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Les proto-résistants du Coq Gaulois - Préfecture de Police de Paris ...

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au sujet <strong>de</strong>s armes et <strong>de</strong>s munitions. Huet et Rodon<br />

utilisent le subterfuge <strong>de</strong> s’habiller en sapeurspompiers,<br />

couverts par un ordre <strong>de</strong> mission.<br />

<strong>Les</strong> <strong>de</strong>ux agents ont été volontaires en tant<br />

qu’anciens pompiers. <strong>Les</strong> tenues sont empruntées<br />

au dépôt <strong>du</strong> matériel <strong>de</strong>s pompiers, alors situé<br />

au 2 rue Jules Breton, à côté <strong>de</strong>s ST… Titulaires<br />

d’un laisser-passer spécial <strong>de</strong> feu, remis par<br />

l’Occupant aux services <strong>de</strong> sapeurs-pompiers,<br />

ils arrivent vers 17 heures à Versailles. Le gardien<br />

Rodon téléphone pour prévenir qu’il leur faut pousser<br />

d’environ 20 km vers Maule, ou Montfort l’Amaury<br />

pour entrer en contact avec les Alliés. Ce même jour,<br />

vers 19 h, plusieurs habitants <strong>du</strong> village <strong>de</strong> Davron se<br />

rappellent le passage d’une voiturette équipée par<br />

<strong>de</strong>ux pompiers, qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt la route <strong>de</strong> Maule à<br />

une fermière. Celle-ci la leur indique, tout<br />

en signalant le danger qu’il y a à aller au-<strong>de</strong>là,<br />

en raison <strong>de</strong> la présence massive d’éléments <strong>de</strong>s SS.<br />

<strong>Les</strong> <strong>de</strong>ux équipiers déci<strong>de</strong>nt néanmoins <strong>de</strong> poursuivre<br />

leur mission. <strong>Les</strong> mêmes personnes les voient revenir<br />

un peu plus tard, à pied, prisonniers d’un groupe<br />

<strong>de</strong> soldats allemands armés <strong>de</strong> mitraillettes. Rodon<br />

et Huet sont enfermés sous étroite surveillance<br />

dans <strong>de</strong>s dépendances proches <strong>du</strong> château <strong>de</strong> Davron.<br />

Con<strong>du</strong>its en camionnette dans les bois <strong>de</strong> Bailly, tous<br />

<strong>de</strong>ux sont abattus à la mitraillette le 20 en fin d’aprèsmidi.<br />

Dans la soirée <strong>du</strong> 21, <strong>de</strong>s SS disent à <strong>de</strong>s<br />

habitants que les « terroristes » sont kaputt.<br />

Le 28 août, M. Pellevoizin envoie <strong>de</strong>ux agents<br />

motocyclistes vers la police d’État locale pour avoir<br />

<strong>de</strong>s renseignements sur la disparition <strong>de</strong> Huet<br />

et Rodon, sans résultat. Au mois d’octobre 1944<br />

un groupe <strong>de</strong>s Services techniques se rend dans<br />

le bois pour tenter <strong>de</strong> reconnaître <strong>de</strong>ux cadavres<br />

découverts par <strong>de</strong>s bûcherons. <strong>Les</strong> corps sont<br />

i<strong>de</strong>ntifiés grâce à une clef d’avertisseur portant<br />

un numéro <strong>de</strong> matricule, et un portefeuille contenant<br />

<strong>de</strong>s photos <strong>de</strong> famille. (Source : Archives PP et BR)<br />

42<br />

BRIGADIER-CHEF ARSÈNE PONCEY: en uniforme (à gauche) et après son arrestation (droite).<br />

dant <strong>de</strong>s archives permettant d’apporter un éclairage intéressant<br />

sur l’activité <strong>de</strong> ces policiers.<br />

<strong>Les</strong> premières structures organisées<br />

Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> l’état d’esprit et d’une détermination personnelle qui<br />

motivent <strong>de</strong>s actions indivi<strong>du</strong>elles, la Résistance se développe avec<br />

l’apparition <strong>de</strong>s premières structures organisées. Honneur <strong>de</strong> la<br />

<strong>Police</strong> 7 est en partie issu <strong>de</strong> Valmy-Armée Volontaire, dont le fondateur<br />

pour la police 8 , le brigadier-chef Arsène Poncey 9 , est arrêté<br />

le 11 mars 1943 puis déporté en Allemagne, à la suite d’une trahison<br />

10 . Le commissaire <strong>de</strong>s Services techniques Edmond Dubent<br />

lui succè<strong>de</strong> et donne une réelle ampleur à la structure dont il a désormais<br />

la charge, fédérant <strong>de</strong>s groupes épars qu’il réorganise rationnellement<br />

sur le modèle <strong>de</strong> l’organisation <strong>de</strong> la <strong>Préfecture</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>Police</strong>, pour en faire le plus important mouvement <strong>de</strong> la police parisienne.<br />

Il engage son action sous l’égi<strong>de</strong> <strong>du</strong> mouvement Résistance<br />

<strong>de</strong> Jacques Destrées 11 , auquel il a proposé la création d’Honneur<br />

<strong>de</strong> la <strong>Police</strong>. Le commissaire Dubent se rapproche <strong>du</strong> NAP<br />

(Noyautage <strong>de</strong>s administrations publiques), et, par la suite, il se<br />

trouve également en liaison avec le Comité français <strong>de</strong> libération<br />

nationale. Le mouvement atteint tous les services <strong>de</strong> la <strong>Préfecture</strong>,<br />

y compris la <strong>Police</strong> judiciaire et les Renseignements généraux.

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