br />

49<br />

Le deuxième cas d’usage concerne la génération<br />

et la diffusion en temps réel de<br />

cartes en haute définition pour les véhicules<br />

automatisés. Grâce au HD Mapping,<br />

tout véhicule en circulation qui<br />

constaterait un phénomène « anormal »,<br />

comme un accident, un arbre tombé sur<br />

la chaussée ou l’apparition d’un nouveau<br />

chantier, pourrait relayer cette information<br />

à un centre de données où serait générée<br />

une nouvelle carte haute définition<br />

tenant compte de la situation en question.<br />

Celle-ci serait ensuite transmise<br />

à tous les véhicules susceptibles d’être<br />

concernés par le nouvel obstacle selon<br />

leur géolocalisation. « Ce système, qui<br />

permettra aux véhicules autonomes de<br />

disposer de l’information la plus actuelle<br />

possible sur l’état des routes, doit contribuer<br />

efficacement à la sécurité routière »,<br />

commente Cliff Konsbruck.<br />

La prévention anticipée des collisions en<br />

coopération est le troisième cas d’utilisation<br />

testé par le consortium. Il s’agit, à<br />

nouveau, d’envoyer quasiment en temps<br />

réel des informations sur le trafic aux véhicules<br />

autonomes concernés afin que<br />

ceux-ci puissent y réagir par des actions<br />

correctives telles que le freinage progressif,<br />

par exemple. « Imaginons qu’une voiture<br />

circule à contresens sur l’autoroute.<br />

Elle ne peut pas être repérée par les capteurs<br />

des véhicules qui arrivent en face si<br />

la route suit un tournant. Cette technologie<br />

permet donc d’éviter des accidents »,<br />

exemplifie le directeur de POST Telecom.<br />

« Si ces technologies sont rendues possibles,<br />

c’est grâce aux performances des<br />

réseaux 5G qui permettent non seulement<br />

de traiter des volumes de données<br />

extrêmement importants (nécessaires<br />

à la réalisation de cartes HD, par<br />

exemple), le tout dans un temps de latence<br />

de quelques millisecondes, ce qui<br />

permet d’afficher les mises à jour quasiment<br />

en temps réel », souligne Gaston<br />

Bohnenberger.<br />

Il faudra toutefois se montrer patients<br />

avant que ces systèmes ne montent à<br />

bord de nos véhicules. Les premières voitures<br />

autonomes ne sillonneront pas nos<br />

routes avant plusieurs années, le temps<br />

que la technologie soit au point et que<br />

la règlementation intègre des aspects<br />

juridiques et éthiques liés à leur mise en<br />

circulation. Par contre, chaque nouvelle<br />

génération de véhicules est indéniablement<br />

plus intelligente que la précédente.<br />

« Le projet 5GCroCo permet de déterminer<br />

de quels types de capteurs, de paramétrages<br />

et de technologies embarquées<br />

les constructeurs et équipementiers automobiles<br />

devront doter la prochaine<br />

génération de véhicules pour que ceux-ci<br />

puissent accueillir ce genre de technologies.<br />

Si cette nouvelle génération ne<br />

sera pas encore autonome, une chose est<br />

sûre : elle disposera bien de la connectivité<br />

5G », déclare Cliff Konsbruck.<br />

Conclusions<br />

Des changements<br />

d’opérateurs<br />

quasiment instantanés<br />

Au-delà des constructeurs automobiles,<br />

chacun des membres du consortium<br />

5GCroCo tirera de l’expérience un certain<br />

nombre de conclusions spécifiques à son<br />

métier. Pour les opérateurs comme POST<br />

<strong>Luxembourg</strong>, le projet doit permettre de<br />

définir le paramétrage adéquat du réseau<br />

5G pour répondre aux besoins très spécifiques<br />

de la conduite autonome. « Actuellement,<br />

les réseaux 2, 3 ou 4G sont<br />

configurés de telle sorte qu’ils sont accessibles<br />

à tous types de dispositifs sans distinction,<br />

que ce soit un smartphone, une<br />

voiture ou une machine connectée dans<br />

une industrie. Ceci est en passe de changer<br />

radicalement avec la 5G qui permet<br />

d’aménager des sous-réseaux, qu’on appelle<br />

des « tranches », destinés à des cas<br />

d’utilisation très spécifiques. Il sera donc<br />

possible de créer une tranche dédiée à la<br />

conduite autonome, une autre à la santé,<br />

une troisième à l’industrie, etc. L’accès<br />

à chacune de ces tranches sera alors<br />

contrôlé de façon à ce que le smartphone<br />

d’un particulier ne puisse pas accéder à<br />

la tranche attribuée à la conduite autonome,<br />

qui sera réservée aux véhicules<br />

par exemple », explique Cliff Konsbruck.<br />

« Notons que chaque tranche sera configurée<br />

de façon à répondre aux besoins de<br />

ses utilisateurs en termes de latence, de<br />

bande passante, de qualité, etc. La façon<br />

dont nous construirons ce réseau personnalisé<br />

dépendra donc du cas d’usage,<br />

mais devra également répondre à certains<br />

standards européens de sorte qu’une<br />

voiture qui passerait du <strong>Luxembourg</strong> à la<br />

France ou encore de l’Italie à l’Autriche<br />

trouve au sein de cette tranche de réseau<br />

dédiée à la conduite autonome le même<br />

paramétrage de chaque côté de la frontière<br />

! », ajoute Gaston Bohnenberger.<br />

L’autre défi, que l’opérateur luxembourgeois<br />

est en passe de relever, c’est celui<br />

de la couverture. Celle-ci, pour permettre<br />

l’avènement de la conduite autonome,<br />

doit forcément avoisiner les 100%. Aujourd’hui,<br />

près de 30% des sites mobiles<br />

de POST ont déjà été modernisés pour<br />

supporter la technologie 5G sur de multiples<br />

bandes de fréquence. L’ambition du<br />

groupe est de pousser cette modernisation<br />

à 100% d’ici la fin de l’année et ainsi<br />

d’être prêt à offrir une couverture nationale<br />

en 5G.<br />

30%<br />

Par A. Jacob<br />

des antennes de POST déjà équipées<br />

pour la 5G


LUXEMBOURG<br />

50<br />

MOBILITÉ<br />

GOODYEAR MET LA GOMME<br />

POUR VERDIR<br />

LE TRANSPORT ROUTIER<br />

Goodyear<br />

L’ambition européenne de faire du Vieux<br />

Continent le premier à devenir climatiquement<br />

neutre d’ici 2050 fait peser une<br />

pression toujours plus forte sur les acteurs<br />

et l’industrie du transport à mesure<br />

qu’approche l’échéance. Et pour cause : le<br />

potentiel d’économies est énorme dans<br />

ce secteur responsable de deux tiers des<br />

émissions de CO 2<br />

au <strong>Luxembourg</strong>. Pour<br />

favoriser la transition vers un avenir<br />

plus respectueux de l’environnement,<br />

certains de ses acteurs déploient des<br />

stratégies de durabilité depuis plusieurs<br />

années. C’est le cas de Goodyear. Le fabricant<br />

de pneumatiques vient d’annoncer<br />

la création d’un pneu de démonstration<br />

contenant 70% de matériaux<br />

renouvelables ; l’occasion de revenir sur<br />

les activités durables que le groupe développe<br />

dans son centre d’innovation<br />

de Colmar-Berg. Interview avec Xavier<br />

Fraipont, vice-président du développement<br />

de produits pour Goodyear en Europe,<br />

au Moyen-Orient et en Afrique.<br />

Votre site de Colmar-Berg est un des deux<br />

centres d’innovation du groupe Goodyear.<br />

Qu’y développez-vous pour atteindre vos<br />

objectifs environnementaux ?<br />

Le Goodyear Innovation Center <strong>Luxembourg</strong><br />

est établi à Colmar-Berg depuis<br />

1950. Plus de 1.000 ingénieurs, techniciens,<br />

docteurs, business strategist et<br />

tech scouts de 47 nationalités différentes<br />

travaillent sur tous types de développements,<br />

aussi bien pour des pneus voitures,<br />

camions, motos que racing. Mais<br />

nous y concevons aussi les technologies<br />

présentes dans tous ces produits et<br />

d’autres qui vont au-delà des pneumatiques<br />

et que nous qualifions de « beyond<br />

tires technologies ». Il s’agit en réalité de<br />

services qui s’inscrivent dans la nouvelle<br />

mobilité. En effet, au-delà de la fabrication<br />

de pneumatiques, l’ambition du<br />

groupe est aussi de devenir un véritable<br />

facilitateur de mobilité.<br />

Globalement, nous approchons la durabilité<br />

d’un point de vue très large et<br />

nous nous questionnons à ce sujet dans<br />

chacun de nos développements. Certes,<br />

nous nous tournons de plus en plus vers<br />

des matériaux qui sont recyclables ou<br />

durables, par exemple en remplaçant<br />

des résines issues de la pétrochimie par<br />

d'autres biosourcées extraites de pins<br />

(matière pour laquelle nous avons reçu<br />

le prix de l’Environnement dans la catégorie<br />

« procédés » décerné par la FEDIL),<br />

mais en réalité nous envisageons tout le<br />

cycle de vie de nos produits. Nous agissons<br />

donc aussi bien sur le sourçage des<br />

matériaux que sur l’énergie que nous<br />

utilisons pour les transformer (100% de<br />

l’énergie que nous consommons à Colmar-Berg<br />

est renouvelable depuis mai<br />

2021), le processus de développement de<br />

nos pneus, leurs performances à l’utilisation<br />

et leur recyclage. Par exemple, nous<br />

pouvons simuler les caractéristiques des<br />

pneumatiques que nous développons.<br />

Cela nous permet d’en mesurer les performances<br />

sans avoir à en fabriquer un<br />

seul ; une démarche virtuelle qui permet<br />

d’économiser de l’énergie et des<br />

ressources. Nous concevons également<br />

nos pneus pour qu’ils permettent une<br />

moindre consommation d’énergie à l’utilisation.<br />

Pour cela, nous améliorons sans<br />

cesse leur résistance au roulement, leur<br />

poids ou leur kilométrage. Ces ajustements<br />

permettent de réaliser des économies<br />

d’énergie, de réduire les émissions<br />

de CO 2<br />

mais aussi les déchets puisque ce<br />

sont autant de pneus qui auront une durée<br />

de vie plus longue.<br />

Nous envisageons<br />

tout le cycle de vie<br />

de nos produits


MOBILITÉ<br />

51<br />

© Julian Pierrot<br />

huiles dérivées du pétrole. Pour remplacer<br />

la silice – un élément de renforcement<br />

qui améliore notamment l'adhérence du<br />

pneumatique ou sa résistance au roulement<br />

– nous avons recouru à un matériau<br />

élaboré à partir de cendres de cosses de<br />

riz. Lors de la production du riz, une fois<br />

le grain extrait, il reste les cosses qui sont<br />

alors brûlées pour produire de l’énergie.<br />

De cette combustion résultent des<br />

cendres avec lesquelles nous pouvons<br />

faire de la silice. C’est une façon d’exploiter<br />

tous les sous-produits d’une matière<br />

naturelle. Nous avons également utilisé<br />

du polyester issu de bouteilles en plastiques<br />

recyclées dans le pli, un élément<br />

de renforcement en tissu. Enfin, nous<br />

avons introduit du caoutchouc naturel et<br />

d’autres polymères biodégradables dans<br />

certaines gommes. Tous ces développements<br />

ont valu à ce pneumatique le prix<br />

« BEST CES Sustainable Product 2022 ».<br />

Xavier Fraipont<br />

Il s’agit en réalité d’un premier pas vers<br />

le développement d’un pneumatique<br />

composé à 100% de matériaux durables,<br />

objectif que vous vous êtes fixé pour 2030.<br />

