accueils et coproduction - Centre Dramatique National d'Orléans

62-63 >
L’Opérette imaginaire
L’Exaltation du labyrinthe
Max Gericke ou pareille au même
Le Cas Blanche-Neige
Les Prétendants
La Pesanteur et la grâce
Nous, les héros
Grand Magasin
Algérie 54-62
L’Instruction
Gilgamesh
« ... Où boivent les vaches. »
« Elle »
62-113
accueils et coproduction
64 > L’Opérette imaginaire
65 > Henry IV
66-67 > L’Hôtel C.
68-69 > Meurtres hors champ
70-71 > Genesi from the museum of sleep
72 > Grand Magasin (Saints/Saintes...)
73 > Tes
74-75 > L’Origine rouge
76 > Gilgamesh
77 > L’Exaltation du labyrinthe
78-79 > Barbe-Bleue, espoir des femmes
80-81 > Il Processo
82-83 > Orgia
84-85 > Voyage au bout de la nuit
86-87 > Hazám Hazám
88 > Les Prétendants
89 > Algérie 54-62
90-91 > Le Tas
92 > Max Gericke ou pareille au même
93 > La Pesanteur et la grâce
94-95 > Titanica
96-97 > Alis (La Langue coupée en 2...)
98 > Grand Magasin (5 e Forum international...)
99 > « ... Où boivent les vaches. »
100-101 > La Raison gouverne le monde
102-103 > De la part du ciel
104-105 > Corées
106 > Le Cas Blanche-Neige
107 > Nous, les héros
108 > L’Instruction
109 > « Elle »
110-111 > Le Balcon
112-113 > Les Egarés

du 20 au 22 octobre 1998 (salle Jean-Louis Barrault)
64 > saison 1998-1999
L’Opérette imaginaire
de Valère Novarina
mise en scène Claude Buchvald
coproduction CDN Orléans
Avec
Michel Baudinat
Didier Dugast
Laurence Mayor
Elizabeth Mazev
Claude Merlin
Christian Paccoud
Dominique Parent
Nicolas Struve
Valérie Vinci
Daniel Znyk
et l’ensemble vocal orléanais Variation
dirigé par Patrick Marié
Musique
Christian Paccoud
Scénographie et lumière
Yves Collet
Costumes
Sabine Siegwalt
Assistante aux costumes
Christine Brottes
Arrangements vocaux
Jean-Yves Rivaud
Petits pas de "la noce"
Léon Napias
Maquillage
Catherine Saint-Sever
Assistante à la mise en scène
Céline Schaeffer
Coordination des chorales
Brigitte Mazères
Régie générale
Jean-Baptiste Braun et Richard Pierre
Régie lumière
Claire Gardaz
Editeur du texte
Editions P.O.L.
Production
Compagnie Claude Buchvald
Coproduction
Festival d’Automne à Paris
Théâtre de la Bastille
CDN/Orléans-Loiret-Centre
Création Résidence Le Quartz de Brest
« Ce qui m’intéresse c’est “le théâtre des paroles”, le
rapport de la voix au sens, à la pensée, la
transmutation de la chair dans l’écriture en voix et en
même temps en pensée. Pour moi, il n’y a pas de
cloisonnement entre le chant et la parole. L’écriture de
Valère Novarina est un poème dramatique qui procède
du chant… Le chant y apparaît tout d’un coup comme
une nécessité, il ouvre d’autres espaces à la parole. C’est
une langue qui, même quand on la rythme simplement
par le souffle, sans artifice, contient son chant
souterrain. On a l’impression qu’elle fait danser l’acteur et
bouger l’espace, dans l’immobilité même. Les comptines
sont là aussi. Et l’acteur retrouve des scansions très
anciennes, graves et même d’avant la parole. »
Avec le soutien de
Théâtre Garonne à Toulouse, Centre
Dramatique Régional de Tours, Théâtre des
Treize Vents - Centre Dramatique National du
Languedoc Roussillon - Montpellier, Théâtre
d’Evreux - Scène Nationale, Théâtre Municipal
du Mans, Théâtre Le Point du Jour à Lyon,
Théâtre de l’Olivier à Istres - ACVNF, Atelier du
Rhin - La Manufacture - Centre Dramatique
Régional d’Alsace.
Avec l’aide de
THECIF-Conseil Régional d’Ile-de-France, ADAMI,
Ministère de la Culture-Drac Ile-de-France,
Direction du Théâtre et des Spectacles
Remerciements
Théâtre du Soleil
Claude Buchvald
« Je me suis imposé de faire ce travail très vite,
pour qu’il soit de l’ordre du surgissement,
comme un dessin au fusain ou un graffiti. Je
rassemble des matériaux très divers comme le
théâtre oriental avec lequel j’ai un rapport très
fort ou les formes populaires de théâtre :
opérette, cabaret, spectacle de chansonniers,
music-hall, opéra de troisième zone, variétés,
bref je m’imprègne de tout cela sans
m’occuper pour le moment de l’assemblage.
Ce sera une opérette pauvre, une sorte de
théâtre “dégraissé”, ramené à l’essentiel, à
son ossature avec des personnages dessinés
au trait. La notion de personnage n’est pas à
jeter à la poubelle. Il faut pour le public que
tout ce qui est éparpillé, paradoxal,
contradictoire, soit rassemblé en personnes
assez dessinées qui en même temps ont
cette ambiguïté de “personne”. Une sorte
de personnage en creux. »
« C’est ça L’Opérette imaginaire: un cube cassé avec des
morceaux épars que le théâtre va étrangement
reconstituer et faire valser, où les “petits bonshommes”
sortis tout droit des planches vont crier à la cantonade :
“Les portes, les portes !” Et ce serait bien étonnant
qu’elles restent fermées après un tel acharnement. Ils
s’y prendront de toutes les façons pour les ouvrir; avec
les paroles, les chansons, la musique, le
déboussolement des membres, l’écartèlement de
l’espace. Ils se croiront au cirque par moment ou au
music-hall, mais par fulgurance… Ils arriveront de
tous les côtés, ils cogneront fort sur le rouge du sol et
de la palissade. Ils feront la noce et la prière, de
burlesques apartés et de terribles passages… Le
Mortel n’en finira pas de chanter, et s’il le faut, on le
retuera jusqu’à ce que vie s’en suive! Et tout cela
avec la légèreté des acrobates, si nous pouvons. »
Valère Novarina
du 19 au 21 novembre 1998 (salle Jean-Louis Barrault)
Avec
Cyril Bothorel
Nicolas Bouchaud
Xavier Brossard
Charlotte Clamens
Yann-Joël Collin
Christian Esnay
Dominique Guihard
Norah Krief
Nicolas Lê Quang
Alexandra Scicluna
Jean-François Sivadier
Traduction
Pascal Collin
Lumière
Bruno Goubert
Décor et accessoires
François Mercier
Costumes
Nicolas Fleury
Composition musicale
Frédéric Fresson
Parties chorégraphiées
Laetitia Mercier
Habilleuse
Sophie Schaal
Henry IV
de William Shakespeare
spectacle de la Cie La Nuit surprise par le Jour - mise en scène Yann-Joël Collin
coproduction CDN Orléans
Coproduction
Compagnie La Nuit surprise par le Jour
Le-Maillon Théâtre de Strasbourg
La Ferme du Buisson - SN de Marne-la-Vallée
Espace des Arts Chalon-sur-Saône
CDN de Normandie - Comédie de Caen
Maison de la Culture de Bourges
Théâtre Gérard Philipe à Saint-Denis
CDN/Orléans-Loiret-Centre
« C’est un lieu théâtral singulier, moment privilégié de
rencontre pour les comédiens qui constituent cette
compagnie. Le groupe a commencé à se former à l’Ecole
du Théâtre National de Chaillot sous la direction
d’Antoine Vitez. Puis, certains ont mené un parcours
commun avec Stéphane Braunschweig et le Théâtre
Machine, d’autres avec Didier-Georges Gabily et le
groupe T’Chan’g!
Enfin ils se sont retrouvés une première fois pour créer
ensemble Homme pour homme et L’Enfant d’éléphant de
Bertolt Brecht. Aujourd’hui, c’est Henry IV. Le point
commun à ces entreprises est qu’elles constituent,
chacune de manière différente, une réflexion en actes sur
le théâtre lui-même. »
Avec le soutien de
Festival de Pierrefonds
l’ANPE spectacle
THECIF - Conseil Régional d’Ile-de-
France - aide à la création
DRAC Ile-de-France - aide au projet
l’ADAMI
Remerciements
Théâtre de Gennevilliers
MC 93 Bobigny
Théâtre des Amandiers-Nanterre
Théâtre Paris-Villette
équipe du CDN de Normandie - Caen
équipe du Festival de Pierrefonds
équipe du Maillon-Théâtre de Strasbourg
Yann-Joël Collin - au sujet de La Cie
« Henry IV est le titre générique de deux
pièces qui commencent toutes deux par une
lutte pour conquérir ou renforcer le pouvoir
du Roi et qui s’achèvent toutes deux par la
mort du monarque et un nouveau
couronnement. Chaque souverain traîne
avec lui une longue chaîne de crimes.
Chaque pas vers le pouvoir est marqué par
des meurtres, des violences et des parjures.
L’élimination des ennemis n’ayant pu être
totale, chaque fois revient d’exil un fils, un
petit-fils, un frère des victimes défendant
le droit bafoué ! Et lorsque, à son tour, le
nouveau héros coiffe la couronne, il
compte autour de lui ses ennemis. Le
cycle est immuable, broyant les hommes.
Ici le souffle de la comédie traverse la
tragédie, une comédie énorme, à la mesure
de la corpulence de Falstaff, le bouffon,
qui impose le règne du délire et de la
débauche. Ici le Théâtre du Monde se confond au théâtre de la
scène. Ici l’Histoire repoussera les jouisseurs dans un coin sombre
avant de les bannir brutalement du nouveau théâtre qu’elle se
destine… Exit le Bouffon. Mort du théâtre. »
« La liberté du dramaturge Shakespeare vis-à-vis de l’Histoire : il
n’imite pas les faits, ne tente pas de les expliquer, mais saisit le
mouvement qui les produit ; il surprend l’Histoire en pleine
action. Cet Henry IV n’a pas de panache blanc, ni de cheval à
crever pour un royaume. Entre l’assassinat de Richard II et
l’avènement de Henri V, son règne dure ici deux ans. C’est un
roi de passage. C’est une transition, confuse, dont profite le
théâtre : dans un temps d’incertitude et de bruit, l’Histoire,
dépouillée des discours, des savoirs, est en train de se faire. Le
théâtre ne représente plus l’Histoire, il la crée. »
Yann-Joël Collin - au sujet de Henry IV
65 > saison 1998-1999

les 11, 12, 13, 14, 16 et 17 mars 1999 (salle Antoine Vitez)
Avec
Elizabeth Mazev
Assistant à la mise en scène
Renaud-Marie Leblanc
Décor
Caterina Gozzi et Pierre-Yves Bohm
Lumière
Martine Staerk
Musique
Antonia Gozzi
Costumes
Kathy Lebrun
Régie générale
Pierre-Yves Le Borgne
Construction du décor
Pierre Mathiaute
66-67 > saison 1998-1999
L’Hôtel C.
d’après le livre L’Hôtel, de Sophie Calle
mise en scène Caterina Gozzi
coproduction CDN Orléans
Musique et chants enregistrés interprétés par
Domenico Caliri
Nicola Cursi
Antonia Gozzi
Giulio Federico Ianni
Alessandro Meroli
Sabina Meyer
Luigi Mosso
Grazia Negro
Guglielmo Pagnozzi
Franca Pampoloni
Francesca Valente
Cristina Zavalloni
Photos projetées pendant le spectacle de
Sophie Calle
Editeur du texte
Actes Sud
Création
Compagnie des Orties
Coproduction
Le Centre Dramatique National/Orléans-
Loiret-Centre et le Théâtre Gérard Philipe de
Saint-Denis - Centre Dramatique National
Avec le soutien de
La Scène Nationale d’Orléans
Remerciements
Nathalie Chkroun, Marion Hewlett, Adrien
Paolini et Madame Borel, Hôtel d’Arc à Orléans
« Le lundi 16 février 1981, je réussis, après une
année de démarches et d’attente, à me faire
engager comme femme de chambre pour un
remplacement de trois semaines, dans un hôtel
vénitien : l’hôtel C.
On me confia 12 chambres du quatrième étage. Au
cours de mes heures de ménage, j’examinais les
effets personnels des voyageurs, les signes de
l’installation provisoire de certains clients, leur
succession dans une même chambre, j’observais par
le détail des vies qui me restaient étrangères. Le
vendredi 6 mars, mon remplacement prit fin. »
Sophie Calle
« Sophie Calle est une aventurière. C’est ce que je
réponds quand on me demande qui est cette jeune
femme entreprenante. Elle-même se dit “artiste
narrative”. Elle nous raconte des histoires avec des
photos et des légendes, des vérités et des
mensonges, des usurpations d’identité, des
déguisements. Autoportraits en espionne, en
femme de chambre fouineuse, en fille du docteur,
strip-teaseuse à ses heures… Sophie invente des
postures romanesques contemporaines… Sophie
Calle est une femme, je ne dirais pas de “tête”
mais d’idées. Chaque travail de Sophie Calle est
l’illustration rigoureuse d’une idée de base, choc,
subtile ou explosive, tordue, lumineuse, tirée par
les cheveux. Une œuvre de Sophie Calle se tient,
se résume et se résout dans un concept, gonflé
savamment comme une grenouille coquine qui
veut imiter le bœuf de l’art contemporain. Elle
met relativement son corps à la disposition
d’une œuvre, n’y laissant qu’une silhouette,
une ombre, un fantôme. »
«L’idée de ce spectacle est née de ma rencontre avec
cet objet artistique singulier : une démarche, une
succession d’états des lieux, des listes d’objets, des
photos, douze chambres, dix-neuf jours, vingt
histoires, soixante-six intrusions.
Tous ces détails, ces traces, ces indices, comme dans
une quête policière, sont matière à exciter notre
curiosité, notre imaginaire, notre voyeurisme. Ils sont
une invitation à nous faufiler dans l’univers des autres,
ils entretiennent un suspense…
Les chambres d’hôtel sont des lieux de passage, intimes, à la fois privés et
publics. Des lieux où l’on se déshabille, se lave, dort, fait l’amour ou pas et où,
toujours, une femme de chambre vient méthodiquement mettre de l’ordre,
ranger, nettoyer, effacer les traces.
La femme de chambre de l’hôtel C. fait tout le contraire: elle entre dans les
chambres pour multiplier le sens des traces qu’elle trouve, pour les garder, pour
se les approprier. Vraie protagoniste des intrigues, actrice des découvertes, elle
rend aux objets leur puissance évocatrice comme le font les détectives, les
antiquaires, les psychanalystes, les fétichistes, les artistes. Et le théâtre. Dans son
labyrinthe de draps et d’objets, la femme de chambre est le seul personnage d’un
objet théâtral peuplé d’absences. Elle nous entraîne à voir au-delà de ce qu’on voit »
Caterina Gozzi
Hervé Guibert - 25.04.1991

du 19 au 24 octobre 1999 (salle Antoine Vitez)
Avec
Axel Bogouslavski
Claude Degliame
Michel fau
Alain Macé
Lumière
Jean-Claude Fonkenel
Costumes
Sandrine Pelletier
Assistanat à la mise en scène
Sylvie Reteuna
Régie générale et plateau
Jean-Claude Fonkenel et Laurie Barrère
Editeur du texte
Actes Sud-Papiers
Production
La Compagnie
Coproduction
La Rose des Vents-Scène Nationale de
Villeneuve d’Ascq, Théâtre Ouvert
Avec le soutien de
Théâtre Le Point du jour à Lyon
CDN/Orléans-Loiret-Centre
Avec l’aide de
Ministère de la Culture et de la communication
- DRAC Ile de France
68-69 > saison 1999-2000
Meurtres hors champ
de Eugène Durif
mise en scène Jean-Michel Rabeux
« Deux projets se sont mêlés qui ont abouti à
Meurtres hors champ. D’une part un travail que
j’ai fait autour de l’Electre de Sophocle avec le
Ballatum Théâtre, qui a amené à l’écriture d’un
prologue: Le Rêve d’Electre qui m’a un peu laissé
sur ma fin… D’autre part le projet d’écrire un texte
pour deux comédiens qui devait aboutir à un
spectacle qu’aurait mis en scène Joël Jouanneau.
J’avais pensé écrire pour ces deux comédiens un
“road movie” : deux hommes sur une route, la nuit,
l’insomnie, le blues. Cela m’a pris beaucoup de temps
et ces deux désirs d’écriture se sont mêlés. Meurtre
hors champ est à la croisée de ces deux projets. »
Eugène Durif
Entretien pour Théâtre Ouvert, 1999
« Un jour de pluie, deux soldats de retour de guerre
attendent. L’un est là pour accomplir un crime, l’autre
l’accompagne fidèlement. Sur le chemin de leur
destinée, ils croisent la Fille, dans un décor de charniers,
de cadavres encore chauds, champ filmé par le Guide-
Coryphée, chroniqueur des temps modernes. Cette fable
se situe au confluent des grands mythes et de notre
histoire contemporaine. »
« L’écriture d’Eugène Durif procède par jets,
pulsions, pulsations, éloquents anachronismes,
coupante auto-ironie… Rabeux chauffant à
blanc la partition désespérée de Durif, joue en
virtuose de la catégorie de l’obscène. C’est pour
mieux signifier l’obscénité du monde où nous
sommes à quoi décidément le théâtre ne peut
pas faire la pige. Tout au plus peut-il en
suggérer l’ombre portée. »
« C’est comme une tragédie, avec un projet de crime, le retour de guerre dans
le pays natal, l’inceste qui traîne et la vengeance. Avec la langue de la tragédie:
poétique et meurtrière. La langue seule tue, les meurtres sont hors champ. Mais
DANS ce tragique se glisse, ou se vautre, comme on veut, un bienheureux
grotesque, clownesque, la saillie dérisoire. La gargouille quoi, la chimère. Le
signe un peu criard que le rire et les larmes sont un même effroi, nommé au
théâtre, plaisir. Comme en tragédie notre plateau ne peut pas être une imitation
de la “réalité d’aujourd’hui”. Si nous sommes quelque part, c’est dans un théâtre,
c'est-à-dire un cerveau, le vôtre, le mien. »
Jean-Michel Rabeux
Jean-Pierre Léonardini
L’Humanité, 29-09-1999
« Mêmes drôles et décalés, les spectacles de
Jean-Michel Rabeux gardent leur gravité et le
centre de cette gravité c’est le corps, ses failles
et ses beautés. Ils vont toujours chercher là où
tout devient plus dangereux, plus difficile à
dire sur un plateau, ils gravent là où ça saigne
le plus souvent chez le spectateur… Ils sont
des objets inclassifiables, rares et précieux. »
Didier Thibaut
Directeur de la Rose des Vents, Scène
Nationale de Villeneuve d’Ascq

