Ludovic RESCH - Service Commun de Documentation UHP Nancy I
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Dans cette approche, les filières « courtes », les matériaux renouvelables doivent être privilégiés. Dans ce<br />
nouveau contexte, il est facile <strong>de</strong> comprendre toute la place stratégique, qu’un matériau comme le bois, peut<br />
occuper. Les régions forestières ont maintenant la possibilité d’asseoir leur développement économique sur ce<br />
matériau, qui trouve une nouvelle expression dans l’architecture contemporaine et une nouvelle place dans le<br />
panel <strong>de</strong>s matériaux <strong>de</strong> construction possibles. L’utilisation <strong>de</strong> bois <strong>de</strong> pays <strong>de</strong>vient alors une priorité et vise à<br />
remplacer, par exemple, l’utilisation <strong>de</strong>s bois d’importation qui est actuellement quasi générale dans la fabrication<br />
du bois lamellé collé en France aujourd’hui.<br />
Le bois, matériau composite et naturel par excellence, est un matériau à plusieurs facettes. Il provient d’une<br />
ressource biologique considérable : 30% du territoire français [1], il est optimisé pour un grand nombre <strong>de</strong><br />
caractéristiques : coût matière, résistance, légèreté, transformation, très faible impact environnemental, etc.<br />
Dans le domaine du bois construction, les matériaux composites à base <strong>de</strong> bois ont vu le jour. Les matériaux<br />
en plaques offrent une réponse économique aux problèmes constructifs tels que les panneaux contrecollés, les<br />
panneaux <strong>de</strong> particules, les panneaux OSB, MDF, contreplaqués, panneaux d’éléments massifs collés type KLH [2],<br />
panneaux chevillés type THOMAHOLZ [3]… Dans les usages liés au bâtiment, le marché propose également <strong>de</strong>s<br />
produits longs : lamellé collé, poutres en I, poutrelles mixtes, etc. De manière générale, tous ces matériaux font<br />
appel à la reconstitution, c’est une tendance lour<strong>de</strong> qui est une réponse aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s du marché <strong>de</strong> la<br />
construction. Ce marché exige <strong>de</strong>s produits longs, ou <strong>de</strong>s plaques, aux caractéristiques précises et constantes.<br />
L’introduction généralisée <strong>de</strong> L’EUROCODE 5 [4] est une réponse à cette légitime <strong>de</strong>man<strong>de</strong>.<br />
Quelques soient les technologies, les matériaux utilisés, ou l’époque, les parties <strong>de</strong> structures en bois<br />
peuvent être regroupés en trois familles qui ont <strong>de</strong>s rôles qui leurs sont propres. Ces trois familles sont les poutres<br />
et les poteaux qui constituent le squelette <strong>de</strong> la structure, les planchers qui ont un rôle <strong>de</strong> diaphragme horizontal<br />
et les parois qui ont un rôle <strong>de</strong> diaphragme vertical. Dans l’architecture et les techniques constructives<br />
d’aujourd’hui, ces trois types d’éléments sont, dans la quasi-totalité <strong>de</strong>s typologies d’ouvrages construits, bien<br />
présents.<br />
L’une <strong>de</strong>s problématiques essentielle liée à l’utilisation du bois dans la construction porte sur les<br />
assemblages. Assurer une continuité parfaite entre <strong>de</strong>ux pièces <strong>de</strong> bois reste un obstacle. Les solutions existent<br />
pour assembler le bois mais restent cantonnées toujours dans le même registre. Les liaisons sont <strong>de</strong> trois types : les<br />
liaisons ponctuelles avec <strong>de</strong>s organes <strong>de</strong> type tiges : clous, vis, boulons généralement en acier, cheville en bois ; les<br />
liaisons linéiques et les liaisons surfaciques faisant principalement appel aux colles et aux différents dérivés <strong>de</strong> la<br />
pétrochimie. L’autre problématique porte sur la gran<strong>de</strong> variabilité <strong>de</strong>s propriétés, en particulier <strong>de</strong>s propriétés<br />
mécaniques. Là encore, la solution passe par la reconstitution et « l’assemblage » <strong>de</strong> pièces <strong>de</strong> bois <strong>de</strong> petites<br />
dimensions mais ayant les mêmes propriétés.<br />
Dans ce domaine essentiel <strong>de</strong>s « assemblages » liés au bois, une innovation récente constitue une véritable<br />
révolution : le soudage du bois.<br />
Récemment, en 1996 [5], <strong>de</strong>ux pièces <strong>de</strong> bois massif ont été assemblées sans l’utilisation <strong>de</strong> matériaux<br />
supplémentaires : en frottant tout simplement <strong>de</strong>ux faces entre elles sous un chargement perpendiculaire à ces<br />
faces. Ce procédé, quasi instantané, est appelé soudage du bois par friction. Il existe <strong>de</strong>ux variantes <strong>de</strong> ce procédé :<br />
le soudage linéaire par translation linéaire et circulaire et le soudage rotatif. Ce troisième type <strong>de</strong> soudage par<br />
friction peut être effectué <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux manières : la première métho<strong>de</strong> est la rotation d’une pièce autour d’un axe<br />
normal à la surface à sou<strong>de</strong>r, rejoignant le soudage par friction orbitale, la secon<strong>de</strong> métho<strong>de</strong> est l’introduction<br />
d’une pièce cylindrique ou conique dans une autre pièce par rotation. La pièce cylindrique peut être une cheville en<br />
bois (ou tourillon).<br />
A partir <strong>de</strong> cette technologie, la question se pose <strong>de</strong> son adaptation aux systèmes constructifs bois. Il est<br />
possible d’imaginer là une nouvelle technique constructive qui soit intégralement constituée <strong>de</strong> matériaux<br />
renouvelables à base <strong>de</strong> bois. Cette nouvelle technique constitue une véritable rupture technologique puisqu’il<br />
serait possible <strong>de</strong> construire sans faire quasiment appel aux matériaux d’origine fossile comme l’acier <strong>de</strong>s<br />
assemblages traditionnels ou la pétrochimie largement présente dans l’industrie du collage. Sans revenir sur<br />
l’impact positif <strong>de</strong> l’utilisation du bois sur l’effet <strong>de</strong> serre, il se comprend facilement qu’il y a là une réponse à<br />
l’ensemble <strong>de</strong>s problématiques évoquées dans cette introduction.<br />
Ce travail <strong>de</strong> thèse constitue la première approche en vraie gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> l’adaptation du soudage du bois à<br />
<strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> structures type génie civil. Un choix préalable a été fait <strong>de</strong> limiter l’approche à la seule technologie<br />
du soudage rotatif (ou tourillons soudés).<br />
Les questions posées et les éléments <strong>de</strong> réponse apportés dans cette thèse portent sur :<br />
2|Introduction