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Les proto-résistants du Coq Gaulois - Préfecture de Police de Paris ...

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ATTESTATION d’appartenance d’Albert Brouard<br />

aux Forces Françaises Combattantes.<br />

le nom <strong>de</strong> Brett-Morton, une dénomination<br />

permettant <strong>de</strong> le distinguer clairement parmi les<br />

autres composantes <strong>de</strong> Base Espagne (une structure<br />

regroupant une dizaine <strong>de</strong> réseaux et sous-réseaux<br />

d’action, <strong>de</strong> renseignement militaire et d’évasion<br />

relativement autonomes mais ayant en commun<br />

l’emploi d’agents français ou alliés œuvrant <strong>de</strong>puis<br />

juin 1942, au sein <strong>de</strong> la population espagnole, avec<br />

le <strong>de</strong>ssein d’organiser <strong>de</strong>s voyages clan<strong>de</strong>stins<br />

<strong>de</strong> personnalités ou <strong>de</strong> chefs <strong>de</strong> réseaux, quand<br />

ce n’est pas le rapatriement d’aviateurs alliés ou<br />

l’acheminement <strong>de</strong> colis spéciaux ou <strong>de</strong> courriers<br />

secrets). En janvier 1944, apprenant qu’il est<br />

recherché par les services espagnols, Brett quitte<br />

Madrid pour rejoindre l’Afrique <strong>du</strong> Nord, via Gibraltar,<br />

d’où il s’envole le 17 février 1944. D’Alger, le BCRA<br />

affecte Albert Brouard au Maroc en qualité <strong>de</strong> chef<br />

d’antenne chargé <strong>du</strong> contre-espionnage, à compter<br />

<strong>du</strong> 1er mai 1944. Sa mission terminée, il retourne<br />

à Alger d’où il s’envole, le 1er août 1944, cette fois<br />

à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong> l’Italie, avec le premier échelon<br />

<strong>de</strong> sécurité militaire.<br />

28<br />

Quelle résistance<br />

à la <strong>Préfecture</strong> <strong>de</strong> <strong>Police</strong>?<br />

S’il en était besoin, cette affaire <strong>du</strong> <strong>Coq</strong> gaulois atteste <strong>de</strong> la précocité<br />

<strong>du</strong> sentiment et <strong>de</strong> l’engagement résistant dans la police parisienne.<br />

Né d’un patriotisme exacerbé par le choc et les circonstances<br />

<strong>de</strong> la défaite, <strong>du</strong> désir <strong>de</strong> faire quelque chose, <strong>de</strong>s hommes<br />

ordinaires s’engagent sans avoir d’idée bien précise autre que celle<br />

<strong>de</strong> combattre un ennemi, un occupant dont ils enten<strong>de</strong>nt remettre<br />

en cause la victoire. Si les gens <strong>du</strong> <strong>Coq</strong> n’ont sans doute pas eu l’occasion<br />

<strong>de</strong> mener quelque action que ce soit, Lebon a bien compris<br />

que résister c’était d’abord s’en donner les moyens – <strong>de</strong>s hommes,<br />

<strong>de</strong>s armes – et que le combat serait aussi un combat d’idées, d’arguments,<br />

<strong>de</strong> propagan<strong>de</strong>. Cet engagement, cette rage <strong>de</strong> faire<br />

quelque chose, trouvent une confirmation dans l’engagement ultérieur<br />

<strong>de</strong> trois <strong>de</strong>s acquittés <strong>du</strong> procès ou libérés ou évadés :<br />

Brouard, Leycuras, Bertet… qui reprennent et continuent la lutte<br />

dans <strong>de</strong>s réseaux divers qu’ils soient d’origine britannique, liés au<br />

2 e Bureau <strong>de</strong> l’armée ou au BCRA <strong>de</strong> la France Libre. Au même<br />

moment, d’autres policiers <strong>de</strong> la <strong>Préfecture</strong> s’engagent dans <strong>de</strong>s<br />

réseaux totalement étrangers à la police (F2, futur réseau<br />

«Interallié», Alliance, Cohors-Asturies, Armée volontaire et SR <strong>de</strong><br />

cette même Armée Volontaire…) et sans doute faut-il voir une filiation<br />

directe entre le <strong>Coq</strong> gaulois et ces <strong>de</strong>ux policiers <strong>du</strong> commissariat<br />

<strong>de</strong> la Muette (16 e arrondissement) Louis Buchmann et Albert<br />

Antoine, arrêtés – par les Allemands cette fois, mais toujours sur<br />

dénonciation – en novembre 1941, pour avoir caché <strong>de</strong>s armes<br />

stockées au commissariat <strong>de</strong> La Muette dans les mêmes conditions<br />

que Lebon et ses camara<strong>de</strong>s. Malheureusement pour eux, les<br />

temps ont changé et les premiers attentats contre <strong>de</strong>s soldats allemands<br />

ren<strong>de</strong>nt la justice militaire plus expéditive: ils sont fusillés<br />

au Mont-Valérien le 4 décembre 1941.<br />

Notons cependant que les motivations et les causes d’un engagement<br />

toujours dangereux sont parfois moins nobles et moins désintéressées.<br />

Le phénomène, même s’il est occulté dans la plupart <strong>de</strong>s<br />

ouvrages consacrés à la Résistance, n’est pas particulier aux policiers.<br />

Des maquisards, <strong>de</strong>s FFI, et même <strong>de</strong>s FTP, n’ont pas été insensibles<br />

à <strong>de</strong>s aspects sur lesquels il paraîtrait déshonorant, trivial, insultant<br />

d’insister, mais qui sont importants parce qu’ils touchent aux avantages<br />

matériels, aux aspects pécuniaires, aux rétributions honorifiques,<br />

aux carrières… <strong>Les</strong> arguments employés par Guillaume pour

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