du 9 au 12 décembre 1999 (salle Jean-Louis Barrault)
Avec
Maria Luisa Cantarelli
Moukhtar Goussengadjiev
Renzo Mion
Lamine N'Diaye
Franco Pistoni
Silvano Voltolina
et avec
Teodora
Demetrio
Agata
Cosma
Sebastiano
Eva
70-71 > saison 1999-2000
Genesi from the museum of sleep
spectacle de La Socìetas Raffaello Sanzio - mise en scène Romeo Castellucci
coproduction CDN Orléans
Décors
Romeo Castellucci
Partition vocale et rythme dramatique
Chiara Guidi
Chorégraphie
Claudia Castellucci
Musique originale
Scott Gibbons (Lilith)
Accessoires et costumes
Carmen Castellucci
Arts plastiques
Istvàn Zimmermann, Giovanna Amoroso
Taxidermie
Antonio Berardi
Statique et dynamique
Stephan Duve
Production
Societas Raffaello Sanzio
Holland Festival-Amsterdam
Zuercher Theater Spektakel-Zurich
Hebbel Theater-Berlin
Le-Maillon Théâtre de Strasbourg
Perth International Arts Festival/Western Australia
CDN/Orléans-Loiret-Centre
Avec le soutien du
Théâtre Bonci de Cesena
« Ce que je fais, pour moi, c’est du théâtre, je ne
pourrais pas le nommer autrement. Mais la
matière de mon théâtre, c’est peut-être ce qui
n’est pas vraiment théâtral… Les raisons pour
lesquelles je fais du théâtre, je ne les connais pas.
Je me suis trouvé dedans sans le décider. C’est un
privilège, un luxe, chaque fois, de pouvoir le faire.
Je pense que c’est quelque chose qu’on doit pouvoir
abandonner à chaque instant de sa vie, quand ce
n’est plus une nécessité. »
« Le théâtre est l’art qui a la relation la plus forte avec
la mort. C’est la mort avec son propre langage,
pendant qu’il existe il est en train de mourir. Sa
substance c’est son absence, c’est quelque chose qui
s’en va. Je crois donc que c’est le plus puissant et le
plus fascinant. »
Romeo Castellucci
Extraits d’une interview réalisée par Agnès Troly
«Cette représentation veut être abyssale, pénétrante et
immédiate à travers ses figures, lente et convalescente à
travers son souvenir. Car les évènements de la création
sont impressionnants. Toute chose dans la Genèse est
génétique et génitale. »
Romeo Castellucci
« Il fallait être expert en chaos pour oser mettre
en boîte la Genèse. Romeo Castellucci et la
Societas Raffaello Sanzio, sa troupe, ne
craignent ni le big bang ni les cataclysmes. Ils
ont donc puisé dans le texte biblique et dans les
tragédies du siècle les matières d’une fresque
cauchemardesque et souvent hypnotique. Ils
offrent un spectacle organique, une sorte de
palimpseste brûlant couvert de formules
alchimiques, de pulsions démoniaques et de
gribouillis divins. Une histoire des origines
donc, qui est aussi une généalogie du mal….
Qu’on soit gêné, irrité ou bouleversé par cet
imaginaire qui oscille entre putréfaction et
illumination est la moindre des choses. Mais
on aurait tort de le réduire à un exercice de
provocation. Romeo Castellucci ne pratique
pas l’exhibitionnisme mais il a une vision
humaniste du monde, une vision qui tourne
le dos aux canons ou à la bienséance
esthétique pour tenter de saisir l’usure des
corps, leur dégradation inexorable. Comme
une fatalité commune. Tel est peut-être le
vrai scandale aux yeux de la modernité. »
Alexandre Demidoff
Le Temps, Genève – 28.08.99
« Cette Genesi vit avec une conscience
contemporaine et sincère, par laquelle
elle s’approche du mystère, des
questions et des problèmes de l’origine,
immergée dans un absolu aux images
visionnaires et au jeu de sonorités et
dissonances qui limitent au maximum
l’usage de la parole. On ne veut pas
mettre en scène une action mais nous
introduire dans un musée de pièces
archéologiques… »
Franco Quadri
La Repubblica - 08.06.1999

Saints/Saintes : du 11 au 13 janvier 2000 (collégiale Saint-Pierre-le-Puellier) / Nos œuvres complètes : du 14 au 18 janvier 2000 (salle Antoine Vitez)
Commentateurs/exécutants
Pascale Murtin
François Hifler
Chargé d’électricité
Orazio Trotta
Au clavecin
Marie-Pierre Brébant
Régie Sts/Stes
Thierry Bouilhet
72 > saison 1999-2000
Grand Magasin présente
Sts/stes ou la vie de 99 saints et saintes inconnus
Nos œuvres complètes
Via Negativa
Nos œuvres complètes ont commencé à être
rassemblées en 1998, avec l’aide de l’Office
Artistique de la Région Aquitaine et du
Théâtre de Cavaillon-Scène Nationale, Grand
Magasin étant subventionné par le Ministère
de la culture (DRAC Ile de France).
Sts/stes
ou la vie de 99 saints et saintes inconnus
« Sts/stes narre la vie de 99 saints et saintes inconnus
du calendrier et de la Légende Dorée. La plupart sont des
laïcs chétifs, plus ou moins bien armés pour affronter le
siècle, mais qui firent de leur faiblesse ou particularité
une planche de salut. Nous les peindrons avec une
sobriété de moyens qui s’accorde, espérons-le, à la
simplicité de leur état. Cette litanie sera accompagnée au
guide-chant par l’étrange et fastidieuse musique de Saint
Brême canto, premier de la liste. »
Nos œuvres complètes
« Avec nos œuvres complètes nous prétendons répertorier
les interventions publiques de Grand Magasin qui n’ont
jamais eu lieu, auraient pu avoir lieu ou ne verront jamais
le jour. Nous nous efforçons de varier les modes
d’approche: simple résumé, extrait littéral, analyse critique,
simples didascalies, sans mention de dates. Résultat: encore
un spectacle de Grand Magasin, opus n +1, dans lequel sont
explorés gaiement les mystères de l’espace et du temps, et
dévoilés quelques secrets pour enfoncer les portes ouvertes. »
Via Negativa
« Une expérience publique, tentative de description de
l’univers par la voie négative. La majeure partie de cet
événement unique consistera en un défilé. Il sera demandé à
une centaine de gens d’apporter chacun un objet. L’un après
l’autre, ils le montreront en reniant leur choix: “J’aurais pu
apporter autre chose” ou “Je pourrais vous montrer n’importe
quoi d’autre.” Plus les participants seront nombreux, plus la
manœuvre aura d’intérêt. Il est demandé de se munir d’un objet
(grand, petit, lourd, léger, précieux ou à jeter, usuel ou rarissime,
peu importe pourvu qu’il soir identifiable sans le nommer). »
Grand Magasin
«Avec un inégalable sens de la poésie, de l’absurde
et du comique… Grand Magasin serait le digne
descendant de Prévert pour l’inventaire poétique,
de Pérec et Queneau pour le refus des conventions,
le voisin discret d’un Raymond Devos. Mais
s’affirme aussi chez Pascale Murtin et François
Hiffler la volonté de proposer un spectacle global
où leur douce folie gagne le public. »
Arnaud Vaulerin - La Croix
« Grand Magasin (...) s’attache à démonter les
rouages de la langue, à flirter avec ses
frontières et à en subvertir les codes établis. Le
système Murtin-Hiffler traque l’évidence ("les
trous du gruyère disparaissent quand il fond"),
rétablit le calendrier en changeant les jours
de la semaine, dissocie son et sens (bruit de
sonnette associé à courant d’air), fête de
nouveaux saints pour lesquels il invente de
nouveaux miracles, etc. Ni surréalistes ni
absurdes, les jeux de mots, ou plutôt de
phrases, ne sont jamais complètement
illogiques. La logique est diagonale. Elle
prend en écharpe les lieux communs et les
raisonnements tout faits. »
Hervé Gauville - Libération
« A n’avoir jamais pu se résoudre à
quitter ce grand moment d’enfance où
la découverte et la connaissance n’en
finissent pas de déployer le monde,
Pascale Murtin et François Hiffler en
appliquent les règles à l’art du
spectacle et s’attaquent à toutes ses
dimensions concrètes et observables :
le temps, l’espace, la gymnastique de
l’esprit et du corps. »
Fabienne Arvers - Les Inrockuptibles
les 3, 4, 5 et 7 mars 2000 (salle Jean-Louis Barrault)
Avec
Jean-Paul Albenque
Jean-Jacques Boutin
François Chattot
Emmanuelle Grangé
Vanessa Larré
Manuel Lelièvre
Régis Royer
Christophe Vandevelde
Scénographie
Jean-Luc Taillefert
Lumières
Lionel Spycher
Son
Fabrice Colombani
Costumes
Camille Perreau
assistée de
Elsa Blin
Chorégraphie
Caroline Marcadé
Régie générale
François Leproux
Editeur du texte
Les Solitaires intempestifs
Tes
texte et mise en scène Jérôme Robart
coproduction CDN Orléans
Coproduction
Serval X
CDN/Orléans-Loiret-Centre
Théâtre du Port de la Lune-CDN de Bordeaux
Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis-CDN
L’Eldorado/Théâtre de Sartrouville
Avec la participation du
Jeune Théâtre National
« C’est le désir de travailler avec des acteurs qui
m’a poussé à écrire Tes, et ainsi les réunir sur le
chemin de la création. Ils étaient tous là, ou
presque, au point zéro. Ils m’ont apporté leur
confiance et tous ont infusé dans le texte. Celui-ci
serait différent aujourd’hui si un seul avait été
absent. Je crois en ce groupe et rêve de leur union.
Tes a la couleur du polar, avec tous les ingrédients de
ce type de récit… mais cette trame polarisante est
une exploration mythologique et mystique : Dieu
agonisera et personne ne le verra ; cet ordre ancien,
symbolisé par l’ange qu’on n’écoute plus, s’éteindra
mollement, facilement, inévitablement. L’humanité, ici
n’a plus besoin de père, ou du moins n’en veut plus. Et
la mort présumée de Dieu à la fin du texte nous parle
de perspectives nouvelles pour l’humanité et d’une
liberté future, à moins qu’il ne s’agisse d’une plus
grande déchéance encore. »
Jérôme Robart
« Tes est une magnifique œuvre de jeunesse, elle en a
l’effronterie et tous les culots, et ses trois petits voyous
qui débarquent chez un banquier pourraient sortir tout
droit d’un film de Tarantino, ou d’un album des Pieds
Nickelés, mais: Tes, première pièce, est une œuvre de
maturité plus que sérieusement pensée, qui fait se croiser
le sentiment et la monnaie, et on sait que les deux
circulent dans les veines de chacun et le cœur parfois ne
sait plus très bien pour qui ou pour quoi il se bat, et
l’auteur, il vous dissèque ça avec le scalpel des mots et une
main de grand chirurgien. »
Joël Jouanneau
« "Ce n’est pas l’acte qui fait le héros..". Ainsi parle
Tes au gardien de la banque avant de le tuer… Cela
en fait-il un héros ? Cette interrogation, soustendue
d’un bout à l’autre du texte fleuve de
Jérôme Robart, est redoublée par le croisement des
genres auquel s’adonne l’auteur en désignant Tes
comme un polar métaphysique. Ou le croisement
inattendu des Ailes du désir de Wim Wenders
avec Reservoir dogs de Quentin Tarantino. "
Fabienne Arvers
Les Inrockuptibles - 8.02.2000
« François Chattot est l’ombre de
Méphistophélès projetée dans l’enfer de Tes,
polar biblico-gore… Il fume un joint,
assassine et meurt en monumental Falstaff.
Il fait théâtre de chaque mot, de chaque
geste. Il balaie d’un coup de son génie
d’acteur toutes les vérités premières qui
traînent. Rédemption couillue, où circulent
du sang, de la chique et du mollard. Ça
saigne, ça vit et ça viole. »
Pierre Notte
L’Evènement du jeudi - 10.02.2000
73 > saison 1999-2000

du 15 au 18 novembre 2000 (salle Antoine Vitez)
Avec
Laurence Mayor
Agnès Sourdillon
Valérie Vinci
Michel Baudinat
Didier Dugast
André Marcon
Christian Paccoud
Dominique Parent
Dominique Pinon
Daniel Znyk
74-75 > saison 2000-2001
L’Origine rouge
Texte, mise en scène et peintures Valère Novarina
coproduction CDN Orléans
Scénographie
Philippe Marioge
Lumière
Joël Hourbeigt
Costumes
Sabine Siegwalt
assistée de
Christine Brottes, Françoise Idmont et Bruno Lépidi
Musique
Christian Paccoud
Assistante à la mise en scène
Céline Schaeffer
Dramaturgie
Pascal Omhovère
Quadrilles
Léon Napias
Maquillage
Catherine Saint-Sever
Répétitrice
Patricia Allio
Régie générale
Richard Pierre
Régie lumière
Paul Beaureilles
Construction décor
Pierre Blot
Accessoires
Jean-Paul Dewynter
Editeur du texte
Editions P.O.L.
Coproduction
L’Union des contraires, Théâtre National de la Colline,
Festival d’Avignon, CDN/Orléans-Loiret-Centre
Avec l’aide de
Ministère de la Culture (DMDTS), ADAMI, DRAC Ile de
France, Théâtre d’Evreux-Scène Nationale-Evreux-Louviers.
« La pièce expose le morcellement humain et
la façon dont nous sommes délimités, bornés,
cadastrés par le langage. L’homme est partout
monté-démonté. Le culte que nous vouons
aujourd’hui au mot Homme va de pair avec le
peu de cas que nous faisons désormais de la
personne humaine. Je préfère de beaucoup le
mot personne au mot homme. »
« L’Origine rouge est un archipel d’actes, un
faisceau d’actions non résolues; prologue au ciel,
cascades de duos, liturgies de cirque, lamentations,
épithalames, paysage parlé, tarentelles, semi
ritournelle sur place, double drame pronominal,
baudinalia, diverses apparitions d’un homme en
bois, pastorale giratoire, chronomachie… Autant de
figures d’attractions, comme autant de mouvement
d’un ballet. »
« Quatre fois la scène est traversée à l’improviste
par la MACHINE A DIRE VOICI. Elle nous dit ce qu’il
faut penser du réel : “Comment faire pour
qu’encore davantage et partout le réel pullule ?” ;
c’est la “télévision” au nom trompeur : la caméra
voit jamais “loin”, la caméra veut tout toucher, va
toujours au sang comme le groin. Elle nous intéresse
au passage avec les exploits des troupes
humanitaires et remplit les interstices du drame
comme faisaient les anciens clowns. C’est très
sciemment qu’on nous dresse un peu plus chaque jour
à employer un mot pour un autre ; les jeux de mots
sont jeux de sang et un peu partout dans le monde, on
meurt par glissement de mots. Il n’y a pas d’affaire au
monde plus sérieuse que le langage. »
Valère Novarina
« On retrouve ici toutes les obsessions de Valère
Novarina sur l’homme “témoin de l’homme”, en
dedans de lui-même ou en dehors ; sur la
“matrice” des origines, sur la naissance, et plus
encore sur une fin conjurée en formules assenées
régulièrement : “Mort à la mort… ne laisser
aucune issue à la mort… mourir avant sa mort”.
De quoi rappeler, si besoin était, que ce théâtre
est avant tout un théâtre de vie... Sensuel.
Physique. Ludique. Chantant. Dansant, à l’instar
des comédiens en perpétuel mouvement. »
Didier Méreuze - La Croix
« Valère Novarina est un poète qui depuis plus
de 25 ans nous précipite dans les torrents
tourbillonnants aussi puissants que ceux des
Alpes où il aime crapahuter. Etrange
sentiment d’une langue des origines qui
rassemblerait et tous les langages et tous
les récits. Le sentiment mythologique. »
Armelle Héliot - Le Figaro
« L’Origine rouge est une partie de plaisir où
le rire naît souvent de l’extrême attention
que les acteurs portent aux choses les plus
confuses et de leur capacité à inventer
une partition parallèle, un langage
gestuel proche de la pantomime. Pour eux
la langue de Novarina n’est pas un carcan
mais une balle que l’on se passe, ou une
rivière que l’on traverse en sautant de
caillou en caillou. »
René Solis - Libération

