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PHYSIOLOGIE SEXUELLE FEMININE - Lazraq info

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MISE<br />

AU POINT<br />

I. CYCLE DE LA REPONSE <strong>SEXUELLE</strong> <strong>FEMININE</strong><br />

La connaissance de la physiologie sexuelle a été<br />

révolutionnée par deux médecins américains, W. Masters<br />

et V. Johnson. Ils décrivent la relation sexuelle selon 4<br />

phases : la phase d’excitation, la phase en plateau,<br />

l’orgasme et la phase de résolution (fig. 1) [1].<br />

Fig. 1. Cycle de la réponse sexuelle chez la femme<br />

En 1977, H. Kaplan et H. Lief ont ajouté à ce cycle,<br />

avant la phase d’excitation, la phase du désir.<br />

La fonction sexuelle est un processus biologique<br />

complexe, à composantes multiples, qui met en jeu non<br />

seulement ses effecteurs périphériques, mais aussi leur<br />

vascularisation, leur innervation, des voies et des centres<br />

médullaires et cérébraux. Elle associe des mécanismes<br />

centraux de régulation du désir, et des mécanismes<br />

locaux pour la phase d’excitation et l’orgasme [2, 3, 4,<br />

5].<br />

Le système nerveux central et le système nerveux<br />

périphérique sont tous deux impliqués dans la fonction<br />

sexuelle normale de la femme.<br />

A. PHASE DE DESIR [2, 4, 6]<br />

Le désir est le premier temps, il consiste en des fantasmes<br />

imaginaires concernant la sexualité et un désir<br />

d’accomplir un acte sexuel, c’est une composante<br />

importante de l’activité sexuelle.<br />

<strong>PHYSIOLOGIE</strong> <strong>SEXUELLE</strong> <strong>FEMININE</strong><br />

R. RABII, A. HEDDAT<br />

Service d’Urologie, CHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc<br />

E-mail : rabiibest@yahoo.fr<br />

-5-<br />

J Maroc Urol 2010 ; 18 : 5-9<br />

Il est commandé par 3 niveaux de centres nerveux : le<br />

néencéphale, le système diencéphalo-limbique et le<br />

système réflexe médullaire.<br />

Les intervenants chimiques sont des hormones:<br />

dopamine, sérotonine, LHRH, testostérone.<br />

C’est une phase de préparation à l’acte sexuel.<br />

B. PHASE D’EXCITATION<br />

1. Réactions sexuelles de la vulve [2, 3, 4, 7]<br />

a. Les grandes lèvres<br />

Sous l’action de la contraction du dartos et la mise en<br />

tension des fibres élastiques, les grandes lèvres s’effacent,<br />

s’aplatissent contre le périnée, dégageant ainsi le vestibule<br />

et découvrant l’entrée de la vulve.<br />

b. Les petites lèvres<br />

Les petites lèvres subissent des modifications plus<br />

profondes, elles gonflent, s’épaississent, jusqu’à 2 ou 3<br />

fois leur état au repos, ce qui entraîne leur éversion et<br />

l’exposition de leur face interne. Cette ouverture est<br />

d’autant plus importante que l’excitation est forte. Leur<br />

muqueuse passe du rose au rouge bourgogne. Plus la<br />

congestion est importante, plus la coloration est foncée<br />

et ceci est spécifique de l’imminence de l’orgasme.<br />

c. Le clitoris<br />

Avec la stimulation sexuelle, l’augmentation du flux<br />

sanguin dans les artères des corps caverneux du clitoris<br />

entraîne une élévation de la pression intra-caverneuse<br />

clitoridienne et la tumescence du gland.<br />

Des études montrent qu’à la différence du pénis, le<br />

clitoris est dépourvu d’une sous-albuginée située entre<br />

le tissu érectile et l’albuginée. Chez l’homme, cette<br />

couche porte un important plexus veineux qui se dilate<br />

contre l’albuginée pendant l’excitation sexuelle, réduisant<br />

ainsi l’issue du sang veineux et provoquant la rigidité<br />

du pénis. L’absence d’un tel plexus dans le clitoris permet<br />

la tumescence de cet organe mais pas sa rigidité.<br />

L’échographie doppler du clitoris montre que pendant<br />

la stimulation sexuelle, la longueur et le diamètre du<br />

clitoris augmentent et le flux sanguin y double<br />

pratiquement.


