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Je décolore mes cheveux en blond platine. M'affuble de deux ...

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<strong>Je</strong> <strong>décolore</strong> <strong>mes</strong> <strong>cheveux</strong> <strong>en</strong> <strong>blond</strong> <strong>platine</strong>. <strong>M'affuble</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

tresses ridicules g<strong>en</strong>re "fifi brin d'acier". Continue à tricher avec brio.<br />

P me manque physiquem<strong>en</strong>t tous les jours. Toutes les nuits. Il<br />

m'<strong>en</strong>courage à voir du mon<strong>de</strong>. Sortir. D'autres hom<strong>mes</strong><br />

-Mais sors, oublie moi. Ce n’est pas possible d'aimer comme ça. Pas<br />

normal.<br />

J'ai sa peau imprimée sur la mi<strong>en</strong>ne. Gravée au fer. L'idée <strong>de</strong><br />

toucher une autre peau que la si<strong>en</strong>ne me révulse. Tout comme <strong>de</strong><br />

l'imaginer touchant une autre peau que la mi<strong>en</strong>ne...<br />

J’accepte d’essayer. Pour lui prouver ma bonne volonté. Convaincue<br />

à l'avance <strong>de</strong> l'échec, je jette mon dévolu sur M.<br />

Homme d'esprit, plein d'aisance, grand, il porte la cinquantaine avec<br />

assurance. Il aime la culture, la grâce. <strong>Je</strong> lui sers mon monologue.<br />

Irma Lambert, la folle <strong>de</strong> Chaillot:<br />

"<strong>Je</strong> m'appelle Irma Lambert. <strong>Je</strong> déteste ce qui est laid, j'adore ce qui<br />

est beau...". Il est sous le charme.<br />

Un petit poème <strong>de</strong> Verlaine, il tombe dans <strong>mes</strong> filets.<br />

Fait <strong>de</strong>s gorges chau<strong>de</strong>s <strong>de</strong>vant quelques états d'âme, jetés sur le<br />

papier.<br />

- J'aime beaucoup ta façon d'écrire. C'est brusque. Dur. Provocateur.<br />

Comme toi. Écris-moi quelque chose.<br />

- Quel g<strong>en</strong>re <strong>de</strong> chose ?<br />

- Un texte un peu...grivois<br />

- Du cul quoi !<br />

<strong>Je</strong> ne cherche pas à la faire rougir. <strong>Je</strong> veux bi<strong>en</strong> me laisser faire,<br />

mais pas faire <strong>de</strong>s efforts<br />

- D'accord<br />

Le soir après mon travail, <strong>en</strong> un quart d'heure, j'écris une nouvelle<br />

que j'appelle: le sexe.<br />

"La première fois qu'elle l'avait vu, elle l'avait trouvé attirant. Il avait<br />

du charisme, une élégance. Quelque chose <strong>de</strong> félin. Des mains fines,<br />

agile. Plein d'assurance. Trop peut être.


Et puis, elle l'a revu. Peu importe les circonstances. Elle p<strong>en</strong>sait à lui<br />

lorsqu'elle se caressait le matin. Ses ongles plantés dans ses hanches,<br />

il la pénétrait violemm<strong>en</strong>t, avec un rythme sout<strong>en</strong>u. La dominant par<br />

sa taille, sa force, son désir. Elle l'imaginait, le s<strong>en</strong>tait, et le plaisir<br />

v<strong>en</strong>ait. Fort.<br />

Elle ne savait ri<strong>en</strong> <strong>de</strong> lui et cela l'excitait. D'ailleurs, lorsqu'ils se<br />

voyai<strong>en</strong>t, elle ne manquait jamais <strong>de</strong> lui laisser <strong>en</strong>trevoir le haut <strong>de</strong><br />

ses bas <strong>en</strong> se baissant judicieusem<strong>en</strong>t. Ou <strong>en</strong>core <strong>de</strong> le laisser<br />

toucher sa peau. Juste un petit peu. Pour le séduire, l'appâter.<br />

Il la croit maligne, le fou, elle est beaucoup plus que cela.<br />

Dangereuse. V<strong>en</strong>imeuse. Destructrice. Le jeu a assez duré. Elle lui<br />

donne r<strong>en</strong><strong>de</strong>z vous dans un hôtel. Elle arrive une heure avant. Se<br />

douche, revêt une nuisette <strong>de</strong> soie. Elle adore la soie. Elle att<strong>en</strong>d, il<br />

arrive. La regar<strong>de</strong>, lui dit qu'elle est belle. Elle rit. Se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ce<br />

qu'elle fait dans cette chambre avec cet homme qu'elle connaît à<br />

peine. Elle rit <strong>en</strong>core. Elle a peur.<br />

Et lui ? A quoi p<strong>en</strong>se-t-il à ce mom<strong>en</strong>t là ?<br />

Ils se jaug<strong>en</strong>t, se tourn<strong>en</strong>t autour. Elle a peur et il le s<strong>en</strong>t. Son instinct<br />

<strong>de</strong> chasseur <strong>en</strong> alerte. Elle l'attire sur le lit. La lutte comm<strong>en</strong>ce. Il est<br />

couché sur le dos. Elle s'assied sur lui. Son seul salut: pr<strong>en</strong>dre le<br />