du 17 au 20 janvier 2001 (salle Pierre-Aimé Touchard)
Avec
Mohamad Al Rachi
Marianne Amy
Fred Condom
Victor Gautier-Martin
Gilles Groppo
Pierre Leblanc
Abi Lev
Christophe Lichtenauer
Kate Moran
Hala Omran
Pascal Rambert
Céline Pitavy
Joana Preiss
Visuel et textiles
Fred Condom
Lumière
Pierre Leblanc
76 > saison 2000-2001
Gilgamesh
d’après le scribe Sîn-Leque-Unninni - spectacle trilingue surtitré en français
adaptation, conception et réalisation Pascal Rambert
coproduction CDN Orléans
Le spectacle Gilgamesh est tiré de la version
ninivite du scribe Sîn-Leque-Unninni
Traduit de l’akkadien
Traduction en français
Raymond Jacques Tournay et Aaron Shaffer
Traduction en arabe
Firas Sawwa’h
Traduction en anglais
John Gardner et John Maier
Coproduction
Cie Side One Posthume
CDN/Orléans-Loiret-Centre
Festival d’Avignon
Avec le soutien de
AFAA, service culturel de l’Ambassade de
France aux Etats-Unis (New York)
Centre Culturel Français de Damas (Syrie)
ANPE Spectacle
Ecole Régionale des Acteurs de Cannes
ODACE
Urvan Letroiga
’ADAMI
Remerciements
Thierry Sebban
« Gilgamesh est le plus ancien texte littéraire connu à
ce jour. Il a été écrit par les anciens Mésopotamiens,
les Sumériens, trois mille ans avant Jésus-Christ. Une
version remaniée est due aux Akkadiens et aurait été
écrite 1500 ans avant Jésus-Christ.
Cette épopée conte l’aventure de Gilgamesh, roi de la
ville d’Uruk, partant à la recherche de l’immortalité. En
compagnie de son ami Endiku, qui mourra au cours du
voyage, il affronte une succession d’épreuves, tue le
monstre Humbaba, rencontre le dieu Utan-pishtim, en
obtient le secret de l’immortalité, mais ne peut en
bénéficier. Rentré dans sa ville, transformé par la sagesse,
il redevient le monarque d’Uruk, dont il avait été le
bâtisseur furieux.
Quête de soi, érotisme, naissance, besoin de l’autre,
amitié, quête du monde, épreuves qui nous feront nous
perdre puis nous retrouver, projet où l’on bâtit sa vie,
bataille pour celle-ci, folie d’une vie sans fin, passage,
relais, paroles, corps dansants, tout ici renvoie à l’homme,
à la vie. À l’envie de vie, sans fin, immense. Tout renvoie ici,
par métaphore, à l’envie d’art, notre seule vie sans fin,
immense, à nous, mortels. Rassemblant ainsi l’origine, c’est
là-bas, dans le sol irakien, syrien que nous, occidentaux,
sommes, songeant. »
Pascal Rambert
« Je voudrais m’attaquer aux bases mêmes du théâtre, à cette
idée qu’il faudrait “faire croire” à quelque chose. Mon but serait
d’arriver à ce que les acteurs soient en mesure d’inventer le texte
et le jeu. Je suis obsédé par la suppression des sas entre coulisses,
scènes et salle. Ces pistes sont depuis longtemps explorées
ailleurs, en Belgique ou aux Etats-Unis par exemple, mais très peu
en France, où l’essentiel passe par la langue et son respect. »
Pascal Rambert
Interview René Solis – Libération - 09.01.2001
« Les acteurs de Pascal Rambert disent, comme
du fond calme de leur cœur, tous les vers de
Gilgamesh, annonçant chaque fois les blancs,
les lacunes. Ils creusent, comme tout
archéologue. Avec des pinceaux fins, ils
époussettent l’argile, à moins que ce ne soit
le fragment de lapis-lazuli sur quoi
Gilgamesh aurait raconté sa vie. Ils se
dévêtent, se baignent, s’endorment. Deux
ou trois fois, subitement, ils quittent les
bords de l’Euphrate pour les plages de Long
Island, dansent et chantent des choses
d’aujourd’hui… Cette poésie de théâtre est,
par chaque spectateur rêvée, bien plutôt
que vue et entendue. C’est une illusion,
une vision. Un stupéfiant. Tous les acteurs
sont, sans exception, d’un geste et d’une
voix, clairs, épurés, parfaits. »
Michel Cournot
Le Monde – Juillet 2000
du 10 au 12 mai 2001 (salle Jean-Louis Barrault)
Avec
John Arnold
Luc-Antoine Diquéro
Claude Duparfait
Jean-Marc Eder
Philippe Girard
Hélène Lausseur
Marie-Christine Orry
Jean-Baptiste Verquin
L’Exaltation du labyrinthe
de Olivier Py
spectacle de la troupe du TNS - mise en scène Stéphane Braunschweig
Scénographie
Stéphane Braunschweig
Costumes
Thibault Vancraenenbroeck
Lumière
Marion Hewlett
Musique
Ouverture de Tannhaüser de Richard Wagner
(Philharmonia Orchestra dirigé par G. Sinopoli)
Collaboration artistique
Anne-Françoise Benhamou
Assistant à la mise en scène
Georges Gagneré
Assistant à la scénographie
Alexandre de Dardel
Régie générale
Bruno Bléger
Réalisation décors et costumes
Ateliers du TNS
Editeur du texte
Actes Sud-Papiers
Production
Théâtre National de Strasbourg
« La guerre d’Algérie n’est pas le sujet de la pièce
mais elle ne pourrait pas raconter un autre conflit
que celui-là. C’est une pièce propre à une
génération. Mes parents sont pieds-noirs. Mon
père n’a pas fait la guerre d’Algérie : il avait 18 ans
en 1962. Mais toute mon enfance j’ai entendu
parler de l’Algérie – sans que le mot guerre soit
jamais prononcé – de façon obsessionnelle. Cet
héritage de souffrance et de culpabilité, je me suis
demandé ce que ça pouvait produire.
Depuis que j’ai écrit la pièce j’ai été rattrapé par les
événements. Cette espèce de besoin de faire la
vérité, la confession publique de certains militaires –
je ne m’attendais pas à tout cela. J’avais au contraire
l’impression à l’époque que les rares récits qui se
faisaient n’avaient aucune répercussion...
Quand le dilemme est trop fort entre oubli et mémoire,
j’opte toujours pour la vie, de la manière la plus
scandaleuse qui soit. Je crois que le premier devoir,
c’est la vie, qu’il est plus grand que le devoir de
mémoire. J’avais écrit dans mon journal: “N’oublie pas
que les oiseaux chantent par oubli”. S’il n’y a pas oubli,
il ne peut pas y avoir de chant…
Comment se réconcilier avec un père coupable sans
continuer son crime, en le cachant ? Et à travers ça :
comment pouvons nous faire, nous, pour nous réconcilier
avec une idée de l’Occident ? »
« L’idée plut à Olivier Py d’écrire une pièce
"pour moi" à la manière dont souvent il écrit
des personnages "pour" les acteurs qui vont les
jouer. Ainsi naquit L’Exaltation du labyrinthe, à
la fois comme un défi d’un homme de théâtre
à un autre et le décor où nous pourrions faire
joute de nos oppositions. Et je découvrai ainsi
à la première lecture qu’Olivier avait refondu
à sa façon certains des thèmes et des
situations des dernières pièces que j’avais
montées: le pacte faustien, les pièges de la
dette, l’héritage de la culpabilité…
Mais loin d’un pot-pourri maniériste, cela
formait une véritable pièce d’Olivier Py,
funambule obsessionnel de l’impudeur
autobiographique, remettant inlassablement
sur le métier ses thèmes et ses
contradictions bien à lui. Il y allait encore
une fois de l’amour impossible d’un père
et d’un fils, et de l’espoir désespéré de
leur réconciliation. »
Stéphane Braunschweig
« Ce qui me semble à moi incroyablement déraisonnable, condamnable, c’est le
conformisme de mes contemporains, leur façon de s’intégrer dans une société qui
n’a aucun sens, de s’immoler à la société marchande – ce qu’on appelait à une autre
époque l’embourgeoisement. On voit sans arrêt des gens qui viennent apporter leur
pierre à ce grand temple de la folie. Vraiment j’ai peine à croire qu’il y ait eu une
époque et une civilisation plus éloignées de la recherche de sens que les nôtres. »
Olivier Py
Extraits d’interview par Anne-Françoise Benhamou
77 > saison 2000-2001

du 26 au 29 septembre 2001 (salle Antoine Vitez)
Avec
Sophie Cattani
Marief Guittier
Ludivine Nayrand
Dominique Pinon
Décor
Stéphanie Mathieu
Costumes
Josy Lopez
Lumières
Thierry Gouin
Son
Franck Morel
Assistant
Olivier Rey
Régie générale
Martial Jacquemet
Régie plateau
Titiche
Jean-François Papet
Régie son
Benjamin Furbacco
Décor construit par
Lise Buisson
Patrick Lerat
Marc Terrier
Thierry Varenne
Peinture du décor
Marie-Ange de Dreuille
Stéphanie Mathieu
Editeur du texte
L’Arche
Coproduction
Théâtre du Point du Jour, Lyon
CDN/Orléans-Loiret-Centre
78-79 > saison 2001-2002
Barbe-Bleue, espoir des femmes
de Dea Loher - texte français de Laurent Muhleisen
mise en scène Michel Raskine
coproduction CDN Orléans
« Une comédie triste… Quels autres mots j’utiliserais pour
décrire la vie ? Ma foi, “tragédie comique”, je crois.
L’accent et la couleur ne sont plus tout à fait les mêmes,
dans ce cas. J’ai longtemps pensé qu’écrire des comédies
était plus difficile. Aujourd’hui mon point de vue a changé:
il n’est pas si dur que ça de faire rire les gens: ce qui est
dur, en revanche, c’est de maintenir la qualité de ce rire, ou
disons sa chaleur, à un certain degré : une fois que les
spectateurs ont ri d’une chose, ils ont tendance à rire de
tout… Provoquer une sorte de rire triste, de rire intelligent,
conscient de lui-même… en d’autres termes provoquer un
rire de reconnaissance et qui soit capable d’inclure cette
reconnaissance dans le rire, voilà le plus difficile. »
« Ces femmes sont intrinsèquement liées aux comédiennes qui
ont participé au projet… Chaque femme de la pièce reflète leur
caractère, leurs sympathies, leurs répulsions, leur corporalité.
Certaines des comédiennes m’ont parlé de leurs névroses, de
leurs envies, de leurs peurs, d’autres n’ont rien dit, et j’ai dû
deviner leurs secrets en observant leurs gestes, ou leurs rires. »
Interview de Dea Loher
par Laurent Muhleisen
Berlin, avril 2000
« Dea Loher est une jeune femme allemande,
bavaroise installée à Berlin… Beaucoup jouée
dans son pays, elle reste à découvrir en France.
Michel Raskine est le premier à s’y intéresser
sérieusement. Une chance. C’est un metteur en
scène qui sait lire. »
Brigitte Salino - Le Monde – 26.04.01
« Dans le conte de Charles Perrault, Barbe-
Bleue tue ses femmes pour leur curiosité. Chez
Dea Loher, il est vendeur de chaussures pour
dames et tue les femmes parce qu’elles
cherchent un amour “au-delà de toute
mesure”. Les femmes assassinées sont donc
en partie responsables de la tragédie, et la
mort, quand Barbe-Bleue la leur donne,
faute de répondre à cette démesure,
s’apparente à une délivrance. L’amour
absolu ou l’enfer sont donc devenus, dans
cette comédie triste ou tragédie comique,
deux expressions d’une même réalité.
Inversant le point de vue de Charles
Perrault, Dea Loher invente un Barbe-
Bleue qui est un anti-héros, un homme
banal, presque insignifiant…
Chacune des sept femmes que rencontre
Henri au cours de la pièce fait surgir les
mêmes questions : l’amour peut-il se
dire, et si oui, comment ? Barbe-Bleue, le
passeur entre la vie pesante et
désabusée et l’expérience d’une mort
violente, va finalement trouver son
double : “une” Barbe-Bleue qui, en le
tuant, redonne l’espoir aux femmes. »
Laurent Muhleisen

du 9 au 11 novembre 2001 (salle Jean-Louis Barrault)
Avec
Gabriele Benedetti
Alessia Berardi
Ruggero Cara
Lucia Mascino
Gaetano Mosca
Paolo Musio
Roberto Rustioni
Raquel Silva
Filippo Timi
et les musiciens
Daniel Bacalov (piano)
Fabrizio Spera (percussions)
Gianfranco Tedeschi (contrebasse)
Scénographie
Giorgio Barberio Corsetti
Cristian Taraborelli
Musique
Daniel Bacalov
Costumes
Cristian Taraborelli
Lumières et objets lumineux
Piergiorgio Foti
Création vidéo
Fabio Iaquone
Machineries et effets de scène
Luigi Grenna
Daniele Iraci
Mariano Lucci
80-81 > saison 2001-2002
Il Processo (Le Procès)
d’après Franz Kafka - spectacle en italien surtitré en français
spectacle de Giorgio Barberio Corsetti
Coproduction
Compagnia Teatrale di Giorgio Barberio Corsetti
Teatro Stabile dell’Umbria
Teatro Biondo Stabile di Palermo per il Festival sul
Novecento
avec le soutien de
l’ONDA
« Franz Kafka est un des écrivains qui ont passé au
crible de leur propre pensée, de leur corps, avec un
humour indéniable, les tensions et les angoisses du XX e
siècle, bien qu’il n’en ait connu que les prémices... Il
continue de nous parler, et il ne cesse de nous raconter
qui nous sommes et à quel monde nous avons à faire. Il
s’oppose toujours de façon têtue et non-violente à la
violence du pouvoir. Le pouvoir n’est jamais représenté
comme direct et évident, mais comme quelque chose qui
se resserre sur nous de toutes parts et dont, en quelque
sorte, nous sommes parfois les complices. »
Giorgio Barberio Corsetti
Propos recueillis par Andrea Porcheddu
« Le poète donne l’impulsion du travail scénique, mais ce
qu’il nous communique n’est pas ce qu’il faut dire, c’est le
point de départ du travail théâtral qu’il va falloir ensuite
transformer pour arriver au spectacle. Ce qui nous est
soufflé par Kafka dans Le Procès ne peut être mis tel quel sur
la scène – c’est un paradoxe qui travaille la réalité,
l’absurdité de la réalité et qu’il faut traduire dans la réalité.
La réalité est un prisme que nous donnent les poètes. À partir
de ce regard nous pouvons commencer un voyage
interminable dans le monde des paradoxes. Dans les textes de
Kafka, on croit voir des lignes droites mais progressivement, on
voit que ce sont des points, et entre ces points, il y a un abîme.
En dessous du quotidien, en apparence très lisse, on commence
à voir surgir les monstres de la nuit. »
Giorgio Barberio Corsetti
Entretien pour la revue Mouvement
Rome - Août 2000
« Ce spectacle va en effet au-delà d’un simple
choix narratif ; d’une certaine manière il essaye
de retrouver à travers une raréfaction de l’espace,
les signes du XX e siècle, à en évoquer de façon
visionnaire, la sensibilité artistique, en nous
transportant de Klimt à Burri, de l’arte povera à
l’art conceptuel. La pensée métaphysique qu’il
exprime va au-delà de la simple chronique des
faits d’un environnement bureaucratique banal
ou d’une remise en question de la justice. Le
minimalisme anecdotique et le discours
hautain et détaché étant refusés, il fait
émerger l’individu seul, devant résister à un
système de complicité qui lui ôte toute
possibilité de rachat et qui l’entraîne
inévitablement vers sa fin…
Assis sur des gradins qui sont mobiles les
spectateurs finissent par assister au procès
de Josef K., ils en dessinent les parcours et
les rencontres, transportés sur des barques.
Ils “flottent” sur la matière fluide et douloureuse
de cette histoire et se déplacent dans
l’écriture de Kafka… pour suivre les spirales
de ce Procès à la fois inexplicable et
humainement douloureux. »
Franco Quadri - La Repubblica

