Smart Cities Luxembourg - n°12
Le 12ème numéro du trimestriel de la ville intelligente. Infos et contact : secretariat@livinggreen.lu
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Février 2022 | n˚12<br />
Le trimestriel de la ville intelligente<br />
NUSANTARA,<br />
LA FUTURE CAPITALE<br />
INDONÉSIENNE,<br />
PROMESSE D’UNE VILLE<br />
VERTE OU EXODE<br />
CLIMATIQUE FORCÉ ?<br />
POST LUXEMBOURG<br />
5G CROCO, LE PROJET<br />
QUI VA BOULEVERSER<br />
LA MOBILITÉ INDIVIDUELLE<br />
EUROSOLAR<br />
LËTZEBUERG<br />
L’ÉQUATION<br />
DE LA TRANSITION<br />
ÉNERGÉTIQUE<br />
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RÉDUIRE<br />
LE GASPILLAGE<br />
ALIMENTAIRE,<br />
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ÉDITO<br />
3<br />
Les jeux olympiques d’hiver 2022,<br />
une aberration climatique<br />
Malgré le discours rassurant du Comité International Olympique<br />
(CIO) affirmant que « les principes de soutenabilité<br />
avaient été intégrés à toutes les étapes de la préparation des<br />
JO pour minimiser les impacts négatifs des jeux et maximiser<br />
les effets positifs », les Jeux olympiques d’hiver de Pékin de<br />
2022, organisés en Chine du 4 au 20 février, n’en demeurent<br />
pas moins une aberration écologique dénoncée par les experts.<br />
Déjà pointée du doigt pour le non-respect des droits de<br />
l’Homme, boycottée diplomatiquement par plusieurs pays à<br />
cause du génocide des Ouïghours, la Chine n’échappe pas aux<br />
critiques concernant la protection de l’environnement. Elle est<br />
loin l’image de carte postale des sommets enneigés des premiers<br />
Jeux olympiques d’hiver à Chamonix, en 1924. Presque<br />
un siècle après, les épreuves de ski alpin se déroulent sur un<br />
tapis de neige 100% artificielle. La carte postale actuelle se résume<br />
à quelques rubans de blanc au milieu d’un océan de brun.<br />
« Organiser des JO dans cette région est une aberration, c’est irresponsable<br />
» regrette la géographe Carmen de Jong, de l’Université<br />
de Strasbourg. Pour remédier à un climat refusant de se plier à<br />
l’agenda olympique et blanchir quelque neuf kilomètres de pistes<br />
pour la compétition, il a fallu utiliser 100 générateurs de neige et<br />
300 canons. 185 millions de litres d’eau ont été nécessaires, soit<br />
l’équivalent de 800 piscines olympiques selon un rapport de<br />
l’ONG China Water Risk. Ce prélèvement d’eau dans une région<br />
aride a de quoi inquiéter, d’autant plus que les autorités chinoises<br />
comptent promouvoir la pratique du ski et attirer chaque année<br />
plus de 300 millions de Chinois sur les différents sites olympiques.<br />
Même si les autorités chinoises s’en défendent en affirmant organiser<br />
des jeux durables et propres qui utilisent exclusivement<br />
de l’électricité verte issue d'éoliennes et de panneaux photovoltaïques,<br />
ainsi que des transports propres, le constat cinglant<br />
ne fait que nous questionner sur le bienfondé de ces grandsmesses<br />
sportives à dimension planétaire qui coûtent cher et<br />
fragilisent davantage l’environnement. Si la Chine entretient<br />
son image de puissance sur l’échiquier mondial en organisant<br />
les Jeux olympiques d’hiver à grands frais, c’est surtout l’attitude<br />
du Comité International Olympique et ses choix quant aux<br />
pays organisateurs qui posent question. Les critères de sélection<br />
sont-ils uniquement politiques et économiques au détriment<br />
des impératifs climatiques ?<br />
Dans ses principes directeurs, le CIO place la durabilité au<br />
deuxième rang de ses préoccupations, mais il est regrettable<br />
de constater que sur le terrain de la réalité il n’en est rien. Les<br />
Jeux olympiques d’hiver 2022 de Pékin se terminent en laissant<br />
un goût amer malgré la beauté du spectacle. Le show<br />
doit se poursuivre, les aberrations climatiques aussi. Le Qatar<br />
accueillera le mondial de football au mois de décembre<br />
prochain dans des stades totalement climatisés à cause de la<br />
chaleur. La facture environnementale risque d’être lourde et<br />
les instances sportives mondiales telles que le CIO ou la FIFA<br />
semblent imperméables à la catastrophe climatique pourtant<br />
annoncée. Décidément, le prestige politique et les impératifs<br />
économiques ont encore plus de poids que les préoccupations<br />
d’ordre écologiques.<br />
Par R. Hatira
4<br />
SOMMAIRE<br />
SMART CITIES LUXEMBOURG<br />
Trimestriel édité par Living Green S.à r.l.-S<br />
www.smartcitiesmag.lu<br />
secretariat@livinggreen.lu<br />
Living Green<br />
24, rue Michel Rodange<br />
L-4660 Differdange<br />
Tél. 58 45 46 30<br />
Régie publicitaire :<br />
Julien Malherbe<br />
julienm@livinggreen.lu<br />
Administration<br />
Lucia Ori<br />
Tél. 58 45 46 29<br />
secretariat@livinggreen.lu<br />
Comité de rédaction<br />
Adeline Jacob - adelinej@livinggreen.lu<br />
Pierre Birck - pierreb@livinggreen.lu<br />
Pauline Paquet - paulinep@livinggreen.lu<br />
Raouf Hatira<br />
Dominique Coutant<br />
Sophie Caruelle<br />
Conception et réalisation graphique<br />
Anna Arbizzoni/Bianco Design<br />
Photographie<br />
Eric Devillet<br />
Agence Kapture<br />
Julian Pierrot<br />
Pixabay / Unsplash / Freepik / Shutterstock<br />
Impression<br />
Imprimerie Centrale<br />
GOUVERNANCE<br />
Nusantara : promesse d’une ville verte ou exode climatique forcé ? 8<br />
Mertzig : 30 millions d’euros d’investissements pour le Bien commun 12<br />
Frisange se modernise 16<br />
GREEN BUILDING<br />
Ets. Osch et fils S.à r.l. : un nouveau siège pour répondre aux défis d’aujourd’hui 20<br />
Famaplast, entreprise aux tubes écologiques : 40 années d’innovation 26<br />
Steffen Holzbau : le bois, le matériau de construction de l’avenir 30<br />
Viessmann : s’attaquer au marché de la rénovation 32<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
Metaverse : quand la fiction dépasse la réalité 36<br />
Transformation digitale, le SIGI à la rencontre des communes luxembourgeoises 40<br />
WIDE : le digital, pas pour les femmes ? 42<br />
L’e-sport, à la croisée du sport et du jeu vidéo 44<br />
© Living Green S.à r.l.-S<br />
Tous droits de reproduction réservés pour tous pays.<br />
Tous manuscrits, photos et documents envoyés à la rédaction<br />
ne peuvent être exploités qu’avec l’accord de leurs auteurs.<br />
Publiés ou non, ils ne seront pas restitués.<br />
Les reportages signés n’engagent que leurs auteurs.
5<br />
© AFP / NYOMAN NUARTA<br />
MOBILITÉ<br />
POST <strong>Luxembourg</strong> : 5G CroCo, le projet qui va bouleverser la mobilité individuelle 48<br />
Goodyear met la gomme pour verdir le transport routier 50<br />
Autofestival : Une occasion de se payer du neuf en se tenant au courant ! 54<br />
Garage Losch Truck, Van & Bus : le transport en commun réinventé 58<br />
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
Eurosolar Lëtzebuerg : l’équation de la transition énergétique 62<br />
Energiepark Reiden : faire avancer la transition énergétique 64<br />
Sommet « Un océan » : un bilan en demi-teinte 66<br />
Véolia : l’ambition d’un champion mondial de la transition écologique 68<br />
Luxlait : une coopérative qui tourne à plein régime! 70<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
Foodsharing : réduire le gaspillage alimentaire, pas si sorcier ! 74<br />
AIS : faciliter l’inclusion sociale grâce au logement 76<br />
Deux ans de pandémie: le moral des travailleurs au plus bas ? 80<br />
Touchpoints asbl : accompagner les migrants dans leur projet entrepreneurial 82
2022, GERI MANAGEMENT prend un nouveau départ<br />
et transfère ses bureaux sur la zone Gadderscheier<br />
à compter du 1 er mars et sera accompagnée<br />
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GOUVERNANCE<br />
© SIP - Emmanuel Claude<br />
Les cérémonies de passation des pouvoirs se sont enchaînées le 5 janvier 2022.<br />
Pour l’Agriculture, la Viticulture et le Développement rural, Romain Schneider<br />
a passé le flambeau à Claude Haagen. Ce dernier devient également ministre<br />
1.<br />
de la Sécurité sociale. Quant à Dan Kersch, qui occupait le poste de ministre du Travail,<br />
de l’Emploi, de l’Économie sociale et solidaire ainsi que des Sports, il laisse la place<br />
à Georges Engel. Pour finir, Yuriko Backes a remplacé Pierre Gramegna à la tête<br />
du ministère des Finances.<br />
Yuriko Backes, ministre des Finances
8<br />
INDONÉSIE<br />
NUSANTARA,<br />
LA FUTURE CAPITALE<br />
INDONÉSIENNE,<br />
PROMESSE D’UNE VILLE<br />
VERTE OU EXODE<br />
CLIMATIQUE FORCÉ ?<br />
GOUVERNANCE<br />
Le projet de transfert de la capitale indonésienne<br />
a finalement été approuvé.<br />
C’est le président Joko Widodo lui-même<br />
qui l’a annoncé le 18 janvier dernier.<br />
Jakarta, l’actuelle capitale du pays, située<br />
sur l’île surpeuplée de Java, devra<br />
céder sa place à une cité toute nouvelle<br />
bâtie dans la jungle de Bornéo, située<br />
à quelque 2.000 km de là. Baptisée<br />
« Nusantara », terme qui signifie « archipel<br />
» en indonésien, la nouvelle capitale<br />
promet d’être une ville intelligente<br />
à la pointe de la modernité, résiliente<br />
et respectueuse de l’environnement.<br />
Néanmoins, construire une toute nouvelle<br />
ville suppose l’utilisation massive<br />
d’espaces naturels arrachés à une nature<br />
encore préservée. Tout en voulant être<br />
rassurantes, les autorités indonésiennes<br />
n’ont pas véritablement le choix sinon<br />
délocaliser car Jakarta, l’actuelle capitale<br />
indonésienne, est en proie à des inondations<br />
de plus en plus fréquentes, à des<br />
affaissements de terrain et à une surpopulation<br />
qui accentue les problèmes de<br />
pollution et d’encombrement.<br />
Après l’annonce du président indonésien<br />
de délocalisation de la capitale vers<br />
l’intérieur du pays, les premières maquettes<br />
et images de la nouvelle capitale<br />
politique ont été dévoilées. Elles donnent<br />
à voir un projet gigantesque, voire utopique,<br />
de ville intelligente à zéro émission<br />
construite au milieu de la végétation<br />
tropicale. Accueillant les futurs bureaux<br />
gouvernementaux, ainsi que le palais<br />
présidentiel, elle sera aussi une nouvelle<br />
métropole intelligente qui pourra attirer<br />
des talents internationaux et un centre<br />
d’innovation, selon les dires du président<br />
indonésien.<br />
La construction de la future capitale<br />
politique aurait dû commencer dès<br />
2020, mais la pandémie de Covid-19<br />
a largement retardé le début des travaux.<br />
Plusieurs étapes dans la phase de<br />
construction de Nusantara sont prévues<br />
et planifiées jusqu’en 2045, un projet<br />
de très longue haleine doté d’un budget<br />
colossal de quelque 33 milliards de dollars.<br />
En tout cas, le gouvernement espère<br />
pouvoir s’y installer à partir de 2024, soit<br />
pendant la dernière année du second<br />
mandat du président Joko Widodo.<br />
La promesse d’une ville verte<br />
La nouvelle capitale sera donc installée<br />
au centre du pays, dans une partie<br />
de l’île de Bornéo relativement peu<br />
développée. Au total, plus de 256.000<br />
hectares ont été réservés en vue d’une<br />
expansion du projet. De l’avis de certains<br />
responsables indonésiens, le déménagement<br />
complet pourrait prendre<br />
entre 15 et 20 ans. Et la construction totale<br />
de la future Nusantara prendra sans<br />
doute plus de temps, tant le projet voulu<br />
par l’actuel président est ambitieux. La<br />
nouvelle cité indonésienne couvrira dans<br />
un premier temps une surface de 3.000<br />
hectares. Mais, à terme, elle s’étendra sur<br />
une superficie de 200.000 à 300.000 hectares.<br />
Le président Joko Widodo n’a cessé<br />
de promettre qu’elle sera une ville verte<br />
et à zéro émission, avec des transports<br />
exclusivement électriques.<br />
Plusieurs projets durables devraient voir<br />
le jour. Selon le journal «Courrier international»,<br />
la nouvelle capitale politique<br />
de l’Indonésie a l’ambition d’être une<br />
ville dans la forêt. Le ministère de l’Environnement<br />
et des Forêts indonésien<br />
souhaiterait y créer une pépinière de<br />
100 hectares composée de 17 millions de<br />
plantes qui alimenterait en permanence<br />
la nouvelle capitale, et veillerait à la préservation<br />
de la flore locale en luttant<br />
contre la déforestation.<br />
Selon le site officiel du projet, huit principes<br />
conducteurs ont été mis en place<br />
pour atteindre les objectifs d’une ville<br />
écologique, résiliente et à la pointe de la<br />
modernité. La ville, que ses développeurs<br />
ont voulu concevoir dans le respect total<br />
de la nature, sera constituée de 75%
GOUVERNANCE<br />
9<br />
d’espaces verts accessibles à tous les<br />
habitants en moins de dix minutes. Les<br />
constructions seront intégralement<br />
écologiques et conçues dans une démarche<br />
d’économie circulaire pour<br />
réduire au maximum les déchets. La<br />
ville promet également de consacrer<br />
10% de sa surface à l’agriculture et à la<br />
production alimentaire, tout en veillant<br />
à recycler 60% des déchets produits à<br />
l’horizon 2045. La préservation de l’eau<br />
est une priorité pour les autorités qui<br />
ambitionnent de traiter intégralement<br />
les eaux usées en 2035.<br />
Côté énergie, la ville compte augmenter<br />
son efficacité de près de 60% par rapport<br />
à la capitale actuelle et ainsi atteindre<br />
la neutralité en 2045. La nouvelle capitale<br />
entend investir dans la production<br />
d’énergie renouvelable pour répondre<br />
intégralement à ses besoins. Selon le<br />
média local « Jakarta Post », un ensemble<br />
d’entreprises locales et étrangères<br />
avaient commencé à développer un parc<br />
industriel vert sur l’île de Bornéo. Ce parc<br />
devrait être alimenté par des centrales<br />
hydroélectriques et solaires, une manière<br />
de participer à la transition énergétique<br />
© AFP / NYOMAN NUARTA<br />
du pays et de faire de la nouvelle capitale<br />
un exemple à suivre. D’autant plus que<br />
l’Indonésie, grand pays exportateur de<br />
charbon, accuse un certain retard dans<br />
le développement des énergies renouvelables<br />
qui devraient représenter au moins<br />
23% de l’approvisionnement énergétique<br />
total du pays d’ici 2025.<br />
Malgré les ambitions vertes<br />
défendues par le président indonésien,<br />
le projet de déménagement<br />
de la capitale politique suscite<br />
de nombreuses réticences<br />
Nusantara n’oublie pas pour autant de<br />
mettre ses habitants au centre de ses<br />
préoccupations. Elle se veut une ville<br />
moderne, sûre, résiliente et accessible<br />
à tous. La proximité du travail, des services<br />
sociaux et des espaces récréatifs est<br />
une priorité. La consigne est de rendre<br />
toutes les infrastructures essentielles accessibles<br />
à moins de dix minutes à tous<br />
les citoyens. Pour ce faire, la ville compte<br />
investir massivement dans le transport<br />
en commun propre et dans la mobilité<br />
active avec un objectif de 80% de l’ensemble<br />
du trafic, ce qui rend l’usage de<br />
la voiture personnelle exceptionnel. La<br />
ville s’est même donné comme objectif<br />
d’intégrer d’ici 2045 le top dix des villes<br />
durables et résilientes du Global Liveability<br />
Index, grâce notamment à un marché<br />
de l’emploi prospère, à un accès au<br />
logement abordable, un système éducatif<br />
performant et gratuit et à une excellente<br />
connectivité. À ce propos, Nusantara veut<br />
être à la pointe de la technologie, avec notamment<br />
le recours à des infrastructures<br />
numériques abondantes et une connectivité<br />
généralisée aussi bien pour les citoyens<br />
que pour les entreprises. Enfin, les<br />
autorités indonésiennes veulent renforcer<br />
le tissu économique avec la création<br />
de pôles d’excellence dans des domaines<br />
de pointe tels que l'industrie des technologies<br />
propres, l’industrie pharmaceutique<br />
intégrée, l’agroalimentaire durable,<br />
l'écotourisme et le tourisme de santé et<br />
l’industrie des énergies bas carbone.<br />
Le revers de la médaille<br />
Le déménagement de la capitale indonésienne<br />
vers l’île de Bornéo, à quelque<br />
2.000 km, est un aveu d’échec devant les<br />
catastrophes naturelles qui se sont multipliées<br />
ces dernières années dans la région.<br />
Jakarta est notamment sujette aux<br />
inondations provoquées par le réchauffement<br />
climatique. En 2021, de nombreux<br />
quartiers ont été ravagés à cause<br />
de pluies torrentielles forçant l’évacuation<br />
de milliers de personnes. La ville<br />
subit également un enfoncement dû au<br />
pompage des nappes phréatiques. Selon<br />
« National Geographic », Jakarta s’enfonce<br />
de 30 cm par an en dessous du niveau<br />
de la mer. La situation semble s’aggraver<br />
d’année en année à mesure que<br />
le niveau global des océans augmente.<br />
En outre, peuplée de plus de 30 millions<br />
d’habitants, Jakarta est dépourvue d’infrastructures<br />
suffisantes par rapport aux<br />
besoins de la population. Quotidiennement<br />
engorgée d’embouteillages géants,<br />
elle subit un haut niveau de pollution.<br />
La combinaison des deux phénomènes,<br />
l’un naturel et l’autre démographique, a
10<br />
GOUVERNANCE<br />
© AFP / NYOMAN NUARTA<br />
incontestablement pesé dans la balance<br />
pour déplacer la capitale indonésienne<br />
vers l’île de Bornéo. Jakarta restera néanmoins<br />
la capitale économique du pays.<br />
D’un autre côté, le phénomène des capitales<br />
qui déménagent n’est pas un fait<br />
nouveau. Plusieurs pays ont déjà franchi<br />
le pas. La Malaisie l’a fait en 2003, la Birmanie<br />
en 2006, le Brésil en 1960. Le phénomène<br />
semble s’accélérer et prendre la<br />
forme d’un exode écologique. Devant les<br />
répercussions des changements climatiques,<br />
combinées à la pression démographique,<br />
des pays prennent la décision de<br />
délocaliser leurs capitales dans l’espoir de<br />
repartir du bon pied et de créer des villes<br />
plus viables et écologiquement plus vertueuses.<br />
Mais, très souvent, ces nouvelles<br />
villes sont construites au détriment de la<br />
nature et de la biodiversité.<br />
Pour construire, il faut fatalement détruire.<br />
Malgré les ambitions vertes défendues<br />
par le président indonésien, le<br />
projet de déménagement de la capitale<br />
politique suscite de nombreuses réticences.<br />
La région indonésienne de l’île<br />
de Bornéo abrite le parc forestier de<br />
Bukit Soeharto qui s'étend sur presque<br />
62.000 hectares et qui est connu pour<br />
la réhabilitation d’espèces végétales et<br />
animales. Bornéo est également habitée<br />
par des populations autochtones qui<br />
risquent d’être expulsées. On estime à 21<br />
le nombre de groupes indigènes vivant<br />
dans cette région. Selon une ONG locale,<br />
aucune mesure n’est prévue pour le moment<br />
pour protéger ces cultures et les<br />
droits fonciers de ces peuples.<br />
La délocalisation des villes va crescendo<br />
à cause du réchauffement climatique.<br />
Le phénomène semble s’accélérer de<br />
plus en plus à mesure que le niveau des<br />
océans monte. Plusieurs villes importantes<br />
dans le monde sont menacées. À<br />
titre d’exemple, Venise, ce joyau architectural<br />
de l’humanité risque de disparaître<br />
avant la fin de ce siècle. Des villes<br />
côtières américaines et africaines pourront<br />
connaître le même sort. La Chine<br />
serait le pays le plus impacté avec neuf<br />
villes parmi les 20 premières en termes<br />
de risque de disparition. À l’échelle mondiale,<br />
plus de 280 millions de personnes<br />
seront déplacés si rien n’est fait dans les<br />
années à venir pour limiter le réchauffement<br />
climatique et la fonte des glaciers,<br />
d’après les experts du GIEC. Dans<br />
le cas de Jakarta, comme pour les autres<br />
villes, la délocalisation de la capitale ne<br />
fournit pas de solution réelle au phénomène.<br />
L’adaptation des villes aux aléas<br />
climatiques constituent un enjeu majeur<br />
pour l’avenir de nos sociétés. Limiter les<br />
impacts climatiques en adoptant d’autres<br />
pratiques plus écologiques serait plus<br />
efficace et certainement moins onéreux<br />
que de construire d’autres villes à tout va.<br />
Cela ne fera que déplacer le problème.<br />
256.000<br />
hectares<br />
33<br />
milliards de dollars<br />
Par R. Hatira
GOUVERNANCE<br />
11<br />
BRÈVES<br />
François Bausch à la réunion des ministres de la Défense<br />
organisée par l’OTAN<br />
Les 16 et 17 février derniers, François Bausch, ministre de la<br />
Défense, s’est rendu à Bruxelles, au siège de l’OTAN, pour participer<br />
à la réunion des ministres de la Défense. Bien entendu, le<br />
sujet principal des échanges concernait les conflits inquiétants<br />
entre l’Ukraine et la Russie. Les ministres ont envisagé l’adaptation<br />
de la posture de l’OTAN et les mesures qui seront adoptées<br />
en fonction de l’évolution de la situation. Néanmoins, leur priorité<br />
reste la voie diplomatique et le maintien du dialogue. La<br />
cybersécurité et l’environnement sont également venus sur la<br />
table des discussions. « Dans ce contexte, l'OTAN doit réfléchir<br />
comment davantage renforcer la résilience de nos sociétés, de<br />
nos systèmes économiques et de nos forces armées face à ces<br />
nouvelles menaces », a déclaré François Bausch. Pour finir, les<br />
participants à la réunion ont évoqué les relations entre l’OTAN<br />
et l’UE. À ce sujet, le ministre luxembourgeois a souligné l’importance<br />
d’entretenir des liens privilégiés entre ces deux organisations<br />
afin qu’elles se renforcent mutuellement.<br />
Source : maee.gouvernement.lu<br />
Circular by Design Challenge : 12 projets sélectionnés<br />
Le Circular by Design Challenge est un concours organisé par<br />
Luxinnovation durant lequel diverses entreprises présentent leur<br />
projet durable et circulaire. Le premier tour de cette seconde édition<br />
s’est déroulé le 6 janvier dernier. À son issue, douze projets<br />
luxembourgeois et européens ont été sélectionnés pour participer<br />
au programme d’accompagnement de douze semaines.<br />
Les participants sont répartis en cinq catégories. Par exemple, le<br />
projet « on.perfekt Babyfood », qui réutilise des légumes locaux<br />
non-standards afin d'en faire de la nourriture pour bébés, s'est<br />
distingué dans la catégorie villes durables. Le projet « Colors of<br />
<strong>Luxembourg</strong> » s’inscrit quant à lui dans la catégorie « <strong>Luxembourg</strong><br />
- Let’s make it happen » et a pour but de produire du textile local<br />
à partir de lin récupéré des rideaux des trains CFL par exemple.<br />
Les gagnants remporteront un prix de 7.000 euros, bénéficieront<br />
d’accords de partenariat avec des partenaires industriels afin<br />
de développer leurs idées, pourront participer à un programme<br />
d’accélération international virtuel et seront récompensés de six<br />
mois d’accès gratuit à un espace de co-working.<br />
Source : www.luxinnovation.lu<br />
2022, l’année de la jeunesse<br />
La Commission européenne a annoncé que l’année 2022 sera<br />
l’année de la jeunesse. L’objectif de cette initiative consiste à<br />
mettre en avant les jeunes pour construire un monde futur plus<br />
adapté aux enjeux actuels. Cela implique donc un développement<br />
de l’écologie, du numérique et de l’inclusivité. De cette<br />
manière, la Commission entend préparer l’après-pandémie en<br />
redonnant aux jeunes générations espoir et confiance en l’avenir.<br />
L’Europe souhaite mettre en place des activités sur tout le<br />
continent afin de proposer de nouvelles possibilités d’apprentissage<br />
et des lieux de rencontres propices au partage et à la discussion.<br />
Par exemple, le 10 février dernier a eu lieu l’annonce<br />
des gagnants du « Juvenes Translatores Contest » dont le thème<br />
était « Let's get on track – towards a (greener) future », c’est-àdire<br />
« mettons-nous sur la bonne voie – vers un avenir (plus<br />
vert) », ce qui illustre bien les nouveaux objectifs européens.<br />
2.940 jeunes ont participé à ce concours, mais seuls 27 d’entre<br />
eux en sont sortis lauréats. Toutefois, 219 ont reçu une mention<br />
spéciale pour leur traduction remarquable.<br />
Source : europa.eu
12<br />
LUXEMBOURG<br />
GOUVERNANCE<br />
© Julian Pierrot<br />
30 MILLIONS D’EUROS<br />
D’INVESTISSEMENTS<br />
POUR LE BIEN COMMUN<br />
Administration communale de Mertzig<br />
Mike Poiré
GOUVERNANCE<br />
13<br />
Avec le vote de la première phase du<br />
masterplan, la marche à suivre dans<br />
les années à venir a été concrètement<br />
fixée: investir dans l’avenir et le développement<br />
futur de Mertzig au niveau<br />
des infrastructures scolaires, socioéducatives,<br />
culturelles et sportives, sans oublier<br />
la rénovation et le réaménagement<br />
inclusif de la maison communale avec<br />
son nouveau parking écologique. Mike<br />
Poiré, bourgmestre, présente les investissements<br />
réalisés et projetés en analysant<br />
également la situation financière<br />
de la commune.<br />
Les investissements sont importants à<br />
Mertzig. Pouvez-vous les présenter ?<br />
Parmi les investissements incontournables<br />
de grande envergure et d’amélioration<br />
de la qualité de vie, citons les<br />
projets de réaménagement et de modernisation<br />
du réseau routier qui incluent<br />
le renouvellement et l’optimisation des<br />
infrastructures essentielles telles que<br />
l’approvisionnement en eau potable,<br />
l’assainissement des eaux usées ainsi<br />
que le renouvellement des réseaux.<br />
Depuis le début de notre mandat, plusieurs<br />
rues ont déjà été achevées. Suivra<br />
cette année la rue de Michelbouch qui<br />
est d’une importance cruciale en raison<br />
du renouvellement nécessaire de la<br />
conduite principale d’eau potable, puis<br />
plus tard, les rues Latterbach et Zechel<br />
et la rue de Merscheid. Les compteurs<br />
d’eau des foyers seront aussi remplacés<br />
par des compteurs intelligents qui<br />
permettent une gestion plus aisée, sécurisée<br />
et centralisée des données. Via<br />
un monitoring digital, des fuites d’eau<br />
potable pourront par exemple directement<br />
être détectées.<br />
Le chantier de réaménagement et de<br />
restauration de la mairie sera achevé<br />
sous peu avec notamment l’accessibilité<br />
à tous de la maison communale via<br />
une passerelle et des conditions optimales<br />
de travail pour le personnel communal.<br />
Il y sera aussi prévu un « smart<br />
screen » avec l’intégration du « Raider »<br />
qui prendra une forme numérique, sans<br />
oublier le «musée digital» qui mettra en<br />
lumière la vie et l’œuvre de l’architecte<br />
et peintre Sosthène Weis, né le 29 janvier<br />
1872 dans le bâtiment qui héberge<br />
la maison communale et d’après lequel<br />
sera aussi nommée la nouvelle salle des<br />
séances.<br />
Citons encore le réaménagement du<br />
parking et de la « Place Nicky Besch »<br />
avec notamment l’instauration d’un<br />
espace « kiss&go » pour le site scolaire,<br />
ceci en vue d’alléger le trafic routier sur<br />
la rue principale pendant les heures de<br />
pointe et de garantir ainsi un maximum<br />
de sécurité.<br />
Après trois années d’échanges intensifs<br />
entre tous les acteurs concernés,<br />
le chantier de la première phase du<br />
masterplan sera entamé, à savoir le<br />
« projet intégré » école-maison relais<br />
qui s’illustre dans l’aménagement des<br />
espaces. Chaque étage du nouveau bâtiment<br />
sera dédié à un cycle d’études<br />
et se composera de six salles de classe<br />
et d’une grande surface au centre. La<br />
« place du marché » sera partagée par<br />
les deux équipes pour le bien-être des<br />
élèves. Il s’agit du plus grand investissement<br />
jamais réalisé à Mertzig pour<br />
l’avenir des jeunes et le développement<br />
durable de la commune.<br />
Investir pour l’avenir des jeunes<br />
et le développement durable<br />
de la commune<br />
Suivront la construction d’un nouveau<br />
hall sportif et d’un pont qui reliera ce<br />
bâtiment aux infrastructures sportives<br />
actuelles. La phase 3 du masterplan comprend<br />
le « bâtiment de relais » entre les<br />
phases 1 et 2 avec des espaces et salles<br />
dédiées encore à l’école et à la maison relais.<br />
Nous parlons ici d'un horizon de dix<br />
à quinze ans selon l’évolution de la situation<br />
budgétaire de la commune.<br />
Je cite encore l’achat du château de<br />
Turelbaach. Tout en gardant son authenticité,<br />
Mertzig s’est engagée à entretenir<br />
et à développer le « Domaine<br />
Turelbaach » dans un esprit d’intérêt<br />
public en créant un lieu de mémoire<br />
honorant l’œuvre architecturale et artistique<br />
de Pol Gilson qui a construit le<br />
domaine à partir de 1964.<br />
Comment se présente l’impact de<br />
ces investissements sur les finances<br />
communales ?<br />
La circulaire relative à l’élaboration des<br />
budgets communaux 2022 confirme<br />
que l’État et les communes se retrouvent<br />
actuellement dans une situation<br />
financière stable. Il va de soi que<br />
la situation financière des communes<br />
dépend aussi de l’évolution du produit<br />
intérieur brut du <strong>Luxembourg</strong>. Quant<br />
au financement desdits projets, une politique<br />
prudente et responsable est plus<br />
que jamais de mise, à l’aune du contexte<br />
économique actuel. Les investissements<br />
doivent faire l’objet d’une analyse approfondie<br />
et, avant tout, responsable.<br />
Grâce aux screenings financiers permanents,<br />
les échanges réguliers avec<br />
la direction des finances du ministère<br />
de l'Intérieur et le Syndicat intercommunal<br />
de gestion informatique (SIGI)<br />
qui nous accompagne dans le cadre<br />
des Programmes pluriannuels financiers<br />
(PPF), la situation budgétaire<br />
est maîtrisée. Je rappelle aussi le mécanisme<br />
de sécurité instauré avec les<br />
trois critères essentiels à respecter: le<br />
boni ordinaire du budget doit présenter<br />
un solde positif, le résultat définitif<br />
du budget doit être supérieur ou égal à<br />
zéro (après emprunt éventuel) et l’annuité<br />
de l’emprunt ne doit pas dépasser<br />
20% des recettes ordinaires (le ratio).<br />
Concrètement, en chiffres absolus, dans<br />
le budget rectifié 2021 de la commune<br />
de Mertzig, le ratio est de 7,35% avec un<br />
emprunt de 5 millions d’euros. Ce ratio<br />
passera à 10,99% en 2022 avec un emprunt<br />
prévu de 7 millions d’euros. Sur<br />
base de la dernière circulaire relative au<br />
PPF et selon les prévisions budgétaires<br />
étatiques, la dotation de l'État pour la<br />
commune de Mertzig augmentera en<br />
2023 à 9,2 millions d'euros et en 2024<br />
à 9,7 millions d'euros. Ces perspectives<br />
sont rassurantes d’autant que nous percevons<br />
aussi les subventions étatiques<br />
substantielles accordées dans le cadre<br />
des projets précités !
