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metastase cutanee isolee d'un carcinome urothelial ... - Lazraq info

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FAIT<br />

CLINIQUE<br />

RESUME<br />

METASTASE CUTANEE ISOLEE D’UN CARCINOME<br />

UROTHELIAL INFILTRANT DE VESSIE<br />

A. KHALLOUK 1 , Y. AHALLAL 1 , M. AHSAINI 1 , E. TAZI 2 , M.J. EL FASSI 1 , M.H. FARIH 1<br />

1. Service d’Urologie, Hôpital Alghassani, 30000, CHU Hassan II, Fès, Maroc<br />

2. Service d’Oncologie Médicale, Institut Nationale d’Oncologie, Rabat, Maroc<br />

La dissémination métastatique d’un <strong>carcinome</strong> urothélial de<br />

la vessie est rarement révélé par une métastase cutanée ;<br />

néanmoins, ce genre de localisation signe le passage des<br />

cellules néoplasiques au niveau du foie et du poumon au<br />

moins à un stade microscopique, d’où le pronostic fâcheux<br />

de cette localisation. Les auteurs rapportent une observation<br />

de métastase cutanée unique au décours de l’évolution d’un<br />

<strong>carcinome</strong> urothélial de vessie. Le patient est décédé quatre<br />

mois après l’apparition de la métastase cutanée.<br />

Mots clés : métastase ; vessie ; peau ; <strong>carcinome</strong> ; pronostic<br />

Correspondance : Dr. Y. AHALLAL. Service d’Urologie,<br />

Hôpital Alghassani, CHU Hassan II, Fès, Maroc. E-mail :<br />

dryouness@gmail.com<br />

INTRODUCTION<br />

La littérature médicale définit la métastase cutanée<br />

comme étant la présence et le développement dans le<br />

revêtement cutané, d’un processus malin dont l’origine<br />

se situe à distance. Ce diagnostic requiert toute son<br />

importance du fait que la métastase cutanée peut être<br />

le signe révélateur d’une tumeur méconnue ou bien<br />

l’événement signant la récidive d’un cancer traité. Dans<br />

notre observation, il s’agit d’un cas particulier car le<br />

diagnostic de la tumeur de vessie et de la métastase a<br />

été fait de façon concomitante.<br />

OBSERVATION<br />

Patient A.A., âgé de 61 ans, tabagique chronique à<br />

raison d’un paquet par jour depuis 36 ans, qui présentait<br />

depuis 18 mois une hématurie totale de moyenne<br />

abondance accompagnée de cystalgies. A l’examen,<br />

patient pâle, conjonctives légèrement décolorées,<br />

l’examen de l’abdomen met en évidence une masse<br />

sous-cutanée para-ombilicale gauche de 2 cm de<br />

diamètre, dur, douloureuse et mobile par rapport au<br />

plan profond mais fixe par rapport au plan superficiel.<br />

-41-<br />

ABSTRACT<br />

J Maroc Urol 2010 ; 18 : 41-43<br />

ISOLATED SKIN METASTASIS FROM INVASIVE<br />

UROTHELIAL BLADDER CARCINOMA<br />

Metastatic spread of <strong>urothelial</strong> bladder carcinoma rarely<br />

involves the skin. However, the presence of a skin metastasis<br />

indicate at least microscopic dissemination of neoplasic cells<br />

to the lung or liver, corresponding to a bad prognosis. The<br />

authors report a case of single skin metastasis during the<br />

evolution of <strong>urothelial</strong> bladder carcinoma. The patient died<br />

