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La Bohème - Opéra et Orchestre National de Montpellier

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<strong>La</strong> <strong>Bohème</strong><br />

Giacomo Giacomo Puccini<br />

Puccini<br />

<strong>Opéra</strong> en quatre tableaux<br />

Livr<strong>et</strong> <strong>de</strong> Giuseppe Giacosa <strong>et</strong> Luigi Illica<br />

D’après les Scènes <strong>de</strong> la vie <strong>de</strong> bohème <strong>de</strong> Henry Murger<br />

Créé le 1 er février 1896 au Teatro Regio à Turin<br />

Vendredi Vendredi Vendredi 21 décembre 20h<br />

Dimanche Dimanche 23 décembre 15h<br />

Mercredi Mercredi 26 26 décembre décembre 20h<br />

20h<br />

Vendredi Vendredi Vendredi 28 28 décembre 20h<br />

Dimanche Dimanche 30 décembre décembre 15h 15h<br />

Mardi Mardi Mardi 11<br />

1 er janvier à 15h<br />

<strong>Opéra</strong> Comédie<br />

Durée : 2h30<br />

Cahier Cahier Cahier pédagogique<br />

pédagogique<br />

Saison 2012-2013<br />

Service Jeune Public <strong>et</strong> Actions Culturelles - 04 67 600 281 - www.opera-orchestre-montpellier.fr


<strong>La</strong> <strong>Bohème</strong><br />

Giacomo Giacomo Puccini<br />

Puccini<br />

<strong>Opéra</strong> en quatre tableaux<br />

Livr<strong>et</strong> <strong>de</strong> Giuseppe Giacosa <strong>et</strong> Luigi Illica<br />

D’après les Scènes <strong>de</strong> la vie <strong>de</strong> bohème d’Henry Murger<br />

Créé le 1 er février 1896 au Teatro Regio à Turin<br />

Roberto Rizzi-Brignoli direction musicale<br />

Jean-Paul Scarpitta mise en scène <strong>et</strong> décors<br />

Erika Grimaldi Mimi<br />

Rame <strong>La</strong>haj Rodolfo<br />

Eleonora Buratto Mus<strong>et</strong>ta<br />

Alik Abdukayumov Marcello<br />

Evgueniy Alexiev Schaunard<br />

Jean Teitgen Colline<br />

Frédéric Goncalves Benoît / Alcindoro<br />

Nikola Todorovitch Parpignol<br />

<strong>La</strong>urent Serou Le Sergent<br />

Hervé Martin Le Douanier<br />

Urs Schönebaum lumières<br />

Chœurs <strong>de</strong> l’<strong>Opéra</strong> national <strong>Montpellier</strong> <strong>La</strong>nguedoc-Roussillon<br />

<strong>Orchestre</strong> national <strong>Montpellier</strong> <strong>La</strong>nguedoc-Roussillon<br />

Nouvelle Nouvelle production<br />

production<br />

En partenariat avec France Inter


Argument<br />

Acte Acte I<br />

I<br />

Dans une mansar<strong>de</strong> au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s toits enneigés <strong>de</strong> Paris, Marcello essaie <strong>de</strong> peindre Le passage <strong>de</strong> la mer<br />

Rouge, tandis que Rodolfo fait semblant <strong>de</strong> réfléchir sur sa tragédie en vers, alors qu’en réalité il rêvasse en<br />

regardant par la fenêtre (« Questo Mar Rosso »). L’art ne vaut rien lorsqu’il fait froid. Plutôt que <strong>de</strong> sacrifier<br />

la chaise, obj<strong>et</strong> irremplaçable, Rodolfo allume le feu avec son manuscrit. Leur ami Colline, le philosophe,<br />

revient avec une mauvaise nouvelle : il n’a pas réussi à fourguer ses livres au mont-<strong>de</strong>-piété. Colline<br />

s’installe à son tour près <strong>de</strong> la cheminée, mais la poésie s’étiole vite. A c<strong>et</strong> instant, la porte s’ouvre, laissant<br />

entrer <strong>de</strong>ux garçons <strong>de</strong> course avec <strong>de</strong> la nourriture, du vin, <strong>de</strong>s cigar<strong>et</strong>tes <strong>et</strong> un fagot <strong>de</strong> bois. C’est le<br />

quatrième compère, le musicien Schaunard qui a décroché un contrat en or chez un Lord anglais : jouer<br />

pour son perroqu<strong>et</strong>, jusqu’à ce que la bête en crève. Après trois jours <strong>de</strong> vains efforts, il a empoisonné le<br />

pauvre volatile, <strong>et</strong> raflé ses gages. Mais Schaunard freine la gourmandise <strong>de</strong> ses amis : la veille <strong>de</strong> Noël, on<br />

boit chez soi mais on dîne <strong>de</strong>hors ! Au moment où ils s’apprêtent à sortir, on entend frapper. Désastre !<br />

C’est M. Benoît, le propriétaire, venu réclamer son loyer. On le fait boire, on l’embobine (« Dica,<br />

quant’anni ha »), <strong>et</strong> lorsqu’il est assez éméché pour injurier sa femme, on feint l’indignation morale en le<br />

j<strong>et</strong>ant <strong>de</strong>hors. Marcello, Colline <strong>et</strong> Schaunard filent chez Momus, seul Rodolfo reste encore un peu, pour<br />

terminer son article. Soudain, il entend à nouveau frapper. C<strong>et</strong>te fois la visite est plus agréable : c’est la<br />

voisine, une jolie gris<strong>et</strong>te. Sa chan<strong>de</strong>lle est morte, elle n’a plus <strong>de</strong> feu ; <strong>de</strong> surcroît, elle semble plutôt mal<br />

en point. Rodolfo lui tend la chaise, puis un verre <strong>de</strong> vin. <strong>La</strong> crise passée <strong>et</strong> la bougie allumée, elle est prête<br />

à sortir, lorsqu’elle découvre avoir perdu sa clé, sans doute tombée par terre (« Oh ! Sventata ! Sventata »).<br />

Un soudain courant d’air éteint les <strong>de</strong>ux bougies, laissant les jeunes gens dans l’obscurité. Rodolfo r<strong>et</strong>rouve<br />

tout <strong>de</strong> suite la clé qu’il n’a pas l’intention <strong>de</strong> rendre sans gage ; dans le noir, il effleure la main <strong>de</strong> sa<br />

voisine (« Che gellida manina »). Voilà l’occasion <strong>de</strong> se présenter : poète, rêveur, millionnaire dans l’âme.<br />

Elle lui répond tout aussi tendrement (« Mi chiamano Mimi »). Elle s’appelle Mimi, elle vit seule dans sa<br />

chambre, <strong>et</strong> fabrique <strong>de</strong>s fleurs en papier. Nul besoin d’en savoir davantage. Lorsque, dans l’escalier, on<br />

entend les voix <strong>de</strong>s amis qui s’impatientent, Mimi <strong>et</strong> Rodolfo déci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> sortir ensemble, avec un mot à la<br />

bouche : amour.<br />

Acte Acte II<br />

II<br />

Au quartier <strong>La</strong>tin, près du café Momus, c’est la cohue <strong>de</strong>s jours <strong>de</strong> fête (« Arranci, datteri ! »). Marcel,<br />

Schaunard <strong>et</strong> Colline s’installent à la terrasse d’un café, alors que Rodolfo achète pour Mimi un joli<br />

béguin, avant <strong>de</strong> la présenter à ses amis : puisqu’il est, lui, poète, <strong>et</strong> elle la poésie, ils forment un couple<br />

parfait. Passe Parpignol, ven<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> jou<strong>et</strong>s, provoquant l’enthousiasme <strong>de</strong>s enfants <strong>et</strong> la panique <strong>de</strong>s<br />

parents (« Parpignol ! »). L’idylle <strong>de</strong> Mimi avec Rodolfo a gâché l’humeur <strong>de</strong> Marcello qui ne s’est toujours<br />

pas remis d’une histoire ancienne. Et voilà que surgit justement <strong>de</strong>vant le café celle qui en fût l’héroïne, au<br />

bras d’un géronte chargé <strong>de</strong> paqu<strong>et</strong>s. Elle s’appelle Mus<strong>et</strong>ta, <strong>et</strong> traine son Alcindoro comme un chien en<br />

laisse. Apercevant Marcello, elle s’installe à une table voisine <strong>et</strong>, faisant mine <strong>de</strong> ne pas le voir, déploie<br />

toute une panoplie <strong>de</strong> poses provocantes (« Quando me’n vo »), tandis que Marcello résiste, en grinçant <strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong>nts. Mimi n’a pas tardé à s’apercevoir que ces <strong>de</strong>ux-là s’adorent. Ne sachant plus quoi inventer, Mus<strong>et</strong>ta<br />

fait semblant d’avoir mal au pied, afin d’envoyer Alcindoro lui chercher une nouvelle paire <strong>de</strong> bottes. Le<br />

barbon parti, elle se j<strong>et</strong>te dans les bras <strong>de</strong> Marcello. Profitant du passage d’une r<strong>et</strong>raite militaire, les amis<br />

s’éclipsent, laissant l’addition à Alcindoro.<br />

Acte Acte Acte III<br />

III<br />

Au p<strong>et</strong>it matin, près <strong>de</strong> la barrière d’Enfer. Tandis que d’un cabar<strong>et</strong> tout proche nous provient la voix <strong>de</strong><br />

Mus<strong>et</strong>ta, les douaniers laissent entrer les balayeurs, les laitières, les paysans. Mimi s’approche, à la<br />

recherche <strong>de</strong> Marcello qui l’accueille avec surprise. Apprenant que Rodolfo est là, elle refuse d’entrer <strong>et</strong><br />

éclate en sanglot : la jalousie <strong>de</strong> son amant le pousse à la brutaliser, <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te nuit, il s’est enfui <strong>de</strong> leur<br />

domicile. A l’arrivée <strong>de</strong> Rodolfo, Mimi se cache. Devant Marcello, le jeune poète accuse Mimi d’être


volage (« Mimi e une civ<strong>et</strong>ta »), mais la mine dubitative <strong>de</strong> son ami le force à tout avouer : l’état <strong>de</strong> santé <strong>de</strong><br />

Mimi s’aggrave chaque jour, <strong>et</strong> l’idée <strong>de</strong> la perdre lui est insupportable. Il s’en croit responsable, n’étant<br />

pas en mesure <strong>de</strong> lui assurer une vie décente. Les sanglots <strong>et</strong> la toux trahissent la présence <strong>de</strong> Mimi. Au son<br />

du rire joyeux <strong>de</strong> Mus<strong>et</strong>ta, Marcello, saisi <strong>de</strong> fureur jalouse, se précipite à l’intérieur du cabar<strong>et</strong>, laissant<br />

seuls les <strong>de</strong>ux malheureux. Mimi a décidé <strong>de</strong> partir r<strong>et</strong>rouver sa p<strong>et</strong>ite chambre où elle vivait toute seule<br />

(« D’on<strong>de</strong> li<strong>et</strong>a usci »), mais Rodolfo parvient à la r<strong>et</strong>enir ; ils déci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> rester ensembles jusqu’au<br />

printemps. Pendant qu’ils échangent ces mots tendres, Mus<strong>et</strong>ta <strong>et</strong> Marcello se chamaillent à l’intérieur<br />

(quatuor : « Dunque è proprio finita »).<br />

Acte Acte Acte IV<br />

IV<br />

Nous r<strong>et</strong>rouvons la mansar<strong>de</strong> du premier acte. Marcello a fini par rompre à nouveau avec Mus<strong>et</strong>ta ;<br />

Rodolfo vient <strong>de</strong> la voir, richement vêtue, dans un coupé, alors que Marcello prétend avoir vu Mimi. Ils ne<br />

peuvent travailler, toujours préoccupés par leurs amours perdues (« O Mimi, tu più non torni »). Entrent<br />

Schaunard <strong>et</strong> Colline avec un souper royal : du pain <strong>et</strong> un hareng salé. Pour tromper la fin <strong>et</strong> le chagrin, ils<br />

font les fous, dansent <strong>et</strong> jouent, mais rien n’y fait, la réalité refuse <strong>de</strong> s’en aller. Pire encore, elle frappe à la<br />

porte : c’est Mus<strong>et</strong>ta qui a laissé Mimi en bas <strong>de</strong> l’escalier, la pauvre étant trop faible pour monter toute<br />

seule. Mus<strong>et</strong>ta l’a trouvée dans la rue, hagar<strong>de</strong> : n’y pouvant plus, elle a quitté le p<strong>et</strong>it vicomte qui<br />

l’entr<strong>et</strong>enait, <strong>et</strong> ne désire plus qu’une chose : mourir auprès <strong>de</strong> Rodolfo. Ses mains sont si froi<strong>de</strong>s qu’elle<br />

rêve d’un manchon. Mus<strong>et</strong>ta tend à Marcello ses boucles d’oreilles, pour qu’il fasse venir un docteur,<br />

tandis que Colline est frappé d’une idée : il laissera son vieux manteau au mont-<strong>de</strong>-piété afin d’offrir à<br />