du 27 au 29 mars 2002 (salle Jean-Louis Barrault)
Avec
Mireille Herbstmeyer
Eric Houzelot
Nolwenn Le Du
82-83 > saison 2001-2002
Orgia
texte Pier Paolo Pasolini - texte français de Caroline Michel, Eugène Durif, Jean Lambert-wild
mise en scène Jean Lambert-wild
Musique
Jean-Luc Therminarias
Costumes
Françoise Luro
Costumière
Céline Marin
Maquilleuse
Catherine Saint-Sever
Lumières
Renaud Lagier
Régisseur lumières
David Marze
Régisseur général
Franck Besson
Chef constructeur
Thierry Varenne
Constructeurs
Elisabeth Buisson, Patrick Lerat, Marc Terrier
Accessoiriste
Thomas Jaeggi
Son
Christophe Farion
Interface sonore
Laurent Pottier
Cellule technologique
Université de Technologie Belfort-Montbéliard,
laboratoire des systèmes et transports - groupe
systèmes multi-agents
Enseignants-chercheurs UTBM
Abder Koukam, Alain-Jérome Fougères,
Vincent Hilaire
Elèves-ingénieurs UTBM
Amine Bousta, Jean-Sébastien Chaise, Thomas
Chazelle, Sophie Gegout, Nicolas Mathieu,
Yannick Mettavant, Julien Piaser
Ingénieurs électroniciens UTC
Francisco Martinez, Jean-Jacques Vanhoutte
Régisseur informatique du système Daedalus
Stéphane Pelliccia
Réalisation numérique
Cécile Babiole
Logiciel 3D temps réel interactif "AAASeed”
Emmanuel Mâa Berriet
Conseiller
Elie Schulman
«Par sa structure et sa thématique, Orgia nous
renvoie à la tragédie antique, mais aussi bien à
La Divine comédie de Dante ou aux gisants
peints par Mantegna. Orgia est un chant
mythologique. J’y entends la difficulté que l’être
humain a à communiquer dès que la structure de
communication dépasse la structure déterminée
de sa pensée. Un élément m’a surpris à la
première lecture du texte. Dans le premier épisode
entre l’Homme et la Femme, une expression mise
en majuscule revient constamment :
EPPURE NESSUNO PARLAVA
ET POURTANT PERSONNE NE PARLAIT
Cette phrase, portée en avant, m’a permis de lire
Orgia en évacuant toute l’emprise psychologique
des personnages qui nuit à l’action vitale des mots.
Quelle est donc la situation d’énonciation possible
pour faire entendre ce Théâtre de Parole ? Tout lieu
peut se prêter au rituel de la Parole, à condition
toutefois qu’il permette le rituel. J’ai découvert ce
lieu au travers du rêve. »
Jean Lambert-wild
Coproduction
326, Théâtre Granit - Scène Nationale de Belfort,
Théâtre National de la Colline, Scènes du Jura
Lons-Dôle, Nouveau Théâtre de Besançon - CDN
de Franche-Comté, Théâtre du Muselet - Scène
Nationale de Châlons-en-Champagne, Espace
Jean-Legendre - Théâtre de Compiègne, Le Carreau
- Scène Nationale de Forbach, GMEM (Centre
National de Création Musicale-Marseille),
Université de Technologie Belfort-Montbéliard
(UTBM) laboratoire des systèmes et transports.
Avec le soutien de
la DRAC Franche-Comté, du ministère de la Culture
- Direction de la Musique, de la Danse, du Théâtre et
des Spectacles, du Conseil Régional de Franche-
Comté, du Conseil Général du Territoire de Belfort, de
la Ville de Belfort, de Bonlieu - Scène Nationale
d'Annecy, de l'Association Française d'Action
Artistique, de la Fondation Pier Paolo Pasolini, de
LXSolutions, de La Graine.
«L’espace théâtral est dans nos têtes. Ici, il n’y a
pas de spectateur: le théâtre est un. Après que
nous avons parlé avec vous, applaudir ou siffler
est inutile: parlez avec nous. L’acteur est un
critique. Le metteur en scène est un critique. Le
spectateur est un critique. L’auteur est un sujet
et un objet critiques. Les scandales ont lieu hors
d’ici: ici nous accomplissons un rite théâtral. Le
théâtre n’est pas un médium de masse. Même
si il le voulait, il ne pourrait pas l’être. Ici, nous
sommes peu nombreux: mais en nous il y a
Athènes. Nous sommes peu nombreux: mais
en nous il y a Athènes, parce que nous
sommes tous des hommes en chair et en os. »
Pier Paolo Pasolini
Texte offert aux spectateurs d’Orgia
Théâtre de Turin - 1968
« Orgia relate un fait divers : un homme tue
ses deux jeunes fils et sa femme, puis il se
suicide ; si l’on écoute Pasolini, on entend
un chant du désir à mort autant que de
mort du désir : celui d’un couple de la
bourgeoisie, dans l’Italie des années 1960,
qui joue le jour une vie attendue et livre
ses nuits à un amour meurtrier… Jean
Lambert-wild nous emmène dans cette
zone archaïque où les mots ne sont que
des sons. Sa mise en scène est un rituel
de l’unité morcelée, à l’image des figures
étranges qui naissent et meurent sur un
tulle invisible du décor. »
Brigitte Salino - Le Monde

les 29 et 30 novembre 2002 (salle Pierre-Aimé Touchard)
Avec
Claudia Castellucci
Chiara Guidi
Monica Demuru
Nicoletta Magalotti
Composition sonore
Romeo Castellucci
Dramaturgie musicale et partition vocale
Chiara Guidi
Chorégraphie
Claudia Castellucci
Films
Cristiano Carloni
Stefano Franceschetti
Romeo Castellucci
Direction technique
Fabio Sajiz
Ingénieur du son
Marco Olivieri
Machiniste
Flavio Urbinati
Statique et dynamique
Stephan Duve
Taxidermie
Antonio Berardi
Accessoires
Carmen Castellucci
Editeur du texte
Gallimard
Production
Socìetas Raffaello Sanzio
REF Roma-Europa Festival '99
Remerciements à
Françoise Gibault, Quay Brothers, Gianni
Celati, Emanuelle Caillat, Gregory
Petitqueux, Lamberto Borsetti, Michelle
Treol, Isabelle Zangari, Centro Cinema
Città di Cesena, Cineteca Comunale di
Bologna et le Théâtre Bonci di Cesena.
84-85 > saison 2002-2003
Voyage au bout de la nuit
d’après le roman de Louis-Ferdinand Céline
spectacle de La Socìetas Raffaello Sanzio - mise en scène Romeo Castellucci
« J’avais l’habitude et même le goût de ces
méticuleuses observations intimes. Quand on s’arrête
à la façon par exemple dont sont formés et proférés
les mots, elles ne résistent guère nos phrases au
désastre de leur décor baveux. C’est plus compliqué et
plus pénible que la défécation notre effort mécanique
de la conversation. Cette corolle de chair bouffie, la
bouche, qui se convulse à siffler, aspire et se démène,
pousse toutes espèces de sons visqueux à travers le
barrage puant la carie dentaire, quelle punition! »
Louis-Ferdinand Céline
Voyage au bout de la nuit
«L’écriture de Céline est comme une boussole qui aurait
perdu le Nord. C’est un va et vient incessant entre
l’horreur et l’éclat de rire. Pour illustrer cette fluidité j’ai
inventé un appareil qui déforme les voix, crée des
émulsions sonores. »
Romeo Castellucci
conférence de presse – Festival d’Avignon, Juillet 1999
« Sur scène, quatre vocalistes interprètent ce qui fait le
caractère particulier de Céline : le sens ressortissant du
rythme des mots et de leur sonorité. De là le choix d’utiliser
la langue française originale, sachant que la signification
découle du son et du rythme des paroles plus encore que des
mots et de leur signifié…
C’est par la qualité, le timbre et le rythme de la voix, sa
partition, son invention formelle que la phrase descriptive a
été abolie, de façon à ce que soient présents les hommes, les
choses et les relations.
La scène représente un laboratoire d’invention vocale où l’on
projette, entre autres, des images suintant du noir qui
contribuent, de même que l’acoustique, à former le magma des
sensations auxquelles le son des paroles renvoie. »
Romeo Castellucci
« De l’œuvre il ne reste rien – rien sauf
l’essentiel : la fureur, le scandale, l’obscénité
symphonique de la guerre. Un cri de bête… Et la
chair offerte, pétrie, violentée qui deviendra
charogne… Romeo Castellucci n’interprète pas
Céline, il en sollicite le sol, l’impensé… Il expose
la créature, qui ronfle et renifle dans son trou
en attendant de crever, sous les bombes. »
Frédéric Ferney - Le Figaro – 17.07.99
« Ce spectacle Romeo Castellucci l’a baptisé
“Concerto”. Il est bien plus que cela : une
symphonie, un opéra parlé, un spectacle
total unissant en un même tout l’image, la
parole et le son… »
Didier Méreuze - La Croix
« Faire cela, lier le théâtre aux possibilités
de l’expression par les formes, et par tout ce
qui est gestes, bruits, couleurs, plastiques,
etc… c’est le rendre à sa destination
primitive, c’est le replacer dans son aspect
religieux et métaphysique, c’est le
réconcilier avec l’univers. »
Antonin Artaud
Le Théâtre et son double - 1938

les 28 et 29 janvier 2003 (salle Jean-Louis Barrault)
Avec
Gergely Bánki
Eszter Csákányi
József Gyabronka
László Katona
Annamária Láng
Zoltán Mucsi
Zsolt Nagy
Borbála Péterfy
Roland Rába
Lilla Sárosdi
Péter Scherer
Sándor Terhes
Gábor Viola
Tilo Werner
Musiciens
Miklós Lukács
Csaba Novák
Kálmán Oláh
Balázs Szokolay
Musiques
Miklós Lukács, László Melis
Dramaturgie
Balázs Erös, András Forgách
Péter Kárpáti, Anna Veress
Chorégraphie
Csaba Horváth
Décors
Márton Ágh
Lumière
Tamás Bányai
Costumes
Klára Varga, Julcsi Kiss
Masques
Fruzsina Nagy
Assistant metteur en scène
Péter Tóth
Traduction française (surtitres)
Anna Lakos
86-87 > saison 2002-2003
Hazám Hazám (Pays, mon cher pays)
textes István Tasnádi, Árpád Schilling - spectacle en hongrois surtitré en français
spectacle de La Compagnie Krétakör - mise en scène Árpád Schilling
coproduction CDN Orléans
Directeur technique Juliette Prados
Régie plateau Lajos Bódi
Régie son Ákos Dióssy
Régie lumière Áron Kovács
Accessoiriste Miklós Mervel
Habilleuse Julcsi Kiss
Traductrice et régie surtitrage Katalin Hajós
« Les treize années écoulées en 1989 et 2002
signifièrent pour notre pays le début d’une nouvelle
histoire, mais elles furent tout à la fois, pour moi
comme pour bon nombre de personnes de notre
compagnie, le temps du passage à l’âge adulte. Nous
fîmes à la fois l’expérience de la responsabilité que cela
représente de réfléchir par nous-mêmes sur notre
propre vie et de vivre les changements survenus dans
notre pays. Nombre de questions sont demeurées à cet
égard en suspens et se cristallisèrent en nous en colère. »
« Comme nous nous en sommes rendu compte
progressivement au cours de notre travail, ce n’était pas
une retranscription fidèle de l’Histoire qui nous tenait à
cœur, mais la création d’une histoire théâtrale originale qui
exprime dans un condensé notre attitude, nos interrogations,
notre colère, notre stupéfaction, notre désespoir. À travers le
recours au grotesque, voire aux images et aux visions
complètement surréalistes, à la musique, à la danse, c’est tout
cela que nous tentons d’exprimer, ainsi que l’idée
fondamentale que si nous jetons l’éponge, plus rien de ce qui
advient n’importe plus, que si nous n’avançons pas, au moins
nous ne devons pas nous haïr dans ce pays. »
Coproduction
MC93 Bobigny
Krétakör Szinház
CDN/Orléans-Loiret-Centre
La Rose des Vents - Scène Nationale de Villeneuve d’Ascq
THEOREM (association soutenue par le programme Culture
2000 de l'Union Européenne)
Les Samedis de Zsámbék
Festival d’Automne de Budapest
Avec le soutien en Rhône-Alpes de
la Conférence régionale des Villes-Centres et de l’O.N.D.A.
pour les surtitres.
Árpád Schilling
« Quatorze comédiens pleins de jus, auxquels
quatre musiciens font une escorte sonore
efficace, sautent, bondissent se roulent par
terre, s’élèvent en l’air ou dansent avec une
énergie épatante… et s’ingénient à montrer un
peuple encore balbutiant, toujours affamé,
perpétuellement berné par ceux qui le
subjuguent à tour de rôle avec des discours
ronflant contradictoires. Il faut apprécier
Hazam Hazam comme un accès de révolte,
tendu comme un bras d’honneur libertaire à la
face d’une société inepte, laquelle,
décidemment, ne peut que susciter- en
regard – la fureur d’un geste obscène. »
Jean-Pierre Léonardini
L’Humanité – 30.09.02
« Quel joyeux boxon. Quelle bande de
malfrats que ces Hongrois du théâtre
Krétakör excités par la plume du jeune
Itsvan Tasnadi et conduits par Árpád
Schilling… Qu’est-ce qu’un “Gongrois
hïbre”, libéré du joug soviétique et du
Parti ? Un enculé. Dans un impeccable
prologue donnant le ton du spectacle,
on voit le cheval (allégorie du Hongrois-
Gongrois) se faire mettre par un coq
occidental sous l’œil de Mickey Mouse
et du lion de service. Ce spectacle en
forme de revue, soutenu par un
orchestre, est ponctué de standards
hongrois piochés dans des opérettes,
opéras rock, musiques hongroises et
tziganes, le tout réactualisé. »
Jean-Pierre Thibaudat - Libération

les 11 et 12 février 2003 (salle Jean-Louis Barrault)
Avec
Olivier Angèle
Anne Benoit
Valérie Blanchon
Rémy Carpentier
Philippe Crubézy
Xuan Dao
Jean-Charles Dumay
Michèle Foucher
Eric Frey
Pierre Gondard
Flore Lefebvre des Noëttes
Alexandre Le Nours
Guillaume Lévêque
Lucien Marchal
Charlotte Maury-Sentier
Alain Rimoux
Nadège Taravellier
Dramaturgie
Bernard Chartreux
Décor
Jean-Paul Chambas
Costumes
Patrice Cauchetier
Lumière
Alain Poisson
Maquillage
Suzanne Pisteur
Assistants mise en scène
Alexandra Tobelaim et Yannick Etienne
Assistante décor
Carole Metzner
Assistante aux costumes
Isabelle Flosi
Editeur du texte
Les Solitaires intempestifs
88 > saison 2002-2003
Les Prétendants
de Jean-Luc Lagarce
mise en scène Jean-Pierre Vincent
Production
Théâtre National de la Colline
Studio Libre
Centre Dramatique National de Savoie
la compagnie Studio Libre est subventionnée
par le ministère de la Culture et de la
Communication (DMDTS)
« A l’époque où il écrivait Les Prétendants, en
1985, Jean-Luc Lagarce qui tenait son journal
mentionne la lecture de La Cagnotte d’Eugène
Labiche… “C’est bête et c’est drôle. Non en fait
c’est remarquablement bien fait.” On peut
appliquer texto cette appréciation de Jean-Luc
Lagarce à ses Prétendants. »
Jean-Pierre Thibaudat
Libération – 10.01.2003
« Nous voici dans un coin de France assez loin de Paris,
là où Lagarce vivait encore le plus souvent. Il avait son
sujet sous le nez. Ni la France d’en bas, ni celle d’en
haut: en plein milieu, dans le mille. Chose curieuse
voici une pièce véridique sur un morceau et un moment
de société française contemporaine où l’on ne parle ni
de l’opposition gauche-droite, ni d’immigration, ni de
questions religieuses, ni de chômage… On y parle par
contre du match Paris-province, de fracture entre
générations, de bricolage municipal, d’un basculement en
cours entre femmes et hommes...
Ceci posé l’intérêt des “Prétendants” est aussi ailleurs : dans l’écriture, la langue, dans
la saisie d’un monde par son parler. Au commencement de la pièce est le verbe avec
un petit “v”. C’est avec lui que chaque personnage va s’escrimer, tenter de survivre,
aider ou enfoncer son prochain; d’où des cascades de bévues, dérapages, rattrapages,
numéros d’équilibrisme, croche-pattes. Comme un théâtre où la balistique physique
de Jacques Tati se serait emparée des mots, de chaque énoncé. Et dire que tout cela
est puisé à la fontaine de la réalité la plus pure… Le premier titre de la pièce était
L’Exercice de la raison: c’est ce dont nous nous sommes toujours souvenus. »
Jean-Pierre Vincent
Programme du Théâtre de la Colline
«A propos de L’Exercice de la raison : il faudrait construire ça comme une longue série
d’entretiens, d’interviews. Eviter au maximum les digressions. Cette façon “si
remarquable” de mettre des points de suspension partout. Aller droit au but. “Technique.”
Faire, de fait, des énumérations, énoncés, exposés. Présentation en tout genre: premier
point, deuxième point… Notes, introduction, préface, première partie, deuxième partie.
Conclusion. Additifs. Commentaires divers. “Entre guillemets.” Parenthèses. »
«Parler d’amour aussi et aussi de cette chose-là en ce moment : les gens ont bientôt trente
ans et ils ne font pas ce qu’ils avaient décidé de faire (d’être) quand ils en avaient quinze.
Le sujet c’est cela. »
Jean-Luc Lagarce
Journal - Cahier 10 – Décembre 1984
les 17 et 18 octobre 2003 (salle Jean-Louis Barrault)
Avec
Gilles David
Stéphanie Farison
Nasser Gheraïeb
Pierre-Félix Gravière
Johanna Korthals-Altes
Émilien Tessier
Philippe Vieux
Jacques Vincey
Algérie 54-62
de Jean Magnan
mise en scène Robert Cantarella
Dramaturgie
Marie-Pia Bureau, Marion Stoufflet
Scénographie
Claudine Brahem
Lumière
Victor Dos Santos, Christian Dubet
Musique
Les Trois 8 : Fred Costa, Alexandre Meyer
et Frédéric Minière
Costumes
Cécile Feilchenfeldt, Corina Chiesi
Direction technique
Christophe Bernard
Assistantes
Isabelle Angotti, Geneviève Verseau
Editeur du texte
Editions Théâtrales
Production
Théâtre Dijon Bourgogne – CDN
Théâtre National de la Colline
« 20 après, se rappeler la guerre d’Algérie. Se la
rappeler parce qu’elle est tout à fait inscrite dans nos
corps, dans nos pensées, autant comme le fait
historique concernant notre présent politique.
Raconter la guerre d’Algérie, sur une scène, dans un
théâtre, cela va de soi, n’a pas de sens.
Est déplacé à l’extrême. C’est ce déplacement-là qui sera
recherché, celui, constitutif du fait de mémoire. »
Jean Magnan - 1983
« Il n’y a pas une journée où je ne pense à cette guerre
d’Algérie. Elle m’encombre la mémoire ; et donc, pour m’en
désencombrer, je me sens obligé d’en parler aux autres,
parce que c’était vraiment une guerre et l’on n’a jamais, en
France, oser l’avouer. »
Robert Gironès -1991
« L’influence de Genet est visible à l’œil nu… C’est
flagrant dans le ton, insolent, irrespectueux,
anti-cocardier. On peut mesurer combien cette
façon crue de dire son fait à l’histoire coloniale
française, résonne étrangement de nos jours, si
oublieux d’un passé de relative fraîche date. »
Jean-Pierre Léonardini
L’Humanité - 28.04.2003
« Magnan se remémore. Suit le fil des souvenirs
et organise le périple. (Et, comme s’organise la
mémoire, il organise sa partition.) Et les figures
nécessaires remplissent leur rôle de coryphées.
Reconstitution affective ou précisions
historiques, la pièce invente une épopée
moderne, fragmentaire et rapide. Cependant,
la guerre n’est pas, à proprement parler,
“représentée”. Seuls les lieux proposés la
suggèrent. C’est le guide-témoin qui
fabrique le poème (bribes de mémoire,
sensations passées), d’où la diversité des
genres : lyrisme et néoréalisme alternent de
bout en bout.
Apparemment modeste, cette pièce fait
œuvre, parce que sans dogme, sans
théorie, sans principes, sans entraves
donc, elle laisse libre cours aux moyens
personnels et singuliers de l’auteur qui
s’empare du réel et le fortifie en
l’organisant selon des lois secrètes qui
lui sont propres. »
Philippe Minyana - 2002
89 > saison 2003-2004