14<br />
GOUVERNANCE<br />
Visuel du Masterplan<br />
Du point de vue strictement économique,<br />
les investissements publics ont<br />
d’autant plus la triple vertu de générer<br />
des recettes additionnelles pour le Trésor<br />
public, de maintenir les emplois<br />
dans les entreprises, et d’en créer de<br />
nouveaux. Au niveau du financement, il<br />
ne faut pas opposer les investissements<br />
et l’endettement. Dans les périodes de<br />
faible conjoncture, les investissements<br />
publics ont un effet d’entraînement, ce<br />
qui aide à relancer la croissance économique.<br />
L’endettement ne doit pas devenir<br />
une obsession avec comme conséquence<br />
de freiner des investissements<br />
pourtant indispensables au développement<br />
favorable d’une commune dans le<br />
but d’améliorer les services et la vie au<br />
quotidien.<br />
La commune de Mertzig vient également<br />
d’adopter son nouveau Plan<br />
d’aménagement général (PAG) ...<br />
En effet, la refonte obligatoire du PAG<br />
nous a bien occupé ces derniers mois.<br />
Fruit d’un travail de quinze ans, il<br />
nous est en effet revenu à l’honneur<br />
de finaliser cette réforme importante.<br />
Il s’agit de concilier l’intérêt général<br />
avec les intérêts particuliers des<br />
propriétaires des terrains et des immeubles.<br />
L’intérêt général, la cohérence<br />
et le principe constitutionnel<br />
d’égalité devant la loi doivent en tout<br />
cas toujours primer.<br />
Parallèlement à la refonte du PAG et<br />
dans le cadre du Pacte Logement 2.0<br />
que nous avons signé, le Conseil communal<br />
a élaboré, avec un bureau spécialisé,<br />
un projet immobilier pour agir<br />
en tant que promoteur public afin de<br />
commercialiser des logements abordables.<br />
Le PAP relatif à ce projet composé<br />
de huit logements est en cours<br />
d’élaboration. Dans ce cadre, je salue<br />
particulièrement la mise à disposition<br />
par l’État d’un conseiller en la matière.<br />
La crise du logement au <strong>Luxembourg</strong><br />
est dramatique et nous espérons que<br />
le changement de paradigme prôné<br />
pourra être atteint grâce à la nouvelle<br />
loi. Toutes les communes doivent s’y<br />
investir davantage.<br />
Administration communale de<br />
Mertzig<br />
22, Rue Principale<br />
L-9168 Mertzig<br />
www.mertzig.lu
GOUVERNANCE<br />
15<br />
#mertzig4all<br />
MERTZIG<br />
entend L’Économie devenir pour le Bien la 1ère commun commune<br />
propose<br />
un modèle économique éthique fondé sur<br />
de l’Economie pour le Bien commun<br />
la cohésion du sociale <strong>Luxembourg</strong> et la participation ! citoyenne.<br />
la dignité humaine, la solidarité, la durabilité écologique,<br />
Ces valeurs deviennent le fondement de toute action.
16<br />
LUXEMBOURG<br />
GOUVERNANCE<br />
© Julian Pierrot<br />
FRISANGE<br />
SE MODERNISE<br />
Roger Beissel<br />
Administration communale de Frisange<br />
Située aux abords de la frontière française, Frisange est un carrefour stratégique<br />
pour les frontaliers de l’Hexagone, mais aussi de l’Allemagne, qui se rendent quotidiennement<br />
au <strong>Luxembourg</strong> pour travailler. En pleine croissance, la commune a entamé plusieurs projets<br />
de modernisation afin d’offrir de meilleurs services à ses citoyens.<br />
Roger Beissel, bourgmestre, nous en dit plus.
GOUVERNANCE<br />
Pouvez-vous présenter la commune de<br />
Frisange en quelques mots ?<br />
Frisange est une commune transfrontalière,<br />
et plus précisément l’une des entrées<br />
de la France vers le <strong>Luxembourg</strong>.<br />
Avec le développement de la région<br />
d’Esch-sur-Alzette, beaucoup d’Allemands<br />
transitent aussi par notre territoire.<br />
Nous sommes, pour ainsi dire,<br />
un carrefour pour les frontaliers qui<br />
viennent des deux pays.<br />
Notre population est relativement jeune.<br />
Notre commune attire les actifs car elle<br />
offre une situation idéale pour se rendre<br />
au travail au quotidien. Les connexions<br />
avec les bus et les trains sont très bonnes.<br />
Quant à l’autoroute A13, elle permet de<br />
désengorger la ville et de faciliter la mobilité<br />
des personnes qui traversent notre<br />
commune en voiture.<br />
Toujours en matière de mobilité, la commune<br />
envisage de réaménager la Nationale<br />
13…<br />
Depuis la création de l’A13, nous attendons<br />
le réaménagement de la N13. C’était<br />
une promesse du ministère de la Mobilité<br />
et des Travaux publics et de l’Administration<br />
des ponts et chaussées. L’objectif<br />
sera d’y réduire la vitesse, d’agrandir les<br />
trottoirs ainsi que d’améliorer et moderniser<br />
les arrêts de bus. Nous espérons<br />
que le chantier démarrera dans un an au<br />
plus tard.<br />
La N13 traverse la commune sur toute<br />
sa longueur. Elle commence à Aspelt au<br />
début du village et se termine à Hellange.<br />
Son réaménagement permettra de garantir<br />
la sécurité des usagers et de créer<br />
une piste cyclable qui longe la route, ainsi<br />
que, à certains endroits, une voie uniquement<br />
dédiée aux bus pour favoriser<br />
les transports en commun.<br />
Enfin, nous profiterons des travaux pour<br />
améliorer et rénover les infrastructures<br />
souterraines. Notre commune déboursera<br />
5,5 millions d’euros pour le chantier de<br />
la N13 alors que son coût total s’élèvera à<br />
18 millions d’euros.<br />
Réalisation d’une crèche pour enfants non scolarisés /<br />
17<br />
habitations sociaux / Foyer de jour pour personnes âgées<br />
Pour ce chantier, nous misons sur l’économie<br />
circulaire. Nous utilisons<br />
284 - APS – Réunion de travail<br />
des<br />
27.01.2022<br />
matériaux qui nécessitent Sur la parcelle cadastrale peu 362/4149 de transport<br />
en privilégiant des ressources locales,<br />
comme le bois pour la toiture. Ce<br />
concept a également une influence sur la<br />
déconstruction future du bâtiment. Une<br />
fois démontés, les matériaux qui ont été<br />
utilisés pour sa construction pourront en<br />
Maître d’ouvrage :<br />
Gemeng Fréiseng<br />
10, Munnereferstrooss<br />
L-5750 Frisange<br />
effet être réutilisés plus tard.<br />
D’un point de vue énergétique, nous exploiterons<br />
la géothermie pour chauffer la<br />
Association momentanée:<br />
nouvelle mairie. Cela nous permettra de<br />
gérer le chaud et le froid. Si la période est<br />
beaucoup trop rude, nous avons tout de<br />
même la possibilité de profiter du chauffage<br />
au gaz naturel du centre sportif.<br />
Enfin, nous récupérerons l’eau de pluie<br />
pour les toilettes et sanitaires.<br />
De plus, nos documents ont tous été archivés<br />
et une place leur est d’ores et déjà<br />
dédiée dans la nouvelle mairie. Ceux-ci<br />
seront ensuite digitalisés, notamment les<br />
très vieilles pièces qui datent de l’époque<br />
où Frisange était encore sous administration<br />
française. Nos citoyens pourront les<br />
consulter numériquement.<br />
Actuellement, nous sommes quatorze<br />
employés et fonctionnaires dans la commune<br />
et nos locaux ont atteint leur capacité<br />
maximale. Avec le nouveau bâtiment,<br />
nous l’augmenterons à 36. Grâce à nos<br />
nouveaux bureaux, à l’augmentation de<br />
nos effectifs et à la finalisation progressive<br />
de nos chantiers, nous pourrons davantage<br />
nous occuper du Pacte Climat et du<br />
Naturpakt, puisque nous aurons la possibilité<br />
d’engager des collaborateurs qui<br />
seront complètement dédiés à ces projets.<br />
La mairie sera également pourvue d’un<br />
grand Bierger Center. La fin des travaux<br />
est prévue pour janvier 2023. Le bâtiment<br />
actuel sera dès lors détruit pour laisser<br />
place à un parking souterrain sur lequel<br />
se trouvera une place de village.<br />
Du fait de votre attractivité, la population<br />
est en croissance tous les ans. Quelle<br />
est votre politique en matière de logements,<br />
de maisons relais et d’écoles ?<br />
© Planetplus architectes et urbaniste - MBA S.ar.l.s.<br />
suffi jusqu’à aujourd’hui mais, malheureusement,<br />
elle rencontre désormais ses<br />
limites. C’est pourquoi nous planifions<br />
actuellement une extension de l’école et<br />
de la maison relais. Pour l’instant, cette<br />
dernière ne peut accueillir que 120 enfants<br />
sur les 400 qui fréquentent l’établissement<br />
scolaire. C’est peu, mais avec<br />
ce nouveau projet, nous atteindrons un<br />
taux de 90% d’occupation possible. Les<br />
travaux devraient démarrer à la fin de<br />
l’année 2023 et seront terminés en 2026.<br />
Un concours d’architecture a eu lieu et<br />
c’est le bureau Witry & Witry qui sera<br />
assigné à la construction. Ce bâtiment<br />
de quatre étages, doté d’un parking souterrain<br />
pouvant accueillir 49 voitures, se<br />
situera à côté du château d’eau. Nous<br />
privilégierons les meilleures technologies<br />
pour construire cette infrastructure<br />
qui intégrera les éléments de l’économie<br />
circulaire. Avec la pénurie de bois, nous<br />
avons par exemple opté pour des briques<br />
recyclées et fabriquées en Allemagne.<br />
Cette politique de planification est menée<br />
en étroite collaboration avec un bureau<br />
d’études qui réalise des estimations en<br />
fonction des terrains disponibles et de la<br />
croissance de la population dans le but<br />
d’agrandir les infrastructures de façon<br />
optimale et intelligente. Nous planifions<br />
ainsi des chantiers jusqu’à l’horizon 2035.<br />
Par ailleurs, notre commune est stratégiquement<br />
bien placée, les habitations<br />
sont donc assez onéreuses et les prix<br />
ne cessent de monter (2,5 à 5% par an).<br />
Nous avons pourtant la volonté de participer<br />
au futur Pacte Logement.<br />
Vous construisez actuellement la nouvelle<br />
maison communale. Quelles seront<br />
ses principales caractéristiques ?<br />
Effectivement, la commune croît d’année<br />
en année. Il y a 30 ans, nous avons<br />
construit une école centrale. Celle-ci a<br />
La construction d’une crèche est également<br />
à l’étude…
LAUREAT WITRY & WITRY<br />
18<br />
GOUVERNANCE<br />
© Witry & Witry<br />
une modification ponctuelle du PAG<br />
pour installer le nouveau terrain qui sera<br />
placé au même endroit que l’actuel. Or,<br />
celui-ci est orienté d’est vers l’ouest et a<br />
une pente de 50 centimètres. Nous souhaitons<br />
désormais l’orienter du sud vers<br />
le nord car il sera plus facile de le mettre<br />
à niveau.<br />
Projet du lauréat Witry & Witry<br />
© Teisen - Giesler Architectes<br />
Cependant, nous devons renaturer dans<br />
les environs pour que le ministère de<br />
l’Environnement puisse nous accorder le<br />
droit de réaliser cette nouvelle infrastructure.<br />
Des études de faisabilité ont été réalisées<br />
début février.<br />
Le projet du bureau d’architectes Witry & Witry s’est distingué de l’ensemble des projets, par son<br />
implantation urbaine respectueuse et une architecture qui répond à un concept pédagogique innovant.<br />
Le projet a fait preuve d’une bonne intégration dans le tissu urbain, tout en apportant des solutions quant Qu’en est-il du centre de recyclage ?<br />
à la fonctionnalité de l’école avec une bonne répartition des clusters scolaires et de la maison relais. Le<br />
projet dessiné à l’échelle des enfants créé une ambiance accueillante et protectrice.<br />
Nous sommes en plein travaux d’aménagement.<br />
Il fonctionnait bien jusqu’alors<br />
L’ensemble du bâtiment de l’école se caractérise par la transparence et l’ouverture ainsi que par une<br />
atmosphère conviviale et inondée de lumière. Un espace aérien autour de l’escalier principal central<br />
permet une connexion et une communication même à travers les étages. Les groupes spacieux et les mais il était très difficile d’accès pour les<br />
couloirs ouvertement conçus au milieu du bâtiment créent des espaces communs spacieux à l’extérieur containers. Le centre de recyclage sera<br />
des salles de classe et des salles de réception, qui invitent à des réunions informelles des étudiants ou<br />
prêt en mai prochain. Un système de<br />
peuvent également être utilisés pour diverses activités. De petites fenêtres à côté des entrées de la<br />
salle de classe ainsi que de plus grandes fenêtres dans diverses pièces fonctionnelles telles que la salle driving sera mis en place afin de faciliter<br />
à manger soulignent également la philosophie de la communication,<br />
l’organisation, tant pour les exploitants<br />
que pour les citoyens. L’idée est de pouvoir<br />
entrer dans le centre avec sa voiture<br />
et se garer devant les containers dédiés à<br />
chaque type de déchets.<br />
Effectivement, nous planifions la<br />
construction d’une crèche qui pourra<br />
accueillir 60 enfants de 0 à 4 ans. À côté<br />
de celle-ci, nous prévoyons également<br />
la construction d’un foyer de jour pour<br />
les seniors. Notre but est de regrouper<br />
les deux générations et d’amener un lien<br />
intergénérationnel quelques heures ou<br />
jours dans la semaine. Ce projet s’installera<br />
sur le terrain de l’ancien presbytère<br />
à Aspelt. Deux logements à coût modéré<br />
seront également construits à quelques<br />
encablures de ce complexe unifié. Nous<br />
espérons voter le devis pour ce chantier<br />
dans un an.<br />
En juin dernier, la commune a inauguré<br />
le château d’Aspelt en présence de nombreuses<br />
personnalités. Quelle est désormais<br />
la place de ce bâtiment historique<br />
dans la commune ?<br />
Nous sommes propriétaires du château<br />
depuis 1991, mais la famille qui y logeait<br />
pouvait y habiter jusqu’en 2004. Depuis<br />
lors, faute de moyens, la bâtisse s’est dégradée.<br />
L’ancien collège des bourgmestre<br />
et échevins voulait y installer la nouvelle<br />
mairie, ce qui n’était pas en phase avec<br />
nos objectifs politiques. Nous souhaitions<br />
donner une raison d’être au château<br />
et nous avons décidé Réf : 41382 de l’utiliser PS/RF<br />
comme un lieu de culture.<br />
Celui-ci se compose désormais de deux<br />
salles de mariage, d’une salle d’exposition<br />
et d’une salle de concert. Beaucoup d’artistes,<br />
à savoir des photographes ou des<br />
sculpteurs, se situent dans la commune et<br />
auront ainsi une vitrine pour exposer leurs<br />
œuvres. Si le bâtiment principal est rénové,<br />
il reste encore les annexes. Celles-ci accueilleront<br />
à l’avenir une salle de spectacle<br />
de 120 personnes pour des concerts ou des<br />
pièces de théâtre, ainsi que deux gîtes pour<br />
attirer les touristes. Ces travaux, d’un budget<br />
de 7,5 millions d’euros, démarreront<br />
cette année avant les congés collectifs et<br />
dureront un an et demi.<br />
Vous envisagez également de créer un<br />
nouveau terrain de football…<br />
Nous souhaitons effectivement établir<br />
Un dernier mot sur le futur chalet des<br />
scouts ?<br />
Nous finalisons actuellement les études<br />
d’avant-projet définitif pour celui-ci. Le<br />
bureau d’architecte Teisen-Giesler est<br />
en charge du projet. Le bâtiment sera<br />
construit en briques au rez-de-chaussée<br />
et en bois pour les étages supérieurs afin<br />
de conserver l’aspect typique d’un chalet.<br />
Il comptera des dortoirs pouvant accueillir<br />
plus ou moins 20 personnes.<br />
Administration communale<br />
de Frisange<br />
10, Munnerëferstrooss<br />
L- 5750 Frisange<br />
www.frisange.lu
GREEN<br />
BUILDING<br />
© Beng Architectes Associés<br />
En avril 2021, le Fonds Kirchberg lançait un appel à projets pour la construction<br />
des habitations au Réimerwee. Après plusieurs mois, le jury a enfin annoncé le grand gagnant :<br />
le projet proposé conjointement par Tracol Immobilier et le bureau d’architectes Beng<br />
2.<br />
est sorti lauréat de la compétition. Son plan d’aménagement s'aligne sur la volonté<br />
du Fonds d’offrir une excellente qualité de vie à un prix abordable.<br />
En outre, les candidats ont travaillé avec des ingénieurs afin de mettre en place<br />
des solutions de construction durable.
