100 ans du sucre suisse produit à Aarberg - Zuckerfabriken Aarberg ...

moitié soit financée par la Suisse. Mais le financement échoue et le groupe allemand se retire
du projet. Cet échec est avant tout dû au manque d’intérêt des agriculteurs pour la culture betteravière
et à la chute des prix du sucre.
Deuxième tentative
Le comité d’Aarberg entre alors en contact avec le constructeur de machines Braunschweigische
Maschinenbauanstalt AG (BMA) qui bénéficie d’une certaine expérience dans la construction
de fabriques de sucre. Dans un prospectus daté de juin 1898, le comité se dit optimiste:
«La superficie des terrains adaptés à la culture de la betterave sucrière dans le Seeland et les
districts voisins est suffisante pour produire avec le temps la matière première permettant de
couvrir toute la consommation de sucre indigène. Il devrait être possible de transformer 250
tonnes de betteraves par jour. (…) Nous prévoyons une augmentation des capacités journalières
ainsi que l’installation d’une raffinerie dès que l’expansion de la culture betteravière permettra
l’édification d’une deuxième fabrique de sucre brut.»
Première «campagne» en automne 1899
La sucrerie d’Aarberg est mise en service en 1899. En 51 jours d’activité, elle transforme
12 600 tonnes de betteraves. Pourtant, dès le départ, la situation financière de l’entreprise n’est
pas brillante. Le capital propre est insuffisant et la Confédération refuse toute subvention. Sans
compter qu’un problème récurrent fait à nouveau surface: les betteraves sont cultivées et livrées
en trop faibles quantités dans la zone de production. Le directeur de la fabrique prend
alors une mesure pour le moins inhabituelle en louant lui-même des terres pour y cultiver la betterave
sucrière.
De nouvelles difficultés
Mais, rien n’y fait: le 29 mai 1909, la fabrique de sucre d’Aarberg doit se résoudre à déposer le
bilan. Le 9 août 1909, la Banque Cantonale Bernoise la vend aux enchères et la sauve de la
disparition.
Incendie ravageur de 1912
Mais le mauvais sort s’acharne sur la fabrique de sucre d’Aarberg. Le 28 janvier 1912, un terrible
incendie dont la cause restera inexpliquée se déclare vers 16 heures dans ses murs. Le
bâtiment principal, le séchoir, la salle des chaudières et les deux entrepôts sont réduits en
cendres. L’idée d’une reconstruction est écartée dans un premier temps, les ombres du passé
étant pour le moins dissuasives.
Une nouvelle entreprise
La Banque Cantonale Bernoise décide finalement de conjurer le sort et d’accepter le projet de
reconstruction. La Zuckerfabrik und Raffinerie Aarberg AG (ZRA) est fondée le 16 novembre
1912 (il y a donc tout juste 100 ans de cela), moyennant un capital de 850 000 francs divisé en
1700 actions de 500 francs. Selon l’article 2 des statuts, la société a pour vocation «le rachat et
la reconstruction de la sucrerie et de la raffinerie d’Aarberg, à ce jour exploitées par la Banque
Cantonale Bernoise, la poursuite de son exploitation, la fabrication et la vente de sucre et des
produits secondaires (...)».
La Banque Cantonale Bernoise a si bien préparé le projet de reconstruction que le conseil
d’administration commande les équipements techniques le jour-même. C’est ainsi qu’est posée
la première pierre pour un nouveau départ de la production sucrière à Aarberg.
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