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Plaquette Tobie 2 - Opéra de Lyon

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ORCHESTRE & CHŒURS<br />

DE L’OPERA DE LYON<br />

William Christie Direction musicale<br />

IL RITORNO DI TOBIA<br />

LE RETOUR DE TOBIE<br />

FRANZ JOSEPH HAYDN


OPERA <strong>de</strong> LYON<br />

FRANZ JOSEPH HAYDN<br />

IL RITORNO DI TOBIA<br />

[LE RETOUR DE TOBIE]<br />

Oratorio en <strong>de</strong>ux parties Hob. XXI :1<br />

Livret <strong>de</strong> Giovanni Gastone Boccherini<br />

Sunhae Im soprano<br />

RAFFAELE<br />

Sophie Karthäuser soprano<br />

SARA<br />

Ann Hallenberg alto<br />

ANNA<br />

Andreas Weller ténor<br />

TOBIA<br />

Bertrand Chuberre basse<br />

TOBIT<br />

ORCHESTRE & CHŒURS & MAÎTRISE<br />

DE L’OPÉRA DE LYON<br />

Chef <strong>de</strong>s Chœurs Alan Woodbridge<br />

WILLIAM CHRISTIE DIRECTION MUSICALE<br />

Samedi 29 janvier 2005 à 20 heures 30


2<br />

FRANZ JOSEPH HAYDN<br />

(1732-1809)<br />

IL RITORNO DI TOBIA<br />

[Le Retour <strong>de</strong> <strong>Tobie</strong>]<br />

En 1791, Haydn assista en l’abbaye <strong>de</strong> Westminster <strong>de</strong> Londres à<br />

<strong>de</strong>s commémorations solennelles en l’honneur <strong>de</strong> Georg Friedrich<br />

Haen<strong>de</strong>l (qui repose, aux côtés d’autres gloires, dans ce Panthéon britannique).<br />

A cette occasion, il écouta <strong>de</strong>s exécutions particulièrement<br />

grandioses du Messie et d’autres oratorios écrits par le plus anglais <strong>de</strong>s<br />

compositeurs allemands. De retour à Vienne, sous le choc <strong>de</strong> cette révélation,<br />

il produisit à son tour <strong>de</strong>ux chefs-d’œuvre : La Création (1796),<br />

inspiré par les oratorios religieux <strong>de</strong> Haen<strong>de</strong>l (tel Le Messie), et Les<br />

Saisons (1801), mo<strong>de</strong>lé sur ses oratorios profanes (tel L’allegro, il pensieroso<br />

e il mo<strong>de</strong>rato).<br />

En matière d’oratorio, Haydn n’en était pas à son coup d’essai puisqu’il<br />

avait déjà composé, en 1775, une œuvre assez méconnue : Il ritorno<br />

di Tobia. Mais un fossé sépare cette partition <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux suivantes. A<br />

l’époque <strong>de</strong> Tobia, Haydn n’avait pas encore intégré à son propre langage<br />

les réformes fondamentales que son aîné avait fait subir un <strong>de</strong>misiècle<br />

plus tôt au modèle <strong>de</strong> l’oratorio italien, lui apportant cette variété<br />

musicale, cette force dramatique, cette intensité méditative qui font du<br />

Messie un pur chef-d’œuvre, mais également d’Israël en Egypte, <strong>de</strong><br />

Belshazzar ou <strong>de</strong> Solomon, pour n’en citer que quelques autres.<br />

L’Allemagne du Nord, protestante, poursuivait dans la voie ouverte<br />

par Bach. A Hambourg, Telemann, Carl Philipp Emanuel Bach et<br />

d’autres auteurs composèrent <strong>de</strong> remarquables oratorios en allemand<br />

qui, au milieu du XVIII e siècle, prirent souvent un tour <strong>de</strong> plus en plus


dramatique. Dans l’Autriche catholique, où travaillaient <strong>de</strong> nombreux<br />

compositeurs venus <strong>de</strong> la Péninsule, dominait en revanche le modèle<br />

plus compassé <strong>de</strong> l’oratorio volgaro italien (l’oratorio en langue vulgaire,<br />

par opposition à l’oratorio latino, alors passé <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>). Plus contemplatif<br />

que ses alter ego allemands ou anglais, ce type d’oratorio se rapprochait<br />

fortement du dramma per musica tel que Métastase, poète à la<br />

cour <strong>de</strong> Vienne pendant un <strong>de</strong>mi-siècle, en avait fixé les règles ; il<br />

n’était le plus souvent qu’une succession assez lassante d’arie da capo,<br />

les chœurs et l’orchestre étant réduits à la portion congrue.<br />

Cette tradition italienne était assez vivace à Salzbourg et à Vienne,<br />

et son succès fut renforcé en 1771 par la fondation <strong>de</strong> la Wiener Tonkünstlersozietät<br />

(Société <strong>de</strong>s artistes musiciens <strong>de</strong> Vienne). Cette association<br />

ouverte aux musiciens professionnels <strong>de</strong> Vienne avait pour <strong>de</strong>ssein<br />

premier d’assurer, le cas échéant, une pension aux veuves et aux<br />

orphelins <strong>de</strong> ses membres. A cet effet, elle organisait chaque année<br />

<strong>de</strong>ux concerts <strong>de</strong> bienfaisance, durant l’Avent et le Carême, au cours<br />

<strong>de</strong>squels était exécuté un oratorio. Cette pratique eut le double effet que<br />

la Société <strong>de</strong>vienne le plus important organisateur <strong>de</strong> concerts viennois<br />

et que le genre <strong>de</strong> l’oratorio quitte définitivement l’église pour la salle<br />

<strong>de</strong> concert. En 1775, la Société passa comman<strong>de</strong> à Haydn d’un tel oratorio.<br />

Ce fut d’ailleurs la première comman<strong>de</strong> reçue, par le maître <strong>de</strong><br />

chapelle <strong>de</strong>s princes hongrois Esterházy, qui émane <strong>de</strong> la capitale autrichienne.<br />

Le compositeur fournit la partition à titre gracieux et assura<br />

lui-même la création d’Il ritorno di Tobia, les 2 et 4 avril 1775, au<br />

Kärtnertortheater <strong>de</strong> Vienne.<br />

La K. k. priviligierte Realzeitung <strong>de</strong>r Wissenschaften [Revue concrète<br />

<strong>de</strong>s sciences par privilège impérial et royal] du 6 avril rend compte <strong>de</strong><br />

l’événement :<br />

« Le célèbre Herr Kapellmeister Hay<strong>de</strong>n [sic] a recueilli [...] les<br />

applaudissements <strong>de</strong> tous et témoigné une fois <strong>de</strong> plus, à son grand<br />

avantage, <strong>de</strong> son habileté bien connue. Expression, nature et art se<br />

mêlaient dans son œuvre si étroitement et si continuellement que les<br />

auditeurs ne pouvaient qu’aimer l’une et admirer les autres.<br />

En particulier, ses chœurs brillaient d’un feu qu’auparavant on avait<br />

cru l’apanage du seul Haen<strong>de</strong>l. Le public, venu nombreux, était<br />

unanime dans ses louanges, et Haydn selon son habitu<strong>de</strong> est apparu<br />

comme le grand artiste dont les œuvres sont appréciées dans toute<br />

l’Europe, et en qui les étrangers reconnaissent le génie original qui<br />

fait les maîtres. La qualité <strong>de</strong> l’exécution honore d’autant plus les<br />

musiciens d’ici et ceux venus <strong>de</strong> l’extérieur qu’ils ont abandonné<br />

les recettes à leurs veuves et orphelins [...]*. »<br />

Les <strong>de</strong>ux concerts rapportent à la Tonkünstlersozietät un bénéfice<br />

substantiel et valent à l’auteur les critiques les plus laudatives. Fort <strong>de</strong><br />

cette réussite, Haydn <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en 1778 son admission dans la prestigieuse<br />

société. Résidant hors <strong>de</strong> Vienne, il est soumis à une cotisation<br />