du 25 au 29 novembre 2003 (salle Antoine Vitez)
Avec
Jean-Louis Coulloc’h
Pierre Meunier
Son
Alain Mahé avec Kamal Hamadache
Lumière et régie générale
Joël Perrin
Assistante à la mise en scène
Marguerite Bordat
Travail corporel
Emanuela Nelli
Régie et construction
Joël Perrin
François Virolle
Daisy Watkiss
90-91 > saison 2003-2004
Le Tas
spectacle de Pierre Meunier
Coproduction
La Belle Meunière
Théâtre Dromesko
Les Fédérés – CDN de Montluçon
Centre d’Art et d’Essai de Mont-Saint-Aignan
Scène Nationale de Petit-Quevilly
Espace Jules Verne de Brétigny-sur-Orge
Cité-Théâtre National de Toulouse
Comédie de Caen - CDN
Avec le soutien du
Ministère de la Culture et de la Communication
et de THÉCIF
«Un tas de gravats déversés au hasard: le plus bel ordre du monde. »
Héraclite
C’est une suite de drôles d’expériences physiques
autant que métaphysiques menées par deux clowns
qu’on dirait sortis d’un cirque des origines. Sur le
plateau, les graviers se déversent, les pierres
s’amoncèlent, les éléments se déchaînent…
«Pas un souffle pas un cri pas un frisson
le silence du tas
énigme à ciel ouvert
le tas a peut-être tout dit lors de son entassement
qu’avons-nous entendu : un fracas
l’immense fracas de la confusion des chutes
chocs et cognements, propos indistincts
ça parle d’avenir terreux d’écrasement de la fin du voyage
de l’espoir de trouver du moelleux sous soi
de la violence des retrouvailles
de la dureté des pierres
de l’étonnement d’en être
des vertus rassurantes de l’enchevêtrement… »
Pierre Meunier
«Mais de quoi ça parle, ce “travail sur le tas” -
demande la raison parlante (celle qui ne sait
pas trop comment écouter sa part d’ombre, sa
frange qui rêve) ? Et bien ça ne parle pas trop,
ou alors ça délire, entre grotesque et fragilité.
Oui, c’est le délire qui conduit, le délire du
théâtre, qui rejoint singulièrement celui de
la science. La spéculation scientifique
fabrique de nouveaux rêves pour la scène. »
Bruno Tackels
www.mouvement.net
hebdo du 06.11.2002
« Le Tas : difficile de faire plus sommaire.
L’artiste en fait de la poésie, par
l’enchantement ténu de l’instant
théâtral. Une ode au minéral qui dans
sa matérialité même, confine au
spirituel, au mythe, et redeviendra
poussière lorsque le dernier homme
aura quitté la salle. »
Maïa Bouteillet
Libération - 30.10.2002

du 5 au 10 janvier 2004 (salle Antoine Vitez)
Avec
Marief Guittier
Décor
Joël Pitte
Lumière
Bertrand Grandguillot
Son
Didier Torz
Dramaturgie
Agnès Mallet
Régie générale
Martial Jacquemet
Régie lumière
Thierry Gouin
Régie son
Sylvestre Mercier
Régie plateau
Titiche
Editeur du texte
Solin
Production
Théâtre du Point du jour - Lyon
92 > saison 2003-2004
Max Gericke ou pareille au même
de Manfred Karge - texte français de Michel Bataillon
mise en scène Michel Raskine
« Lors de la crise économique précédant la deuxième
Guerre Mondiale, une jeune femme allemande décide de
prendre l’identité de son mari qui vient de mourir, et de
le remplacer à son poste de travail afin de subvenir aux
besoins de sa famille… Histoire déraisonnable d’un
individu qui a étonnamment les pieds sur terre. La fable
s’enfonce très au vif du présent, très au vif de la mémoire
collective, avec l’obstination que l’on trouve chez
Fassbinder, Brasch, Von Trotta, Wenders, Strauss… »
Agnès Mallet - Octobre 1984
« Moi, ni pour Front rouge ni pour Heil Hitler
Plutôt entre deux, à vrai dire pour rien d’autre
Que mon travail et mes soucis.
Une bière. Un schnaps. Tout finira par se régler. »
Extrait de Max Gericke ou pareille ou même
de Manfred Karge
« Ce drame où le dédoublement masculin/féminin
croise celui non moins trouble de l’Est et de l’Ouest
confine à la schizophrénie mais Ella/Marief/Max,
c’est pareille au même, à l’opposé de l’hystérie,
tente de la jouer dans la normalité. Elle joue
comme pour nous dire voilà, ça c’est passé
comme ça, et après, on peut s’en sortir, venez,
regardez-moi, je respire, je mange et je bois, un
schnaps, une bière et glou et glou, on a vu pire.
C’est compter sans l’œil extérieur, amoureux
mais non servile, féroce parfois, du metteur en
scène Michel Raskine, maître de lieu, de
l’histoire, donc chargé de la mise à mort. »
Joël Jouanneau
Révolution – 01.02.1985
L’homme habillé en femme fait rire, la
femme habillée en homme, non. C’est que
l’homme apparemment c’est sérieux…
Au théâtre, le travestissement est la source
de la comédie. Et la confusion des genres, de
la tragédie. Mensonge sur mensonge, du
côté de Shakespeare, destiné à révéler le
vrai… Jouer une liberté d’homme pour
retrouver – ou non – la soumission de la
femme… Ella/Max Gericke n’est pas de
celle-là : elle est du côté des Arlequins,
c’est la faim qui parle, et le désastre d’une
métamorphose à peu près sans retour. »
Christine Friedel
Journal du Nouveau Théâtre
Besançon
création - du 24 au 28 mai 2004 (salle Antoine Vitez)
Avec
Mireille Herbstmeyer
Lumière
Jean Vallet
Assistante à la mise en scène
Julie Villeneuve
Elément filmique
Dominique Féret
Montage
Julien Plantureux
Son
Elise Cadima
Production
CDN/Orléans-Loiret-Centre
Remerciements
Sylvie Weil
Florence de Lussy
Nadia Taïbi
Robert Chenavier
La Pesanteur et la grâce
d’après l’œuvre de Simone Weil
mise en scène Dominique Féret
production CDN Orléans
« Simone Weil,
l’absolue,
la paradoxale,
qui ne reste jamais tranquille
qui ne nous laisse jamais tranquilles,
la pacifiste qui s’engage physiquement dans
la guerre d’Espagne,
la philosophe rencontrant le christianisme
par les sens,
la révolutionnaire des jeunes années qui fait
l’éloge de "l’enracinement" au soir de sa vie...
Le spectacle:
mettre en place le vide,
le dépouillement,
seulement une actrice,
face au public,
et laisser venir la parole de Simone Weil,
attentifs aux cris murmurés,
aux méditations,
à la pensée en train de s’élaborer,
à la poésie aussi,
quand vers la fin de sa vie
dans la déréliction la plus totale,
elle peut enfin s’abandonner, comme Shakespeare,
à l’humour et surtout le tragique le plus pur.
Entendre ce qu’elle nous dit,
Et plus particulièrement à nous gens de théâtre,
toujours en quête de la grâce :
la grâce comble, mais elle ne peut entrer que là où
il y a un vide pour la recevoir. »
Dominique Féret - 07.04.2004
« Pas de thèse, mais un parcours, en huit
séquences qui se répondent, dans l’interrogation
de Dieu, de l’Amour, de la Souffrance, de la
Beauté, de la Vérité… La comédienne est comme
un bloc émetteur, sans faille, d’une tension
extrême, souffrance et beauté liées. »
Jean-Louis Perrier
Le Monde – 28 mai 2004
« Ecouter quelqu’un, c’est se mettre à sa place
pendant qu’il parle. Se mettre à la place d’un
être dont l’âme est mutilée par le malheur ou
en danger imminent de l’être, c’est anéantir
sa propre âme. C’est plus difficile que ne
serait le suicide à un enfant heureux de
vivre. Ainsi les malheureux ne sont pas
écoutés. Ils sont dans l’état où se trouverait
quelqu’un à qui l’on aurait coupé la langue
et qui par moments oublierait son infirmité.
Leurs lèvres s’agitent et aucun son ne vient
frapper les oreilles. Eux-mêmes sont
rapidement atteints d’impuissance dans
l’usage du langage par la certitude de ne
pas être entendus. »
Simone Weil - Ecrits de Londres
93 > saison 2003-2004

du 16 au 21 novembre 2004 (salle Antoine Vitez)
Avec
Claire Aveline
Bénédicte Cerutti
Gilles David
Jean-Marc Eder
Philippe Girard
François Loriquet
Annie Mercier
Isabelle Olive
Hélène Schwaller
Cyril Texier
Scénographie
Claude Duparfait
Thibault Welchlin
Costumes
Thibault Welchlin
Lumière
Patrice Lechevallier
Maquillages et coiffures
Emilie Vuez
Assistanat à la mise en scène
Aurélia Guillet
Editeur du texte
Leméac
Production
Théâtre National de Strasbourg
94-95 > saison 2004-2005
Titanica La Robe des grands combats, Edmund C. Asher, Londres, 1968
de Sébastien Harrisson
spectacle de La troupe du TNS - mise en scène Claude Duparfait
«Tout théâtre, désormais, s’écrira en temps de Guerre.
J’entends par là que la paix, cette idée de paix, de
siècles, de zones de paix, ne tient plus. Qu’avec la
mondialisation, la réorganisation du monde en un gros
village à l’intérieur duquel toute information peut être
échangée en “live”, cette paix sur laquelle certains
peuples à certaines époques ont pu s’illusionner, ignorant
ce qui se passait ailleurs et déclarant leur “paix relative et
locale” vérité universelle, ne se peut plus, n’existe plus. La
Guerre en représentation est désormais dans tous les
salons, même ceux des pays dits en paix, et toutes ces
guerres qui forment celle avec un grand G, de la mondiale
à celle dite de clans ou de religions, nous happent,
viennent faire péter leurs bombes dans nos assiettes à
l’heure du souper et imprimer leurs horreurs dans l’esprit de
nos enfants bien habillés, vomissant leur haine
spectaculaire dans une qualité d’images comparable à celle
des péplums les plus léchés. Ecrire du théâtre, aujourd’hui et
demain, est et sera donc écrire en temps de Guerre. »
Sébastien Harrisson
Playwrights Workshop - Montréal – Mai 2004
« Je crois que l’engagement, peu importe l’époque, demeure
possible. Toutefois, ce qui cause problème aujourd’hui... c’est
le cynisme ambiant. L’engagement, au sens politique, même
au sens amoureux, nécessite une sorte de candeur, une sorte
de non méfiance qui de nos jours est de plus en plus rare.
Mais je ne crois pas que cela rende l’engagement impossible.
Seulement peut-être plus difficile, mais est-ce que s’engager
est une sinécure ? »
Sébastien Harrisson
Entretien avec Angela De Lorenzis,
pour le TNS – 08.2004
« Sébastien Harrisson aime les contrastes, ses
personnages sont passionnés, il cherche la beauté
des bas-fonds auxquels il donne un lyrisme
mélancolique plein de grandeur : Sébastien
Harrisson, comme auteur, est un romantique. La
fresque qu’il a brossée avec Titanica est
traversée par un “mal du siècle” résolument
contemporain, mais sous ses costumes bigarrés
et ses maquillages provocants, la faune qu’il
met en place est éternelle…
Dans Titanica se côtoient deux mondes. D’une
part une société clandestine de rebelles,
d’immigrants illégaux et autres poètes de
l’underground hante les quais désaffectés
d’un Londres secret et nocturne… D’autre
part, la royauté en personne, cette
aristocratie dorée détentrice du pouvoir
officiel, apparaît en quelque sorte figée dans
son protocole : la monarchie britannique,
soit la reine d’Angleterre et sa suite, offre
une image lisse, parfaite, d’où l’on a
gommé tout ce qui faisait tache. Ces deux
univers vont se fracasser l’un contre l’autre
de bien des façons… »
Diane Pavlovic
Programme du Théâtre d’Aujourd’hui
Montréal – 2001

du 7 au 11 décembre 2004 (salle Antoine Vitez)
96-97 > saison 2004-2005
Quatre spectacles d’ALIS
La langue coupée en 2 - 100 mobiles à part 1 - ...ou 2 - Pas de 3
La Langue coupée en 2
Conception, réalisation et distribution
Pierre Fourny
Technique
Albert Morelle et Antoine Gérard
Editeur du texte
La Sterne Voyageuse
Coproduction
ALIS, le manège de Reims - Scène Nationale.
Avec l'aide du DICREAM - Dispositif pour la
Création Artistique Multimédia du Centre
National de la Cinématographie.
100 mobiles à part 1
Conception, réalisation et distribution
Pierre Fourny et Dominique Soria
Bande son
ALIS
Technique
Albert Morelle et Antoine Gérard
Production
ALIS, en coréalisation avec
la Maison de la Culture d'Amiens
...ou 2
Conception, réalisation et distribution
Pierre Fourny et Dominique Soria
Bande son
ALIS
Technique
Albert Morelle et Antoine Gérard
Coproduction
Maison de la Culture d'Amiens et ALIS
Pas de 3
Conception, réalisation et distribution
Pierre Fourny et Dominique Soria
Assistant à la réalisation multimédia
Alexandre Liverneaux
Technique
Albert Morelle et Antoine Gérard
Production
ALIS, avec l’aide du DICREAM - Dispositif
pour la Création Artistique Multimédia du
Centre National de la Cinématographie.
remerciements
Kamel Mébarki, Nicole Briffoteaux,
la société E.T.C.
Chaque spectacle d’ALIS est la tentative d’écriture d’un
geste poétique. Sans a priori, sans prétexte, avec le seul
désir d’exercer un savoir-faire pour aiguiser les
perceptions du sensible. Le spectacle est un révélateur
de pensée, un point de vue. Une question posée, non une
réponse donnée. Par sa manière de faire, de produire, Alis
traduit une attitude, une posture radicale vis-à-vis des
conventions établies, initie une expérience du regard à
laquelle il n’est pas nécessaire d’opposer la raison.
La Langue coupée en 2
« C’est le texte d’une conférence réelle qui fonctionne
comme une fiction… une série de démonstrations
implacables provoque une confusion de plus en plus
inextricable dans l’esprit du lecteur : le pur canular ne se
distingue plus de la réalité… »
100 mobiles à part 1
« Kaléidoscope d’objets animés, théâtre visuel, danse, collage
d’ombre et de lumière… c’est cela et c’est autre chose… »
...ou 2
« La scène est une boîte noire où se succèdent des
démonstrations de jeux de mots avec les images et de jeux
d’images avec les mots. »
Pas de 3
« Troisième volet de ce triptyque, où ALIS explore la lumière,
le son, les mots et le mouvement et convoquent leur
rencontre sur une “scène numérique”. »
ALIS
« La poésie de l’absurde cultivée par ALIS ; ce
monde des plus quotidiens porté à la scène pour y
être détourné avec un humour léger mais
ravageur ; une exquise acidité, permettant aux
choses les plus ordinaires de se trouver une
dimension surréaliste ; l’art de subvertir le regard
qu’on porte sur les choses et de leur conférer
une magie, une folie insoupçonnée : voilà de
quel sceau ALIS marque ses spectacles. »
Raphaël de Gubernatis
Le Nouvel Observateur
« Ce nouveau voyage (Pas de 3) dans les aléas du
sens amène le spectateur à “voir ou ne pas voir
passer le temps”. De la façon la plus littérale qui
soit... Pierre Fourny et Dominique Soria
travaillent à éveiller chez le spectateur une
vigilance enjouée du regard et de la perception.
Extraire, abstraire, découper, ériger, inverser,
retourner: ce théâtre des opérations ouvre en
effet une compréhension qui passe par
l’expérience constructive du sensible. »
Jean-Marc Adolphe
Mouvement.net – 23.01.04
« Une œuvre est censée faire jaillir des
problèmes et des questions dans lesquels
nous sommes pris, plutôt que donner des
réponses. Une œuvre est une nouvelle
syntaxe, ce qui est beaucoup plus
important que le vocabulaire et creuse
une langue étrangère dans la langue. »
Gilles Deleuze
Cahiers du Cinéma n°380
La Langue coupée en 2
...ou 2
100 mobiles à part 1
Pas de 3