LUXEMBOURG<br />
20<br />
GREEN BUILDING<br />
© Eric Devillet<br />
UN NOUVEAU SIÈGE<br />
POUR RÉPONDRE<br />
AUX DÉFIS<br />
D’AUJOURD’HUI<br />
Ets. Osch et fils S.à r.l.<br />
Réputée dans le nord du pays pour<br />
ses services de qualité, Ets. Osch et fils<br />
S.à r.l. souffrait jusqu’il y a peu d’un<br />
manque d’espace qui limitait son développement.<br />
La société viandenoise, spécialisée<br />
principalement dans le transport<br />
et plus particulièrement dans celui<br />
des déchets ménagers, a récemment<br />
déménagé dans un bâtiment flambant<br />
neuf route de Bettel. Après quelque<br />
100 ans d’activité dans ses locaux historiques,<br />
où elle se sera largement diversifiée,<br />
l’entreprise tourne une page.<br />
Elle officie désormais depuis un siège<br />
qu’elle a façonné à son image, agréable<br />
et moderne, qui matérialise sa volonté<br />
d’investir dans l’avenir, au bénéfice de<br />
ses clients. Gilles Osch et Carlos Teixeira,<br />
gérants de la société, nous racontent<br />
l’histoire de ce déménagement.<br />
Une entreprise centenaire<br />
Si la société Ets. Osch et fils S.à r.l. existe<br />
depuis plus de 100 ans, elle a développé<br />
les activités qu’on lui connaît actuellement<br />
au milieu du siècle dernier.<br />
Aujourd’hui forte d’une équipe de 113<br />
collaborateurs, elle est active dans des<br />
domaines aussi variés que la collecte,<br />
le transport et le traitement des déchets<br />
pour les collectivités, les professionnels<br />
et les particuliers, la commercialisation<br />
et le service après-vente de machines<br />
liées à la collecte des déchets, à l’entretien<br />
des routes et aux équipements hivernaux,<br />
ou la protection périphérique<br />
de bâtiments. Via sa société-sœur 3S<br />
Tech S.à r.l., fondée en 2014, elle commercialise<br />
également des terrains de<br />
sport synthétiques.<br />
Genèse d’un projet<br />
La société, ayant fortement évolué depuis<br />
ses débuts, se sent, au tournant du<br />
siècle, trop à l’étroit dans ses locaux sis<br />
rue de la Gare à Vianden. « Dès la fin des<br />
années 1990, l’idée d’un déménagement<br />
s’est imposée. Notre atelier, qui datait<br />
du milieu du siècle dernier, ne répondait<br />
plus à nos nouveaux besoins en plus<br />
d’être trop petit, tout comme nos bureaux.<br />
La recherche d’un nouveau site a<br />
duré dix ans. Si cela s’est révélé si long,<br />
c’est parce que nous tenions à rester implantés<br />
dans la région, d’une part parce<br />
que l’entreprise a toujours été associée à<br />
la ville de Vianden, et d’autre part parce<br />
que bon nombre de nos collaborateurs<br />
ont construit leur vie autour de cette entreprise.<br />
Je ne voulais ni les faire déménager<br />
ni prendre le risque d’en perdre<br />
certains », indique Gilles Osch. Au fil des<br />
années, l’aménagement de plusieurs zonings<br />
est envisagé mais aucun projet ne<br />
voit le jour avant 2010, date à laquelle<br />
un accord est trouvé avec le ministère<br />
de l’Environnement et la commune de<br />
Vianden pour implanter une zone d’activités<br />
économiques route de Bettel. Ets.<br />
Osch et fils S.à r.l. achète alors le terrain<br />
en 2012 et commence la construction de<br />
son nouveau siège en 2020.<br />
Vision d’avenir<br />
Durant la conception, la direction imagine<br />
un aménagement qui permette<br />
d’améliorer les flux et les méthodes de<br />
travail au sein de l’entreprise. Là où ses<br />
anciens murs la limitaient, les nouveaux<br />
doivent la rendre plus efficace. « En réalisant<br />
ce projet, nous avons beaucoup
GREEN BUILDING<br />
21<br />
© Eric Devillet<br />
© Eric Devillet<br />
© Eric Devillet<br />
© Eric Devillet<br />
réfléchi aux flux de travail et à la communication<br />
entre nos collaborateurs. Nous<br />
avons ainsi pu organiser la disposition<br />
de nos bureaux d’une manière qui nous<br />
permet d’être beaucoup plus efficaces.<br />
Les mêmes réflexions ont sous-tendu la<br />
conception de l’atelier », déclare Carlos<br />
Teixeira.<br />
Un atelier dans l’air du temps,<br />
pourvu d’équipements<br />
modernes<br />
Désormais, l’entreprise possède un atelier<br />
dans l’air du temps, pourvu d’équipements<br />
modernes et adapté aux défis<br />
d’aujourd’hui. « Les dimensions de notre<br />
ancien atelier faisaient entrave à l’évolution<br />
des parts de marché de notre société.<br />
En effet, nous ne pouvions agrandir<br />
notre parc de véhicules en raison de sa<br />
superficie limitée, qui n’aurait pas permis<br />
d’assurer un service après-vente de<br />
qualité. Désormais, nous espérons pouvoir<br />
augmenter nos ventes de machines<br />
puisque nous avons la capacité de fournir<br />
un service après-vente à la hauteur »,<br />
explique Gilles Osch.<br />
Au-delà de ses quelque 750 m 2 , ce sont<br />
également ses équipements qui impressionnent.<br />
L’impact sur les talents qui<br />
souhaiteraient rejoindre l’entreprise est<br />
d’ailleurs déjà perceptible : « Notre atelier<br />
de 1949 n’enthousiasmait pas forcément<br />
les candidats qui postulaient à un emploi<br />
de mécanicien chez nous. Aujourd’hui,<br />
nous disposons d’un matériel moderne<br />
qui séduit les nouvelles recrues potentielles<br />
», révèle Carlos Teixeira.<br />
Il est vrai que l’entreprise s’est construit<br />
un siège à son image, qui reflète sa réelle<br />
identité et, par conséquent, change le regard<br />
qu’on pouvait porter sur elle. «Avant<br />
d’emménager ici, nous vivions sur notre<br />
réputation. Or, celle-ci était légèrement<br />
ternie par nos installations jugées anciennes.<br />
Désormais, nous présentons<br />
une image à la hauteur de notre notoriété.<br />
Mais ce que doit surtout refléter<br />
ce nouveau bâtiment, c’est notre volonté<br />
d’investir pour évoluer et améliorer<br />
constamment notre service à la clientèle»,<br />
poursuit Carlos Teixeira.<br />
Des infrastructures qui allient confort et<br />
modernité<br />
Ce grand projet, intitulé « NB 2021 » en interne<br />
(pour « nouveau bâtiment 2021 »), a<br />
été dévoilé aux salariés de la société le 17<br />
décembre dernier, lors de la fête d’entreprise.<br />
Si la direction a impliqué ses collaborateurs<br />
dans sa conception, notamment<br />
dans l’agencement des bureaux,<br />
elle a également souhaité entretenir une<br />
part de mystère sur certains détails d’architecture<br />
pour créer la surprise. C’est<br />
ainsi qu’ils ont découvert, il y a quelques<br />
semaines, des infrastructures plus de<br />
deux fois plus spacieuses que leurs anciens<br />
locaux. Derrière la façade moderne<br />
habillée d’un bardage en bois se cachent,<br />
en plus de l’atelier d’environ 750 m 2 , des<br />
espaces de stockage de quelque 400 m 2 ,<br />
une surface de bureaux d’un peu moins de<br />
1.000 m 2 et un réfectoire où le personnel
22<br />
GREEN BUILDING<br />
peut se retrouver pour déjeuner. Un petit<br />
espace fitness devrait également être<br />
installé au troisième étage pour le bienêtre<br />
des collaborateurs. Des technologies<br />
respectueuses de l’environnement ont<br />
également été mises en place, dans la<br />
mesure du possible compte tenu de l’enveloppe<br />
budgétaire.<br />
© Eric Devillet<br />
Ces nouvelles infrastructures<br />
démontrent notre capacité<br />
à évoluer<br />
Nul doute que de telles installations<br />
offrent quelques perspectives de développement<br />
à l’entreprise. « Quand je<br />
l’ai rejointe, en 1992, celle-ci comptait<br />
38 collaborateurs. Aujourd’hui, nous<br />
sommes 113 à travailler pour nos deux<br />
sociétés. Nous allons certainement nous<br />
agrandir encore un peu, mais notre objectif<br />
premier est de nous stabiliser sur<br />
le marché. Si ces nouvelles infrastructures<br />
démontrent notre capacité à évoluer,<br />
nous conservons pour autant l’humilité<br />
qui nous caractérise », conclut<br />
Gilles Osch.<br />
Gilles Osch – Gérant<br />
© Eric Devillet<br />
Ets. Osch et fils S.à r.l.<br />
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Carlos Teixeira – Gérant
GREEN BUILDING<br />
23<br />
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24<br />
GREEN BUILDING<br />
BRÈVES<br />
111 projets de construction mis à l’honneur pour le 111 e<br />
anniversaire de l’Administration des bâtiments publics<br />
© MMTP<br />
Le moulin Bestgen bientôt en travaux<br />
À la suite d’une étude du bâtiment et de l’analyse des besoins de<br />
l’aide à l’enfance, la commune de Schifflange et le ministère de<br />
l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse ont décidé<br />
le 26 janvier 2022 d’installer à l’ancien moulin Bestgen un centre<br />
socio-thérapeutique (CST) géré par l’asbl Telos Education. Un CST<br />
permet d'établir un accueil de jour pour les enfants en détresse<br />
scolaire ou psychosociale qui ont besoin d’un accompagnement<br />
renforcé temporairement. La scolarisation est assurée par un<br />
centre de compétences de l’Éducation nationale (le Centre pour<br />
le développement socio-émotionnel, ou CDSE). Il s’agira du huitième<br />
établissement de ce type au <strong>Luxembourg</strong>. Le bâtiment sera<br />
rénové pour satisfaire sa nouvelle mission. Le restaurant qui se<br />
situe également dans les locaux du moulin restera ouvert durant<br />
toute la durée des travaux.<br />
Source : SIP<br />
François Bausch, Vice-Premier ministre, ministre de la Mobilité<br />
et des Travaux publics, a reçu des mains du directeur et du<br />
directeur honoraire de l’Administration des bâtiments publics,<br />
Luc Dhamen et Jean Leyder, un livre présentant 111 projets de<br />
construction à l’occasion du 111 e anniversaire de l’Administration.<br />
L’ouvrage présente trois types de projets différents : ceux<br />
qui avaient pour objet la rénovation d’un bâtiment appartenant<br />
au patrimoine de l’État, des nouvelles constructions durables et<br />
fonctionnelles, et des chantiers en cours de réalisation. Parmi<br />
ces trois catégories se retrouvent des institutions européennes,<br />
des établissements scolaires, des maisons de soins, des projets<br />
culturels, et bien d’autres. Le livre est rédigé en français, il se<br />
compose de pas moins de 272 pages et il sera disponible jusqu’à<br />
épuisement des stocks. Cette initiative a pour but d’encourager<br />
la réalisation de projets qui répondent aux nouvelles exigences<br />
d’un monde responsable et durable.<br />
Source : SIP<br />
Le World Green Building Concil accueille quatre nouveaux<br />
membres<br />
Le 26 janvier dernier, quatre nouvelles entreprises ont signé le<br />
Net Zero Carbon Buildings Commitment du World Green Building<br />
Concil (WorldGBC) qui a pour objectif la décarbonation du<br />
monde de la construction et le combat contre le changement climatique.<br />
Cet engagement réunit désormais 160 signataires, dont<br />
126 entreprises et organisations, 28 villes et 6 États ou régions. Parmi<br />
les nouveaux membres, nous retrouvons une société de gestion<br />
immobilière finlandaise, LähiTapiola Kiinteistövarainhoito,<br />
qui propose des locaux commerciaux et des logements de haute<br />
qualité et s’adaptant aux besoins des clients ; la compagnie de<br />
technologie écologique pour la construction Nexii Building Solutions<br />
Inc. qui conçoit et réalise des projets immobiliers durables<br />
et économiques ; l’expert des espaces de travail partagés Technopolis,<br />
qui s’engage à exploiter exclusivement des bâtiments existants<br />
et à réduire au maximum leur impact écologique lors des<br />
rénovations qu'ils effectuent ; et l’entreprise Veev qui cherche à<br />
moderniser le milieu de l’immobilier en adoptant des méthodes<br />
de construction modulaires et neutres en carbone.<br />
Source : www.worldgbc.org
GREEN BUILDING<br />
25<br />
DE LA CONCEPTION<br />
À LA RÉALISATION<br />
DE VOTRE PROJET.<br />
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26<br />
GREEN BUILDING<br />
FAMAPLAST, ENTREPRISE<br />
AUX TUBES ÉCOLOGIQUES :<br />
40 ANNÉES D’INNOVATION<br />
Famaplast<br />
Patric Michelis<br />
L’histoire de Raymond Michelis débute dans les années 60 avec la création d’une entreprise de construction.<br />
En 1964, il commence à produire des blocs de béton, d’abord pour ses propres besoins,<br />
puis pour d’autres entreprises.
GREEN BUILDING<br />
27<br />
Historique de la société<br />
C’est en 1975 qu’a été créée l’actuelle<br />
société Famaplast qui fabrique des<br />
tubes en polyéthylène. Avant cette date,<br />
les câbles étaient mis en terre sans aucune<br />
protection. Depuis, les tubes en<br />
polyéthylène fabriqués par Famaplast<br />
protègent les câbles et facilitent leur<br />
éventuel remplacement.<br />
Parce que l’environnement a toujours<br />
été au cœur des préoccupations de la société<br />
Famaplast, Raymond Michelis a eu<br />
l’idée de produire ses tubes en polyéthylène<br />
à partir de matériaux recyclés.<br />
C’est ainsi qu’il fonda en 1980 Granulux,<br />
qui s’occupe de la transformation<br />
de produits usagés en polyéthylène (flacons,<br />
bouteilles, etc.). Les gaines en matière<br />
recyclée sont aussi performantes<br />
que celles fabriquées à partir de matériaux<br />
de premier choix.<br />
À ce jour, Famaplast est une des rares entreprises<br />
en Europe à produire ces tubes<br />
à partir de matériaux recyclés et à être<br />
conforme aux normes européennes.<br />
Une nouvelle gaine<br />
nommée Plyvaflex,<br />
un tube muni d’un dispositif<br />
qui le rend détectable<br />
Remise en question et innovation<br />
En 2016, après deux années de recherche<br />
et de développement, Famaplast a créé<br />
une nouvelle gaine nommée Plyvaflex,<br />
un tube muni d’un dispositif qui le rend<br />
détectable. Plyvaflex est une nouvelle<br />
gaine protégée par un brevet luxembourgeois<br />
qui s’exporte au-delà de nos frontières.<br />
« Nos principaux clients français nous<br />
ont appelés afin de mettre en place un<br />
système efficace et économiquement<br />
pertinent permettant de localiser les<br />
conduites enterrées, et ce, pour se mettre<br />
en conformité avec une nouvelle norme<br />
française », nous explique Patric Michelis,<br />
directeur de Famaplast. « Le concept<br />
que nous avons développé a été breveté.<br />
Il s’agit de doter les tubes et conduites<br />
d’un fil traceur dès la fabrication. Le fil<br />
est raccordé à une borne lors de la pose et<br />
les bornes sont connectées à un émetteur<br />
générateur. Ensuite, un récepteur générateur<br />
permet de localiser la conduite en<br />
tout point. Ce suivi permanent renvoie<br />
les informations demandées et permet<br />
d’afficher un plan en situation réelle. Le<br />
système est extrêmement fiable, la durée<br />
de vie du fil traceur étant au moins équivalente<br />
à celle de la canalisation et son<br />
faible surcoût étant largement compensé<br />
par les économies réalisées en évitant<br />
les nombreux incidents voire accidents<br />
des années après la pose d’une conduite,<br />
lorsqu’interviennent des travaux ».<br />
Si pour l’instant le procédé Famaplast<br />
a surtout connu le succès à l’étranger,<br />
il pourrait aussi intéresser le marché<br />
luxembourgeois où chaque semaine cinq<br />
interventions se font sur des tubes ou canalisations<br />
qui ont été abimés par accident<br />
en creusant.
Borne d’injecon Branchement<br />
Borne d’injecon Branchement<br />
28<br />
GREEN BUILDING<br />
Les avantages du dispositif<br />
développé par Famaplast :<br />
• Localisable en classe A ;<br />
• Offre une bonne précision dans le<br />
positionnement des réseaux en<br />
plan et en profondeur ;<br />
• Réseaux détectés et localisés à<br />
toutes profondeurs ;<br />
• Réduction des coûts de recherche<br />
des réseaux et d’ouverture de<br />
tranchées en exploitation ;<br />
• Permet d’éviter les arrêts de<br />
chantiers et dispense<br />
d’investigations complémentaires<br />
coûteuses ;<br />
• Durée de vie équivalente à celle<br />
des réseaux ;<br />
• Garantit une sécurité pour les<br />
réseaux et leurs exploitants ;<br />
• Fonctionne avec tous les appareils<br />
de détection de signaux<br />
électromagnétiques du commerce ;<br />
• Facilité de mise en œuvre grâce à<br />
sa fixation sur les couronnes ;<br />
• Un faible surcoût par rapport au<br />
coût du mètre linéaire du réseau<br />
posé ;<br />
• Offre la possibilité d’un<br />
géoréférencement avec une<br />
interface GPS.<br />
Qualité, respect de l’environnement<br />
et remise en question constante sont<br />
les qualités qui ont permis à la société<br />
de devenir un des leaders européens<br />
de la fabrication des tubes annelés en<br />
polyéthylène.<br />
Les gaines permettent<br />
de remplacer<br />
ou introduire<br />
de nouveaux câbles<br />
sans rouvrir une tranchée<br />
Tous diamètres, toutes longueurs et<br />
toutes couleurs, les gaines de protection<br />
Famaplast peuvent désormais rester<br />
détectables à vie. Elles préservent les<br />
câbles en respectant la terre et une fois<br />
en place, on peut remplacer ou introduire<br />
de nouveaux câbles sans rouvrir<br />
une tranchée.<br />
Famaplast<br />
47a, rue de Sanem<br />
L-4485 Soleuvre<br />
Tél.: 59 30 46 - 1<br />
fama@pt.lu<br />
www.famaplast.lu<br />
AVANTAGES DU DISPOSITIF : PROCÉDÉ DE DÉTECTION AVEC PLYVAFLEX :<br />
Localisable en classe A. Complément idéal à la cartographie, aux SIG,<br />
aux relevés topographiques et aux plans de récolements.<br />
Offre une bonne précision dans le positionnement des réseaux en plan<br />
et en profondeur.<br />
Réseaux détectés et localisés à toutes profondeurs.<br />
Réduction des coûts de recherche des réseaux et d’ouverture de tranchées<br />
en exploitation.<br />
Permet d’éviter les arrêts de chantiers et dispense d’investigations<br />
complémentaires coûteuses.<br />
Durée de vie équivalente à celle des réseaux.<br />
Garantit une sécurité pour les réseaux et les exploitants des réseaux.<br />
Fonctionne avec tous les appareils de détection de signaux<br />
électromagnétiques du commerce.<br />
Facilité de mise en oeuvre grâce à sa fixation sur les couronnes.<br />
Un faible surcoût par rapport au coût du mètre linéaire de réseau<br />
posé.<br />
Offre la possibilité d’un géoréférencement avec une<br />
interface GPS.<br />
Ce dispositif s’appuie sur le principe de détection électromagnétique (à l’aide<br />
d’un détecteur classique du commerce) permettant de localiser, de détecter<br />
et d’identifier avec la précision de la classe A, le réseau enterré en plan et<br />
profondeur (quel que soit la profondeur) conformément à la norme NF S70-003.<br />
Il suffit de connecter le fil rouge du générateur à la borne d’injection PLYVAL du<br />
réseau à localiser par le biais de la prise jack et relier le fil noir à la terre. La terre<br />
doit être éloignée d’au moins 4 m.<br />
Régler le détecteur sur la même fréquence que le générateur<br />
Suivre le signal avec le détecteur et localiser le tracé du réseau enterré<br />
Relever la profondeur autant de fois que nécessaire<br />
Poursuivre cette démarche, tronçon par tronçon<br />
Etablir les plans de récolement<br />
Géo-référencer le réseau<br />
Emeeur / Générateur<br />
Mode de détecon<br />
PLYVAL concept<br />
Borne d’injecon<br />
couvercle ouvert<br />
Récepteur / Détecteur<br />
Borne d’injecon<br />
couvercle fermé :<br />
assure le retour terre<br />
Terre<br />
Fil traceur PLYVAL<br />
Profondeur<br />
Fil traceur PLYVAL<br />
Connecteur en Té<br />
Connecteur Droit Connecteur Té<br />
Canalisaon<br />
Tube PLYVAFLEX
GREEN BUILDING<br />
29<br />
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Wir setzen auf intelligente Verbindungen: Holz, wie Beton und Stahl auch, weist<br />
als Baumaterial zahlreiche Stärken auf. Die Kombination dieser Werkstoffe,<br />
unter Ausnutzung ihrer baustoffspezifischen Vorteile, führt zu einer perfekten<br />
Verschmelzung der jeweiligen Eigenschaften.<br />
Darauf aufbauend entwickelte Steffen Holzbau den inzwischen patentierten<br />
Holz-Beton-Verbundträger, der eine Integration der Gebäudetechnik innerhalb<br />
des Trägerquerschnitts möglich macht und eine hohe Feuerbeständigkeit (R90)<br />
aufweist. Durch die extrem große Tragfähigkeit und Spannweiten bis zu 14<br />
Metern für Dächer und 12 Metern für Decken, können moderne und innovative<br />
Raumkonzepte entstehen, die spätere Umnutzungen und flexible Aufteilungen<br />
zulassen: für neue und zukunftsorientierte Möglichkeiten im Hochbau.<br />
Für unsere patentierte<br />
Hybridlösung aus Holz,<br />
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LUXEMBOURG<br />
30<br />
GREEN BUILDING<br />
LE BOIS :<br />
LE MATÉRIAU<br />
DE CONSTRUCTION<br />
DE L'AVENIR<br />
Steffen Holzbau<br />
L'intérêt pour le bois, dans le secteur de<br />
la construction, n'a cessé de croître ces<br />
dernières années et va poursuivre sa<br />
nette progression sur la durée. Ce matériau<br />
durable séduit non seulement<br />
par rapport à sa capacité de charge,<br />
mais aussi au point de vue écologique,<br />
économique et sécuritaire. L'un des<br />
leaders du marché de la construction<br />
en bois au <strong>Luxembourg</strong>, la société<br />
Steffen Holzbau, revient sur tous les<br />
avantages de ce système constructif<br />
qui a de beaux jours devant lui.<br />
Un matériau écoresponsable<br />
Construire en bois est extrêmement efficace<br />
pour réduire les émissions de CO 2<br />
dans le secteur du bâtiment et lutter<br />
activement contre le changement<br />
climatique. En effet, recourir à ce<br />
matériau durable, c'est renoncer à<br />
d’autres, comme le béton, l’aluminium<br />
ou l’acier, dont la production est très<br />
énergivore. Il se produit donc un « effet<br />
de substitution». Celui-ci se réfère<br />
aux économies d'énergie réalisées en<br />
remplaçant ces matériaux «traditionnels<br />
» par le bois. Mais l’utilisation de<br />
ce dernier a un effet positif sur le bilan<br />
carbone à d’autres égards : au fur et à<br />
mesure qu’un arbre pousse, il absorbe<br />
du CO 2<br />
qu’il soustrait à l’atmosphère<br />
et qui y reste fixé au moins aussi longtemps<br />
que le produit en bois est utilisé.<br />
En moyenne, chaque mètre cube<br />
de bois utilisé comme matériau de<br />
construction réduit ainsi les émissions<br />
de CO 2<br />
dans l'atmosphère d'environ<br />
1,1 tonne. Si l'on ajoute à cela 0,9 tonne<br />
de CO 2<br />
stockée, on arrive même à une<br />
diminution de 2 tonnes. Un bâtiment<br />
en bois agit donc comme un réservoir<br />
de carbone, ou une sorte de deuxième<br />
forêt, et s’avère donc être un véritable<br />
protecteur du climat !<br />
Pour ses bâtiments et édifices, Steffen<br />
Holzbau s'approvisionne uniquement<br />
dans des forêts gérées de manière durable<br />
et veille également à une utilisation<br />
respectueuse de ses ressources. C'est<br />
pourquoi la société travaille exclusivement<br />
avec des fournisseurs pouvant attester<br />
de la provenance du bois fourni,<br />
ainsi que de son recyclage total et climatiquement<br />
neutre.<br />
Pour Steffen Holzbau, la construction<br />
durable commence donc par le choix des<br />
bons matériaux, et perdure bien au-delà<br />
de la construction. Même après son utilisation,<br />
le bois se distingue des matériaux<br />
de construction non renouvelables. Tandis<br />
que ces derniers doivent être éliminés<br />
à grands frais ou nécessitent une importante<br />
quantité d'énergie lors de leur recyclage,<br />
le bois peut être utilisé à des fins<br />
énergétiques ou servir à la fabrication de<br />
nouveaux produits.
GREEN BUILDING<br />
31<br />
Des propriétés avantageuses du point<br />
de vue économique, énergétique et de<br />
la sécurité<br />
Les murs en bois ont une épaisseur<br />
beaucoup plus faible que les murs en<br />
maçonnerie et sont donc de véritables<br />
économiseurs d'espace. Dans une<br />
pièce de dix mètres sur dix et avec une<br />
épaisseur inférieure de 20 cm, cela ne<br />
représente pas moins de 4m 2 de gagnés<br />
! Cette faible épaisseur de mur<br />
n’engendre aucun inconvénient en ce<br />
qui concerne la physique du bâtiment<br />
par rapport aux murs en béton ou en<br />
maçonnerie.<br />
En termes d’isolation, ses propriétés sont<br />
excellentes. Les constructions en bois font<br />
d’ailleurs réaliser des économies de chauffage<br />
considérables en comparaison à une<br />
construction plus classique. Ce système<br />
constructif permet notamment d’éviter<br />
les ponts thermiques, très énergivores,<br />
qui apparaissent souvent au niveau des<br />
fenêtres, du toit ou des portes. De ce fait,<br />
les maisons passives ou zéro énergie sont<br />
facilement réalisables en bois.<br />
Ce matériau durable présente également<br />
des avantages certains en matière<br />
de sécurité. En cas d'incendie, il forme<br />
une couche protectrice de charbon qui<br />
a un effet isolant et retarde la propagation<br />
du feu. En outre, la combustion des<br />
édifices en bois est bien plus «contrôlée»<br />
que celle des bâtiments traditionnels.<br />
Le bâtiment en bois ne connaît pas de<br />
défaillance soudaine de sa structure<br />
porteuse comme c'est le cas pour les<br />
constructions en acier. Pour ces raisons,<br />
les maisons en bois modernes répondent<br />
à toutes les exigences en matière de protection<br />
contre les incendies. Du reste, le<br />
bois s’avère particulièrement performant<br />
en matière de sécurité sismique. Les<br />
constructions en bois font d’ailleurs partie<br />
des bâtiments les plus résistants aux<br />
tremblements de terre.<br />
En termes de valeur et de durée de vie<br />
escomptée, les habitations modernes<br />
en bois peuvent être mises sur un pied<br />
d'égalité avec les systèmes constructifs<br />
alternatifs. Même en établissant<br />
une estimation prudente, ces maisons<br />
sont censées avoir une durée de vie<br />
d'au moins 100 ans. Les églises en bois<br />
vieilles de 700 ans qui subsistent encore<br />
en Norvège, par exemple, révèlent que<br />
cette estimation est très en deçà de la<br />
réalité.<br />
Des possibilités de planification et de<br />
conception illimitées<br />
Créative et innovante, la construction<br />
en bois se distingue avant tout<br />
par ses possibilités de planification et<br />
de conception illimitées. À la fois léger<br />
et résistant, le bois s’accommode<br />
d’exigences moins élevées en matière<br />
de capacité portante des fondations<br />
et du sol. Des styles de construction<br />
variés, que ce soit en bois massif ou<br />
en combinaison avec d'autres matériaux,<br />
sont par conséquent facilement<br />
réalisables.<br />
Cerise sur le gâteau : la durée de<br />
construction des bâtiments modernes<br />
en bois est nettement inférieure à celle<br />
des bâtiments traditionnels. Ceux-ci<br />
peuvent donc être mis en service plus<br />
rapidement, ce qui en augmente la<br />
rentabilité.<br />
Steffen Holzbau S.A.<br />
13, rue de Flaxweiler<br />
L-6776 Grevenmacher<br />
www.steffen-holzbau.lu
LUXEMBOURG<br />
32<br />
GREEN BUILDING<br />
© Eric Devillet © Xxxx<br />
S’ATTAQUER<br />
AU MARCHÉ<br />
DE LA RÉNOVATION<br />
Viessmann<br />
Günter Krings<br />
Jusqu’à aujourd’hui, rénovation ne<br />
rimait pas forcément avec pompe à<br />
chaleur. Viessmann a récemment mis<br />
un nouveau produit sur le marché,<br />
qui n’oblige plus l’habitant à remplacer<br />
ses radiateurs par du chauffage au<br />
sol. Facile d’installation, silencieuse<br />
et écologique, cette nouvelle pompe<br />
à chaleur présente de nombreux<br />
avantages. Günter Krings, directeur<br />
d’agence Viessmann au <strong>Luxembourg</strong>,<br />
nous en dit plus.<br />
Pouvez-vous présenter la nouvelle<br />
pompe à chaleur Viessmann ?<br />
Viessmann a lancé récemment un nouveau<br />
modèle de pompe à chaleur air/<br />
eau: la Vitocal 250. Elle répond aux<br />
exigences du marché, aux souhaits des<br />
installateurs et des clients utilisateurs<br />
et présente plusieurs avantages. Elle<br />
produit 70°C de température de départ<br />
d’eau de chauffage à une température<br />
extérieure de -10°C. La pompe<br />
à chaleur Vitocal 250 vise un marché<br />
cible: la rénovation. En effet, jusqu’à<br />
aujourd’hui, les pompes à chaleur nécessitaient<br />
obligatoirement un système<br />
de chauffage à basse température. Or,<br />
dans le cadre d’une rénovation d’anciens<br />
bâtiments, la chaleur est majoritairement<br />
restituée par des radiateurs.<br />
Notre nouvelle pompe à chaleur y est<br />
donc parfaitement adaptée et un remplacement<br />
du système de chauffage<br />
complet n’est plus nécessaire.<br />
Par ailleurs, le gaz frigorifique qui circule<br />
dans la machine en circuit fermé,<br />
c’est du propane. Avec un GWP100 de<br />
0,02, son impact sur l’effet de serre est<br />
quasi nul, comparé à des gaz frigorifiques<br />
classiques.<br />
La Vitocal 250 est une pompe à chaleur<br />
monobloc, c’est-à-dire que l’ensemble du<br />
circuit frigorifique est livré en une seule<br />
pièce et se trouve à l’extérieur du bâtiment.<br />
Tous les accessoires hydrauliques<br />
de la chaufferie se trouvent complètement<br />
prémontés dans l’unité intérieure qui se<br />
situe en chaufferie. Il suffit de la fixer au<br />
mur et de la raccorder à l’installation existante.<br />
Les erreurs de montage sont donc<br />
pratiquement éliminées.<br />
En plus du gain de place, d’être « Made<br />
in Germany », d’être « plug and work »<br />
et très design, la Vitocal 250 est silencieuse:<br />
à quatre mètres de distance, le<br />
niveau de pression acoustique descend<br />
en dessous des 35 décibels.<br />
Quels sont les services que vous proposez<br />
pour en assurer la gestion et l’entretien ?