<strong>de</strong> 300 florins dont il souhaite être dispensé, eu égard aux bénéfices nets<br />

HAYDN LE RETOUR DE TOBIE<br />

3


4<br />

plus <strong>de</strong> cinq fois supérieurs qu’a engendrés Tobia trois ans plus tôt. Il<br />

promet en échange <strong>de</strong> composer tous oratorios, messes, symphonies ou<br />

cantates utiles. La Société exigeant que cette promesse soit assurée par<br />

un contrat, Haydn obtient que soit inscrite une clause restrictive selon<br />

laquelle il ne composera que « si le temps et les circonstances le permettent<br />

». Dès le début <strong>de</strong> 1779, la Société exige une première partition<br />

au mépris <strong>de</strong> ladite clause. Haydn répond à cette discourtoisie par une<br />

longue lettre <strong>de</strong> démission, qui témoigne <strong>de</strong> sa colère autant que <strong>de</strong> son<br />

esprit. Il <strong>de</strong>vra attendre jusqu’en 1797 pour y être enfin admis.<br />

Ses démêlés avec la Société ne s’arrêtent pas au désagréable épiso<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> 1778-1779. En 1781, une reprise du Tobia est envisagée. On<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> à Haydn <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à certaines coupures, qu’il accepte en<br />

échange d’un certain nombre <strong>de</strong> conditions, que la Société refuse. On<br />

fait alors savoir au compositeur que, « en raison <strong>de</strong> la défection d’une<br />

alto, son oratorio ne pourra être présenté ». Et c’est un oratorio <strong>de</strong><br />

Hasse, Santa Elena al Calvario (déjà entendu en 1772 et 1773), qui le<br />

remplace à l’affiche.<br />

Le 19 mars 1784, l’œuvre est donnée à Lisbonne en l’honneur <strong>de</strong><br />

l’infant Joseph, prince du Brésil. La même année, la Tonkünstlersozietät<br />

prie Haydn <strong>de</strong> réviser sa partition en vue d’une reprise à Vienne. Le<br />

public commençait à se lasser <strong>de</strong>s longs recitativi secchi (récitatifs<br />

accompagnés <strong>de</strong> la seule basse continue) qui accablaient les ouvrages<br />

présentés par la Société. Début 1786, on chargerait même Lorenzo Da<br />

Ponte – dont les Noces <strong>de</strong> Figaro, mises en musique par Mozart, seraient<br />

créées le 1 er mai suivant – <strong>de</strong> mettre au goût du jour les livrets <strong>de</strong> treize<br />

oratorios. Da Ponte déclinerait l’offre, et l’on chargerait finalement Nunziato<br />

Porta <strong>de</strong> cette tâche.<br />

Mais en 1784, curieusement, Haydn ne changea rien à ses propres<br />

récitatifs. En revanche, la plupart <strong>de</strong>s airs subirent <strong>de</strong>s coupures, et il<br />

composa <strong>de</strong>ux nouveaux chœurs, portant leur nombre à cinq (un nombre<br />

encore minime en regard <strong>de</strong>s pratiques <strong>de</strong> Haen<strong>de</strong>l, et <strong>de</strong> ce que Haydn<br />

lui-même ferait plus tard dans La Création et Les Saisons). L’un <strong>de</strong>s<br />

nouveaux chœurs, « Svanisce in un momento », acquit une gloire<br />

suffisante pour être victime d’une contrefaçon publiée par Breitkopf &<br />

Härtel en 1809, sous la forme d’un motet pourvu d’un nouveau texte en<br />

latin, Insanæ et vanæ curæ. Des problèmes <strong>de</strong> distribution pesant sur la<br />

production jusqu’au <strong>de</strong>rnier moment, le compositeur allégea également<br />

certains airs <strong>de</strong> leurs vocalises les plus acrobatiques. Après ces péripéties,<br />

les concerts purent enfin avoir lieu les 28 et 30 mars, au théâtre<br />

<strong>de</strong> la cour, à la Hofburg. Le rôle d’Anna, celui-là même qui avait fait<br />

échouer la reprise <strong>de</strong> 1781, fut confié à l’une <strong>de</strong>s plus gran<strong>de</strong>s ve<strong>de</strong>ttes<br />

<strong>de</strong> l’époque, Nancy Storace, qui serait la première Suzanne <strong>de</strong>s Noces.<br />

Inspiré par le livre apocryphe <strong>de</strong> Tobit, tiré <strong>de</strong> l’Ancien Testament, le<br />

livret met en scène l’angoisse <strong>de</strong> l’aveugle Tobit et <strong>de</strong> son épouse Anna,<br />

dont le fils <strong>Tobie</strong> (ou Tobias), parti recouvrer un trésor confié à un ami,<br />

Ragouël, tar<strong>de</strong> à revenir ; l’arrivée d’un certain Azarias (en fait l’archange<br />

HAYDN LE RETOUR DE TOBIE


Raphaël), qui rassure Tobit et Anna : après avoir vaincu un poisson géant<br />

dans le Tigre, puis épousé Sarah, fille <strong>de</strong> Ragouël, <strong>Tobie</strong> s’apprête à<br />

rentrer auprès <strong>de</strong>s siens et guérira les yeux <strong>de</strong> son père ; l’arrivée du jeune<br />

couple ; la guérison <strong>de</strong> Tobit grâce au fiel du poisson miraculeux tué par<br />

<strong>Tobie</strong> ; la douleur insoutenable qu’il éprouve en ouvrant les yeux ; et son<br />

retour à une vue normale grâce aux soins affectueux <strong>de</strong> Sarah.<br />

Danseur et poète, le librettiste, Giovanni Gastone Boccherini, s’est<br />

également fait connaître comme auteur <strong>de</strong> livrets pour <strong>de</strong>s opéras <strong>de</strong><br />

Salieri. La famille dont il est issu s’est distinguée dans <strong>de</strong> nombreux<br />

arts. Son père, Leopoldo, fut un violoncelliste et contrebassiste virtuose.<br />

Sa sœur aînée, Maria Ester, danseuse à Vienne, était l’épouse du chorégraphe<br />

Onorato Viganò et la mère <strong>de</strong> Salvatore Viganò, époux <strong>de</strong> la<br />

splendi<strong>de</strong> Maria Medina, maître <strong>de</strong> ballet à la cour <strong>de</strong> Vienne puis à la<br />

Scala <strong>de</strong> Milan, pour qui Beethoven composa son ballet Les Créatures <strong>de</strong><br />

Prométhée. Quant au frère <strong>de</strong> Giovanni Gastone, il n’était autre que le<br />

fameux Luigi Boccherini, compositeur à la cour d’Espagne et co-inventeur,<br />

avec Haydn, du quatuor à cor<strong>de</strong>s.<br />

La partition <strong>de</strong> Haydn s’inscrit à <strong>de</strong> nombreux égards dans la tradition<br />

<strong>de</strong> l’oratorio italien, lui même fortement inspiré par le dramma per<br />

musica métastasien. On remarque en particulier le nombre restreint <strong>de</strong>s<br />

chœurs (trois seulement dans la version originale) et <strong>de</strong>s ensembles<br />

(seulement un duo). Comme il se doit, le livret opte pour la langue <strong>de</strong><br />

Dante (c’est en entendant les œuvres <strong>de</strong> Haen<strong>de</strong>l à Westminster que<br />