Mimi le ca<strong>de</strong>au qu’elle désire (« Vecchia Zimarra »). Mimi <strong>et</strong> Rodolfo restent seuls (« Son andati ? »). Pour<br />

la <strong>de</strong>rnière fois, ils échangent quelques mots, quelques souvenirs. Schaunard revient au moment où Mimi,<br />

prise d’une toux violente, s’effondre sur l’oreiller. Marcello apporte le médicament ; le docteur ne saurait<br />

tar<strong>de</strong>r. Mus<strong>et</strong>ta vient avec le manchon ; Mimi y cache ses mains gelées, <strong>et</strong> s’endort, tranquille. Mus<strong>et</strong>ta<br />

tombe à genoux <strong>et</strong> prie (« Madame bened<strong>et</strong>ta »). Pris d’un doute, Schaunard regar<strong>de</strong> Mimi <strong>de</strong> près ; il ne<br />

lui en faut pas davantage. Il avertit Marcello. Revient Colline, avec l’argent <strong>de</strong> son manteau qu’il tend à<br />

Mus<strong>et</strong>ta. C’est alors que Rodolfo, croisant le regard fuyant <strong>de</strong> Marcello, finit par comprendre. Avec un cri<br />

déchirant, il se j<strong>et</strong>te sur le corps <strong>de</strong> Mimi.<br />

Extrait <strong>de</strong> Mille <strong>et</strong> un opéras, <strong>de</strong> Piotr Kaminski, éd. Fayard – Les indispensables <strong>de</strong> la musique<br />

Tous droits réservés, diffusion gratuite à l’usage pédagogique


Genèse Genèse <strong>de</strong> <strong>de</strong> l’œuvre<br />

l’œuvre<br />

Puccini/Leoncavallo<br />

Puccini/Leoncavallo<br />

Puccini/Leoncavallo<br />

Puccini venait <strong>de</strong> faire représenter Manon Lescaut, avec un grand succès, au Teatro Regio <strong>de</strong> Turin, <strong>et</strong><br />

travaillait avec Giacosa <strong>et</strong> Illica à une adaptation <strong>de</strong>s Scènes <strong>de</strong> la vie <strong>de</strong> bohème <strong>de</strong> Murger. Illica en avait<br />

terminé la première ébauche, Giacosa en avait commencé la versification.<br />

Le 19 mars 1893, Puccini rencontra dans un café milanais son ami Leoncavallo qui, lui aussi, avait<br />

collaboré au livr<strong>et</strong> <strong>de</strong> Manon Lescaut. Il mentionne qu’il travaille à un nouvel opéra qui s’appellera <strong>La</strong><br />

<strong>Bohème</strong> ; Leoncavallo, furieux, rappelle à Puccini qu’il lui avait déjà proposé ce suj<strong>et</strong> <strong>et</strong> qu’après son refus,<br />

il avait lui-même entrepris d’en écrire la musique. Il s’ensuivit alors une querelle qui s’étendit jusqu’aux<br />

journaux. Dès le len<strong>de</strong>main, Il Secolo, qui appartenait à Sonzogno, l’éditeur <strong>de</strong> Leoncavallo, annonça les<br />

intentions <strong>de</strong> celui-ci. De son côté, le Corriere <strong>de</strong>lla sera fit part <strong>de</strong>s proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> Puccini.<br />

Aucun <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux compositeurs ne renonça. Alors Puccini déclara en substance : « Que Leoncavallo écrive son<br />

opéra, j’écrirai le mien, <strong>et</strong> le public alors déci<strong>de</strong>ra ». Ce qu’il fit. L’opéra <strong>de</strong> Leoncavallo créé à la Fenice, le 6<br />

mai 1897, ne vit pas se renouveler le triomphe <strong>de</strong> Paillasse, représenté l’année précé<strong>de</strong>nte. Il tomba dans<br />

un oubli quasi-total.<br />

Pendant un temps, peut-être stimulé par sa rivalité avec Leoncavallo, d’autant plus qu’elle était publique,<br />

Puccini travaille avec fièvre <strong>et</strong> acharnement. Mais bientôt son intérêt <strong>et</strong> son ar<strong>de</strong>ur se relâchent.<br />

En fait, son choix n’était pas encore vraiment fixé. « Il me faut m<strong>et</strong>tre en musique <strong>de</strong>s passions véritables, <strong>de</strong>s<br />

passions humaines, l’amour <strong>et</strong> la douleur, le sourire <strong>et</strong> les larmes <strong>et</strong> que je les sente, qu’elles m’empoignent,<br />

qu’elles me secouent. C’est alors seulement que je peux écrire <strong>de</strong> la musique <strong>et</strong> c’est pourquoi je suis si exigeant <strong>et</strong><br />

circonspect sur le choix d’un suj<strong>et</strong>. Me m<strong>et</strong>tre à travailler sur ce que je n’aime pas, c’est une misère ». Il envisagea<br />

alors <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en musique <strong>La</strong> Louve, une pièce du romancier Giovanni Verga dont la nouvelle Cavalleria<br />

Rusticana avait déjà inspiré Mascagni. Au printemps 1894, il se rendit même à Catane pour étudier <strong>de</strong> près<br />

le folklore sicilien <strong>et</strong> s’entr<strong>et</strong>enir longuement avec Verga.<br />

Au r<strong>et</strong>our, peut-être après une conversation avec Blandine Gravina (fille <strong>de</strong> Hans <strong>de</strong> Bülow <strong>et</strong> <strong>de</strong> Cosima<br />

Liszt), qui le dissua<strong>de</strong> <strong>de</strong> s’attaquer à un suj<strong>et</strong> où la sensualité se mêle à la religion, il écrit à Ricordi qu’il<br />

abandonne <strong>La</strong> Louve car il n’y voyait pas « un seul personnage lumineux ». En fait, ce drame trop noir <strong>et</strong><br />

trop tragique, c<strong>et</strong>te passion sans mesure, implacable ne l’inspirait pas : « Si je ne suis pas ému, si le livr<strong>et</strong> ne<br />

me touche pas le cœur, s’il ne me fait ni rire ni pleurer, s’il ne m’exalte, ni me secoue, il n’y a rien à faire, ce n’est<br />

pas une chose pour moi ».<br />

Puccini/Giacosa, Puccini/Giacosa, Illic Illica Illic<br />

Puccini revint alors définitivement à <strong>La</strong> <strong>Bohème</strong>. On a dit que <strong>La</strong> <strong>Bohème</strong> était un opéra pour les gens qui<br />

se souviennent d’avoir été amoureux. Puccini r<strong>et</strong>rouva chez Murger sa propre jeunesse. Quand il faisait ses<br />

étu<strong>de</strong>s au conservatoire <strong>de</strong> Milan, il avait vécu avec Mascagni, dans la gai<strong>et</strong>é <strong>et</strong> l’insouciance, sa propre<br />

« vie <strong>de</strong> bohème ».<br />

Tous <strong>de</strong>ux connaissaient toutes les ruses pour éviter les créanciers <strong>et</strong> Puccini avait même vendu son<br />

manteau au cours d’un hiver très ru<strong>de</strong>, mais dans <strong>de</strong>s circonstances moins dramatiques que Colline,<br />

puisque c’était, dit-on, pour inviter une danseuse à dîner.


S’il était touché par le désarroi <strong>de</strong> ces jeunes gens qui ne savent ni s’aimer ni se quitter, il était<br />

particulièrement ému par Mimi. Il réclamait sans cesse à ses libr<strong>et</strong>tistes <strong>de</strong> nouvelles scènes « avec plus <strong>de</strong><br />

sentiments pour Mimi ».<br />

« Je ne suis pas fait pour les actions héroïques. J’aime les êtres qui ont un cœur comme le nôtre, qui sont fait<br />

d’espérances <strong>et</strong> d’illusions, qui ont <strong>de</strong>s éclairs <strong>de</strong> joie <strong>et</strong> <strong>de</strong>s heures <strong>de</strong> mélancolie, qui pleurent sans hurler <strong>et</strong><br />

souffrent avec une amertume toute intérieure… » Grâce aux nombreux remaniements <strong>de</strong> Giacosa <strong>et</strong> Illica <strong>et</strong><br />

au génie dramatique <strong>de</strong> Puccini, tous les personnages <strong>de</strong> <strong>La</strong> <strong>Bohème</strong> finiront par correspondre à c<strong>et</strong>te<br />

définition.<br />

« Je suis un homme <strong>de</strong> théâtre, je fais du théâtre, <strong>et</strong> je suis un visuel. Je vois les personnages, les couleurs <strong>et</strong> les<br />

gestes <strong>de</strong>s personnages. Si, enfermé chez moi, je ne réussis pas à voir une scène, plantée là <strong>de</strong>vant moi, je n’écris<br />

pas, je ne peux pas écrire une seule note. » C’est pourquoi la mise en place du livr<strong>et</strong> fut si tumultueuse.<br />

Puccini avait une intuition théâtrale si juste, une vision si exacte <strong>de</strong> ce qu’il désirait, qu’il était<br />

obligatoirement exigeant, jusqu’à la tyrannie avec ses libr<strong>et</strong>tistes <strong>et</strong> qu’il ne pouvait, comme il le dit un<br />

jour : « accepter <strong>de</strong> dictature <strong>de</strong> personne ». « Quand j’écris un opéra, je cherche avant tout à être sincère, à être<br />

vrai, <strong>et</strong> à donner <strong>de</strong> toutes mes forces <strong>et</strong> par tous les moyens, le sens <strong>de</strong> la vie. »<br />

Mais Giuseppe Giacosa (1847-1906) <strong>et</strong> Luigi Illica (1857-1919) étaient, à c<strong>et</strong>te époque, <strong>de</strong>ux auteurs<br />

dramatiques en vogue – leurs pièces se jouent d’ailleurs encore maintenant en Italie. Illica avait écrit, entre<br />

autres, l’Ereditae <strong>de</strong>l Felis qui fut reprise il y a quelques années par Giorgio Strehler au Piccolo Teatro <strong>de</strong><br />

Milan, <strong>et</strong> était aussi l’auteur <strong>de</strong> plusieurs livr<strong>et</strong>s dont la Wally <strong>de</strong> Catalani. Exaspérés par les exigences <strong>de</strong><br />

Puccini, ils menaçaient sans cesse <strong>de</strong> rompre leur contrat <strong>et</strong> Ricordi avait la plus gran<strong>de</strong> peine du mon<strong>de</strong> à<br />

les r<strong>et</strong>enir. Le troisième acte fut en particulier un suj<strong>et</strong> <strong>de</strong> désaccord. Puccini ne l’aimait pas, il aurait<br />

souhaité un canevas lui « perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> s’exprimer d’une manière un peu plus lyrique ». De plus, il<br />

s’opposait à ce que la séparation <strong>de</strong> Rodolphe <strong>et</strong> Mimi soit représentée sur la scène.<br />

De janvier à juin 1895, Puccini orchestre le premier acte. Les <strong>de</strong>ux actes suivants furent écrits très<br />

rapi<strong>de</strong>ment <strong>et</strong> achevés six semaines seulement avant la première.<br />

Toute l’élaboration <strong>de</strong> <strong>La</strong> <strong>Bohème</strong> se fit, sur les conseils <strong>de</strong> Ricordi, dans le plus grand secr<strong>et</strong> : « Si avoir<br />

confiance est bien, ne pas avoir confiance est mieux. Un mot échappé par inadvertance peut servir <strong>de</strong> gui<strong>de</strong> à ton<br />

rival en <strong>Bohème</strong> <strong>et</strong> lui donner <strong>de</strong>s idées pour son livr<strong>et</strong>. Ce serait une réelle malchance. »<br />

Durant toute c<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong>, Puccini s’était r<strong>et</strong>iré à Torre <strong>de</strong>l <strong>La</strong>go, près <strong>de</strong> Viareggio, où il partageait son<br />

temps entre la composition <strong>et</strong> la chasse. Ses amis <strong>et</strong> lui avaient fondé un club qu’ils avaient appelé « <strong>La</strong><br />

<strong>Bohème</strong> » <strong>et</strong> dans lequel ils avaient instauré <strong>de</strong>s règles dans le genre <strong>de</strong> celles qu’on trouve chez Murger :<br />

« le silence est interdit », « le trésorier est autorisé à s’enfuir avec la caisse » <strong>et</strong> encore « il est interdit <strong>de</strong><br />

jouer aux cartes honnêtement ». C’est dans ce club qu’il écrivit tout son opéra, près <strong>de</strong> ses amis qui<br />

discutaient <strong>et</strong> jouaient aux cartes dans la pièce voisine. Il avait besoin <strong>de</strong> sentir l’animation autour <strong>de</strong> lui<br />

pour travailler. <strong>La</strong> seule scène qu’il écrivit dans le recueillement fut la mort <strong>de</strong> Mimi : « Je dus me lever <strong>et</strong><br />

me tenant <strong>de</strong>bout au milieu <strong>de</strong> la pièce, seul dans le silence <strong>de</strong> la nuit, je me mis à pleurer comme un enfant. »<br />

Il aura fallu près <strong>de</strong> trois ans <strong>de</strong> collaboration orageuse – il avait maintenant 38 ans – pour que Giacosa,<br />

Illica <strong>et</strong> Puccini parviennent à c<strong>et</strong> équilibre dramatique, à c<strong>et</strong>te spontanéité <strong>et</strong> à c<strong>et</strong>te « simplicité qui est la<br />

chose la plus compliquée » que Puccini désirait tant.