Physiologie sexuelle féminine<br />

Le corps du clitoris est le foyer principal de la réponse<br />

sexuelle. La stimulation de ses récepteurs au cours du<br />

coït est le résultat de la traction du prépuce provoquée<br />

indirectement par l’étirement rythmique des petites<br />

lèvres sous l’action du pénis, qui déprime le frein vulvaire.<br />

Le gland du clitoris au plus fort de l’excitation se rétracte,<br />

remonte et se cache sous le capuchon : c’est un signe<br />

d’orgasme imminent.<br />

d. Les glandes annexes<br />

L’activité de ces glandes est un facteur négligeable dans<br />

la lubrification de la vulve. Les glandes de Bartholin<br />

sécrètent une faible quantité de mucus en fin d’excitation<br />

(0,5 à 1,5 cc). Cette réaction est trop minime, et de toute<br />

façon trop tardive pour jouer un rôle dans la lubrification.<br />

D’autres liquides sont émis : le mucus cervical (qui<br />

n’augmente pas au cours de l’excitation), et des sécrétions<br />

glandulaires péri-urétrales minimes.<br />

2. Réactions sexuelles du vagin [4, 7, 8]<br />

Le vagin est l’organe de passage entre la vulve et le col<br />

utérin, en tant qu’organe du coït, sa fonction exige une<br />

grande adaptabilité morphologique et physiologique; il<br />

subit d’importantes modifications physiologiques en<br />

réponse aux stimuli psychogènes et somatogènes.<br />

Chez la femme, la phase d’excitation correspond au<br />

phénomène de lubrification. Dès les premières secondes<br />

qui suivent la stimulation psychique ou physique, la<br />

réponse vaginale se traduit par une réponse sudorale.<br />

Il s’agit d’une transsudation au départ des capillaires<br />

dilatés de la muqueuse vaginale et non une sécrétion<br />

glandulaire. C’est le même phénomène que l’érection<br />

masculine avec les mêmes mécanismes de commande<br />

nerveuse, et un rôle important des œstrogènes [9].<br />

Lors de l’excitation sexuelle, la vascularisation de<br />

l’épithélium vaginal est rapidement augmentée sous<br />

contrôle nerveux, par l’intermédiaire des racines<br />

nerveuses sacrées antérieures S2-S4, ce qui entraine une<br />

augmentation du flux sanguin vaginal. Cette augmentation<br />

provoque une congestion des vaisseaux génitaux et une<br />

lubrification du canal vaginal par un transsudat issu du<br />

lit vasculaire sous-épithélial. En effet, l’engorgement de<br />

la paroi vaginale élève la pression régnant dans les<br />

capillaires et augmente la transsudation du plasma à<br />

travers l’épithélium vaginal. Ce transsudat est transporté<br />

passivement à travers les espaces intra-épithéliaux, ou<br />

canaux intercellulaires, et traverse l’épithélium pour<br />

s’étaler à la surface du vagin en donnant d’abord des<br />

gouttelettes analogues à la sueur, qui s’unissent ensuite<br />

pour former une pellicule lubrifiante recouvrant la paroi<br />

vaginale. Ce fluide sert de lubrifiant pour la cinétique<br />

coïtale et neutralise l’acidité vaginale favorisant ainsi la<br />

survie des spermatozoïdes.<br />

Outre sa lubrification, le vagin s’allonge et se dilate<br />

grâce à une relaxation des muscles lisses de la paroi<br />

vaginale, la partie postéro-supérieure (2/3 interne) du<br />

-6-<br />

vagin s’allonge et s’élargit de 25% environ<br />

(fig. 2). Les rides du vagin s’effacent, les colonnes<br />

vaginales qui sont des structures érectiles, s’enflent sous<br />

l’effet de la stimulation sexuelle.<br />

a. Repos<br />

b. Phase d’excitation<br />

Fig. 2. Modifications physiologiques du vagin<br />

au cours de la phase d’excitation<br />

C. PHASE EN PLATEAU [4]<br />

R. RABII et coll.<br />

Elle correspond au maintien d’un niveau d’excitation<br />

élevé pendant une période plus ou moins longue, et<br />

aboutit normalement à l’orgasme.<br />

Au cours de cette phase se développe et s’amplifie la<br />

lubrification vaginale débutée pendant l’excitation.<br />

Si au cours de la phase d’excitation, nous avons pu<br />

constater des modifications importantes des 2/3 internes<br />

du vagin, celles-ci se manifestent au cours de cette phase<br />

au niveau du 1/3 externe qui subit une congestion<br />

vasculaire intense, commune avec la vulve.<br />

Les muscles bulbo-caverneux se contractent, les bulbes<br />

s’engorgent et se raffermissent, réduisant le diamètre de<br />

l’orifice d’entrée vaginale de 30%. Les muscles périvaginaux<br />

serrent la base du pénis, et le vagin prend une<br />

forme de poire : rétréci à l’entrée et élargi dans le fond.<br />

La réduction tonique du tiers externe du vagin s’accentue<br />

de plus en plus à mesure que l’orgasme se précise.<br />

On nomme “plate-forme orgastique” l’ensemble constitué<br />

par le tiers externe du vagin ainsi contracté et la<br />

turgescence proéminente des petites lèvres.