Quels sont les freins qui demeurent ?<br />

Un autre élément dont on ne saurait<br />

sous-estimer l’importance dans<br />

la démarche de durabilité, c’est tout<br />

ce que nous entreprenons au niveau<br />

de nos services dits « beyond tires<br />

technologies ». Par exemple, nous<br />

proposons aux managers de flottes<br />

commerciales de recourir à des pneumatiques<br />

munis de capteurs. Ceux-ci<br />

renvoient un certain nombre d’informations<br />

qui sont traitées dans un<br />

Cloud et permettent une maintenance<br />

préventive de la flotte. Nous offrons<br />

également un service « Fuel Economy »<br />

pour conseiller les managers de flottes<br />

sur la pression idéale à exercer sur le<br />

camion et sa remorque ou encore sur<br />

la conduite du chauffeur dans le but de<br />

réaliser des économies de carburant.<br />

Tous ces éléments, sur lesquels nous<br />

agissons de près ou de loin à l’Innovation<br />

Center de Colmar-Berg, ont donc un effet<br />

direct ou indirect sur l’environnement.<br />

Goodyear vient de développer un pneumatique<br />

contenant 70% de matériaux<br />

renouvelables. Comment êtes-vous parvenus<br />

à ce résultat ?<br />

Un pneu est un produit complexe,<br />

constitué d’éléments en métaux, en tissus<br />

et de plusieurs types de gommes qui<br />

ont chacune des propriétés différentes,<br />

selon qu’elles se trouvent sur le flanc<br />

du pneu, sur la bande de roulement ou<br />

au contact des jantes. Ces gommes sont<br />

faites de caoutchoucs naturels et synthétiques<br />

mélangés à des huiles, du noir de<br />

carbone et de la silice. Les composites<br />

étant assez complexes, nous n’avons pas<br />

pu nous contenter de remplacer un élément<br />

par son pendant écologique pour<br />

atteindre un taux de 70% de matériaux<br />

renouvelables. Nous avons travaillé sur<br />

treize ingrédients spécifiques présents<br />

dans neufs composants. Par exemple, le<br />

noir de carbone, traditionnellement fabriqué<br />

par combustion de divers types<br />

de produits pétroliers, a été remplacé<br />

par trois noirs de carbone différents produits<br />

à partir de méthane, de dioxyde de<br />

carbone et d'huile végétale. Nous avons<br />

également substitué des huiles naturelles<br />

– dans ce cas-ci de l’huile de soja – aux<br />

Pour obtenir ce pneu contenant 70% de<br />

matériaux renouvelables, nous avons pu<br />

remplacer certains matériaux par des<br />

substituts durables aux propriétés similaires.<br />

Malheureusement, tous les composants<br />

n’ont pas de pendant biosourcé.<br />

Pour obtenir les mêmes caractéristiques<br />

physiques et chimiques que « l’ingrédient<br />

» initial, il faut parfois « ajuster la<br />

recette ». Nous devons également veiller<br />

à ce que le produit délivre les mêmes<br />

performances qu’un pneu composé de<br />

matériaux traditionnels, sans quoi il<br />

serait plus énergivore et son empreinte<br />

écologique n’en serait finalement pas<br />

améliorée.<br />

L’approvisionnement représente un<br />

frein lui aussi. Nous ne pouvons relever<br />

le défi que nous nous sommes fixé sans<br />

le concours de nos fournisseurs. Or, les<br />

matériaux dont nous avons besoin sont<br />

finalement des matériaux de recherche<br />

qui ne sont pas disponibles en grandes<br />

quantités et qui nécessitent que les<br />

fournisseurs mettent en place de nouvelles<br />

chaînes d’approvisionnement et<br />

adaptent leurs lignes de production. Tout<br />

ceci prend du temps et exige des inves-


LUXEMBOURG<br />

52<br />

MOBILITÉ<br />

tissements spécifiques, voire des aides<br />

publiques. Des programmes comme<br />

«Horizon Europe», proposé par la Commission<br />

européenne, pourraient typiquement<br />

supporter les coûts de recherche<br />

et de mise en œuvre de cette transition<br />

de manière à ce nous ayons une chaîne<br />

d'approvisionnement pertinemment dimensionnée<br />

pour produire les centaines<br />

de millions de pneus qui sont vendus en<br />

Europe chaque année.<br />

Les mêmes performances<br />

qu’un pneu composé<br />

de matériaux traditionnels<br />

En attendant de trouver ces pneus écologiques<br />

sur le marché, quels sont les<br />

produits les plus durables actuellement<br />

disponibles ?<br />

Le « Fuelmax endurance » est un pneu<br />

pour camions qui a une meilleure tenue<br />

de route et une résistance au roulement<br />

significativement améliorée. Par rapport<br />

à son prédécesseur, il permet de réduire<br />

de 2% les émissions de CO 2<br />

d’un camion.<br />

Pour les voitures, citons l’« Asymmetric<br />

6 », un nouveau pneumatique<br />

haute performance dont la résistance<br />

au roulement est accrue également et<br />

l’« EfficientGrip Performance 2 » qui affiche<br />

20% de potentiel kilométrique de plus<br />

que le concurrent le mieux testé. Ces<br />

pneumatiques ont été développés ici, à<br />

Colmar-Berg, et sont fabriqués dans nos<br />

différentes usines européennes.<br />

Par A. Jacob<br />

Un pneu contenant<br />

70%<br />

de matériaux renouvelables


MOBILITÉ<br />

53<br />

BRÈVES<br />

Des voitures volantes dans le ciel slovaque<br />

Fin janvier, la voiture volante « aircar » de la société Klein Vision<br />

a reçu un certificat de navigabilité décerné par les autorités<br />

de transport slovaques. En juillet dernier, le véhicule avait<br />

effectué son premier vol entre Nitra et Bratislava sur une distance<br />

approximative de 100 km, à une altitude de 2.500 km et<br />

à une vitesse de 185 km/h. Il ne s’agissait pas de sa première<br />

fois, puisqu’il avait déjà réalisé plus de 140 vols, mais il n’avait<br />

encore jamais relié deux villes. Avec ce nouveau certificat en<br />

poche, la société slovaque a le feu vert pour débuter la production<br />

industrielle de son moyen de transport futuriste. Il sera<br />

donc bientôt possible pour certains privilégiés de conduire<br />

une voiture dont les ailes se déploient pour les emmener au<br />

septième ciel. De plus, la compagnie Klein Vision a déjà réalisé<br />

des tests pour un nouveau modèle encore plus puissant<br />

et plus léger qui pourra atteindre une vitesse de plus de 300<br />

km/h, mais qui ne dépassera toutefois pas une altitude de<br />

1.000 km.<br />

Source : www.klein-vision.com<br />

Un carburant vert produit à partir des hauts-fourneaux<br />

d’ArcelorMittal<br />

Le 7 février dernier, ENGIE et Infinium TM , fournisseur de technologies<br />

pour e-carburants ultra-bas carbone, ont annoncé leur collaboration<br />

en vue de développer le projet « Reuze ». Celui-ci vise à<br />

élaborer un carburant de synthèse écologique pour l’aviation et le<br />

transport maritime, des secteurs très polluants et très difficiles à<br />

rendre moins néfastes pour la planète. La production de ce nouveau<br />

carburant est particulièrement innovante : les 300.000 tonnes<br />

de CO 2<br />

dégagées par les installations de production d’acier d’ArcelorMittal<br />

permettront de le fabriquer en associant cette quantité de<br />

gaz carbonique à de l’hydrogène vert généré par un électrolyseur<br />

de 400 MW. Le projet représente un investissement de 500 millions<br />

d’euros et, en décembre 2021, l'Agence de la transition écologique<br />

(ADEME) l’a sélectionné pour bénéficier d’une aide financière.<br />

De plus, il pourrait également proposer des solutions à l’industrie<br />

chimique, mais pour l’instant cela reste à l’état d’hypothèse et la<br />

décision finale d’investissement sera annoncée fin 2023.<br />

Source : engie.com<br />

Piste cyclable bidirectionnelle au Limpertsberg<br />

© Ville de <strong>Luxembourg</strong><br />

En 2019, les habitants du quartier de Limpertsberg ont manifesté<br />

à plusieurs reprises leur volonté de développer la sécurité<br />

et les aménagements des pistes cyclables. Pour répondre<br />

à cette demande, le collège échevinal a procédé à une étude<br />

de faisabilité d’un tel projet. Les résultats de celle-ci étant<br />

concluants, il a alors pris la décision d’installer un itinéraire bidirectionnel<br />

sur l’avenue Pasteur. Le 28 janvier dernier, la ville<br />

de <strong>Luxembourg</strong> a annoncé le début de la première phase des<br />

travaux et son échéance est estimée au 20 mai 2022. Les impacts<br />

sur la circulation seront limités puisque l’avenue restera<br />

accessible, seuls les autobus seront déviés. La deuxième phase,<br />

dont les autorités n’ont pas encore annoncé les dates d’exécution,<br />

prolongera la piste cyclable jusqu’à la rue Ermesinde et<br />

la reliera ainsi au site « Vivre sans voiture ». Ces aménagements<br />

permettront d’augmenter la mobilité douce dans une capitale<br />

surchargée d’automobiles et, partant, de diminuer les émissions<br />

de gaz à effet de serre.<br />

Source : vdl.lu


INTERNATIONAL<br />

54<br />

AUTOFESTIVAL : UNE OCCASION DE<br />

SE PAYER DU NEUF EN SE TENANT<br />

AU COURANT !<br />

MOBILITÉ<br />

C’est en début d’année et au beau milieu de la saison hivernale que l’événement majeur de la scène automobile luxembourgeoise au<br />

demi-siècle d'existence, l'Autofestival, a eu lieu. S’étalant sur deux semaines de visites surchargées et de carnets de commandes surbookés<br />

chez les concessionnaires du Grand-Duché, ce rendez-vous annuel est unique. Parmi les promotions spéciales et autres offres<br />

de reprises, l’électrique est naturellement à l’honneur cette année, poursuivant ainsi son petit bonhomme de chemin dans un secteur<br />

de plus en plus acquis à sa cause…<br />

Volvo C40 recharge Twin Pure electric<br />

Puissance : 408 kW<br />

Autonomie : 415-444 km<br />

Prix : 57.729 euros<br />

MG ZS<br />

Puissance : 143 kW<br />

Autonomie : 440 km<br />

Prix : 35.485 euros<br />

Audi Q4 e-tron Sportback<br />

Puissance : 229 kW<br />

Autonomie : 341-513 km<br />

Prix : 41.384 euros<br />

Ioniq 5 Hyunday<br />

Puissance : 218/305 kW<br />

Autonomie : 430-481 km<br />

Prix : 49.313 euros<br />

Les prix sont donnés à titre indicatif.


MOBILITÉ<br />

55<br />

Opel Corsa-e<br />

Puissance : 136 kW<br />

Autonomie : 359 km<br />

Prix : 29.490 euros<br />

Volvo XC40 Recharge Electric<br />

Puissance : 231 kW<br />

Autonomie : 400-418 km<br />

Prix : 46.754 euros<br />

MG Marvel<br />

Puissance : 288 kW<br />

Autonomie : 370-402 km<br />

Prix : 46.985 euros<br />

Fiat Cabriolet<br />

Puissance : 118 kW<br />

Autonomie : 320 km<br />

Prix : 29.869 euros<br />

Honda e<br />

Puissance : 136 kW<br />

Autonomie : 221 km<br />

Prix : 34.500 euros<br />

Les prix sont donnés à titre indicatif.


LUXEMBOURG<br />

56<br />

MOBILITÉ<br />

Opel Mokka-e<br />

Puissance : 136 kW<br />

Autonomie : 338 km<br />

Prix : 35.440 euros<br />

Skoda ENYAQ Iv 80<br />

Puissance : 204 kW<br />

Autonomie : 370 km<br />

Prix : 46.210 euros<br />

Mercedes EQB 350 4MATIC<br />

Puissance : 292 kW<br />

Autonomie : 418 km<br />

Prix : 63.765 euros<br />

Opel Combo e-Life<br />

Puissance : 143 kW<br />

Autonomie : 420 km<br />

Prix : 35.295 euros<br />

Toyota bZ4X<br />

Puissance : 217 kW<br />

Autonomie : 450 km<br />

Prix : 48.010 euros<br />

Les prix sont donnés à titre indicatif.