Puccini/Toscanini<br />

Puccini/Toscanini<br />

Le choix du théâtre où <strong>de</strong>vait avoir lieu la première pose <strong>de</strong> nouveaux problèmes. Ricordi envisageait le<br />

Teatro Regio <strong>de</strong> Turin, où venaient <strong>de</strong> s’achever, avec un immense succès, les représentations <strong>de</strong> Manon<br />

Lescaut, mais Puccini reprochait à ce théâtre son acoustique « morte ». Il aurait préféré le Costanzi <strong>de</strong><br />

Rome ou le San Carlo <strong>de</strong> Naples, le plus loin possible <strong>de</strong>s cabales <strong>et</strong> <strong>de</strong>s critiques milanais ; il désirait aussi<br />

que la direction d’orchestre soit assurée par le célèbre Leopoldo Mugnone. Ricordi eut gain <strong>de</strong> cause. <strong>La</strong><br />

<strong>Bohème</strong> fut représentée pour la première fois le 1 er février 1896 au Teatro Regio, <strong>et</strong> sous la direction <strong>de</strong> son<br />

jeune chef, Arturo Toscanini, alors âgé <strong>de</strong> 29 ans <strong>et</strong> récemment attaché à ce théâtre. Cesira Ferrani, qui<br />

avait déjà créé le rôle <strong>de</strong> Manon, fût Mimi, tandis qu’Evan Gorgo <strong>de</strong>vint Rodolphe.<br />

Les répétitions s’étaient déroulées dans l’enthousiasme, Puccini ne tarissait pas d’éloges sur Toscanini ; il le<br />

trouvait « extraordinaire », il admirait sa gentillesse <strong>et</strong>, même s’il <strong>de</strong>vait écrire « nous travaillons comme ses<br />

chiens », sa force <strong>de</strong> travail. Puccini écrivait : « l’orchestration est vraiment prodigieuse. Je prévois un grand <strong>et</strong><br />

sensationnel succès si les artistes sont à la hauteur. »<br />

Page <strong>de</strong> couverture <strong>de</strong> la première édition <strong>de</strong> la partition <strong>de</strong> <strong>La</strong> <strong>Bohème</strong>, aux éditions Ricordi<br />

Tous droits réservés, diffusion gratuite à l’usage pédagogique<br />

Mais, malgré Toscanini <strong>et</strong> la qualité <strong>de</strong> l’interprétation, l’accueil fut très réservé. Quelques années plus<br />

tard, Puccini résuma ainsi c<strong>et</strong>te soirée : « Le public a bien accueilli <strong>La</strong> <strong>Bohème</strong>. Les critiques, le len<strong>de</strong>main en<br />

parlaient en mal. Mais, ce même soir, dans les couloirs <strong>et</strong> les coulisses, j’ai entendu chuchoter autour <strong>de</strong> moi :<br />

Pauvre Puccini !, c<strong>et</strong>te fois-ci, il s’est fourvoyé, c<strong>et</strong> opéra ne durera pas longtemps ! ». Et il confiera aussi que « le<br />

cœur complètement brisé », il avait ressenti <strong>de</strong> la tristesse, <strong>de</strong> la mélancolie <strong>et</strong> une envie <strong>de</strong> pleurer ».<br />

Seulement dix semaines après la création, le 13 avril 1897 à Palerme où l’enthousiasme fut si grand que le<br />

public refusa <strong>de</strong> quitter la salle, <strong>La</strong> <strong>Bohème</strong> commençait sa triomphale carrière.<br />

Par Janine Bensaïd, Avant-scène <strong>Opéra</strong> <strong>La</strong> <strong>Bohème</strong> (mars-avril 1979), éd. Butterfly <strong>La</strong>velli.<br />

Tous droits réservés, diffusion gratuite à l’usage pédagogique


Que Que <strong>de</strong> <strong>de</strong> misère misère misère !<br />

Le premier tableau <strong>de</strong> <strong>La</strong> <strong>Bohème</strong> décrit un mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> pauvr<strong>et</strong>é. Les héros, artistes désargentés ou<br />

ouvrière, vivent apparemment dans la faim <strong>et</strong> le froid.<br />

Il est vrai que le XIX e siècle n’a pas été une pério<strong>de</strong> faste pour tout le mon<strong>de</strong>. <strong>La</strong> Révolution industrielle<br />

qui perm<strong>et</strong> une énorme croissance <strong>de</strong> la production <strong>et</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> une main d’œuvre nombreuse a enrichi les<br />

patrons d’industrie, mais pas les ouvriers. Le préf<strong>et</strong> du Nord déclarait en 1834 : « Plus un pays possè<strong>de</strong><br />

d’entrepreneurs riches, plus il renferme d’ouvriers pauvres ».<br />

En eff<strong>et</strong>, beaucoup <strong>de</strong> personnes sont parties <strong>de</strong>s campagnes pour répondre aux besoins d’embauche. Le<br />

salaire dépend <strong>de</strong> l’offre <strong>et</strong> <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, or il y a pléthore d’ouvriers, donc on peut les payer moins cher ;<br />

c’est même un élément essentiel du bon fonctionnement du capitalisme.<br />

Des économistes, <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins, <strong>de</strong>s ingénieurs se sont inquiétés <strong>de</strong> la misère qui en résultait <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

nombreuses enquêtes décrivent les conditions <strong>de</strong> vie <strong>et</strong> <strong>de</strong> travail dans le peuple <strong>de</strong>s villes.<br />

L’industrie emploie <strong>de</strong>s hommes mais aussi <strong>de</strong>s femmes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s enfants qui représentent 75 % <strong>de</strong> la main<br />

d’œuvre <strong>de</strong> l’industrie textile <strong>et</strong> sont beaucoup moins payés que la gent masculine : « Il y a parmi eux (les<br />

ouvriers) une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> femmes pâles, maigres, marchant pieds nus au milieu <strong>de</strong> la boue…<strong>et</strong> un nombre<br />

encore plus considérable d’enfants » (enquête du docteur Louis René Villermé dans les années 1830).<br />

Beaucoup d’ouvriers travaillent « en chambre » dans le textile, c'est-à-dire chez eux.<br />

Mimi, l’héroïne <strong>de</strong> l’opéra partage son temps <strong>de</strong> travail entre divers lieux :<br />

Sur <strong>de</strong> la toile, sur <strong>de</strong> la soie,<br />

Je bro<strong>de</strong> chez moi ou <strong>de</strong>hors.<br />

(Traduction d’un extrait <strong>de</strong> l’air « Mi chiamano Mimi » au I er acte)<br />

Les enquêteurs constatent tous les mêmes maux : les faibles salaires (qui baissent beaucoup entre 1826 <strong>et</strong><br />

1846) ont comme conséquence une nourriture insuffisante <strong>et</strong> un logement insalubre. L’ingénieur Frédéric<br />

Le Play (un <strong>de</strong>s premiers sociologues du mon<strong>de</strong> ouvrier) a longuement étudié les conditions <strong>de</strong> vie<br />

d’une lingère <strong>de</strong> Lille, en 1858. Son logis est constitué d’une pièce <strong>de</strong> 10m2, peu meublée, avec un poêle,<br />

souvent éteint faute <strong>de</strong> combustible ; une couverture <strong>de</strong> coton est censée la protéger du froid la nuit, ses<br />

meilleurs vêtements sont au mont-<strong>de</strong>-piété. Elle a du mal à joindre les <strong>de</strong>ux bouts, contracte <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites<br />

d<strong>et</strong>tes pour ach<strong>et</strong>er son matériel (aiguilles, ciseaux, coton). Comme Mimi, elle travaille chez elle à la pièce :<br />

elle monte <strong>de</strong>s chemises d’hommes <strong>et</strong> tire <strong>de</strong>s fils (réservé aux meilleures ouvrières). Affaiblie par excès <strong>de</strong><br />

travail, les souffrances physiques, elle reste malgré tout gaie.<br />

On croirait lire une <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> la vie <strong>de</strong> Mimi :<br />

Depuis une p<strong>et</strong>ite chambre blanche,<br />

Je regar<strong>de</strong> les toits <strong>et</strong> le ciel.<br />

Mais lorqu' arrive le dégel,<br />

Le premier soleil est à moi<br />

(Autre extrait <strong>de</strong> « Mi chiamano Mimi »).<br />

Mimi vit donc sous les toits, dans ce que l’on appelait une chambre <strong>de</strong> bonne. Ces minuscules<br />

appartements se situaient au <strong>de</strong>rnier étage <strong>de</strong>s immeubles parisiens, sans aucune isolation, donc glacés en<br />

hiver <strong>et</strong> suffocants l’été.<br />

Quand Mimi vient chercher du feu chez ses voisins, elle r<strong>et</strong>rouve une situation qui lui est familière : pas<br />

d’argent pour ach<strong>et</strong>er <strong>de</strong> quoi se chauffer.<br />

Pour subvenir, certaines filles ont recours à la prostitution. Rappelons-nous le poème <strong>de</strong>s Châtiments <strong>de</strong> V.<br />

Hugo :<br />

Et (le père…) n'ose, l'œil fixé sur le pain qu'elle apporte,<br />

Lui dire : D'où viens-tu ?<br />

<strong>La</strong> recherche d’un protecteur peut être une solution pour vivre mieux : c’est ce que tente Mimi après avoir<br />

quitté Rodolfo. Mus<strong>et</strong>ta est également coutumière du fait.


Dans plusieurs romans du XIX e siècle, <strong>de</strong>s étudiants, relativement aisés, vivent avec <strong>de</strong>s jeunes femmes<br />

pauvres : ainsi dans Les Misérables, Fantine. Le malheur les accable le jour où elles sont abandonnées avec<br />

un enfant (Cos<strong>et</strong>te, dans ce roman) ; la société les rej<strong>et</strong>te : ce sont <strong>de</strong>s « filles perdues ». Fantine succombe<br />

dans la misère.<br />

Mimi meurt <strong>de</strong> la tuberculose. C<strong>et</strong>te maladie, connue <strong>de</strong>puis l’Antiquité, a eu une très forte expansion du<br />

milieu du XVIII e siècle jusqu’au début du XX e siècle. On peut comprendre que notre héroïne, vivant dans<br />

le froid, mal nourrie, épuisée par le labeur ait été plus fragile.<br />

Mais il n’est pas prouvé que les milieux pauvres soient plus affectés que les autres par c<strong>et</strong>te affection. Une<br />

autre héroïne d’opéra y succombait, Viol<strong>et</strong>ta dans <strong>La</strong> Traviata. Pourtant, sa situation matérielle était<br />

n<strong>et</strong>tement plus confortable que celle <strong>de</strong> Mimi.<br />

Parmi les victimes <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te maladie, on trouve d’ailleurs <strong>de</strong>s hommes illustres, au niveau <strong>de</strong> vie aisé, par<br />

exemple : le violoniste Niccolo Paganini (1782-1840), le compositeur Frédéric Chopin (1810-1841),<br />

l’écrivain Alfred <strong>de</strong> Muss<strong>et</strong> (1810-1847).<br />

De nombreuses œuvres, romans, poèmes, pièces <strong>de</strong> théâtre s’inspirent <strong>de</strong> la condition ouvrière <strong>et</strong> tracent<br />

un tableau misérabiliste <strong>de</strong> ce milieu. Ces œuvres ont tendance à en donner une vision très sombre qui ne<br />

séduit pas toujours les lecteurs. Les Misérables sont, par exemple, très critiqués par l’intelligentsia qui<br />

reproche à V. Hugo sa démesure, son goût <strong>de</strong> la prédication, la <strong>de</strong>scription doloriste <strong>de</strong>s misères du<br />

peuple.<br />

Les peintres ne sont pas en reste. Nous en avons quelques illustrations au musée Fabre. <strong>La</strong> peinture<br />

s’intéresse, elle aussi, à ce qu’on appelle la question sociale. Elle en fait souvent une <strong>de</strong>scription<br />

misérabiliste <strong>et</strong> moralisatrice.<br />

Ainsi Nicolas Tassaert (1800-1874) dans <strong>de</strong>ux tableaux <strong>de</strong> 1852 évoque <strong>de</strong>s situations que nous avons<br />

décrites plus haut.<br />

Dans le premier, c’est le rej<strong>et</strong> par la bonne société d’une jeune femme enceinte : L’Abandonnée. <strong>La</strong><br />

malheureuse reste à la porte d’une église où se déroule le mariage, que l’on suppose être celui <strong>de</strong> son<br />

séducteur.<br />

Tous droits réservés, diffusion gratuite à l’usage pédagogique


Dans le second, intitulé Le r<strong>et</strong>our au village, une personne élégante, sans doute entr<strong>et</strong>enue par un riche<br />

protecteur, rend visite à sa mère mala<strong>de</strong>. L’intérieur du logis illustre la pauvr<strong>et</strong>é <strong>de</strong> ses origines.<br />

