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oncocytome renal bilateral (a propos d'un cas) - Lazraq info

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FAIT<br />

CLINIQUE<br />

RESUME<br />

ONCOCYTOME RENAL BILATERAL<br />

(A PROPOS D’UN CAS)<br />

M. EL BAGHOULI, R. RABII, A. BENKIRANE*, M. ELMOUZDAHIR, A. HEDDAT,<br />

M. DAKIR, F. MEZIANE<br />

Service d’Urologie ; * Service d’Anatomopathologie, CHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc<br />

L’<strong>oncocytome</strong> est une tumeur bénigne, rare, typiquement<br />

solitaire, rarement multiple et/ou bilatérale. Le diagnostic<br />

préopératoire est difficile. Le traitement de choix est la<br />

néphrectomie partielle bilatérale, quand celle-ci est possible<br />

et que le diagnostic préopératoire est réalisé. Nous rapportons<br />

un nouveau <strong>cas</strong> d’<strong>oncocytome</strong> rénal bilatéral et une revue<br />

de la littérature de cette présentation rare.<br />

Mots clés : <strong>oncocytome</strong> ; tumeur rénale ; néphrectomie<br />

partielle<br />

Correspondance : Dr. M. EL BAGHOULI. 173 rue Saint<br />

Laurent, Appt n°13, 09000 Casablanca, Maroc.<br />

E-mail : elbaghoulim@yahoo.fr<br />

INTRODUCTION<br />

L’<strong>oncocytome</strong> rénal est une tumeur bénigne rare,<br />

représente moins de 5% des tumeurs rénales,<br />

habituellement solitaire, rarement bilatéral [1].<br />

Seulement quelques dizaines de <strong>cas</strong> ont été reportés<br />

dans la littérature. Le problème de ces tumeurs réside<br />

dans l’absence des caractéristiques cliniques et<br />

radiologiques spécifiques permettant un diagnostic<br />

préopératoire et donc la réalisation d’une chirurgie<br />

conservatrice [2]. Un nouveau <strong>cas</strong> d‘<strong>oncocytome</strong> rénal<br />

bilatéral est rapporté.<br />

OBSERVATION<br />

Mme F.G., âgée de 66 ans, sans antécédents<br />

pathologiques particuliers, a consulté pour des<br />

lombalgies gauches isolées évoluant depuis une année<br />

dans un contexte d’apyrexie et de conservation de l’état<br />

général. L’examen clinique a été normal en dehors<br />

d’une sensibilité de la fosse lombaire gauche.<br />

L’échographie abdominale a mis en évidence une<br />

masse arrondie hyperéchogène homogène au niveau<br />

du pôle supérieur du rein gauche. Le scanner a montré<br />

une tumeur rénale gauche arrondie, homogène, bien<br />

-25-<br />

ABSTRACT<br />

J Maroc Urol 2009 ; 16 : 25-28<br />

BILATERAL RENAL ONCOCYTOMA (A CASE REPORT)<br />

Oncocytoma is an uncommon benign <strong>renal</strong> tumor, typically<br />

solitary, rarely multiple or <strong>bilateral</strong>. The preoperative diagnosis<br />

is difficult. We report a new <strong>cas</strong>e of <strong>bilateral</strong> <strong>renal</strong><br />