Haydn comprendra l’importance d’utiliser l’idiome local pour être compris<br />

du public). Et, tout empreint <strong>de</strong> la majesté un peu moraliste <strong>de</strong><br />

Métastase, Boccherini met <strong>de</strong> côté l’aspect pittoresque du récit biblique,<br />

riche en événements fabuleux qui témoignent <strong>de</strong> son origine mésopotamienne.<br />

Le peu d’action restant (les retrouvailles entre <strong>Tobie</strong> et les<br />

siens, le miracle, la révélation par Raphaël <strong>de</strong> sa véritable i<strong>de</strong>ntité, le<br />

dénouement final) est confiné dans les récitatifs. Les airs sont dévolus à<br />

l’expression <strong>de</strong>s passions et du sentiment religieux, le <strong>de</strong>ssein édificateur<br />

<strong>de</strong> tels ouvrages n’étant jamais perdu <strong>de</strong> vue.<br />

Exit le personnage d’Asmodée, âme damnée qui a fait mourir coup<br />

sur coup les sept premiers maris <strong>de</strong> Sarah, avant même que la nuit <strong>de</strong><br />

noces soit consommée. Exit également Ragouël son père, et en fait<br />

toutes les scènes situées en Médie, au nom <strong>de</strong> l’unité <strong>de</strong> lieu. Alors que<br />

dans le Livre <strong>de</strong> Tobit celui-ci perd la vue en recevant sur les yeux <strong>de</strong>s<br />

fientes <strong>de</strong> moineaux (!), son infortune <strong>de</strong>vient, dans l’oratorio, affaire <strong>de</strong><br />

foi. A en croire Anna, c’est Dieu qui a infligé la cécité à son mari, pour<br />

mettre à l’épreuve leur confiance en lui ; elle estime que, si Tobit ne<br />

recouvre pas la vue, c’est que Dieu aura donné raison aux infidèles<br />

contre les croyants. Pour que l’affaire soit bien claire, Boccherini étoffe<br />

d’ailleurs l’épiso<strong>de</strong> du miracle. La lumière du jour brûle les yeux <strong>de</strong><br />

Tobit, qui préfère à cette douleur ses propres ténèbres. Il faudra l’intervention<br />

<strong>de</strong> l’ange pur Sarah pour que Tobit surmonte cette <strong>de</strong>rnière<br />

épreuve et retrouve, partant, une foi intacte.<br />

5


6<br />

C’est donc dans la musique qu’il faut rechercher les éléments les<br />

plus originaux, les plus novateurs. Nourrie par les expériences <strong>de</strong> Haydn<br />

dans le domaine <strong>de</strong> la musique instrumentale, la partition s’élève bien<br />

au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la production viennoise contemporaine. Peu d’airs adoptent<br />

la forme <strong>de</strong> l’aria da capo ; et, lors <strong>de</strong> la révision <strong>de</strong> 1784, le compositeur<br />

réduisit encore leur nombre en supprimant le volet central et la reprise<br />

<strong>de</strong> plusieurs d’entre eux. Haydn préfère <strong>de</strong>s formes plus « symphoniques<br />

», dans lesquelles le volet central dérive <strong>de</strong> la première section,<br />

ou multiplie les reprises. Quoique rares, les chœurs sont variés, soignés<br />

et, à en juger par le nombre <strong>de</strong> copies et transcriptions qui en circulèrent,<br />

ils firent gran<strong>de</strong> impression. Le recitativo secco est relativement délaissé,<br />

au profit du recitativo accompagnato (c’est-à-dire avec orchestre), beaucoup<br />

plus vivant et varié. L’orchestre, enfin, est très fourni (flûtes, hautbois,<br />

cors anglais, clarinettes, bassons, cors, trompettes et trombones par<br />

paires, timbales et cor<strong>de</strong>s). En symphoniste d’exception, Haydn profite<br />

<strong>de</strong>s nombreux airs métaphoriques (encore un héritage <strong>de</strong> Métastase) pour<br />

écrire <strong>de</strong> belles pages <strong>de</strong>scriptives. Il pare les airs <strong>de</strong> magnifiques couleurs<br />

instrumentales et crée même une véritable petite symphonie<br />

concertante à dix solistes... plus une voix (l’air « angélique » <strong>de</strong> Sarah,<br />

« Non parmi esser fra gl’uomini », dans la secon<strong>de</strong> partie). Mais l’écriture<br />

vocale reste assez conventionnelle, le contrepoint beaucoup moins nourri<br />

que dans les <strong>de</strong>ux oratorios plus tardifs.<br />

Ces réelles beautés ne suffirent pas à assurer à l’œuvre une gloire<br />

durable. Jusqu’à la fin du XVIII e siècle, Tobia semble avoir été joué <strong>de</strong><br />

temps à autre à travers l’Europe, bien que l’on ne possè<strong>de</strong> que peu <strong>de</strong><br />

traces <strong>de</strong> ces exécutions. Fort du succès <strong>de</strong> La Création et <strong>de</strong>s Saisons,<br />

Haydn tenta <strong>de</strong> faire éditer, à défaut du matériel d’orchestre complet, au<br />

moins la réduction pour piano. Mais ses tentatives restèrent vaines. Ce<br />

type d’ouvrage était passé <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>, et Tobia était éclipsé par la<br />

magnificence <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux autres oratorios <strong>de</strong> Haydn. Après quelques exécutions<br />

sporadiques jusqu’en 1909, où Tobia fut repris à Vienne à<br />

l’occasion du centenaire <strong>de</strong> la mort du compositeur, l’œuvre tomba<br />

définitivement dans l’oubli, jusqu’à la publication en 1960, par Ernst<br />

Fritz Schmid, d’une édition critique fondée sur les différentes sources<br />

d’époque. Cette partition, intégrée trois ans plus tard dans l’édition<br />

monumentale Haydn publiée par Henle, est celle utilisée ce soir.<br />

* Cité par Marc Vignal, dans Joseph Haydn, Fayard, Paris, 1988, p. 179.


IL RITORNO DI TOBIA<br />

[Le Retour <strong>de</strong> <strong>Tobie</strong>]<br />

TOBIT, aveugle, mari d’Anna basse<br />

ANNA, mère <strong>de</strong> Tobia alto<br />

TOBIA, époux <strong>de</strong> Sara ténor<br />

SARA soprano<br />

L’ange RAFFAELLE, sous les traits d’AZARIA soprano<br />

Le CHŒUR DES HÉBREUX, serviteurs <strong>de</strong> Tobit<br />

L’action se déroule aux environs <strong>de</strong> Ninive.<br />

OUVERTURE<br />

Largo (do mineur) – Allegro di molto (do majeur)<br />

Forme sonate libre avec introduction lente.<br />

PREMIÈRE PARTIE<br />

N o 1. Chœur avec solistes (ANNA, TOBIT)<br />

Pietà, d’un’infelice<br />

Largo (mi bémol majeur)<br />

Déportés à Ninive, ANNA et l’aveugle TOBIT, parents <strong>de</strong> <strong>Tobie</strong>, pleurent<br />

son absence avec tout le peuple hébreux. Parti en Médie, chez son<br />

parent Ragouël, afin <strong>de</strong> recouvrer un trésor que son père avait confié à<br />

celui-ci, le jeune homme tar<strong>de</strong> en effet à rentrer.<br />

Le matériau musical est issu <strong>de</strong> l’introduction lente <strong>de</strong> l’ouverture.<br />

