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tendances électroniques & design - Ted Magazine

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Rythme & Musique(suite)<br />

explorant aussi bien des standards de jazz que<br />

certains motifs de la musique classique et<br />

contemporaine, avec passages du côté des<br />

musiques du monde, notamment brésilienne.<br />

Seul bémol à ce brillant concert : l’humour<br />

parfois un peu cabotin du pianiste<br />

autrement attachant. Jeu sensible, raffiné en<br />

même temps que sensible aussi pour le jeune<br />

guitariste new-yorkais Kurt Rosenwinkel<br />

accompagné par Mark Turner au saxophone,<br />

Aaron Parks au piano, Joe Martin à la contrebasse<br />

et Rodney Green à la batterie. Les aficionados<br />

de la guitare rassemblés au<br />

Spectrum affichaient tout du long un sourire<br />

de satisfaction. Enfin, au Kola Note, c’est la<br />

voix belle et douce du Sénégalais Ousmane<br />

Touré, de l’ancienne et célèbre formation<br />

Touré Kunda, qui a retenu notre attention.<br />

Le chanteur plein de grâce et de délicatesse y<br />

a interprété les pièces de Avenue du monde, un<br />

disque perméable comme le laisse entendre le<br />

titre à différents horizons musicaux, africains<br />

ou occidentaux.<br />

LES DANSANTS<br />

Dans l’ensemble, j’aurai moins dansé cet<br />

été que lors des éditions précédentes. Simple<br />

hasard ? Peut-être. Reste que j’aurai quand<br />

même ondulé du popotin au spectacle de<br />

Samba Mapangala et son Orchestra<br />

Virunga, un Congolais ayant longtemps<br />

vécu au Kenya qui propose un agréable<br />

mélange de benga, proche parent du soukouss,<br />

et de rumba congolaise, qui rappelle la<br />

musique de Kékélé en plus dansant, juste-<br />

32 Québec Audio & Vidéo, octobre / novembre 2007<br />

Toumani Diabaté<br />

ment. (« Oh ! là ! là ! C’est l’ambiance ! »).<br />

J’aurai aussi dansé au grand carnaval brésilien<br />

Cabula auquel nous conviaient Vovo et son<br />

école Estaçao La Luz. Malgré un début un<br />

peu hésitant et amateur, chanteurs, percussionnistes<br />

et danseurs auront finalement suscité<br />

un effet d’entraînement et réussi à délier<br />

les jambes du plus grand nombre. Aux<br />

FrancoFolies, sur la scène extérieure Le<br />

Monde multiculturel Hydro-Québec, le<br />

Malien Bala Tounkara & Groupe Spirit<br />

auront réussi sans peine le même exploit. Et<br />

sur la même scène, exploit également répété<br />

par la chanteuse haïtienne Emeline Michel.<br />

Chaque visite de cette artiste hors pair se<br />

transforme toujours en fête réunissant les<br />

membres de la communauté haïtienne et<br />

leurs enfants ainsi qu’un nombre toujours<br />

plus grand de Québécois de souche appréciant<br />

pleinement les talents de cette chanteuse.<br />

LES MI-FIGUE MI-RAISIN<br />

Quelques-uns n’ont pas comblé totalement<br />

mes attentes. De la première, on peut<br />

dire qu’elle possède une voix admirable et<br />

merveilleuse, triste et chaude à souhait.<br />

Cesaria Evora toutefois, puisque c’est d’elle<br />

que je parle, n’est pas précisément la chanteuse<br />

la plus swinguante du monde. La célèbre<br />

Capverdienne entonne les unes à la suite<br />

des autres ses nostalgiques mornas, et s’arrête<br />

à mi-spectacle pour une pause durant laquelle<br />

elle fume une cigarette. Contente d’avoir vu<br />

la grande dame, j’ai tout de même trouvé le<br />

tout plutôt statique. Reste que je reconnais à<br />

la chanteuse d’immenses qualités, ce que je<br />

ne peux accorder aux chanteuses de la formation<br />

Las Rubias del Norte qui n’ont ni la<br />

voix, ni la singularité de la première. Au<br />

mieux, leurs voix sont agréables, mais on<br />

aurait souhaité que les deux jolies demoiselles<br />

bougent un peu, diantre ! Le répertoire<br />

retenu par ce groupe new-yorkais est sympathique,<br />

mais ça ne passe pas. Froid comme un<br />

grand vent du Nord. Par ailleurs, on a dit le<br />

plus grand bien du chanteur et guitariste<br />

Alex Cuba qui présentait le concert d’avantpremière<br />

du Festival Nuits d’Afrique.<br />

Sympathique, mais loin de la révolution<br />

latine pourtant annoncée dans le programme.<br />

Idem pour le joueur de oud et chanteur<br />

tunisien Dhafer Youssef qui n’en était pas<br />

à sa première visite au Gesù. Il y a eu de beaux<br />

moments, une belle complicité entre Youssef,<br />

le quatuor à cordes féminin Divine Shadows<br />

Strings et le joueur de tabla Jatinder Thakur,<br />

mais la proposition m’a semblée parfois un<br />

peu facile, convenue. Certains ont parlé d’accents<br />

planants nouvel-âgeux, avec raison<br />

peut-être.<br />

LES RAFRAÎCHISSANTES<br />

Un vent de fraîcheur soufflait cet été, en<br />

provenance du monde lusophone, amenée<br />

par trois sympathiques chanteuses, l’une<br />

d’origine brésilienne, les deux autres d’origine<br />

capverdienne. En première partie de<br />

Cesaria Evora, Lura, compositrice et chanteuse<br />

installée au Portugal, aura conquis une<br />

foule pourtant venue entendre la diva aux<br />

pieds nus (quoique certains connaisseurs<br />

m’aient confié être d’abord là pour elle…).<br />

Comme dans le cas de Gabriela Mendes<br />

qu’on a pu voir au Balattou dans le cadre des<br />

Nuits d’Afrique (en première nord-américaine),<br />

Lura fait partie de ces jeunes chanteuses<br />

dont on apprécie l’allégresse et l’art de<br />

renouveler la mélancolique morna (popularisée<br />

par Cesaria Evora) tout en explorant d’autres<br />

styles comme le batuque, le funana, la<br />

coladeira, bref, d’insuffler de la fraîcheur à<br />

cette musique des îles en lorgnant tantôt du<br />

côté du Brésil, tantôt du côté de l’Europe,<br />

sans jamais perdre de vue l’ancrage africain.<br />

Quant à Bïa, évoluant tantôt en portugais<br />

tantôt en français, en première partie de<br />

Misia à la Place des Arts, en compagnie du<br />

musicien Yves Desrosiers, elle a fait forte<br />

impression sur le public venu écouter du fado<br />

en nous berçant de douces mélodies et de<br />

chaleureuses balades.

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