MOBILITÉ<br />

57


LUXEMBOURG<br />

58<br />

LE TRANSPORT<br />

EN COMMUN<br />

RÉINVENTÉ<br />

MOBILITÉ<br />

Garage Losch Truck, Van & Bus<br />

La famille des bus MAN accueille un petit<br />

nouveau : le Lion’s Intercity LE. Ce<br />

dernier modifie les normes de la classe<br />

low-entry, qui correspond aux bus équipés<br />

d’un plancher bas. Il offre une flexibilité<br />

maximale grâce à ses possibilités<br />

d’utilisation urbaine et interurbaine.<br />

Sa puissance est optimisée tout en garantissant<br />

un prix attractif et un impact<br />

environnemental minimal. En outre, le<br />

modèle s’inscrit dans la modernité en<br />

proposant des équipements de dernière<br />

génération et un système sécuritaire<br />

amélioré.<br />

Une flexibilité économique<br />

En se fondant sur ce qui avait déjà été proposé<br />

avec les séries MAN Lion’s Intercity et<br />

Lion’s City, le groupe MAN Truck & Bus a<br />

réussi à concevoir des modèles de bus d’entrée<br />

de gamme et modernes. Ceux-ci combinent<br />

le plancher surélevé de l’ancienne<br />

série interurbaine à l’arrière du véhicule<br />

avec celui surbaissé du Lion’s City à l’avant,<br />

afin d’optimiser l’espace disponible. En<br />

outre, cette conception modulaire permet<br />

de proposer un prix plus qu’attractif.<br />

Dans cette nouvelle série, plusieurs versions<br />

seront proposées. Elles s’adapteront<br />

à tous les besoins des clients.<br />

Deux ont été conçues pour une utilisation<br />

interurbaine, deux autres pour<br />

la ville exclusivement, et une dernière<br />

sera équipée pour la première fois d’une<br />

plateforme entièrement électronique.<br />

Chacune de ces possibilités pourra disposer<br />

du système EfficientHybrid.<br />

Puissant et vert<br />

Disponible en option, celui-ci représente<br />

une solution très attrayante pour<br />

réduire l’impact écologique de cette<br />

nouvelle gamme de bus. Elle est basée<br />

sur le système alterno-démarreur à<br />

vilebrequin grâce auquel l'énergie mécanique<br />

produite lors du freinage est<br />

convertie en énergie électrique. Cette<br />

dernière est alors stockée dans un module<br />

UltraCap, beaucoup plus léger<br />

qu’une batterie aux performances similaires,<br />

et rend l’alimentation de bord indépendante<br />

de la motorisation. De cette<br />

manière, le moteur est soulagé et peut<br />

s’éteindre lorsque le bus est à l’arrêt.<br />

Au redémarrage, le fonctionnement s’inverse<br />

et le moteur MAN D15 s'enclenche<br />

en quelques instants. Le système boost<br />

s’ajoute à celui de l’alterno-démarreur<br />

afin de garantir une puissance importante<br />

lors des accélérations, ce qui permet<br />

une mise en route beaucoup moins<br />

éprouvante pour le véhicule.<br />

La combinaison de toutes ces nouvelles<br />

technologies réduit considérablement<br />

la consommation en carburant et, partant,<br />

l'émission en CO 2<br />

. De plus, la nouvelle<br />

génération de moteur MAN est<br />

compatible avec le biodiesel, les huiles<br />

végétales hydrogénées et les carburants<br />

synthétiques, et a été pensée pour que<br />

les intervalles de vidange et de nettoyage<br />

du filtre à particules soient les plus longs<br />

possibles, c’est-à-dire respectivement<br />

80.000 km et 470.000 km.<br />

La sécurité avant tout<br />

Cette nouvelle génération de bus est<br />

conçue pour être ultrasécuritaire. Par<br />

défaut, les transports en commun équipés<br />

d’un accès surbaissé répondent à


MOBILITÉ<br />

59<br />

la norme de sécurité ECE R66.02, qui<br />

mesure la résistance structurelle des<br />

grands véhicules pour le déplacement<br />

de personnes. Mais le constructeur automobile<br />

allemand ne s’est pas arrêté<br />

là. Viennent s’ajouter à cette installation<br />

l’ABS (système antiblocage des roues),<br />

des feux stop à LED qui clignotent plus<br />

rapidement en cas de freinage d’urgence,<br />

un programme de stabilité électronique<br />

ESP qui permet de corriger automatiquement<br />

la trajectoire du véhicule, ainsi que<br />

des équipements d’extinction des incendies<br />

dans le moteur et dans les zones à<br />

risques.<br />

La combinaison de nouvelles<br />

technologies réduit<br />

considérablement<br />

la consommation en carburant<br />

En option, le groupe MAN propose un<br />

système contre les accidents qui trouvent<br />

leur cause dans les angles morts : des caméras<br />

sont disposées à l’avant du véhicule<br />

ainsi que sur ses flans et cette installation<br />

avertit le conducteur d’une collision imminente<br />

via deux écrans installés dans<br />

son champ de vision et un signal sonore.<br />

De plus, pour répondre aux impératifs<br />

de la situation sanitaire actuelle, le MAN<br />

Lion’s Intercity LE peut être équipé de<br />

divers systèmes de ventilation et de climatisation.<br />

L’habitacle est également<br />

protégé de la propagation des virus par<br />

des filtres imaginés spécialement dans ce<br />

but. Ces derniers sont dotés de plusieurs<br />

couches filtrantes qui piègent efficacement<br />

les gaz environnementaux nocifs<br />

et les particules inorganiques et biologiques.<br />

Le conducteur peut également<br />

être mis à l’abri grâce à une vitre de sécurité<br />

en verre trempé ou en polycarbonate<br />

disponible en supplément.<br />

Un capteur de qualité de l’air (AQS) représente<br />

également une nouveauté dans<br />

l’équipement des bus MAN. Il contrôle<br />

l’état de l’air extérieur. Lorsque ce dernier<br />

n’est pas suffisamment sain, le système<br />

passe automatiquement en mode<br />

de recirculation et bloque l’entrée des<br />

polluants dans l’habitacle.<br />

La modernité au rendez-vous<br />

Le caractère moderne du MAN Lion<br />

Intercity’s LE se prolonge jusqu’à l’environnement<br />

de travail du conducteur.<br />

Effectivement, le groupe renonce totalement<br />

à une boîte de vitesse manuelle<br />

à six rapports et propose désormais à<br />

sa clientèle deux systèmes différents,<br />

un à quatre vitesses et l’autre à six, tous<br />

deux automatiques. De cette manière, la<br />

conduite est accompagnée et gagne en<br />

confort.<br />

Le groupe MAN a aussi réimaginé le cockpit.<br />

Le siège du chauffeur a été réhaussé<br />

par rapport aux véhicules « low-entry »<br />

classiques, dans le but que le conducteur<br />

se trouve au niveau des yeux des passagers,<br />

et le tableau de bord se déplace<br />

désormais en fonction des mouvements<br />

du volant.<br />

Bien entendu, la modernité s’incarne<br />

également dans les nouvelles technologies<br />

et le numérique. Ces derniers se font<br />

une place de plus en plus importante<br />

dans les modèles MAN avec l’ajout d’une<br />

multitude de services facilitant la vie<br />

quotidienne non seulement des chauffeurs,<br />

mais aussi des opérateurs de bus.<br />

En effet, le tout nouveau MAN Lion Intercity’s<br />

LE est notamment équipé d’un<br />

ordinateur de maintenance dynamique<br />

qui surveille l’état du véhicule et indique<br />

le bon moment pour effectuer la prochaine<br />

visite à l’atelier.<br />

Garage Losch Truck, Van & Bus<br />

59, rue Gabriel Lippmann<br />

L-6947 Niederanven<br />

www.losch.lu


60<br />

MOBILITÉ<br />

Intéressé(e) par l’énergie solaire ?<br />

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Stecker et découvrez tous les trucs et astuces pour<br />

vous éclairer sur cette énergie renouvelable.<br />

eurosolar.lu


ENVIRONNEMENT,<br />

CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

Greenpeace a lancé une pétition afin d’interdire la publicité pour les énergies fossiles.<br />

L’organisation a comparé ce type de marketing à celui qui existait pour le tabac.<br />

5.<br />

Si à l’époque les scientifiques criaient les risques du tabagisme, les marques étouffaient<br />

leurs cris grâce à la publicité. Selon l’ONG, un parallèle peut être établi entre cette situation<br />

et celle actuelle : le potentiel polluant des énergies fossiles est connu de tous,<br />

pourtant le greenwashing imprègne les espaces publics.