On remarque les <strong>de</strong>ux cors anglais, qui expriment la douleur <strong>de</strong> cette<br />

déploration.<br />

SYNOPSIS du RETOUR DE TOBIE<br />

7


8<br />

N o 2b. Aria (ANNA)<br />

Sudò il guerriero<br />

Allegro con brio (ré majeur)<br />

Persuadée <strong>de</strong> la mort <strong>de</strong> son fils, ANNA compare le triste <strong>de</strong>stin <strong>de</strong> son<br />

mari aveugle à celui du guerrier victorieux après une ru<strong>de</strong> bataille, du<br />

marin qui triomphe <strong>de</strong>s tempêtes, du paysan dont la sueur est récompensée<br />

par une belle récolte.<br />

L’orchestre illustre ces trois métaphores : fanfares brillantes, frémissements<br />

<strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s bois imitant les vagues, mélodie champêtre<br />

du hautbois.<br />

N o 3a. Recitativo accompagnato (TOBIT)<br />

Deh mo<strong>de</strong>ra il dolor<br />

Adagio<br />

TOBIT <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à Anna <strong>de</strong> ne pas se laisser aller à une douleur excessive<br />

: Dieu leur rendra leur fils. Mais Anna semble ne pas l’entendre.<br />

Un mi tenu aux premiers violons fait glisser sans interruption dans l’aria.<br />

N o 3b. Aria (TOBIT), Ah tu m’ascolta<br />

Largo (fa majeur)<br />

TOBIT supplie Dieu <strong>de</strong> lui montrer que, jusqu’à présent, il ne lui a pas<br />

fait confiance en vain.<br />

Les cor<strong>de</strong>s apportent toute leur douceur à cette prière, secouée toutefois<br />

d’accents poignants.<br />

N o 4b. Aria (RAFFAELLE), Anna, m’ascolta<br />

Allegro (la majeur)<br />

Dans le long récitatif précé<strong>de</strong>nt, l’archange RAPHAËL, qui se fait appeler<br />

AZARIAS (Azaria), a raconté à Anna la victoire <strong>de</strong> <strong>Tobie</strong> sur un poisson<br />

géant furieux, son mariage avec Sarah, fille <strong>de</strong> Ragouël, et son retour<br />

prochain.<br />

Dans une aria dont les vocalises traduisent l’enthousiasme, il<br />

l’appelle <strong>de</strong> nouveau à gar<strong>de</strong>r espoir : <strong>de</strong> ses mains bénies, <strong>Tobie</strong> est<br />

appelé à accomplir <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s œuvres ; il rendra notamment la vue à<br />

son père.<br />

N o 5b. Aria (ANNA), Ah gran Dio<br />

Allegro mo<strong>de</strong>rato (do majeur)<br />

A l’annonce <strong>de</strong> cette nouvelle, ANNA rend grâce à Dieu dans une aria à<br />

laquelle la flûte et les hautbois donnent un charme champêtre.<br />

SYNOPSIS du RETOUR DE TOBIE


N o 5c. Chœur, Ah grand Dio!<br />

[Allegro mo<strong>de</strong>rato] (do majeur)<br />

Ce chœur, ajouté en 1784, fait écho à l’air d’Anna, mais le ton est plus<br />

majestueux ; bassons, cors, trompettes et timbales viennent gonfler<br />

l’orchestre et l’écriture contrapuntique renforce cette solennité.<br />

N o 6b. Aria (TOBIA)<br />

Quando mi dona un cenno<br />

Andante (mi majeur)<br />

Dans une aria pleine <strong>de</strong> tendresse (violons avec sourdine), TOBIE assure<br />

Sarah <strong>de</strong> sa flamme.<br />

N o 7a. Recitativo secco (SARA)<br />

Somme grazie ti rendo<br />

SARAH rend grâce à Dieu, père du père <strong>de</strong> tous les hommes, Adam,<br />

parce qu’il l’a menée saine et sauve jusque chez les parents <strong>de</strong> <strong>Tobie</strong>.<br />

N o 7b. Aria (SARA)<br />

Del caro sposo<br />

Allegro mo<strong>de</strong>rato (si bémol majeur)<br />

SARAH répond à l’ar<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> <strong>Tobie</strong> par cette aria aux gracieuses vocalises.<br />

N o 9. Chœur avec solistes (TOBIA, ANNA, TOBIT, SARA, RAFFAELLE),<br />

Odi le nostre voci / Rendi a Tobit la luce<br />

Andante / Allegro con brio (ré majeur)<br />

Un long récitatif a précé<strong>de</strong>mment salué les retrouvailles entre TOBIE,<br />

SARAH, les parents <strong>de</strong> <strong>Tobie</strong> et RAPHAËL. A TOBIT qui se plaignait <strong>de</strong> ne<br />

pouvoir le contempler, TOBIE a promis <strong>de</strong> rendre la vue.<br />

Le vaste chœur qui s’ensuit, rassemblant toutes les forces vocales en<br />

présence et un orchestre puissant, offre à la première partie <strong>de</strong> l’oratorio<br />

sa digne conclusion. Dans la première section du chœur, au tempo lent,<br />

les cinq solistes implorent Dieu tour à tour <strong>de</strong> rendre la vue à TOBIT.<br />

Leurs interventions sont ponctuées par le chœur homophone, qui reprennent<br />

les mots <strong>de</strong> TOBIE : « Rendi a Tobit la luce, o <strong>de</strong>lla luce Autor »<br />

[Rends à Tobit la lumière, ô Créateur <strong>de</strong> la lumière]. La secon<strong>de</strong> section<br />

est une fugue brillante du chœur seul, toujours sur ces mêmes paroles.<br />

9


10<br />

SECONDE PARTIE<br />

N o 10a. Recitativo accompagnato (ANNA, SARA, RAFFAELLE),<br />

Oh <strong>de</strong>lla santa fé stupendi effetti!<br />

Vivace – Andante – Vivace – Andante – Tempo di prima<br />

La foule se prépare au miracle. A ANNA, lui <strong>de</strong>mandant d’où <strong>Tobie</strong> et<br />

lui-même tirent leur pouvoir, RAPHAËL conseille <strong>de</strong> ne pas chercher <strong>de</strong><br />

réponse : qu’il lui suffise <strong>de</strong> savoir que Tobit recouvrira la vue et que<br />

Dieu tient toujours ses promesses.<br />

N o 10b. Aria (RAFFAELLE),<br />

Come se a voi parlasse / Un di sanguigna e torbida<br />

Adagio – Presto – Adagio – Presto (ré majeur)<br />

Comme le récitatif auquel il fait suite, l’air <strong>de</strong> RAPHAËL fait alterner <strong>de</strong>s<br />

tempos contrastés.<br />

Les sections vives illustrent avec vigueur le Jugement <strong>de</strong>rnier, les<br />

sections lentes évoquent les mystères <strong>de</strong> la parole divine.<br />

N o 11a. Recitativo secco (ANNA, SARA)<br />

Ad Azaria nel volto<br />

Les <strong>de</strong>ux femmes s’interrogent sur l’i<strong>de</strong>ntité d’Azarias, dont le visage est si<br />

serein et les paroles si célestes. Il prétend <strong>de</strong>scendre d’Anania, cousine<br />

d’Anna. SARAH loue les vertus inépuisables <strong>de</strong> son étonnante belle-famille.<br />

N o 11b. Aria (SARA), Non parmi esser fra gl’uomini<br />

Andante (fa majeur)<br />

Etonnante page que cet air où SARAH déclare ne plus se sentir sur terre,<br />

parmi la tribu <strong>de</strong> Nephtali, mais au milieu <strong>de</strong>s anges.<br />

Haydn écrit une véritable symphonie concertante, où dix vents<br />

(flûtes, hautbois, cors anglais, bassons et cors par paires) mêlent leurs<br />

lignes suaves à celle <strong>de</strong> la voix. L’accompagnement <strong>de</strong>s cor<strong>de</strong>s est tout<br />

en délicatesse, entre discrets pizzicatos et puissants tutti avec l’archet.<br />

N o 12a. Recitativo secco (ANNA, TOBIA)<br />

Che soave parlar!<br />

Subjuguée par le chant <strong>de</strong> Sarah, ANNA félicite TOBIE <strong>de</strong> l’avoir choisie<br />

pour épouse. Celui-ci lui révèle comment il va guérir son père : grâce au<br />

fiel recueilli sur le poisson qu’il a éviscéré dans le Tigre.