Tous droits réservés, diffusion gratuite à l’usage pédagogique<br />

Les artistes qui choisissent ce type <strong>de</strong> suj<strong>et</strong>s le font parfois pour attirer l’attention <strong>de</strong> la bourgeoisie sur les<br />

misères du peuple. Ils peuvent avoir, eux-mêmes, connu <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s difficiles, comme l’évoque l’opéra.<br />

Le XIX e siècle n’a pas été tendre avec les artistes qui innovaient. Pensons aux Impressionnistes, longtemps<br />

tenus à l’écart, considérés comme <strong>de</strong>s peintres maudits. Leur talent n’a été reconnu que tardivement. Ceux<br />

qui étaient issus <strong>de</strong> familles aisées, comme Man<strong>et</strong>, Bazille, Cézanne, s’en sortaient. Mais Mon<strong>et</strong> a<br />

commencé sa carrière dans la misère. Renoir a du économiser pendant <strong>de</strong>s années sur son salaire d’artisan<br />

(peintre sur porcelaine) avant d’entrer dans un atelier <strong>de</strong> peinture.<br />

<strong>La</strong> <strong>Bohème</strong> évoque la difficile condition <strong>de</strong> ces peintres (Marcello) <strong>et</strong> écrivains (Rodolfo) dont le talent<br />

n’est pas reconnu. Il est vrai que dans les années 1830, il y a eu une vague <strong>de</strong> suici<strong>de</strong>s <strong>de</strong> littérateurs criblés<br />

<strong>de</strong> d<strong>et</strong>tes, accusant par leur geste, la société d’être indifférente à leur sort. Les années passant, le malaise<br />

qu’expriment Charles Bau<strong>de</strong>laire ou Gérard <strong>de</strong> Nerval ressemble plus à une posture d’artiste qui<br />

revendique sa souffrance avec une distance <strong>de</strong> dérision.<br />

Notons que lorsque <strong>La</strong> <strong>Bohème</strong> est écrite, la pério<strong>de</strong> la plus sombre du XIX e siècle est achevée.<br />

<strong>La</strong> condition ouvrière s’est améliorée, déjà parce que les salaires ont beaucoup augmenté. Les pouvoirs<br />

publics ont peu à peu mis en place une législation pour atténuer les problèmes sociaux. Et les artistes<br />

novateurs ont vu leur talent récompensé par le succès.<br />

Mais c’est tellement plus émouvant <strong>de</strong> montrer les malheurs <strong>de</strong> ces charmants jeunes gens, surtout quand<br />

la musique exalte encore plus leurs souffrances <strong>et</strong> le courage qu’ils m<strong>et</strong>tent à affronter ces épreuves !<br />

Monique Morestin


<strong>La</strong> <strong>La</strong> vie vie <strong>de</strong> <strong>de</strong> bohème<br />

bohème<br />

En 1851, Henry Murger publie Scènes <strong>de</strong> la vie <strong>de</strong> bohème. C<strong>et</strong>te œuvre donnera lieu à <strong>de</strong> nombreuses<br />

adaptations tant musicales que théâtrales <strong>et</strong> cinématographiques.<br />

<strong>La</strong> bohème tient son origine <strong>de</strong> l’antiquité <strong>et</strong> se déploie au fil <strong>de</strong>s siècles.<br />

« Aujourd’hui comme autrefois, tout homme qui entre dans les arts, sans autre moyen d’existence que l’art luimême,<br />

sera forcé <strong>de</strong> passer par les sentiers <strong>de</strong> la <strong>Bohème</strong>. [ …]<strong>La</strong> <strong>Bohème</strong>, c’est le stage <strong>de</strong> la vie artistique ; c’est<br />

la préface <strong>de</strong> l’Académie, <strong>de</strong> l’Hôtel-Dieu ou <strong>de</strong> la Morgue. […]Nous ajouterons que la <strong>Bohème</strong> n’existe <strong>et</strong> n’est<br />

possible qu’à Paris. »<br />

Murger décrit trois sortes <strong>de</strong> bohèmes : la bohème ignorée, les amateurs <strong>et</strong> la vraie bohème.<br />

« Au reste, ils sont logiques dans leur héroïsme insensé ; ils ne poussent ni cris ni plaintes, <strong>et</strong> subissent passivement<br />

la <strong>de</strong>stinée obscure <strong>et</strong> rigoureuse qu’ils se font eux-mêmes. Ils meurent pour la plupart, décimés par c<strong>et</strong>te maladie<br />

à qui la science n’ose pas donner son véritable nom, la misère. S’ils le voulaient cependant, beaucoup pourraient<br />

échapper à ce dénouement fatal qui vient brusquement clore leur vie à un âge où d’ordinaire la vie ne fait que<br />

commencer. Il leur suffirait pour cela <strong>de</strong> quelques concessions faites aux dures lois <strong>de</strong> la nécessité, c’est-à-dire <strong>de</strong><br />

savoir dédoubler leur nature, d’avoir en eux <strong>de</strong>ux êtres : le poète, rêvant toujours sur les hautes cimes où chante le<br />

chœur <strong>de</strong>s voix inspirées ; <strong>et</strong> l’homme, ouvrier <strong>de</strong> sa vie sachant se pétrir le pain quotidien. Mais c<strong>et</strong>te dualité,<br />

qui existe presque toujours chez les natures bien trempées dont elle est un <strong>de</strong>s caractères distinctifs, ne se rencontre<br />

pas chez la plupart <strong>de</strong> ces jeunes gens que l’orgueil, un orgueil bâtard, a rendus invulnérables à tous les conseils<br />

<strong>de</strong> la raison. Aussi meurent-ils jeunes, laissant quelquefois après eux une œuvre que le mon<strong>de</strong> admire plus tard,<br />

<strong>et</strong> qu’il eût sans doute applaudie plus tôt si elle n’était pas restée invisible. »<br />

Les Les personnages personnages du du livre<br />

livre<br />

Ils sont inspirés <strong>de</strong> personnages réels <strong>et</strong> ont tous entre 20 <strong>et</strong> 30 ans.<br />

Rodolphe, Murger lui-même, est un poète. Son ami Alexandre Schanne <strong>de</strong>vient Schaunard, musicien.<br />

Marcel (François Tabar) est peintre. Un sculpteur, Jacques (Joseph Desbrosses) ; le journaliste Carolus<br />

Barbemuche (Charles Barbara) <strong>et</strong> le philosophe Colline (Jean Wallon).<br />

Les scènes racontées peuvent être vues comme une autobiographie <strong>de</strong> l’auteur.<br />

L’œuvre r<strong>et</strong>race la vie <strong>et</strong> les amours <strong>de</strong> ces jeunes artistes, en plusieurs chapitres, publiés dans une revue<br />

littéraire <strong>de</strong> l’époque : Le Corsaire.<br />

Ce n’est que plus tard que Murger en fera un roman, regroupant les scènes les plus emblématiques.<br />

Le personnage principal, Rodolphe, tombe amoureux <strong>de</strong> Mimi :<br />

« Mimi était une charmante femme <strong>et</strong> d’une nature qui convenait particulièrement aux sympathies plastiques <strong>et</strong><br />

poétiques <strong>de</strong> Rodolphe. Elle avait vingt-<strong>de</strong>ux ans ; elle était p<strong>et</strong>ite, délicate, mièvre. Son visage semblait l’ébauche<br />

d’une figure aristocratique ; mais ses traits, d’une certaine finesse <strong>et</strong> comme doucement éclairés par les lueurs <strong>de</strong><br />

ses yeux bleus <strong>et</strong> limpi<strong>de</strong>s, prenaient en <strong>de</strong> certains moments d’ennui ou d’humeur un caractère <strong>de</strong> brutalité<br />

presque fauve, où un physiologiste aurait peut-être reconnu l’indice d’un profond égoïsme ou d’une gran<strong>de</strong><br />

insensibilité. Mais c’était le plus souvent une charmante tête au sourire jeune <strong>et</strong> frais, aux regards tendres ou<br />

pleins d’impérieuse coqu<strong>et</strong>terie. Le sang <strong>de</strong> la jeunesse courait chaud <strong>et</strong> rapi<strong>de</strong> dans ses veines, <strong>et</strong> colorait <strong>de</strong><br />

teintes rosées sa peau transparente aux blancheurs <strong>de</strong> camélia. C<strong>et</strong>te beauté maladive séduisait Rodolphe, <strong>et</strong> il<br />

passait souvent, la nuit, bien <strong>de</strong>s heures à couronner <strong>de</strong> baisers le front pâle <strong>de</strong> sa maîtresse endormie, dont les<br />

yeux humi<strong>de</strong>s <strong>et</strong> lassés brillaient à <strong>de</strong>mi clos sous le ri<strong>de</strong>au <strong>de</strong> ses magnifiques cheveux bruns. Mais ce qui<br />

contribua surtout à rendre Rodolphe amoureux fou <strong>de</strong> Ma<strong>de</strong>moiselle Mimi, ce furent ses mains que, malgré les<br />

soins du ménage, elle savait conserver plus blanches que les mains <strong>de</strong> la déesse <strong>de</strong> l’oisiv<strong>et</strong>é. Cependant, ces mains<br />

si frêles, si mignonnes, si douces aux caresses <strong>de</strong> la lèvre, ces mains d’enfant entre lesquelles Rodolphe avait déposé<br />

son cœur <strong>de</strong> nouveau en floraison, ces mains blanches <strong>de</strong> Ma<strong>de</strong>moiselle Mimi <strong>de</strong>vaient bientôt mutiler le cœur<br />

du poète avec leurs ongles roses. »<br />

Les amoureux déci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> se séparer, ce qui rend Rodolphe très malheureux :


« Rodolphe restait alors pendant <strong>de</strong>s heures entières comme pétrifié dans une immobilité hébétée. […] Mais voici<br />

qu’au milieu <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te existence régulière <strong>et</strong> tranquille apparaissait brusquement la figure d’une femme. »<br />

Dans l’œuvre <strong>de</strong> Murger, Mimi meurt à l’hôpital <strong>de</strong> la Piété. C’est un ami <strong>de</strong> Rodolphe qui lui annonce la<br />

mort <strong>de</strong> sa bien-aimée par une l<strong>et</strong>tre. Mais il y a erreur. Mimi est vivante <strong>et</strong> le poète s’apprête à aller la<br />

voir. Arrivé <strong>de</strong>vant l’hôpital :<br />

« Rodolphe attendit un quart d’heure sous le vestibule. Quand l’interne revint vers lui, il lui prit la main <strong>et</strong> ne<br />

lui dit que ces mots :<br />

- Mon ami, supposez que la l<strong>et</strong>tre que je vous ai écrite il y a huit jours était vraie.<br />

- Quoi ! dit Rodolphe, en s’appuyant sur une borne. Mimi…<br />

- Ce matin, à quatre heures.<br />

- Menez-moi à l’amphithéâtre, dit Rodolphe, que je la voie.<br />

- Elle n’y est plus, dit l’interne. Et, montrant au poète un grand fourgon qui se trouvait dans la cour, arrêté<br />

<strong>de</strong>vant un pavillon au-<strong>de</strong>ssus duquel on lisait : Amphithéâtre, il ajouta : Elle est là.<br />

C’était, en eff<strong>et</strong>, la voiture dans laquelle on transporte dans la fosse commune les cadavres qui n’ont pas été<br />

réclamés.<br />

- Adieu, dit Rodolphe à l’interne.<br />

- Voulez-vous que je vous accompagne ? proposa celui-ci.<br />

- Non, fit Rodolphe en s’en allant. J’ai besoin d’être seul. »<br />

Dans l’œuvre <strong>de</strong> Puccini, nous r<strong>et</strong>rouverons tous les protagonistes <strong>de</strong> Murger ; <strong>et</strong> même si quelques<br />

épiso<strong>de</strong>s seront écourtés <strong>et</strong> la fin quelque peu modifiée, l’histoire <strong>de</strong> Mimi, Rodolphe, Marcello, Mus<strong>et</strong>te,<br />

Colline <strong>et</strong> Schaunard sera respectée <strong>et</strong> illustrée du vérisme magnifique du compositeur.


