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Facture-Biganos II. La croissance de la papeterie - Hubert Bonin - Free

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Les gran<strong>de</strong>s absentes <strong>de</strong>s récits <strong>de</strong> l’épopée industrielle du site <strong>de</strong> <strong>Facture</strong> sont les<br />

machines à papier installées dans l’immédiat après-guerre. Or leur instal<strong>la</strong>tion symbolise,<br />

à son échelle, <strong>la</strong> bataille <strong>de</strong> <strong>la</strong> production menée par <strong>la</strong> France <strong>de</strong> <strong>la</strong> Reconstruction, du<br />

premier P<strong>la</strong>n <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation et du P<strong>la</strong>n Marshall. Une première machine est en effet<br />

importée <strong>de</strong>s États-Unis (pour 90 000 dol<strong>la</strong>rs) à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> 1947 dans le cadre <strong>de</strong> ce p<strong>la</strong>n, qui<br />

finance les achats français <strong>de</strong> biens d’équipement outre-At<strong>la</strong>ntique, et tourne à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

fin <strong>de</strong>s années 1940. L’objectif 20 est alors <strong>de</strong> pousser <strong>la</strong> production <strong>de</strong> 2 000 à 4 000<br />

tonnes par mois, car un p<strong>la</strong>fond <strong>de</strong> capacité est frôlé en 1947, avec 2 300 tonnes par mois.<br />

<strong>La</strong> capacité annuelle grossit <strong>de</strong> 24 000 à 53 000 tonnes, dont 45 000 <strong>de</strong> papier kraft et<br />

8 000 tonnes <strong>de</strong> pâtes mi chimiques et <strong>de</strong> pâtes <strong>de</strong> paille. Le coût total <strong>de</strong> cet<br />

investissement atteint les 50 millions <strong>de</strong> francs-1946. <strong>La</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> cette machine<br />

démarre progressivement à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> 1947 et 1948, avec 2 700 tonnes par mois en 1948 et<br />

3 000 tonnes au premier trimestre 1949. Mais nous ignorons les caractéristiques<br />

techniques <strong>de</strong> cet équipement, s’il intervient en agrandissement <strong>de</strong>s trois machines déjà en<br />

p<strong>la</strong>ce, donc dans le cadre d’une simple extension ; ou si elle constitue en soi un équipement<br />

nouveau et novateur. Dans ce cas, se substitue-t-il à l’une <strong>de</strong>s trois premières machines, et<br />

<strong>la</strong>quelle ? Sinon, pourquoi cette machine n’est-elle pas entrée dans <strong>la</strong> succession<br />

numérique déployée <strong>de</strong> <strong>la</strong> machine I à l’actuelle machine VI ?<br />

Par ailleurs, les investissements comprennent en 1950 une machine <strong>de</strong> pâte <strong>de</strong> paille, pour<br />

é<strong>la</strong>borer un produit meilleur marché : <strong>la</strong> production <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> pâte bondit <strong>de</strong> 2 086<br />

tonnes par mois en 1952 à 4 318 en 1953, tandis que <strong>la</strong> « pâte mi chimique » progresse <strong>de</strong><br />

1 981 à 2 227 tonnes, bien loin toutefois <strong>de</strong>s 39 652 tonnes <strong>de</strong> pâte kraft atteintes en 1953.<br />

<strong>La</strong> machine IV (1952)<br />

Le souvenir <strong>de</strong> <strong>la</strong> machine IV semble effacé dans <strong>la</strong> mémoire récente. Or son instal<strong>la</strong>tion<br />

prend elle aussi tout son sens si l’on prend en compte l’environnement économique du<br />

moment, les p<strong>la</strong>ns Marshall et Monnet et les enjeux <strong>de</strong> <strong>la</strong> mo<strong>de</strong>rnisation et <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

productivité. Elle est importée du Canada, semble-t-il, et bénéficie <strong>de</strong>s facilités financières<br />

prévues pour ces échanges transat<strong>la</strong>ntiques ; son coût est estimé à 180 millions <strong>de</strong> francs-<br />

1946. Il faut construire pour elle un nouveau bâtiment ; elle est livrée à <strong>la</strong> fin 1949 et au<br />

début 1950, et elle est mise en route en 1951 avec succès. Elle constitue dès lors l’un <strong>de</strong>s<br />

pivots <strong>de</strong> <strong>la</strong> montée en puissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> force <strong>de</strong> frappe <strong>de</strong> l’usine pour le papier kraft.<br />

<strong>La</strong> poussée <strong>de</strong> <strong>la</strong> production<br />

Cet après-guerre se termine avec prospérité : « <strong>La</strong> développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> consommation<br />

française nous a permis en 1955 <strong>de</strong> faire travailler nos instal<strong>la</strong>tions en pleine capacité. » 21<br />

L’outil<strong>la</strong>ge hérité <strong>de</strong>s années 1930-1945 et déployé en 1946-1955 s’avère apte à suivre le<br />

mouvement. « Ces capacités <strong>de</strong> production sont obtenues : pour <strong>la</strong> fabrication <strong>de</strong> <strong>la</strong> pâte<br />

par <strong>de</strong>ux unités mo<strong>de</strong>rnes <strong>de</strong> lessivage en continu suivies d’ateliers <strong>de</strong> <strong>la</strong>vage en continu,<br />

avec une unité <strong>de</strong> régénération à combustible directe <strong>de</strong>s liqueurs noires, atelier <strong>de</strong><br />

caustification et four à chaux ; pour <strong>la</strong> fabrication du papier, par cinq machines à papier<br />

dont les <strong>la</strong>rgeurs vont <strong>de</strong> 2,60m à 4,20m, les trois premières <strong>de</strong> type ancien sont<br />

spécialisées dans les papiers frictionnés ; une machine “duplex” pour <strong>la</strong> fabrication <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

cartonnette pour couverture caisse ; une machine “dominion” pour <strong>la</strong> fabrication <strong>de</strong> papier<br />

à sac gran<strong>de</strong> contenance. » 22 Notons que <strong>la</strong> « duplex », alimentée pour partie en paille, ne<br />

20 Rapport annuel, 1946, Ibi<strong>de</strong>m.<br />

21 Rapport annuel, 1955, Ibi<strong>de</strong>m.<br />

22 Note « Cellulose du pin. Usine <strong>de</strong> <strong>Facture</strong> », 4 décembre 1958, archives historiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> Société générale,<br />

80908.<br />

6

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