four months after the appearence of the skin localisation.<br />

Key words : metastasis ; skin ; bladder ; carcinoma ; prognosis<br />

L’examen du thorax, quant à lui, retrouve une masse<br />

dure par rapport au plan profond et superficiel<br />

inflammatoire siégeant au niveau de l’hémi-thorax droit<br />

(fig. 1). Le toucher rectal a mis en évidence une base<br />

vésicale souple et mobile. La biologie a révélé une<br />

anémie à 5,3 g/dl corrigée par transfusion de 5 culots<br />

globulaires, la créatinine sanguine était normale à 5,4<br />

mg/l. L’échographie pelvienne a montré une formation<br />

bourgeonnante pariétale antérieure de 23 mm de<br />

diamètre sans retentissement sur le haut appareil<br />

(fig. 2). La cystoscopie associée à une résection<br />

biopsique de la tumeur emportant une partie de la<br />

musculeuse vésicale révélait un processus d’allure<br />

infiltrante dont l’étude anatomopathologique a conclu<br />

à un <strong>carcinome</strong> urothélial infiltrant de grade 3 stade<br />

T2a. La biopsie de la masse para-ombilicale gauche a<br />

confirmé une métastase cutanée d’un <strong>carcinome</strong><br />

urothélial de grade 3. Le reste du bilan d’extension<br />

clinique était négatif. Un bilan d’extension paraclinique<br />

a été fait : la radiographie thoracique n’a pas objectivé<br />

de métastase pulmonaire, la TDM thoraco-abdominale<br />

a montré une tumeur vésicale de la face antérieure de<br />

la vessie avec envahissement de la graisse périvésicale,<br />

sans atteinte ganglionnaire ni hépatique ni pulmonaire.


Métastase cutanée isolée d’un <strong>carcinome</strong> urothélial infiltrant de vessie<br />