N o 12b. Aria (TOBIA), Quel felice nocchier<br />

Allegro con brio (sol majeur)<br />

Nouvelle métaphore marine pour cet air résolu, où TOBIE nous apprend à<br />

gar<strong>de</strong>r toujours espoir, comme le nocher aperçoit enfin le port après une<br />

longue errance.<br />

N o 13a. Recitativo secco, puis accompagnato (ANNA),<br />

Giusta brama l’affretta<br />

Adagio – A tempo<br />

ANNA est saisie par le doute. Elle ne supporterait pas que l’entreprise<br />

échoue. Mais sa foi l’emporte finalement : Dieu ne permettra pas le<br />

triomphe <strong>de</strong>s ennemis d’Israël.<br />

N o 13c. Chœur, Svanisce in un momento<br />

Allegro mo<strong>de</strong>rato (ré mineur – ré majeur)<br />

Les HÉBREUX traduisent leurs propres craintes par l’image d’une tempête<br />

marine (section agitée en ré mineur). Mais ils ont foi eux aussi en<br />

leur Dieu, et peuvent se reposer sur lui (section sereine en ré majeur).<br />

La présence <strong>de</strong>s trombones accroît la gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> ce chœur, ajouté<br />

en 1784.<br />

N o 14a. Recitativo accompagnato (TOBIA, TOBIT),<br />

Ah dove corri, o padre?<br />

Ce récitatif particulièrement dramatique, au tempo et au style sans cesse<br />

changeants, correspond à la scène du miracle. Malgré la douleur intolérable<br />

causée par le fiel, TOBIE réussit à verser la <strong>de</strong>rnière goutte sur les<br />

paupières closes <strong>de</strong> son père, celle qui lui rend la vue. Découvrant la<br />

lumière du jour, TOBIT ne peut en supporter l’intensité : la brûlure est<br />

trop vive.<br />

N o 14b. Aria (TOBIT), Invan lo chiedi, amico<br />

Poco adagio (la majeur)<br />

Dans un air extrêmement intense, TOBIT refuse d’ouvrir à nouveau les<br />

yeux. Il hait la lumière du jour et lui préfère ses propres ténèbres.<br />

N o 15a. Recitativo secco (TOBIA, ANNA), Che fulmine improvviso!<br />

Anéanti, TOBIE raconte la scène à sa mère. ANNA s’en remet au jugement<br />

du peuple : c’est lui qui déci<strong>de</strong>ra si l’entreprise était insensée, si TOBIE<br />

et elle-même ont, par leur folle témérité, réduit Tobit à une cécité plus<br />

insupportable encore.<br />

11<br />

SYNOPSIS du RETOUR DE TOBIE


12<br />

N o 15b. Duetto (TOBIA, ANNA)<br />

Dunque, oh Dio, quando sperai<br />

Adagio (mi bémol majeur)<br />

TOBIE et sa mère se lamentent. Ainsi, Dieu a donné raison aux infidèles<br />

et plongé dans l’affliction ceux qui croyaient en lui. Ils se sentent mourir<br />

<strong>de</strong> chagrin au moment où ils pensaient mourir <strong>de</strong> joie.<br />

Une nouvelle fois, c’est aux cors anglais que revient <strong>de</strong> traduire le<br />

désespoir.<br />

N o 16. Recitativo accompagnato (SARA, ANNA, TOBIA, TOBIT, RAFFAELLE),<br />

Qui di morir si parla<br />

SARAH <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à TOBIE et ANNA <strong>de</strong> sécher leurs larmes. Sur le conseil<br />

d’AZARIAS, elle a habitué progressivement les yeux <strong>de</strong> TOBIT à l’éclat du<br />

jour, en les lui protégeant d’un voile noir <strong>de</strong> moins en moins épais. Il est<br />

en train d’exhorter tout le peuple d’Assyrie et d’Israël à louer Dieu.<br />

L’entrée <strong>de</strong> TOBIT apporte la preuve <strong>de</strong> ce récit. AZARIAS veut prendre<br />

congé, et TOBIT lui offre tout son or en échange <strong>de</strong> ses bienfaits, mais il<br />

refuse. A ses hôtes étonnés, il révèle alors son i<strong>de</strong>ntité : il est l’archange<br />

RAPHAËL. Il promet à tous la chute <strong>de</strong> Ninive et la reconstruction prochaine<br />

<strong>de</strong> Jérusalem.<br />

N o 17. Chœur avec solistes (SARA, ANNA, TOBIA, TOBIT),<br />

Io non oso alzar le ciglia / Decantiam quel Dio /<br />

Otterem gloria maggiore e maggior felicità<br />

Allegro con spirito (do majeur) – Vivace (sol majeur)<br />

Dans une première partie, les solistes font part avec humilité <strong>de</strong> leur<br />

émerveillement (« Io non oso alzar le ciglia »), puis le chœur loue ce<br />

Dieu qui préfère la pitié à la vengeance (« Decantiam quel Dio »).<br />

S’ensuit une brillante fugue à 6/8, notée vivace, où tous se réjouissent<br />

<strong>de</strong> la gloire et du bonheur retrouvés (« Otterem gloria maggiore e maggior<br />

felicità »).


WILLIAM CHRISTIE<br />

Direction musicale<br />

Claveciniste, chef d’orchestre, musicologue et enseignant, William<br />

Christie est le pionnier <strong>de</strong> la redécouverte, en France, <strong>de</strong> la musique<br />

baroque. Il a révélé à un très large public le répertoire français <strong>de</strong>s XVII e<br />

et XVIII e siècles. Né aux Etats-Unis, il a étudié à Harvard et à Yale, et<br />

s’est installé en France en 1971. Sa carrière a pris un tournant décisif<br />

quand il a fondé, en 1979, Les Arts florissants. Mais c’est la création<br />

d’Atys <strong>de</strong> Lully à l’<strong>Opéra</strong>-Comique qui lui a offert, en 1987, sa véritable<br />

consécration publique nationale et internationale. Maître incontesté du<br />

baroque français, il explore avec un égal bonheur la musique italienne,<br />

Purcell, Haen<strong>de</strong>l, Mozart ou Haydn. En témoigne son abondante production<br />

discographique, publiée chez Harmonia Mundi, Warner<br />

Classics/Erato (plus <strong>de</strong> 70 enregistrements couronnés <strong>de</strong> nombreux prix<br />

et distinctions en France et à l’étranger) et Virgin Classics.<br />

En tant que chef invité, William Christie répond régulièrement aux<br />

sollicitations <strong>de</strong> festivals d’art lyrique comme Glyn<strong>de</strong>bourne (où il a dirigé,<br />

à la tête <strong>de</strong> l’Orchestre <strong>de</strong> l’Age <strong>de</strong>s Lumières, Theodora puis Ro<strong>de</strong>linda,<br />

<strong>de</strong> Haen<strong>de</strong>l, qui a été repris en janvier 2002 au Théâtre du Châtelet) ou<br />

<strong>de</strong> scènes comme l’Opernhaus <strong>de</strong> Zurich, où il a dirigé Iphigénie en Tauri<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> Gluck, Les In<strong>de</strong>s galantes <strong>de</strong> Rameau et en février 2004 Radamisto <strong>de</strong><br />