La ballonisation du fond du vagin qui est une<br />

augmentation du volume de la cavité dans toutes ses<br />

dimensions réalise un réceptacle pour le sperme à venir,<br />

et l’obturation de l’orifice vaginal empêche son<br />

écoulement.<br />

Au niveau des seins, on observe une érection des<br />

mamelons, une tumescence de l’aréole et une<br />

augmentation du volume.<br />

D. PHASE ORGASMIQUE [4, 10, 11]<br />

Débute quelques secondes avant la réponse musculaire.<br />

Celle-ci s’exécute comme chez l’homme par des<br />

contractions musculaires de 0,8 en 0,8 secondes, en<br />

général trois ou quatre, parfois plus. Elle est avant tout<br />

une expérience émotionnelle intense, accompagnée<br />

parfois d’une éjaculation.<br />

L’onde orgasmique débute au niveau des muscles de la<br />

plateforme orgastique et diffuse à tout le pelvis avec des<br />

réactions générales sympathiques (mydriase, HTA,<br />

tachycardie, horripilation, contraction aréolaire) et<br />

parasympathiques (salivation, rougeur cutanée,<br />

transpiration, vasodilatation). L’orgasme dure<br />

normalement entre 3 et 25 secondes, et est associé à<br />

une faible diminution de l’état de conscience.<br />

Il faut souligner que certaines femmes présentent lors<br />

de l’orgasme une distension du méat urétral ou un besoin<br />

d’uriner, entraînant une miction involontaire si la vessie<br />

est pleine, soit pendant l’orgasme, soit immédiatement<br />

après.<br />

Il est à noter également que la femme n’a pas comme<br />

l’homme un point de non-retour, c’est-à dire le moment<br />

d’irréversibilité de l’orgasme. C’est pourquoi, même au<br />

moment de l’imminence de l’orgasme, si la stimulation<br />

adéquate s’arrête, l’excitation retombe.<br />

Pour Masters et Johnson, il n’existe physiologiquement<br />

qu’un seul orgasme qu’il soit provoqué par stimulation<br />

digitale, mécanique du clitoris ou par coït. La stimulation<br />

est enregistrée au niveau des corpuscules de volupté de<br />

Krause, très nombreux sur le clitoris et la région qui<br />

l’entoure.<br />

Pour Fox, bientôt relayé par Perry et Whipple et par G.<br />

Tordjman, il existe bien deux types d’orgasmes différents<br />

de par les zones de contraction et de par la commande<br />

médullaire réflexe : [12, 13]<br />

* Un orgasme clitorido-vulvaire identique à la conception<br />

de Masters et Johnson, mettant en jeu des contractions<br />

régulières et involontaires de la plateforme orgastique<br />

(muscle pubo-coccygien, en particulier). La commande<br />