LUXEMBOURG<br />

62<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

© Eric Devillet<br />

L’ÉQUATION<br />

DE LA TRANSITION<br />

ÉNERGÉTIQUE<br />

Eurosolar Lëtzebuerg asbl<br />

Paul Zens


ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

63<br />

Cette année encore, le « jour du dépassement<br />

» luxembourgeois intervient<br />

plus précocement dans le calendrier.<br />

Depuis le 14 février, le <strong>Luxembourg</strong> a<br />

épuisé toutes les ressources naturelles<br />

dont il pouvait théoriquement disposer<br />

cette année et vit à crédit écologique.<br />

Un constat alarmant qui doit nous rappeler<br />

que la réduction de notre appétit<br />

en énergie doit inévitablement accompagner<br />

la transition énergétique pour<br />

enrayer la crise climatique. C’est à cette<br />

problématique que nous sensibilise<br />

Paul Zens, président de l’asbl Eurosolar<br />

Lëtzebuerg.<br />

Produire plus vert tout en consommant<br />

moins<br />

Selon Paul Zens, « le Grand-Duché a<br />

l’obligation morale d’agir sur la réduction<br />

de son appétit en énergie ». En effet,<br />

dans la balance, la diminution de notre<br />

consommation énergétique pèse tout<br />

autant que l’augmentation de la production<br />

d’énergies renouvelables. Et le potentiel<br />

d’économies est énorme dans le<br />

domaine du transport, responsable, au<br />

<strong>Luxembourg</strong>, de deux tiers des émissions<br />

de CO 2<br />

. « Si la mobilité douce (comme<br />

la marche à pied ou les déplacements à<br />

vélo) doit être encouragée sur les courtes<br />

distances, il faut proposer aux automobilistes<br />

des alternatives qui « tiennent la<br />

route » pour leurs longs trajets. La réussite<br />

de la transition dépendra davantage<br />

du confort et de la praticité de ces options<br />

que d’une conscience écologique<br />

exacerbée. C’est pourquoi nous prônons<br />

notamment un développement pragmatique<br />

des transports en commun »,<br />

affirme le président d’Eurosolar. Pour<br />

l’asbl, plus que sur les trajets occasionnels,<br />

il est important d’agir sur les déplacements<br />

réguliers et notamment sur<br />

le trajet domicile/travail, ce qui nécessite<br />

de considérer également les longues<br />

distances parcourues par les frontaliers<br />

et qui pèsent lourd dans la balance. «Insistons<br />

sur le fait que remplacer chaque<br />

voiture à carburant par un véhicule électrique<br />

n’est pas la solution. Cela ne diminuerait<br />

en rien les émissions de CO 2<br />

inhérentes<br />

à leur production, ni la surface<br />

des enrobés nécessaire à la création de<br />

places de stationnement, par exemple.<br />

Par contre, il faut faire en sorte que les<br />

transports en commun, qui seront donc<br />

davantage sollicités, fonctionnent à<br />

l’électrique », souligne Paul Zens.<br />

Voir l’Europe réussir<br />

véritablement<br />

sa transition<br />

L’autre segment dans lequel le potentiel<br />

d’économies est important est celui du<br />

bâtiment. La consommation de chaque<br />

immeuble, qu’il s’agisse d’une construction<br />

neuve ou d’une rénovation, peut<br />

être contrôlée par un choix de matériaux<br />

pertinent. « Pour réduire au maximum la<br />

consommation énergétique d’un bâtiment,<br />

la première étape est bien entendu<br />

d’investir dans des matériaux qui en<br />

augmentent l’isolation thermique. Moins<br />

importants seront les échanges entre<br />

la température intérieure et extérieure,<br />

moins la construction sera gourmande<br />

en énergie. Par ailleurs, réduire l’empreinte<br />

écologique d’un bâtiment passe<br />

aussi par le recours à des matériaux dont<br />

le processus de fabrication en lui-même<br />

nécessite moins d’énergie. La production<br />

du béton, pour ne citer qu’un exemple,<br />

est très énergivore et émettrice de<br />

CO 2<br />

. Or, certaines matières organiques<br />

s’avèrent être d’excellentes alternatives<br />

à ce matériau. Au <strong>Luxembourg</strong>, certains<br />

ont déjà opté, par exemple, pour un système<br />

constructif en bois, argile et paille,<br />

des matériaux sains, locaux et circulaires,<br />

dont la production est peu énergivore»,<br />

explique le président d’Eurosolar. L’asbl<br />

engagée dans la transition énergétique<br />

a non seulement consacré récemment<br />

un épisode de son podcast «D’Sonn am<br />

Stecker » à la construction et la rénovation<br />

écologiques, mais a également pour<br />

projet de référencer prochainement divers<br />

matériaux écologiques sur son site<br />

archipv.lu. Initialement conçue comme<br />

un guide sur l’intégration architecturale<br />

des panneaux photovoltaïques au<br />

<strong>Luxembourg</strong>, cette page web est destinée<br />

à évoluer pour suivre l’actualité du<br />

secteur.<br />

Le coût de la transition<br />

Rénover son habitation, construire son<br />

logement en suivant des standards écologiques<br />

élevés, investir dans une voiture<br />

ou un vélo électrique sont autant de<br />

gestes qui ont un coût. C’est pourquoi le<br />

guide ArchiPV sera également actualisé<br />

pour présenter les offres de financement<br />

des banques pour des rénovations ou<br />

constructions écologiques en relation<br />

avec le prêt climatique. Introduit en 2016,<br />

ce dispositif devrait être revu prochainement<br />

et Eurosolar Lëtzebuerg se réjouit<br />

du nouveau projet de loi y relative. « Nous<br />

sommes très favorables à ce projet qui<br />

contribuera à la transition énergétique<br />

en la facilitant au niveau pécuniaire », exprime<br />

Paul Zens. Mais, si cette transition<br />

représente à la fois un défi technique,<br />

économique et sociétal, c’est surtout<br />

pour lui un challenge en termes de souveraineté<br />

pour tous les pays démocratiques.<br />

« La flambée du prix du pétrole et<br />

du gaz que nous subissons actuellement<br />

et dont souffrent les ménages les moins<br />

bien lotis économiquement est le résultat<br />

de mouvements boursiers autant que<br />

de certaines décisions politiques », rappelle-t-il.<br />

« Il y a une crainte, chez certains<br />

décideurs peu démocratiques, de voir<br />

l’Europe réussir véritablement sa transition.<br />

C’est pourquoi le <strong>Luxembourg</strong>, et<br />

l’Europe plus largement, ont tout intérêt<br />

à se défaire de leur dépendance énergétique<br />

», estime-t-il.<br />

L’asbl Eurosolar Lëtzebuerg, qui fête ses<br />

20 ans en 2022, poursuivra la sensibilisation<br />

à ces problématiques tout au long<br />

de cette année anniversaire via diverses<br />

initiatives comme des conférences, des<br />

séminaires ou encore des ateliers.<br />

Eurosolar Lëtzebuerg asbl<br />

6 Jos Seyler Strooss<br />

L-8522 Beckerich<br />

www.eurosolar.lu


LUXEMBOURG<br />

64<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

© Agence Kapture<br />

FAIRE AVANCER<br />

LA TRANSITION<br />

ÉNERGÉTIQUE<br />

Energipark Réiden S.A.<br />

Paul Kauten<br />

À l’heure actuelle, le monde de l’énergie<br />

est en pleine mutation. La société Energipark<br />

Réiden S.A. et la coopérative<br />

Energy Revolt avancent ensemble pour<br />

s’adapter aux enjeux de ce secteur et répondre<br />

au mieux aux problématiques<br />

qu’il rencontre. Paul Kauten, administrateur<br />

délégué d’Energipark Réiden<br />

S.A. et co-fondateur d’Energy Revolt,<br />

nous parle des projets de cette alliance.<br />

Avancer dans la transition énergétique<br />

Le monde connaît actuellement une<br />

crise de l'énergie importante et les prix<br />

flambent. L’Europe doit trouver des solutions<br />

pour réinventer ce marché et lui<br />

faire sortir la tête de l’eau. Au <strong>Luxembourg</strong>,<br />

Energipark Réiden S.A. et Energy<br />

Revolt illustrent bien le proverbe<br />

«l’union fait la force» puisqu’ils tentent<br />

d’apporter des alternatives en couvrant<br />

des domaines différents, mais complémentaires,<br />

et de servir ainsi de plateforme<br />

pour la transition énergétique. La<br />

première est active dans l'établissement<br />

de concepts énergétiques, financiers et<br />

le montage juridique de projets, dans la<br />

simulation dynamique et l'optimisation<br />

du design des systèmes énergétiques<br />

ainsi que dans la consommation individuelle<br />

et collective indépendante du réseau<br />

commun. La seconde propose des<br />

packages de financement pour pompes<br />

à chaleur (afin de substituer des chaudières<br />

à mazout ou au gaz) et pour les<br />

installations photovoltaïques en autoconsommation.<br />

Ce fonctionnement représente une solution<br />

intéressante au souci majeur<br />

que rencontrent les consommateurs.<br />

«Aujourd’hui, ceux-ci sont totalement<br />

dépendants du marché et de ses fluctuations.<br />

Il est donc indispensable de<br />

trouver des manières de sortir de cette<br />

situation et, pour ce faire, l’autoconsommation<br />

électrique montre un potentiel<br />

important», explique Paul Kauten.<br />

L’autoconsommation électrique, quesako ?<br />

Cette alternative implique une installation<br />

de panneaux solaires et/ou<br />

photovoltaïques sur le toit qui permet de<br />

consommer l’énergie produite directement,<br />

sans qu’elle parte dans le réseau.<br />

De cette manière, les clients font non seulement<br />

de nettes économies, puisqu’ils ne<br />

dépendent plus totalement du marché de<br />

l’électricité, mais ils diminuent également<br />

leur impact écologique. Avec la coopérative<br />

Energy Revolt, ils bénéficient d’un<br />

package de financement leur offrant la<br />

possibilité de réaliser les travaux.


ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

65<br />

De plus, « nous proposons à nos clients<br />

de revendre l’énergie produite par leurs<br />

panneaux mais qu’ils n’auraient pas utilisée<br />

», souligne Paul Kauten. Les pics de<br />

production ne correspondent pas toujours<br />

à ceux de consommation: les installations<br />

sur le toit ont besoin du soleil<br />

pour fonctionner, et celui-ci est le plus<br />

présent en pleine journée, au moment<br />

où les consommateurs sont bien souvent<br />

au travail. De ce fait, ils ne peuvent pas<br />

profiter de leur production immédiatement<br />

et celle-ci est donc injectée dans le<br />

réseau. Ils ont alors le choix entre installer<br />

un système de stockage sur batterie,<br />

qui représente un investissement financier<br />

conséquent, ou revendre ce qu’ils<br />

n’ont pas utilisé à EnergiPark Réiden S.A.<br />

Le principe, c’est que « les clients continuent<br />

à acheter leur énergie électrique<br />

de la même façon et au même prix que<br />

d'habitude, à la différence qu'une partie<br />

est tirée de l'installation solaire et le complément<br />

est tiré du réseau. Après plus ou<br />

moins dix ans d'utilisation, l'installation<br />

étant amortie, ils profitent de l'énergie<br />

électrique provenant des panneaux gratuitement<br />

», précise l'administrateur délégué<br />

de la société.<br />

Au <strong>Luxembourg</strong>, les moments de<br />

consommation nécessitent parfois davantage<br />

d’électricité que ce que les panneaux<br />

peuvent fournir à cet instant, en<br />

raison d’un manque d’ensoleillement.<br />

Pour pallier ce manque, la coopérative<br />

Energy Revolt deviendra bientôt<br />

fournisseur d’électricité. Elle souhaite<br />

proposer une énergie verte de haute<br />

qualité et locale, puisque produite sur<br />

le territoire luxembourgeois.<br />

Un chauffage vert<br />

Les services proposés par les deux<br />

entreprises ne s’arrêtent pas là puisque,<br />

à l’avenir, les bâtiments qui utilisent les<br />

énergies fossiles, avec des chaudières à<br />

mazout ou au gaz par exemple, n’auront<br />

pas d’autres possibilité que de remplacer<br />

leurs équipements. Effectivement,<br />

« le cadre légal européen et national,<br />

avec le Pacte Climat notamment, et la<br />

demande des consommateurs poussent<br />

tous deux vers un tournant écologique<br />

et durable. L’une des solutions s’incarne<br />

dans les pompes à chaleur », explique<br />

le co-fondateur d’Energy Revolt. Ces<br />

dernières permettent de remplacer les<br />

vieilles chaudières et fonctionnent avec<br />

de l’électricité qui peut être fournie par le<br />

photovoltaïque.<br />

Energipark Réiden<br />

et Energy Revolt tentent<br />

de servir de plateforme<br />

pour la transition énergétique<br />

Toutefois, sur le papier, ce type d’installation<br />

coûte plus cher. Afin de vendre un<br />

produit intéressant écologiquement mais<br />

aussi financièrement, la coopérative propose<br />

une offre de financement qui allie la<br />

pompe à chaleur à des panneaux photovoltaïques.<br />

De cette manière, le consommateur<br />

évite une nouvelle fois de dépendre<br />

totalement du réseau d’électricité<br />

pour pouvoir se chauffer en bénéficiant<br />

de sa propre production, et en faisant<br />

ainsi des nettes économies.<br />

Une panoplie de services pour une<br />

transition efficace<br />

Pour continuer à offrir un service de qualité,<br />

les deux entreprises se sont fixé des<br />

objectifs. Elles veulent mettre à disposition<br />

un accompagnement total des projets<br />

de leurs clients comprenant entre autres<br />

le service, le conseil, le financement et<br />

l’installation. « Le client ne doit s’inquiéter<br />

de rien. Nous proposons une gestion<br />

intelligente qui combine les éléments<br />

de production et de consommation.<br />

Nous nous occupons donc de la gestion<br />

de base, mais nous voulons nous développer<br />

pour assurer également l’installation,<br />

par exemple, de volets automatiques<br />

pour la conservation de la chaleur<br />

et/ou fraicheur, ou encore le changement<br />

de radiateurs », explique Paul Kauten.<br />

Pour le moment, Energy Revolt et<br />

EnergiPark Réiden S.A. offrent leurs<br />

services au domaine privé et aux petites<br />

entreprises. Cependant, à l’avenir, elles<br />

souhaiteraient également toucher le<br />

milieu industriel, en fonction de la demande.<br />

La coopérative vise à réunir<br />

davantage de sociétés afin de pouvoir<br />

développer de nouvelles offres de financement<br />

toujours plus intéressantes et<br />

avantageuses.<br />

Energipark Réiden S.A.<br />

6 Jos Seyler Strooss<br />

L-8522 Biekerech<br />

https://energiepark.lu/<br />

info@energiepark.lu<br />

Tél. : +352 26 88 18<br />

Energy Revolt S.C.<br />

6 Jos Seyler Strooss<br />

L-8522 Biekerech<br />

www.energyrevolt.lu<br />

info@energyrevolt.lu<br />

Tél. : +352 28 80 55 80


66<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

participants se sont accordés sur le fait<br />

qu’il faut prendre des décisions importantes<br />

rapidement.<br />

SOMMET<br />

« UN OCÉAN » :<br />

UN BILAN<br />

EN DEMI-TEINTE<br />

Du 9 au 11 février, ONG, politiques, scientifiques<br />

et entrepreneurs se sont réunis<br />

à l’occasion du sommet « Un océan ». Ce<br />

dernier avait pour objectif de discuter des<br />

solutions possibles pour améliorer l’état<br />

des étendues d’eau, qui occupent 70% de<br />

la planète et qui, pour le moment, ne bénéficient<br />

pas de la protection nécessaire.<br />

L’issue de ce sommet laisse un goût amer<br />

à certains car, bien que diverses mesures<br />

aient été prises, des sujets essentiels, tels<br />

que la conservation des fonds marins,<br />

n’ont pas été abordés.<br />

Des attentes trop importantes?<br />

Le «One Ocean Concil», qui s’est déroulé<br />

à Brest à l’initiative du président<br />

français Emmanuel Macron, représente<br />

le premier rendez-vous d’une série de<br />

réunions internationales concernant<br />

les océans. À cette occasion, une coalition<br />

d’ONG a présenté des demandes<br />

claires, notamment des avancées<br />

concernant le traité international de<br />

protection de la haute mer. Toutefois,<br />

les résultats du sommet n’ont pas été à<br />

la hauteur des attentes.<br />

Effectivement, d’aucuns ont déploré<br />

l’absence d’acteurs de poids. La Russie<br />

et le Royaume-Uni n’ont pas participé<br />

à la réunion et la Chine s’est contentée<br />

d’un message envoyé par le vice-président<br />

Wang Quishan.<br />

En outre, certains sujets importants<br />

n’ont pas trouvé l’écho qu’ils méritaient.<br />

La conservation des fonds marins<br />

n’a pas bénéficié d’une attention<br />

importante, alors qu’Ivan Duque Marquez,<br />

président colombien, a évoqué<br />

la fin du chalutage qui racle les fonds<br />

marins. L’exploration et l’exploitation<br />

des minéraux des grands fonds ont été<br />

écartées des discussions par Emmanuel<br />

Macron et totalement ignorées<br />

des autres dirigeants présents.<br />

Une lueur d’espoir<br />

Toutefois, certaines avancées doivent<br />

être soulignées. Ce premier rendez-vous<br />

international a permis de rappeler<br />

l’importance de protéger l’écosystème<br />

le plus étendu de la planète. Le<br />

mot d’ordre était la mise en action : les<br />

La biodiversité et les effets du changement<br />

climatique étaient les principaux<br />

sujets abordés lors de ce sommet. À<br />

cet égard, le gouvernement français a<br />

annoncé deux mesures majeures. La<br />

première consiste à étendre la réserve<br />

naturelle nationale des terres australes<br />

françaises. Cette réserve, qui s’étendait<br />

sur 1 million de km 2 , passera à 1,66 million<br />

de km 2 et deviendra ainsi la deuxième<br />

plus grande aire marine protégée<br />

au monde, après celle établie par l’Australie<br />

sur plus de 2,3 millions de km 2 .<br />

La seconde mesure concerne la lutte<br />

contre la pollution causée par le plastique<br />

des décharges littorales. L’État<br />

français a décidé de se donner dix ans<br />

pour supprimer les décharges présentant<br />

un risque de rejet des déchets dans<br />

la mer. Elles seront toutes réhabilitées<br />

ailleurs, plus loin des zones côtières.<br />

Au niveau européen, la présidente de la<br />

Commission européenne, Ursula von<br />

der Leyen, a annoncé trois initiatives<br />

pour préserver les océans. La première<br />

consiste en la création d’une nouvelle<br />

coalition internationale pour protéger<br />

la biodiversité en haute mer. Ensuite, la<br />

présidente a évoqué un projet informatique<br />

permettant aux chercheurs d'accéder<br />

à des simulations numériques des<br />

océans du globe. La dernière initiative<br />

met en place une mission de recherche<br />

de l'UE visant à restaurer l’océan et le<br />

milieu aquatique d'ici 2030.<br />

Par P. Paquet


ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

67<br />

SELWER<br />

PRODUZÉIEREN<br />

& CONSOMMÉIEREN<br />

OUNI Z’INVESTÉIEREN,<br />

SOU GEET KLIMASCHUTZ!<br />

Maacht Iech méi onofhängeg vun den Energiepräisser<br />

a kontaktéiert eis elo via info@energyrevolt.lu oder T 28 80 55 80<br />

Energy Revolt këmmert sech ëm d’Planung, d’Finanzéierung, d’administrativ<br />

Aarbecht an ëm d’Installatioun vun ärer Photovoltaikanlag.<br />

SOCIÉTÉ COOPÉRATIVE


LUXEMBOURG<br />

68<br />

L’AMBITION D’UN CHAMPION<br />

MONDIAL DE LA TRANSITION<br />

ÉCOLOGIQUE<br />

Veolia<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

son ambition pour la transformation<br />

écologique. À mes côtés, elle a pris part<br />

aux décisions les plus structurantes pour<br />

notre entreprise pour les 20 prochaines<br />

années », a déclaré Antoine Frérot. Pour<br />

mener à bien sa nouvelle mission, la nouvelle<br />

directrice générale pourra compter<br />

sur l’appui d’un comité exécutif et d’un<br />

comité de direction renouvelés, composés<br />

des meilleurs experts mondiaux des métiers<br />

de l’eau, des déchets et de l’énergie.<br />

Mardi 18 janvier dernier, Veolia a officiellement<br />

pris le contrôle de Suez. La<br />

multinationale française passe ainsi<br />

de 180.000 à 230.000 salariés et son<br />

chiffre d’affaires progresse de 27 à 37<br />

milliards d’euros. Avec cette acquisition,<br />

le groupe change de dimension et<br />

conforte son rôle de leader mondial en<br />

matière de services dédiés à l’environnement.<br />

Veolia envisage désormais de<br />

proposer des solutions concrètes aux entreprises<br />

et aux villes afin de les accompagner<br />

dans leur transition écologique.<br />

Une page se tourne pour les deux groupes<br />

historiques français avec le rachat de Suez<br />

par Veolia. Antoine Frérot, PDG de Veolia,<br />

en est à l’origine et l’avait annoncé à l’été<br />

2020. Il avait néanmoins exprimé son souhait<br />

de mettre un terme à ses fonctions<br />

de directeur général, qu’il exerce depuis<br />

2009, à l’expiration de son mandat actuel.<br />

Il avait donc demandé au conseil d’administration<br />

de mener un travail approfondi<br />

de recherche de la gouvernance la plus<br />

appropriée au pilotage d’une entreprise<br />

qui change d’ampleur et qui continue de<br />

s’internationaliser.<br />

© Photothèque VEOLIA<br />

Les administrateurs ont toutefois exprimé<br />

à Antoine Frérot leur souhait unanime<br />

qu’il conserve la présidence du<br />

conseil d’administration de Veolia, afin<br />

de pouvoir continuer à bénéficier de son<br />

expérience à la tête de la multinationale<br />

et de son attachement à ses valeurs. Le<br />

conseil d’administration a ainsi décidé<br />

qu’Estelle Brachlianoff, jusqu’alors<br />

directrice générale adjointe chargée<br />

des opérations, prendrait la succession<br />

d’Antoine Frérot à la direction générale à<br />

compter de ce 1 er juillet.<br />

Durant ses quelque treize années à la<br />

tête de Veolia, Antoine Frérot a procédé<br />

à de profondes transformations<br />

d’organisation, de fonctionnement et<br />

de culture. L’objectif étant d’adapter la<br />

multinationale aux défis économiques,<br />

commerciaux, sociaux, sociétaux et environnementaux<br />

liés à la transformation<br />

écologique.<br />

« Au service de Veolia depuis bientôt 20<br />

ans, Estelle Brachlianoff a démontré<br />

qu’elle avait toutes les qualités requises<br />

pour conduire notre collectif et continuer<br />

à accompagner notre groupe dans<br />

Miser sur l’innovation<br />

Si le groupe souhaite continuer à développer<br />

ses activités traditionnelles,<br />

notamment dans la distribution d’eau<br />

potable, le traitement des déchets ou<br />

des eaux usées, il est déterminé à se moderniser<br />

et à se réinventer dans certains<br />

domaines. À l’heure où les ressources<br />

se raréfient, le recyclage et l’économie<br />

circulaire font partie des priorités pour<br />

l’avenir. C’est en ce sens que Suez apportera<br />

certainement un plus en matière<br />

de compétences et de couverture géographique.<br />

Le recyclage des batteries de<br />

voitures électriques, l’agriculture avec<br />

l’utilisation de déchets organiques pour<br />

nourrir le bétail ou le réensemencement<br />

des sols et la récupération de matériaux<br />

rares sont autant de savoir-faire désormais<br />

absorbés par Veolia.<br />

Veolia entend ainsi confirmer son statut<br />

de champion mondial de la transformation<br />

écologique pour les années à venir.<br />

« L’entreprise est profondément transformée,<br />

unifiée et plus que jamais en mesure<br />

de faire la course en tête dans chacun de<br />

ses métiers. Il s’agira de poursuivre les<br />

efforts entrepris depuis des années pour<br />