Les Les personnages personnages <strong>et</strong> <strong>et</strong> leurs leurs voix<br />

voix<br />

Mimi Mimi – Soprano<br />

Mus<strong>et</strong>ta – Soprano<br />

Rodolfo Rodolfo, Rodolfo<br />

poète – Ténor<br />

Marcello Marcello, Marcello<br />

peintre – Baryton<br />

Schaunard Schaunard, Schaunard musicien – Baryton<br />

Colline Colline, Colline philosophe – Basse<br />

Benoît Benoît, Benoît propriétaire – Basse<br />

Alcindoro Alcindoro, Alcindoro conseiller d’état – Basse<br />

Parpignol Parpignol, Parpignol marchand ambulant – Ténor


Clés Clés d’écoute<br />

d’écoute<br />

Début Début <strong>de</strong> <strong>de</strong> l’opéra l’opéra : présentation <strong>de</strong>s personnages <strong>et</strong> <strong>de</strong> leurs leitmotive leitmotive<br />

Les garçons :<br />

L’opéra ne possè<strong>de</strong> ni ouverture, ni introduction. L’action démarre tout <strong>de</strong> suite, sur un premier motif qui<br />

est celui <strong>de</strong>s quatre amis réunis. Son caractère farceur <strong>et</strong> amusé, à l’allure <strong>de</strong> scherzo, est le thème <strong>de</strong> la<br />

« bohème ». Nous le r<strong>et</strong>rouverons quasiment chaque fois que les garçons seront dans la mansar<strong>de</strong>, sans les<br />

femmes. Il se déclinera aussi suivant qu’il soit chanté ou joué par l’orchestre.<br />

Certaines phrases sont plus chantées, plus « lyriques » car les personnages jouent <strong>de</strong>s rôles pour oublier la<br />

misère. Contraste avec <strong>de</strong>s moments plus intimes <strong>de</strong> l’opéra où les protagonistes sont mis à nus.


Le thème <strong>de</strong> Colline, le philosophe, reflète bien son emploi. Il est exposé, imposant <strong>et</strong> sévère grâce aux<br />

cors, altos <strong>et</strong> violoncelles dès son arrivée à la mansar<strong>de</strong>.<br />

A celui-ci se mêle celui <strong>de</strong> Schaunard, le musicien. Son thème est beaucoup plus chantant, sautillant <strong>et</strong><br />

enjoué, à l’image du personnage mais aussi parce que c’est le seul à apporter une bonne nouvelle <strong>et</strong> <strong>de</strong>s<br />

victuailles dans la ban<strong>de</strong>.


Lorsque Schaunard annonce le programme <strong>de</strong> la veille <strong>de</strong> Noël, on entend déjà, à l’orchestre, les chants<br />

qui seront chantés par le chœur au <strong>de</strong>uxième acte.


A c<strong>et</strong>te présentation <strong>de</strong>s personnages masculins succè<strong>de</strong> l’arrivée du propriétaire Benoît, véritable réussite<br />

humoristique pour Puccini. <strong>La</strong> caricature est à son comble. Le scherzo prend fin avec son départ. Les<br />

jeunes gens sont parvenus à ruser pour ne pas payer leur loyer <strong>et</strong> se préparent pour aller au quartier <strong>La</strong>tin.<br />

L’atmosphère change du tout au tout, au moment où Rodolfo prétend <strong>de</strong>voir rester pour son article. C’est<br />

le thème du Rodolfo « réaliste » qui apparait joué par les violons.<br />

<strong>La</strong> transition avec la scène suivante est habilement menée par une musique humoristique <strong>de</strong> coulisse.<br />

Colline tombe dans les escaliers, ce qui laisse place à une <strong>de</strong>rnière pique amicale <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> Rodolfo.<br />

Mimi :<br />

L’entrée <strong>de</strong> Mimi se fait dans l’intimité la plus totale. Précédée d’une phrase a capella du poète, la première<br />

« intervention » <strong>de</strong> Mimi n’est pas dans sa voix, mais dans son timi<strong>de</strong> frappement à la porte. Elle ne


épondra pas à la première question qui lui est posée « Chi è là ? », mais s’excusera, comme en avance, <strong>de</strong>s<br />

tords qu’elle pourra causer.<br />

Les premières phrases <strong>de</strong> leur rencontre sont chantées sur une seule note, laissant l’orchestre présenter<br />

Mimi dans un crescendo émouvant, synonyme du trouble <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux futurs amants.


Le premier malaise <strong>de</strong> Mimi arrive vite, illustré par le thème suivant, expression du <strong>de</strong>stin tragique <strong>de</strong><br />

l’héroïne.<br />

Les personnages sont alors présentés. Le décor est planté.


Deux Deux grands grands airs airs pour pour faire faire connaissance<br />

connaissance, connaissance<br />

connaissance , un duo pour s’aimer<br />

Alors que Mimi prétend vouloir partir, elle réalise qu’elle a perdu sa clé. Ce délicieux moment, durant<br />

lequel Rodolfo feint <strong>de</strong> ne rien trouver <strong>et</strong> éteint sa bougie délibérément, sert d’introduction à <strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>s<br />

pages <strong>de</strong> l’art lyrique. Deux airs, dans lesquels les jeunes gens se présentent dans la plus gran<strong>de</strong> simplicité.<br />

Rodolfo :<br />

Che gelida manina !<br />

Se la lasci riscaldar.<br />

Cercar che giova ? Al buio non si trova.<br />

Ma per fortuna è una notte di luna,<br />

E qui la luna l’abbiamo vicina.<br />

Asp<strong>et</strong>ti, signorina,<br />

Le dirò con due parole<br />

Chi son, che faccio e come vivo. Vuole ?<br />

Chi son ? Sono un po<strong>et</strong>a.<br />

Che cosa faccio ? Scrivo.<br />

E come vivo ? Vivo.<br />

In povertà mia li<strong>et</strong>a<br />

Scialo da gran signore<br />

Rime ed inni d’amore.<br />

Per sogni, per chimere<br />

E per castelli in aria<br />

L’anima ho milionaria.<br />

Talor dal mio forziere<br />

Ruban tutti I gioielli<br />

Due ladri : gli occhi belli.<br />

V’entrar con voi pur ora,<br />

Ed i miei sogni usati<br />

E i bei sogni miei<br />

Tosto son dilegualti.<br />

Ma il furto non m’accora,<br />

Poiché vi ha preso stanza<br />

<strong>La</strong> dolce speranza !<br />

Or che mi conosc<strong>et</strong>e,<br />

Parlate void <strong>de</strong>h! Parlate. Chi si<strong>et</strong>e ?<br />

Via piaccia dir !<br />

Rodolphe :<br />

Quelle p<strong>et</strong>ite main gelée,<br />

<strong>La</strong>issez-moi vous la réchauffer.<br />

Chercher, à quoi bon ? Dans le noir, on ne peut<br />

trouver.<br />

Mais par bonheur c’est une nuit <strong>de</strong> clair <strong>de</strong> lune,<br />

Et, ici, la lune, nous l’avons tout près <strong>de</strong> nous.<br />

Atten<strong>de</strong>z, ma<strong>de</strong>moiselle,<br />

Et je vous dirai en <strong>de</strong>ux mots<br />

Qui je suis, ce que je fais, comment je vis. Vous<br />

voulez bien ?<br />

Qui je suis ? je suis poète.<br />

Ce que je fais ? j’écris.<br />

Et comment je vis ? je vis.<br />

Dans ma joyeuse pauvr<strong>et</strong>é,<br />

Je prodigue en grand seigneur<br />

Rimes <strong>et</strong> hymnes d’amour.<br />

De par mes rêves <strong>et</strong> mes chimères<br />

Et mes châteaux bâtis en l’air,<br />

Mon âme à moi est millionnaire.<br />

Mais voilà que <strong>de</strong> mon coffre<br />

Tous les joyaux me sont venus dérober<br />

Deux voleurs : ces beaux yeux là,<br />

Qui, en entrant à l’instant avec vous,<br />

Ont eu tôt fait <strong>de</strong> dissiper<br />

Et mes songes familiers<br />

Et mes songes les plus doux !<br />

Mais ce larcin ne saurait m’affliger,<br />

Puisque l’espérance<br />

Y a pris place !<br />

A présent que vous me connaissez,<br />

Parlez à votre tour, <strong>de</strong> grâce, parlez. Qui êtes-vous ?<br />

Dites, s’il vous plaît<br />

Rodolfo commence. Ce « Che gelida manina » a contribué au succès <strong>de</strong> nombreux ténors tels que<br />

Pavarotti, Alagna, Domingo. Il requiert une gran<strong>de</strong> générosité vocale, une ligne <strong>de</strong> chant parfaite <strong>et</strong> une<br />

sensibilité hors du commun. En trois minutes, Mimi tombe amoureuse… l’auditeur aussi.<br />

Pour le décrire, reprenons les mots d’André Gauthier, dans l’Avant-scène <strong>Opéra</strong> :<br />

« … on peut distinguer trois sections :<br />

I. Un andante aff<strong>et</strong>tuoso dont il faut remarquer le début (presque en récitatif <strong>et</strong> dont la ligne vocale<br />

est soutenue par les cor<strong>de</strong>s en sourdine)


<strong>et</strong> isoler les mesures citées à la fin <strong>de</strong> l’acte <strong>et</strong>, à plusieurs reprises, à la fin du quatrième. <strong>La</strong><br />

simplicité <strong>de</strong> sa ligne, infléchie <strong>de</strong> ré bémol à si bémol mineur, en fait un exemple caractéristique<br />

du mélisme d’émotion cher à Puccini <strong>et</strong> qui semble appeler les raffinements d’instrumentation. Il<br />

ne s’en privera pas dès les premières expositions <strong>et</strong> notamment dans la reprise textuelle qu’en propose<br />

la harpe avec <strong>de</strong>s notes d’agréments à l’octave ;<br />

II. Un andante sostenuto, puis lento, sur le thème du poète <strong>et</strong> plein <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te exubérance lyrique qu’il<br />

apporte à l’évocation <strong>de</strong> son état <strong>et</strong> <strong>de</strong> ses rêves ;<br />

III. Un thème également large <strong>et</strong> diatonique, très italien, symbolisant par son ar<strong>de</strong>ur passionnée<br />

l’amour qui va unir les <strong>de</strong>ux protagonistes :<br />

On y r<strong>et</strong>rouvera les changements <strong>de</strong> figures rythmiques <strong>et</strong> les triol<strong>et</strong>s capiteux qui se r<strong>et</strong>rouvent, du<br />

reste, plus ou moins, dans toutes les interventions <strong>de</strong> Rodolphe. »


Mimi se présente à son tour :<br />

Mimi :<br />

Si.<br />

Mi chiamano Mimi,<br />

Ma il moi nomme è Lucia.<br />

<strong>La</strong> storia mia<br />

E breve. A tela o a s<strong>et</strong>a<br />

Ricamo in casa e fuori…<br />

Son tranquilla e li<strong>et</strong>a<br />

Ed è mio svago<br />

Far gigli e rose.<br />

Mi piaccion quelle cose<br />

Che han si dolce malia,<br />

Che parlano d’amor, di primavere,<br />

Che parlano di dogni e di chimere,<br />

Quelle cose che han nome poesia…<br />

Lei m’inten<strong>de</strong> ?<br />

Mi chiamano Mimi,<br />

Il perché non so.<br />

Sola, mi fo<br />

Il pranzo da me stessa.<br />

Non vado sempre a messa,<br />

Ma prego assai il Signore.<br />

Vivo sola, sol<strong>et</strong>ta<br />

Là in una bianca camar<strong>et</strong>ta :<br />

Guardo sui t<strong>et</strong>ti e in cielo ;<br />

Ma quando vien lo sgelo<br />

Il primo sole è mio<br />

Il primo bacio <strong>de</strong>ll’aprile è mio !<br />

Il primo sole è mio !<br />

Germoglia in un vaso una rosa…<br />

Foglia a foglia la spio !<br />

Cosi gentile<br />

Il profumo d’un fiore !<br />

Ma i fior ch’io faccio, ahimè ! non hanno odore.<br />

Altro di me non le saprei narrare.<br />

Sono la sua vicina<br />

Che la vien fuori d’ora a importunare.<br />

Mimi :<br />

Oui.<br />

On m’appelle Mimi,<br />

Mais mon nom est Lucie.<br />

Mon histoire<br />

Est brève : sur toile ou sur soie<br />

Je bro<strong>de</strong> chez moi <strong>et</strong> au <strong>de</strong>hors.<br />

Je vis tranquille <strong>et</strong> heureuse,<br />

Et mon plaisir<br />

Est <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s lys <strong>et</strong> <strong>de</strong>s roses.<br />

J’aime ces choses-là<br />

Dont le charme est si doux,<br />

Qui vous parlent d’amour, <strong>de</strong> printemps ;<br />

Qui vous parlent <strong>de</strong> rêves, <strong>de</strong> chimères,<br />

Ces choses qui ont nom poésie.<br />

Vous me comprenez ?<br />

On m’appelle Mimi,<br />

Pourquoi, je ne sais.<br />

Seule je dîne<br />

De ce que j’ai, <strong>de</strong> mes mains, préparé.<br />

Je ne vais pas toujours à la messe,<br />

Mais je prie bien <strong>de</strong>s fois le Seigneur.<br />

Je vis seule, seul<strong>et</strong>te,<br />

Là, dans une blanche chambr<strong>et</strong>te ;<br />

Ma fenêtre ouvre sur les toits <strong>et</strong> en plein ciel,<br />

Mais quand vient le dégel,<br />

Le premier soleil est à moi ;<br />

Le premier baiser d’avril est à moi !<br />

Le premier soleil est à moi !<br />

Dans un vase éclot une rose ;<br />

Feuille après feuille je la gu<strong>et</strong>te !<br />

C’est si doux<br />

Le parfum d’une fleur.<br />

Mais les fleurs que je fais, hélas ! n’ont pas d’o<strong>de</strong>ur.<br />

De moi, je ne saurais vous conter rien <strong>de</strong> plus :<br />

Je suis votre voisine<br />

Qui, à une heure indue, vient vous importuner.