réflexe intéresse les myélomères (S2-S3-S4) (nerf<br />

honteux interne).<br />

* Un orgasme profond, produit par stimulation coïtale<br />

ou digitale de la zone du fascia de Halban “point G”<br />

situé entre la muqueuse vaginale et le système vésicourétral.<br />

Cet orgasme est commandé par les myélomères<br />

D12-L1-L2, et s’accompagne de contractions utérines<br />

régulières, ondulatoires, espacées d’une seconde. Il<br />

-7-<br />

n’y a pas de contraction de la plateforme orgastique<br />

dans ce cas. Il y a parfois “éjaculation” par contraction<br />

des glandes péri-urétrales. Cette éjaculation provient<br />

des glandes péri-urétrales dont les glandes de Skène<br />

les plus connues. Ce système glandulaire péri-urétral<br />

dérive du même tissu embryonnaire que celui qui<br />

donne la prostate chez l’homme, d’ailleurs, cet éjaculat<br />

se rapproche par sa constitution chimique des sécrétions<br />

prostatiques.<br />

Le point G (Grafenberg Spot) est une zone diffuse qui<br />

s’étale entre la face antérieure du vagin et l’urètre<br />

(fig. 3). Embryologiquement, elle correspond au fascia<br />

de Halban. De part sa situation profonde, cette zone est<br />

stimulée non pas par les frottements mais par les<br />

pressions, et ce sont les variations de ces pressions en<br />

rythme et en intensité qui provoquent la réponse sexuelle.<br />

Cette zone G a été et est encore controversée [14, 15].<br />

Alzate a démontré la possibilité de déclencher l’orgasme<br />

par stimulation de la fourchette postérieure. Il apparaît<br />

donc que la zone du fascia de Halban est une zone<br />

qu’on peut qualifier de privilégiée car elle n’est pas la<br />

seule.<br />

E. PHASE DE RESOLUTION [4]<br />

J Maroc Urol 2010 ; 18 : 5-9<br />

Fig. 3. Localisation du point G entre l’urètre et le vagin<br />

Elle est caractérisée par un sentiment de relaxation<br />

mentale et physique, une détente musculaire et un<br />

sentiment de bien-être général.<br />

A la fin de l’orgasme, le maintien, encore quelques<br />

temps de l’obstruction par la plate-forme orgastique<br />

empêche efficacement l’écoulement du sperme vers<br />

l’extérieur.<br />

En cinq à dix minutes, il se produit une résolution de la<br />

plateforme orgastique, puis réduction des deux tiers<br />

internes du vagin. Un riche réseau veineux maintient<br />

cependant autour du vagin une tension congestive<br />

longtemps après l’orgasme. Ce phénomène explique<br />

peut-être l’insatiabilité de certaines femmes qui doivent<br />

décharger cette tension.