GREEN BUILDING<br />
33<br />
Les pompes à chaleur nécessitent<br />
très peu d’entretien de la part de<br />
l’utilisateur, il s’agit en réalité d’un<br />
simple nettoyage de l’unité extérieure<br />
pour enlever les impuretés qui<br />
pourraient entraver la ventilation. Un<br />
contrôle des paramètres et du rapport<br />
de l’analyse fonctionnelle doit<br />
être effectué une fois par an par un<br />
installateur.<br />
Des panneaux<br />
photovoltaïques<br />
peuvent être couplés<br />
à une batterie électrique<br />
et reliés à une pompe<br />
à chaleur<br />
Comme nos chaudières, elles peuvent<br />
également être raccordées à l’application<br />
ViCare, pour une gestion centralisée<br />
du chauffage. Cet outil fonctionnera<br />
bientôt avec la géolocalisation du<br />
smartphone et donc la détection de présence.<br />
En résumé, lorsque tous les résidents<br />
quittent la maison, le chauffage<br />
diminue automatiquement. Le client<br />
peut également l’éteindre ou l’allumer<br />
à distance ou changer les températures<br />
et les heures de chauffe pièce par pièce<br />
via des vannes thermostatiques dites<br />
« intelligentes ». Quant à l’installateur,<br />
il pourra surveiller l’installation, modifier<br />
certains paramètres, recevoir des<br />
messages d’alerte à distance et pourra<br />
aussi plus facilement planifier ses<br />
entretiens. Il suffit que l’utilisateur lui<br />
permette d’accéder à son système via<br />
internet.<br />
Il est également possible d’associer la<br />
pompe à chaleur à une installation<br />
photovoltaïque…<br />
Effectivement, si une pompe à chaleur<br />
capte l’énergie « gratuite » de l’air extérieur,<br />
elle doit néanmoins fonctionner<br />
avec de l’électricité qui a un coût. Des<br />
panneaux photovoltaïques peuvent<br />
ainsi être couplés à une batterie électrique<br />
et reliés à une pompe à chaleur.<br />
L’ensemble de la structure est géré par<br />
un Energy Manager. Ce dernier communique<br />
avec d’autres consommateurs<br />
d’électricité de la maison pour identifier<br />
les besoins en énergie, et pourra<br />
même télécharger les données météorologiques<br />
grâce à l’Internet des Objets<br />
(IoT). Ainsi, il identifie les moments<br />
de la journée les plus propices à la libération<br />
de l’électricité stockée dans<br />
la batterie – par exemple en remplissant<br />
le boiler d’eau chaude sanitaire via<br />
la pompe à chaleur – afin de pouvoir<br />
emmagasiner un maximum d’énergie<br />
photovoltaïque lorsque le temps est au<br />
beau fixe.<br />
Nos produits sont « <strong>Smart</strong> Grid Ready ».<br />
Ainsi, en déployant un réseau électrique<br />
intelligent, les fournisseurs<br />
d’électricité luxembourgeois pourront<br />
envoyer des signaux aux pompes à chaleur,<br />
à l’Energy Manager ou aux autres<br />
objets intelligents lors d’une surproduction<br />
d’énergie verte afin qu’ils<br />
puissent la stocker sous forme de chaleur<br />
ou dans les batteries électriques<br />
lorsqu’elle est à bas prix. À l’inverse,<br />
lors des pics de consommation et/ou<br />
les jours où la météo ne permet pas<br />
une production d’énergie renouvelable<br />
en suffisance, le fournisseur en alertera<br />
ces appareils qui veilleront alors<br />
à économiser l’électricité pour ne pas<br />
devoir la consommer lorsque son prix<br />
est élevé. Nos appareils sont déjà prêts<br />
à recevoir ce type de d’informations,<br />
nous attendons le feu vert des fournisseurs<br />
pour pouvoir déployer cette<br />
fonctionnalité.<br />
Quels sont les autres produits ou services<br />
d’avenir chez Viessmann ?<br />
Nous intégrons déjà la combustion<br />
d’hydrogène dans certains de nos produits,<br />
notamment dans nos piles à<br />
combustible Vitovalor. Nos chaudières<br />
à gaz actuelles sont également déjà<br />
« 25% H2-ready ». Des prototypes fonctionnant<br />
100% à l’hydrogène existent<br />
déjà et seront mis sur le marché dans<br />
un futur proche.<br />
70°C<br />
température de départ<br />
à une température extérieure<br />
de -10°C<br />
Les informations de consommation<br />
intelligente.<br />
C’est ainsi que vous répondez à toutes les exigences de l’EED : rapide, facile<br />
et surtout commode – pour vous et vos résidents.<br />
La base d’EcoTrend est notre technologie de lecture à distance.<br />
ista <strong>Luxembourg</strong> S.à r.l.<br />
23, rue des Bruyères • 1274 Howald<br />
Téléphone : + 352 49 52 22 33<br />
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DIGITAL<br />
ET INNOVATION<br />
Amazon innove une nouvelle fois en proposant son premier magasin<br />
de vêtements physique offrant une expérience unique à sa clientèle de Los Angeles.<br />
À l’aide d’une application, les visiteurs pourront sélectionner les articles<br />
3.<br />
qui les intéressent et une notification leur sera envoyée une fois les marchandises prêtes<br />
dans l’une des cabines. À l’intérieur de celle-ci, ils auront la possibilité d'évaluer les produits,<br />
de demander une autre taille ou encore de trouver des suggestions de style à l’aide<br />
d’une tablette numérique.
36<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
METAVERSE :<br />
QUAND LA FICTION<br />
DÉPASSE LA RÉALITÉ
DIGITAL ET INNOVATION<br />
37<br />
« Metaverse » : ce mot est sur toutes<br />
les lèvres depuis quelques mois et notamment<br />
depuis que Marc Zuckerberg,<br />
fondateur de Facebook, a annoncé le<br />
changement de nom de son entreprise.<br />
Littéralement, « meta » signifie autour/<br />
au-delà et « verse », l’univers. Le terme<br />
futuriste désigne donc un univers parallèle<br />
ou alternatif… un monde où<br />
le virtuel vit et interagit avec le réel<br />
et inversement. Le potentiel du metaverse<br />
est aussi flou qu’infini. Notre<br />
société s’est digitalisée depuis des décennies.<br />
La frontière entre le réel et le<br />
virtuel s’amincit et les deux univers, a<br />
priori opposés, fusionnent peu à peu.<br />
Jusqu'alors, le numérique était considéré<br />
comme un moyen. Le metaverse,<br />
lui, bouleverse les codes et pourrait<br />
même devenir une fin en soi, où la<br />
vie physique se transformerait en un<br />
moyen de la vie virtuelle. Focus sur une<br />
technologie qui offre une multitude<br />
d’opportunités de développement,<br />
mais qui, mal utilisée, pourrait menacer<br />
l’essence même de la vie humaine.<br />
Basé sur la réalité virtuelle et la réalité<br />
augmentée<br />
Alors que les crises économiques, sanitaires,<br />
diplomatiques, énergétiques<br />
ou environnementales bouleversent le<br />
monde et l’équilibre naturel, une nouvelle<br />
technologie pointe peu à peu le<br />
bout de son nez. Son nom est sur toutes<br />
les lèvres des géants du numérique et des<br />
multinationales: le metaverse. À l’origine<br />
conçu comme un jeu vidéo en réalité virtuelle,<br />
il s’est ensuite implanté dans de<br />
nombreux domaines et business aussi<br />
divers que variés… au point même de devenir<br />
une société virtuelle dans laquelle<br />
avatars de personnes physiques et réelles<br />
ont la possibilité de vivre une seconde vie<br />
avec leur soi numérique.<br />
S’il peut sembler révolutionnaire, le<br />
concept de metaverse n’est pas récent.<br />
Certains ouvrages de science-fiction ont<br />
déjà abordé la thématique à la fin du 20 e<br />
siècle. En écrivant « Le Samouraï virtuel »<br />
en 1992, Neal Stephenson a été le premier<br />
à imaginer une telle technologie. En<br />
2003, Linden Lab a développé « Second<br />
Life », un monde virtuel dans lequel les<br />
utilisateurs incarnent des personnages<br />
dans un environnement créé par les<br />
joueurs eux-mêmes et fonctionnant en<br />
tant que metaverse.<br />
À l’heure actuelle, deux nouvelles technologies<br />
sont nécessaires pour entrer<br />
dans ces mondes parallèles: la réalité<br />
augmentée et la réalité virtuelle. La première<br />
intègre simplement des aspects et<br />
éléments virtuels dans le monde réel. La<br />
seconde est plus immersive car elle simule<br />
un environnement qui dépasse les<br />
frontières du réel, en trois dimensions,<br />
grâce à divers équipements. Le casque<br />
de réalité virtuelle est l’un d’entre eux<br />
et permet d’immerger l’utilisateur à travers<br />
une expérience à 360 degrés. S’il est<br />
déjà largement utilisé dans les jeux vidéo,<br />
d’autres secteurs, industriel ou marketing,<br />
se penchent déjà sur la question et<br />
investissent dans le metaverse. En effet,<br />
selon Bloomberg, celui-ci pourrait devenir<br />
une économie alternative atteignant<br />
des revenus potentiels de 800 milliards<br />
de dollars en 2024.<br />
Si la vie virtuelle a plus<br />
de valeur que la vie réelle,<br />
l’Humanité pourrait basculer<br />
dans une toute autre logique<br />
Néanmoins, le concept se heurte encore<br />
à diverses contraintes pour se vulgariser.<br />
Pour le moment, les appareils qui<br />
permettent d’entrer dans le metaverse<br />
sont soit onéreux, soit lourds et difficiles<br />
d’utilisation. Les géants du web et<br />
des technologies, tels que Microsoft ou<br />
Meta, devront collaborer pour proposer<br />
des alternatives et ainsi accélérer la diffusion<br />
du metaverse.<br />
Une révolution pour le web<br />
Selon Marc Zuckerberg, fondateur de<br />
Facebook, le metaverse n’est rien d’autre<br />
que le futur d’internet et promet ainsi<br />
une nouvelle expérience par rapport<br />
à ce qui existe déjà sur le web : le streaming,<br />
les réseaux sociaux, les jeux, les<br />
visioconférences ou encore le shopping<br />
en ligne. Il estime néanmoins que les<br />
metaverses ne sont pas obligatoirement<br />
en trois dimensions car un écran classique<br />
peut suffire. « Ils sont un ensemble<br />
d'espaces virtuels où vous pouvez créer<br />
et explorer avec d'autres personnes qui<br />
ne se trouvent pas dans le même espace<br />
physique que vous. Vous pourrez passer<br />
du temps avec des amis, travailler, jouer,<br />
apprendre, faire du shopping, créer et<br />
plus encore », a-t-il expliqué.<br />
Des multinationales ou des grandes entreprises,<br />
comme Carrefour, McDonald's<br />
ou Gucci, acquièrent des « terrains » virtuels<br />
dans le metaverse. « Celui-ci pourrait<br />
changer la donne, en permettant<br />
principalement aux commerces et aux<br />
entreprises de faire vivre une expérience<br />
immersive totale aux clients et en offrant,<br />
à la différence d’un achat en ligne<br />
sur un site web, une réelle présence sociale<br />
et une interaction avec le personnel<br />
du magasin », a indiqué Ingrind Poncin,<br />
professeure à la Louvain School of<br />
Management de l’UCLouvain lors d’un<br />
déjeuner-presse en janvier dernier. Les<br />
grandes enseignes et marques pourraient<br />
donc y voir un eldorado en matière d’opportunités<br />
commerciales ou de communication.<br />
D’autres secteurs, tels que le<br />
monde de l’entreprise ou de l’éducation,<br />
pourront également y voir des opportunités<br />
de développement. Pour le premier,<br />
il s’agira certainement d’un levier pour<br />
mieux organiser le télétravail. Pour le<br />
second, l’accès aux connaissances sera<br />
probablement décuplé, voire organisé de<br />
façon plus ludique ; de quoi repenser le<br />
monde dans lequel nous vivons.<br />
Une machine à fantasmes<br />
L’immersion décuplée, nos futurs avatars<br />
en ligne auront également la possibilité<br />
de tout réaliser virtuellement et même<br />
d’assister à des événements sportifs ou<br />
des concerts. En avril 2020, au plus fort<br />
du confinement, l’artiste américain Travis<br />
Scott, transformé en hologramme,<br />
avait donné des concerts sur le jeu vidéo<br />
Fortnite. Il avait réuni plus de dix millions<br />
de joueurs qui sont devenus spectateurs<br />
le temps d’un instant. Au niveau<br />
sportif, Manchester City a récemment<br />
annoncé la création de son stade dans le<br />
metaverse avec l’objectif de développer<br />
de nouvelles expériences digitales autour
LUXEMBOURG<br />
38<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
de ce mastodonte du football européen.<br />
Avec « Facebook Horizon », un réseau<br />
social en réalité virtuelle imaginé par<br />
Marc Zuckerberg, Facebook franchit<br />
aussi le pas et relance ainsi la machine<br />
à fantasmes. Le milliardaire américain<br />
souhaite réaliser un espace où chacun<br />
pourrait détenir son propre avatar et se<br />
téléporter dans différents lieux, avec des<br />
tenues et objets numériques personnalisés,<br />
comme dans le film « Ready Player<br />
One » réalisé par Steven Spielberg et sorti<br />
en 2018.<br />
Entre utopie et dystopie<br />
Finalement, les arguments marketing à<br />
propos du metaverse sont nombreux et<br />
promettent tous un divertissement sans<br />
limite, une échappatoire et un élargissement<br />
du champ des possibles, voire de<br />
créer un monde utopique. Au risque de<br />
délaisser le monde réel, qui a forcément<br />
moins de saveurs que cet univers alternatif<br />
? La société de consommation actuelle<br />
prend aussi le virage du numérique,<br />
conservera les codes établis et les basculera<br />
dans le metaverse. Acheter une<br />
voiture, entreprendre un voyage ou se<br />
procurer un vêtement dans le metaverse<br />
sera possible et ne se résumera qu’à une<br />
seule ligne de programmation. Si les gens<br />
accordent davantage d’intérêt à leur<br />
double virtuel, alors cette économie digitale<br />
engendrera d’immenses profits.<br />
À l’humanité<br />
d’utiliser sciemment<br />
le metaverse et de le façonner<br />
pour un monde – réel – meilleur<br />
C’est là que le metaverse prend des allures<br />
dystopiques. Il n’est autre que le<br />
prolongement de nos vies numériques<br />
et de la digitalisation du monde. Si la vie<br />
virtuelle a plus de valeur que la vie réelle,<br />
l’Humanité pourrait alors basculer dans<br />
une toute autre logique. Le metaverse<br />
donne naissance à de nouvelles façons<br />
de consommer, de tisser des relations<br />
sociales, d’appréhender le droit ou de<br />
travailler.<br />
De là resurgissent forcément des problématiques<br />
structurelles et éthiques.<br />
L’être humain derrière son écran serat-il<br />
considéré comme tel dans l’espace<br />
virtuel? Que feront les plus pauvres qui<br />
n’ont pas accès à internet ? Qu’en estil<br />
de la protection des citoyens face aux<br />
diverses menaces connues ou encore<br />
méconnues par rapport à l’utilisation de<br />
leurs données ? N’y a-t-il pas un risque de<br />
contrôle de la population? Aux prémices<br />
du metaverse, ces questions demeurent<br />
encore sans réponse. Comme toutes<br />
les technologies, ce concept a ses avantages<br />
et ses inconvénients. À l’humanité<br />
de l’utiliser sciemment et de le façonner<br />
pour un monde – réel – meilleur.<br />
Par P. Birck
Novembre / Décembre 2021 n˚ 246<br />
www.gemengen.lu<br />
LG<br />
NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2021<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
Fir déi digital Zukunft vun eisen<br />
101 Gemengen ze gestalten,<br />
siche mir Talenter, déi eis dobäi<br />
ënnerstëtzen!<br />
39<br />
sigi.lu<br />
LG<br />
SEPTEMBRE / OCTOBRE 2021<br />
1<br />
Septembre / Octobre 2021 n˚ 245<br />
www.gemengen.lu<br />
1<br />
Juillet / Août 2021 n˚ 244<br />
www.gemengen.lu<br />
René Closter<br />
Président<br />
<strong>Luxembourg</strong> Air Rescue<br />
Gilles Christnach<br />
et David Determe<br />
CYRILLE HORPER ET DIANE LORANG<br />
Voyages Emile Weber<br />
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MICHÈLE PISANI<br />
Chambre des salariés<br />
Des formations en lien avec l’évolution de la société<br />
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Luxtram<br />
Une aventure urbaine sur les rails<br />
Une approche mensuelle<br />
de l’économie et de la politique<br />
luxembourgeoise.<br />
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Managing Directors<br />
Betic<br />
ALBE
LUXEMBOURG<br />
40<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
LA TRANSFORMATION DIGITALE,<br />
UN ENJEU DE TAILLE POUR<br />
LES COMMUNES LUXEMBOURGEOISES.<br />
-<br />
LE SIGI À LA RENCONTRE<br />
DES COMMUNES<br />
SIGI<br />
Carlo Gambucci<br />
L’attractivité des communes, la planification urbaine et l’émergence de nouveaux besoins des citoyens<br />
sont autant de défis à relever pour les communes luxembourgeoises.<br />
Pour assurer une cohérence entre les différents projets, une stratégie de transformation digitale<br />
sera la clé du succès des communes modernes de demain.<br />
Carlo Gambucci, directeur du Syndicat Intercommunal de Gestion Informatique (SIGI), nous en dit plus.
DIGITAL ET INNOVATION<br />
41<br />
Quels sont les défis posés aux communes<br />
luxembourgeoises ?<br />
Chaque commune souhaite d’abord<br />
accroître son attractivité, désormais largement<br />
définie par les services fournis aux<br />
citoyens : des procédures administratives<br />
simplifiées, transparentes et de proximité.<br />
Le citoyen d’aujourd’hui est mobile. Il<br />
souhaite faire des démarches administratives<br />
sans se déplacer, par exemple pour<br />
soumettre une demande d’autorisation<br />
de bâtir à la commune, tout en pouvant<br />
consulter de manière autonome le statut<br />
de son dossier en ligne. Ainsi, il est évident<br />
que la transformation digitale sera le cheval<br />
de bataille du développement futur<br />
des communes.<br />
Quelle est l’approche suivie par le SIGI<br />
en matière de transformation digitale ?<br />
La transformation digitale est un processus<br />
qui vise à rendre des flux de travail<br />
plus efficients, tout en tenant compte de<br />
l’organisation, des services existants, du<br />
contexte socio-économique et des collaborateurs.<br />
La connexion des services<br />
et produits, grâce à leur digitalisation,<br />
sera fondamentale. Le but ultime sera de<br />
simplifier les procédures et, idéalement,<br />
de faire apparaître de nouveaux services<br />
à forte valeur ajoutée. Ces changements<br />
profonds auront de toute évidence un<br />
impact sur le fonctionnement et l’organisation<br />
d’une administration. C’est<br />
pourquoi l’approche du SIGI repose<br />
sur une collaboration accentuée avec<br />
les communes et leurs collaborateurs.<br />
Un accent particulier est mis sur l’analyse<br />
des besoins et la compréhension des<br />
défis au niveau communal, car chaque<br />
commune a des besoins différents.<br />
C’est justement pourquoi le SIGI va<br />
organiser début mars une série de réunions<br />
régionales à travers le pays pour<br />
discuter avec les collaborateurs mais<br />
également avec les responsables politiques<br />
du secteur communal. Il s’agit<br />
d’un moment privilégié permettant<br />
d’échanger sur l’avenir digital des communes<br />
et les défis futurs, et de présenter<br />
notre approche collaborative dans<br />
le codéveloppement de nos solutions<br />
métiers.<br />
Chaque commune a des besoins différents,<br />
comment avez-vous préparé ces échanges ?<br />
En effet, une stratégie de transformation<br />
digitale devra être adaptée et formulée<br />
suivant les exigences concrètes de<br />
chaque administration. Préalablement<br />
à nos réunions d’information, les participants<br />
ont rempli un sondage visant à<br />
connaître les demandes en matière de<br />
digitalisation, les enjeux et les défis des<br />
communes. Grâce aux réponses, nos réunions<br />
pourront se concentrer de manière<br />
ciblée et transparente sur des sujets<br />
concrets qui sont au cœur des préoccupations<br />
du secteur. Bien évidemment,<br />
une commune souhaitant entamer son<br />
processus de transformation digitale,<br />
sera accompagnée via des workshops<br />
collaboratifs et encadrée par des experts<br />
du SIGI.<br />
Une commune souhaitant<br />
entamer son processus<br />
de transformation digitale,<br />
sera accompagnée par<br />
des experts du SIGI<br />
Des talents et compétences au<br />
cœur de la transformation digitale<br />
La transformation digitale du secteur<br />
communal représente un défi prioritaire<br />
du SIGI au cours des années à<br />
venir. Raison pour laquelle le SIGI<br />
est à la recherche de talents dotés<br />
de compétences analytiques, techniques<br />
et relationnelles, désireux<br />
de façonner l’avenir digital de nos<br />
membres, pour le bien des citoyens.<br />
Organisé en Centres de Compétences<br />
autonomes et collégiaux, le fonctionnement<br />
du SIGI est fondé sur un<br />
mode de gestion agile et novateur<br />
favorisant l’engagement, la créativité<br />
et l’initiative et assurant la garantie<br />
d’un bon équilibre entre investissement<br />
professionnel, souplesse du<br />
temps de travail et vie de famille.<br />
Les offres d’emploi peuvent être<br />
consultées sur www.sigi.lu<br />
Mellt Iech un ënnert www.sigi.lu
LUXEMBOURG<br />
42<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
LE DIGITAL,<br />
PAS POUR<br />
LES FEMMES?<br />
WIDE<br />
Au <strong>Luxembourg</strong>, l’égalité salariale est<br />
entrée dans la législation en 1974. Cependant,<br />
aujourd’hui les statistiques<br />
révèlent encore un certain sexisme. En<br />
effet, une étude menée par le STATEC<br />
en 2021 montre que, si les femmes sont<br />
plus nombreuses que les hommes à<br />
posséder un diplôme de niveau supérieur,<br />
elles ne représentent que 38% des<br />
salariés luxembourgeois. L’asbl WIDE<br />
(Women in Digital Empowerment)<br />
tente de modifier cette situation en sensibilisant<br />
les femmes aux possibilités du<br />
monde du digital, encore très masculin.<br />
Sexisme et pandémie<br />
Aujourd’hui, le numérique et les technologies<br />
offrent de nouvelles possibilités<br />
de travail. Au <strong>Luxembourg</strong>,<br />
quelques femmes deviennent fondatrices<br />
d’entreprise dans la « tech »<br />
chaque année. Pour autant, le pourcentage<br />
de présence féminine n’évolue pas<br />
significativement. Afin d'équilibrer la<br />
balance, l’asbl WIDE, fondée officiellement<br />
en 2014, essaye de donner accès<br />
à davantage de financements pour des<br />
projets menés par des femmes. Marina<br />
Andrieu, co-fondatrice et directrice,<br />
explique : « Nous constatons encore<br />
bien trop de discriminations de genres.<br />
Par exemple, j’ai pu voir des projets de<br />
crèches (un milieu jugé comme féminin)<br />
exploitant les innovations numériques<br />
menés par des hommes bénéficier<br />
de bien plus d’attention que celui<br />
d’une femme. Si nous n’avons pas trop<br />
de difficultés à communiquer avec le<br />
domaine public au sujet de cette problématique,<br />
le privé est beaucoup<br />
moins accessible. L’un de nos objectifs<br />
consiste donc à échanger davantage<br />
avec ce milieu pour qu’il laisse une<br />
place plus importante aux membres de<br />
la gent féminine ».<br />
Et la pandémie de Covid-19 n’a pas<br />
aidé la cause. Beaucoup de projets qui<br />
étaient en cours ont été abandonnés<br />
et l’entreprenariat féminin s’est vu très<br />
affecté par la situation sanitaire. « Généralement,<br />
les femmes entreprennent<br />
de petits projets qui permettent de<br />
concilier travail et vie de famille. Toutefois,<br />
avec le confinement et les diverses<br />
mesures sanitaires, il est devenu compliqué<br />
de garder une certaine séparation<br />
entre les deux, particulièrement<br />
pour les femmes. Elles ont dû consacrer
DIGITAL ET INNOVATION<br />
43<br />
davantage de temps à la gestion du foyer,<br />
au détriment de leurs ambitions professionnelles<br />
», indique Marina Andrieu.<br />
Pour contrer cette situation, WIDE souhaite<br />
montrer aux femmes la réalité du<br />
milieu du digital afin qu’elles prennent<br />
conscience à la fois des difficultés à y<br />
faire son entrée, mais aussi des possibilités<br />
qu’il offre. De cette manière, l’asbl<br />
ouvre une porte qui peut mener à un<br />
avenir professionnel différent et rayonnant.<br />
L’idée est d’inspirer et de motiver.<br />
Des actions concrètes<br />
Pour atteindre les buts qu’elle s’est fixés,<br />
l’association organise des formations<br />
et des événements. Le 7 février dernier<br />
avait lieu un webinaire qui avait pour<br />
objectif d’éclairer les femmes sur les<br />
aspects théoriques et le jargon de l’HPC<br />
(calcul haute performance). Cette technologie<br />
est de plus en plus employée<br />
dans les entreprises, en particulier dans<br />
les domaines de la science, de l’ingénierie,<br />
des affaires et de l’industrie. La<br />
séance d’informations organisée par<br />
WIDE visait à donner aux femmes les<br />
connaissances nécessaires pour participer<br />
au développement de cette innovation<br />
technologique. « L’HPC est un<br />
projet entre le <strong>Luxembourg</strong> et l’Union<br />
européenne, et l’équipe qui l’a mis au<br />
point est majoritairement masculine.<br />
Il nous a donc semblé essentiel d’informer<br />
les femmes sur le fonctionnement<br />
de cette nouveauté afin qu’elles<br />
ne soient pas exclues des réunions<br />
ou autres événements en raison d’un<br />
manque de savoir », souligne Marina<br />
Andrieu.<br />
la directrice de WIDE, « les études longues<br />
dans le domaine existent déjà.<br />
Nous n’apporterions donc rien de nouveau<br />
sur le marché. Pour autant, si elles<br />
existent, très peu de femmes possèdent<br />
un diplôme en la matière. Notre travail<br />
consiste à montrer tout l’intérêt que<br />
présente le milieu et à accompagner<br />
celles qui souhaiteraient se lancer ».<br />
Avec « Startup Leadership Programme »,<br />
Marina Andrieu et son équipe souhaitent<br />
servir de guide pour les futures<br />
entrepreneuses du digital et de la tech.<br />
Les participantes ont accès à de nombreux<br />
conseillers, à un soutien individualisé<br />
ainsi qu'à un large panel de<br />
services offerts par les partenaires.<br />
Cette année, la directrice souhaite repenser<br />
la formation car « aujourd’hui les<br />
femmes dans le monde du numérique<br />
sont fort mises en avant, ce qui donne<br />
l’impression que le problème est réglé,<br />
alors que ce n’est pas du tout le cas ». La<br />
thématique abordée lors de cette édition<br />
du programme sera double. D’une<br />
part, une importance particulière sera<br />
accordée au « pitching », c’est-à-dire<br />
la faculté de se mettre en avant et de<br />
vendre son projet, même si ce dernier<br />
n’est pas terminé. « Les nouvelles technologies<br />
évoluent en permanence, et un<br />
produit n’est jamais vraiment finalisé. Il<br />
ne faut donc pas attendre une fin hypothétique,<br />
qui n’arrivera jamais, pour le<br />
présenter ». D’autre part, le « founding »<br />
sera abordé. Celui-ci renvoie à l’aspect<br />
financier pour la réalisation de telles<br />
entreprises, qui peut coûter très cher. Il<br />
est donc important d’anticiper pour ne<br />
pas se retrouver à découvert en cours<br />
de route.<br />
De vrais impacts<br />
Marina Andrieu<br />
conseille les femmes en matière d’investissement.<br />
« Si la création de projets comme ceuxci<br />
demande beaucoup de ressources et<br />
de volonté, ils sont la preuve que les<br />
femmes peuvent sans aucun problème<br />
prétendre aux mêmes ambitions que<br />
les hommes. L’enjeu aujourd’hui est<br />
de faire en sorte qu’elles cessent de<br />
se sous-estimer et qu’elles se rendent<br />
compte de l’immense potentiel qu’elles<br />
ont », conclut Marina Andrieu.<br />
Par P. Paquet<br />
Les femmes peuvent<br />
sans aucun problème<br />
prétendre aux mêmes ambitions<br />
que les hommes<br />
Toutes ces actions ont montré de réelles<br />
avancées et ont permis de changer la vie<br />
de nombreuses femmes. Ilana Devillers<br />
en est un bon exemple puisqu’elle<br />
a créé l’application anti-gaspillage<br />
Food4All et a participé à l’une des formations<br />
de l’asbl WIDE. Aujourd’hui,<br />
son entreprise emploie 17 personnes et<br />
a reçu de nombreux prix.<br />
Ces formations n’ont pas vocation à former<br />
sur le long terme. Comme l’explique<br />
Gaëlle Haag, co-fondatrice et CEO de<br />
StarTalers, a également bénéficié des<br />
services de l’asbl et a aujourd’hui lancé<br />
son application Captiana.app qui
44<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
au niveau européen, voire mondial, avec<br />
toujours un prix plus important, mais<br />
également un travail de préparation des<br />
joueurs plus poussé.<br />
L’E-SPORT,<br />
À LA CROISÉE<br />
DU SPORT<br />
ET DU JEU VIDÉO<br />
Les nouvelles technologies inondent<br />
notre quotidien et font nécessairement<br />
évoluer nos habitudes. Même<br />
notre rapport au sport se trouve modifié.<br />
En effet, de nouvelles disciplines<br />
exploitant les innovations techniques<br />
apparaissent, telles que l’e-sport. Ce<br />
dernier correspond à la pratique des<br />
jeux vidéo et occupe une place de plus<br />
en plus importante au <strong>Luxembourg</strong><br />
et dans le monde, au point de donner<br />
naissance depuis une dizaine d’années<br />
à des compétitions professionnelles.<br />
« Où la passion rôde, la compétition<br />
guette »<br />
Nombre de jeux vidéo font appel à un<br />
esprit de compétition important. Parmi<br />
ceux-ci, nous pouvons citer Fortnite,<br />
bien connu pour son « Battle Royale »<br />
où 100 joueurs s’affrontent, seuls ou en<br />
équipe, et où le dernier survivant remporte<br />
la partie, ou encore le jeu de tir<br />
futuriste Overwatch dans lequel chaque<br />
élimination d’un participant permet de<br />
gagner des points.<br />
Force est de constater que, quand<br />
le jeu rencontre la concurrence, il<br />
adopte un aspect de tournoi. D’ailleurs,<br />
il existe aujourd’hui plusieurs<br />
championnats de jeux vidéo au<br />
Grand-Duché. Les Post Esports Masters,<br />
dont la troisième édition a débuté le 15<br />
janvier, donnent la possibilité aux fans<br />
du jeu de football FIFA, entre autres, de<br />
s’affronter. À la clé, 1.700 euros€ pour le<br />
premier, 1.200€ pour le deuxième, 500€<br />
pour le troisième et 250€ pour le quatrième.<br />
Cette année, le tournoi le plus important<br />
de League of Legends (LoL), jeu dans<br />
lequel deux équipes s’affrontent dans<br />
une arène à l’ambiance fantaisiste, se<br />
sépare des Post Esports Masters et lance<br />
son propre événement : le <strong>Luxembourg</strong><br />
Tour. L’équipe gagnante remportera un<br />
prix de 5.000 euros€ et aura la possibilité<br />
d’intégrer l’Elite series du Benelux, une<br />
ligue régionale officielle d’Europe. Dans<br />
ce championnat, le gros lot est plus que<br />
quintuplé puisqu’il atteint les 28.000<br />
euros €! Et, comme pour le <strong>Luxembourg</strong><br />