Son air est introduit par un simple mi bécarre <strong>et</strong> débute avec le thème que nous avons déjà entendu dès<br />

son arrivée dans la mansar<strong>de</strong>, joué à l’orchestre.<br />

Un second épiso<strong>de</strong> dans c<strong>et</strong> air débute lorsqu’elle évoque ce qu’elle aime « Mi piaccion quelle cose », sur un<br />

phrasé lyrique, accompagné par l’orchestre en syncope. Nous remarquerons la discrétion <strong>de</strong> l’orchestre sur<br />

tout le début <strong>de</strong> l’air <strong>de</strong> Mimi.<br />

Lorsque Mimi évoque le printemps, la flûte esquisse le chant <strong>de</strong>s oiseaux.


Avant <strong>de</strong> reprendre sa présentation, bref r<strong>et</strong>our sur le premier thème <strong>de</strong> l’air.


S’en suit un passage quasi scherzando dans lequel elle évoque sa vie tranquille <strong>et</strong> solitaire.<br />

Un grand élan lyrique est alors engagé, dans lequel elle va s’approprier avec beaucoup <strong>de</strong> poésie, la beauté<br />

<strong>de</strong>s premières fleurs du printemps. Nous entendons alors l’orchestre, beaucoup plus soutenu, mais en<br />

<strong>de</strong>crescendo dès qu’elle annonce avec regr<strong>et</strong> que ces fleurs n’ont pas d’o<strong>de</strong>ur. Rapi<strong>de</strong> r<strong>et</strong>our à l’intimité,<br />

avec un quasi parlando pour conclure ce portrait fragile <strong>et</strong> ravissant <strong>de</strong> Mimi, encore toute gênée d’avoir<br />

importuné son voisin.


Les trois amis <strong>de</strong> Rodolfo se font entendre, impatients, en coulisse. Le premier thème <strong>de</strong> l’opéra (celui <strong>de</strong><br />

la bohème) vient perturber le doux entr<strong>et</strong>ien <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux amoureux. Mais pris d’une passion évi<strong>de</strong>nte <strong>et</strong><br />

soudaine, ils chanteront leur grand duo amoureux.<br />

Le duo commence par un grand élan lyrique, engagé par Rodolfo. Mimi se joint à c<strong>et</strong>te envolée,<br />

s’abandonnant au <strong>de</strong>stin amoureux, sur le thème que nous avons entendu dans l’air <strong>de</strong> Rodolfo (« Talor<br />

dal moi forziere »), <strong>et</strong> qui symbolisera l’amour.


L’intimité revient très vite, puisque Mimi proposera timi<strong>de</strong>ment à Rodolfo <strong>de</strong> l’accompagner <strong>de</strong>hors. Elle<br />

ose à peine parler <strong>et</strong> l’orchestre se tait alors pour la laisser murmurer.


Le mouvement calmo qui suit introduit leur départ au quartier latin. Nous entendons encore le thème <strong>de</strong><br />

Mimi, furtivement joué par le hautbois.<br />

Le duo se termine avec la reprise du premier thème <strong>de</strong> l’air <strong>de</strong> Rodolfo (« Che gelida manina ! »).


Les <strong>de</strong>ux amoureux d’éloignent <strong>et</strong> chantent les <strong>de</strong>rniers mots <strong>de</strong> leur duo en coulisse : Amour !


L’euphorie L’euphorie <strong>de</strong> <strong>de</strong> Noël Noël dans dans le le <strong>de</strong>uxième <strong>de</strong>uxième acte acte<br />

acte<br />

L’acte II s’ouvre sur le thème que nous avions entendu dans le récit <strong>de</strong> Schaunard au premier acte. Mais<br />

c<strong>et</strong>te fois, il est vaillamment exposé par trois tromp<strong>et</strong>tes, puis par le chœur, représentant les marchands <strong>et</strong><br />

la foule du quartier <strong>La</strong>tin.


On r<strong>et</strong>rouve les protagonistes en quête <strong>de</strong> marchandises diverses, dans <strong>de</strong>s apartés habilement liés au thème<br />

<strong>de</strong> la promena<strong>de</strong>. Les caractères (musicalement évoqués dans l’acte I) se superposent à c<strong>et</strong>te nouvelle<br />

atmosphère.


<strong>La</strong> promena<strong>de</strong> est ornée d’un p<strong>et</strong>it menu<strong>et</strong> grisant, joué par la flûte, les clarin<strong>et</strong>tes <strong>et</strong> les violons en<br />

pizzicati.


C<strong>et</strong>te scène est particulièrement riche <strong>et</strong> montre le génie <strong>de</strong> Puccini pour les tableaux grandioses. Voici ce<br />

qu’en dit André Gauthier, dans l’Avant-scène opéra :<br />

« Au milieu <strong>de</strong> sa diversité, l’ensemble conserve une transparence qui en dit long sur la maîtrise du compositeur<br />

jouant non plus dans le registre d’intimité mélancolique auquel on a trop souvent limité son génie, mais au cœur<br />

<strong>de</strong>s éléments du grand opéra traditionnel. C<strong>et</strong>te habil<strong>et</strong>é à m<strong>et</strong>tre en scène une foule bigarrée <strong>et</strong> joyeuse qui<br />

annonce déjà les vastes tableaux <strong>de</strong> Turandot éclatera dans les ensembles mouvants <strong>de</strong> <strong>La</strong> Fille du Far-West <strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> Gianni Schicchi. »<br />

Café <strong>de</strong> Montmartre, S. Rusiñol, 1890<br />

Tous droits réservés, diffusion gratuite à l’usage pédagogique<br />

Les amis se regroupent au café Momus <strong>et</strong> Rodolfo présente Mimi. C’est le moment <strong>de</strong> laisser la place au<br />

lyrisme, avec une mélodie composée d’un élan ascendant <strong>et</strong> d’une conclusion plus calme <strong>et</strong> <strong>de</strong>scendante,<br />

qui fait référence à la poésie qu’inspire Mimi à Rodolfo.


Leur dialogue est interrompu par l’entrée remarquée du sixième protagoniste <strong>de</strong> l’opéra : Mus<strong>et</strong>ta.<br />

Ancienne p<strong>et</strong>ite amie <strong>de</strong> Marcello, elle vit à présent au croch<strong>et</strong> d’un riche <strong>et</strong> vieux monsieur. De nature<br />

peu discrète, elle aime qu’on la voie <strong>et</strong> qu’on lui fasse la cour, sous le regard outré <strong>de</strong> son Alcindoro.<br />

Sa première intervention est un grand éclat <strong>de</strong> rire <strong>de</strong>puis les coulisses, que Marcello reconnait illico !<br />

S’en suit un allegro mo<strong>de</strong>rato brillant, enjoué, piquant, à l’image <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te gris<strong>et</strong>te qui fait son irruption<br />

dans le café Momus.


Elle sera observée par tous les clients du café, excepté celui dont elle espère le plus : Marcello. Plein <strong>de</strong><br />

rancœur, il lui tourne le dos. Elle entame alors un numéro clownesque pour attirer son attention <strong>et</strong> son<br />

Alcindoro tente <strong>de</strong> la faire taire.<br />

A bout <strong>de</strong> nerfs, elle fera une ultime tentative pour croiser le regard <strong>de</strong> Marcello : un air dans lequel elle<br />

affiche ses coutumes mais dévoile à <strong>de</strong>mi-mots son amour pour le peintre.<br />

Mus<strong>et</strong>ta :<br />

Quando me’n vo’ sol<strong>et</strong>ta per la via,<br />

<strong>La</strong> gente sosta e mira<br />

E la bellezza mia tutta ricerca in me<br />

Da capo a pie’…<br />

… ed assaporo allor la bramosia<br />

Sottil, che dal gl’occhi traspira<br />

E dai palesi vezzi inten<strong>de</strong>r sa<br />

Alle occulte beltà.<br />

Cosi l’effluvio <strong>de</strong>l <strong>de</strong>sio tutta m’aggira,<br />

Felice mi ma !<br />

E tu che sai, che memori e ti struggi<br />

Da me tanto rifuggi ?<br />

So ben : le angoscie tue non le vuoi dir,<br />

Ma ti senti morir !<br />

Mus<strong>et</strong>te :<br />

Quand je m’en vais seul<strong>et</strong>te par les rues,<br />

Les gens s’arrêtent, <strong>de</strong> leurs regards je suis la cible,<br />

Et toute ma beauté en moi est convoitée<br />

De la tête jusqu’aux pieds.<br />

Et je savoure alors la convoitise<br />

Subtile que trahissent leur yeux<br />

Et qui, d’après les charmes dévoilés, sait <strong>de</strong>viner<br />

Les beautés cachées.<br />

Ainsi l’effluve du désir toute entière m’étreint<br />

Et me rend heureuse !<br />

Et toi qui sait, te souviens <strong>et</strong> te consumes,<br />

Veux-tu donc tant me fuir ?<br />

Je sais bien : tes angoisses tu ne veux pas les dire<br />

Mais tu te sens mourir !


Selon André Gauthier :<br />

« Huit mesures <strong>de</strong> transition (rythme syncopé <strong>et</strong> glissement <strong>de</strong> si bémol à si majeur) avec <strong>de</strong> piquants eff<strong>et</strong>s d’écho<br />

(harpe <strong>et</strong> célesta) aux inutiles injonctions du vieux galant, <strong>et</strong> c’est la célèbre valse lente dont la tournure langui<strong>de</strong><br />

peut passer pour un bel hommage à la valse française du temps <strong>de</strong> Murger, alors qu’elle était, à l’origine, une<br />

pièce pour piano esquissée par Puccini, dans son bateau, sur le lac <strong>de</strong> Massaciucoli ! Elle avait été ensuite<br />

orchestrée <strong>et</strong> jouée à Gênes, à l’occasion du lancement d’un navire <strong>et</strong> c’est sur la mélodie originale que Giacomo<br />

dut écrire les paroles « Quando me’n vo’ sol<strong>et</strong>ta » qui correspon<strong>de</strong>nt si bien au caractère <strong>de</strong> Mus<strong>et</strong>te !<br />

Parenthèse dans la marche <strong>de</strong> l’action qui peut être considérée comme un tribut à la tradition du vieil opéracomique,<br />

c<strong>et</strong>te valse n’en est pas moins prétexte à une variété <strong>de</strong> combinaisons vocales où s’affirme, une fois<br />

encore, la maîtrise contrapuntique <strong>de</strong> Puccini.<br />

On remarquera tour à tour le <strong>de</strong>ssin élégant, la transparence harmonique, la légèr<strong>et</strong>é rythmique (les trois temps<br />

sont très rarement marqués ensemble : tantôt 1 <strong>et</strong> 2, tantôt 1 <strong>et</strong> 3), l’orchestration raffinée.<br />

Le coupl<strong>et</strong>, un peu plus lent, m<strong>et</strong> en œuvre d’autres éléments <strong>de</strong> séduction : le rythme en est encore plus discr<strong>et</strong> <strong>et</strong><br />

l’instrumentation plus capiteuse (une flûte, <strong>de</strong>ux clarin<strong>et</strong>tes <strong>et</strong> basson soutenant le chant, puis violons <strong>et</strong><br />

violoncelles le reprenant avec une générosité toujours plus intense). <strong>La</strong> mélodie elle-même, comme égarée dans un<br />

dédale chromatique, bute sur les silences expressifs du premier temps auxquels répond la marche harmonique<br />

précédant la reprise (affirmée sur le troisième temps) : mi mineur, si mineur, mi septième <strong>et</strong> la.