Physiologie sexuelle féminine<br />

Il faut noter que la femme peut avoir plusieurs orgasmes<br />

successifs si la stimulation sexuelle ne s’interrompt pas,<br />

et la phase de résolution ne survient alors qu’après le<br />

dernier orgasme.<br />

II. REGULATION DE LA REPONSE <strong>SEXUELLE</strong><br />

<strong>FEMININE</strong><br />

A. REGULATION NERVEUSE [2, 5, 7, 16]<br />

1. Mécanismes<br />

Les réponses sexuelles féminines (excitation, orgasme)<br />

résultent pour une bonne part de mécanismes reflexes<br />

médullaires. Les zones réceptrices sont formées par les<br />

zones érogènes primaires et secondaires. Ces terminaisons<br />

nerveuses formées par les corpuscules de Krause-Finger,<br />

nommées corpuscules du gland, ne se trouvent qu’au<br />

niveau du clitoris.<br />

La médiation de ces reflexes passe par des afférences<br />

génitales essentiellement issues des nerfs pudendaux,<br />

et la portion efférente implique une activité complexe<br />

somatique, sympathique et parasympathique coordonnée.<br />

Au niveau du système nerveux central, la région préoptique<br />

interne, la région hypothalamique antérieure,<br />

les structures hippocampiques, et le système limbique<br />

sont activés au cours de l’excitation sexuelle. Une fois<br />

activés ces centres transmettent des signaux électriques,<br />

par l’intermédiaire des systèmes sympathique et<br />

parasympathique. Ces mécanismes neurogènes modulent<br />

le tonus des fibres musculaires lisses du vagin et du<br />

clitoris et la relaxation des fibres musculaires lisses<br />

vasculaires vaginales et clitoridiennes.<br />

2. Neuromédiateurs et neurotransmetteurs<br />

a. Transmission non adrénergique non cholinergique<br />

(NANC) [7, 16, 17, 18]<br />

Les études immuno-histochimiques de tissus vaginaux<br />

humains mettent en évidence des fibres nerveuses<br />

contenant le neuropeptide Y (NPY), le polypeptide<br />

intestinal vasoactif (VIP), le protoxyde d’azote synthétase<br />

(nitric oxide synthase ou NOS), et le peptide lié au gène<br />

de la calcitonine et de la substance P.<br />

Des études préliminaires suggèrent que le polypeptide<br />

intestinal vasoactif (VIP) et le protoxyde d’azote (NO)<br />

sont impliqués dans la modulation des processus de<br />

relaxation et de sécrétion vaginale. Le protoxyde d’azote<br />

(NO) a été identifié dans le tissu clitoridien humain, et<br />

on a émis l’hypothèse qu’il est le principal médiateur<br />

de l’engorgement des lèvres et du clitoris.<br />

Le polypeptide intestinal vasoactif (VIP) est un<br />

neurotransmetteur non adrénergique et non cholinergique<br />

qui, comme le protoxyde d’azote (NO), pourrait jouer<br />

un rôle dans l’augmentation du flux sanguin, la<br />

lubrification et les sécrétions vaginales. Le vagin est<br />

fortement innervé par des fibres nerveuses immuno-<br />

-8-<br />

réactives au polypeptide intestinal vasoactif (VIP), en<br />

étroite relation avec l’épithélium et les vaisseaux sanguins.<br />

b. Réponses adrénergiques alpha 1 et alpha 2 : [7, 16,<br />

17, 18]<br />

Chez l’homme, des récepteurs adrénergiques au niveau<br />

des centres cérébraux sont associés à l’érection du pénis<br />

et l’éjaculation. Des agents affectant ces récepteurs ont<br />

été abondamment étudiés et utilisés pour traiter les<br />

dysfonctions érectiles masculines. Les agonistes alphaadrénergiques<br />

comme la noradrénaline activent les<br />

terminaisons nerveuses sympathiques provoquant ainsi<br />

la contraction des fibres musculaires lisses trabéculaires<br />

du pénis et sa détumescence, les agonistes alpha 2<br />

génèrent des réponses identiques.<br />

Les médiateurs adrénergiques semblent également jouer<br />

un rôle physiologique dans l’excitation sexuelle féminine.<br />

Des expériences préliminaires suggèrent que des<br />

mécanismes adrénergiques modulent le tonus musculaire<br />

lisse. La noradrénaline exogène (agoniste alpha 1 et<br />

alpha 2) provoque une contraction dose dépendante<br />

des muscles lisses vaginaux. Les antagonistes sélectifs<br />

alpha 1 (prazosine et tamsulosine) et alpha 2<br />

(déléquamine) inhibent cette contraction. Ces<br />

observations suggèrent que la médiation de la réponse<br />

contractile passe par des nerfs adrénergiques.<br />

En outre, il semble y avoir une différence de qualité des<br />

réponses contractiles au niveau des segments supérieur<br />