Tour, cette compétition ouvre à une autre<br />
Les équipes suivent un véritablement<br />
entraînement sportif : préparation physique<br />
et mentale, entraînement pratique,<br />
développement de l’esprit d’équipe, etc.<br />
Rien n’est laissé au hasard. D’ailleurs, le<br />
club français Gameward organise des<br />
stages pour que les jeunes intéressés par<br />
ce milieu se rendent compte de la difficulté<br />
du métier. Au programme : perfectionnement<br />
du jeu, cours de gestion de la<br />
frustration, posturologie, exercices physiques,<br />
échanges autour de l’hygiène de<br />
vie d’un professionnel, etc.<br />
Un empire mondial<br />
League of Legends a été le premier à proposer<br />
un championnat professionnel<br />
mondial en 2011. Si aujourd’hui d’autres<br />
sont venus s’ajouter, il reste le plus important<br />
et le plus suivi de tous. En 2018,<br />
il a explosé les records d’audience avec<br />
presque 100 millions de spectateurs uniquement<br />
pour la finale 1 ! Le grand vainqueur,<br />
qui était l’équipe chinoise Invictus<br />
Gaming, a remporté près de deux millions<br />
et demi de dollars.<br />
La Chine et la Corée du Sud représentent<br />
la crème de la crème de l’e-sport. Pour<br />
autant, l’Europe n’a pas à rougir car elle a<br />
en son sein de nombreux talents. En effet,<br />
l’année dernière une équipe européenne<br />
s’est classée septième du championnat<br />
du monde de « LoL ». Si les joueurs du<br />
Benelux éprouvent plus de difficultés à<br />
se faire une place dans une ligue internationale,<br />
le <strong>Luxembourg</strong> Tour pourra<br />
peut-être les propulser vers le devant de<br />
la scène mondiale.<br />
Par P. Paquet<br />
1<br />
https://www.breakflip.com/fr/league-of-legends/actualites/lol-audience-des-worlds-2018-record-de-diffusion-et-spectateurs-7966
DIGITAL ET INNOVATION<br />
45<br />
BRÈVES<br />
L’Université du <strong>Luxembourg</strong> mise sur la collaboration et la<br />
technologie<br />
L’Université du <strong>Luxembourg</strong>, Cisco Systems et SCRIPT (service<br />
spécialisé dans le développement de la pédagogie) du ministère<br />
de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse<br />
ont décidé de travailler ensemble dans le cadre du programme<br />
de recherche « Collaboration 21 ». Le but de celui-ci consiste à<br />
faire avancer la transformation numérique dans les milieux du<br />
travail et de l’enseignement afin de répondre aux défis actuels<br />
de ces secteurs. Aujourd’hui, les écoles forment les étudiants<br />
à des compétences spécifiques qui ne se retrouvent plus dans<br />
un marché du travail pluridisciplinaire. Le groupe de recherche<br />
étudiera donc des pédagogies innovantes qui exploitent la<br />
technologie afin de mieux préparer les jeunes à la réalité du terrain.<br />
De plus, les scientifiques souhaitent mettre en place des<br />
technologies de collaboration dans le but de stimuler la coopération<br />
au sein des entreprises, ainsi que des solutions permettant<br />
d'autonomiser les travailleurs et, ainsi, d'améliorer leurs<br />
compétences. « Collaboration 21 » mettra à l’épreuve ses théories<br />
dans un laboratoire social qui lui permettra d’étendre son<br />
projet et de toucher un public toujours plus diversifié.<br />
Source : www.uni.lu<br />
Des webinaires pour être incollable sur l’HPC<br />
Appel à projets pour l'inclusion numérique<br />
Le ministère de la Digitalisation avance dans la mise en œuvre<br />
de son plan d’action national d’inclusion numérique en lançant<br />
officiellement un appel à projets. Les candidats doivent tenter d’atteindre<br />
l’un des objectifs établis par le ministère qui consiste notamment<br />
à développer l’intérêt pour le numérique des personnes<br />
les plus éloignées des nouvelles technologies en les accompagnant<br />
dans leur apprentissage, ou en les sensibilisant aux enjeux et aux<br />
risques du digital par l'acquisition des comportements adéquats.<br />
Les projets peuvent également se concentrer sur l’accessibilité du<br />
numérique afin que tout un chacun puisse l’utiliser quels que soient<br />
son profil et ses besoins. Dans ce but, la création de solutions offrant<br />
un accès public et facilité au monde digital représente une possibilité<br />
intéressante. Le dernier défi proposé par le ministère touche<br />
au développement des compétences de la population en mettant<br />
en place des formations décentrées ou personnalisées. Les inscriptions<br />
sont ouvertes jusqu’au 4 mars 2022 à midi et le financement<br />
qui sera proposé s’élève à 10.000 euros minimum par projet.<br />
Source : digital.gouvernement.lu<br />
Luxinnovation organise une série de webinaires sur l’HPC (calcul<br />
haute performance) à destination des entreprises et d’autres organisations<br />
intéressées par le sujet. Aujourd’hui, le <strong>Luxembourg</strong><br />
dispose d’une infrastructure HPC ouverte aux entreprises et aux<br />
chercheurs. Toutefois, pour s’en servir, encore faut-il connaître<br />
le principe de cette nouvelle technologie qui permet d’atteindre<br />
une puissance inégalable par un ordinateur de bureau classique.<br />
L’objectif de ces mini-formations vise donc à former le public<br />
concerné afin qu’il puisse profiter pleinement du potentiel de ce<br />
superordinateur. Les trois premiers webinaires se sont déroulés le<br />
20 janvier, le 3 et le 17 février 2022, et avaient respectivement pour<br />
thématique les avantages de l’HPC, une introduction à ses usages<br />
et les simulations virtuelles qu’il peut réaliser. Le prochain séminaire<br />
aura lieu le 3 mars 2022 et formera à l’intelligence artificielle<br />
et à l’analyse des données hautes performances.<br />
Source : www.luxinnovation.lu
46<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
Le garage Philcars vous invite<br />
à venir découvrir tous ses modèles<br />
Piaggio et ses nombreux autres<br />
services à Ospern<br />
PHILCARS, REVENDEUR OFFICIEL DE LA MARQUE PIAGGIO<br />
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Fax : +352 26 32 28 30<br />
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MOBILITÉ<br />
© Ville de <strong>Luxembourg</strong><br />
MOBILITÉ<br />
Le 1 er mars 2020, François Bausch, ministre de la Mobilité et des Travaux publics,<br />
a introduit la gratuité des transports publics au <strong>Luxembourg</strong>.<br />
4.<br />
Pour encore diminuer la circulation aux frontières, un projet pilote a été mis en place<br />
à partir du 31 janvier en collaboration avec la Communauté de communes<br />
de Cattenom et environs (CCCE). Celui-ci permet aux travailleurs frontaliers de voyager<br />
gratuitement entre le parking P+R à Roussy-le-Village, en France, et le <strong>Luxembourg</strong>.
LUXEMBOURG<br />
48<br />
MOBILITÉ<br />
© Eric Devillet<br />
5GCROCO, LE PROJET<br />
QUI VA BOULEVERSER<br />
LA MOBILITÉ INDIVIDUELLE<br />
POST <strong>Luxembourg</strong><br />
Cliff Konsbruck et Gaston Bohnenberger<br />
L’idée nous paraît encore drôlement<br />
futuriste et pourtant, aussi vrai que<br />
le GPS a remplacé la carte routière<br />
dans les mains du copilote, le volant<br />
devrait disparaître de celles du<br />
conducteur car l’avènement des voitures<br />
autonomes est bel et bien en approche.<br />
POST <strong>Luxembourg</strong> prépare<br />
d’ailleurs le terrain en prenant part<br />
au projet européen 5GCroCo. Explications<br />
avec Gaston Bohnenberger, directeur<br />
de POST Technologies, et Cliff<br />
Konsbruck, directeur de POST Telecom.<br />
L’innovation par-delà les frontières<br />
Lancé le 1 er novembre 2018 à l’initiative<br />
de la Commission européenne, le<br />
projet 5GCroCo (pour « Fifth Generation<br />
Cross-Border Control ») a pour objectif<br />
de tester des services de mobilité<br />
connectée et automatisée basés sur la<br />
5G dans un contexte transfrontalier. 24<br />
partenaires (constructeurs automobiles,<br />
équipementiers automobiles et de télécommunications,<br />
et opérateurs de réseaux<br />
mobiles) issus de 7 pays européens<br />
y travaillent depuis lors dans un corridor<br />
reliant 3 pays (<strong>Luxembourg</strong>, France, Allemagne)<br />
et franchissant 2 frontières.<br />
Côté grand-ducal, c’est POST <strong>Luxembourg</strong><br />
qui a répondu à l’appel à candidatures<br />
de la Commission : « Notre rôle est<br />
de mettre à disposition la technologie 5G<br />
nécessaire à la réalisation des essais dans<br />
le corridor transfrontalier. Nous avons<br />
installé un réseau spécifiquement réservé<br />
à ce projet le long de l’autoroute afin<br />
de tester la continuité du service d’un<br />
pays à un autre », dévoile Gaston Bohnenberger.<br />
« En effet, ce qui fait l’intérêt<br />
du projet, c’est réellement sa dimension<br />
transfrontalière. Il est primordial, dans<br />
le contexte de la conduite autonome,<br />
que les voitures restent connectées au<br />
réseau en permanence et donc que les<br />
changements d’opérateurs soient quasiment<br />
instantanés, ce qui est loin d’être<br />
le cas à l’heure actuelle », précise Cliff<br />
Konsbruck.<br />
Un réseau 5G, trois cas d’utilisation<br />
Le 21 octobre dernier, le consortium de<br />
5GCroCo a fait la démonstration de trois<br />
cas d'utilisation. Le premier, la conduite<br />
à distance (ou « ToD » pour Tele-operated<br />
Driving), permet, comme son nom<br />
l’indique, de commander un véhicule à<br />
partir d’un centre de contrôle. Lors de la<br />
démonstration, une voiture pilotée par<br />
un opérateur situé à Schengen a évolué<br />
sur un parking sis à une cinquantaine<br />
de kilomètres de là, à Sarrebruck. « Cette<br />
technologie doit permettre à l’homme de<br />
reprendre la main si la voiture autonome<br />
est confrontée à une situation compliquée<br />
», indique Gaston Bohnenberger.
MOBILITÉ<br />
49<br />
Le deuxième cas d’usage concerne la génération<br />
et la diffusion en temps réel de<br />
cartes en haute définition pour les véhicules<br />
automatisés. Grâce au HD Mapping,<br />
tout véhicule en circulation qui<br />
constaterait un phénomène « anormal »,<br />
comme un accident, un arbre tombé sur<br />
la chaussée ou l’apparition d’un nouveau<br />
chantier, pourrait relayer cette information<br />
à un centre de données où serait générée<br />
une nouvelle carte haute définition<br />
tenant compte de la situation en question.<br />
Celle-ci serait ensuite transmise<br />
à tous les véhicules susceptibles d’être<br />
concernés par le nouvel obstacle selon<br />
leur géolocalisation. « Ce système, qui<br />
permettra aux véhicules autonomes de<br />
disposer de l’information la plus actuelle<br />
possible sur l’état des routes, doit contribuer<br />
efficacement à la sécurité routière »,<br />
commente Cliff Konsbruck.<br />
La prévention anticipée des collisions en<br />
coopération est le troisième cas d’utilisation<br />
testé par le consortium. Il s’agit, à<br />
nouveau, d’envoyer quasiment en temps<br />
réel des informations sur le trafic aux véhicules<br />
autonomes concernés afin que<br />
ceux-ci puissent y réagir par des actions<br />
correctives telles que le freinage progressif,<br />
par exemple. « Imaginons qu’une voiture<br />
circule à contresens sur l’autoroute.<br />
Elle ne peut pas être repérée par les capteurs<br />
des véhicules qui arrivent en face si<br />
la route suit un tournant. Cette technologie<br />
permet donc d’éviter des accidents »,<br />
exemplifie le directeur de POST Telecom.<br />
« Si ces technologies sont rendues possibles,<br />
c’est grâce aux performances des<br />
réseaux 5G qui permettent non seulement<br />
de traiter des volumes de données<br />
extrêmement importants (nécessaires<br />
à la réalisation de cartes HD, par<br />
exemple), le tout dans un temps de latence<br />
de quelques millisecondes, ce qui<br />
permet d’afficher les mises à jour quasiment<br />
en temps réel », souligne Gaston<br />
Bohnenberger.<br />
Il faudra toutefois se montrer patients<br />
avant que ces systèmes ne montent à<br />
bord de nos véhicules. Les premières voitures<br />
autonomes ne sillonneront pas nos<br />
routes avant plusieurs années, le temps<br />
que la technologie soit au point et que<br />
la règlementation intègre des aspects<br />
juridiques et éthiques liés à leur mise en<br />
circulation. Par contre, chaque nouvelle<br />
génération de véhicules est indéniablement<br />
plus intelligente que la précédente.<br />
« Le projet 5GCroCo permet de déterminer<br />
de quels types de capteurs, de paramétrages<br />
et de technologies embarquées<br />
les constructeurs et équipementiers automobiles<br />
devront doter la prochaine<br />
génération de véhicules pour que ceux-ci<br />
puissent accueillir ce genre de technologies.<br />
Si cette nouvelle génération ne<br />
sera pas encore autonome, une chose est<br />
sûre : elle disposera bien de la connectivité<br />
5G », déclare Cliff Konsbruck.<br />
Conclusions<br />
Des changements<br />
d’opérateurs<br />
quasiment instantanés<br />
Au-delà des constructeurs automobiles,<br />
chacun des membres du consortium<br />
5GCroCo tirera de l’expérience un certain<br />
nombre de conclusions spécifiques à son<br />
métier. Pour les opérateurs comme POST<br />
<strong>Luxembourg</strong>, le projet doit permettre de<br />
définir le paramétrage adéquat du réseau<br />
5G pour répondre aux besoins très spécifiques<br />
de la conduite autonome. « Actuellement,<br />
les réseaux 2, 3 ou 4G sont<br />
configurés de telle sorte qu’ils sont accessibles<br />
à tous types de dispositifs sans distinction,<br />
que ce soit un smartphone, une<br />
voiture ou une machine connectée dans<br />
une industrie. Ceci est en passe de changer<br />
radicalement avec la 5G qui permet<br />
d’aménager des sous-réseaux, qu’on appelle<br />
des « tranches », destinés à des cas<br />
d’utilisation très spécifiques. Il sera donc<br />
possible de créer une tranche dédiée à la<br />
conduite autonome, une autre à la santé,<br />
une troisième à l’industrie, etc. L’accès<br />
à chacune de ces tranches sera alors<br />
contrôlé de façon à ce que le smartphone<br />
d’un particulier ne puisse pas accéder à<br />
la tranche attribuée à la conduite autonome,<br />
qui sera réservée aux véhicules<br />
par exemple », explique Cliff Konsbruck.<br />
« Notons que chaque tranche sera configurée<br />
de façon à répondre aux besoins de<br />
ses utilisateurs en termes de latence, de<br />
bande passante, de qualité, etc. La façon<br />
dont nous construirons ce réseau personnalisé<br />
dépendra donc du cas d’usage,<br />
mais devra également répondre à certains<br />
standards européens de sorte qu’une<br />
voiture qui passerait du <strong>Luxembourg</strong> à la<br />
France ou encore de l’Italie à l’Autriche<br />
trouve au sein de cette tranche de réseau<br />
dédiée à la conduite autonome le même<br />
paramétrage de chaque côté de la frontière<br />
! », ajoute Gaston Bohnenberger.<br />
L’autre défi, que l’opérateur luxembourgeois<br />
est en passe de relever, c’est celui<br />
de la couverture. Celle-ci, pour permettre<br />
l’avènement de la conduite autonome,<br />
doit forcément avoisiner les 100%. Aujourd’hui,<br />
près de 30% des sites mobiles<br />
de POST ont déjà été modernisés pour<br />
supporter la technologie 5G sur de multiples<br />
bandes de fréquence. L’ambition du<br />
groupe est de pousser cette modernisation<br />
à 100% d’ici la fin de l’année et ainsi<br />
d’être prêt à offrir une couverture nationale<br />
en 5G.<br />
30%<br />
Par A. Jacob<br />
des antennes de POST déjà équipées<br />
pour la 5G
LUXEMBOURG<br />
50<br />
MOBILITÉ<br />
GOODYEAR MET LA GOMME<br />
POUR VERDIR<br />
LE TRANSPORT ROUTIER<br />
Goodyear<br />
L’ambition européenne de faire du Vieux<br />
Continent le premier à devenir climatiquement<br />
neutre d’ici 2050 fait peser une<br />
pression toujours plus forte sur les acteurs<br />
et l’industrie du transport à mesure<br />
qu’approche l’échéance. Et pour cause : le<br />
potentiel d’économies est énorme dans<br />
ce secteur responsable de deux tiers des<br />
émissions de CO 2<br />
au <strong>Luxembourg</strong>. Pour<br />
favoriser la transition vers un avenir<br />
plus respectueux de l’environnement,<br />
certains de ses acteurs déploient des<br />
stratégies de durabilité depuis plusieurs<br />
années. C’est le cas de Goodyear. Le fabricant<br />
de pneumatiques vient d’annoncer<br />
la création d’un pneu de démonstration<br />
contenant 70% de matériaux<br />
renouvelables ; l’occasion de revenir sur<br />
les activités durables que le groupe développe<br />
dans son centre d’innovation<br />
de Colmar-Berg. Interview avec Xavier<br />
Fraipont, vice-président du développement<br />
de produits pour Goodyear en Europe,<br />
au Moyen-Orient et en Afrique.<br />
Votre site de Colmar-Berg est un des deux<br />
centres d’innovation du groupe Goodyear.<br />
Qu’y développez-vous pour atteindre vos<br />
objectifs environnementaux ?<br />
Le Goodyear Innovation Center <strong>Luxembourg</strong><br />
est établi à Colmar-Berg depuis<br />
1950. Plus de 1.000 ingénieurs, techniciens,<br />
docteurs, business strategist et<br />
tech scouts de 47 nationalités différentes<br />
travaillent sur tous types de développements,<br />
aussi bien pour des pneus voitures,<br />
camions, motos que racing. Mais<br />
nous y concevons aussi les technologies<br />
présentes dans tous ces produits et<br />
d’autres qui vont au-delà des pneumatiques<br />
et que nous qualifions de « beyond<br />
tires technologies ». Il s’agit en réalité de<br />
services qui s’inscrivent dans la nouvelle<br />
mobilité. En effet, au-delà de la fabrication<br />
de pneumatiques, l’ambition du<br />
groupe est aussi de devenir un véritable<br />
facilitateur de mobilité.<br />
Globalement, nous approchons la durabilité<br />
d’un point de vue très large et<br />
nous nous questionnons à ce sujet dans<br />
chacun de nos développements. Certes,<br />
nous nous tournons de plus en plus vers<br />
des matériaux qui sont recyclables ou<br />
durables, par exemple en remplaçant<br />
des résines issues de la pétrochimie par<br />
d'autres biosourcées extraites de pins<br />
(matière pour laquelle nous avons reçu<br />
le prix de l’Environnement dans la catégorie<br />
« procédés » décerné par la FEDIL),<br />
mais en réalité nous envisageons tout le<br />
cycle de vie de nos produits. Nous agissons<br />
donc aussi bien sur le sourçage des<br />
matériaux que sur l’énergie que nous<br />
utilisons pour les transformer (100% de<br />
l’énergie que nous consommons à Colmar-Berg<br />
est renouvelable depuis mai<br />
2021), le processus de développement de<br />
nos pneus, leurs performances à l’utilisation<br />
et leur recyclage. Par exemple, nous<br />
pouvons simuler les caractéristiques des<br />
pneumatiques que nous développons.<br />
Cela nous permet d’en mesurer les performances<br />
sans avoir à en fabriquer un<br />
seul ; une démarche virtuelle qui permet<br />
d’économiser de l’énergie et des<br />
ressources. Nous concevons également<br />
nos pneus pour qu’ils permettent une<br />
moindre consommation d’énergie à l’utilisation.<br />
Pour cela, nous améliorons sans<br />
cesse leur résistance au roulement, leur<br />
poids ou leur kilométrage. Ces ajustements<br />
permettent de réaliser des économies<br />
d’énergie, de réduire les émissions<br />
de CO 2<br />
mais aussi les déchets puisque ce<br />
sont autant de pneus qui auront une durée<br />
de vie plus longue.<br />
Nous envisageons<br />
tout le cycle de vie<br />
de nos produits
MOBILITÉ<br />
51<br />
© Julian Pierrot<br />
huiles dérivées du pétrole. Pour remplacer<br />
la silice – un élément de renforcement<br />
qui améliore notamment l'adhérence du<br />
pneumatique ou sa résistance au roulement<br />
– nous avons recouru à un matériau<br />
élaboré à partir de cendres de cosses de<br />
riz. Lors de la production du riz, une fois<br />
le grain extrait, il reste les cosses qui sont<br />
alors brûlées pour produire de l’énergie.<br />
De cette combustion résultent des<br />
cendres avec lesquelles nous pouvons<br />
faire de la silice. C’est une façon d’exploiter<br />
tous les sous-produits d’une matière<br />
naturelle. Nous avons également utilisé<br />
du polyester issu de bouteilles en plastiques<br />
recyclées dans le pli, un élément<br />
de renforcement en tissu. Enfin, nous<br />
avons introduit du caoutchouc naturel et<br />
d’autres polymères biodégradables dans<br />
certaines gommes. Tous ces développements<br />
ont valu à ce pneumatique le prix<br />
« BEST CES Sustainable Product 2022 ».<br />
Xavier Fraipont<br />
Il s’agit en réalité d’un premier pas vers<br />
le développement d’un pneumatique<br />
composé à 100% de matériaux durables,<br />
objectif que vous vous êtes fixé pour 2030.<br />
Quels sont les freins qui demeurent ?<br />
Un autre élément dont on ne saurait<br />
sous-estimer l’importance dans<br />
la démarche de durabilité, c’est tout<br />
ce que nous entreprenons au niveau<br />
de nos services dits « beyond tires<br />
technologies ». Par exemple, nous<br />
proposons aux managers de flottes<br />
commerciales de recourir à des pneumatiques<br />
munis de capteurs. Ceux-ci<br />
renvoient un certain nombre d’informations<br />
qui sont traitées dans un<br />
Cloud et permettent une maintenance<br />
préventive de la flotte. Nous offrons<br />
également un service « Fuel Economy »<br />
pour conseiller les managers de flottes<br />
sur la pression idéale à exercer sur le<br />
camion et sa remorque ou encore sur<br />
la conduite du chauffeur dans le but de<br />
réaliser des économies de carburant.<br />
Tous ces éléments, sur lesquels nous<br />
agissons de près ou de loin à l’Innovation<br />
Center de Colmar-Berg, ont donc un effet<br />
direct ou indirect sur l’environnement.<br />
Goodyear vient de développer un pneumatique<br />
contenant 70% de matériaux<br />
renouvelables. Comment êtes-vous parvenus<br />
à ce résultat ?<br />
Un pneu est un produit complexe,<br />
constitué d’éléments en métaux, en tissus<br />
et de plusieurs types de gommes qui<br />
ont chacune des propriétés différentes,<br />
selon qu’elles se trouvent sur le flanc<br />
du pneu, sur la bande de roulement ou<br />
au contact des jantes. Ces gommes sont<br />
faites de caoutchoucs naturels et synthétiques<br />
mélangés à des huiles, du noir de<br />
carbone et de la silice. Les composites<br />
étant assez complexes, nous n’avons pas<br />
pu nous contenter de remplacer un élément<br />
par son pendant écologique pour<br />
atteindre un taux de 70% de matériaux<br />
renouvelables. Nous avons travaillé sur<br />
treize ingrédients spécifiques présents<br />
dans neufs composants. Par exemple, le<br />
noir de carbone, traditionnellement fabriqué<br />
par combustion de divers types<br />
de produits pétroliers, a été remplacé<br />
par trois noirs de carbone différents produits<br />
à partir de méthane, de dioxyde de<br />
carbone et d'huile végétale. Nous avons<br />
également substitué des huiles naturelles<br />
– dans ce cas-ci de l’huile de soja – aux<br />
Pour obtenir ce pneu contenant 70% de<br />
matériaux renouvelables, nous avons pu<br />
remplacer certains matériaux par des<br />
substituts durables aux propriétés similaires.<br />
Malheureusement, tous les composants<br />
n’ont pas de pendant biosourcé.<br />
Pour obtenir les mêmes caractéristiques<br />
physiques et chimiques que « l’ingrédient<br />
» initial, il faut parfois « ajuster la<br />
recette ». Nous devons également veiller<br />
à ce que le produit délivre les mêmes<br />
performances qu’un pneu composé de<br />
matériaux traditionnels, sans quoi il<br />
serait plus énergivore et son empreinte<br />
écologique n’en serait finalement pas<br />
améliorée.<br />
L’approvisionnement représente un<br />
frein lui aussi. Nous ne pouvons relever<br />
le défi que nous nous sommes fixé sans<br />
le concours de nos fournisseurs. Or, les<br />
matériaux dont nous avons besoin sont<br />
finalement des matériaux de recherche<br />
qui ne sont pas disponibles en grandes<br />
quantités et qui nécessitent que les<br />
fournisseurs mettent en place de nouvelles<br />
chaînes d’approvisionnement et<br />
adaptent leurs lignes de production. Tout<br />
ceci prend du temps et exige des inves-
LUXEMBOURG<br />
52<br />
MOBILITÉ<br />
tissements spécifiques, voire des aides<br />
publiques. Des programmes comme<br />
«Horizon Europe», proposé par la Commission<br />
européenne, pourraient typiquement<br />
supporter les coûts de recherche<br />
et de mise en œuvre de cette transition<br />
de manière à ce nous ayons une chaîne<br />
d'approvisionnement pertinemment dimensionnée<br />
pour produire les centaines<br />
de millions de pneus qui sont vendus en<br />
Europe chaque année.<br />
Les mêmes performances<br />
qu’un pneu composé<br />
de matériaux traditionnels<br />
En attendant de trouver ces pneus écologiques<br />
sur le marché, quels sont les<br />
produits les plus durables actuellement<br />
disponibles ?<br />
Le « Fuelmax endurance » est un pneu<br />
pour camions qui a une meilleure tenue<br />
de route et une résistance au roulement<br />
significativement améliorée. Par rapport<br />
à son prédécesseur, il permet de réduire<br />
de 2% les émissions de CO 2<br />
d’un camion.<br />
Pour les voitures, citons l’« Asymmetric<br />
6 », un nouveau pneumatique<br />
haute performance dont la résistance<br />
au roulement est accrue également et<br />
l’« EfficientGrip Performance 2 » qui affiche<br />
20% de potentiel kilométrique de plus<br />
que le concurrent le mieux testé. Ces<br />
pneumatiques ont été développés ici, à<br />
Colmar-Berg, et sont fabriqués dans nos<br />
différentes usines européennes.<br />
Par A. Jacob<br />
Un pneu contenant<br />
70%<br />
de matériaux renouvelables
MOBILITÉ<br />
53<br />
BRÈVES<br />
Des voitures volantes dans le ciel slovaque<br />
Fin janvier, la voiture volante « aircar » de la société Klein Vision<br />
a reçu un certificat de navigabilité décerné par les autorités<br />
de transport slovaques. En juillet dernier, le véhicule avait<br />
effectué son premier vol entre Nitra et Bratislava sur une distance<br />
approximative de 100 km, à une altitude de 2.500 km et<br />
à une vitesse de 185 km/h. Il ne s’agissait pas de sa première<br />
fois, puisqu’il avait déjà réalisé plus de 140 vols, mais il n’avait<br />
encore jamais relié deux villes. Avec ce nouveau certificat en<br />
poche, la société slovaque a le feu vert pour débuter la production<br />
industrielle de son moyen de transport futuriste. Il sera<br />
donc bientôt possible pour certains privilégiés de conduire<br />
une voiture dont les ailes se déploient pour les emmener au<br />
septième ciel. De plus, la compagnie Klein Vision a déjà réalisé<br />
des tests pour un nouveau modèle encore plus puissant<br />
et plus léger qui pourra atteindre une vitesse de plus de 300<br />
km/h, mais qui ne dépassera toutefois pas une altitude de<br />
1.000 km.<br />
Source : www.klein-vision.com<br />
Un carburant vert produit à partir des hauts-fourneaux<br />
d’ArcelorMittal<br />
Le 7 février dernier, ENGIE et Infinium TM , fournisseur de technologies<br />
pour e-carburants ultra-bas carbone, ont annoncé leur collaboration<br />
en vue de développer le projet « Reuze ». Celui-ci vise à<br />
élaborer un carburant de synthèse écologique pour l’aviation et le<br />
transport maritime, des secteurs très polluants et très difficiles à<br />
rendre moins néfastes pour la planète. La production de ce nouveau<br />
carburant est particulièrement innovante : les 300.000 tonnes<br />
de CO 2<br />
dégagées par les installations de production d’acier d’ArcelorMittal<br />
permettront de le fabriquer en associant cette quantité de<br />
gaz carbonique à de l’hydrogène vert généré par un électrolyseur<br />
de 400 MW. Le projet représente un investissement de 500 millions<br />
d’euros et, en décembre 2021, l'Agence de la transition écologique<br />
(ADEME) l’a sélectionné pour bénéficier d’une aide financière.<br />
De plus, il pourrait également proposer des solutions à l’industrie<br />
chimique, mais pour l’instant cela reste à l’état d’hypothèse et la<br />
décision finale d’investissement sera annoncée fin 2023.<br />
Source : engie.com<br />
Piste cyclable bidirectionnelle au Limpertsberg<br />
© Ville de <strong>Luxembourg</strong><br />
En 2019, les habitants du quartier de Limpertsberg ont manifesté<br />
à plusieurs reprises leur volonté de développer la sécurité<br />
et les aménagements des pistes cyclables. Pour répondre<br />
à cette demande, le collège échevinal a procédé à une étude<br />
de faisabilité d’un tel projet. Les résultats de celle-ci étant<br />
concluants, il a alors pris la décision d’installer un itinéraire bidirectionnel<br />
sur l’avenue Pasteur. Le 28 janvier dernier, la ville<br />
de <strong>Luxembourg</strong> a annoncé le début de la première phase des<br />
travaux et son échéance est estimée au 20 mai 2022. Les impacts<br />
sur la circulation seront limités puisque l’avenue restera<br />
accessible, seuls les autobus seront déviés. La deuxième phase,<br />
dont les autorités n’ont pas encore annoncé les dates d’exécution,<br />
prolongera la piste cyclable jusqu’à la rue Ermesinde et<br />
la reliera ainsi au site « Vivre sans voiture ». Ces aménagements<br />
permettront d’augmenter la mobilité douce dans une capitale<br />
surchargée d’automobiles et, partant, de diminuer les émissions<br />
de gaz à effet de serre.<br />
Source : vdl.lu
INTERNATIONAL<br />
54<br />
AUTOFESTIVAL : UNE OCCASION DE<br />
SE PAYER DU NEUF EN SE TENANT<br />
AU COURANT !<br />
MOBILITÉ<br />
C’est en début d’année et au beau milieu de la saison hivernale que l’événement majeur de la scène automobile luxembourgeoise au<br />
demi-siècle d'existence, l'Autofestival, a eu lieu. S’étalant sur deux semaines de visites surchargées et de carnets de commandes surbookés<br />
chez les concessionnaires du Grand-Duché, ce rendez-vous annuel est unique. Parmi les promotions spéciales et autres offres<br />
de reprises, l’électrique est naturellement à l’honneur cette année, poursuivant ainsi son petit bonhomme de chemin dans un secteur<br />
de plus en plus acquis à sa cause…<br />
Volvo C40 recharge Twin Pure electric<br />
Puissance : 408 kW<br />
Autonomie : 415-444 km<br />
Prix : 57.729 euros<br />
MG ZS<br />
Puissance : 143 kW<br />
Autonomie : 440 km<br />
Prix : 35.485 euros<br />
Audi Q4 e-tron Sportback<br />
Puissance : 229 kW<br />
Autonomie : 341-513 km<br />
Prix : 41.384 euros<br />
Ioniq 5 Hyunday<br />
Puissance : 218/305 kW<br />
Autonomie : 430-481 km<br />
Prix : 49.313 euros<br />
Les prix sont donnés à titre indicatif.
