Facture-Biganos II. La croissance de la papeterie - Hubert Bonin - Free
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<strong>La</strong> Cellulose du Pin s’est dotée le 1 er octobre 1958 d’un outil mutualisé à l’échelle <strong>de</strong>s usines<br />
papetières du groupe Saint-Gobain dans le Sud-Ouest, <strong>la</strong> Centrale forestière du Sud-<br />
Ouest ; son « rôle est <strong>de</strong> se présenter aux adjudications <strong>de</strong> vente <strong>de</strong> bois sur pied dans <strong>la</strong><br />
forêt, d’acheter ce qui lui convient dans les conditions qu’elle estime acceptables et ensuite<br />
d’exploiter les coupes dont elle a l’adjudication avec son propre personnel » 12. C’est donc<br />
une société <strong>de</strong> bûcherons, avec <strong>de</strong>s effectifs d’environ 800 sa<strong>la</strong>riés à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s années 1960,<br />
<strong>de</strong> 1 017 en 1972 et <strong>de</strong> 869 en 1976.<br />
En parallèle fonctionne <strong>la</strong> Société forestière du Sud-Ouest, créée dès 1928 – et<br />
<strong>de</strong>vient le Comptoir du Pin dans les années 1990. C’est une compagnie holding, sans<br />
personnel propre, qui possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s participations dans <strong>de</strong>s sociétés d’exploitation forestière<br />
représentant une surface d’environ vingt mille hectares en 1969 ; c’est le cas par exemple<br />
pour un grand domaine à Marcheprime.<br />
Pour cet accès direct à <strong>la</strong> matière première, <strong>La</strong> Cellulose du Pin se charge ainsi directement<br />
ou indirectement, par ses sociétés filiales ou partenaires, <strong>de</strong> <strong>la</strong> gestion d’un patrimoine<br />
forestier, <strong>de</strong> <strong>la</strong> coordination <strong>de</strong>s achats <strong>de</strong> grumes, <strong>de</strong> l’abattage et <strong>de</strong> l’exploitation<br />
forestière <strong>de</strong>s pins sur pied, etc.<br />
Toujours en amont, elle a noué <strong>de</strong>s contrats avec les forestiers, pour qu’ils lui accor<strong>de</strong>nt <strong>la</strong><br />
priorité dans leurs ventes <strong>de</strong> rondins, mais aussi <strong>de</strong>s déchets <strong>de</strong> scierie et d’exploitation<br />
(cimes, petits bois), et un accord est conclu avec leur représentant, le Comptoir<br />
syndical. Cet organisme n’est qu’un commissionnaire, non propriétaire <strong>de</strong>s bois<br />
concernés, qui assure <strong>la</strong> liaison entre les forestiers et leur client, une filiale <strong>de</strong> <strong>La</strong> Cellulose<br />
du Pin, le Comptoir d’achat <strong>de</strong> bois à pâte du Sud-Ouest. Ce partenariat commercial<br />
permet <strong>de</strong> constituer <strong>de</strong>s stocks tampons <strong>de</strong> rondins bruts et d’assurer <strong>la</strong> livraison du bois<br />
directement sur le site. Parmi les fournisseurs importants figurent évi<strong>de</strong>mment les<br />
sociétaires <strong>de</strong> l’Union <strong>de</strong>s coopératives agricoles et forestières du Sud-Ouest,<br />
dont <strong>la</strong> stratégie <strong>de</strong> mutualisation permet <strong>de</strong> surmonter le handicap du morcellement <strong>de</strong>s<br />
propriétés et <strong>de</strong> l’exploitation <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt. Un partenariat constant et fort a donc pris corps<br />
entre l’usine <strong>de</strong> <strong>Facture</strong> et le mon<strong>de</strong> forestier 13 .<br />
Cette mobilisation plurielle <strong>de</strong>s disponibilités forestières s’explique par <strong>la</strong> taille acquise<br />
pour l’approvisionnement en bois <strong>la</strong>ndais ; rappelons qu’il faut environ trois tonnes <strong>de</strong> bois<br />
pour fabriquer une tonne <strong>de</strong> papier… Pour <strong>la</strong> campagne 1971/72, par exemple, 61,9 % <strong>de</strong>s<br />
livraisons du Comptoir syndical aux <strong>papeterie</strong>s du groupe sont constituées par <strong>de</strong>s<br />
« dosses » et <strong>de</strong>s « délignures », 8,6 % par <strong>de</strong>s feuillus, 14,5 % par <strong>de</strong>s rondins résineux<br />
pelés et enfin 15 % par <strong>de</strong>s rondins bruts. De plus en plus d’ailleurs, les scieries s’équipent<br />
d’écorceuses, ce qui leur permet d’envoyer à <strong>la</strong> <strong>papeterie</strong> leurs cimes préa<strong>la</strong>blement<br />
écorcées. Mais il faut préciser que l’augmentation <strong>de</strong>s livraisons en résineux bruts<br />
compensant <strong>la</strong> diminution <strong>de</strong>s résineux pelés s’explique notamment par un manque <strong>de</strong><br />
main-d’oeuvre en forêt. L’activité du Comptoir syndical est étroitement liée aux variations<br />
du marché du sciage, mais, grosso modo, les fournitures à l’usine bénéficient d’une<br />
stabilité satisfaisante. Ce<strong>la</strong> dit, les achats sur pied se sont accrus <strong>de</strong> 400 000 mètres cubes<br />
en 1961/1962 à plus <strong>de</strong> 1 100 000 en 1971/1972, tandis que les achats <strong>de</strong> produits façonnés<br />
sont restés re<strong>la</strong>tivement constants 14 .<br />
12 J. Reymond, « Conférence. Le groupe <strong>de</strong> <strong>La</strong> Cellulose du pin », op.cit., p. 13.<br />
13 « <strong>La</strong> Cellulose du pin aux sylviculteurs : ‘Dialoguons à livre ouvert’ », numéro spécial <strong>de</strong> CP Magazine.<br />
Journal d’information interne <strong>de</strong> <strong>La</strong> Cellulose du Pin, juin 1979.<br />
14 Éléments puisés sur internet, passim. Cf. surtout Xavier Cailleau & Yves Lescourgues,<br />
« L’approvisionnement en bois <strong>de</strong>s usines <strong>de</strong> trituration. L’exemple du groupe <strong>de</strong> <strong>La</strong> Cellulose du pin »,<br />
rubrique « Économie et forêt », Revue <strong>de</strong> <strong>la</strong> forêt française, 1/1974, XXVI, pp. 71-79 ; et le même texte,<br />
disponible sur internet.<br />
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