Haen<strong>de</strong>l. En octobre 2002, il a été le premier chef invité par Simon Rattle<br />

à diriger l’Orchestre philharmonique <strong>de</strong> Berlin.<br />

Il a fondé à Caen une académie pour les jeunes chanteurs, Le Jardin<br />

<strong>de</strong>s voix, dont la première édition en 2002 a eu un large retentissement<br />

en France et en Europe.<br />

Jérémie Rhorer, chef assistant<br />

Né en 1973, Jérémie Rhorer a fait partie <strong>de</strong> la Maîtrise <strong>de</strong> Radio-<br />

France, puis étudié au CNR puis au CNSM <strong>de</strong> Paris (flûte, clavecin, écriture<br />

; écriture, orchestration et clavecin). Il se forme à la direction avec<br />

Emil Tchakarov. Sur ses conseils, il fon<strong>de</strong> son orchestre : Les Musiciens<br />

<strong>de</strong> la Prée. Avec cette formation, il attire l’attention <strong>de</strong> Christopher Hogwood<br />

et <strong>de</strong> Marc Minkowski dont il <strong>de</strong>vient l’assistant. Il travaille ensuite<br />

avec William Christie en tant que chef assistant, notamment pour le Jardin<br />

<strong>de</strong>s voix ou Les Boréa<strong>de</strong>s. Il dirigera les Arts florissants à Vienne<br />

dans Hercules <strong>de</strong> Haen<strong>de</strong>l. Il dirige aussi l’Ensemble orchestral <strong>de</strong> Paris<br />

ou les Musiciens du Louvre.<br />

Il est également compositeur (quatuor à cor<strong>de</strong>s, Rodéo pour clarinette<br />

et piano, créé par Paul Meyer, etc.) Il a enregistré les concertos pour orgue<br />

<strong>de</strong> Haydn avec Olivier Vernet et la Missa pro <strong>de</strong>functis <strong>de</strong> Cimarosa.<br />

13<br />

LES INTERPRÈTES


14<br />

Sunhae Im, soprano<br />

Née en 1976, à Cholwon (Corée du Sud), Sunhae Im étudie le chant<br />

auprès <strong>de</strong> Lokyung Pak à l’université <strong>de</strong> Séoul, puis <strong>de</strong> Roland Hermann<br />

à la Hochschule <strong>de</strong> Karlsruhe.<br />

En décembre 1999, elle se fait remarquer en chantant Mozart sous la<br />

direction <strong>de</strong> Philippe Herreweghe, à l’occasion d’un remplacement au<br />

pied levé. Elle est invitée dans la foulée au Konzerthaus <strong>de</strong> Berlin, à<br />

Anvers, à Ba<strong>de</strong>n-Ba<strong>de</strong>n et à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Francfort. A Hanovre, elle chante<br />

Don Giovanni (Zerlina), La Flûte enchantée (Papagena), Orphée aux<br />

Enfers (Cupidon), L’Enlèvement au sérail (Blondchen) et Pelléas et<br />

Mélisan<strong>de</strong> (Yniold). En concert, elle se produit avec Wolfgang Gönnenwein,<br />

Frans Bruggen, Herbert Blomsted, Riccardo Chailly et Kent<br />

Nagano. Elle fait trois tournées internationales avec William Christie,<br />

dans Les Saisons <strong>de</strong> Haydn, Le Messie <strong>de</strong> Haen<strong>de</strong>l et La Descente<br />

d’Orphée aux Enfers <strong>de</strong> Charpentier. Sous sa direction, elle a participé<br />

au concert Purcell/Rameau donné en avril <strong>de</strong>rnier à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> <strong>Lyon</strong>.<br />

Parmi ses projets : Yniold à la Deutsche Oper <strong>de</strong> Berlin et au Festival<br />

d’Edimbourg, Les Paladins <strong>de</strong> Rameau à Bâle et la Passion selon saint<br />

Jean à Munich et en tournée avec Kuijken.<br />

Sophie Karthäuser, soprano<br />

Après une expérience fructueuse à l’<strong>Opéra</strong>-Studio <strong>de</strong> la Monnaie <strong>de</strong><br />

Bruxelles, Sophie Karthäuser est l’élève <strong>de</strong> Noelle Barker à la Guildhall<br />

School of Music <strong>de</strong> Londres. Elle se produit en concert avec <strong>de</strong>s<br />

ensembles tels que l’Aca<strong>de</strong>my of Ancient Music, Les Arts florissants<br />

(William Christie), le European Union Baroque Orchestra (Roy<br />

Goodman et Edward Higginbottom), l’Orchestre <strong>de</strong>s Champs-Elysées<br />

(Philippe Herreweghe), Archibu<strong>de</strong>lli (Anner Bylsma) et l’Orchestre<br />

philharmonique <strong>de</strong> Liège (Louis Langrée).<br />

A l’opéra, elle a chanté Thésée <strong>de</strong> Lully avec l’Académie baroque<br />

européenne d’Ambronay sous la direction <strong>de</strong> William Christie et<br />

Papagena (La Flûte enchantée à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Francfort). Après ses débuts<br />

à la Monnaie en Barbarina (Les Noces <strong>de</strong> Figaro, 2001), elle y a été réinvitée<br />

pour L’Enfant et les Sortilèges, L’Orfeo, Don Giovanni (production<br />

reprise à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Lille et au Grand Théâtre <strong>de</strong> Luxembourg) et Peter<br />

Grimes, qu’elle a également chanté à Bilbao.<br />

Parmi ses nombreux projets, notons Le Couronnement <strong>de</strong> Poppée et<br />

Le Retour d’Ulysse au Grand Théâtre <strong>de</strong> Genève et à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Caen, sa<br />

première Pamina (La Flûte enchantée) à la Monnaie et à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong><br />

Lille, et Zerlina à Tokyo. Son disque d’airs <strong>de</strong> Grétry a reçu un “Diapason<br />

découverte”.<br />

LES INTERPRÈTES


Ann Hallenberg, mezzo-soprano<br />

La Suédoise Ann Hallenberg a eu pour professeurs Kerstin Meyer<br />

et Erik Sædén à Stockholm et Joy Mammen à Londres. Elle a chanté<br />

notamment à l’<strong>Opéra</strong> national <strong>de</strong> Paris, à l’Opernhaus <strong>de</strong> Zurich, au<br />

Vlaamse Opera d’Anvers, à la Semperoper <strong>de</strong> Dres<strong>de</strong>, à l’<strong>Opéra</strong> royal<br />

<strong>de</strong> Suè<strong>de</strong> et au Théâtre <strong>de</strong> cour <strong>de</strong> Drottningholm à Stockholm et dans<br />

plusieurs festivals internationaux, sous la direction <strong>de</strong> chefs comme<br />

Marc Minkowski, William Christie, Christophe Rousset, Emmanuelle<br />

Haïm, Philippe Herreweghe, Christoph Spering, Michael Hofstetter,<br />

Jean-Christophe Spinosi, Alessandro De Marchi et Roy Goodman.<br />

Elle a chanté Il ritorno di Tobia à l’automne 2004 sous la direction<br />

d’Andreas Sperring. En décembre 2004, elle a fait ses débuts à la Scala<br />

<strong>de</strong> Milan dans Europa riconosciuta <strong>de</strong> Salieri (Isseo), sous la direction<br />

<strong>de</strong> Riccardo Muti. Parmi ses projets : Elijah <strong>de</strong> Men<strong>de</strong>lssohn à Amsterdam<br />

avec Philippe Herreweghe, <strong>de</strong>s concerts au Barbican Centre et au<br />

