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Les proto-résistants du Coq Gaulois - Préfecture de Police de Paris ...

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<strong>Police</strong>, Arthur Airaud 23 , le 3 juillet 1944. « L’enlèvement d’Airaud<br />

<strong>de</strong> l’Hôtel-Dieu n’a pu réussir que parce que celui-ci a pu quitter<br />

très vite le 4 e arrondissement. Si l’arrondissement voisin, en<br />

l’espèce, le 1 er arrondissement, avait été bloqué en même temps,<br />

l’opération aurait échoué. Or, le système d’alerte reposait sur un<br />

réseau électrique fonctionnant avec <strong>de</strong>s fusibles réglés à<br />

24 ampères. L’astuce <strong>de</strong>s techniciens <strong>de</strong> <strong>Police</strong> et Patrie […] fut <strong>de</strong><br />

remplacer les fusibles à 24 ampères par <strong>de</strong>s fusibles à 18 ampères.<br />

Chaque fois que l’alerte générale <strong>de</strong>vait être donnée, le réseau<br />

s’interrompait automatiquement. <strong>Les</strong> Allemands flairèrent le<br />

sabotage et envoyèrent les spécialistes <strong>de</strong> la maison Siemens. Ils<br />

découvrirent évi<strong>de</strong>mment l’origine <strong>de</strong>s pannes enregistrées. Mais<br />

les spécialistes <strong>de</strong> la Résistance, eux, trouvèrent encore le moyen<br />

<strong>de</strong> maquiller les fusibles nouveaux et aucune alerte générale ne<br />

put jamais être donnée 24 ». <strong>Les</strong> « spécialistes » <strong>de</strong> la Résistance ne<br />

sont autres que <strong>de</strong>s agents 25 <strong>de</strong>s garages appartenant au service<br />

<strong>de</strong>s avertisseurs.<br />

C’est encore un agent résistant <strong>de</strong>s garages qui prévient en<br />

août 1944 le responsable 26 <strong>du</strong> FN <strong>Police</strong>: «Un <strong>de</strong> nos hommes <strong>de</strong><br />

liaison, dont je ne me rappelle plus le nom, mais dépendant <strong>du</strong><br />

garage <strong>de</strong> la police, vint nous informer que les soldats allemands<br />

venaient <strong>de</strong> désarmer les policiers <strong>de</strong>s commissariats d’Asnières,<br />

Courbevoie et Saint-Denis. Ma réaction fut spontanée: nous ne pouvons<br />

pas accepter une telle humiliation! Nous <strong>de</strong>vons lancer immédiatement<br />

le mot d’ordre <strong>de</strong> grève générale <strong>de</strong> la police parisienne;<br />

tous nos camara<strong>de</strong>s sentaient la gravité d’une telle décision, mais<br />

LES SERVICES TECHNIQUES<br />

Louis Moulin<br />

Né le 24 mai 1902 à<br />

Bussières-Poitevine (Haute-<br />

Vienne), il occupe divers<br />

emplois (concierge, maçon…)<br />

et entre dans l’administration<br />

en 1928 comme gardien<br />

<strong>de</strong> la paix. Membre <strong>de</strong> <strong>Police</strong><br />

et Patrie, il accompagne,<br />

le 19 août 1944 au matin, Roger<br />

Pellevoizin <strong>de</strong> retour à la tête <strong>du</strong> garage central.<br />

Ce <strong>de</strong>rnier lui confie une mission <strong>de</strong> liaison. Au retour,<br />

alors qu’il circule à vélo, il est mitraillé par <strong>de</strong>s soldats<br />

allemands qui l’achèvent <strong>de</strong> trois balles dans la tête<br />

et d’une dans la poitrine, sur la voie publique, rue <strong>de</strong><br />

Lyon. Il figure comme détaché aux Services techniques<br />

en 1933, selon un rapport médical contenu dans son<br />

dossier. (Source : Archives PP)<br />

Barthélemy Torresi<br />

Né le 16 octobre 1904, à Alata, en Corse, il est entré<br />

à la PP en mai 1931. Seule une fiche administrative<br />

subsiste dans les archives <strong>du</strong> personnel <strong>de</strong> la PP, qui<br />

indique que l’intéressé a été suspen<strong>du</strong> <strong>de</strong> ses fonctions<br />

le 15 janvier 1944, jour <strong>de</strong> son interpellation. Membre<br />

d’Honneur <strong>de</strong> la <strong>Police</strong> <strong>de</strong>puis janvier 1943, il est en<br />

effet arrêté, pendant son service, au commissariat <strong>de</strong><br />

Charenton où il était détaché, par ses «confrères»<br />

<strong>de</strong> la 1re briga<strong>de</strong> mobile <strong>de</strong> la rue <strong>de</strong> Bassano pour avoir<br />

transporté <strong>de</strong>s armes. Selon son collègue Léonie, que<br />

Torresi a été contraint <strong>de</strong> livrer aux enquêteurs, celui-ci<br />

a été «donné» par une équipe <strong>de</strong> francs-tireurs.<br />

La perquisition à son domicile confirme la détention<br />

d’armes, <strong>de</strong> documents et <strong>de</strong> plans <strong>de</strong>stinés aux Alliés.<br />

D’abord emprisonné à Fresnes pour activité terroriste,<br />

ce policier est mort en déportation le 4 juin 1944<br />

à Neuengamme. Son décès ayant mis quelque temps<br />

à être reconnu, on trouve dans les archives <strong>de</strong> la<br />

déportation, en décembre 1946, une lettre touchante<br />

<strong>de</strong> son beau-frère, qui souligne sa situation financière<br />

précaire, ayant à sa charge la jeune fille <strong>de</strong> Torresi,<br />

en plus <strong>de</strong> ses trois enfants. La mère s’était suicidée<br />

le len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> l’arrestation <strong>de</strong> son mari, dont elle<br />

se croyait responsable, en se jetant dans une sablière<br />

à Brévannes. <strong>Les</strong> inspecteurs s’étaient en effet fait<br />

passer pour <strong>de</strong>s camara<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Résistance <strong>de</strong> son mari<br />

venus récupérer armes et faux-documents que Torresi<br />

détenait à son domicile, pour les mettre à l’abri: elle<br />

les avait con<strong>du</strong>its aux cachettes. Le tuteur <strong>de</strong>mandait<br />

que la paie <strong>de</strong> son beau-frère soit rapi<strong>de</strong>ment<br />

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