Si l’on excepte les brefs reproches d’Alcindor, la secon<strong>de</strong> exposition <strong>de</strong> la valse n’est qu’un duo <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux voix<br />

féminines où les interventions, en croches, <strong>de</strong> Mimi s’inscrivent sur les seules valeurs longues du thème <strong>et</strong> dans la<br />

même nuance d’expression.


Une fois que Mus<strong>et</strong>ta a simulé sa blessure au pied, l’ensemble <strong>de</strong>s solistes reprend le thème <strong>de</strong> la valse<br />

chantée précé<strong>de</strong>mment, introduit par une montée chromatique <strong>de</strong> l’orchestre.


L’acte II se termine avec le départ <strong>de</strong>s six amis, laissant l’addition à Alcindoro, préoccupé à chercher une<br />

nouvelle bottine pour Mus<strong>et</strong>ta.<br />

<strong>La</strong> séparation séparation <strong>de</strong> <strong>de</strong> Mimi Mimi <strong>et</strong> <strong>et</strong> Rodolfo<br />

Rodolfo<br />

Le troisième acte, particulièrement riche en intensité émotionnelle, révèle la maladie <strong>de</strong> Mimi dans un<br />

grand duo entre Marcello <strong>et</strong> Rodolfo, puis la séparation <strong>de</strong>s jeunes amants.<br />

Sur le plan musical, nous r<strong>et</strong>rouverons encore les leitmotive <strong>de</strong> chaque personnage. Mus<strong>et</strong>ta, au début <strong>de</strong><br />

l’acte, divertit les clients <strong>de</strong> la porte d’Enfer, avec un rappel <strong>de</strong> sa valse du <strong>de</strong>uxième acte. Mimi, quant à<br />

elle, entre en scène sur une reprise, aux violons, <strong>de</strong> son air du premier acte « Mi chiamano Mimi », dans<br />

une atmosphère tragique <strong>et</strong> nostalgique, en réel contraste avec l’acte précé<strong>de</strong>nt.<br />

Mimi se confiera d’abord à Marcello (qui est amené par le thème <strong>de</strong> la mansar<strong>de</strong>, découvert au début <strong>de</strong><br />

l’opéra) au suj<strong>et</strong> <strong>de</strong>s tensions dans son couple. Puis, arrive Rodolfo, ignorant que Mimi se cache non loin<br />

<strong>de</strong> là. Il va à son tour confier à Marcello sa peur <strong>de</strong> voir souffrir Mimi <strong>et</strong> son désespoir <strong>de</strong> pouvoir lui<br />

apporter une ai<strong>de</strong>, tant leur vie est miséreuse.


Le thème <strong>de</strong> la maladie apparait alors, sur un mouvement lento, composé d’accords <strong>de</strong> noires à l’orchestre,<br />

puis d’une mélodie à la fois simple <strong>et</strong> pleine <strong>de</strong> vérisme. Puccini use là <strong>de</strong> son ingrédient favori : le rythme<br />

<strong>de</strong>s triol<strong>et</strong>s, freinés par une sorte <strong>de</strong> « hoqu<strong>et</strong> », symbole du sanglot <strong>et</strong> <strong>de</strong> la toux <strong>de</strong> Mimi, à l’apogée du<br />

tragique.


Mimi va s’associer au chant désespéré <strong>de</strong> Rodolfo, avant que sa présence ne soit trahie par sa toux, créant<br />

ainsi un <strong>de</strong>s trios les plus poignants <strong>de</strong> l’opéra italien. Rodolfo reprendra le thème <strong>de</strong> la maladie, agrémenté<br />

<strong>de</strong>s soupirs <strong>de</strong> Mimi <strong>et</strong> <strong>de</strong> la compassion <strong>de</strong> Marcello.<br />

Le trio est interrompu par les rires <strong>de</strong> Mus<strong>et</strong>ta qui éloignent Marcello. Arrive alors le second duo <strong>de</strong> Mimi<br />

<strong>et</strong> Rodolfo, composé d’un air pour Mimi <strong>et</strong> d’un duo plein <strong>de</strong> poésie, avant <strong>de</strong> terminer l’acte en quatuor,<br />

avec les querelles <strong>de</strong> Marcello <strong>et</strong> Mus<strong>et</strong>ta.


L’air <strong>de</strong> Mimi rappelle très vite le thème utilisé dans sa première apparition (Acte 1). Il est ici joué par le<br />

violon.<br />

Nous r<strong>et</strong>rouvons aussi l’intervention <strong>de</strong> la flûte, lorsqu’elle évoque son livre <strong>de</strong> prière.


Comme un refrain plein <strong>de</strong> menaces, chaque partie <strong>de</strong> l’air est ponctuée <strong>de</strong> la phrase quasi à nue : « Addio<br />

senza rancor » (« Adieu sans rancœur »).


Le seul élan lyrique <strong>de</strong> l’air, l’évocation du béguin rose que Rodolfo lui avait ach<strong>et</strong>é avant d’aller chez<br />

Momus, se fait sur un changement <strong>de</strong> tonalité, <strong>de</strong> ré bémol à la majeur. Et par un r<strong>et</strong>our à ré bémol,<br />

l’envolée amoureuse est à nouveau freinée par un « Addio senza rancor ».


André Gauthier dira <strong>de</strong> c<strong>et</strong> air :


« Loin d’être une simple anthologie <strong>de</strong>s thèmes connus, fussent-ils présentés sous un jour nouveau, c<strong>et</strong> air s’impose<br />

par une rythmique originale <strong>et</strong> d’une gran<strong>de</strong> puissance expressive.<br />

Du lento molto à 2/4 à l’andantino mosso qui s’enchainera sur le duo proprement dit, on notera les<br />

alternances <strong>de</strong> 3/3, 2/4, 4/4, 3/4, 4/4, 5/4 <strong>et</strong> 4/4, les fluctuations <strong>de</strong> la ligne vocale entrecoupée <strong>de</strong> silences, le<br />

soutien orchestral d’une parfaite régularité <strong>et</strong> dont la coqu<strong>et</strong>terie ne joue que dans la couleur instrumentale.<br />

Résignée apparemment à son <strong>de</strong>stin, Mimi n’est plus caractérisée par les syncopes hal<strong>et</strong>antes d’une partie <strong>de</strong><br />

l’orchestre. Les temps sont strictement marqués <strong>et</strong> l’ensemble n’en a que plus <strong>de</strong> dignité. »<br />

Le duo qui suit est une reprise d’un hommage à Paganini que Puccini avait écrit durant ses années au<br />

conservatoire : Sole e amore (1888). Dans <strong>La</strong> <strong>Bohème</strong>, c<strong>et</strong>te mélodie qui se prêterait plutôt à une fantaisie<br />

musicale, est traitée comme une scène d’adieux. C’est aussi c<strong>et</strong>te mélodie qui constituera le quatuor final,<br />

ornée, encore, <strong>de</strong>s leitmotive <strong>de</strong>s protagonistes. Nous noterons les parlando <strong>de</strong> Mus<strong>et</strong>ta, qui perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong><br />

différencier les <strong>de</strong>ux scènes parallèles.


Ci-<strong>de</strong>ssous, la version originale <strong>de</strong> la mélodie <strong>de</strong> Puccini, Sole e amore.<br />

Mimi <strong>et</strong> Rodolfo déci<strong>de</strong>ront finalement d’attendre la saison <strong>de</strong>s fleurs pour se séparer.<br />

<strong>La</strong> <strong>La</strong> <strong>La</strong> mort mort <strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong> Mimi<br />

Mimi<br />

Le quatrième <strong>et</strong> <strong>de</strong>rnier acte <strong>de</strong> <strong>La</strong> <strong>Bohème</strong> se déroule dans le même décor qu’au premier acte. On r<strong>et</strong>rouve<br />

les quatre amis <strong>et</strong> leurs plaisanteries autour d’un festin imaginaire. Nous entendrons à nouveau les thèmes<br />

<strong>de</strong> la mansar<strong>de</strong>, <strong>de</strong> Colline, <strong>de</strong> l’inspiration artistique… mais aussi celui <strong>de</strong> l’amour, dans un duo entre<br />

Rodolfo <strong>et</strong> Marcello, durant lequel les <strong>de</strong>ux hommes se souviennent <strong>de</strong> leurs amours respectifs.<br />

Mus<strong>et</strong>ta interrompt les farces <strong>de</strong>s garçons, en arrivant par surprise : pour la première fois, son entrée n’est<br />

pas annoncée par l’un <strong>de</strong> ses thèmes déjà entendus. Elle a accompagné Mimi jusqu’ici car elle voulait<br />

mourir auprès <strong>de</strong> Rodolfo.


Toujours en s’appuyant sur ses leitmotive, Puccini m<strong>et</strong> en scène Mimi, avec une orchestration plus sombre<br />

(utilisation <strong>de</strong>s cuivres, du basson <strong>et</strong> <strong>de</strong> tonalités mineures) pour signifier la maladie, la douleur <strong>et</strong> le<br />

désespoir.<br />

Mimi est épuisée <strong>et</strong> doit se reposer. Colline, pris <strong>de</strong> pitié, déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> vendre son manteau. Puccini a<br />

composé un air à c<strong>et</strong>te occasion, qui n’était pas prévu dans l’opéra à l’origine. Colline <strong>de</strong>vait chanter un air<br />

dans le <strong>de</strong>uxième acte mais celui-ci avait été supprimé. Puccini estima donc qu’il fallait donner plus<br />

d’ampleur à ce personnage.<br />

Un fois seuls, Mimi <strong>et</strong> Rodolfo vont se remémorer les doux moments qu’ils ont passé ensemble. Mimi<br />

commence par une déclaration d’amour, sur une mélodie calme <strong>et</strong> <strong>de</strong>scendante, accompagnée <strong>de</strong> façon<br />

funèbre par <strong>de</strong>s accords aux violons <strong>et</strong> altos.<br />

Ce <strong>de</strong>rnier thème, qui a été furtivement évoqué dans le <strong>de</strong>uxième acte, sera l’ultime leitmotiv <strong>de</strong> c<strong>et</strong> opéra.<br />

Il constituera la <strong>de</strong>rnière phrase <strong>de</strong> l’opéra, après la mort <strong>de</strong> Mimi. Nous l’associerons à la mort <strong>et</strong> au<br />

déchirement.


<strong>La</strong> déclaration <strong>de</strong> Mimi se fait sur une envolée lyrique, reprise note à note par Rodolfo.<br />

L’épiso<strong>de</strong> musical qui suit constitue une série <strong>de</strong> souvenirs <strong>de</strong>s jeunes amoureux. Puccini reprend alors tous<br />

les thèmes (<strong>et</strong> même les textes) <strong>de</strong>s amoureux évoqués durant l’opéra, à commencer par celui du premier<br />

air <strong>de</strong> Mimi :


Lorsque Rodolfo montre à Mimi le béguin qu’il a gardé en souvenir, le thème <strong>de</strong> leur premier duo<br />

(lorsqu’ils cherchaient la clé) réapparait.


C’est Mimi qui citera les premières paroles <strong>de</strong> Rodolfo dans son air du premier acte, mais <strong>de</strong> façon plus<br />

discrète <strong>et</strong> beaucoup moins soutenue par l’orchestre.


Elle est interrompue par la toux <strong>et</strong> son malaise est illustré par un mouvement <strong>de</strong>scendant aux cor<strong>de</strong>s, ce<br />

qui provoque le r<strong>et</strong>our <strong>de</strong> Schaunard (gamme ascendante en pizzicato).


Lorsque Mus<strong>et</strong>ta revient avec un manchon (<strong>de</strong>rnière volonté <strong>de</strong> Mimi), on entend à nouveau <strong>de</strong>s échos du<br />

<strong>de</strong>uxième acte (au café Momus) joués au hautbois.


Les <strong>de</strong>rnières phrases <strong>de</strong> Mimi sont murmurées sur le thème amoureux du premier acte, joué timi<strong>de</strong>ment<br />

par les violons. Mimi n’est pas encore morte ; juste endormie.