Grand Magasin présente
5e du 18 au 22 janvier 2005 (salle Antoine Vitez)
Forum international du cinéma d’entreprise
Avec
Bettina Atala
Etienne Charry
Manuel Coursin
François Hiffler
Pascale Murtin
Christophe Salengro
Conception
Bettina Atala
François Hiffler
Pascale Murtin
98 > saison 2004-2005
coproduction CDN Orléans
Coproduction
Grand Magasin
CDN/Orléans-Loiret-Centre
TNT Manufacture de chaussures - Bordeaux
Les Spectacles Vivants - Centre Pompidou
Coréalisation
Carré St-Vincent - SN d’Orléans
Remerciements
Ville d’Olivet
Grand Magasin est subventionné par le
ministère de la Culture (D.R.A.C. - Ile-de-France)
« Nous avions, à l’origine, l’intention de raconter une
histoire, librement inspirée d’un récit de sciencefiction.
Or raconter une histoire, c’est convoquer des
personnages, paysages, objets, que ni l’auteur ni le
narrateur n’ont sous les yeux.
Il nous aurait donc fallu constamment extrapoler,
admettre des écarts entre notre situation ici, maintenant,
et la situation imaginaire que nous prétendions évoquer.
Il nous aurait fallu feindre d’être tels ou tels héros
confrontés à telles ou telles circonstances factices.
Nous n’avons pu nous y résoudre : ce n’est pas encore
cette fois que nous raconterons une histoire.
Il n’en demeure pas moins de nombreux écarts entre ce
que nous dirons et ce que nous ferons. »
Grand Magasin
« Quatre personnes amenées à partager le même bureau
expriment chacune leur souhait en matière d’équipement :
A - Moi, j’aimerais travailler en musique mais je ne veux pas
de fauteuil.
B - Moi, je veux un fauteuil mais surtout pas de plante verte.
C - Moi, je veux une plante mais surtout pas de lampe.
D - Moi, je veux une lampe mais, surtout pas de musique
parce que ça m’empêche de concentrer.
Pour contenter tout le monde il faudrait équiper ce bureau d’une
plante, d’une lampe, d’un fauteuil et travailler en musique.
Or pour ne fâcher personne il ne faudrait ni plante, ni lampe,
ni fauteuil et surtout pas de musique. On ne peut à la fois
contenter tout le monde et ne fâcher personne. »
Grand Magasin - ADT (Anecdote de travail)
«L’humour chez ces artistes, est un art virtuose et
inventif à considérer avec un grand sérieux.
Prônant l’ignorance comme méthode, la
compagnie Grand Magasin ne se revendique de
rien, sauf peut-être de Raymond Roussel, en tout
cas pas du théâtre. Pourtant, leur recherche sur
la présence du corps plongé dans un temps et un
espace donnés, le ballet des entrées et des
sorties, le hors-scène et cette mise en abyme du
contenu/contenant, tout cela opère à l’exact
endroit du théâtre. »
Marie-Christine Vernay et Maïa Bouteillet
Libération – 2001
les 28 et 29 janvier 2005 (salle Jean-Louis Barrault)
Avec
Hélène Babu
Jean-Damien Barbin
Pierre Gérard
Thierry Godard
Micha Lescot
Marc Susini
Jean-Philippe Vidal
Jutta Johanna Weiss
Décors
Eric Vigner
Lumière
Christophe Delarue
Collaboration artistique
Jutta Johanna Weiss
Dramaturgie
Sabine Quiriconi
Son
Xavier Jacquot
Costumes
Paul Quenson
Maquillage
Soizic Sidoit
Assistant à la scénographie
Bruno Graziani
Editeur du texte
Gallimard
Production
CDDB - Théâtre de Lorient, CDN
« ... Où boivent les vaches. »
de Roland Dubillard
mise en scène Eric Vigner
« 22 Juillet 1975. La poésie est le moment où l’ennui se
transforme en colère. »
Roland Dubillard
Carnets en marge – Gallimard 1998
« « … Où boivent les vaches. » est la plus importante de
mes pièces. Le sujet c’est le doute d’un poète qui se rend
compte que sa gloire est truquée, truquée par le monde et
la culture, par sa mère, par son fils, sa femme et toutes les
académies. Le poète tente de s’enfuir de ce monde. A la
ville comme à la campagne c’est la même tromperie. Le
titre est de Rimbaud, il dit : On ne part pas, j’y suis toujours.
C’est une pièce sur l’eau qui coule comme la vie. »
Roland Dubillard – 1999
«Pour pénétrer dans la demeure dubillardienne
(proche de deux autres demeures : la
rimbaldienne et la bachelardienne), il existe
plusieurs entrées possibles. Ces entrées sont
pourvues généralement d’un paillasson que l’on
nomme l’éternel quotidien, sur lequel, à la suite
de l’auteur, on s’essuie les pieds. C’est le soir le
plus souvent, on tourne le bouton électrique
des rêves et tout s’éclaire ou s’assombrit
comme le veut la logique inconsistante des
songes. Dès lors tout est possible, sauf le
prévisible car cela, Dubillard ne l’est jamais, je
ne connais pas pire ennemi que lui des
phrases toutes faites, sauf à les prendre au
pied de la lettre pour leur faire rendre gorge,
ce qu’il fait avec un tact et une légèreté
propres au chasseur de papillons… »
Jean-Pierre Thibaudat
Revue L’Esthétique N°34 - 1998
« Une très moderne poésie qui se tisse, avec
pudeur, d’un humour ravageur pour démêler
les ficelles de la politique, jouer aux travaux
pratiques avec la psychanalyse et
s’attacher à définir l’artiste contemporain
comme une icône méprisée par la
commande publique. »
Patrick Sourd
Les Inrockuptibles -28.04.2004
« C’est chouette, la culture ! Ça s’arrose, ça pousse dans des petits
carrés, ça ne dérange personne. Mais l’Art ! Merde, alors, l’art, c’est
autre chose ! Roland Dubillard en donne la preuve par l’absurde
avec l’histoire tragi-comique d’un poète couronné qui trouve la
gloire bien épineuse, envahie par les discours officiels, sa mère, sa
femme, son fils et tout le cortège des thuriféraires… »
Laurence Liban
L’Express Mag – 12/18.04.04
99 > saison 2004-2005

les 1 er et 2 octobre 2005 (salle Pierre-Aimé Touchard)
Avec
Ulla Baugué
Olivier Bouana
Stefan Delon
Gérard Dumesnil
Lucile Eychenne
Jacques Merle
Laurent Pigeonnat
Catherine Vasseur
Nathalie Vidal
Thierry Vu Huu
Bertrand Lacanal
Rose Mary d’Orros
Décor
François Mercier
Lumière
Bruno Goubert
Costumes
Rose Mary d’Orros
Musique
Bertrand Lacanal
Rose Mary d’Orros
Régisseur plateau
Gilles Montaudié
Assistante décor
Séverine Yvernault
Le chœur
Bénédicte Aigle, Elie Amrofel,
Anthony Audoux, Loredana Barbulescu,
Julia Botti, Leslie Bouchet,
Aline Bourgoin, Camille Bouteille,
Valentin Boraud, Julien Fontaine,
Léa Fulloy, Jean-Christophe Haglund,
Dimitri Haure, Alexandre Leguay,
Pauline Lesueur, Elène Marchand,
Nicole Michot, Céline Passegié,
Solange Pottecher, Françoise Ridacker,
Julien Romelard, Nicolas Sourioux,
Elie Triffault et Tengfei Yu
Coproduction
Comédie de Clermont-Ferrand
CDN de Normandie
Les Géotrupes
Avec le soutien du
Théâtre de la Cité internationale
Théâtre des Fédérés-CDN de Montluçon
100-101 > saison 2005-2006
La Raison gouverne le monde
mise en scène Christian Esnay
La Paix de Aristophane
texte français de Claire Nancy
Titus Andronicus de William Shakespeare
texte français de Jean-Pierre Richard
Bradamante de Robert Garnier
Les Européens de Howard Barker
texte français de Mike Sens
La Mission de Heiner Müller
texte français de Jean Jourdheuil et Heinz Schwarzinger
De midi à minuit, cinq pièces sur la guerre, la paix, le
pouvoir. Un groupe de douze acteurs pour jouer tous
les rôles. Une fête du théâtre avec de quoi rire et
trembler et, pendant les entractes, de quoi boire et
manger, naturellement.
« Ce qui importe dans ce titre un peu ronflant, c’est
l’ambiguïté. Hegel, qui est le père de Marx, dit que
l’histoire ne nous apprend rien. C’est toujours le présent
qui domine la situation qui impose ses conditions. Le
thème que nous explorons à travers ces cinq pièces est
celui de la guerre et de la paix. Quant à savoir s’il y a une
raison derrière tout cela, c’est une autre affaire. »
Christian Esnay - Aden – 16.06.2004
« Christian Esnay poursuit le projet de prendre
à contre-pied nos tendances individualistes
en redonnant au théâtre sa fonction de lieu
d’échanges et de rencontres. »
C.D. - Zurban – 09.06.2004
« Le périple qui débute en 420 av J.C. dans
l’Olympe d’Aristophane (La Paix) déserté par
les dieux grecs, fait un détour par le baroque
sanglant et shakespearien (Titus Andronicus)
et les guerres amoureuses de Robert Garnier
(Bradamante), s’inquiète du sort des victimes
avec Les Européens d’Howard Barker et
s’achève dix ans avant la chute du mur de
Berlin, sous la plume d’Heiner Müller en
disséquant dans La Mission, l’échec d’une
révolution. Une folle journée pour se nourrir,
de midi à minuit, du témoignage de nos
auteurs préférés et s’interroger sur cette
poisseuse barbarie qui colle à la peau de
l’histoire de l’humanité. »
Patrick Sourd
Nova Magazine – Juin 2004
« Depuis que je mets en scène j’ouvre les répétitions au public. Le fait de tout montrer, de
parler avec ceux qui viennent permet de faire comprendre ce qu’est le théâtre et peut-être
d’y faire venir des gens qui n’y vont jamais. Avec la constitution d’un chœur, ouvert à tout le
monde, sans sélection, dans chaque lieu où l’on joue, le plateau devient réellement un espace
public. Et lorsque les amateurs, assis avec les spectateurs, se détachent des fauteuils pour
rejoindre la scène, cela change le rapport scène/salle… Il faut désacraliser, ouvrir les théâtres. »
Christian Esnay
Interview Libération – 11.06.2004
La Paix
Les Européens
La Paix
Les Européens

du 22 au 26 novembre 2005 (salle Antoine Vitez)
Avec
Philippe Cousin
Elisabeth Doll
Jean-Christophe Vermot-Gauchy
102-103 > saison 2005-2006
De la part du Ciel
d’après Les Enquêtes de Camille Flammarion (1842-1925)
conception et réalisation Bruno Meyssat
coproduction CDN Orléans
Assistants à la mise en scène
Marion Michel, David Moccelin
Ismène Leuenberger-Daval
Scénographie et lumière
Claude Husson
Pierre-Yves Boutrand
Bruno Meyssat
Musiques
Berg
Webern
Sciarrino
Schnittke
Milton...
Prises de son et collaborations musicales
Patrick Portella (GMEM Marseille)
Costumes
Robin Chemin
Régie générale
Pierre-Yves Boutrand
Régie des sons
David Moccelin
Construction
Thierry Varenne et Marc Terrier
Production
Théâtres du Shaman
Coproduction
Les Subsistances à Lyon
Les Célestins-Théâtre de Lyon
Avec le soutien du
CDN/Orléans-Loiret-Centre
Remerciements
Claude Gary, Alex Hermant et la Maison de la
Foudre de Marcenat (Cantal), Pierre Hubert et
Anne Grange.
« Il nous a paru que les réalités sur lesquelles s’est
penché Flammarion, tout au long de son existence,
touchaient au statut de la réalité et à ce que représente
l’illusion dans nos vies. C’est un domaine que par nature
le théâtre explore. Le plateau est un Lieu et un Temps où
s’éprouve notre sentiment du “réel”, où la crédibilité de
nos repères peut être examinée pour peu que le projet de
faire du théâtre ne soit pas uniquement de raconter des
histoires. Là, dans un espace codifié, le réel se révèle caché,
fluctuant et projectif. C’est cette pâte que façonne toute
mise en scène, hors de là il ne se passe rien. Ce que nous
vivons est une interprétation de chaque instant, une
activité dont la conscience même nous échappe.
L’astronomie a procuré à Camille Flammarion un système
expert où il a pu poser ses questions métaphysiques – celle
“des grands étonnements” - le théâtre si on considère ses
potentialités, peut faire de même pour nous. »
Bruno Meyssat
« Le théâtre est l’art de troubler la présence, de
“montrer que ce que l’on entend et voit n’est pas
ce que l’on entend et voit”. Aussi Meyssat
s’inspire-t-il souvent de ce qu’il y a de plus
concret – des matériaux, des objets chargés
d’histoires, des sons, du corps des acteurs - pour
construire des séquences qu’il voudrait offrir
comme autant d’écrans où chacun puisse
projeter, reconnaître et partager, avant les
mots, sa part d’un rêve collectif profondément
enfoui, “le théâtre le plus ancien possible”. D’où
l’importance qu’il accorde au lieu et à ce qui
l’habite, à la tension qui le traverse et à la
concentration qu’il impose. »
Daniel Loayza
théâtre-contemporain. net
« Bruno Meyssat fait partie de ces quelques
metteurs en scène qui creusent, observent,
déplacent et altèrent singulièrement la
place du texte et le jeu de l’acteur sur la
scène. Ni théâtre d’image, ni théâtre
musical, encore moins mime ou
pantomime, l’univers de Bruno Meyssat
est purement théâtral, il cherche à en
comprendre les racines profondes. »
Bruno Tackels
mouvement.net
« Cette force ambivalente s’étend aux
objets qui, comme toujours chez
Meyssat, sont plus que des accessoires.
Le poêle à charbon sans cheminée, la
fenêtre dans le vide, le fil où suspendre
habitants ou vêtements, la vaisselle
renversée témoignent d’un univers
enchanté où rien n’est jamais tout à
fait à sa place et où l’infime détail a
son importance. »
René Solis
Libération - 23.03.2004

du 16 au 20 mai 2006 (salle Antoine Vitez)
Avec
Anne Bellec
Jean-Jacques Blanc
Bérangère Bonvoisin
Florent Cheippe
Pauline Lorillard
104-105 > saison 2005-2006
Corées
texte établi par Balázs Gera et Philippe Gilbert
conception et mise en scène Balázs Gera
coproduction CDN Orléans
Collaboration artistique
Guillaume Gilliet
Assistanat à la mise en scène
Guillaume Gilliet et Seonkyong Yim
Compositeurs / Interprètes
Martine Altenburger et David Chiesa
Scénographie
Elissa Bier
Assistante scénographe
Aurore Comte
Régie générale et régie plateau
Claudine Dollinger
Construction décor
Un point trois et David Heulin
Chorégraphie
Jasmina Prolic
Création lumières
Didier Peucelle et Balázs Gera
Dramaturgie
Philippe Gilbert
Delphine Jayot
Violaine de Marsangy
Création et confection costumes
Chi Kim Long
Maquilleuse
Shirley Guingant
Scénario des séquences filmiques
Balázs Gera avec la collaboration de
Dominique Thiel et de Guy Rondi
Réalisation
Dominique Thiel
Réalisation et direction des effets spéciaux
Guy Rondi
Directrice de production audiovisuelle
Claire Boucharel
Infographistes
David Bouhsira et Ghislain Garlin
Chef monteur
Alexis Dujardin
Chef opérateur
Arnaud Emery
« J’imagine que quand Ulysse, une fois revenu parmi
les siens, a cherché à rendre compte de ce qu’il a vécu
au cours de son voyage, ses interlocuteurs ont dû
écarquiller leurs yeux et se demander si ces histoires
n’étaient pas tout simplement le fruit de son
imagination. Je sais que ceux qui ont survécu à la
Shoah ou à la déportation au goulag, une fois en mesure
de parler, ont été souvent pris pour des imposteurs car
leur récit était au-delà de ce qui est imaginable. Nos
histoires de Coréens sont celles de voyageurs ballottés
par l’Histoire, de survivants d’évènements tragiques
ayant lieu au cours des soixante dernières années dans la
péninsule coréenne. Nous avons cherché à écrire leur
odyssée, à leur donner la parole. »
« Ma découverte du Pansori (forme artistique traditionnelle
coréenne) m’a conduit à vouloir considérer la musique
comme le troisième matériau de la pièce. »
Balázs Gera
Production
Compagnie Balázs Gera
Coproduction
Centre Dramatique de Thionville Lorraine
CDN/Orléans-Loiret-Centre
C.C.A.M. Scène Nationale de Vandœuvre-les-Nancy
Avec la participation artistique
du Jeune Théâtre National
Avec le soutien de
la D.M.D.T.S - Aide à l’écriture et Aide à la Création,
l’A.F.A.A. (Programme Villa Médicis Hors les Murs)
la SPEDIDAM
HOPI Productions
Théâtre de la Manufacture C.D.N. Nancy Lorraine,
l’Ambassade de France et du Centre Culturel Français en Corée
« Avec Philippe Gilbert, co-auteur de Requiem
pour Srebrenica d’Olivier Py, Balázs Gera recueille
auprès de journalistes, de membres d’O.N.G. et
d’historiens la matière première de sa
proposition. Théâtre d’archives sonores ou
visuelles, rassemblées entre autres par le
réalisateur Dominique Thiel, Corées se déploie
en quatre actes pour quatre figures du drame.
Sur un plateau nu, devant un écran géant, six
comédiens et quelques musiciens forment un
chœur. Ils font entendre la réalité tragique des
évènements historiques, des origines du
désastre à son étendue actuelle. »
Pierre Notte
theatre-contemporain.net
novembre 2005