MOBILITÉ<br />
55<br />
Opel Corsa-e<br />
Puissance : 136 kW<br />
Autonomie : 359 km<br />
Prix : 29.490 euros<br />
Volvo XC40 Recharge Electric<br />
Puissance : 231 kW<br />
Autonomie : 400-418 km<br />
Prix : 46.754 euros<br />
MG Marvel<br />
Puissance : 288 kW<br />
Autonomie : 370-402 km<br />
Prix : 46.985 euros<br />
Fiat Cabriolet<br />
Puissance : 118 kW<br />
Autonomie : 320 km<br />
Prix : 29.869 euros<br />
Honda e<br />
Puissance : 136 kW<br />
Autonomie : 221 km<br />
Prix : 34.500 euros<br />
Les prix sont donnés à titre indicatif.
LUXEMBOURG<br />
56<br />
MOBILITÉ<br />
Opel Mokka-e<br />
Puissance : 136 kW<br />
Autonomie : 338 km<br />
Prix : 35.440 euros<br />
Skoda ENYAQ Iv 80<br />
Puissance : 204 kW<br />
Autonomie : 370 km<br />
Prix : 46.210 euros<br />
Mercedes EQB 350 4MATIC<br />
Puissance : 292 kW<br />
Autonomie : 418 km<br />
Prix : 63.765 euros<br />
Opel Combo e-Life<br />
Puissance : 143 kW<br />
Autonomie : 420 km<br />
Prix : 35.295 euros<br />
Toyota bZ4X<br />
Puissance : 217 kW<br />
Autonomie : 450 km<br />
Prix : 48.010 euros<br />
Les prix sont donnés à titre indicatif.
MOBILITÉ<br />
57
LUXEMBOURG<br />
58<br />
LE TRANSPORT<br />
EN COMMUN<br />
RÉINVENTÉ<br />
MOBILITÉ<br />
Garage Losch Truck, Van & Bus<br />
La famille des bus MAN accueille un petit<br />
nouveau : le Lion’s Intercity LE. Ce<br />
dernier modifie les normes de la classe<br />
low-entry, qui correspond aux bus équipés<br />
d’un plancher bas. Il offre une flexibilité<br />
maximale grâce à ses possibilités<br />
d’utilisation urbaine et interurbaine.<br />
Sa puissance est optimisée tout en garantissant<br />
un prix attractif et un impact<br />
environnemental minimal. En outre, le<br />
modèle s’inscrit dans la modernité en<br />
proposant des équipements de dernière<br />
génération et un système sécuritaire<br />
amélioré.<br />
Une flexibilité économique<br />
En se fondant sur ce qui avait déjà été proposé<br />
avec les séries MAN Lion’s Intercity et<br />
Lion’s City, le groupe MAN Truck & Bus a<br />
réussi à concevoir des modèles de bus d’entrée<br />
de gamme et modernes. Ceux-ci combinent<br />
le plancher surélevé de l’ancienne<br />
série interurbaine à l’arrière du véhicule<br />
avec celui surbaissé du Lion’s City à l’avant,<br />
afin d’optimiser l’espace disponible. En<br />
outre, cette conception modulaire permet<br />
de proposer un prix plus qu’attractif.<br />
Dans cette nouvelle série, plusieurs versions<br />
seront proposées. Elles s’adapteront<br />
à tous les besoins des clients.<br />
Deux ont été conçues pour une utilisation<br />
interurbaine, deux autres pour<br />
la ville exclusivement, et une dernière<br />
sera équipée pour la première fois d’une<br />
plateforme entièrement électronique.<br />
Chacune de ces possibilités pourra disposer<br />
du système EfficientHybrid.<br />
Puissant et vert<br />
Disponible en option, celui-ci représente<br />
une solution très attrayante pour<br />
réduire l’impact écologique de cette<br />
nouvelle gamme de bus. Elle est basée<br />
sur le système alterno-démarreur à<br />
vilebrequin grâce auquel l'énergie mécanique<br />
produite lors du freinage est<br />
convertie en énergie électrique. Cette<br />
dernière est alors stockée dans un module<br />
UltraCap, beaucoup plus léger<br />
qu’une batterie aux performances similaires,<br />
et rend l’alimentation de bord indépendante<br />
de la motorisation. De cette<br />
manière, le moteur est soulagé et peut<br />
s’éteindre lorsque le bus est à l’arrêt.<br />
Au redémarrage, le fonctionnement s’inverse<br />
et le moteur MAN D15 s'enclenche<br />
en quelques instants. Le système boost<br />
s’ajoute à celui de l’alterno-démarreur<br />
afin de garantir une puissance importante<br />
lors des accélérations, ce qui permet<br />
une mise en route beaucoup moins<br />
éprouvante pour le véhicule.<br />
La combinaison de toutes ces nouvelles<br />
technologies réduit considérablement<br />
la consommation en carburant et, partant,<br />
l'émission en CO 2<br />
. De plus, la nouvelle<br />
génération de moteur MAN est<br />
compatible avec le biodiesel, les huiles<br />
végétales hydrogénées et les carburants<br />
synthétiques, et a été pensée pour que<br />
les intervalles de vidange et de nettoyage<br />
du filtre à particules soient les plus longs<br />
possibles, c’est-à-dire respectivement<br />
80.000 km et 470.000 km.<br />
La sécurité avant tout<br />
Cette nouvelle génération de bus est<br />
conçue pour être ultrasécuritaire. Par<br />
défaut, les transports en commun équipés<br />
d’un accès surbaissé répondent à
MOBILITÉ<br />
59<br />
la norme de sécurité ECE R66.02, qui<br />
mesure la résistance structurelle des<br />
grands véhicules pour le déplacement<br />
de personnes. Mais le constructeur automobile<br />
allemand ne s’est pas arrêté<br />
là. Viennent s’ajouter à cette installation<br />
l’ABS (système antiblocage des roues),<br />
des feux stop à LED qui clignotent plus<br />
rapidement en cas de freinage d’urgence,<br />
un programme de stabilité électronique<br />
ESP qui permet de corriger automatiquement<br />
la trajectoire du véhicule, ainsi que<br />
des équipements d’extinction des incendies<br />
dans le moteur et dans les zones à<br />
risques.<br />
La combinaison de nouvelles<br />
technologies réduit<br />
considérablement<br />
la consommation en carburant<br />
En option, le groupe MAN propose un<br />
système contre les accidents qui trouvent<br />
leur cause dans les angles morts : des caméras<br />
sont disposées à l’avant du véhicule<br />
ainsi que sur ses flans et cette installation<br />
avertit le conducteur d’une collision imminente<br />
via deux écrans installés dans<br />
son champ de vision et un signal sonore.<br />
De plus, pour répondre aux impératifs<br />
de la situation sanitaire actuelle, le MAN<br />
Lion’s Intercity LE peut être équipé de<br />
divers systèmes de ventilation et de climatisation.<br />
L’habitacle est également<br />
protégé de la propagation des virus par<br />
des filtres imaginés spécialement dans ce<br />
but. Ces derniers sont dotés de plusieurs<br />
couches filtrantes qui piègent efficacement<br />
les gaz environnementaux nocifs<br />
et les particules inorganiques et biologiques.<br />
Le conducteur peut également<br />
être mis à l’abri grâce à une vitre de sécurité<br />
en verre trempé ou en polycarbonate<br />
disponible en supplément.<br />
Un capteur de qualité de l’air (AQS) représente<br />
également une nouveauté dans<br />
l’équipement des bus MAN. Il contrôle<br />
l’état de l’air extérieur. Lorsque ce dernier<br />
n’est pas suffisamment sain, le système<br />
passe automatiquement en mode<br />
de recirculation et bloque l’entrée des<br />
polluants dans l’habitacle.<br />
La modernité au rendez-vous<br />
Le caractère moderne du MAN Lion<br />
Intercity’s LE se prolonge jusqu’à l’environnement<br />
de travail du conducteur.<br />
Effectivement, le groupe renonce totalement<br />
à une boîte de vitesse manuelle<br />
à six rapports et propose désormais à<br />
sa clientèle deux systèmes différents,<br />
un à quatre vitesses et l’autre à six, tous<br />
deux automatiques. De cette manière, la<br />
conduite est accompagnée et gagne en<br />
confort.<br />
Le groupe MAN a aussi réimaginé le cockpit.<br />
Le siège du chauffeur a été réhaussé<br />
par rapport aux véhicules « low-entry »<br />
classiques, dans le but que le conducteur<br />
se trouve au niveau des yeux des passagers,<br />
et le tableau de bord se déplace<br />
désormais en fonction des mouvements<br />
du volant.<br />
Bien entendu, la modernité s’incarne<br />
également dans les nouvelles technologies<br />
et le numérique. Ces derniers se font<br />
une place de plus en plus importante<br />
dans les modèles MAN avec l’ajout d’une<br />
multitude de services facilitant la vie<br />
quotidienne non seulement des chauffeurs,<br />
mais aussi des opérateurs de bus.<br />
En effet, le tout nouveau MAN Lion Intercity’s<br />
LE est notamment équipé d’un<br />
ordinateur de maintenance dynamique<br />
qui surveille l’état du véhicule et indique<br />
le bon moment pour effectuer la prochaine<br />
visite à l’atelier.<br />
Garage Losch Truck, Van & Bus<br />
59, rue Gabriel Lippmann<br />
L-6947 Niederanven<br />
www.losch.lu
60<br />
MOBILITÉ<br />
Intéressé(e) par l’énergie solaire ?<br />
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vous éclairer sur cette énergie renouvelable.<br />
eurosolar.lu
ENVIRONNEMENT,<br />
CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
Greenpeace a lancé une pétition afin d’interdire la publicité pour les énergies fossiles.<br />
L’organisation a comparé ce type de marketing à celui qui existait pour le tabac.<br />
5.<br />
Si à l’époque les scientifiques criaient les risques du tabagisme, les marques étouffaient<br />
leurs cris grâce à la publicité. Selon l’ONG, un parallèle peut être établi entre cette situation<br />
et celle actuelle : le potentiel polluant des énergies fossiles est connu de tous,<br />
pourtant le greenwashing imprègne les espaces publics.
LUXEMBOURG<br />
62<br />
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
© Eric Devillet<br />
L’ÉQUATION<br />
DE LA TRANSITION<br />
ÉNERGÉTIQUE<br />
Eurosolar Lëtzebuerg asbl<br />
Paul Zens
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
63<br />
Cette année encore, le « jour du dépassement<br />
» luxembourgeois intervient<br />
plus précocement dans le calendrier.<br />
Depuis le 14 février, le <strong>Luxembourg</strong> a<br />
épuisé toutes les ressources naturelles<br />
dont il pouvait théoriquement disposer<br />
cette année et vit à crédit écologique.<br />
Un constat alarmant qui doit nous rappeler<br />
que la réduction de notre appétit<br />
en énergie doit inévitablement accompagner<br />
la transition énergétique pour<br />
enrayer la crise climatique. C’est à cette<br />
problématique que nous sensibilise<br />
Paul Zens, président de l’asbl Eurosolar<br />
Lëtzebuerg.<br />
Produire plus vert tout en consommant<br />
moins<br />
Selon Paul Zens, « le Grand-Duché a<br />
l’obligation morale d’agir sur la réduction<br />
de son appétit en énergie ». En effet,<br />
dans la balance, la diminution de notre<br />
consommation énergétique pèse tout<br />
autant que l’augmentation de la production<br />
d’énergies renouvelables. Et le potentiel<br />
d’économies est énorme dans le<br />
domaine du transport, responsable, au<br />
<strong>Luxembourg</strong>, de deux tiers des émissions<br />
de CO 2<br />
. « Si la mobilité douce (comme<br />
la marche à pied ou les déplacements à<br />
vélo) doit être encouragée sur les courtes<br />
distances, il faut proposer aux automobilistes<br />
des alternatives qui « tiennent la<br />
route » pour leurs longs trajets. La réussite<br />
de la transition dépendra davantage<br />
du confort et de la praticité de ces options<br />
que d’une conscience écologique<br />
exacerbée. C’est pourquoi nous prônons<br />
notamment un développement pragmatique<br />
des transports en commun »,<br />
affirme le président d’Eurosolar. Pour<br />
l’asbl, plus que sur les trajets occasionnels,<br />
il est important d’agir sur les déplacements<br />
réguliers et notamment sur<br />
le trajet domicile/travail, ce qui nécessite<br />
de considérer également les longues<br />
distances parcourues par les frontaliers<br />
et qui pèsent lourd dans la balance. «Insistons<br />
sur le fait que remplacer chaque<br />
voiture à carburant par un véhicule électrique<br />
n’est pas la solution. Cela ne diminuerait<br />
en rien les émissions de CO 2<br />
inhérentes<br />
à leur production, ni la surface<br />
des enrobés nécessaire à la création de<br />
places de stationnement, par exemple.<br />
Par contre, il faut faire en sorte que les<br />
transports en commun, qui seront donc<br />
davantage sollicités, fonctionnent à<br />
l’électrique », souligne Paul Zens.<br />
Voir l’Europe réussir<br />
véritablement<br />
sa transition<br />
L’autre segment dans lequel le potentiel<br />
d’économies est important est celui du<br />
bâtiment. La consommation de chaque<br />
immeuble, qu’il s’agisse d’une construction<br />
neuve ou d’une rénovation, peut<br />
être contrôlée par un choix de matériaux<br />
pertinent. « Pour réduire au maximum la<br />
consommation énergétique d’un bâtiment,<br />
la première étape est bien entendu<br />
d’investir dans des matériaux qui en<br />
augmentent l’isolation thermique. Moins<br />
importants seront les échanges entre<br />
la température intérieure et extérieure,<br />
moins la construction sera gourmande<br />
en énergie. Par ailleurs, réduire l’empreinte<br />
écologique d’un bâtiment passe<br />
aussi par le recours à des matériaux dont<br />
le processus de fabrication en lui-même<br />
nécessite moins d’énergie. La production<br />
du béton, pour ne citer qu’un exemple,<br />
est très énergivore et émettrice de<br />
CO 2<br />
. Or, certaines matières organiques<br />
s’avèrent être d’excellentes alternatives<br />
à ce matériau. Au <strong>Luxembourg</strong>, certains<br />
ont déjà opté, par exemple, pour un système<br />
constructif en bois, argile et paille,<br />
des matériaux sains, locaux et circulaires,<br />
dont la production est peu énergivore»,<br />
explique le président d’Eurosolar. L’asbl<br />
engagée dans la transition énergétique<br />
a non seulement consacré récemment<br />
un épisode de son podcast «D’Sonn am<br />
Stecker » à la construction et la rénovation<br />
écologiques, mais a également pour<br />
projet de référencer prochainement divers<br />
matériaux écologiques sur son site<br />
archipv.lu. Initialement conçue comme<br />
un guide sur l’intégration architecturale<br />
des panneaux photovoltaïques au<br />
<strong>Luxembourg</strong>, cette page web est destinée<br />
à évoluer pour suivre l’actualité du<br />
secteur.<br />
Le coût de la transition<br />
Rénover son habitation, construire son<br />
logement en suivant des standards écologiques<br />
élevés, investir dans une voiture<br />
ou un vélo électrique sont autant de<br />
gestes qui ont un coût. C’est pourquoi le<br />
guide ArchiPV sera également actualisé<br />
pour présenter les offres de financement<br />
des banques pour des rénovations ou<br />
constructions écologiques en relation<br />
avec le prêt climatique. Introduit en 2016,<br />
ce dispositif devrait être revu prochainement<br />
et Eurosolar Lëtzebuerg se réjouit<br />
du nouveau projet de loi y relative. « Nous<br />
sommes très favorables à ce projet qui<br />
contribuera à la transition énergétique<br />
en la facilitant au niveau pécuniaire », exprime<br />
Paul Zens. Mais, si cette transition<br />
représente à la fois un défi technique,<br />
économique et sociétal, c’est surtout<br />
pour lui un challenge en termes de souveraineté<br />
pour tous les pays démocratiques.<br />
« La flambée du prix du pétrole et<br />
du gaz que nous subissons actuellement<br />
et dont souffrent les ménages les moins<br />
bien lotis économiquement est le résultat<br />
de mouvements boursiers autant que<br />
de certaines décisions politiques », rappelle-t-il.<br />
« Il y a une crainte, chez certains<br />
décideurs peu démocratiques, de voir<br />
l’Europe réussir véritablement sa transition.<br />
C’est pourquoi le <strong>Luxembourg</strong>, et<br />
l’Europe plus largement, ont tout intérêt<br />
à se défaire de leur dépendance énergétique<br />
», estime-t-il.<br />
L’asbl Eurosolar Lëtzebuerg, qui fête ses<br />
20 ans en 2022, poursuivra la sensibilisation<br />
à ces problématiques tout au long<br />
de cette année anniversaire via diverses<br />
initiatives comme des conférences, des<br />
séminaires ou encore des ateliers.<br />
Eurosolar Lëtzebuerg asbl<br />
6 Jos Seyler Strooss<br />
L-8522 Beckerich<br />
www.eurosolar.lu
LUXEMBOURG<br />
64<br />
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
© Agence Kapture<br />
FAIRE AVANCER<br />
LA TRANSITION<br />
ÉNERGÉTIQUE<br />
Energipark Réiden S.A.<br />
Paul Kauten<br />
À l’heure actuelle, le monde de l’énergie<br />
est en pleine mutation. La société Energipark<br />
Réiden S.A. et la coopérative<br />
Energy Revolt avancent ensemble pour<br />
s’adapter aux enjeux de ce secteur et répondre<br />
au mieux aux problématiques<br />
qu’il rencontre. Paul Kauten, administrateur<br />
délégué d’Energipark Réiden<br />
S.A. et co-fondateur d’Energy Revolt,<br />
nous parle des projets de cette alliance.<br />
Avancer dans la transition énergétique<br />
Le monde connaît actuellement une<br />
crise de l'énergie importante et les prix<br />
flambent. L’Europe doit trouver des solutions<br />
pour réinventer ce marché et lui<br />
faire sortir la tête de l’eau. Au <strong>Luxembourg</strong>,<br />
Energipark Réiden S.A. et Energy<br />
Revolt illustrent bien le proverbe<br />
«l’union fait la force» puisqu’ils tentent<br />
d’apporter des alternatives en couvrant<br />
des domaines différents, mais complémentaires,<br />
et de servir ainsi de plateforme<br />
pour la transition énergétique. La<br />
première est active dans l'établissement<br />
de concepts énergétiques, financiers et<br />
le montage juridique de projets, dans la<br />
simulation dynamique et l'optimisation<br />
du design des systèmes énergétiques<br />
ainsi que dans la consommation individuelle<br />
et collective indépendante du réseau<br />
commun. La seconde propose des<br />
packages de financement pour pompes<br />
à chaleur (afin de substituer des chaudières<br />
à mazout ou au gaz) et pour les<br />
installations photovoltaïques en autoconsommation.<br />
Ce fonctionnement représente une solution<br />
intéressante au souci majeur<br />
que rencontrent les consommateurs.<br />
«Aujourd’hui, ceux-ci sont totalement<br />
dépendants du marché et de ses fluctuations.<br />
Il est donc indispensable de<br />
trouver des manières de sortir de cette<br />
situation et, pour ce faire, l’autoconsommation<br />
électrique montre un potentiel<br />
important», explique Paul Kauten.<br />
L’autoconsommation électrique, quesako ?<br />
Cette alternative implique une installation<br />
de panneaux solaires et/ou<br />
photovoltaïques sur le toit qui permet de<br />
consommer l’énergie produite directement,<br />
sans qu’elle parte dans le réseau.<br />
De cette manière, les clients font non seulement<br />
de nettes économies, puisqu’ils ne<br />
dépendent plus totalement du marché de<br />
l’électricité, mais ils diminuent également<br />
leur impact écologique. Avec la coopérative<br />
Energy Revolt, ils bénéficient d’un<br />
package de financement leur offrant la<br />
possibilité de réaliser les travaux.
