Facture-Biganos II. La croissance de la papeterie - Hubert Bonin - Free

More documents

Recommendations

Info

1970 Incorporation de 800 Augmentation millions de réserves de 70,7 à 106,1 Archives historiques du Crédit lyonnais, DAF AH924 ; DEEF 52788/2 (rapports annuels de la société) ; DEEF 69AH38. Archives historiques de la Société générale, émission d’obligations en 1945, B8059 ; 1954, B8653 et 80908 ; mars 1969, 80043 6. Des débouchés en interne et en externe En ce qui concerne le « kraft apprêté », l’usine de Facture, en 1968, trouve ses débouchés en interne, pour une bonne part, donc au sein du groupe Cellulose du Pin/Saint-Gobain lui-même – et la seule sacherie du site consomme une fraction sensible du kraft apprêté –, pour quatre gros clients acquérant 39 % du total, mais surtout en externe, avec un vivier de 53 clients. Tableau 7. Les débouchés principaux de la production de kraft apprêté GC de la machine V de l’usine de Facture-Biganos en 1968 (tonnes) Lafarge emballage 10 500 Sacherie de Facture (filiale du groupe) 9 700 Papeterie de la Seine (filiale du groupe) 9 300 Papeteries Aubry 8 300 Charfa (filiale du groupe) 8 200 Sacherie de Betheniville (filiale du groupe) 5 900 Sacheries d’Alsace 3 500 Source : J. Reymond, « Conférence. Le groupe de La Cellulose du pin. Sa structure et son environnement », troisième partie, L’Écho de la Cellulose du pin, 1969, n°3 Pour le « papier de couverture de caisse », une proportion semblable est orientée vers les filiales du groupe (37 %), mais le vivier comprend quant à lui un total de 92 clients en 1968 dans la cartonnerie (qui fabrique des caisses de carton ondulé à partir de ce papier de couverture), tandis que la sacherie constitue un second débouché important, au sein du groupe ou à l’extérieur. Tableau 8. Les débouchés principaux de la production de papier de couverture de caisse de l’usine de Facture-Biganos en 1968 (tonnes) Sidek-Société industrielle des emballages kraft 6 400 (filiale du groupe) (à Bègles et Villandraut) Walton & Place (filiale du groupe) 6 300 Cartonneries de Champagne (filiale du groupe) 5 200 Etablissements Tailleur 4 200 Soustre (filiale du groupe) (à Saint-Seurin-sur-l’Isle) 3 600 Manufacture de la Côte-d’Or (filiale du groupe) 3 500 Ondulrex (participation du groupe) 3 400 Source : J. Reymond, « Conférence. Le groupe de la Cellulose du pin. Sa structure et son environnement », troisième partie, L’Écho de la Cellulose du pin, 1969, n°3 7. Une enclave capitaliste qui s’enracine dans son terroir Rappelons que Saint-Gobain reste l’actionnaire stratégique de la Cellulose du pin, avec 51,3 % du capital en 1968, aux côtés de Pricel (groupe Gillet, 28 %) et des Raffineries de Berre (une co-filiale de Saint-Gobain, 4,8 %), et le conseil d’administration accueille ses représentants, sans enracinement dans le monde de la forêt landaise, contrairement aux Papeteries de Gascogne. La Cellulose du Pin est bien une « enclave » du grand capitalisme dans la forêt girondine, d’autant plus que son Siège est situé à Paris ! Si le chiffre d’affaires de la seule Cellulose du Pin s’accroît ainsi de 192 millions de francs en 1961 à 309 millions en 1968 et 561 millions en 1973, elle n’est plus que le centre d’un mini-groupe dont le chiffre d’affaires consolidé atteint quant à lui 1 602 millions en 1973, tant il fédère d’usines dispersées dans le pays. Pourtant, le groupe Saint-Gobain, par son bras armé Cellulose du pin, s’est affirmé au fil des ans comme une partie prenante de la filière bois girondine et aquitaine. C’est que, bien au-delà de l’usine de Facture, ce sous-groupe mobilise environ 5 000 salariés dans le Sud- 14
