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En tant que système, l’école répond à un certain nombre de caractéristiques.
C’est d’abord la présence obligatoire en un lieu et en un temps bien déterminés, c’est
également la soumission à un programme défini et gradué. Une telle pratique de
l’enseignement d’un ensemble de programmes sous forme systématisée remonte en fait à
l’époque gréco-romaine. Elle aurait pris naissance au sein de la cour des temples. Alors
réservée aux prêtres, architectes et médecins, l’éducation intellectuelle, jusque là
élémentaire, avait un caractère plutôt religieux. C’est seulement au fur et à mesure que le
système se développe qu’il va s’étendre aux autres catégories de la population. Cependant,
la répartition par âges et par niveaux d’instruction n’interviendra qu’aux environs du XIXe
siècle. Du coup, l’enfance s’érige en catégorie sociale bien définie isolée du monde adulte.
Ainsi que le fait remarquer Everett Reimer, « l’école en spécifiant l’âge de
la fréquentation scolaire, institutionnalise l’enfance » 9 . En effet, elle vise désormais un
public bien précis et bien ciblé. De plus, au fil du temps, l’école deviendra non seulement
laïque mais regroupera un nombre de plus en plus croissant d’enfants. Elle apparaît dès
lors comme le cadre initial de formation de l’individu.
Pour Jacques Fournier et Nicole Questiaux, il s’agit de l’institution « qui
précisément dans le cadre de la division sociale du travail a reçu pour mission de pourvoir
à la formation des jeunes » 10 .
En raison de la spécificité de sa tâche, l’école réussira à s’imposer comme
la principale sinon même l’unique source du savoir. Elle monopolise si bien le domaine de
la connaissance qu’on en arrive à confondre les notions d’éducation et de scolarisation.
2. 1. Aspect conceptuel
2. L’EDUCATION : QUELLE FINALITE ?
Contrairement à la scolarisation qui couvre un domaine beaucoup plus
étroit, l’éducation est un processus à la fois complexe et continu. Du terme latin
9
Everett Reimer, op. cit.
10
Jacques FOURNIER et Nicole QUESTIAUX, Traité du Social, Situations, luttes politiques, institutions,
Ed. Dalloz, Paris, 1980, page 807.
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