Consulter le texte intégral de la thèse - Université de Poitiers
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4 Chapitre 1. Introduction<br />
1.2 Étudier <strong>de</strong>s Popu<strong>la</strong>tions Sauvages<br />
Dans <strong>le</strong> milieu naturel, <strong>le</strong>s ressources environnementa<strong>le</strong>s fluctuent généra<strong>le</strong>ment<br />
autant dans l’espace que dans <strong>le</strong> temps (Boggs, 1992). Une tel<strong>le</strong> hétérogénéité<br />
structure <strong>la</strong> ’scène écologique’ sur <strong>la</strong>quel<strong>le</strong> <strong>le</strong>s organismes évoluent. La quête<br />
alimentaire peut ainsi être appréhendée comme un problème d’optimisation :<br />
puisque l’environnement au sens <strong>la</strong>rge, c’est-à-dire biotique et abiotique, impose<br />
certaines contraintes, comment <strong>le</strong>s organismes s’adaptent-ils à ces contraintes pour<br />
une efficacité maxima<strong>le</strong> <strong>de</strong>s comportements <strong>de</strong> quête alimentaire ? L’efficacité peut<br />
se définir comme un taux d’énergie (ressources) extraite par unité <strong>de</strong> temps. Un<br />
lien causal entre aptitu<strong>de</strong> biologique (<strong>la</strong> capacité <strong>de</strong>s organismes à survivre et à<br />
contribuer <strong>de</strong>s <strong>de</strong>scendants viab<strong>le</strong>s à <strong>la</strong> génération suivante) et efficacité est alors<br />
supposé exister. Cette secon<strong>de</strong> hypo<strong>thèse</strong> (<strong>la</strong> première étant que <strong>le</strong>s organismes sont<br />
décrits adéquatement comme agents maximisateurs d’une fonction d’utilité) est <strong>le</strong><br />
plus souvent nécessaire pour contourner l’épineux problème d’estimer directement<br />
une aptitu<strong>de</strong> biologique (Link et al., 2002; Metcalf and Parvard, 2006). L’aptitu<strong>de</strong><br />
biologique est communément définie comme <strong>la</strong> monnaie <strong>de</strong> <strong>la</strong> sé<strong>le</strong>ction naturel<strong>le</strong>,<br />
c’est-à-dire comme un trait <strong>la</strong>tent (ou inobservab<strong>le</strong> directement, peut-être même<br />
un trait multi-dimensionel) indiquant <strong>le</strong> taux <strong>de</strong> propagation <strong>de</strong> génotypes au<br />
cours <strong>de</strong>s générations (Link et al., 2002). Cette définition est rétrospective et rend<br />
diffici<strong>le</strong> 1 l’estimation d’une aptitu<strong>de</strong> biologique pour <strong>de</strong>s individus encore vivants,<br />
qui ne se sont pas encore reproduits, etc.<br />
La théorie <strong>de</strong> l’Approvisionnement Optimal (’Optimal foraging theory’, MacArthur<br />
and Pianka (1966)) utilise ainsi un critère d’optimalité pour juger <strong>le</strong><br />
mérite d’une stratégie <strong>de</strong> quête alimentaire par rapport à une autre. Dans ce cadre<br />
conceptuel, <strong>la</strong> quête alimentaire <strong>de</strong> plusieurs organismes contemporains peut donc<br />
être mesurée et comparée en terme d’efficacité. Toutefois, même en <strong>la</strong>issant <strong>de</strong><br />
côté <strong>le</strong>s problèmes philosophiques sous-jacent aux approches d’optimisation en<br />
biologie (par exemp<strong>le</strong> Gould and Lewontin (1979); Sakar (2005); Depew (2010)), <strong>le</strong><br />
biologiste <strong>de</strong> terrain continue <strong>de</strong> faire face à <strong>de</strong>s problèmes pratiques pour mesurer<br />
in natura <strong>le</strong>s comportements <strong>de</strong> recherche alimentaires d’animaux sauvages.<br />
1 mais non impossib<strong>le</strong> pour autant (Link et al., 2002; Link and Barker, 2009)