positionner Veolia comme l'entreprise<br />

de référence avec laquelle les territoires<br />

et les industries souhaitent mener leur<br />

transformation écologique, mais aussi<br />

l'entreprise dans laquelle les jeunes générations,<br />

passionnées par l'environnement,<br />

ont envie de travailler. Pour cela,<br />

je souhaite que Veolia accélère encore la<br />

diversification de ses talents et continue<br />

à innover fortement pour la planète », a<br />

annoncé Estelle Brachlianoff.<br />

Par P. Birck


ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

69<br />

BRÈVES<br />

Développer la durabilité des sols luxembourgeois<br />

Les sols sont peuplés d’êtres vivants qui garantissent l’équilibre<br />

d’un écosystème et qui créent une biodiversité indispensable<br />

à notre sécurité alimentaire. La protection de ce milieu représente<br />

une problématique importante à l’heure actuelle car<br />

celui-ci subit de nombreuses agressions, comme la pollution<br />

ou l’urbanisation. Des chercheurs du LIST se sont alors alliés<br />

afin de développer la durabilité des sols luxembourgeois. Les<br />

membres du groupe sont issus de disciplines variées, telles<br />

que la microbiologie industrielle, l’agronomie ou encore la<br />

géochimie. En unissant leurs connaissances, ils espèrent faire<br />

avancer la recherche et soutenir ceux qui dépendent de l’état<br />

des terres pour travailler et vivre. Lors de la Journée mondiale<br />

des sols de décembre 2021, l’équipe de scientifiques a pu montrer<br />

les premières conclusions de son travail après seulement<br />

deux mois d’existence. Elle a ainsi présenté l’un de ses axes<br />

de recherche qui consiste à développer des outils permettant<br />

d’utiliser les microalgues appelées diatomées et révélatrices de<br />

l’état environnemental d’un milieu.<br />

Source : www.list.lu<br />

La BEI finance les projets de décarbonation d’ArcelorMittal<br />

Une capitale culturelle écologiquement responsable<br />

En 2022, Esch-sur-Alzette devient la capitale européenne de la<br />

culture. À cette occasion, une collaboration entre le ministère de<br />

l’Environnement, du Climat et du Développement Durable et les<br />

organisateurs d’Esch2022 s’est mise en place et a donné naissance<br />

à une stratégie de durabilité incarnée par ELO. Ce dernier correspond<br />

à un groupe d’organisations et d’institutions qui s’engagent à<br />

rendre les événements culturels plus responsables écologiquement<br />

et socialement tout en diminuant leurs coûts financiers. Pour ce<br />

faire, ELO mise sur trois actions concrètes : élaborer des pratiques<br />

durables qui seront développées par l’expérience, mettre en place<br />

des groupes de travail auxquels seront attribués des thématiques et<br />

des objectifs précis et, pour finir, créer des outils de communication<br />

spécifiques. Ces missions s’appliquent à six secteurs différents,<br />

qui correspondent à la gestion des déchets, au tourisme, à la mobilité,<br />

à l’alimentation, à la communication et à l’économie locale.<br />

Source : www.esch2022.lu<br />

La Banque européenne d’investissement (BEI) a accordé un prêt<br />

de 280 millions d’euros à ArcelorMittal. Ce n'est pas la première<br />

fois que les deux entreprises sont en relation puisque la BEI avait<br />

déjà apporté un financement de 75 millions au groupe sidérurgique<br />

en 2020 et ils avaient signé un accord de financement de<br />

350 millions en 2017. Ce nouveau partenariat est soutenu par le<br />

Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS) qui<br />

accompagne de nombreux projets en faveur du climat. Cet argent<br />

permettra donc d'aider la multinationale dans sa recherche et<br />

dans l’élaboration de ses programmes liés à l’environnement, au<br />

climat et à l’énergie. En effet, ArcelorMittal s’est engagée à réduire<br />

l’impact écologique de ses installations de production, de ses<br />

produits de sidérurgie et de ses solutions technologiques. Ses objectifs<br />

sont ambitieux : la firme vise une diminution de ses émissions<br />

de CO 2<br />

de 35% pour 2030 et la neutralité carbone d’ici 2050.<br />

Source : www.luxembourg.arcelormittal.com


LUXEMBOURG<br />

70<br />

UNE COOPÉRATIVE<br />

QUI TOURNE<br />

À PLEIN RÉGIME !<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

Luxlait<br />

Gilles Gérard, directeur général chez<br />

Luxlait depuis quatre ans, a plus d’un<br />

quart de siècle d’expérience dans l’entreprise.<br />

Le dirigeant franco-luxembourgeois,<br />

initialement ingénieur de<br />

projet, a gravi tous les échelons de la<br />

hiérarchie. Il évoque les tournants<br />

majeurs et les évolutions de ce fleuron<br />

de l’industrie agro-alimentaire<br />

grand-ducale.<br />

Quels sont les événements marquants de<br />

l’histoire de Luxlait ?<br />

Tout a commencé en 1894 avec la création<br />

de la « Central-Molkerei », une société<br />

privée. Puis, en 1946, la laiterie adopte sa<br />

forme juridique actuelle, comme association<br />

agricole ou coopérative, regroupant<br />

une majeure partie des productions locales.<br />

Mais c’est à l’automne 1978 qu’est<br />

officiellement née Luxlait après le regroupement<br />

de trois associations agricoles<br />

(CELULA, LADUNO et Luxlait). Enfin,<br />

2009 fut l’année du déménagement<br />

de l’usine dans ses locaux de Roost. Pas<br />

moins de 150 millions d’euros ont été<br />

investis pour moderniser l’entreprise.<br />

L’objectif était d’optimiser nos procédés de<br />

conservation et de production, mais également<br />

de permettre à l’ensemble de nos<br />

collaborateurs de s’épanouir à des postes<br />

de travail repensés selon des normes plus<br />

ergonomiques et plus humaines, et avec<br />

des machines et des outils adaptés.<br />

Avec 128 années d’existence, Luxlait affiche<br />

une certaine légitimité dans le paysage<br />

industriel luxembourgeois. Toute<br />

proportion gardée, l’entreprise est une<br />

composante de l’ADN du Grand-Duché.<br />

Comment fonctionne Luxlait ?<br />

Une laiterie est une activité complexe,<br />

souvent méconnue du grand public et<br />

des acteurs principaux eux-mêmes car<br />

il existe des difficultés inhérentes au secteur<br />

agro-alimentaire.<br />

D’abord à cause du caractère aléatoire<br />

de la production laitière sur laquelle<br />

personne n’a de prise. En effet, les 300<br />

agriculteurs copropriétaires de la coopérative<br />

bénéficient d’une garantie d’achat<br />

de leur production, et ce, nonobstant<br />

les fluctuations conjoncturelles. Nous<br />

sommes tenus d’acheter l’ensemble du<br />

volume de la production, et donc de le<br />

distribuer en aval en produits de consommation<br />

courante pour une clientèle toujours<br />

plus sélective et désireuse de découvrir<br />

de nouvelles gammes. Sur une<br />

base annuelle de quelque 160 millions<br />

de tonnes produites, il faut démarcher en<br />

permanence des intervenants capables<br />

de proposer de nouveaux débouchés.<br />

Se pose ensuite la question de l’entreposage<br />

du lait, de sa conservation, de sa<br />

fraîcheur et de sa substance avant son<br />

traitement ultérieur. Il est nécessaire<br />

d’être hyper-réactif dans la redistribution<br />

des produits finis afin d’éviter toute probabilité<br />

de dégradation de la production<br />

(rupture de la chaîne du froid ou risque<br />

sanitaire dû au dépassement d’une date<br />

de péremption).<br />

Luxlait offre donc un très large éventail<br />

de produits…


ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

71<br />

Nos usines de Roost et de Mersch fabriquent<br />

et distribuent près de 200<br />

produits différents dans le pays et la<br />

Grande Région : laits simples et fermentés,<br />

boissons lactées et leurs dérivés<br />

(beurres, crèmes et fromages frais), desserts,<br />

yaourts nature, aromatisés, ou à<br />

la Grecque, et le fromage, en particulier<br />

le Kachkéis, un des symboles du patrimoine<br />

gastronomique national. Nous<br />

intervenons non seulement dans les réseaux<br />

courants (supermarchés ou épiceries<br />

fines), mais aussi pour les métiers<br />

de l’Horeca. Une dernière partie de notre<br />

activité est vouée à l’industrie et sert à la<br />

fabrication d’autres produits finis (biscuits<br />

ou autres).<br />

La collaboration étroite entre les divers<br />

producteurs, est-ce la vraie valeur ajoutée<br />

apportée par Luxlait?<br />

Luxlait appartient intégralement aux<br />

agriculteurs luxembourgeois adhérents<br />

qui sont à la fois propriétaires, clients et<br />

fournisseurs de l’entreprise. Son organisation<br />

se base sur l’équité et la solidarité,<br />

soit deux valeurs fortes qui prédominent<br />

au sein des producteurs laitiers. La coopérative<br />

a pour mission d’agir en coordination<br />

avec ses membres d’une manière<br />

entrepreneuriale et orientée vers le marché<br />

afin d’offrir à tous une performance<br />

optimale. La totalité du lait collecté<br />

provient de fermes luxembourgeoises.<br />

La plupart d’entre elles sont de taille<br />

moyenne et possèdent chacune une<br />

soixantaine de vaches. L’intégralité des<br />

revenus est reversé aux agriculteurs qui<br />

les réinvestissent dans leur exploitation.<br />

C’est ainsi que Luxlait garantit l’avenir<br />

des agriculteurs et de leurs familles depuis<br />

des décennies.<br />

Aussi, nous organisons mensuellement<br />

des réunions avec un comité représentatif<br />

des membres afin de les notifier de la<br />

situation courante, des progressions escomptées<br />

et des projets ou des investissements<br />

que la société souhaite réaliser<br />

dans son optique de développement, et<br />

bien sûr des prix du lait à fixer à l’achat.<br />

Quid des innovations et engagements<br />

majeurs récents de Luxlait ?<br />

Grâce à la conscientisation nouvelle autour<br />

des questions de santé publique,<br />

les produits frais et naturels en vente ne<br />

sont plus une mode, mais une sorte de<br />

norme adoptée par l’ensemble des protagonistes<br />

du secteur. Il nous a donc fallu<br />

redéfinir des principes sur lesquels l’entreprise<br />

pourrait s’appuyer pour mieux<br />

se démarquer : l’écoresponsabilité et les<br />

enjeux sociétaux.<br />

Ainsi, le respect de l’environnement fait<br />

partie intégrante des valeurs de Luxlait.<br />

Notre unité de production se trouve au<br />

cœur du <strong>Luxembourg</strong>. Elle est équidistante<br />

de la plupart des producteurs et<br />

garantit ainsi des circuits de collecte et<br />

de distribution parmi les plus courts<br />

au monde. Cela permet de conserver la<br />

fraicheur et de réduire l’impact environnemental.<br />

De plus, notre station d’épuration assainit<br />

les eaux usées avant leur retour en<br />

milieu naturel avec une charge carbonée<br />

bien en deçà des seuils maximum imposés.<br />

La coopérative utilise les eaux de<br />

captages et des équipements ayant une<br />

consommation réduite en énergie.<br />

Luxlait a également mis en place un système<br />

de tri des déchets et de recyclage.<br />

Nous réduisons aussi la consommation<br />

d’énergie via des nouvelles technologies<br />

telles que les moteurs à variateurs et utilisons<br />

de l’énergie verte produite par les<br />

panneaux photovoltaïques installés sur<br />

notre toiture.<br />

Nous misons sur la transparence en rendant<br />

la production la plus saine possible<br />

(sans colorant, conservateur, édulcorant,<br />

etc.) et pour favoriser la durabilité de nos<br />

activités.<br />

En outre, nous investissons dans le personnel,<br />

la formation et les outils de production<br />

modernes et procédons à une<br />

veille technologique pour mieux suivre<br />

l’évolution de la demande.<br />

Nous tenons aussi à préserver le bienêtre<br />

animal en amont de la production,<br />

d’où la mise en place d’un label<br />

de qualité avec des listes de critères de<br />

conformité (confort, hygiène, impact<br />

carbone, etc.) et d’un suivi ainsi que<br />

des sanctions éventuelles en cas de<br />

non-respect des règles environnementales<br />

de production.<br />

Quels seront les futurs projets déployés<br />

par Luxlait ?<br />

En sachant que l’autonomie énergétique<br />

influe énormément sur les coûts de production,<br />

nous ambitionnons de méthaniser<br />

nos déchets et d’en faire du gaz pour<br />

la production d’énergie réutilisée in situ.<br />

Par ailleurs, en matière de conditionnement,<br />

Luxlait reste attentive aux<br />

dernières innovations relatives aux<br />

emballages présentant une empreinte<br />

carbone plus faible. Nous utilisons<br />

déjà des cartons certifiés FSC et « BIO<br />

based » (bricks en carton conçus à base<br />

de végétaux).<br />

Nous nous attachons à la demande des<br />

consommateurs pour progresser en<br />

termes de produits ou de programmes<br />

d’information nutritionnelle. Leur satisfaction<br />

est au centre de nos préoccupations.<br />

Nous mettons tout en œuvre<br />

pour proposer un large assortiment de<br />

produits de haute qualité et éthiquement<br />

irréprochables.<br />

Par D. Coutant


72<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

Partenaire des communes


LABORATOIRE<br />

SOCIAL<br />

La Journée internationale de l’éducation existe depuis le 3 décembre 2018<br />

et est célébrée tous les 24 janvier. En cette année 2022, le mot d’ordre était<br />

6.<br />

« changer de cap – transformer l’éducation ». Dans son discours, Audrey Azoulay,<br />

directrice générale de l’Unesco, a mis en lumière les enjeux climatiques<br />

et écologiques actuels et a souligné l’importance de repenser le système éducatif<br />

de manière internationale afin de former les futures générations à ces problématiques.


