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Facture-Biganos II. La croissance de la papeterie - Hubert Bonin - Free

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Une première initiative mobilise en 1959 un procédé pionnier, l’épuration <strong>de</strong>s eaux<br />

résiduaires par infiltration dans le sol 60 . Sur un espace <strong>de</strong> 27 hectares à l’écart <strong>de</strong> toute<br />

habitation, les effluents liqui<strong>de</strong>s sont répandus par trois canaux d’infiltration et quatre<br />

drains ouverts <strong>de</strong> 500 mètres <strong>de</strong> longueur, disposé Est-Ouest, distants <strong>de</strong> 15 mètres, et sur<br />

six hectares à l’origine. Ce processus dure cinq ans, jusqu’en juillet 1964 seulement : l’on<br />

s’est aperçu que, au fil du temps, le fonds <strong>de</strong>s canaux se tapisse <strong>de</strong> fibres <strong>de</strong> cellulose ayant<br />

échappé aux filtres <strong>de</strong> sortie <strong>de</strong> l’usine et constitue une sorte <strong>de</strong> sous-pâte, d’où <strong>de</strong>s frais<br />

d’entretien élevés pour rétablir <strong>la</strong> fluidité. Un <strong>de</strong>uxième programme est alors <strong>la</strong>ncé : le<br />

terrain est transformé ; <strong>de</strong>ux bassins d’infiltration d’un mètre <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur sont mis en<br />

service avec une surface totale <strong>de</strong> cinq hectares ; leur capacité atteint 50 000 mètres cubes.<br />

Ces prélèvements réguliers mesurent l’évolution <strong>de</strong>s traitements, afin <strong>de</strong> vérifier si, comme<br />

prévu, <strong>la</strong> progression souterraine <strong>de</strong>s effluents liqui<strong>de</strong>s débouche bien sur leur épuration,<br />

donc si cette nappe tend bien à se rapprocher d’une sorte <strong>de</strong> nappe phréatique épurée <strong>de</strong><br />

façon biologique. Une fois « traitées » par le simple jeu <strong>de</strong> l’évolution biologique, par<br />

phénomène <strong>de</strong> biodégradabilité, ces eaux sont peu à peu entraînées par pesanteur vers <strong>la</strong><br />

rivière proche. Les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s experts concluent à l’efficacité du procédé, car <strong>la</strong> pollution<br />

est bloquée à une distance <strong>de</strong> 500 mètres du lieu <strong>de</strong> déversement <strong>de</strong>s effluents.<br />

<strong>La</strong> construction du wharf <strong>de</strong> <strong>La</strong> Salie<br />

Pourtant, d’autres campagnes d’investissement sont ensuite <strong>la</strong>ncées par <strong>la</strong> Cellulose du<br />

pin, pour traiter <strong>de</strong>s effluents liqui<strong>de</strong>s toujours en plus grand nombre. L’entreprise est en<br />

particulier indirectement associée à <strong>la</strong> décision <strong>de</strong> construire un réseau <strong>de</strong> collecte d’eaux<br />

usées à l’échelle du Bassin d’Arcachon, avec une conduite finale qui déboucherait en mer et<br />

aboutirait au rejet <strong>de</strong> ces effluents, censés se dissoudre naturellement dans les remous<br />

océaniques. Un programme <strong>de</strong> travaux est mis en œuvre entre 1968 et 1971, sous <strong>la</strong><br />

maîtrise d'ouvrage du Syndicat intercommunal <strong>de</strong>s communes riveraines du Bassin<br />

d'Arcachon (SIACRUBA, l’ancêtre du SIBA). Le projet comprend une canalisation <strong>de</strong> 30,5 km,<br />

<strong>de</strong> 1 200 mm <strong>de</strong> diamètre et d’un débit <strong>de</strong> 800 litres/secon<strong>de</strong>, reliant l’usine à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ge <strong>de</strong><br />

<strong>La</strong> Salie. Puisque c’est l’océan qui accueillerait ces effluents, le Bassin d'Arcachon luimême<br />

serait débarrassé <strong>de</strong> cette pollution chimique.<br />

Reste à construire l’émissaire en mer, pour diffuser ces effluents au <strong>la</strong>rge. Le programme<br />

prend p<strong>la</strong>ce en 1970-1972. <strong>La</strong> société alleman<strong>de</strong> Harmstorf obtient l’adjudication <strong>de</strong> ces<br />

travaux en 1970 : en partant <strong>de</strong> l'extrémité <strong>de</strong> l'émissaire jusqu’à 5 500 mètres au <strong>la</strong>rge,<br />

elle doit poser un diffuseur <strong>de</strong> 250 mètres <strong>de</strong> long et une canalisation p<strong>la</strong>stique <strong>de</strong> 1,20<br />

mètre <strong>de</strong> diamètre enfouie sous <strong>de</strong>ux mètres <strong>de</strong> couverture par <strong>de</strong>s fonds al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> -25 à -<br />

30 mètres. Ce chantier est effectué à l'ai<strong>de</strong> d’une barge et d’un engin sous-marin à<br />

chenilles. Ce <strong>de</strong>rnier, aussi appelé « traîneau d’ensouil<strong>la</strong>ge », creuse une tranchée, y passe<br />

le tuyau et le recouvre <strong>de</strong> sable à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> vibreurs. Mais <strong>de</strong>s difficultés surgissent, dues à <strong>la</strong><br />

présence <strong>de</strong> <strong>la</strong> houle, et le chantier ne peut être terminé dans le dé<strong>la</strong>i prévu, à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong><br />

1970). En outre, l’un <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux diffuseurs est cassé tandis que l’autre est emporté par une<br />

tempête ! Et au moins quatre acci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> plongée graves ont eu lieu, dont <strong>de</strong>ux furent<br />

fatals 61 .<br />

Soudain, quand on s’approche <strong>de</strong> <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s travaux, dans le cadre du nouveau calendrier<br />

qui a été défini en fonction <strong>de</strong> ces aléas, <strong>la</strong> dévaluation du dol<strong>la</strong>r et <strong>la</strong> réévaluation du mark<br />

60 Cf. Michel Marchand et Jean Séchet, « Un dispositif d’épuration <strong>de</strong>s eaux résiduaires <strong>de</strong> <strong>papeterie</strong> par<br />

infiltration », in Groundwater Pollution ; Pollution <strong>de</strong>s eaux souterraines, Proceedings of the Moscow<br />

Symposium, August 1971 ; Actes du colloque <strong>de</strong> Moscou, août 1971, IAHS-AISH Publishings, n°103, 1975,<br />

pp. 132-145.<br />

61 Cf. le site [j.dufau.free.fr/chariot].<br />

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