Fig. 1. Métastase sous cutanée de l’hémithorax droit<br />

Fig. 2. Echographie pelvienne montrant une tumeur de vessie<br />

Notre patient a reçu une seule séance de chimiothérapie<br />

selon le protocole Gemcitabine/Cisplatine, mais devant<br />

l’altération rapide de l’état général du patient et le coût<br />

élevé du traitement, le malade a refusé de continuer<br />

le traitement. Il a été revu ensuite à deux reprises en<br />

consultation où nous l’avons mis sous traitement<br />

antalgique pallier IIb de l’OMS et le décès a été survenu<br />

4 mois après le diagnostic.<br />

DISCUSSION<br />

La peau est normalement considérée comme un site<br />

peu fréquent de localisation métastatique des cancers<br />

profonds [1], la fréquence des métastases cutanées<br />

accompagnant des cancers est faible allant de 0,3 à<br />

9% selon la littérature [2] mettant la peau à la 12ème<br />

-42-<br />

Y. AHALLAL et coll.<br />

place parmi les sites métastatiques au cours des cancers.<br />

Notons que chez la femme, le cancer du sein vient en<br />

première position avec 69% en ce qui concerne les<br />

cancers à l’origine de métastases cutanées, suivi du<br />

cancer colique (9%) et pulmonaire (4%). Chez l’homme,<br />

le cancer du côlon est le premier cancer pourvoyeur<br />

de métastases cutanées avec 19%, suivi des tumeurs<br />

de la tête et du cou (12%).<br />

Pour ce qui est des tumeurs vésicales, pour les stades<br />

avancés, la dissémination métastatique est<br />

essentiellement ganglionnaire, osseuse, hépatique et<br />

pulmonaire [1]. La fréquence de la localisation cutanée<br />

du <strong>carcinome</strong> urothélial est de 0,84% [3].<br />

La dissémination tumorale au niveau de la peau d’une<br />

tumeur de vessie se fait par différentes voies :<br />

l’embolisation de vaisseaux sanguins ou lymphatiques<br />

cutanés par des cellules tumorales ayant gagné le flux<br />

circulatoire, l’envahissement de proche en proche, par<br />

extension directe d’une tumeur sous-jacente et, plus<br />

rarement, par l’implantation iatrogène à la suite d’une<br />

chirurgie [4].<br />

Dans les cas de lésions primitives à distance, les<br />

métastases cutanées se font par voie sanguine et sont<br />

le plus souvent associées à des localisations hépatiques<br />

ou pulmonaires microscopiques, d’où le pronostic<br />

fâcheux [5, 6], comme c’était le cas de notre patient.<br />

Les sites de localisation de ces métastases sont<br />

préférentiellement au niveau de l’extrémité céphalique,<br />

le cou, la face antérieure du thorax (notre patient) et<br />

la paroi abdominale (notre patient). Cependant, les<br />

métastases cutanées peuvent se localiser au niveau de<br />

tous les territoires cutanés.<br />

Les formes cliniques les plus fréquentes sont : aspect<br />

inflammatoire conférant à la lésion un aspect d’érésipèle<br />

[1, 7] ; des nodules uniques ou multiples ; des formes<br />

scléreuses, cartonnées et inflammatoires. De ce fait, la<br />

règle est de biopsier impérativement toute lésion cutanée<br />

chez un sujet cancéreux.<br />

L’examen histologique révèle une différenciation<br />

morphologique variable, les cellules sont fréquemment<br />

indifférenciées et ne permettent pas la reconnaissance<br />

de la tumeur primitive [1, 5], rarement elles conservent<br />

les caractères histologiques reconnaissables de la tumeur<br />

d’origine.<br />

L’apparition d’une métastase cutanée est le signe<br />

péjoratif de la dissémination de la tumeur et est, par<br />

conséquent, un indicateur de mauvais pronostic avec<br />

une survie moyenne de 3 mois (4 mois pour notre<br />

patient) [1, 2, 7].<br />

Pour ce qui est du traitement de la métastase cutanée,<br />

il n’est envisageable que dans le cas d’une lésion<br />

unique ou dans le cas d’une amélioration de la qualité<br />

de vie (douleur). En fait, les métastases uniques de<br />

petite taille peuvent être traitées chirurgicalement<br />

(excision) ; pour les lésions multiples groupées, elles<br />

relèvent de la radiothérapie [1].


CONCLUSION<br />

La métastase cutanée est rarement révélatrice d’une<br />

tumeur urothéliale de vessie. Ceci justifie la biopsie<br />

de toute lésion cutanée survenant au décours d’une<br />

tumeur de vessie. Notre cas, rejoignant les conclusions<br />

de la littérature, confirme à son tour le caractère<br />

défavorable d’une métastase cutanée au cours de<br />

l’évolution d’un cancer de vessie .<br />

REFERENCES<br />

1. Kanitakis J. Les métastases cutanées des cancers profonds.<br />

Presse Méd 1993 ; 22 : 631-6.<br />

2. Mueller TJ, Wu H, Greenberg RE, Hudes G, Topham N,<br />

Lessin SR, Uzzo RG. Cutaneous <strong>metastase</strong>s from<br />

genitourinary malignancies. Urology 2004 ; 63 : 1021-<br />

6.<br />

-43-<br />

J Maroc Urol 2010 ; 18 : 41-43<br />

3. Held B, Johnson DE. Cutaneous <strong>metastase</strong>s from<br />

malignant genitourinary disease. South Med J 1972 ;<br />

65 : 569-71.<br />

4. Akman Y, Cam K, Kavak A, Alper M. Extensive cutaneous<br />

metastasis of transitional cell carcinoma of the bladder.<br />

Int J Urol 2003 ; 10 : 103-4.<br />

5. Haouas N, Youssef A, Sahraoui W, Thabet I, Ben Sorba<br />

N, Jaidane M, Haddad N, Mosbah AT. Métastase cutanée<br />

d’une tumeur vésicale infiltrante. Prog Urol 2005; 15:<br />

535-7.<br />

6. Schoenlaub P, Sarraux A, Grosshans E, Heid E, Cribier<br />

B. Survie après métastases cutanées : étude de 200 cas.<br />

Ann Dermatol Venereol 2001 ; 128 : 1310-5.<br />

7. Aloi F, Solaroli C, Paradiso M, Farmiconi A. Inflammatory<br />

type cutaneous metastasis of bladder neoplasm :<br />

erisipeloid carcinoma. Minerva Urol Nefrol 1998 ;<br />

50 : 205-8.

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