74<br />

LUXEMBOURG<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

RÉDUIRE<br />

LE GASPILLAGE<br />

ALIMENTAIRE,<br />

PAS SI SORCIER !<br />

Foodsharing<br />

Chaque année au <strong>Luxembourg</strong>, quelque<br />

70.000 tonnes de denrées alimentaires<br />

sont jetées à la poubelle. Cette situation<br />

est particulièrement alarmante puisque<br />

le gaspillage a un impact sur la production<br />

de gaz à effet de serre. En effet, si celui-ci<br />

était un pays, il serait le troisième<br />

le plus polluant, après la Chine et les<br />

États-Unis. Daniel Waxweiler, cofondateur<br />

de l’asbl Foodsharing, nous parle<br />

des actions menées par l’association<br />

pour contrer ce phénomène.<br />

L’asbl Foodsharing s’investit dans la lutte<br />

contre le gaspillage alimentaire et est<br />

animée par les valeurs de respect et de<br />

responsabilité. Daniel Waxweiler nous<br />

explique que « les bénévoles de l’association<br />

récupèrent chez les collaborateurs<br />

les aliments toujours consommables<br />

mais invendables, en raison entre autres<br />

d’un aspect moins vendeur ou d’une date<br />

de péremption dépassée. Ensuite, les bénévoles<br />

se chargent de faire le tri de leur<br />

récolte et de la redistribuer ».<br />

L’objectif de Foodsharing concerne uniquement<br />

la limitation du gaspillage alimentaire.<br />

L’association ne souhaite pas<br />

faire du caritatif. « Nous n'attachons pas<br />

d’importance à aider une communauté<br />

exclusive. Il ne faut pas venir d’une certaine<br />

classe sociale, être d'une certaine<br />

origine, avoir un âge particulier ou même<br />

s’identifier à un genre spécifique pour<br />

bénéficier des aliments que nous sauvons<br />

de la poubelle. Tout un chacun peut<br />

profiter de nos actions », souligne Daniel<br />

Waxweiler.<br />

Les Distribution Days : des rendez-vous<br />

dans tout le Grand-Duché<br />

Pour atteindre les objectifs qu’elle s’est<br />

fixés, l’asbl organise des journées de<br />

distribution des denrées récoltées. « À<br />

chaque passage chez notre collaborateur<br />

Match, nous remplissions des voitures<br />

complètes d’aliments invendables. Les<br />

bénévoles avaient bien des difficultés<br />

à trouver des acquéreurs pour de telles<br />

quantités. Nous avons alors eu l’idée de<br />

créer les Distribution Days », explique le<br />

cofondateur de Foodsharing. Pendant<br />

une heure, les membres de l’association<br />

s’installent dans une ville du <strong>Luxembourg</strong><br />

(Beaufort, Junglinster, Garnich ou<br />

Dudelange) et font don de leur collecte à<br />

toute personne le demandant, sans critères<br />

préétablis.<br />

Les aliments qui ont atteint leur date de<br />

péremption mais qui pouvent toujours<br />

être consommés trouvent ainsi une nouvelle<br />

vie et ne finissent pas dans nos poubelles.<br />

« Il existe deux dates importantes<br />

sur les produits que nous trouvons en<br />

magasin. D’une part, il est indiqué la date<br />

de durabilité minimale, souvent présentée<br />

avec l’expression « à consommer de<br />

préférence avant le... » et qui correspond<br />

à la fameuse date de péremption que<br />

nous connaissons tous. Cette échéance<br />

est présente même sur le sel ou le miel<br />

par exemple, produits non périssables !<br />

D’autre part, il existe aussi la date limite<br />

de consommation et c’est elle qu’il faut<br />

véritablement prendre en compte. Nous<br />

pouvons la trouver sur la viande ou le<br />

poisson et d’autres aliments qui présentent<br />

un véritable danger pour notre<br />

santé si ingérés une fois périmés ».<br />

Une étude publiée en juin 2021 par le<br />

Journal of Nutritionnal Education and<br />

Behavior a montré que seulement 46%<br />

des sondés savaient que l’expression<br />

« à consommer de préférence avant


LABORATOIRE SOCIAL<br />

75<br />

le... » indiquait qu’un aliment pouvait<br />

éventuellement montrer des traces de<br />

dégradation une fois la date passée, mais<br />

qu’il pouvait toujours être consommé. Ce<br />

constat a poussé Daniel Waxweiler et ses<br />

collègues à mener des actions de sensibilisation,<br />

notamment dans les manifestations<br />

ou les festivals.<br />

Les points Foodsharing<br />

Les trois quarts des aliments jetés aux<br />

ordures étant issus des ménages, l’asbl<br />

a décidé de mettre à disposition des particuliers<br />

trois réfrigérateurs et étagères à<br />

Bonnevoie dans la capitale, à Esch-sur-<br />

Alzette dans le sud et à Lintgen dans le<br />

centre. Tout un chacun peut y déposer<br />

des denrées dont il n’a plus l’utilité et qui<br />

peut encore servir à quelqu’un d’autre.<br />

Pour guider et protéger les consommateurs,<br />

des informations sont mises<br />

à disposition dans chacun des points<br />

Foodsharing. Par exemple, la viande, le<br />

poisson ou encore les boissons alcoolisées<br />

y sont interdits. L’entretien des installations<br />

est garanti par les bénévoles<br />

qui se rendent régulièrement sur les lieux<br />

afin de retirer les produits montrant des<br />

signes de péremption (odeur ou aspect)<br />

et de nettoyer les lieux.<br />

Changer la politique<br />

En 2022, Daniel Waxweiler souhaite développer<br />

l’aspect politique des actions<br />

de l’asbl : « 8 à 10% des gaz à effet de serre<br />

sont produits par le gaspillage de la nourriture.<br />

Cette situation nous interpelle<br />

particulièrement et nous souhaitons<br />

alerter les politiciens afin qu’ils prennent<br />

des mesures pour résoudre ce problème.<br />

Des solutions simples peuvent être trouvées<br />

et celles-ci n’impliquent pas de<br />

pertes financières ».<br />

Nous souhaitons alerter<br />

les politiciens afin qu’ils prennent<br />

des mesures<br />

Dans divers pays européens, les législations<br />

régulent déjà la production, le<br />

transport et la consommation des denrées<br />

alimentaires et montrent des résultats<br />

encourageants. En France, une loi,<br />

appelée « loi Garot », existe depuis le 11<br />

février 2016. Elle oblige notamment les<br />

grandes surfaces à donner leurs invendus<br />

encore consommables à des associations.<br />

À l’est de l’Europe, la Roumanie<br />

s’est également engagée dans la lutte<br />

contre le gaspillage puisque, depuis octobre<br />

2016, elle a adopté une mesure qui<br />

incite à l’exploitation maximale des aliments.<br />

En effet, les supermarchés sont<br />

contraints de donner ou brader les articles<br />

approchant de la date de durabilité<br />

minimale. S’ils sont devenus impropres à<br />

la consommation pour les Hommes, ils<br />

doivent être reconditionnés pour nourrir<br />

les animaux. Et si ce dernier cas de figure<br />

n’est pas possible, ils sont alors recyclés<br />

en engrais naturel.<br />

Daniel Waxweiler souhaite que le <strong>Luxembourg</strong><br />

s’inspire de ces pays. « Nous<br />

n’avons pas encore de plan établi. Cependant,<br />

nous avons pour projet de nous<br />

lancer dans la recherche afin d’établir un<br />

dossier solide à présenter aux politiciens<br />

montrant ce qui fonctionne ailleurs et ce<br />

qui peut être envisagé au <strong>Luxembourg</strong> ».<br />

Par P. Paquet


LUXEMBOURG<br />

76<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

FACILITER L’INCLUSION<br />

SOCIALE GRÂCE<br />

AU LOGEMENT<br />

AIS<br />

La Fondation pour l’Accès au Logement<br />

(FAL) est le gestionnaire de<br />

l’Agence Immobilière Sociale (AIS)<br />

qui œuvre à l’inclusion sociale par<br />

le logement. Créée en 2009, l’AIS est<br />

le fruit d’une idée qui a mûri durant<br />

presque une décennie. Gilles Hempel,<br />

directeur de la FAL, revient sur les<br />

objectifs de la fondation, ses activités<br />

et sur le rôle de la gestion locative sociale<br />

dans la lutte contre la précarité.<br />

Quelles sont les activités de la FAL ?<br />

La Fondation pour l’Accès au Logement<br />

rassemble trois départements : l’Agence<br />

Immobilière Sociale (AIS), Abitatio et le<br />

département d’accompagnement social.<br />

L’AIS a été créée en 2009 avec l’objectif<br />

de louer des logements inoccupés.<br />

Au <strong>Luxembourg</strong>, nous comptons entre<br />

10.000 et 20.000 infrastructures vides.<br />

Cela concerne par exemple les habitations<br />

des personnes âgées en maison<br />

de retraite ou des héritiers qui ont reçu<br />

en succession un bien dont ils n’ont pas<br />

l’utilité. Notre objectif est simple : mettre<br />

ces biens à disposition des habitants aux<br />

revenus modestes sous forme de location.<br />

Le propriétaire n’a rien à craindre<br />

car nous lui apportons certaines garanties,<br />

notamment en termes de loyer<br />

ou encore d’entretien. Tout est géré par<br />

notre agence sans aucune contrainte.<br />

En bref, nous luttons contre l’exclusion<br />

sociale par le logement. C’est une<br />

mission d’autant plus importante au<br />

<strong>Luxembourg</strong>, où il devient de plus en<br />

plus difficile de se loger… et pour l’instant,<br />

ce système fonctionne puisque<br />

nous avons un parc de 600 logements.<br />

Nous nous sommes également lancés<br />

dans la promotion immobilière avec Abitatio.<br />

Nos locataires sont toujours aussi<br />

motivés à retrouver une autonomie,<br />

mais, en dix ans d’activité, nous avons<br />

constaté que l’envolée des prix de l’immobilier<br />

ne laissait aucune chance de se<br />

loger aux plus démunis.<br />

L’esprit social anime<br />

chacun de nos projets<br />

Comment se déroule la collaboration<br />

entre Abitatio et les communes ?<br />

L’AIS collabore avec environ 50 communes<br />

en matière de gestion locative<br />

sociale et nous comptons également<br />

coopérer au niveau de la construction de<br />

logements. Nous offrons une prestation<br />

complète à celles qui souhaitent s’engager


LABORATOIRE SOCIAL<br />

77<br />

© Eric Devillet<br />

Gilles Hempel<br />

sur cette voie : de la planification à la<br />

gestion des logements, en passant par<br />

le financement et la construction. Deux<br />

choix s’offrent aux communes : un bail<br />

emphytéotique de 50 à 99 ans ou la vente<br />

de terrains. Cela dépend de leur vision<br />

politique mais, dans tous les cas, elles<br />

sont assurées que les habitations resteront<br />

toujours sociales.<br />

Avec le Pacte Logement 2.0, les communes<br />

sont incitées à créer des logements<br />

à prix abordable. La plupart d’entre elles<br />

n’ont pas les moyens humains ou financiers<br />

de réaliser des projets de construction<br />

et Abitatio a pour objectif de les accompagner<br />

dans cette démarche. Nous<br />

favorisons les projets de six à douze logements.<br />

Certains sont réalisés par Abitatio,<br />

mais nous collaborons aussi avec<br />

d’autres promoteurs privés dans le cadre<br />

de grands projets où nous acquérons des<br />

lots. En effet, les promoteurs sont obligés<br />

de réserver une partie de la superficie à<br />

des logements abordables.<br />

Par ailleurs, en tant que Fondation, notre<br />

but n’est pas la rentabilité ni le profit.<br />

L’esprit social anime chacun de nos projets<br />

avec l’objectif de créer des logements<br />

abordables, agréables et favorisant le<br />

vivre-ensemble dans les immeubles que<br />

nous construisons et dans leurs alentours.<br />

Nous luttons contre l’exclusion<br />

sociale par le logement<br />

L’une de vos missions concerne l’accompagnement<br />

social. Pouvez-vous nous en<br />

dire plus ?<br />

Le projet d’inclusion sociale par le logement<br />

est véritablement le cœur de<br />

notre métier. La demande de logement<br />

est toujours introduite par un service<br />

social externe. Nos demandeurs, qui<br />

rencontrent la plupart du temps des<br />

problèmes divers, au-delà de leur détresse<br />

due au logement, sont donc déjà<br />

accompagnés. À l’AIS, nous nous occupons<br />

principalement de l’encadrement<br />

lié au projet de logement. Quant à<br />

l’accompagnement social, il est assuré<br />

par un organisme externe. Nous avons<br />

tout de même une équipe interne capable<br />

de prendre en charge ce dernier volet<br />

lorsqu’aucune autre structure ne peut<br />

réaliser cet accompagnement pour certains<br />

bénéficiaires. Cette même équipe<br />

assure la veille sociale pour Abitatio.<br />

Fondation pour l’Accès au Logement<br />

202 B, rue de Hamm<br />

L-1713 <strong>Luxembourg</strong><br />

www.fondation-logement.lu


LUXEMBOURG<br />

78<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

BRÈVES<br />

Naturata et ses clients soutiennent l’action de reboisement<br />

de mangroves au Bangladesh<br />

Au mois de mai 2021, la côte nord-est de l’Inde et le sud-ouest<br />

du Bangladesh étaient frappés par des cyclones. Les zones touchées<br />

ont été ravagées. Plus de 55.000 familles ont perdu leurs<br />

terres, leur maison, leurs animaux et leur accès à l'eau potable,<br />

rien qu’au Bangladesh. L’ONG Friendship Bangladesh soutient<br />

les victimes par des actions telles que « Trees for Climate » dont<br />

l’objectif consiste à replanter des arbres de mangroves sur le ter-<br />

ritoire bangladais, ce qui permettra de protéger d’une part les<br />

terres arables de l’érosion et de la salinisation, et d’autre part<br />

les habitants des inondations. Début septembre, la campagne<br />

«Friendship Bangladesh x Naturata» a commencé et elle a permis<br />

de récolter plus de 9.400 euros. L’entreprise Naturata a doublé<br />

et arrondi la somme afin de faire un don d’une valeur totale<br />

de 20.000 euros. Concrètement, cette somme représente plus<br />

de 5.000 arbres plantés sur une surface de 1,6 hectare dans l’une<br />

des zones touchées par le drame.<br />

Source : www.naturata.lu<br />

La diversité continue de progresser dans les entreprises<br />

luxembourgeoises<br />

Pour la quatrième fois, IMS <strong>Luxembourg</strong> a révélé les chiffres<br />

du baromètre « Diversité & entreprises Lëtzebuerg » fondés sur<br />

l’analyse des questionnaires complétés par les signataires de la<br />

Charte de la diversité Lëtzebuerg. Les résultats montrent que<br />

les trois impacts positifs principaux d’une politique de diversité<br />

ont été observés par la majorité des participants. En effet,<br />

53% remarquent une plus grande attraction et fidélisation des<br />

talents, 63% constatent un comportement davantage respectueux<br />

de la part de leurs employés et 54% soulignent la montée<br />

de la créativité au sein de leurs équipes. De plus, la crise<br />

sanitaire n’a pas freiné la progression de la diversité : 92% des<br />

signataires ont déclaré qu’ils considéraient toujours le respect<br />

de la Charte comme une priorité. D’ailleurs, 89% révèlent qu’ils<br />

se basent sur celle-ci pour mettre en place des actions en faveur<br />

de la diversité ainsi que pour sensibiliser leurs salariés.<br />

Source : www.imslux.lu<br />

Chômage en baisse au <strong>Luxembourg</strong><br />

Après une montée exponentielle du taux de chômage en 2020<br />

avec l’arrivée du Covid-19, les chiffres reviennent enfin à la<br />

normale. Le taux de chômage s’élève désormais à 5,2%, ce qui<br />

représente le même niveau qu’en début d’année 2019. Entre<br />

décembre 2020 et 2021, le nombre de demandeurs d’emploi<br />

a baissé de 17,6% en passant de 19.918 à 16.403. Bien que les<br />

nouvelles inscriptions aient légèrement augmenté au mois de<br />

décembre dernier, leur quantité correspond à celle de 2018<br />

et, en un an, elle a reculé de 2,4% avec 2.260 inscriptions en<br />

décembre 2020 contre 2.313 en 2021. Les demandeurs résidents<br />

bénéficiant d’une indemnité de chômage complète<br />

connaissent le même phénomène puisqu’ils ne sont plus que<br />

8.269, ce qui représente une baisse de 20,2% par rapport à l’année<br />

précédente. Seuls les postes vacants échappent à la tendance.<br />

Ceux-ci ont augmenté de 62,9% en un an, ce qui représente<br />

un véritable record.<br />

Source : SIP


LABORATOIRE SOCIAL<br />

Le logement Triple A<br />

79<br />

Accessible - Abordable - Accompagné<br />

Le promoteur social<br />

www.abitatio.lu<br />

Le bailleur social<br />

www.ais.lu<br />

L’inclusion sociale<br />

www.accompagnement.lu<br />

Une fondation, 3 départements<br />

Contactez-nous au 26 48 39 52 ou par email : info@fondation-logement.lu<br />

www.fondation-logement.lu<br />

202b, rue de Hamm L-1713 <strong>Luxembourg</strong>


LUXEMBOURG<br />

80<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

DEUX ANS DE PANDÉMIE :<br />

LE MORAL DES TRAVAILLEURS<br />

AU PLUS BAS ?<br />

Depuis 2013, la Chambre des salariés (CSL), en collaboration avec l’Université du <strong>Luxembourg</strong>,<br />

dresse un index annuel de la qualité de travail et du bien-être des salariés au Grand-Duché.<br />

Cette année encore, elle a pris le pouls des travailleurs luxembourgeois et frontaliers, et le diagnostic est<br />

pour le moins inquiétant. « Dans le cadre de la crise sanitaire persistante, le moral des travailleurs continue<br />

à se détériorer, leur bien-être est au plus bas et les problèmes de santé mentale sont plus fréquents »,<br />

révèle l’index 2021.


