tendances électroniques & design - Ted Magazine
tendances électroniques & design - Ted Magazine
tendances électroniques & design - Ted Magazine
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
Avec PIERRE JOBIN<br />
pjobin@quebecaudio.com<br />
DAWN TYLER WATSON ET<br />
PAUL DESLAURIERS<br />
En Duo<br />
JUSTIN TIME RECORDS, JTR 8532-2<br />
Le tout est plus grand que la somme des parties, c’est bien<br />
connu !... N’ayant pas vu le spectacle en duo avant d’entendre<br />
l’album, j’ai tout d’abord été frappé par la beauté du<br />
mélange des voix superbes de Dawn Tyler Watson et de Paul<br />
Deslauriers. Si l’on ajoute à cela, les magnifiques sonorités<br />
du jeu de guitare acoustique de Deslauriers et le choix des<br />
pièces de style folk, blues et jazz, il en résulte un amalgame<br />
d’une beauté indémodable. Des reprises bien ficelées de Led<br />
Zeppelin, Bruce Cockburn et Paul Simon, sans oublier le<br />
Come Together de Lennon-McCartney, côtoient avec un égal<br />
bonheur des compositions de l’excellent Rob Lutes ou encore<br />
de la chanteuse de « deep feeling ». La version acoustique de<br />
Cold Shot du Texan W. C. Clark n’est pas sans rappeler Stevie<br />
Ray Vaughan qui a popularisé ce classique. Deslauriers y saupoudre<br />
le sel et la touche de ses arrangements et DTW, le souffle<br />
soul, contribuant à en faire un tout enraciné et planant.<br />
Boozin’, la pièce qui suit, voit l’interprète féminine nous exécuter<br />
un solo de mouth trombone avec ce qu’il faut de graveleux<br />
pour nous le rendre sympathique. Why, une composition<br />
de Dawn Tyler Watson, se présente dans une palette<br />
sonore grandiose, aux beautés d’aurores boréales. Une<br />
grande chanson, un texte touchant de tragédie humaine,<br />
interprété avec une profondeur et une richesse d’émotions !<br />
En rétrospective, Dawn Tyler Watson et Paul Deslauriers y<br />
mettent ce qu’il faut de vivacité, de fraîcheur et d’inventivité<br />
pour que pièces originales et classiques nous apparaissent<br />
également sous un jour nouveau ! Un très beau disque à tous<br />
points de vue !<br />
MITCH KASHMAR<br />
Wake Up & Worry<br />
DELTA GROOVE PRODUCTIONS, DGPCD109<br />
Il y a un swing naturel indéniable dans l’allant de Mitch<br />
Kashmar et de l’orchestre de vieux loups qui l’accompagne.<br />
Après plus d’une vingtaine d’années à payer ses dues to the<br />
blues et une nomination en 2006 au Blues Music Awards dans<br />
la catégorie « Best New Artist Debut » pour le DC Nickels<br />
& Dimes, le voici qui récidive rapidement avec Wake Up<br />
& Worry. Cet as de l’harmonica, tant diatonique que chromatique,<br />
me fait me rappeler quelques effluves du regretté<br />
William Clarke, harmoniciste, tout comme lui de la côte ouest<br />
américaine. Cet album propose sept pièces originales du leader<br />
et trois sélections d’autres créateurs. Parmi ces dernières, deux<br />
reprises popularisées par Little Walter, ce génie de l’harmonica<br />
amplifié ou « Mississippi saxophone », s’insinuent dans la<br />
trame de cet album. Kashmar est un excellent chanteur et harmoniciste<br />
et un auteur-compositeur solide. Juste de l’entendre<br />
groover, plein d’âme et débordant de verve, donne le goût de<br />
faire le party avec lui et sa bande de lascars !<br />
RUF RECORDS ANTHOLOGY<br />
12 Years of “Where The Blues Crosses Over”<br />
RUF RECORDS, Ruf 1121<br />
Ruf Records dégage quelque chose d’essentiel du caractère<br />
intense de Luther Allison, comme un pied ancré dans la tradition<br />
et l’autre pied, par devant, celui de l’énergie, du modernisme<br />
et de l’ouverture. Ce double album CD-DVD marque le<br />
douzième anniversaire de Ruf Records, fondé par Thomas<br />
Ruf, cet ex-agent européen de Luther Allison de 1989 à 1994.<br />
Côté CD, Walter Trout et Jeff Healy, ouvrent le bal de façon<br />
énergique avec Workin’ Overtime, dans une avalanche de<br />
notes et de cordes étirées, livrées de main de maître ! Sue Foley<br />
établit ensuite son groove serré avec son batteur et son bassiste.<br />
Elle émaille le tout de ses riffs de Telecaster et de sa voix<br />
haut perchée à la passion incandescente. Artistes européens et<br />
américains irisent tour à tour de leur intensité et de leur<br />
savoir-faire, que ce soit l’Anglais Ian Parker, le Texan Omar &<br />
the Howlers, l’excellent Larry Garner, issu de la Louisiane ou<br />
encore Ana Popovic, cette dynamique Yougoslave ; Canned<br />
Heat, Luther Allison, et son fils Bernard sont aussi de la partie.<br />
Côté DVD, j’ai aussi été agréablement surpris par la très<br />
bonne qualité des treize sélections offertes. Blues Caravan,<br />
mettant à l’avant-plan trois jeunes étoiles de l’étiquette, soit<br />
Erja Lyytinen, à la guitare glissée (slide) et au chant, de<br />
même que les guitaristes-chanteurs, Aynsley Lister et Ian<br />
Parker, se révèle être une formation rafraîchissante de complicité<br />
et de jeu enlevé. Bob Brozman, cet orfèvre du blues slidedobroacoustique,<br />
nous livre, quant à lui, une interprétation<br />
traditionnelle au Dobro métallique et à goulot, avec<br />
beaucoup de relief et de brillance. Bernard Allison, pour sa<br />
part, marche dans les traces de la tradition blues, infusée par<br />
son père. Il faut le voir haranguer la foule, prêcher le blues<br />
et… obtenir l’adhésion des aficionados. Parmi tous ces<br />
talents, Ian Parker est celui qui m’a le plus captivé, avec son<br />
interprétation de Awake At Night. Cet auteur-compositeur qui<br />
fusionne un talent exceptionnel avec une intensité hypnotique,<br />
se révèle un interprète doté d’un charisme spécial et<br />
d’une force expressive hors du commun. Les Friend’n Fellow,<br />
ce duo guitariste et chanteuse, à la très belle présence scénique<br />
et au classicisme acoustique se révèlent originaux et<br />
authentiques. Pour clore cette rétrospective moderne et pleine<br />
d’énergie, qui de plus indiqué que Luther Allison, lui-même !<br />
Il s’exécute dans Bad Love, un vidéoclip jusque-là inédit,<br />
enregistré en 1994. Comme à son habitude, il nous livre une<br />
prestation pleine de feeling, où fusionnent avec beaucoup de<br />
feu, son chant passionné et son jeu de guitare aux qualités<br />
primales ! Bravo aux gens de Ruf Records pour cette musique<br />
dynamique, enracinée et moderne, et… bonne continuation<br />
!<br />
Québec Audio & Vidéo, octobre / novembre 2007<br />
73