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
65<br />
De plus, « nous proposons à nos clients<br />
de revendre l’énergie produite par leurs<br />
panneaux mais qu’ils n’auraient pas utilisée<br />
», souligne Paul Kauten. Les pics de<br />
production ne correspondent pas toujours<br />
à ceux de consommation: les installations<br />
sur le toit ont besoin du soleil<br />
pour fonctionner, et celui-ci est le plus<br />
présent en pleine journée, au moment<br />
où les consommateurs sont bien souvent<br />
au travail. De ce fait, ils ne peuvent pas<br />
profiter de leur production immédiatement<br />
et celle-ci est donc injectée dans le<br />
réseau. Ils ont alors le choix entre installer<br />
un système de stockage sur batterie,<br />
qui représente un investissement financier<br />
conséquent, ou revendre ce qu’ils<br />
n’ont pas utilisé à EnergiPark Réiden S.A.<br />
Le principe, c’est que « les clients continuent<br />
à acheter leur énergie électrique<br />
de la même façon et au même prix que<br />
d'habitude, à la différence qu'une partie<br />
est tirée de l'installation solaire et le complément<br />
est tiré du réseau. Après plus ou<br />
moins dix ans d'utilisation, l'installation<br />
étant amortie, ils profitent de l'énergie<br />
électrique provenant des panneaux gratuitement<br />
», précise l'administrateur délégué<br />
de la société.<br />
Au <strong>Luxembourg</strong>, les moments de<br />
consommation nécessitent parfois davantage<br />
d’électricité que ce que les panneaux<br />
peuvent fournir à cet instant, en<br />
raison d’un manque d’ensoleillement.<br />
Pour pallier ce manque, la coopérative<br />
Energy Revolt deviendra bientôt<br />
fournisseur d’électricité. Elle souhaite<br />
proposer une énergie verte de haute<br />
qualité et locale, puisque produite sur<br />
le territoire luxembourgeois.<br />
Un chauffage vert<br />
Les services proposés par les deux<br />
entreprises ne s’arrêtent pas là puisque,<br />
à l’avenir, les bâtiments qui utilisent les<br />
énergies fossiles, avec des chaudières à<br />
mazout ou au gaz par exemple, n’auront<br />
pas d’autres possibilité que de remplacer<br />
leurs équipements. Effectivement,<br />
« le cadre légal européen et national,<br />
avec le Pacte Climat notamment, et la<br />
demande des consommateurs poussent<br />
tous deux vers un tournant écologique<br />
et durable. L’une des solutions s’incarne<br />
dans les pompes à chaleur », explique<br />
le co-fondateur d’Energy Revolt. Ces<br />
dernières permettent de remplacer les<br />
vieilles chaudières et fonctionnent avec<br />
de l’électricité qui peut être fournie par le<br />
photovoltaïque.<br />
Energipark Réiden<br />
et Energy Revolt tentent<br />
de servir de plateforme<br />
pour la transition énergétique<br />
Toutefois, sur le papier, ce type d’installation<br />
coûte plus cher. Afin de vendre un<br />
produit intéressant écologiquement mais<br />
aussi financièrement, la coopérative propose<br />
une offre de financement qui allie la<br />
pompe à chaleur à des panneaux photovoltaïques.<br />
De cette manière, le consommateur<br />
évite une nouvelle fois de dépendre<br />
totalement du réseau d’électricité<br />
pour pouvoir se chauffer en bénéficiant<br />
de sa propre production, et en faisant<br />
ainsi des nettes économies.<br />
Une panoplie de services pour une<br />
transition efficace<br />
Pour continuer à offrir un service de qualité,<br />
les deux entreprises se sont fixé des<br />
objectifs. Elles veulent mettre à disposition<br />
un accompagnement total des projets<br />
de leurs clients comprenant entre autres<br />
le service, le conseil, le financement et<br />
l’installation. « Le client ne doit s’inquiéter<br />
de rien. Nous proposons une gestion<br />
intelligente qui combine les éléments<br />
de production et de consommation.<br />
Nous nous occupons donc de la gestion<br />
de base, mais nous voulons nous développer<br />
pour assurer également l’installation,<br />
par exemple, de volets automatiques<br />
pour la conservation de la chaleur<br />
et/ou fraicheur, ou encore le changement<br />
de radiateurs », explique Paul Kauten.<br />
Pour le moment, Energy Revolt et<br />
EnergiPark Réiden S.A. offrent leurs<br />
services au domaine privé et aux petites<br />
entreprises. Cependant, à l’avenir, elles<br />
souhaiteraient également toucher le<br />
milieu industriel, en fonction de la demande.<br />
La coopérative vise à réunir<br />
davantage de sociétés afin de pouvoir<br />
développer de nouvelles offres de financement<br />
toujours plus intéressantes et<br />
avantageuses.<br />
Energipark Réiden S.A.<br />
6 Jos Seyler Strooss<br />
L-8522 Biekerech<br />
https://energiepark.lu/<br />
info@energiepark.lu<br />
Tél. : +352 26 88 18<br />
Energy Revolt S.C.<br />
6 Jos Seyler Strooss<br />
L-8522 Biekerech<br />
www.energyrevolt.lu<br />
info@energyrevolt.lu<br />
Tél. : +352 28 80 55 80
66<br />
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
participants se sont accordés sur le fait<br />
qu’il faut prendre des décisions importantes<br />
rapidement.<br />
SOMMET<br />
« UN OCÉAN » :<br />
UN BILAN<br />
EN DEMI-TEINTE<br />
Du 9 au 11 février, ONG, politiques, scientifiques<br />
et entrepreneurs se sont réunis<br />
à l’occasion du sommet « Un océan ». Ce<br />
dernier avait pour objectif de discuter des<br />
solutions possibles pour améliorer l’état<br />
des étendues d’eau, qui occupent 70% de<br />
la planète et qui, pour le moment, ne bénéficient<br />
pas de la protection nécessaire.<br />
L’issue de ce sommet laisse un goût amer<br />
à certains car, bien que diverses mesures<br />
aient été prises, des sujets essentiels, tels<br />
que la conservation des fonds marins,<br />
n’ont pas été abordés.<br />
Des attentes trop importantes?<br />
Le «One Ocean Concil», qui s’est déroulé<br />
à Brest à l’initiative du président<br />
français Emmanuel Macron, représente<br />
le premier rendez-vous d’une série de<br />
réunions internationales concernant<br />
les océans. À cette occasion, une coalition<br />
d’ONG a présenté des demandes<br />
claires, notamment des avancées<br />
concernant le traité international de<br />
protection de la haute mer. Toutefois,<br />
les résultats du sommet n’ont pas été à<br />
la hauteur des attentes.<br />
Effectivement, d’aucuns ont déploré<br />
l’absence d’acteurs de poids. La Russie<br />
et le Royaume-Uni n’ont pas participé<br />
à la réunion et la Chine s’est contentée<br />
d’un message envoyé par le vice-président<br />
Wang Quishan.<br />
En outre, certains sujets importants<br />
n’ont pas trouvé l’écho qu’ils méritaient.<br />
La conservation des fonds marins<br />
n’a pas bénéficié d’une attention<br />
importante, alors qu’Ivan Duque Marquez,<br />
président colombien, a évoqué<br />
la fin du chalutage qui racle les fonds<br />
marins. L’exploration et l’exploitation<br />
des minéraux des grands fonds ont été<br />
écartées des discussions par Emmanuel<br />
Macron et totalement ignorées<br />
des autres dirigeants présents.<br />
Une lueur d’espoir<br />
Toutefois, certaines avancées doivent<br />
être soulignées. Ce premier rendez-vous<br />
international a permis de rappeler<br />
l’importance de protéger l’écosystème<br />
le plus étendu de la planète. Le<br />
mot d’ordre était la mise en action : les<br />
La biodiversité et les effets du changement<br />
climatique étaient les principaux<br />
sujets abordés lors de ce sommet. À<br />
cet égard, le gouvernement français a<br />
annoncé deux mesures majeures. La<br />
première consiste à étendre la réserve<br />
naturelle nationale des terres australes<br />
françaises. Cette réserve, qui s’étendait<br />
sur 1 million de km 2 , passera à 1,66 million<br />
de km 2 et deviendra ainsi la deuxième<br />
plus grande aire marine protégée<br />
au monde, après celle établie par l’Australie<br />
sur plus de 2,3 millions de km 2 .<br />
La seconde mesure concerne la lutte<br />
contre la pollution causée par le plastique<br />
des décharges littorales. L’État<br />
français a décidé de se donner dix ans<br />
pour supprimer les décharges présentant<br />
un risque de rejet des déchets dans<br />
la mer. Elles seront toutes réhabilitées<br />
ailleurs, plus loin des zones côtières.<br />
Au niveau européen, la présidente de la<br />
Commission européenne, Ursula von<br />
der Leyen, a annoncé trois initiatives<br />
pour préserver les océans. La première<br />
consiste en la création d’une nouvelle<br />
coalition internationale pour protéger<br />
la biodiversité en haute mer. Ensuite, la<br />
présidente a évoqué un projet informatique<br />
permettant aux chercheurs d'accéder<br />
à des simulations numériques des<br />
océans du globe. La dernière initiative<br />
met en place une mission de recherche<br />
de l'UE visant à restaurer l’océan et le<br />
milieu aquatique d'ici 2030.<br />
Par P. Paquet
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
67<br />
SELWER<br />
PRODUZÉIEREN<br />
& CONSOMMÉIEREN<br />
OUNI Z’INVESTÉIEREN,<br />
SOU GEET KLIMASCHUTZ!<br />
Maacht Iech méi onofhängeg vun den Energiepräisser<br />
a kontaktéiert eis elo via info@energyrevolt.lu oder T 28 80 55 80<br />
Energy Revolt këmmert sech ëm d’Planung, d’Finanzéierung, d’administrativ<br />
Aarbecht an ëm d’Installatioun vun ärer Photovoltaikanlag.<br />
SOCIÉTÉ COOPÉRATIVE
LUXEMBOURG<br />
68<br />
L’AMBITION D’UN CHAMPION<br />
MONDIAL DE LA TRANSITION<br />
ÉCOLOGIQUE<br />
Veolia<br />
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
son ambition pour la transformation<br />
écologique. À mes côtés, elle a pris part<br />
aux décisions les plus structurantes pour<br />
notre entreprise pour les 20 prochaines<br />
années », a déclaré Antoine Frérot. Pour<br />
mener à bien sa nouvelle mission, la nouvelle<br />
directrice générale pourra compter<br />
sur l’appui d’un comité exécutif et d’un<br />
comité de direction renouvelés, composés<br />
des meilleurs experts mondiaux des métiers<br />
de l’eau, des déchets et de l’énergie.<br />
Mardi 18 janvier dernier, Veolia a officiellement<br />
pris le contrôle de Suez. La<br />
multinationale française passe ainsi<br />
de 180.000 à 230.000 salariés et son<br />
chiffre d’affaires progresse de 27 à 37<br />
milliards d’euros. Avec cette acquisition,<br />
le groupe change de dimension et<br />
conforte son rôle de leader mondial en<br />
matière de services dédiés à l’environnement.<br />
Veolia envisage désormais de<br />
proposer des solutions concrètes aux entreprises<br />
et aux villes afin de les accompagner<br />
dans leur transition écologique.<br />
Une page se tourne pour les deux groupes<br />
historiques français avec le rachat de Suez<br />
par Veolia. Antoine Frérot, PDG de Veolia,<br />
en est à l’origine et l’avait annoncé à l’été<br />
2020. Il avait néanmoins exprimé son souhait<br />
de mettre un terme à ses fonctions<br />
de directeur général, qu’il exerce depuis<br />
2009, à l’expiration de son mandat actuel.<br />
Il avait donc demandé au conseil d’administration<br />
de mener un travail approfondi<br />
de recherche de la gouvernance la plus<br />
appropriée au pilotage d’une entreprise<br />
qui change d’ampleur et qui continue de<br />
s’internationaliser.<br />
© Photothèque VEOLIA<br />
Les administrateurs ont toutefois exprimé<br />
à Antoine Frérot leur souhait unanime<br />
qu’il conserve la présidence du<br />
conseil d’administration de Veolia, afin<br />
de pouvoir continuer à bénéficier de son<br />
expérience à la tête de la multinationale<br />
et de son attachement à ses valeurs. Le<br />
conseil d’administration a ainsi décidé<br />
qu’Estelle Brachlianoff, jusqu’alors<br />
directrice générale adjointe chargée<br />
des opérations, prendrait la succession<br />
d’Antoine Frérot à la direction générale à<br />
compter de ce 1 er juillet.<br />
Durant ses quelque treize années à la<br />
tête de Veolia, Antoine Frérot a procédé<br />
à de profondes transformations<br />
d’organisation, de fonctionnement et<br />
de culture. L’objectif étant d’adapter la<br />
multinationale aux défis économiques,<br />
commerciaux, sociaux, sociétaux et environnementaux<br />
liés à la transformation<br />
écologique.<br />
« Au service de Veolia depuis bientôt 20<br />
ans, Estelle Brachlianoff a démontré<br />
qu’elle avait toutes les qualités requises<br />
pour conduire notre collectif et continuer<br />
à accompagner notre groupe dans<br />
Miser sur l’innovation<br />
Si le groupe souhaite continuer à développer<br />
ses activités traditionnelles,<br />
notamment dans la distribution d’eau<br />
potable, le traitement des déchets ou<br />
des eaux usées, il est déterminé à se moderniser<br />
et à se réinventer dans certains<br />
domaines. À l’heure où les ressources<br />
se raréfient, le recyclage et l’économie<br />
circulaire font partie des priorités pour<br />
l’avenir. C’est en ce sens que Suez apportera<br />
certainement un plus en matière<br />
de compétences et de couverture géographique.<br />
Le recyclage des batteries de<br />
voitures électriques, l’agriculture avec<br />
l’utilisation de déchets organiques pour<br />
nourrir le bétail ou le réensemencement<br />
des sols et la récupération de matériaux<br />
rares sont autant de savoir-faire désormais<br />
absorbés par Veolia.<br />
Veolia entend ainsi confirmer son statut<br />
de champion mondial de la transformation<br />
écologique pour les années à venir.<br />
« L’entreprise est profondément transformée,<br />
unifiée et plus que jamais en mesure<br />
de faire la course en tête dans chacun de<br />
ses métiers. Il s’agira de poursuivre les<br />
efforts entrepris depuis des années pour<br />
positionner Veolia comme l'entreprise<br />
de référence avec laquelle les territoires<br />
et les industries souhaitent mener leur<br />
transformation écologique, mais aussi<br />
l'entreprise dans laquelle les jeunes générations,<br />
passionnées par l'environnement,<br />
ont envie de travailler. Pour cela,<br />
je souhaite que Veolia accélère encore la<br />
diversification de ses talents et continue<br />
à innover fortement pour la planète », a<br />
annoncé Estelle Brachlianoff.<br />
Par P. Birck
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
69<br />
BRÈVES<br />
Développer la durabilité des sols luxembourgeois<br />
Les sols sont peuplés d’êtres vivants qui garantissent l’équilibre<br />
d’un écosystème et qui créent une biodiversité indispensable<br />
à notre sécurité alimentaire. La protection de ce milieu représente<br />
une problématique importante à l’heure actuelle car<br />
celui-ci subit de nombreuses agressions, comme la pollution<br />
ou l’urbanisation. Des chercheurs du LIST se sont alors alliés<br />
afin de développer la durabilité des sols luxembourgeois. Les<br />
membres du groupe sont issus de disciplines variées, telles<br />
que la microbiologie industrielle, l’agronomie ou encore la<br />
géochimie. En unissant leurs connaissances, ils espèrent faire<br />
avancer la recherche et soutenir ceux qui dépendent de l’état<br />
des terres pour travailler et vivre. Lors de la Journée mondiale<br />
des sols de décembre 2021, l’équipe de scientifiques a pu montrer<br />
les premières conclusions de son travail après seulement<br />
deux mois d’existence. Elle a ainsi présenté l’un de ses axes<br />
de recherche qui consiste à développer des outils permettant<br />
d’utiliser les microalgues appelées diatomées et révélatrices de<br />
l’état environnemental d’un milieu.<br />
Source : www.list.lu<br />
La BEI finance les projets de décarbonation d’ArcelorMittal<br />
Une capitale culturelle écologiquement responsable<br />
En 2022, Esch-sur-Alzette devient la capitale européenne de la<br />
culture. À cette occasion, une collaboration entre le ministère de<br />
l’Environnement, du Climat et du Développement Durable et les<br />
organisateurs d’Esch2022 s’est mise en place et a donné naissance<br />
à une stratégie de durabilité incarnée par ELO. Ce dernier correspond<br />
à un groupe d’organisations et d’institutions qui s’engagent à<br />
rendre les événements culturels plus responsables écologiquement<br />
et socialement tout en diminuant leurs coûts financiers. Pour ce<br />
faire, ELO mise sur trois actions concrètes : élaborer des pratiques<br />
durables qui seront développées par l’expérience, mettre en place<br />
des groupes de travail auxquels seront attribués des thématiques et<br />
des objectifs précis et, pour finir, créer des outils de communication<br />
spécifiques. Ces missions s’appliquent à six secteurs différents,<br />
qui correspondent à la gestion des déchets, au tourisme, à la mobilité,<br />
à l’alimentation, à la communication et à l’économie locale.<br />
Source : www.esch2022.lu<br />
La Banque européenne d’investissement (BEI) a accordé un prêt<br />
de 280 millions d’euros à ArcelorMittal. Ce n'est pas la première<br />
fois que les deux entreprises sont en relation puisque la BEI avait<br />
déjà apporté un financement de 75 millions au groupe sidérurgique<br />
en 2020 et ils avaient signé un accord de financement de<br />
350 millions en 2017. Ce nouveau partenariat est soutenu par le<br />
Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS) qui<br />
accompagne de nombreux projets en faveur du climat. Cet argent<br />
permettra donc d'aider la multinationale dans sa recherche et<br />
dans l’élaboration de ses programmes liés à l’environnement, au<br />
climat et à l’énergie. En effet, ArcelorMittal s’est engagée à réduire<br />
l’impact écologique de ses installations de production, de ses<br />
produits de sidérurgie et de ses solutions technologiques. Ses objectifs<br />
sont ambitieux : la firme vise une diminution de ses émissions<br />
de CO 2<br />
de 35% pour 2030 et la neutralité carbone d’ici 2050.<br />
Source : www.luxembourg.arcelormittal.com
LUXEMBOURG<br />
70<br />
UNE COOPÉRATIVE<br />
QUI TOURNE<br />
À PLEIN RÉGIME !<br />
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
Luxlait<br />
Gilles Gérard, directeur général chez<br />
Luxlait depuis quatre ans, a plus d’un<br />
quart de siècle d’expérience dans l’entreprise.<br />
Le dirigeant franco-luxembourgeois,<br />
initialement ingénieur de<br />
projet, a gravi tous les échelons de la<br />
hiérarchie. Il évoque les tournants<br />
majeurs et les évolutions de ce fleuron<br />
de l’industrie agro-alimentaire<br />
grand-ducale.<br />
Quels sont les événements marquants de<br />
l’histoire de Luxlait ?<br />
Tout a commencé en 1894 avec la création<br />
de la « Central-Molkerei », une société<br />
privée. Puis, en 1946, la laiterie adopte sa<br />
forme juridique actuelle, comme association<br />
agricole ou coopérative, regroupant<br />
une majeure partie des productions locales.<br />
Mais c’est à l’automne 1978 qu’est<br />
officiellement née Luxlait après le regroupement<br />
de trois associations agricoles<br />
(CELULA, LADUNO et Luxlait). Enfin,<br />
2009 fut l’année du déménagement<br />
de l’usine dans ses locaux de Roost. Pas<br />
moins de 150 millions d’euros ont été<br />
investis pour moderniser l’entreprise.<br />
L’objectif était d’optimiser nos procédés de<br />
conservation et de production, mais également<br />
de permettre à l’ensemble de nos<br />
collaborateurs de s’épanouir à des postes<br />
de travail repensés selon des normes plus<br />
ergonomiques et plus humaines, et avec<br />
des machines et des outils adaptés.<br />
Avec 128 années d’existence, Luxlait affiche<br />
une certaine légitimité dans le paysage<br />
industriel luxembourgeois. Toute<br />
proportion gardée, l’entreprise est une<br />
composante de l’ADN du Grand-Duché.<br />
Comment fonctionne Luxlait ?<br />
Une laiterie est une activité complexe,<br />
souvent méconnue du grand public et<br />
des acteurs principaux eux-mêmes car<br />
il existe des difficultés inhérentes au secteur<br />
agro-alimentaire.<br />
D’abord à cause du caractère aléatoire<br />
de la production laitière sur laquelle<br />
personne n’a de prise. En effet, les 300<br />
agriculteurs copropriétaires de la coopérative<br />
bénéficient d’une garantie d’achat<br />
de leur production, et ce, nonobstant<br />
les fluctuations conjoncturelles. Nous<br />
sommes tenus d’acheter l’ensemble du<br />
volume de la production, et donc de le<br />
distribuer en aval en produits de consommation<br />
courante pour une clientèle toujours<br />
plus sélective et désireuse de découvrir<br />
de nouvelles gammes. Sur une<br />
base annuelle de quelque 160 millions<br />
de tonnes produites, il faut démarcher en<br />
permanence des intervenants capables<br />
de proposer de nouveaux débouchés.<br />
Se pose ensuite la question de l’entreposage<br />
du lait, de sa conservation, de sa<br />
fraîcheur et de sa substance avant son<br />
traitement ultérieur. Il est nécessaire<br />
d’être hyper-réactif dans la redistribution<br />
des produits finis afin d’éviter toute probabilité<br />
de dégradation de la production<br />
(rupture de la chaîne du froid ou risque<br />
sanitaire dû au dépassement d’une date<br />
de péremption).<br />
Luxlait offre donc un très large éventail<br />
de produits…
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
71<br />
Nos usines de Roost et de Mersch fabriquent<br />
et distribuent près de 200<br />
produits différents dans le pays et la<br />
Grande Région : laits simples et fermentés,<br />
boissons lactées et leurs dérivés<br />
(beurres, crèmes et fromages frais), desserts,<br />
yaourts nature, aromatisés, ou à<br />
la Grecque, et le fromage, en particulier<br />
le Kachkéis, un des symboles du patrimoine<br />
gastronomique national. Nous<br />
intervenons non seulement dans les réseaux<br />
courants (supermarchés ou épiceries<br />
fines), mais aussi pour les métiers<br />
de l’Horeca. Une dernière partie de notre<br />
activité est vouée à l’industrie et sert à la<br />
fabrication d’autres produits finis (biscuits<br />
ou autres).<br />
La collaboration étroite entre les divers<br />
producteurs, est-ce la vraie valeur ajoutée<br />
apportée par Luxlait?<br />
Luxlait appartient intégralement aux<br />
agriculteurs luxembourgeois adhérents<br />
qui sont à la fois propriétaires, clients et<br />
fournisseurs de l’entreprise. Son organisation<br />
se base sur l’équité et la solidarité,<br />
soit deux valeurs fortes qui prédominent<br />
au sein des producteurs laitiers. La coopérative<br />
a pour mission d’agir en coordination<br />
avec ses membres d’une manière<br />
entrepreneuriale et orientée vers le marché<br />
afin d’offrir à tous une performance<br />
optimale. La totalité du lait collecté<br />
provient de fermes luxembourgeoises.<br />
La plupart d’entre elles sont de taille<br />
moyenne et possèdent chacune une<br />
soixantaine de vaches. L’intégralité des<br />
revenus est reversé aux agriculteurs qui<br />
les réinvestissent dans leur exploitation.<br />
C’est ainsi que Luxlait garantit l’avenir<br />
des agriculteurs et de leurs familles depuis<br />
des décennies.<br />
Aussi, nous organisons mensuellement<br />
des réunions avec un comité représentatif<br />
des membres afin de les notifier de la<br />
situation courante, des progressions escomptées<br />
et des projets ou des investissements<br />
que la société souhaite réaliser<br />
dans son optique de développement, et<br />
bien sûr des prix du lait à fixer à l’achat.<br />
Quid des innovations et engagements<br />
majeurs récents de Luxlait ?<br />
Grâce à la conscientisation nouvelle autour<br />
des questions de santé publique,<br />
les produits frais et naturels en vente ne<br />
sont plus une mode, mais une sorte de<br />
norme adoptée par l’ensemble des protagonistes<br />
du secteur. Il nous a donc fallu<br />
redéfinir des principes sur lesquels l’entreprise<br />
pourrait s’appuyer pour mieux<br />
se démarquer : l’écoresponsabilité et les<br />
enjeux sociétaux.<br />
Ainsi, le respect de l’environnement fait<br />
partie intégrante des valeurs de Luxlait.<br />
Notre unité de production se trouve au<br />
cœur du <strong>Luxembourg</strong>. Elle est équidistante<br />
de la plupart des producteurs et<br />
garantit ainsi des circuits de collecte et<br />
de distribution parmi les plus courts<br />
au monde. Cela permet de conserver la<br />
fraicheur et de réduire l’impact environnemental.<br />
De plus, notre station d’épuration assainit<br />
les eaux usées avant leur retour en<br />
milieu naturel avec une charge carbonée<br />
bien en deçà des seuils maximum imposés.<br />
La coopérative utilise les eaux de<br />
captages et des équipements ayant une<br />
consommation réduite en énergie.<br />
Luxlait a également mis en place un système<br />
de tri des déchets et de recyclage.<br />
Nous réduisons aussi la consommation<br />
d’énergie via des nouvelles technologies<br />
telles que les moteurs à variateurs et utilisons<br />
de l’énergie verte produite par les<br />
panneaux photovoltaïques installés sur<br />
notre toiture.<br />
Nous misons sur la transparence en rendant<br />
la production la plus saine possible<br />
(sans colorant, conservateur, édulcorant,<br />
etc.) et pour favoriser la durabilité de nos<br />
activités.<br />
En outre, nous investissons dans le personnel,<br />
la formation et les outils de production<br />
modernes et procédons à une<br />
veille technologique pour mieux suivre<br />
l’évolution de la demande.<br />
Nous tenons aussi à préserver le bienêtre<br />
animal en amont de la production,<br />
d’où la mise en place d’un label<br />
de qualité avec des listes de critères de<br />
conformité (confort, hygiène, impact<br />
carbone, etc.) et d’un suivi ainsi que<br />
des sanctions éventuelles en cas de<br />
non-respect des règles environnementales<br />
de production.<br />
Quels seront les futurs projets déployés<br />
par Luxlait ?<br />
En sachant que l’autonomie énergétique<br />
influe énormément sur les coûts de production,<br />
nous ambitionnons de méthaniser<br />
nos déchets et d’en faire du gaz pour<br />
la production d’énergie réutilisée in situ.<br />
Par ailleurs, en matière de conditionnement,<br />
Luxlait reste attentive aux<br />
dernières innovations relatives aux<br />
emballages présentant une empreinte<br />
carbone plus faible. Nous utilisons<br />
déjà des cartons certifiés FSC et « BIO<br />
based » (bricks en carton conçus à base<br />
de végétaux).<br />
Nous nous attachons à la demande des<br />
consommateurs pour progresser en<br />
termes de produits ou de programmes<br />
d’information nutritionnelle. Leur satisfaction<br />
est au centre de nos préoccupations.<br />
Nous mettons tout en œuvre<br />
pour proposer un large assortiment de<br />
produits de haute qualité et éthiquement<br />
irréprochables.<br />
Par D. Coutant
72<br />
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
Partenaire des communes
LABORATOIRE<br />
SOCIAL<br />
La Journée internationale de l’éducation existe depuis le 3 décembre 2018<br />
et est célébrée tous les 24 janvier. En cette année 2022, le mot d’ordre était<br />
6.<br />
« changer de cap – transformer l’éducation ». Dans son discours, Audrey Azoulay,<br />
directrice générale de l’Unesco, a mis en lumière les enjeux climatiques<br />
et écologiques actuels et a souligné l’importance de repenser le système éducatif<br />
de manière internationale afin de former les futures générations à ces problématiques.