oncocytomas and review the literature of this rare presentation.<br />

Key words : oncocytoma ; kidney tumor ; partial nephrectomy<br />

limitée, prenant le contraste de façon homogène,<br />

exophytique et une tumeur rénale droite médiorénale.<br />

Les veines rénales étaient libres sans adénopathies<br />

rétropéritonéales (fig. 1, 2). Le bilan d’extension ne<br />

retrouvait pas d’anomalie. Le diagnostic de tumeur<br />

rénale bilatérale a été retenu. Au total, l’imagerie<br />

évoquait une tumeur rénale bilatérale plus volumineuse<br />

à gauche. L’exploration chirurgicale par voie sous<br />

costale trouve une tumeur exophytique polaire<br />

supérieure gauche (fig. 3). Après libération du rein et<br />

dissection du pédicule rénal gauche qui a été clampé<br />

sélectivement d’abord, l’artère puis la veine rénale,<br />

une néphrectomie partielle gauche a été réalisée, en<br />

passant par une marge saine puis une néphrorraphie<br />

a été effectuée après hémostase sélectif des vaisseaux<br />

intrarénaux (fig. 4, 5 et 6). Les suites opératoires étaient<br />

simples avec ablation du Redon à J2 et la patiente a<br />

été déclarée sortante à J3. L’étude macroscopique de<br />

la pièce opératoire montre un aspect jaunâtre d’une<br />

tumeur homogène bien circonscrite et encapsulée.<br />

L’étude histologique a confirmé le diagnostic<br />

d’<strong>oncocytome</strong> rénal (fig. 7, 8 et 9). Une surveillance<br />

clinique et scanographique pendant la première année<br />

a été instaurée pour le côté droit.


Oncocytome rénal bilatéral<br />

Fig. 1. Masse rénale gauche de grand axe aux dépens<br />

du pôle supérieur bien limitée avec rehaussement homogène<br />

Fig. 3. Tumeur au niveau polaire supérieur du rein<br />

gauche exophytique et contrôle du pédicule rénal<br />

M : masse, R : pôle inférieur du rein<br />

Fig. 5. Vue peropératoire montrant le temps de la néphrorraphie<br />

avec hémostase des vaisseaux de la tranche de section<br />

-26-<br />

M. EL BAGHOULI et coll.<br />

Fig. 2. Masse rénale droite au niveau médiorénal<br />

isodense par rapport au parenchyme rénal<br />

Fig. 4. Vue peropératoire montrant<br />

la réalisation de la néphrectomie partielle<br />

Fig. 6. Aspect macroscopique de la pièce opératoire ouverte :<br />

aspect jaunâtre d’une tumeur homogène<br />

bien circonscrite et encapsulée


Fig. 7. Tumeur oncocytaire séparée du parenchyme rénal<br />

par une capsule épaisse (hématéine éosine, grossissement x 10)<br />

Fig. 8. Prolifération tumorale en petits amas séparés par des fentes<br />

vasculaires (hématéine éosine, grossissement x 20)<br />

Fig. 9. Prolifération tumorale en amas de cellules de grande<br />

taille à cytoplasme oncocytaire et à noyau rond<br />

et dense (hématéine éosine, grossissement x 40)<br />

-27-<br />

DISCUSSION<br />

J Maroc Urol 2009 ; 16 : 25-28<br />

L’<strong>oncocytome</strong> rénal est une tumeur bénigne rare,<br />

représente 3 à 10% des tumeurs rénales, le plus souvent<br />

unilatéral. Le caractère bilatéral est rare (5 à 8%). Les<br />

lésions multifocales sont plus rares [1, 2].<br />

L’âge de découverte est variable avec un pic à la sixième<br />

décade. Cette tumeur est plus fréquente chez l’enfant.<br />

Des <strong>cas</strong> familiaux d’<strong>oncocytome</strong> ont été rapportés [3,<br />