LABORATOIRE SOCIAL<br />

81<br />

Entre juin et octobre 2021, 2.594 salariés<br />

(42,9% de résidents luxembourgeois<br />

et 57,1% de frontaliers) ont répondu à<br />

quelque 150 questions portant sur les<br />

horaires, les exigences et la charge de<br />

travail, la coopération entre collègues,<br />

l’autonomie au travail, les possibilités<br />

de formation continue et de promotion<br />

ou encore la participation aux décisions<br />

dans les entreprises. De quoi dépeindre<br />

un tableau reflétant leurs conditions<br />

de travail et le bien-être lié à leur activité<br />

professionnelle. Un tableau qui se<br />

révèle assez sombre pour la deuxième<br />

année consécutive, en raison de la pandémie<br />

notamment.<br />

Le bien-être général<br />

en déclin<br />

Entre résignation…<br />

« L'évaluation de la qualité du travail<br />

se redresse quelque peu depuis l'année<br />

dernière, sans toutefois atteindre les<br />

valeurs d'avant la pandémie. La valeur<br />

reste donc la deuxième plus basse depuis<br />

le début des mesures », révèle le<br />

sondage de la CSL. Cette légère amélioration<br />

ne concerne toutefois pas tous<br />

les profils. La qualité du travail est d’ailleurs<br />

globalement évaluée à la baisse<br />

par les salariés de plus de 55 ans et les<br />

parents célibataires. Cette évaluation<br />

varie également selon le type de profession<br />

et le secteur d’activité puisque<br />

« ce sont les travailleurs peu qualifiés,<br />

les professions à forte composante manuelle,<br />

les professions de la vente, de la<br />

restauration et des services directs qui<br />

présentent les valeurs les plus faibles »,<br />

dévoile l’enquête. L’insatisfaction est<br />

également plus forte chez les travailleurs<br />

qui n’ont pas pu bénéficier du télétravail.<br />

Si l’on analyse la situation à la loupe, on<br />

observe notamment que la charge mentale<br />

et la pression temporelle pèsent de<br />

plus en plus sur les travailleurs, que la<br />

participation à la prise de décision, la<br />

collaboration entre collègues et l'autonomie<br />

au travail sont des indicateurs<br />

évalués de plus en plus négativement<br />

au fil des années, et que le nombre<br />

d’heures supplémentaires prestées suit<br />

une tendance à la hausse, tout comme<br />

les conflits entre vie professionnelle et<br />

vie privée – qui atteignent un nouveau<br />

sommet – ou le risque de burnout (34%<br />

plus élevé qu’en 2014). De quoi expliquer<br />

les tristes résultats de l’enquête de<br />

cette année.<br />

Ce niveau de bien-être général en déclin<br />

affecte fortement la santé mentale des<br />

salariés. «Le risque de dépression a encore<br />

augmenté en 2021, après la hausse<br />

de 2020, de sorte que les personnes interrogées<br />

présentant un risque élevé<br />

de dépression sont passées de 11% (8%<br />

en 2019) à 15%, et que la proportion de<br />

travailleurs présentant un risque modéré<br />

de dépression est passée de 21%<br />

à 25% (19% en 2019)», constate la CSL.<br />

Toutefois, certaines tendances sont<br />

rassurantes : des indicateurs comme<br />

le retour sur le travail effectué et les<br />

possibilités de formation continue,<br />

qui étaient perçus plus négativement<br />

chaque année, semblent mieux évalués<br />

en 2021. Autres bonnes nouvelles :<br />

«la perception des exigences émotionnelles<br />

au travail diminue pour la première<br />

fois et de manière significative»,<br />

« la mégatendance à la réduction de la<br />

charge physique sur le lieu de travail et<br />

à l'évaluation de moins de risques pour<br />

la santé au travail se maintient » et la<br />

sécurité de l’emploi, après un recul en<br />

2020, poursuit sa tendance à la hausse,<br />

révèle l’étude de l’année dernière.<br />

… et envie de changement<br />

Cette longue période de pandémie est<br />

propice à la remise en question. Un<br />

quart des personnes sondées ont d’ailleurs<br />

confié avoir l’intention de changer<br />

d’emploi dans un avenir proche. Faut-il<br />

pour autant s’attendre à une vague de<br />

démissions ? Une chose est sûre pour<br />

la Chambre des salariés : l’équilibre vie<br />

privée – vie professionnelle demeurera<br />

primordial pour bon nombre de travailleurs.<br />

En annexe des résultats de<br />

l’enquête, elle a d’ailleurs publié une<br />

liste d’actions visant à favoriser un<br />

meilleur équilibre entre ces deux pans<br />

de la vie. Elle y prône, par exemple,<br />

« l’introduction de la possibilité pour<br />

le salarié qui est parent d’un enfant âgé<br />

de moins de douze ans de demander à<br />

son employeur l’aménagement de son<br />

horaire et/ou de son rythme de travail »,<br />

la réduction du temps de travail hebdomadaire<br />

ou encore l’introduction d’un<br />

droit à la déconnexion efficace. Elle invite<br />

ainsi les entreprises qui souhaitent<br />

retenir ou attirer certains talents à faire<br />

preuve d’innovation pour aider ceux-ci<br />

à mieux concilier vie professionnelle et<br />

vie privée, quitte à se réinventer !<br />

Le risque de burnout est désormais<br />

34%<br />

plus élevé qu’en 2014<br />

25%<br />

des travailleurs présentent un risque<br />

modéré de dépression<br />

¼<br />

Par A. Jacob<br />

des salariés a l’intention de changer<br />

d’emploi dans un avenir proche<br />

Source : 9 e enquête nationale « Quality of Work Index <strong>Luxembourg</strong> », Résumé de la présentation du 20 janvier 2022,<br />

https://www.csl.lu/wp-content/uploads/2022/01/resume_quality-of-work-index-2021_4.pdf


LUXEMBOURG<br />

82<br />

ACCOMPAGNER<br />

LES MIGRANTS DANS LEUR<br />

PROJET ENTREPRENEURIAL<br />

Touchpoints asbl<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

Faciliter l’accès à l’entrepreneuriat<br />

pour les populations immigrées<br />

Faire de l’inclusion financière une priorité<br />

est d’ailleurs l’un des objectifs que<br />

s’est fixé l’association pour 2022. Avec<br />

son nouveau « Score Project », l’équipe de<br />

Touchpoints vise à la fois l’accompagnement<br />

des migrants dans la préparation<br />

de leurs dossiers financiers et la sensibilisation<br />

des acteurs bancaires aux problèmes<br />

qu’ils rencontrent. Touchpoints<br />

en appelle aux banques commerciales<br />

soucieuses d’avancer sur ces sujets. Par<br />

les nombreuses collaborations qu’elle a<br />

établies avec les institutions publiques<br />

et les entreprises privées, l’asbl contribue,<br />

au-delà de ses activités d’aide et de<br />

formation, « à faire en sorte que l’accès à<br />

l’entrepreneuriat deviennent plus simple<br />

pour les futurs arrivants », comme le rappelle<br />

Fabienne Colling.<br />

Touchpoints asbl est une association<br />

pionnière au <strong>Luxembourg</strong> en matière<br />

d’accompagnement des réfugiés à la<br />

création d’entreprise. Fondée en 2016<br />

dans un contexte de crise migratoire, sa<br />

mission est de bâtir des ponts entre les<br />

populations immigrées et leur société<br />

d’accueil afin d’assurer une inclusion<br />

réussie et durable.<br />

Faire de la diversité une richesse pour<br />

le pays<br />

Ayant pour vocation « d’aider, de former<br />

et d’informer les réfugiés », l’association<br />

Touchpoints guide et accompagne les<br />

nouveaux arrivants dans la construction<br />

de leur vie active au Grand-Duché. Via<br />

ses différentes activités, elle se focalise<br />

sur les leviers jouant un rôle déterminant<br />

dans l’insertion socio-économique<br />

des personnes immigrées, tel que l’accès<br />

à l’entrepreneuriat. Fabienne Colling,<br />

directrice de l’organisation, explique<br />

que « la création d’entreprise constitue<br />

un véritable accélérateur au processus<br />

d’inclusion », favorisant les interactions<br />

entre les populations locales et les<br />

migrants. En ouvrant des portes et en<br />

facilitant le développement d’un réseau,<br />

l’expérience entrepreneuriale représente<br />

par ailleurs une potentielle voie<br />

vers l’emploi.<br />

Par le biais de son programme « Sleeves<br />

Up », projet financé notamment par le<br />

Fonds Social Européen, l’asbl permet<br />

aux demandeurs d’asile, réfugiés et migrants<br />

de pays tiers d’activer ou de réactiver<br />

leurs compétences entrepreneuriales<br />

sur le territoire luxembourgeois.<br />

Grâce à des sessions d’information,<br />

des ateliers et des séances de coaching,<br />

Touchpoints transmet les éléments clés<br />

pour comprendre les spécificités du processus<br />

de création d’entreprise et apporte<br />

sur la durée un suivi personnalisé<br />

aux porteurs de projets. L’association<br />

renforce ainsi les capacités des participants<br />

et les accompagne dans des démarches<br />

qui prennent du temps (il faut<br />

compter un peu plus de treize mois entre<br />

la première prise de contact du bénéficiaire<br />

et la naissance de son projet). L’asbl<br />

apporte une aide concrète pour surmonter<br />

les obstacles auxquels les exilés<br />

sont confrontés, de la difficulté à faire reconnaître<br />

un diplôme étranger à l’accès<br />

compliqué aux services bancaires.<br />

La création d’entreprise constitue<br />

un véritable accélérateur<br />

au processus d’inclusion<br />

L’association poursuivra également cette<br />

année les « Business Meetups », des rencontres<br />

qui sont l’occasion pour les entrepreneurs<br />

étrangers déjà bien établis dans le<br />

pays de partager leur expérience, de guider<br />

et d’inspirer les nouveaux participants.<br />

Désormais bien implantée dans l’écosystème<br />

entrepreneurial du <strong>Luxembourg</strong>,<br />

Touchpoints est devenu l’interlocuteur<br />

incontournable des immigrés qui souhaitent<br />

se mettre à leur compte et contribuer<br />

à la vie économique du territoire.<br />

Régulièrement sollicitée, l’association<br />

dénombrait 225 bénéficiaires fin 2021 et<br />

avait lancé 22 projets de création d’entreprises<br />

sur l’année. La petite équipe de<br />

quatre salariés, mobile sur le territoire, est<br />

actuellement basée à la MeSIS et assure<br />

ses formations au sein de la Chambre de<br />

Commerce et de la Chambre des Métiers.<br />

Préparant non seulement les réfugiés à<br />

s’intégrer mais aussi la société à accueillir<br />

la diversité, elle prône avec énergie et<br />

conviction la construction d’un vivre-ensemble<br />

durable au Grand-Duché.<br />

Par S. Caruelle


LABORATOIRE SOCIAL<br />

83<br />

La prochaine<br />

génération<br />

des pompes<br />

à chaleur :<br />

la nouvelle<br />

Vitocal 250-A<br />

La nouvelle Vitocal 250-A atteint une<br />

température de départ jusqu'à 70 °C<br />

à une température extérieure de -10°C.<br />

Elle est donc idéale pour la modernisation,<br />

car les radiateurs existants peuvent être<br />

utilisés. La pompe à chaleur se présente<br />

dans un design attrayant et de qualité.<br />

Grâce à son efficacité élevée, les coûts<br />

d'exploitation sont réduits. La nouvelle<br />

Vitocal 250-A utilise le fluide frigorigène<br />

R290 (Propane) respectueux de<br />

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