Théâtre <strong>de</strong>s Champs-Elysées avec Emmanuelle Haïm et Le Concert<br />

d’Astrée et Hercules <strong>de</strong> Haen<strong>de</strong>l avec William Christie aux Wiener Festwochen,<br />

à Vienne. Elle apparaît également dans <strong>de</strong> plusieurs disques.<br />

Andreas Weller, ténor<br />

Après avoir fait partie du Hymnus-Knabenchor <strong>de</strong> Stuttgart,<br />

Andreas Weller a étudié le chant avec Bruce Abel à Stuttgart, puis<br />

auprès <strong>de</strong> James Wagner à Hambourg <strong>de</strong> 1998 à 2000 (lied) et à<br />

Lübeck jusqu’en 2002 (chant soliste). Depuis lors, il se perfectionne<br />

auprès <strong>de</strong> Christoph Prégardien et, avec son accompagnateur Götz<br />

Payer, dans la classe <strong>de</strong> perfectionnement <strong>de</strong> lied en duo d’Irwin Gage à<br />

l’Académie <strong>de</strong> musique <strong>de</strong> Zurich.<br />

Il est aujourd’hui très <strong>de</strong>mandé en Evangéliste et comme soliste<br />

d’oratorio. En juin 2003, il a chanté <strong>de</strong>s cantates <strong>de</strong> Bach avec le<br />

Collegium vocale <strong>de</strong> Gand et Philippe Herreweghe. Il a été réinvité par<br />

cet ensemble en novembre 2003. La même année, il a chanté avec<br />

l’Orchestre symphonique <strong>de</strong> la Radio <strong>de</strong> Stuttgart sous la direction <strong>de</strong><br />

Jun Märkl (Men<strong>de</strong>lssohn, Symphonie “Lobgesang”) et s’est produit à<br />

l’Académie musicale <strong>de</strong> Saintes sous la direction <strong>de</strong> Philippe Herreweghe,<br />

Daniel Reuss et Sigiswald Kuijken.<br />

Andreas Weller collabore en outre avec <strong>de</strong>s chefs comme Frie<strong>de</strong>r<br />

Bernius, Helmuth Rilling, Marcus Creed, Claus Bantzer, Andreas<br />

Spering, Kristian Commichau, Daniel Harding, Thomas Hengelbrock,<br />

Hartmut Höll, ainsi qu’avec le Knabenchor <strong>de</strong> Hanovre, Concerto<br />

Köln, Roger Vignoles et The King’s Singers. Il apparaît dans <strong>de</strong> nombreux<br />

disques.<br />

15


16<br />

Bertrand Chuberre, baryton-basse<br />

Après un doctorat <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine et <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> piano, Bertrand<br />

Chuberre étudie le chant avec Anna Maria Bondi au Conservatoire<br />

national supérieur <strong>de</strong> musique <strong>de</strong> Paris. Il travaille sous la direction <strong>de</strong><br />

chefs comme Jacques Mercier, William Christie, Christophe Rousset,<br />

Jean-Clau<strong>de</strong> Malgoire, Emmanuelle Haïm, Gabriel Garrido, Christophe<br />

Coin, Antonio Florio, Stephen Stubbs et Gérard Lesne.<br />

II chante La Flûte enchantée, Les Contes d’Hoffmann et La Vie parsienne<br />

à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Massy, Didon <strong>de</strong> Desmarets à Metz et à Versailles,<br />

La virtù <strong>de</strong>’ strali d’amore <strong>de</strong> Cavalli à Vigo, Les In<strong>de</strong>s galantes à<br />

Salamanque, La Calisto <strong>de</strong> Cavalli à Brême, Il Medoro <strong>de</strong> Lucio,<br />

Nabucco et Tosca aux Soirées lyriques <strong>de</strong> Sanxay et le rôle titre d’Idoménée<br />

<strong>de</strong> Campra à Tourcoing, Orléans et Saint-Quentin-en-Yvelines.<br />

Le public <strong>de</strong> l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> <strong>Lyon</strong> a pu l’entendre dans L’Orfeo <strong>de</strong> Monteverdi<br />

(Plutone) et récemment dans Moscou-Quartier <strong>de</strong>s cerises (Boubentsov).<br />

Cette saison, il en outre incarné Oronte dans Médée <strong>de</strong><br />

Charpentier à l’Auditorium <strong>de</strong> <strong>Lyon</strong>.<br />

Avec Les Arts florissants et William Christie, il s’est produit dans Il<br />

Tito <strong>de</strong> Cesti à l’<strong>Opéra</strong> du Rhin, Le Retour d’Ulysse au Festival d’Aixen-Provence<br />

(2000 et 2002) ainsi qu’à New York et à Vienne, Thésée <strong>de</strong><br />

Lully au Palais <strong>de</strong>s Beaux-arts <strong>de</strong> Bruxelles et à l’<strong>Opéra</strong> d’Avignon, et<br />

enfin Actéon <strong>de</strong> Charpentier au Théâtre <strong>de</strong>s Champs-Elysées à Paris, à<br />

Madrid, à Bor<strong>de</strong>aux, et au Barbican Centre <strong>de</strong> Londres. Le même<br />

ensemble l’a engagé comme soliste <strong>de</strong> divers concerts, notamment<br />

dans la Messe <strong>de</strong> minuit et In nativitatem domini canticum <strong>de</strong> Charpentier<br />

au Lincoln Center <strong>de</strong> New York, au Kennedy Center <strong>de</strong> Washington,<br />

au Konzerthaus <strong>de</strong> Berlin, au Concertgebouw d’Amsterdam et à l’Acca<strong>de</strong>mia<br />

Santa Cecilia à Rome.<br />

Il a participé à la création <strong>de</strong> Motet III <strong>de</strong> Betsy Jolas (Cité <strong>de</strong> la<br />

musique) et Carnet <strong>de</strong> notes <strong>de</strong> Nicolas Frize (Festival <strong>de</strong> Saint-Denis). Il<br />

a enregistré la Messe <strong>de</strong> minuit <strong>de</strong> Charpentier avec Les Arts florissants,<br />

ainsi que les Vêpres <strong>de</strong> la Vierge <strong>de</strong> Monteverdi avec Tragicomedia.<br />

Parmi ses projets : L’Orfeo à Mexico et L’incoronazione di Poppea<br />

à Genève.


L’Orchestre <strong>de</strong> l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> <strong>Lyon</strong><br />

L’Orchestre <strong>de</strong> l’<strong>Opéra</strong> est créé en 1983. Premier directeur musical<br />

<strong>de</strong> l’Orchestre, John Eliot Gardiner reste à sa tête <strong>de</strong> 1983 à 1989.<br />

Lui succè<strong>de</strong>nt Kent Nagano, Louis Langrée et Iván Fischer.<br />

L’Orchestre a participé à plus <strong>de</strong> soixante enregistrements audio et<br />

vidéo avec <strong>de</strong>s premières mondiales (Rodrigue et Chimène <strong>de</strong> Debussy,<br />

La Mort <strong>de</strong> Klinghoffer <strong>de</strong> John Adams, Susannah <strong>de</strong> Carlisle Floyd,<br />

Trois Sœurs <strong>de</strong> Péter Eötvös), <strong>de</strong>s ouvrages présentés dans <strong>de</strong>s versions<br />

inédites (Salomé <strong>de</strong> Richard Strauss, Lucie <strong>de</strong> Lammermoor <strong>de</strong> Donizetti)<br />

et <strong>de</strong>s opéras rarement enregistrés (L’Etoile <strong>de</strong> Chabrier, Dialogue<br />

<strong>de</strong>s carmélites <strong>de</strong> Poulenc, Arlecchino, Turandot et Doktor Faust <strong>de</strong><br />