4].<br />

L’<strong>oncocytome</strong> est, le plus souvent, de découverte<br />

fortuite (59 à 67%). Ailleurs, c’est devant des douleurs<br />

lombaires ou une hématurie que les patients sont<br />

amenés à consulter [1, 2].<br />

L’échographie montre le plus souvent une formation<br />

tumorale, solide, bien limitée et homogène.<br />

L’échostructure peut devenir hétérogène avec, en<br />

particulier, une zone centrale hypoéchogène en rapport<br />

avec la fibrose centrale en <strong>cas</strong> de tumeur volumineuse,<br />

hautement évocatrice d’un <strong>oncocytome</strong> mais non<br />

pathognomonique et inconstante [2, 5].<br />

Le scanner est l’examen de choix, il montre le plus<br />

souvent une masse homogène spontanément<br />

hyperdense par rapport au reste du parenchyme rénal<br />

et bien limitée. Après injection du produit, le<br />

rehaussement est homogène et légèrement moins dense<br />

que le parenchyme rénal. La tumeur a des limites nettes,<br />

sans effraction capsulaire et sans envahissement de la<br />

veine rénale. Une cicatrice centrale de faible densité<br />

est prédictive d‘<strong>oncocytome</strong>. La présence de<br />

calcifications, d’hémorragie intratumorale ou d’un tissu<br />

péri-cicatriciel hétérogène doit faire remettre en cause<br />

le diagnostic [2, 5, 6].<br />

L’angiographie évoque le diagnostic devant une tumeur<br />

bien circonscrite dépourvue de vascularisation<br />

anarchique. La vascularisation homogène avec l’image<br />

en rayon de roue permet de renforcer ces hypothèses<br />

diagnostiques. Cependant, en l’absence de critères<br />

spécifiques certains, et vu la nature invasive de cet<br />

examen, l’angiographie est rarement pratiquée [2, 5,<br />

6]. L’IRM permet de montrer une masse homogène<br />

d’intensité basse en T1 et croissante en T2, encapsulée,<br />

siège d’une cicatrice fibreuse centrale ou d’une image<br />

étoilée. La biopsie percutanée sera pratiquée en <strong>cas</strong><br />

de tumeur rénale bilatérale et permet d’éviter les<br />

néphrectomies élargies pratiquées pour les tumeurs<br />

bénignes du rein et notamment l’<strong>oncocytome</strong> rénal [2,<br />

5, 6]. L’<strong>oncocytome</strong> rénal peut être associé à un<br />

angiomyolipome rénal, à un cancer du rein ou à une<br />

fibrose rétropéritonéale [7, 8]. L’examen potentiel malin<br />

de l’<strong>oncocytome</strong> est sujet de débat dans la littérature.<br />

L’envahissement locorégional n’a aucune influence<br />

péjorative sur la survie. Le diagnostic différentiel des<br />

masses rénales bilatérales inclut les carcinomes rénaux<br />

à cellules claires, les lymphomes, les <strong>oncocytome</strong>s, les<br />

angiomyolipomes et les métastases rénales [4, 9].<br />

Le traitement le plus adapté de l’<strong>oncocytome</strong> rénal<br />

bilatéral est la néphrectomie partielle lorsque celle-ci


Oncocytome rénal bilatéral<br />

est techniquement possible et ceci pour préserver le<br />

capital néphronique. Malgré les progrès de la biopsie<br />

et de l’imagerie, le diagnostic préopératoire est rarement<br />

formel et l’hypothèse d’un cancer doit toujours être<br />

envisagée. Actuellement, la plupart des auteurs sont<br />

d’accord pour une chirurgie conservatrice avec<br />

réalisation d’un examen extemporané lorsque la tumeur<br />

est unique, de diamètre inférieur à 4 cm, bien limitée<br />

et située à un pôle ou au niveau de la convexité avec<br />

des caractéristiques d’imagerie non suspectes ou en<br />

<strong>cas</strong> du rein anatomiquement ou fonctionnellement<br />

unique ou enfin en <strong>cas</strong> de tumeur bilatérale [10, 11].<br />

CONCLUSION<br />

L’<strong>oncocytome</strong> rénal bilatéral est une tumeur bénigne<br />

rare. Sa pathogénie laisse encore plusieurs interrogations.<br />

L’<strong>oncocytome</strong> rénal est caractérisé par une grande<br />

latence clinique. Le diagnostic de certitude est<br />

anatomopathologique, même si certains aspects<br />

radiologiques sont hautement évocateurs de cette<br />

tumeur. La biopsie scanoguidée est d’un apport<br />

indéniable permettant de réaliser une chirurgie<br />

conservatrice. Le traitement de choix est la néphrectomie<br />

partielle, qui peut être réalisée par la laparoscopie<br />

surtout pour les tumeurs de taille inférieure à 4 cm.<br />

Cette tumeur est de pronostic excellent.<br />

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