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CHAPITRE I : PLACE DES INSTITUTIONS EDUCATIVES DANS LE
PROCESSUS DE DEVELOPPEMENT DE L’ENFANT
Comment évolue la notion d’enfance ?
Si l’enfance constitue de nos jours une catégorie sociale à part entière, il
n’en a pas toujours été aussi. Considéré autrefois comme un « petit homme », l’enfant
selon ses capacités participait aux diverses activités du groupe. Il était même jugé
pleinement responsable de ses actes et faits devant la loi. Il ne bénéficiait nullement d’un
statut particulier. Ainsi que le relève Philippe Ariès cité par Everett Reimer, « avant le
XVIIe siècle, les enfants s’habillaient comme des adultes, travaillaient comme des
adultes... , la sous culture de l’enfance n’existait pas » 6 .
Ce cas de figure se rapporte particulièrement à la situation de l’enfant dans
l’Europe Médiévale. Mais, ne pourrait-on pas non plus l’étendre à celle des enfants des
autres continents ?
Pour utiliser les propos de l’auteur précité, disons que l’enfant n’était pas
mieux traité en Afrique noire, ou dans le monde Arabe, qu’en Europe. On peut même
ajouter qu’une telle situation persiste toujours, notamment au sein des populations les plus
pauvres du monde.
L’activité éducatrice consistait essentiellement en une initiation aux
pratiques, idées et comportements du groupe. Elle procédait par imitation directe, à travers
la participation aux différentes manifestations et cérémonies de la vie quotidienne.
L’adaptation et la conformité de l’individu aux habitudes de pensées et de comportements
de son milieu étaient ainsi assurées. Aucune institution spécialisée n’était chargée de la
formation de l’enfant. Son éducation pour ainsi dire, relevait de la communauté tout
entière. L’enfant était formé partout, et à tout moment, aussi bien sur le plan physique que
moral. Cependant, des changements vont intervenir au fur et à mesure que la structure
familiale évolue.
6 Everett Reimer : Mort de l’école. Solution de rechange, Edition Fleurus, Paris, 1972, page 52.
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