74<br />
LUXEMBOURG<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
RÉDUIRE<br />
LE GASPILLAGE<br />
ALIMENTAIRE,<br />
PAS SI SORCIER !<br />
Foodsharing<br />
Chaque année au <strong>Luxembourg</strong>, quelque<br />
70.000 tonnes de denrées alimentaires<br />
sont jetées à la poubelle. Cette situation<br />
est particulièrement alarmante puisque<br />
le gaspillage a un impact sur la production<br />
de gaz à effet de serre. En effet, si celui-ci<br />
était un pays, il serait le troisième<br />
le plus polluant, après la Chine et les<br />
États-Unis. Daniel Waxweiler, cofondateur<br />
de l’asbl Foodsharing, nous parle<br />
des actions menées par l’association<br />
pour contrer ce phénomène.<br />
L’asbl Foodsharing s’investit dans la lutte<br />
contre le gaspillage alimentaire et est<br />
animée par les valeurs de respect et de<br />
responsabilité. Daniel Waxweiler nous<br />
explique que « les bénévoles de l’association<br />
récupèrent chez les collaborateurs<br />
les aliments toujours consommables<br />
mais invendables, en raison entre autres<br />
d’un aspect moins vendeur ou d’une date<br />
de péremption dépassée. Ensuite, les bénévoles<br />
se chargent de faire le tri de leur<br />
récolte et de la redistribuer ».<br />
L’objectif de Foodsharing concerne uniquement<br />
la limitation du gaspillage alimentaire.<br />
L’association ne souhaite pas<br />
faire du caritatif. « Nous n'attachons pas<br />
d’importance à aider une communauté<br />
exclusive. Il ne faut pas venir d’une certaine<br />
classe sociale, être d'une certaine<br />
origine, avoir un âge particulier ou même<br />
s’identifier à un genre spécifique pour<br />
bénéficier des aliments que nous sauvons<br />
de la poubelle. Tout un chacun peut<br />
profiter de nos actions », souligne Daniel<br />
Waxweiler.<br />
Les Distribution Days : des rendez-vous<br />
dans tout le Grand-Duché<br />
Pour atteindre les objectifs qu’elle s’est<br />
fixés, l’asbl organise des journées de<br />
distribution des denrées récoltées. « À<br />
chaque passage chez notre collaborateur<br />
Match, nous remplissions des voitures<br />
complètes d’aliments invendables. Les<br />
bénévoles avaient bien des difficultés<br />
à trouver des acquéreurs pour de telles<br />
quantités. Nous avons alors eu l’idée de<br />
créer les Distribution Days », explique le<br />
cofondateur de Foodsharing. Pendant<br />
une heure, les membres de l’association<br />
s’installent dans une ville du <strong>Luxembourg</strong><br />
(Beaufort, Junglinster, Garnich ou<br />
Dudelange) et font don de leur collecte à<br />
toute personne le demandant, sans critères<br />
préétablis.<br />
Les aliments qui ont atteint leur date de<br />
péremption mais qui pouvent toujours<br />
être consommés trouvent ainsi une nouvelle<br />
vie et ne finissent pas dans nos poubelles.<br />
« Il existe deux dates importantes<br />
sur les produits que nous trouvons en<br />
magasin. D’une part, il est indiqué la date<br />
de durabilité minimale, souvent présentée<br />
avec l’expression « à consommer de<br />
préférence avant le... » et qui correspond<br />
à la fameuse date de péremption que<br />
nous connaissons tous. Cette échéance<br />
est présente même sur le sel ou le miel<br />
par exemple, produits non périssables !<br />
D’autre part, il existe aussi la date limite<br />
de consommation et c’est elle qu’il faut<br />
véritablement prendre en compte. Nous<br />
pouvons la trouver sur la viande ou le<br />
poisson et d’autres aliments qui présentent<br />
un véritable danger pour notre<br />
santé si ingérés une fois périmés ».<br />
Une étude publiée en juin 2021 par le<br />
Journal of Nutritionnal Education and<br />
Behavior a montré que seulement 46%<br />
des sondés savaient que l’expression<br />
« à consommer de préférence avant
LABORATOIRE SOCIAL<br />
75<br />
le... » indiquait qu’un aliment pouvait<br />
éventuellement montrer des traces de<br />
dégradation une fois la date passée, mais<br />
qu’il pouvait toujours être consommé. Ce<br />
constat a poussé Daniel Waxweiler et ses<br />
collègues à mener des actions de sensibilisation,<br />
notamment dans les manifestations<br />
ou les festivals.<br />
Les points Foodsharing<br />
Les trois quarts des aliments jetés aux<br />
ordures étant issus des ménages, l’asbl<br />
a décidé de mettre à disposition des particuliers<br />
trois réfrigérateurs et étagères à<br />
Bonnevoie dans la capitale, à Esch-sur-<br />
Alzette dans le sud et à Lintgen dans le<br />
centre. Tout un chacun peut y déposer<br />
des denrées dont il n’a plus l’utilité et qui<br />
peut encore servir à quelqu’un d’autre.<br />
Pour guider et protéger les consommateurs,<br />
des informations sont mises<br />
à disposition dans chacun des points<br />
Foodsharing. Par exemple, la viande, le<br />
poisson ou encore les boissons alcoolisées<br />
y sont interdits. L’entretien des installations<br />
est garanti par les bénévoles<br />
qui se rendent régulièrement sur les lieux<br />
afin de retirer les produits montrant des<br />
signes de péremption (odeur ou aspect)<br />
et de nettoyer les lieux.<br />
Changer la politique<br />
En 2022, Daniel Waxweiler souhaite développer<br />
l’aspect politique des actions<br />
de l’asbl : « 8 à 10% des gaz à effet de serre<br />
sont produits par le gaspillage de la nourriture.<br />
Cette situation nous interpelle<br />
particulièrement et nous souhaitons<br />
alerter les politiciens afin qu’ils prennent<br />
des mesures pour résoudre ce problème.<br />
Des solutions simples peuvent être trouvées<br />
et celles-ci n’impliquent pas de<br />
pertes financières ».<br />
Nous souhaitons alerter<br />
les politiciens afin qu’ils prennent<br />
des mesures<br />
Dans divers pays européens, les législations<br />
régulent déjà la production, le<br />
transport et la consommation des denrées<br />
alimentaires et montrent des résultats<br />
encourageants. En France, une loi,<br />
appelée « loi Garot », existe depuis le 11<br />
février 2016. Elle oblige notamment les<br />
grandes surfaces à donner leurs invendus<br />
encore consommables à des associations.<br />
À l’est de l’Europe, la Roumanie<br />
s’est également engagée dans la lutte<br />
contre le gaspillage puisque, depuis octobre<br />
2016, elle a adopté une mesure qui<br />
incite à l’exploitation maximale des aliments.<br />
En effet, les supermarchés sont<br />
contraints de donner ou brader les articles<br />
approchant de la date de durabilité<br />
minimale. S’ils sont devenus impropres à<br />
la consommation pour les Hommes, ils<br />
doivent être reconditionnés pour nourrir<br />
les animaux. Et si ce dernier cas de figure<br />
n’est pas possible, ils sont alors recyclés<br />
en engrais naturel.<br />
Daniel Waxweiler souhaite que le <strong>Luxembourg</strong><br />
s’inspire de ces pays. « Nous<br />
n’avons pas encore de plan établi. Cependant,<br />
nous avons pour projet de nous<br />
lancer dans la recherche afin d’établir un<br />
dossier solide à présenter aux politiciens<br />
montrant ce qui fonctionne ailleurs et ce<br />
qui peut être envisagé au <strong>Luxembourg</strong> ».<br />
Par P. Paquet
LUXEMBOURG<br />
76<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
FACILITER L’INCLUSION<br />
SOCIALE GRÂCE<br />
AU LOGEMENT<br />
AIS<br />
La Fondation pour l’Accès au Logement<br />
(FAL) est le gestionnaire de<br />
l’Agence Immobilière Sociale (AIS)<br />
qui œuvre à l’inclusion sociale par<br />
le logement. Créée en 2009, l’AIS est<br />
le fruit d’une idée qui a mûri durant<br />
presque une décennie. Gilles Hempel,<br />
directeur de la FAL, revient sur les<br />
objectifs de la fondation, ses activités<br />
et sur le rôle de la gestion locative sociale<br />
dans la lutte contre la précarité.<br />
Quelles sont les activités de la FAL ?<br />
La Fondation pour l’Accès au Logement<br />
rassemble trois départements : l’Agence<br />
Immobilière Sociale (AIS), Abitatio et le<br />
département d’accompagnement social.<br />
L’AIS a été créée en 2009 avec l’objectif<br />
de louer des logements inoccupés.<br />
Au <strong>Luxembourg</strong>, nous comptons entre<br />
10.000 et 20.000 infrastructures vides.<br />
Cela concerne par exemple les habitations<br />
des personnes âgées en maison<br />
de retraite ou des héritiers qui ont reçu<br />
en succession un bien dont ils n’ont pas<br />
l’utilité. Notre objectif est simple : mettre<br />
ces biens à disposition des habitants aux<br />
revenus modestes sous forme de location.<br />
Le propriétaire n’a rien à craindre<br />
car nous lui apportons certaines garanties,<br />
notamment en termes de loyer<br />
ou encore d’entretien. Tout est géré par<br />
notre agence sans aucune contrainte.<br />
En bref, nous luttons contre l’exclusion<br />
sociale par le logement. C’est une<br />
mission d’autant plus importante au<br />
<strong>Luxembourg</strong>, où il devient de plus en<br />
plus difficile de se loger… et pour l’instant,<br />
ce système fonctionne puisque<br />
nous avons un parc de 600 logements.<br />
Nous nous sommes également lancés<br />
dans la promotion immobilière avec Abitatio.<br />
Nos locataires sont toujours aussi<br />
motivés à retrouver une autonomie,<br />
mais, en dix ans d’activité, nous avons<br />
constaté que l’envolée des prix de l’immobilier<br />
ne laissait aucune chance de se<br />
loger aux plus démunis.<br />
L’esprit social anime<br />
chacun de nos projets<br />
Comment se déroule la collaboration<br />
entre Abitatio et les communes ?<br />
L’AIS collabore avec environ 50 communes<br />
en matière de gestion locative<br />
sociale et nous comptons également<br />
coopérer au niveau de la construction de<br />
logements. Nous offrons une prestation<br />
complète à celles qui souhaitent s’engager
LABORATOIRE SOCIAL<br />
77<br />
© Eric Devillet<br />
Gilles Hempel<br />
sur cette voie : de la planification à la<br />
gestion des logements, en passant par<br />
le financement et la construction. Deux<br />
choix s’offrent aux communes : un bail<br />
emphytéotique de 50 à 99 ans ou la vente<br />
de terrains. Cela dépend de leur vision<br />
politique mais, dans tous les cas, elles<br />
sont assurées que les habitations resteront<br />
toujours sociales.<br />
Avec le Pacte Logement 2.0, les communes<br />
sont incitées à créer des logements<br />
à prix abordable. La plupart d’entre elles<br />
n’ont pas les moyens humains ou financiers<br />
de réaliser des projets de construction<br />
et Abitatio a pour objectif de les accompagner<br />
dans cette démarche. Nous<br />
favorisons les projets de six à douze logements.<br />
Certains sont réalisés par Abitatio,<br />
mais nous collaborons aussi avec<br />
d’autres promoteurs privés dans le cadre<br />
de grands projets où nous acquérons des<br />
lots. En effet, les promoteurs sont obligés<br />
de réserver une partie de la superficie à<br />
des logements abordables.<br />
Par ailleurs, en tant que Fondation, notre<br />
but n’est pas la rentabilité ni le profit.<br />
L’esprit social anime chacun de nos projets<br />
avec l’objectif de créer des logements<br />
abordables, agréables et favorisant le<br />
vivre-ensemble dans les immeubles que<br />
nous construisons et dans leurs alentours.<br />
Nous luttons contre l’exclusion<br />
sociale par le logement<br />
L’une de vos missions concerne l’accompagnement<br />
social. Pouvez-vous nous en<br />
dire plus ?<br />
Le projet d’inclusion sociale par le logement<br />
est véritablement le cœur de<br />
notre métier. La demande de logement<br />
est toujours introduite par un service<br />
social externe. Nos demandeurs, qui<br />
rencontrent la plupart du temps des<br />
problèmes divers, au-delà de leur détresse<br />
due au logement, sont donc déjà<br />
accompagnés. À l’AIS, nous nous occupons<br />
principalement de l’encadrement<br />
lié au projet de logement. Quant à<br />
l’accompagnement social, il est assuré<br />
par un organisme externe. Nous avons<br />
tout de même une équipe interne capable<br />
de prendre en charge ce dernier volet<br />
lorsqu’aucune autre structure ne peut<br />
réaliser cet accompagnement pour certains<br />
bénéficiaires. Cette même équipe<br />
assure la veille sociale pour Abitatio.<br />
Fondation pour l’Accès au Logement<br />
202 B, rue de Hamm<br />
L-1713 <strong>Luxembourg</strong><br />
www.fondation-logement.lu
LUXEMBOURG<br />
78<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
BRÈVES<br />
Naturata et ses clients soutiennent l’action de reboisement<br />
de mangroves au Bangladesh<br />
Au mois de mai 2021, la côte nord-est de l’Inde et le sud-ouest<br />
du Bangladesh étaient frappés par des cyclones. Les zones touchées<br />
ont été ravagées. Plus de 55.000 familles ont perdu leurs<br />
terres, leur maison, leurs animaux et leur accès à l'eau potable,<br />
rien qu’au Bangladesh. L’ONG Friendship Bangladesh soutient<br />
les victimes par des actions telles que « Trees for Climate » dont<br />
l’objectif consiste à replanter des arbres de mangroves sur le ter-<br />
ritoire bangladais, ce qui permettra de protéger d’une part les<br />
terres arables de l’érosion et de la salinisation, et d’autre part<br />
les habitants des inondations. Début septembre, la campagne<br />
«Friendship Bangladesh x Naturata» a commencé et elle a permis<br />
de récolter plus de 9.400 euros. L’entreprise Naturata a doublé<br />
et arrondi la somme afin de faire un don d’une valeur totale<br />
de 20.000 euros. Concrètement, cette somme représente plus<br />
de 5.000 arbres plantés sur une surface de 1,6 hectare dans l’une<br />
des zones touchées par le drame.<br />
Source : www.naturata.lu<br />
La diversité continue de progresser dans les entreprises<br />
luxembourgeoises<br />
Pour la quatrième fois, IMS <strong>Luxembourg</strong> a révélé les chiffres<br />
du baromètre « Diversité & entreprises Lëtzebuerg » fondés sur<br />
l’analyse des questionnaires complétés par les signataires de la<br />
Charte de la diversité Lëtzebuerg. Les résultats montrent que<br />
les trois impacts positifs principaux d’une politique de diversité<br />
ont été observés par la majorité des participants. En effet,<br />
53% remarquent une plus grande attraction et fidélisation des<br />
talents, 63% constatent un comportement davantage respectueux<br />
de la part de leurs employés et 54% soulignent la montée<br />
de la créativité au sein de leurs équipes. De plus, la crise<br />
sanitaire n’a pas freiné la progression de la diversité : 92% des<br />
signataires ont déclaré qu’ils considéraient toujours le respect<br />
de la Charte comme une priorité. D’ailleurs, 89% révèlent qu’ils<br />
se basent sur celle-ci pour mettre en place des actions en faveur<br />
de la diversité ainsi que pour sensibiliser leurs salariés.<br />
Source : www.imslux.lu<br />
Chômage en baisse au <strong>Luxembourg</strong><br />
Après une montée exponentielle du taux de chômage en 2020<br />
avec l’arrivée du Covid-19, les chiffres reviennent enfin à la<br />
normale. Le taux de chômage s’élève désormais à 5,2%, ce qui<br />
représente le même niveau qu’en début d’année 2019. Entre<br />
décembre 2020 et 2021, le nombre de demandeurs d’emploi<br />
a baissé de 17,6% en passant de 19.918 à 16.403. Bien que les<br />
nouvelles inscriptions aient légèrement augmenté au mois de<br />
décembre dernier, leur quantité correspond à celle de 2018<br />
et, en un an, elle a reculé de 2,4% avec 2.260 inscriptions en<br />
décembre 2020 contre 2.313 en 2021. Les demandeurs résidents<br />
bénéficiant d’une indemnité de chômage complète<br />
connaissent le même phénomène puisqu’ils ne sont plus que<br />
8.269, ce qui représente une baisse de 20,2% par rapport à l’année<br />
précédente. Seuls les postes vacants échappent à la tendance.<br />
Ceux-ci ont augmenté de 62,9% en un an, ce qui représente<br />
un véritable record.<br />
Source : SIP
LABORATOIRE SOCIAL<br />
Le logement Triple A<br />
79<br />
Accessible - Abordable - Accompagné<br />
Le promoteur social<br />
www.abitatio.lu<br />
Le bailleur social<br />
www.ais.lu<br />
L’inclusion sociale<br />
www.accompagnement.lu<br />
Une fondation, 3 départements<br />
Contactez-nous au 26 48 39 52 ou par email : info@fondation-logement.lu<br />
www.fondation-logement.lu<br />
202b, rue de Hamm L-1713 <strong>Luxembourg</strong>
LUXEMBOURG<br />
80<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
DEUX ANS DE PANDÉMIE :<br />
LE MORAL DES TRAVAILLEURS<br />
AU PLUS BAS ?<br />
Depuis 2013, la Chambre des salariés (CSL), en collaboration avec l’Université du <strong>Luxembourg</strong>,<br />
dresse un index annuel de la qualité de travail et du bien-être des salariés au Grand-Duché.<br />
Cette année encore, elle a pris le pouls des travailleurs luxembourgeois et frontaliers, et le diagnostic est<br />
pour le moins inquiétant. « Dans le cadre de la crise sanitaire persistante, le moral des travailleurs continue<br />
à se détériorer, leur bien-être est au plus bas et les problèmes de santé mentale sont plus fréquents »,<br />
révèle l’index 2021.
LABORATOIRE SOCIAL<br />
81<br />
Entre juin et octobre 2021, 2.594 salariés<br />
(42,9% de résidents luxembourgeois<br />
et 57,1% de frontaliers) ont répondu à<br />
quelque 150 questions portant sur les<br />
horaires, les exigences et la charge de<br />
travail, la coopération entre collègues,<br />
l’autonomie au travail, les possibilités<br />
de formation continue et de promotion<br />
ou encore la participation aux décisions<br />
dans les entreprises. De quoi dépeindre<br />
un tableau reflétant leurs conditions<br />
de travail et le bien-être lié à leur activité<br />
professionnelle. Un tableau qui se<br />
révèle assez sombre pour la deuxième<br />
année consécutive, en raison de la pandémie<br />
notamment.<br />
Le bien-être général<br />
en déclin<br />
Entre résignation…<br />
« L'évaluation de la qualité du travail<br />
se redresse quelque peu depuis l'année<br />
dernière, sans toutefois atteindre les<br />
valeurs d'avant la pandémie. La valeur<br />
reste donc la deuxième plus basse depuis<br />
le début des mesures », révèle le<br />
sondage de la CSL. Cette légère amélioration<br />
ne concerne toutefois pas tous<br />
les profils. La qualité du travail est d’ailleurs<br />
globalement évaluée à la baisse<br />
par les salariés de plus de 55 ans et les<br />
parents célibataires. Cette évaluation<br />
varie également selon le type de profession<br />
et le secteur d’activité puisque<br />
« ce sont les travailleurs peu qualifiés,<br />
les professions à forte composante manuelle,<br />
les professions de la vente, de la<br />
restauration et des services directs qui<br />
présentent les valeurs les plus faibles »,<br />
dévoile l’enquête. L’insatisfaction est<br />
également plus forte chez les travailleurs<br />
qui n’ont pas pu bénéficier du télétravail.<br />
Si l’on analyse la situation à la loupe, on<br />
observe notamment que la charge mentale<br />
et la pression temporelle pèsent de<br />
plus en plus sur les travailleurs, que la<br />
participation à la prise de décision, la<br />
collaboration entre collègues et l'autonomie<br />
au travail sont des indicateurs<br />
évalués de plus en plus négativement<br />
au fil des années, et que le nombre<br />
d’heures supplémentaires prestées suit<br />
une tendance à la hausse, tout comme<br />
les conflits entre vie professionnelle et<br />
vie privée – qui atteignent un nouveau<br />
sommet – ou le risque de burnout (34%<br />
plus élevé qu’en 2014). De quoi expliquer<br />
les tristes résultats de l’enquête de<br />
cette année.<br />
Ce niveau de bien-être général en déclin<br />
affecte fortement la santé mentale des<br />
salariés. «Le risque de dépression a encore<br />
augmenté en 2021, après la hausse<br />
de 2020, de sorte que les personnes interrogées<br />
présentant un risque élevé<br />
de dépression sont passées de 11% (8%<br />
en 2019) à 15%, et que la proportion de<br />
travailleurs présentant un risque modéré<br />
de dépression est passée de 21%<br />
à 25% (19% en 2019)», constate la CSL.<br />
Toutefois, certaines tendances sont<br />
rassurantes : des indicateurs comme<br />
le retour sur le travail effectué et les<br />
possibilités de formation continue,<br />
qui étaient perçus plus négativement<br />
chaque année, semblent mieux évalués<br />
en 2021. Autres bonnes nouvelles :<br />
«la perception des exigences émotionnelles<br />
au travail diminue pour la première<br />
fois et de manière significative»,<br />
« la mégatendance à la réduction de la<br />
charge physique sur le lieu de travail et<br />
à l'évaluation de moins de risques pour<br />
la santé au travail se maintient » et la<br />
sécurité de l’emploi, après un recul en<br />
2020, poursuit sa tendance à la hausse,<br />
révèle l’étude de l’année dernière.<br />
… et envie de changement<br />
Cette longue période de pandémie est<br />
propice à la remise en question. Un<br />
quart des personnes sondées ont d’ailleurs<br />
confié avoir l’intention de changer<br />
d’emploi dans un avenir proche. Faut-il<br />
pour autant s’attendre à une vague de<br />
démissions ? Une chose est sûre pour<br />
la Chambre des salariés : l’équilibre vie<br />
privée – vie professionnelle demeurera<br />
primordial pour bon nombre de travailleurs.<br />
En annexe des résultats de<br />
l’enquête, elle a d’ailleurs publié une<br />
liste d’actions visant à favoriser un<br />
meilleur équilibre entre ces deux pans<br />
de la vie. Elle y prône, par exemple,<br />
« l’introduction de la possibilité pour<br />
le salarié qui est parent d’un enfant âgé<br />
de moins de douze ans de demander à<br />
son employeur l’aménagement de son<br />
horaire et/ou de son rythme de travail »,<br />
la réduction du temps de travail hebdomadaire<br />
ou encore l’introduction d’un<br />
droit à la déconnexion efficace. Elle invite<br />
ainsi les entreprises qui souhaitent<br />
retenir ou attirer certains talents à faire<br />
preuve d’innovation pour aider ceux-ci<br />
à mieux concilier vie professionnelle et<br />
vie privée, quitte à se réinventer !<br />
Le risque de burnout est désormais<br />
34%<br />
plus élevé qu’en 2014<br />
25%<br />
des travailleurs présentent un risque<br />
modéré de dépression<br />
¼<br />
Par A. Jacob<br />
des salariés a l’intention de changer<br />
d’emploi dans un avenir proche<br />
Source : 9 e enquête nationale « Quality of Work Index <strong>Luxembourg</strong> », Résumé de la présentation du 20 janvier 2022,<br />
https://www.csl.lu/wp-content/uploads/2022/01/resume_quality-of-work-index-2021_4.pdf
LUXEMBOURG<br />
82<br />
ACCOMPAGNER<br />
LES MIGRANTS DANS LEUR<br />
PROJET ENTREPRENEURIAL<br />
Touchpoints asbl<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
Faciliter l’accès à l’entrepreneuriat<br />
pour les populations immigrées<br />
Faire de l’inclusion financière une priorité<br />
est d’ailleurs l’un des objectifs que<br />
s’est fixé l’association pour 2022. Avec<br />
son nouveau « Score Project », l’équipe de<br />
Touchpoints vise à la fois l’accompagnement<br />
des migrants dans la préparation<br />
de leurs dossiers financiers et la sensibilisation<br />
des acteurs bancaires aux problèmes<br />
qu’ils rencontrent. Touchpoints<br />
en appelle aux banques commerciales<br />
soucieuses d’avancer sur ces sujets. Par<br />
les nombreuses collaborations qu’elle a<br />
établies avec les institutions publiques<br />
et les entreprises privées, l’asbl contribue,<br />
au-delà de ses activités d’aide et de<br />
formation, « à faire en sorte que l’accès à<br />
l’entrepreneuriat deviennent plus simple<br />
pour les futurs arrivants », comme le rappelle<br />
Fabienne Colling.<br />
Touchpoints asbl est une association<br />
pionnière au <strong>Luxembourg</strong> en matière<br />
d’accompagnement des réfugiés à la<br />
création d’entreprise. Fondée en 2016<br />
dans un contexte de crise migratoire, sa<br />
mission est de bâtir des ponts entre les<br />
populations immigrées et leur société<br />
d’accueil afin d’assurer une inclusion<br />
réussie et durable.<br />
Faire de la diversité une richesse pour<br />
le pays<br />
Ayant pour vocation « d’aider, de former<br />
et d’informer les réfugiés », l’association<br />
Touchpoints guide et accompagne les<br />
nouveaux arrivants dans la construction<br />
de leur vie active au Grand-Duché. Via<br />
ses différentes activités, elle se focalise<br />
sur les leviers jouant un rôle déterminant<br />
dans l’insertion socio-économique<br />
des personnes immigrées, tel que l’accès<br />
à l’entrepreneuriat. Fabienne Colling,<br />
directrice de l’organisation, explique<br />
que « la création d’entreprise constitue<br />
un véritable accélérateur au processus<br />
d’inclusion », favorisant les interactions<br />
entre les populations locales et les<br />
migrants. En ouvrant des portes et en<br />
facilitant le développement d’un réseau,<br />
l’expérience entrepreneuriale représente<br />
par ailleurs une potentielle voie<br />
vers l’emploi.<br />
Par le biais de son programme « Sleeves<br />
Up », projet financé notamment par le<br />
Fonds Social Européen, l’asbl permet<br />
aux demandeurs d’asile, réfugiés et migrants<br />
de pays tiers d’activer ou de réactiver<br />
leurs compétences entrepreneuriales<br />
sur le territoire luxembourgeois.<br />
Grâce à des sessions d’information,<br />
des ateliers et des séances de coaching,<br />
Touchpoints transmet les éléments clés<br />
pour comprendre les spécificités du processus<br />
de création d’entreprise et apporte<br />
sur la durée un suivi personnalisé<br />
aux porteurs de projets. L’association<br />
renforce ainsi les capacités des participants<br />
et les accompagne dans des démarches<br />
qui prennent du temps (il faut<br />
compter un peu plus de treize mois entre<br />
la première prise de contact du bénéficiaire<br />
et la naissance de son projet). L’asbl<br />
apporte une aide concrète pour surmonter<br />
les obstacles auxquels les exilés<br />
sont confrontés, de la difficulté à faire reconnaître<br />
un diplôme étranger à l’accès<br />
compliqué aux services bancaires.<br />
La création d’entreprise constitue<br />
un véritable accélérateur<br />
au processus d’inclusion<br />
L’association poursuivra également cette<br />
année les « Business Meetups », des rencontres<br />
qui sont l’occasion pour les entrepreneurs<br />
étrangers déjà bien établis dans le<br />
pays de partager leur expérience, de guider<br />
et d’inspirer les nouveaux participants.<br />
Désormais bien implantée dans l’écosystème<br />
entrepreneurial du <strong>Luxembourg</strong>,<br />
Touchpoints est devenu l’interlocuteur<br />
incontournable des immigrés qui souhaitent<br />
se mettre à leur compte et contribuer<br />
à la vie économique du territoire.<br />
Régulièrement sollicitée, l’association<br />
dénombrait 225 bénéficiaires fin 2021 et<br />
avait lancé 22 projets de création d’entreprises<br />
sur l’année. La petite équipe de<br />
quatre salariés, mobile sur le territoire, est<br />
actuellement basée à la MeSIS et assure<br />
ses formations au sein de la Chambre de<br />
Commerce et de la Chambre des Métiers.<br />
Préparant non seulement les réfugiés à<br />
s’intégrer mais aussi la société à accueillir<br />
la diversité, elle prône avec énergie et<br />
conviction la construction d’un vivre-ensemble<br />
durable au Grand-Duché.<br />
Par S. Caruelle
LABORATOIRE SOCIAL<br />
83<br />
La prochaine<br />
génération<br />
des pompes<br />
à chaleur :<br />
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