du 10 au 14 octobre 2006 (salle Antoine Vitez)
Avec
Christophe Brault
Rodolphe Congé
Marie-Armelle Deguy
Maury Deschamps
Jean-Paul Dias
Isabelle Girardet
François Kergourlay
Frédéric Maragnani
Céline Milliat-Baumgartner
Dramaturgie, assistanat à la mise en scène
Julie Sermon
Scénographie
Camille Duchemin
Lumière
Eric Blosse
Son
Benjamin Jaussaud
Costumes
Sophie Heurlin
Régie lumière
Olivier Tastet
Régie générale et régie plateau
Vanessa Lechat
Editeur du texte
Editions Théâtrales
106 > saison 2006-2007
Le Cas Blanche-Neige
(comment le savoir vient aux jeunes filles)
de Howard Barker - texte français de Cécile Menon
mise en scène Frédéric Maragnani
Production
Compagnie Travaux Publics
Coproduction
Théâtre de Suresnes Jean Vilar
Théâtre National de Bordeaux en Aquitaine
Office Artistique de la Région Aquitaine
Arcadi (Action régionale pour la création
artistique et la diffusion en île de France)
Avec la participation artistique du
Jeune Théâtre National
Avec le soutien de
l’Adami
« Le Cas Blanche-Neige, dans une langue concrète et
poétique, examine le combat de deux femmes, à deux
moments différents de leur épanouissement, de deux “états
de femmes”. C’est une réjouissante lecture du conte de fées,
où il est question d’initiation, de perte, d’identification, de
rivalité, de maternité, d’inceste et de faute. »
« Le Cas Blanche-Neige pourrait être comme l’absolu miroir
du syndrome de Peter Pan. Le syndrome de Peter Pan a été
diagnostiqué comme un état d’enfance permanent chez le
jeune adulte, une recherche d’un monde imaginaire passé.
A l’inverse, le syndrome du cas Blanche-Neige est, chez
Howard Barker, celui du rite initiatique du réel, le passage
rapide et brutal d’un état d’enfance à une vie adulte sexuée,
le duel entre la jeune fille et la femme, le sacrifice de l’une
au bénéfice de l’autre. Il s’agit là non pas de se maintenir en
état d’enfance mais au contraire de plonger la tête la
première dans un âge sans innocence, sans “héros pour
enfants”, un monde d’après la chute…
Le Cas Blanche-Neige donne au théâtre une belle occasion.
Celle de porter à la scène le conte d’une humanité troublée et
de tenter de donner à voir et à entendre la force d’une
théâtralité réaffirmée. »
Frédéric Maragnani
« Barker ignore la morale. Il digère
l’apport de la psychanalyse et met à nu
toutes les structures sous-jacentes du
désir qui traversent le conte des frères
Grimm… Barker joue sur deux registres:
le théâtre de situation, qui s’appuie sur
des personnages, des dialogues, et le
conte, qui fonctionne sur des figures
et une parole déclarative. »
Interview de F. Maragnani par G. David
La Terrasse
du 28 novembre au 2 décembre 2006 (salle Antoine Vitez)
Nous, les héros fragments
de Jean-Luc Lagarce
mise en scène Guillaume Vincent
coproduction CDN Orléans
Scénographie
Guillaume Vincent
Dramaturgie
Marion Stoufflet
Lumière
François Fauvel
Scénographie, accessoires et costumes
Marion Legrand
Régie générale
Nicolas Joubert
Avec
John Arnold
Emilie Incerti Formentini
Florence Janas
Sylvestre Lambey
Nicolas Maury
Annie Mercier
Sébastien Roch
Katrin Schwingel
Emilien Tessier
Editeur du texte
Les Solitaires intempestifs
Coproduction
Théâtre National de Strasbourg
Cie Avec le bleu de midi et le noir de minuit
CDN/Orléans-Loiret-Centre
Avec la participation artistique du
Jeune Théâtre National
« Je crois que Nous, les héros sera un spectacle dédié
aux acteurs. A tous les acteurs. J’aimerais que ceux qui
sont sur le plateau représentent tous les autres… Faire
se frotter des théâtralités violemment différentes,
parfois même opposées, sans savoir forcément quel
spectacle il en naîtra. Sans idée préconçue du résultat.
Une expérience en somme. Avec des acteurs que j’aime,
ou qui me fascine carrément…
Aussi j’aimerais que chacun puisse prendre la parole en son
nom… ne pas prendre la pièce de Lagarce comme prétexte,
mais mettre en lumière la singularité de chacun pour
éclairer le texte d’autant de points de vue différents. »
Guillaume Vincent
« Ce n’est certainement pas un art que de casser une noix
et personne ne se risquera donc à convoquer tout un public
pour le distraire en cassant des noix. S’il le fait cependant et
que son projet réussisse, c’est la preuve qu’il s’agit malgré
tout d’autre chose que de casser des noix. Ou bien s’il s’agit
vraiment de casser des noix, il apparaît que nous n’avions pas
pris cet art en considération, parce que nous le pratiquions
sans peine et que ce nouveau casseur de noix nous en a le
premier fait apparaître la vraie nature, et peut-être n’est-il
pas mauvais, pour obtenir cet effet, d’être un peu moins habile
à casser des noix que la majorité d’entre nous. »
Franz Kafka
Joséphine la cantatrice ou Le Peuple des souris
Gallimard-Folio -1980
« Déclaration d’amour au théâtre, Nous, les héros
n’est pas une pièce tendre. La mesquinerie et la
médiocrité y sont mieux partagées que les grands
sentiments. Nulle condescendance pour autant
de l’auteur envers ses personnages : on peut se
moquer de sa famille, mais pas la nier. »
René Solis - Libération
«L’état de non-jeu est-il possible,
lorsque l’acteur se rapproche
de son propre état personnel
et de sa situation,
lorsqu’il ignore
et surmonte l’illusion (le texte)
qui sans cesse l’entraîne
et le menace.
Lorsqu’il se crée
son propre cours des évènements,
des états, des situations,
qui
Soit entrent en collision avec le cours des
évènements
de l’illusion du texte,
soit sont tout à fait isolés. »
Tadeusz Kantor
L’Age d’homme – 1977
107 > saison 2006-2007

du 12 au 16 décembre 2006 (salle Antoine Vitez)
Avec
Guillaume Allardi
Michel Baudinat
Hugues Dangréaux
Sophie Daull
Philippe Fauconnier
Eric Feldman
Frédéric Hulné
Sylvie Jobert
Jean-Jacques Simonian
Aurélie Saraf (harpiste)
Assistante à la mise en scène
Nathalie Kiniecik
Costumes
Aline Froux
Son
Fabien Oliviero
Lumière
Luis Ferreira
Régie générale
Franck Tortay
Editeur du texte
L’Arche
108 > saison 2006-2007
L’Instruction
de Peter Weiss - texte français de Jean Baudrillard
adaptation et mise en scène Jean-Michel Rivinoff
coproduction CDN Orléans
Production
Compagnie La Lune blanche
CDN/Orléans-Loiret-Centre
Halle aux Grains, Scène Nationale de Blois
Centre Dramatique Régional de Tours
Avec l'aide à la production de
la DRAC Centre
Remerciements
Cercil
compagnie Laena
MJ Diffusion
« En 1964, Peter Weiss suit attentivement un procès qui a
lieu à Francfort. Plusieurs responsables du camp
d’extermination d’Auschwitz doivent répondre de leurs
actes. Un grand journal allemand, le Frankfurter
Allgemeine Zeitung reproduit in extenso les débats… Weiss
lui-même prend des notes pendant le procès et élabore
ainsi son “oratorio en onze chants”.
Ni journalisme, ni documentaire, ni fable, ni fiction c’est un
récit qui se frotte au réel, résolument théâtral par son
architecture, sa musicalité et les rapports de tensions qu’il
crée entre les paroles et les personnages…
L’Instruction est avant tout un texte singulier et
fondamental du théâtre occidental du XX e siècle… Un poème
au service de l’intelligence et de la réflexion. Il ne s’agit pas
d’un devoir de mémoire mais d’un débat sans cesse ouvert
grâce à la force de la parole. L’acte de témoigner est ici un
acte politique qui nous invite à la vigilance permanente. »
Jean-Michel Rivinoff
« J’ai d’abord écrit L’instruction pour moi, parce
que j’avais besoin de comprendre le complexe
des camps et comment on avait pu en arriver là.
Je n’aurais pas pu le faire il y a dix ans parce
que je n’avais pas alors cette ouverture sur le
monde que je possède aujourd’hui. Je n’aurai
pu l’écrire que dans la ligne du monde de
Kafka, le cauchemar subjectif. Je me serais
identifié aux prisonniers. Aujourd’hui, je peux
avoir une vue objective…
Il ne s’agissait pas de représenter les débats
d’un procès, mais il fallait que la pièce puisse
à son niveau, sa classe, être comparable à
une tragédie antique.
Accusés et témoins sont conçus comme des
chœurs, les voix isolées sont comme les
coryphées d’un drame antique. J’ai voulu
m’éloigner du réalisme pur. »
Peter Weiss
« Qui répondrait en ce monde à la terrible
obstination du crime, si ce n’est l’obstination
du témoignage. »
Albert Camus
les 31 janvier, 1 er , 2 et 3 février 2007 (salle Antoine Vitez)
Avec
Olivier Balazuc
Damien Bigourdan
Bruno Blairet
Thibault Lacroix
« Elle »
Acte de Jean Genet (1955)
mise en scène Olivier Balazuc et Damien Bigourdan
coproduction CDN Orléans
Lumière
Olivier Balazuc et Damien Bigourdan
Collaboration à la scénographie
Pierre-André Weitz
Régie générale et lumière
Alexandre Jarlégant
Costumes
Valérie Montagu et Chantal Bachelier
Construction décors
Daniel Bachelier (Ateliers de l’Espace des
Arts – Chalon-sur-Saône)
Production
La Jolie Pourpoise
Création en résidence à l’Espace des Arts
(Scène Nationale de Chalon-sur-Saône)
Avec le partenariat du
Jeune Théâtre National
« Sur une scène presque semblable aux nôtres, sur une
estrade, il s’agissait de reconstituer la fin d’un repas. À
partir de cette seule donnée qu’on y retrouve à peine,
le plus haut drame moderne s’est exprimé pendant deux
mille ans et tous les jours dans le sacrifice de la messe.
Le point de départ disparaît sous la profusion des
ornements et des symboles qui nous bouleversent
encore. Sous les apparences les plus familières – une
croûte de pain – on y dévore un dieu. Théâtralement je
ne sais rien de plus efficace de l’élévation. »
Jean Genet - Lettre à Jean-Jacques Pauvert
«Qu’est-ce que le Pape ? C’est la question troublante que
se pose le souverain pontife imaginé par Genet dans
« Elle ». Pour les fidèles, cela ne fait aucun doute, ni pour
le photographe venu prendre un cliché destiné à inonder la
planète. Or, sous cette image, enluminée par la pompe et le
cérémonial, qu’y a-t-il ? Un "pantin désarticulé" chargé de
l’incarner. Pape pour tous, excepté pour lui-même, ce
dernier s’imagine être un morceau de sucre soluble,
nouvelle hostie de l’ère de la grande consommation.
Genet affirme qu’il n’est pas de réalité hors de sa
représentation. Le rite, c’est le théâtre, c’est-à-dire du "faux"
susceptible de signifier le vrai, l’invisible. Qu’importe si le
cérémonial est truqué – il l’est nécessairement. Qu’importe si
l’on voit que le Pape est monté sur roulettes et que sa
personne est tenue par "d’invisibles filins". En dénonçant la
nécessaire théâtralité des images, Genet n’entend pas les
annuler ou les frapper d’impuissance. Il rend tout son pouvoir
au Théâtre lui-même : le simulacre, parce qu’il comble le grand
vide, n’est-il pas à même de révéler la présence? »
Olivier Balazuc
« L'affaire culmine avec le chant des sanglots du
pape, décliné en plusieurs épisodes, où l'être
suprême en plein délire s'imagine incarné par un
mégot ou plutôt un morceau de sucre plus propre,
plus blanc et surtout ingérable, telle une nouvelle
hostie. Au-delà de la charge iconoclaste, Genet
brise moins les images qu'il ne s'en nourrit,
l'auteur affirme, bien avant l'ère du tout
médiatique, qu'il n'est point de réalité hors de sa
représentation. "Image toujours image ! se
lamente le pape interrogeant sa propre réalité.
J'en ai assez !" Aujourd'hui, qui le contredirait ? »
Maïa Bouteillet
Libération - avril 2007
109 > saison 2006-2007

les 7 et 9 février 2007 (salle Jean-Louis Barrault)
Avec
Maline Cresson
Marjorie de Larquier
Dominique Massat
Franck Clément
Antoine Cholet
Yann de Monterno
Michel Fau
Jonathan Frajenberg
Frédéric Jessua
Aurélien Osinski
Frédéric Ozier
Sébastien Rajon
Lumière
Florent Barnaud
Maquillage
Laura Ozier assistée d’Elodie Martin
Assistant à la mise en scène
Franck Clément
Collaboration artistique
Olivier Balazuc
Scénographie
Patrick Burnier
assisté de
Joréloine de Cresnieraire-Coujonjeszier
Costumes
Violaine L. Chartie
assistée de
Anne Blanchard et Adrien Beau
Son
Arnaud Jollet
Plateau
Xavier Ruiz
Habilleuse
Victoria Vignaux
Régie Générale
Antoine Cholet
Production
acte6
Avec le soutien du
Théâtre 13 (Paris)
Spectacle créé à
l’Athénée-Théâtre Louis Jouvet (Paris)
Ce spectacle bénéficie de l’aide de
l’ADAMI
la Ville de Paris
110-111 > saison 2006-2007
Le Balcon
de Jean Genet (1956)
spectacle de la troupe acte6 en compagnie de Michel Fau - mise en scène Sébastien Rajon
« “Le Balcon” est le lieu de l’histoire, là où tout
commence, tout finit et recommence, un théâtre. […] Le
Balcon est une ode au théâtre, où l’abject et le divin
coexistent, le païen et le sacré se confondent. Comment
discerner dehors et dedans, vrai et faux ? Evêque, juge,
général, mac, putes, tenancières de boxon, chef de la
Police, révoltés, ne sont-ils pas comme nous tous, des
acteurs qui se donnent en spectacle? »
Sébastien Rajon
«Ne pas jouer cette pièce comme si elle était une satire de
ceci ou de cela. Elle est – et elle sera jouée – comme la
glorification de l’Image et du Reflet. Sa signification –
satirique ou non – apparaîtra seulement dans ce cas. »
Jean Genet - Préface du Balcon
« Le Balcon est terminé. Ne portez pas la mention “définitive”,
car j’y travaillerai sans doute jusqu’à ma mort. »
Jean Genet - Lettre à Marc Barbezat – 1962
« Les motifs du théâtre traversent l’œuvre et la charpentent
jusqu’à s’imposer dans le titre. Dès lors on comprend que
Genet s’attache, moins à retranscrire des circonstances qu’à
explorer des constantes, moins à brosser des personnages
historiques qu’à poser des Figures, moins à raconter l’Histoire
qu’à élaborer une mythologie. Si le théâtre est susceptible de
représenter le monde, c’est qu’il dénonce les théâtres du
monde… En tant que poète, Genet vise bien plus haut que la
polémique, il touche à la grande subversion. »
Olivier Balazuc - Collaborateur artistique
« Genet avait fini par se demander, non sans
raison, si sa pièce n’était pas “injouable”. Rajon
part de ce postulat pour en exalter le jeu à
l’extrême. Là ou Genet propose que ses
“figures” emblématiques (l’évêque, le juge, le
général) montent sur “des patins de tragédien
d’environ 0,50 m” Rajon… les hissent en haut
d’une bicyclette de cirque dissimulée derrière
une grande robe et leur offrent des coiffures
qui les mettent encore plus sur un piédestal.
Un trône pour le simulacre. L’effet est
saisissant, inoubliable. »
Jean-Pierre Thibaudat
Libération – 17.05.2005
« Magnifiquement baroque et inventive, la
mise en scène de Sébastien Rajon autorise
tous les jeux, comme une ultime manière de
conjurer le désespoir. La scénographie et le
décor jouent à plein des effets d'optique,
entremêlant le grotesque et le pathétique
[...] et Madame Irma est incarnée par
Michel Fau, tout simplement prodigieux. »
Bruno Bouvet
La Croix