<strong>de</strong>ssus.<br />

Elle embrasse son cou, sa bouche ne l'intéresse pas. Elle embrasse<br />

son torse, le picore. Appr<strong>en</strong>d le grain <strong>de</strong> sa peau, son o<strong>de</strong>ur. Desc<strong>en</strong>d<br />

sur son nombril, son sexe. Il gémit. Elle le ti<strong>en</strong>t. Découvre son sexe,<br />

approche sa bouche. Tout doucem<strong>en</strong>t, le méat, puis le frein qu'elle<br />

mordille t<strong>en</strong>drem<strong>en</strong>t. L'aspire, le gobe. Puis sa langue passe sur ses<br />

testicules, elle les avale, le martyrise.<br />

Lui si dangereux une heure auparavant s'abandonne. Il la caresse <strong>en</strong><br />

même temps, ses mains cour<strong>en</strong>t sur son corps. Ses seins, avec<br />

lesquels il joue un mom<strong>en</strong>t. S'arrête sur l'élasticité <strong>de</strong> son v<strong>en</strong>te. Elle<br />

se t<strong>en</strong>d, impati<strong>en</strong>te. Sa main s'attar<strong>de</strong> sur son pubis. Ses doigts font<br />

rouler son clitoris, gonflé <strong>de</strong>s plaisirs à v<strong>en</strong>ir. Ses doigts bi<strong>en</strong>tôt<br />

remplacés par sa langue. Chau<strong>de</strong> caresse, elle ondule. Il passe sa<br />

langue sur sa f<strong>en</strong>te humi<strong>de</strong>, l<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> haut <strong>en</strong> bas. Ils sont<br />

maint<strong>en</strong>ant à terrain égal. Lui, avec son instinct <strong>de</strong> prédateur au


paroxysme. Elle, chi<strong>en</strong>ne parmi les loups. Sans prév<strong>en</strong>ir, il la<br />

retourne, et comme dans ses plaisirs solitaires, la pistonne<br />

efficacem<strong>en</strong>t. Elle coule, se liquéfie. Plus ri<strong>en</strong> à dire. S<strong>en</strong>tir. Tous les<br />

s<strong>en</strong>s <strong>en</strong> éveil. Elle impose sa cad<strong>en</strong>ce, tantôt rapi<strong>de</strong>, tantôt l<strong>en</strong>te. Elle<br />

aime se s<strong>en</strong>tir possédée, remplie. Lorsque le gland <strong>de</strong> son part<strong>en</strong>aire<br />

butte au fond <strong>de</strong> son vagin. Douce douleur.<br />

Le cul est le moteur du mon<strong>de</strong>, ils le sav<strong>en</strong>t, le savour<strong>en</strong>t.<br />

Elle se débat, l'éloigne. Le couche sur le dos. Plante ses yeux dans les<br />

si<strong>en</strong>s. S'empale. De nouveau <strong>en</strong> état <strong>de</strong> supériorité. Elle alterne,<br />

mouvem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> frottem<strong>en</strong>ts, contractions vaginales. Elle impose le<br />

rythme, mais lui ne reste pas inactif. Ses mains s'activ<strong>en</strong>t sur ses<br />

fesses, son "petit trou". Elle serre les fesses.<br />

- Non ! Pas là<br />

De victime, il re<strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t prédateur. La couche sur le dos, et s'<strong>en</strong>fonce<br />

<strong>en</strong>tre ses fesse sans ménagem<strong>en</strong>t. Elle crie, il jouit. Écartelée, vexée,<br />

humiliée, elle le repousse. Il s'ét<strong>en</strong>d. Se dét<strong>en</strong>d. Elle s'assied sur sa<br />

bouche. L'étouffe. Bi<strong>en</strong> fait. Il n'avait qu'à ne pas s'approcher d'une<br />

vraie femme. Elle le malmène, son sexe est <strong>en</strong> feu.<br />

Ça vi<strong>en</strong>t, ça monte, elle s<strong>en</strong>t l'orgasme qui arrive: "la petite mort".<br />

Elle savoure son plaisir, sa victoire. Ramasse ses affaires. S<strong>en</strong>t le<br />

liqui<strong>de</strong> chaud couler <strong>en</strong>tre ses cuisses. Quitte la chambre sans se<br />

retourner. Souffle court et pas léger."<br />

Le l<strong>en</strong><strong>de</strong>main, je lui remets ma nouvelle. Deux jours après, il revi<strong>en</strong>t<br />

satisfait<br />

- J'ai beaucoup aimé<br />

- Tant mieux<br />

Il m'invite à une exposition <strong>de</strong> peinture sur l'art cubain. J'accepte.<br />

L'après midi se traîne. <strong>Je</strong> sais précisém<strong>en</strong>t ce qu'il veut. <strong>Je</strong> m'<strong>en</strong>nuie.<br />

Lui propose <strong>de</strong> s'arrêter dans un hôtel.<br />

Tout c'est passé comme c'était écrit. J'ai fermé les yeux. Ses mains<br />

qui pétrissai<strong>en</strong>t mon corps étai<strong>en</strong>t celles <strong>de</strong> P. Cette peau qui


touchait la mi<strong>en</strong>ne était celle <strong>de</strong> P. Cette bouche qui forçait ma<br />

bouche était celle <strong>de</strong> P.<br />

<strong>Je</strong> l'aime. Pour <strong>de</strong>ux. Pour dix. Pour l'humanité toute <strong>en</strong>tière. Me<br />

bats dans l'ombre. Me débats dans la lumière. M'<strong>en</strong>fonce dans les<br />

ténèbres.<br />

Lorsqu'il me ramène, je s<strong>en</strong>s les fourmillem<strong>en</strong>ts au bout <strong>de</strong>s doigts<br />

qui revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t.<br />

Quant à M, il sait tout <strong>de</strong> « l’autre ». De ma névrose obsessionnelle.<br />

<strong>Je</strong> ne l'ai pas ménagé. <strong>Je</strong> n'avais aucune raison <strong>de</strong> le faire...

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