Busoni). L’Orchestre <strong>de</strong> l’<strong>Opéra</strong> a reçu la Victoire <strong>de</strong> la musique <strong>de</strong> la<br />

meilleure formation lyrique ou symphonique en 1999.<br />

Les Chœurs <strong>de</strong> l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> <strong>Lyon</strong><br />

Dirigés <strong>de</strong>puis 1995 par Alan Woodbridge, les Chœurs <strong>de</strong> l’<strong>Opéra</strong><br />

sont composés <strong>de</strong> 32 chanteurs professionnels. Ces artistes participent<br />

aux productions scéniques, se produisent en concert à l’<strong>Opéra</strong> ou en<br />

tournée, avec orchestre ou a cappella. Au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières saisons,<br />

ils ont participé à <strong>de</strong> nombreux enregistrements discographiques et<br />

vidéographiques, parmi lesquels : The Rake’s Progress <strong>de</strong> Stravinsky,<br />

L’Elixir d’amour <strong>de</strong> Donizetti, Orphée aux Enfers d’Offenbach, Doktor<br />

Faust <strong>de</strong> Busoni et Lucie <strong>de</strong> Lammermoor <strong>de</strong> Donizetti. Ils se produisent<br />

régulièrement en concert en France et à l’étranger.<br />

La Maîtrise <strong>de</strong> l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> <strong>Lyon</strong><br />

Mixte <strong>de</strong>puis sa création en 1990, la Maîtrise <strong>de</strong> l’<strong>Opéra</strong> national <strong>de</strong><br />

<strong>Lyon</strong> poursuit un double objectif : former à la fois un chœur d’enfants <strong>de</strong><br />

haut niveau et <strong>de</strong> jeunes chanteurs solistes. La formation musicale et<br />

scénique <strong>de</strong>s enfants leur permet, à partir du CM1, <strong>de</strong> participer à <strong>de</strong>s<br />

concerts et <strong>de</strong>s spectacles conçus pour eux et à <strong>de</strong>stination du jeune<br />

public comme L’Indien <strong>de</strong>s neiges <strong>de</strong> Jacques Rebotier. De plus, comme<br />

le requièrent <strong>de</strong> nombreux ouvrages lyriques, les enfants sont distribués<br />

dans les productions <strong>de</strong> l’<strong>Opéra</strong> telles que La Bohème, Werther, La Flûte<br />

enchantée... La Maîtrise, dirigée par Laure Pouradier Duteil, est constituée<br />

<strong>de</strong> 8 classes, du CE1 à la 3 e , et d’un chœur d’adolescentes.<br />

Depuis 1993, grâce à la convention signée entre l’Education nationale<br />

et l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> <strong>Lyon</strong>, les classes en primaire et au collège fonctionnent<br />

en horaires aménagés. Le contenu pédagogique associe un enseignement<br />

musical (chant, chorale, technique vocale, solfège et formation musicale,<br />

initiation au piano, étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> rôles) et une formation scénique<br />

(expression corporelle, travail théâtral et claquettes). La Maîtrise <strong>de</strong><br />

l’<strong>Opéra</strong> est l’une <strong>de</strong>s rares à être intégrée à un théâtre lyrique, tout en<br />

bénéficiant d’horaires aménagés.<br />

17<br />

LES INTERPRÈTES


Violons 1<br />

Nicolas Gourbeix<br />

Laurence Ketels-Dufour<br />

Lia Snitkovski<br />

Vassil Deltchev<br />

Anne Vaysse<br />

Maria Estournet<br />

Calin Chis<br />

Violons 2<br />

Karol Miczka<br />

Frédéric Bardon<br />

Zorka Revel<br />

Fabien Brunon<br />

Dominique Delbart<br />

Haruyo Nagao<br />

Altos<br />

Natalia Tolstaia<br />

Ayako Oya<br />

Nagamasa Takami<br />

Pascal Prévost<br />

Violoncelles<br />

Ewa Miecznikowska-Derbesse<br />

Alice Bourgouin<br />

Andrei Csaba<br />

Naoki Tsurusaki<br />

ORCHESTRE <strong>de</strong> L’OPÉRA<br />

Contrebasses<br />

Jorgen Skadhauge<br />

Daniel Romero<br />

Flûtes<br />

Julien Beaudiment<br />

Catherine Puertolas<br />

Hautbois<br />

Philippe Giorgi<br />

Jacek Piwkowski<br />

Patrick Roger<br />

Justine Gadave<br />

Bassons<br />

Carlo Colombo<br />

Cedric Laggia<br />

Cors<br />

Jean-Philippe Cochenet<br />

Thierry Cassard<br />

Trompettes<br />

Philippe Desors<br />

Luc Delbart<br />

Trombones<br />

Eric Le Chartier<br />

Gilles Lallement<br />

Timbales<br />

Christophe Roldan<br />

Clavecin<br />

Béatrice Martin


CHŒURS <strong>de</strong> L’OPÉRA<br />

Chef <strong>de</strong>s Chœurs Alan Woodbridge<br />

Sopranos<br />

Sharona Applebaum<br />

Sophie Calmel-Elcourt<br />

Marie-Eve Gouin<br />

Marie-Pierre Jury<br />

Sophie Lou<br />

Pascale Obrecht<br />

Véronique Thiébaut<br />

Pei Min Yu<br />

Catherine Bernardini<br />

Yu-Ling Huang-Berlion<br />

Mezzo-sopranos<br />

Françoise Courbarien<br />

Alexandra Guérinot<br />

Sabine Hwang-Chorier<br />

Marie-Lys Langlois<br />

Sylvie Malar<strong>de</strong>nti<br />

Celia Roussel-Barber<br />

Anne Crabbe<br />

Ténors<br />

Jérôme Avenas<br />

Gérard Bourgoin<br />

Brian Bruce<br />

Hi<strong>de</strong>fumi Narita<br />

Didier Roussel<br />

Frédéric Sabard<br />

Philippe Maury<br />

Basses<br />

Dominique Beneforti<br />

Jean-Jacques Bornuat<br />

René Dassac<br />

Jean-Richard Fleurençois<br />

Jean-François Gay<br />

Charles Saillofest<br />

Alain Sobieski<br />

Paolo Stupenengo<br />

MAÎTRISE <strong>de</strong> L’OPÉRA<br />

Chef <strong>de</strong> chœur Laure Pouradier Duteil<br />

Chœur d’adolescentes<br />

Léonie Berge<br />

Eléna Bruckert<br />

Inès <strong>de</strong> Block<br />

Sofie Garcia<br />

Pauline Lambert<br />

Lise L’Helgoualc’h<br />

Ariane Piwkowski


Rédaction<br />

Sophie Gretzel<br />

Conception & Réalisation<br />

Brigitte Rax / Clémence Hiver<br />

Impression<br />

Horizon


OPERA <strong>de</strong> LYON<br />

OPERA NATIONAL DE LYON<br />

Place <strong>de</strong> la Comédie 69001 <strong>Lyon</strong><br />

Prési<strong>de</strong>nt : Gérard Collomb<br />

Directeur général : Serge Dorny<br />

tél +33 (0) 4 72 00 45 45<br />

fax + 33 (0) 4 72 00 45 46<br />

www.opera-lyon.com<br />

L’<strong>Opéra</strong> national <strong>de</strong> <strong>Lyon</strong> est conventionné par le ministère <strong>de</strong> la Culture et <strong>de</strong> la Communication,<br />

la Ville <strong>de</strong> <strong>Lyon</strong>, le conseil régional Rhône-Alpes et le conseil général du Rhône.


ORCHESTRE & CHŒURS DE L’OPERA DE LYON<br />

2 e<br />

FRANZ JOSEPH<br />

HAYDN

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