du 21 au 23 mars 2007 (salle Jean-Louis Barrault)
Les Egarés
textes d’enfants extraits du livre Le courage des oiseaux de Patrick Laupin
textes de Frédéric Kunze, Charles Pennequin et Pierre Rottenberg
Avec
Jean-Louis Coulloc’h
Frédéric Kunze
Valérie Larroque
François Tizon
Isabelle Védie
Voix off en direct
Pierre Meunier
Composition sonore et régie son
Alain Mahé
Lumières et régie générale
Joël Perrin
Costumes et accessoires
Marguerite Bordat
Peintures
Catherine Rankl et Eric Gazille
Travail corporel
Emanuela Nelli
Collaboration artistique
Patrizia Nasini et Sylvia Vadimova
Régie son
Pascal Benz
Régie plateau
François Virolle
Chargée de production
Claudine Bocher
112-113 > saison 2006-2007
projet et mise en scène Pierre Meunier - élaboration et fabrication collective
coproduction CDN Orléans
Coproduction
La belle Meunière / la Comédie de Caen - CDN
de Normandie / le CDN/Orléans-Loiret-Centre,
le Nouveau Théâtre - CDN de Besançon / le
Merlan - Scène Nationale de Marseille /
l’Espace Malraux - Scène Nationale de
Chambéry et de la Savoie / la MC2 - Maison de
la Culture de Grenoble / le Théâtre de Brétigny
- Scène conventionnée du Val d’Orge / la Scène
Nationale de Sénart / le Vivat - Scène
conventionnée d’Armentières / la Scène
Nationale d’Aubusson - Théâtre Jean Lurçat
Coréalisation
Théâtre de la Bastille à Paris
Remerciements
Pot-au-Noir en Isère
Avec le soutien du
Ministère de la Culture et de ARCADI
« égarés
sans le vouloir
finissant par comprendre qu’ils ne pourront jamais
prendre place dans la file
tenir leur rang au milieu des autres
incapables d’endurer la même attente
de rassurer assez
en eux autre part vit encore
les rudoie les brûle
les prive du piétinement rassurant de la file qu’on partage
errance les attend abris incertains
hors des voies et des façons communes… »
Pierre Meunier
« Sommés que nous sommes de ressembler à quelque chose.
Avant même de naître. Déjà. Pourquoi vouloir chercher autre
chose, quand les modèles sur mesure, qui nous sont offerts, nous
épargnent toute peine, toute réflexion inutile. Modèles
normalisés accessibles à tous… Les Egarés n’ont pas retenu la
leçon, ils n’ont pas vu les panneaux. Pas voulu, pas su lire. Sur la
scène, les Egarés vont affronter cette brutalité, cet acharnement
à aplatir, à anéantir, à nier leur diversité. Ils vont lutter contre ce
qui voudrait les isoler, les dresser l’un contre l’autre. »
Pierre Meunier
« Nous avions joué L’Homme de plein vent… à
Montluçon… Un soir, il y avait un débat public
et au premier rang il y avait des gars que je ne
connaissais pas et ils se sont mis à parler avec
une spontanéité pure. Ils avaient des mots
extrêmement justes et, pour certains, une
vraie qualité poétique… celle de “l’immédiat
ressenti”. On était absolument sidéré… Ils
étaient tous patients de l’Hôpital psychiatrique
de Ainay-Le-Château… J’y suis allé
faire du théâtre… ça a duré trois ans et nous
avons fait trois spectacles…
Ce qui m’a beaucoup touché c’est de voir à
quel point l’acte de se tenir debout, face
aux autres, sous la lumière, pour parler,
avait une importance vitale… c’était une
nécessité vitale pour eux…
“Mes” Egarés ne seront pas des patients
psychiatriques. Les acteurs ne vont pas
mimer une galerie de personnages
défaillants, handicapés. Je voudrais que
ces égarés sur le plateau, ce soit nous
tous, qu’ils rendent compte de tout ce
qu’il faut mobiliser et entreprendre pour
répondre à l’injonction d’exister aux
autres et d’exister debout, vertical,
propre sur soi et sans états d’âme… »
Pierre Meunier

Les activités du Centre Dramatique National ont été, durant ces 9
années, largement tournées vers les écritures contemporaines. Les
créations, les spectacles accueillis, mais aussi les activités de
notre comité de lecture ont contribué à faire découvrir des
auteurs et de nouvelles pièces.
Composé chaque année de huit ou neuf personnes (comédiens,
metteurs en scène, auteurs, traducteurs, enseignants…), le comité
de lecture a eu pour mission de lire toutes les pièces adressées au
CDN et, le cas échéant, d’en rechercher de nouvelles. Il s’agissait
de pièces qui n’avaient pas encore été créées ni éditées.
Chaque manuscrit, lu par au moins trois personnes différentes, a
fait l’objet d’une discussion, d’un échange de points de vue, d’une
analyse. Il ne s’agissait pas de constituer un jury littéraire, notre
recherche, aléatoire et subjective, a toujours été fondée sur le
questionnement, le désir et la vocation théâtrale des textes.
114-115 > pur présent et le comité de lecture
pur présent
et le comité de lecture
Le comité a lu une cinquantaine de textes par an. Nous nous
sommes toujours efforcés de renvoyer à chaque auteur un courrier,
sorte de synthèse des réflexions que son texte avait suscitées.
Chaque année, le comité a sélectionné entre 5 et 8 pièces, parmi
celles qui lui paraissaient les plus intéressantes afin de les faire
découvrir au public au cours d’un festival que nous avons baptisé
Pur Présent, et qui s’est déroulé chaque fin de saison au Carré
Saint-Vincent, en présence des auteurs.
Une "troupe" de comédiens, constituée pour Pur Présent, travaillait
chaque pièce pendant 2 jours avant de se lancer sur le plateau,
textes en main.
Pour les auteurs cela a souvent été l’occasion d’entendre pour la
première fois leur pièce lue par des acteurs et de pouvoir à chaud
échanger quelques réflexions avec le public présent.
Lectures 1999
Mourir au Tonkin - de Benoît Guibert - lecture dirigée par Jean-Damien Barbin
Cet infini jardin - de Susana Lastreto Priato - lecture dirigée par l’auteur
Dépannage - de Pauline Sales - lecture dirigée par l’auteur en collaboration avec Laurent Lafargue
Pur Présent 2000 - semaine des auteurs - du 16 au 20 mai 2000
Le Naufragé - en hommage à Thomas Bernhard - lecture/spectacle conçue et interprétée par Philippe Girard
On ne parle jamais de Dieu à la maison - de Ariane Gardel - lecture/spectacle dirigée par Guillaume Gilliet et David Raynal
Nocturne à tête de cerf - de Pascal Mainard - lecture dirigée par Claude Merlin
La Reine des fous - de Benoît Guibert - lecture par Irina Dalle et l’auteur
Je dirai ceci d’obscur / Les pages blanches - de Yann Apperry - lecture par Olivier Py
Pur Présent 2001 - semaine des auteurs - du 4 au 7 avril 2001
Scarron, trois traces improbables de fragments cannibales - pièce inédite de Didier-Georges Gabily - lecture dirigée par Yann-Joël Collin
Les Aventures de Sœur Solange - de Bruno Boëglin - lecture dirigée par Caterina Gozzi
Variétés parlées - de William Pellier - lecture dirigée par Caterina Gozzi
Eddy, f. de pute - de Jérôme Robart - lecture dirigée par l’auteur
Anissa - de François Clarinval - lecture dirigée par Yann-Joël Collin
Les hommes sans aveu - de Yann Apperry - lecture dirigée par Belisa Jaoul-Selimi
Les ouvertures sont - une nouvelle pièce de Jacques Rebotier - lecture par Jacques Rebotier et Océane Mozas
Déshabillages II : Cabaret mortel - de Jean-Michel Rabeux - lucture par Olivier Py
Pur Présent 2002 - pièces nouvelles, auteurs nouveaux - du 17 au 20 avril 2002
Le jeune homme - en hommage à Jean Audureau - lue par Olivier Py
Hany Ramzy, le joueur - d’Eddy Pallaro - lecture dirigée par Arnaud Meunier
Autour de ma pierre, il ne fera pas nuit - de Fabrice Melquiot - lecture dirigée par Caterina Gozzi
Les Ecrits de Julien, jeune homme autiste - lecture proposée par Thomas Sacksick, guidée par Nathalie Boutefeu
Idole - de Frédéric Sonntag - lecture dirigée par l’auteur
Les Osselets - de Sylvian Bruchon - lecture dirigée par Benoît Guibert
Titanica, la robe des grands combats - de Sébastien Harrisson - lecture dirigée par Olivier Py
Pur Présent 2003 - Algérie - du 21 au 24 mai 2003
La Confession d’Abraham - de Mohamed Kacimi - mise en scène Michel Cochet
Sultanes sans royaume - de Latifa Ben Mansour - lecture dirigée par Benoît Guibert
Le Diable m’en est témoin - de Habib Ayyoub - lecture dirigée par Olivier Balazuc
La Délégation officielle - de Arezki Mellal - lecture dirigée par Olivier Py
Troubles - de Rima Ghazil - lectures dirigées par Christophe Maltot
Présences - de Kateb Yacine, parcours biographique et littéraire - conçu par Mohamed Kacimi
Pur Présent 2004 - pièces nouvelles, auteurs nouveaux- du 9 au 12 juin 2004
Corps de boue - de Fabrice Agret - mise en espace dirigée par Caterina Gozzi
Les Crabes - de Roland Dubillard - spectacle mise en scène par Caterina Gozzi
Le sourire du tigre - de Benoît Guibert - mise en espace dirigée par l’auteur
Rouge de la guerre - de Randal Douc - mise en espace dirigée par Christophe Maltot
Clémence la victorieuse - de Odile Lefranc - mise en espace dirigée par Benoît Guibert
C’était bien les beaux jours - de Andreas Marber (Allemagne) - mise en espace dirigée par Anita Picchiarini
Un petit renard affolé sur l’épaule du génie - de Sébastien Harrisson (Québec) - mise en espace dirigée par Olivier Py
Comme un bruissement d’elle - de Jean Bois (en avant-première) - mise en scène de l’auteur
Pur Présent 2005 - auteurs francophones - du 18 au 21 mai 2005
L'Effet Médée - de Suzie Bastien (Québec) - lecture dirigée par Ariane Gardel
La Petite Scrap - de Dominick Parenteau-Lebeuf (Québec) - lecture dirigée par Benoît Guibert
P'pa m'a suicideR - d'Alain-Kamal Martial (Mayotte) - lecture dirigée par Thierry Bedard
Déjà trop tard - de Julien Neiertz (France) - lecture dirigée par Samuel Churin
Car ceci est mon vin - de Julien Guyomard (France) - lecture dirigée par Caterina Gozzi
Le 4 e round - de Philippe Ducros (Québec) - lecture dirigée par Wissam Arbache
Mémoires des cendres - d’Hakim Marzougui (Tunisie-Syrie) - lecture dirigée par Caterina Gozzi
Le Génie des bois - de Olivier Balazuc (France) - lecture dirigée par Olivier Py
Pur Présent 2006 - un spectacle et 6 lectures - du 6 au 10 juin 2006
Murale - de Mahmoud Darwich - spectacle mis en scène par Wissam Arbache
Habbat Alep - de Gustave Akakpo - mise en voix et en espace de Balazs Gera
Du désir quand tout s’arrête - de Bernard Souviraa - mise en voix et en espace de Jean-Michel Rivinoff
La Mère trop tôt - de Gustave Akakpo - mise en voix et en espace de Caterina Gozzi
Toby ou le saut du chien - de Frédéric Sonntag - mise en voix et en espace de Olivier Balazuc
A petite pierre - de Gustave Akakpo - mise en voix et en espace de Olivier Py
Cathédrales - de Franck Matthieu Lenoble - mise en voix et en espace par Caterina Gozzi
Pur Présent 2007 - pièces nouvelles, auteurs nouveaux - du 9 au 11 mai 2007
Guerres - de Francis Coulaud - lecture dirigée par Arthur Nauzyciel
Judith etcetera - de Noël Martine - lecture dirigée par Caterina Gozzi
Une visite au musée - de Pedro Kadivar - lecture dirigée par Balazs Gera
Le Dîner balachon - de Vadius - lecture dirigée par Olivier Balazuc
Comédie tchétchène (pas toujours très drôle) - de Yoann Lavabre - lecture dirigée par Caterina Gozzi
L’Œil de tigre - de Olivier Py - lecture dirigée par Olivier Py

Atelier d’expression artistique
théâtre (option facultative)
avec le Lycée Jean Zay à Orléans depuis 1998
avec le Lycée Jacques Monod à Saint-Jean de Braye depuis 2005
Chaque année, à la demande du Lycée Jean Zay et du Lycée
Jacques Monod le Centre Dramatique National/Orléans-Loiret-
Centre organise dans le cadre des textes officiels de l’Éducation
Nationale, un enseignement de pratique du théâtre pour les trois
niveaux de seconde, première et terminale (soit une quarantaine
d’élèves dans chaque lycée).
Deux collaborateurs artistiques du CDN (au fil des années,
Elizabeth Mazev, Samuel Churin, Caterina Gozzi) encadrent les
groupes d’élèves, en relation avec le professeur désigné par le lycée.
Aux cours des séances de travail, les intervenants dispensent une
initiation à la pratique artistique qui favorise la perception par l’élève
de la dramaturgie et du processus de création théâtrale dans ses
différentes composantes: mise en scène, jeu, espace, rapport au public.
L’enseignement est fondé à la fois sur le plaisir et la rigueur du jeu. Il
mobilise avant tout le corps et la voix et développe la créativité de
l’élève en s’appuyant sur sa sensibilité et son imagination. Cet atelier
prépare les élèves à une épreuve facultative pour le baccalauréat.
Aux Arts lycéens
Dans un dispositif proposé par la Région Centre, le CDN a réalisé, avec
les élèves des options théâtre et des élèves amateurs de théâtre les
spectacles suivants, avec les élèves du Lycée Jean Zay : La Route, le
théâtre et le jardin d’Elizabeth Mazev, Le Bouc de Fassbinder, Le Malade
imaginaire de Molière, Roberto Zucco de Koltès, Divines Paroles de Valle
Inclan, La Maison d’os de Roland Dubillard, Opérette de Witold
Gombrowicz, Les Prétendants de Jean-Luc Lagarce et Le Révizor de Gogol,
tous présentés en fin de saison dans la salle Antoine Vitez du Carré Saint-
Vincent. Et avec les élèves du Lycée Jacques Monod : Littoral de Wajdi
Mouawad présenté à la salle des Fêtes de Saint-Jean de Braye.
116-117 > formations-stages-ateliers
formations
stages
ateliers
Partenariat avec
l’Institut des Lettres de l’Université d’Orléans
Il s’agit en partenariat avec la Faculté des Lettres d’Orléans, d’une
importante participation à l’enseignement dispensé dans le cadre de
l’Unité d’Enseignement: Recherches Théâtrales, dirigée par Agnès Puech.
Le programme de cette UE s’articule sur les différentes créations
proposées au cours de la saison par le Centre Dramatique National.
Il s’agit de donner aux étudiants des bases élémentaires d’une
approche du théâtre tant de façon théorique que pratique, et tant du
point de vue du spectateur que du praticien. Les cours abordent donc
la théorie dramatique, l’étude des auteurs et des œuvres. Les séances
prises en charge par le CDN tentent de donner des clefs pour l’analyse
des spectacles. Les stages animés par les professionnels du CDN
proposent une initiation à la pratique théâtrale (écriture, mise en
scène, jeu, scénographie).
Dans le cadre de cette U.E. Théâtre, le Centre Dramatique National
organise autour de ses créations des rencontres avec les metteurs en
scène ou les auteurs ainsi que 2 stages de pratique par semestre
animés par des comédiens ou des metteurs en scène.
Stages de formation
pour les comédiens professionnels
Le CDN organise 2 stages annuels (d’une durée de 2 ou 3 semaines
chacun) qui ont pour objectifs la formation continue de jeunes
comédiens professionnels ou de comédiens expérimentés voulant
approcher un domaine particulier, un thème, une technique, une
expérience avec un metteur en scène ou un auteur. Ces stages sont
ouverts en priorité aux comédiens de la Région Centre, ils se
déroulent dans la salle de répétition du CDN.
Chaque stage se termine dans la mesure du possible par une
représentation ouverte au public, salle Antoine Vitez.
Au fil des années, ces stages ont été animés par les metteurs en
scène : Olivier Py, Pascal Rambert, Jean-Michel Rabeux, Joël
Pommerat, Thierry Bedard, Dominique Féret, Pierre Meunier,
Christian Esnay, Balázs Gera et les comédiens: Jean-Damien
Barbin, Michel Fau et Elizabeth Mazev.
Partenariats avec
Le Conservatoire d’Orléans - section théâtre
Depuis 1998, le CDN et le Conservatoire coopèrent pour la formation pratique
des élèves du département Art Dramatique, en milieu professionnel, au sein
d’un Théâtre.
Ainsi, le CDN anime chaque année deux ateliers d’une semaine permettant aux
élèves d’explorer l’œuvre d’un auteur, la recherche d’un metteur en scène ou
l’expérience d’un comédien, par une approche pratique sur le plateau:
- un atelier de pratique artistique pour les élèves du 3 e cycle
- un atelier pour les élèves de la classe d’enseignement professionnel initial
de théâtre (CEPIT),
Au fil des années, ces ateliers ont été animés par les metteurs en scène et
comédiens: Olivier Py, Caterina Gozzi, Jean-Damien Barbin, Jérôme Robart,
Michel Fau, Philippe Girard, Arnaud Meunier, Christophe Maltot, Michel Raskine,
Dominique Féret, Bruno Meyssat, Olivier Balazuc et Frédéric Maragnani.
Et, depuis 2004, une master class est proposée chaque année pour les élèves
de la classe d’enseignement professionnel initial de théâtre (CEPIT). Cette
master class est ouverte aux élèves (premier et second cycles) et professeurs
du Conversatoire d’Orléans et aux abonnés du CDN. Alain Zaepfel, Jean
Gillibert, Pierre Debauche, Maître Kano ont été les maîtres de ces classes.
Les liens noués avec le CDN facilitent, par ailleurs, l’accueil d’élèves dans le
cadre de stages de formation individuels sur les créations du CDN pendant
la durée des répétitions, du montage et des représentations des spectacles.
Mais encore...
- les opérations avec de nombreux lycées de la Région, dans le cadre de
l’opération Lycéens et théâtre contemporain
- les stages de scénographie pour les étudiants de l’Institut d’Arts Visuels
- l’atelier de sensibilisation pour les stagiaires de l’Ecole Régionale du
Travail Social
- la mise en place du réseau Culture en partage
- l’accueil d’étudiants en administration ou communication (plus de
50 stagiaires en 9 ans)…