Le géant suédois des matériaux de construction se développe - SCA

p endant la majeure partie de la décennie
2000, la Grèce a affiché une forte croissance
et des taux d’intérêt faibles sur la dette
publique. Quand le fardeau de la dette est
devenu trop lourd et que la capacité de paiement
s’est effondrée, le pays s’est retrouvé au
bord de la faillite et a dû mettre en œuvre une
politique d’austérité budgétaire de grande
ampleur pour pouvoir bénéficier d’un prêt
d’urgence de l’Union européenne et du FMI.
Le désastre grec ne concerne pas la Suède
outre mesure. En 2011, les exportations vers
la Grèce n’ont représenté que 280 millions
d’euros, soit 0,25 % du montant total des
exportations suédoises.
Néanmoins, si la situation se dégrade
autant dans les autres pays PIIGS, il y aura
tout lieu de s’inquiéter. Or, l’Espagne, le Portugal,
l’Irlande et l’Italie croulent déjà sous le
poids de leur dette publique ou de leur déficit
budgétaire.
Certes, ni l’Irlande, ni le Portugal ne sont
de grands marchés pour les entreprises exportatrices
suédoises, mais l’Espagne et l’Italie le
sont d’autant plus. Globalement, les PIIGS
sont le septième marché d’exportation de la
Suède.
un effondrement économique dans les
pays d’Europe méridionale aurait des répercussions
indirectes sur les entreprises exporta-
trices suédoises par le biais de leurs partenaires
commerciaux dans d’autres pays. Ainsi, on
estime qu’un dixième des exportations suédoises
vers l’Allemagne seraient affectées si les
réexportations vers les PIIGS diminuaient.
D’autres effets de la crise de la dette sont
que les banques des sociétés exportatrices sont
plus réticentes à effectuer des transactions
avec les banques des pays PIIGS et que les
primes d’assurance augmentent.
L’augmentation des risques financiers est
donc susceptible de freiner pour une grande
partie des exportations suédoises.
La crise financière européenne a aussi un
fort impact négatif sur le secteur de la construction.
Le chômage et l’incertitude face à l’avenir
réduisent la propension et la capacité des
ménages à investir dans un nouveau logement.
La baisse des mises en chantier enregistrée
depuis 2006-2007 est importante dans une
grande partie de l’Union européenne, en particulier
dans des pays comme l’Espagne, le
Danemark, la France, l’Irlande et la Grande-
Bretagne.
Rien qu’en Espagne, le nombre de permis
de construire est passé de 60 000 à 7 000 par
mois.
d’après Woodstat, qui fournit des études
et des analyses de marché aux scieries et aux
propriétaires forestiers, d’importantes différences
sont perceptibles entre les pays européens.
Ce sont les pays PIIGS du Sud qui ont
les moins bonnes chances de connaître une
amélioration rapide, tandis que des pays
comme l’Allemagne, l’Autriche et la Scandinavie
tirent mieux leur épingle du jeu.
Toutefois, les pays du Nord ne sont pas
épargnés par les effets de la crise de la dette.
Ainsi, en Finlande, on observe une baisse de
25 % du nombre des permis de construire
accordés par rapport à l’année dernière.
L’Europe en
crise – jusqu’à quand ?
L’Union européenne est dans la tourmente.
Le naufrage économique de la Grèce
risque de précipiter dans l’abîme les
autres pays PIIGS : Portugal, Irlande, Italie,
Espagne. En outre, les économies allemande
et française tournent au ralenti.
Quant à la Suède, elle pâtit d’une baisse des
exportations, notamment de bois scié.
Au premier trimestre 2012, par rapport à
la même période de l’année précédente, le
nombre de mises en chantier avait baissé de
35 % en Suède, de 11 % en Norvège et de
19 % en Grande-Bretagne et en France.
En ce qui concerne la Suède, les investissements
dans la production de logements neufs
devraient baisser par rapport à 2010 et 2011.
en revanche, l’Allemagne est allée à
contre-courant depuis le début de la crise. Le
nombre de permis de construire accordés au
premier semestre de 2012 est en nette progression
par rapport à l’année précédente et la tendance
est à la hausse. Selon les pronostics, les
chiffres du secteur de la construction devraient
d’ici peu dépasser ceux de 2007.
GLobaLement, les statistiques sont meilleures
dans les secteurs de la rénovation et de
l’entretien des logements, qui représentent
aujourd’hui un segment en forte progression
du secteur européen de la construction, avec
un volume total de plus de 30 %. Ainsi, en
2011, selon Prognoscentret AB, la rénovation
de logements privés et des « batiments professionnels
» a représenté 52 % de la consommation
de bois en Suède. Dans bon nombre de
pays européens, le marché de la rénovation
(logements et autres bâtiments) représente
plus de 50 % du total des investissements
dans le secteur de la construction.
Le marché de la rénovation est nettement
moins cyclique que le marché de la construction
neuve. D’après Euroconstruct, le principal
groupement européen de cabinets de
prévision économique, le nombre total de
constructions en Europe devrait diminuer de
2,1 %, tandis que les rénovations de logements
devrait diminuer de seulement 0,3 %
en 2012.
Selon les tendances concernant les logements
à construire pendant les cinq années à
timbernews | 4