Ouest, du Périgord aux Landes 53 et réalise dans la région un chiffre d’affaires d’un milliard de francs (hors taxes) en 1973, dont une bonne moitié pour les quatre usines du cœur de la Cellulose (Facture, Bègles, Roquefort et Tartas, riches de 2 150 salariés). Directeur puis, à partir de 1953, président-directeur général de la Cellulose du Pin, Jean Berthier 54 a acquis une stature étonnante, car, depuis cette enclave landaise, il conquiert des positions régionales et nationales d’envergure : président du Syndicat des fabricants de pâtes et papiers, du Syndicat du pin maritime français (depuis 1941), président de l’Agence française de papeteries, vice-président de la Caisse de prévoyance des Landes de Gascogne, ou président du groupe Énergie au sein du Centre d’expansion de Bordeaux et du Sud- Ouest mis en place par Jacques Chaban-Delmas et les autorités pour méditer sur la modernisation de l’économie locale. Jean-Claude Arnaud – son successeur comme P-DG en 196x jusqu’à sa retraite en décembre 1976 –, s’affirme lui aussi en « figure » de la communauté des affaires, souvent évoqué et interrogé par la presse régionale ou spécialisée ; il est admis d’ailleurs au conseil d’administration de la grande banque régionale, la Société bordelaise de CIC (1971-1981) 55. Le successeur de J.-C. Arnaud, Michel Besson, était déjà le directeur général et conduit en P-DG la suite de cette aventure industrielle. La Cellulose du pin amplifie peu à peu son unité de recherche et développement. La mise au point des machines et des méthodes de fabrication des pâtes constitue déjà un levier d’innovation empirique. Mais, à partir de 1951, des experts mènent de véritables recherches à propos de la production en continu. Plus tard, la société participe aussi à la création en 1967 de la Station de recherches forestières de Bordeaux, qui s’installe à Cestas-Pierroton, en mobilisant des industriels et l’Institut nationale de la recherche appliquée : cela permet de donner une ampleur véritable à l’antique annexe de Bordeaux de la Station de recherches forestières de Nancy établie en 1950. L’usine de Biganos n’est plus seulement un « îlot industriel » perdu dans la forêt landaise, mais par surcroît une pièce essentiel d’une communauté du pin et de la forêt qui s’est cimentée avec vigueur depuis la Seconde Guerre mondiale et la crise des activités historiques du gemmage et du bois de mine, par exemple par le biais de la Coopérative agricole et forestière des Landes, fondée en 1961. Ce relatif enracinement, qui gomme quelque peu l’aspect d’« enclave capitaliste », est enfin renforcé par le développement d’un petit centre de recherche et d’essais, qui mobilise une quarantaine d’ingénieurs et de techniciens pour de la recherche appliquée en continu. Enfin, l’assise sociale de la Cellulose du pin s’est renforcée au fil des ans. À la fin de 1958, le seul site de Facture emploie 1 184 salariés. La politique « paternaliste » est poursuivie, parce qu’un programme de construction de maisons (pour 30 millions de francs) est lancé au tournant des années 1950 : quelques-unes sont bâties chaque année 56. Mais la société participe aussi, dans le cadre du 1 % patronal, au financement du logement social par le biais de la société d’habitations à loyer modéré Le Toit girondin. Tableau 9. Salariés du site de Facture en octobre 1958 Total 1 184 Ouvriers 752 Ouvrières 121 Employés 180 Employées 67 53 J.-P. Delpérié, « La Cellulose du pin, une entreprise régionale », L’Écho de la Cellulose du pin, 1977, n°3. 54 « Jean Berthier », in Jean et Bernard Guérin, Des hommes et des activités autour d’un demi-siècle, Bordeaux, Éditions B.E.B., 1957, pp 75-76. 55 Cf. Hubert Bonin, Banque et bourgeoisies. La Société bordelaise de CIC (1880-2005), Bruxelles, Peter Lang, 2010. 56 Rapport annuel pour l’année 1951, archives du Crédit lyonnais, DEEF 52788/2. 15
Page 1 and 2: Facture-Biganos II. La croissance d
Page 3 and 4: Darblay élaborent surtout du papie
Page 5 and 6: Tableau 4. Achats de bois projetés
Page 7 and 8: s’insère pas dans la numérotati
Page 9 and 10: pâte blanchie serait transformée
Page 11 and 12: 1976 : cette unité de cellulose de
Page 13: déploiement ailleurs : une fractio
Page 17 and 18: comme certains établissements d’
Page 19: constituent des facteurs décisifs

Facture-Biganos II. La croissance de la papeterie - Hubert Bonin - Free

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

Delete template?

Save as template?