et inférieur du vagin. Cette observation concorde avec<br />

leurs différences d’innervation d’origine embryologique.<br />

B. REGULATION HORMONALE<br />

Les hormones sexuelles sont produites principalement<br />

par les ovaires ; les androgènes, qui sont également<br />

produits par les glandes surrénales, sont une exception.<br />

1. Les œstrogènes [2, 5, 7, 8, 16, 19]<br />

R. RABII et coll.<br />

Les œstrogènes jouent un rôle important dans la<br />

régulation de la fonction sexuelle féminine. Elles affectent<br />

les cellules par l’intermédiaire des systèmes nerveux<br />

périphérique et central et influent sur la transmission<br />

nerveuse.<br />

Les œstrogènes exercent également des effets<br />

vasoprotecteurs et vasodilatateurs à l’origine d’une<br />

augmentation du flux artériel vaginal, clitoridien et<br />

urétral, et du maintien de la réponse sexuelle féminine,<br />

en prévenant une athérosclérose des artères et des<br />

artérioles pelviennes.<br />

En outre, les œstrogènes jouent un rôle régulateur de la<br />

structure tissulaire, elles peuvent moduler directement<br />

la croissance physiologique des cellules musculaires<br />

lisses, inhiber la prolifération des cellules musculaires<br />

lisses vasculaires induite par les agents mitogènes, et<br />

inhiber le dépôt de protéines de la matrice extracellulaire<br />

tel que le collagène. Ces observations soulignent le rôle


important des œstrogènes dans le maintien de la<br />

physiologie et de la conformation normale de structures<br />

richement vascularisées comme le vagin et le clitoris.<br />

Les œstrogènes interviennent également dans la<br />

régulation de l’expression vaginale et clitoridienne du<br />

protoxyde d’azote synthétase (NOS), enzyme responsable<br />

de la production du protoxyde d’azote (NO). Le<br />

vieillissement et la castration chirurgicale entrainent la<br />

diminution de l’expression vaginale et clitoridienne du<br />

protoxyde d’azote synthétase (NOS) et l’apoptose des<br />

cellules musculaires lisses et des cellules épithéliales<br />

de la paroi vaginale.<br />

2. La testostérone [7, 16, 19, 20]<br />

Les surrénales et les ovaires possèdent les voies<br />

biosynthétiques nécessaires à la synthèse et à la sécrétion<br />

des androgènes. L’ovaire produit environ 25% de la<br />

testostérone plasmatique, 60% de l’androsténédione et<br />

20% de la déhydroépiandrostérone (DHEA), tandis que<br />

les surrénales produisent 25% de la testostérone<br />

plasmatique, 40% de l’androsténédione, 50% de la<br />

DHEA et 90% du sulfate de déhydroépiandrostérone<br />

(SDHEA). On estime que le reste des androgènes en<br />

circulation chez la femme est le produit d’une conversion<br />

périphérique qui représente probablement 50% de la<br />

production de testostérone et 25% de celle de la<br />

déhydroépiandrostérone (DHEA).<br />

Les androgènes jouent eux aussi un rôle important dans<br />

la sexualité féminine, en particulier dans le désir sexuel.<br />

Les aspects motivationnels du comportement sexuel<br />

semblent bien corrélés avec le taux de testostérone libre.<br />

Les études ont montré un lien entre la fréquence des<br />

rapports sexuels par cycle et le pic de testostérone<br />

survenant chez la femme en milieu de cycle, bien que<br />

la libido d’une femme soit également déterminée par<br />

des facteurs environnementaux, émotionnels, culturels<br />

et hormonaux.<br />

Des récepteurs des androgènes ont été identifiés dans<br />

le cortex, l’hypophyse, l’hypothalamus, la région<br />

préoptique, le thalamus, les amygdales et le tronc<br />

cérébral. Les effets cérébraux des androgènes s’exercent<br />

en partie par l’intermédiaire de ces récepteurs et par<br />

l’aromatisation de la testostérone en oestradiol.<br />

3. Autres [2, 8]<br />

Le rôle de la prolactine est plus discuté : une<br />

prolactinémie élevée diminue le désir sexuel qui peut<br />

être rétabli par un traitement à la Bromocriptine. Cet<br />

effet est sans doute dû pour une bonne part à une<br />

insuffisance gonadique secondaire, mais on ne peut<br />

exclure un effet propre de la prolactine via une régulation<br />

dopaminergique.<br />

L’Ocytocine augmente durant la lubrification et l’orgasme<br />

dans les deux sexes. Son rôle est surtout bien établi chez<br />

l’animal et reste encore à mieux comprendre chez la<br />

femme.<br />

-9-<br />

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