Mus<strong>et</strong>ta priera pour que Mimi guérisse vite, en vain. C’est Schaunard qui la découvre morte <strong>et</strong> l’annonce<br />

tout d’abord à Marcello, alors que l’orchestre est quasiment imperceptible. L’annonce <strong>de</strong> la mort <strong>de</strong> Mimi<br />

provoque un discr<strong>et</strong> rebond <strong>de</strong>s violoncelles <strong>et</strong> contrebasses, à l’eff<strong>et</strong> tragique. Rodolfo ne sait pas encore.<br />

Le drame n’est pas encore à son apogée.


Le thème du premier air <strong>de</strong> Mimi revient encore, celui sur lequel elle évoque ce qu’elle aime : les choses<br />

que l’on nomme poésie.<br />

Les <strong>de</strong>rnières répliques se font sur un long unisson <strong>de</strong>s contrebasses <strong>et</strong> la clarin<strong>et</strong>te basse. L’intimité est à<br />

son comble. Les chanteurs ne chantent plus. Quelques phrases pour faire <strong>de</strong>viner à Rodolfo que sa bienaimée<br />

est morte. Celui-ci se j<strong>et</strong>tera sur le corps <strong>de</strong> Mimi, alors que l’orchestre réexpose le thème découvert<br />

au quatrième acte (« Son andati »).


Toute la puissance dramatique <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te œuvre sera à son comble lorsque Rodolfo poussera son cri<br />

déchirant : « Mimi ! », avant <strong>de</strong> laisser l’orchestre conclure sur une ca<strong>de</strong>nce diminuendo, jusqu’à la <strong>de</strong>rnière<br />

note.


« … peut-être que la clef <strong>de</strong> ce drame était la pauvr<strong>et</strong>é. » (André Gauthier, L’avant-scène opéra)<br />

Octave Tassaert, Intérieur d’atelier, 1845 musée du Louvre<br />

© RMN-Grand Palais (Musée du Louvre) / Jean-Gilles Berizzi<br />

Tous droits réservés, diffusion gratuite à l’usage pédagogique


Pour Pour aller aller plus plus loin<br />

loin<br />

A A A écouter écouter :<br />

- <strong>La</strong> <strong>Bohème</strong>, G. Puccini, dirigée par H. von Karajan (Berliner Philarmoniker). Avec Freni,<br />

Pavarotti, Harwood, Panerai, Maffeo, Ghiaurov – DECCA, 1972<br />

- <strong>La</strong> <strong>Bohème</strong>, G. Puccini, dirigée par Georg Solti (London Philharmonic Orchestra). Avec Caballé,<br />

Blegen, Domingo, Bayers, Castel, Milnes – RCA Victor, 1973<br />

A A voir voir :<br />

A A lire lire : :<br />

:<br />

- <strong>La</strong> <strong>Bohème</strong>, G. Puccini, Le film. Dirigé par Bertrand <strong>de</strong> Billy (Bavarian Radio Symphony<br />

Orchestra). Avec Anna N<strong>et</strong>rebko, Rolando Villazon, Nicole Cabell, Boaz Daniel, Stéphane<br />

Degout, Vitalij Kowaljow - Kultur International Films réalisé par Robert Dornheim, 2008<br />

- <strong>La</strong> <strong>Bohème</strong>, G. Puccini, dirigée par H. von Karajan (Orchestra <strong>de</strong>l Teatro alla Scala). Avec Freni,<br />

Martino, Raimondi, Panerai. Mise en scène <strong>de</strong> Franco Zeffirelli. Deutsche Grammophon, 1981<br />

- Moulin Rouge, film musical réalisé par Baz Luhrmann, avec Nicole Kidman, Ewan Mc Gregor <strong>et</strong><br />

Jim Broadbent – 20th Century Fox, 2001<br />

Affiche du film Moulin Rouge <strong>de</strong> Baz Luhrmann, 2001<br />

Tous droits réservés, diffusion gratuite à l’usage pédagogique<br />

- <strong>La</strong> <strong>Bohème</strong> en banlieue, réalisé en direct par Felix Breisach, avec Maya Moog (Mimì), Saimir Pirgu<br />

(Rodolfo), Robin Adams (Marcello) <strong>et</strong> Eva Liebau (Mus<strong>et</strong>ta) - Co-production SF Schweizer<br />

Fernsehen, TSR Télévision suisse roman<strong>de</strong>, RSI Radiotelevisione svizzera di lingua italiana <strong>et</strong><br />

Arte, 2009<br />

- <strong>La</strong> vie <strong>de</strong> bohème, film <strong>de</strong> Aki Kaurismäki, d’après les Scènes <strong>de</strong> la vie <strong>de</strong> bohème <strong>de</strong> Murger, 1992<br />

- Scènes <strong>de</strong> la vie <strong>de</strong> bohème, H. Murger, éd. Flamarion, 2012<br />

- Mimi Pinson, profil <strong>de</strong> gris<strong>et</strong>te (1845), A. <strong>de</strong> Muss<strong>et</strong>, éd. Nabu Press, 2011<br />

- Un prince <strong>de</strong> la <strong>Bohème</strong> (1844), H. <strong>de</strong> Balzac, Folio Classiques, éd. Gallimard, 2007<br />

- Catalogue d'exposition <strong>Bohème</strong>s, éd. RNM, paru en septembre 2012 suite à l’ouverture <strong>de</strong><br />

l’exposition <strong>Bohème</strong>s au Grand Palais à Paris


Exposition Exposition :<br />

- <strong>Bohème</strong>s du 26 septembre 2012 - 14 janvier 2013<br />

Les Galeries nationales du Grand Palais<br />

Une présentation <strong>de</strong> la vie <strong>de</strong> bohème au travers <strong>de</strong> différents arts, sur le site <strong>de</strong> la Réunion <strong>de</strong>s<br />

Musée <strong>de</strong> Nationaux - Grand Palais : http://rmn.fr/francais/jeune-public-6/actualites/expositions<strong>et</strong>-evenements-547/exposition-bohemes/<br />

Charles Amable Renoir, Rêverie, collection particulière, 1893 © Mille<br />

Tous droits réservés, diffusion gratuite à l’usage pédagogique


Biographies Biographies <strong>de</strong>s <strong>de</strong>s artistes<br />

artistes<br />

Simone Simone Luti, Luti, direction musicale<br />

Simone Luti a étudié le piano <strong>et</strong> la composition musicale au conservatoire Boccherini <strong>de</strong> Lucca. Ensuite il<br />

prend <strong>de</strong>s cours <strong>de</strong> direction d’orchestre avec Gianluigi Gelm<strong>et</strong>ti à l’Académie Chigiana <strong>de</strong> Sienne <strong>et</strong><br />

termine diplômé en direction d’orchestre au conservatoire Verdi <strong>de</strong> Milan.<br />

En 2006- 2007, il a dirigé <strong>La</strong> finta giardiniera, L’apothicaire <strong>et</strong> <strong>La</strong> Cantatrice <strong>de</strong> Haydn.<br />

Plus tard, il dirige dans <strong>de</strong> nombreux théâtres : en Roumanie (10ème Symphonie <strong>de</strong> Chostakovitch, L’Oiseau<br />

<strong>de</strong> feu <strong>de</strong> Stravinsky), en Albanie (Il Barbiere di Siviglia), au Maggio Musicale Fiorentino (<strong>La</strong> <strong>Bohème</strong>), à<br />

Iglesias (<strong>La</strong> tragédie <strong>de</strong> Carmen, Stabat Mater, Dido and Aeneas <strong>et</strong> Madama Butterfly).<br />

Simone Luti est également coach pour <strong>de</strong> nombreux opéras tels que Aida au Quatar, <strong>La</strong> Voix humaine <strong>et</strong><br />

Pagliacci à Crémone, Norma au Théâtre du Châtel<strong>et</strong>, <strong>La</strong> Parisina <strong>et</strong> Ugo conte di Parigi à Bergame.<br />

Il est actuellement directeur musical du Summer Opera Workshop à l’Université d’Indiana, à la Canadian<br />

Operatic Arts Aca<strong>de</strong>my <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’ Acca<strong>de</strong>mia Europea <strong>de</strong>ll’Opera.<br />

En 2013, il dirigera <strong>La</strong> <strong>Bohème</strong>, Alcina, Don Giovanni <strong>et</strong> <strong>de</strong>s concerts avec l’<strong>Orchestre</strong> <strong>de</strong> Londres.<br />

Jean Jean-Paul Jean Paul Paul Scarpitta, Scarpitta, mise en scène<br />

<strong>La</strong> carrière <strong>de</strong> Jean-Paul Scarpitta débute précocement. Poursuivant ses étu<strong>de</strong>s d’histoire <strong>de</strong> l’art <strong>et</strong> d’art<br />

dramatique, il organise dès l’âge <strong>de</strong> dix-neuf ans un festival <strong>de</strong> musique <strong>et</strong> <strong>de</strong> danse dans la cour du palais<br />

synodal <strong>de</strong> Sens. Il mène dès lors une carrière qui le conduit à collaborer avec <strong>de</strong> nombreuses personnalités<br />

du mon<strong>de</strong> artistique.<br />

Pour la télévision, il réalise notamment une série <strong>de</strong> trente-sept portraits d’artistes (Liv Ullman, Charlotte<br />

Rampling, Rudolf Noureev, Dominique Sanda…). Son vif attachement pour l’étoile du Ball<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’<strong>Opéra</strong><br />

<strong>de</strong> Paris, Ghislaine Thesmar, le conduit à la suivre <strong>et</strong> à la filmer pendant <strong>de</strong>s années. Durant la même<br />

pério<strong>de</strong>, il se passionne d’abord pour le travail <strong>de</strong> Giorgio Strehler, puis pour celui <strong>de</strong> Piero Faggioni, <strong>et</strong>,<br />

se mêlant à leurs équipes respectives, il s’imprègne <strong>de</strong> leur art. Il acquiert ainsi une expérience <strong>de</strong> réalisateur<br />

qui l’amène à concevoir <strong>de</strong>ux longs-métrages : Désir (1985) avec Marisa Berenson <strong>et</strong> Ghislaine Thesmar, <strong>et</strong><br />

<strong>La</strong> Malaimée (1995), écrit en collaboration avec Jean Aurel, scénariste <strong>de</strong> François Truffaut. Par ailleurs, il<br />

est responsable pendant quinze ans <strong>de</strong> la Fondation Armand Hammer à Paris <strong>et</strong> à Londres. C’est pour lui<br />

l’occasion <strong>de</strong> révéler ses talents <strong>de</strong> commissaire général <strong>et</strong> <strong>de</strong> concepteur à travers <strong>de</strong> nombreuses<br />

expositions internationales.<br />

D’autre part, Jean-Paul Scarpitta défend la place <strong>de</strong> la photographie dans l’art en organisant <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s<br />

expositions dès le début <strong>de</strong>s années quatre-vingt comme, par exemple, celle <strong>de</strong>s soixante ans <strong>de</strong> Vogue, qui<br />

voyagera pendant dix ans, ou encore l’hommage à André Kertész (1988). Il se lie ainsi avec <strong>de</strong>s<br />

photographes tels que Jean-Philippe Charbonnier <strong>et</strong> Richard Avedon.<br />

Son rôle <strong>de</strong> m<strong>et</strong>teur en scène se confirme dans la conception <strong>de</strong> spectacles, notamment L’Histoire du soldat<br />

<strong>de</strong> Stravinsky au Théâtre <strong>de</strong>s Champs-Élysées, avec Shlomo Mintz, Carole Bouqu<strong>et</strong>, Gérard <strong>et</strong> Guillaume<br />

Depardieu ou encore <strong>La</strong> clemenza di Tito.<br />

En 2001, il ouvre la saison du Teatro San Carlo <strong>de</strong> Naples avec Perséphone <strong>et</strong> Œdipus Rex <strong>de</strong> Stravinsky.<br />

Dans le cadre du Festival <strong>de</strong> Radio France <strong>et</strong> <strong>Montpellier</strong> <strong>La</strong>nguedoc-Roussillon, Jean-Paul Scarpitta m<strong>et</strong><br />

en scène successivement Le Carnaval <strong>de</strong>s animaux, Háry János <strong>de</strong> Kodaly (spectacle repris au Châtel<strong>et</strong>),<br />

Jeanne d’Arc au Bûcher <strong>de</strong> Honegger avec Sylvie Testud, sous la direction <strong>de</strong> Emmanuel Krivine, puis sous<br />

celle d’Alain Altinoglu en 2006 (le DVD a obtenu une victoire <strong>de</strong> la Musique en 2008 <strong>et</strong> à c<strong>et</strong>te occasion<br />

Jean-Paul Scarpitta a obtenu un Orphée d’Or) <strong>et</strong> la création <strong>de</strong> Salustia <strong>de</strong> Pergolèse. A l’<strong>Opéra</strong> Berlioz, il<br />

signe une nouvelle production <strong>de</strong> Sancta Susanna <strong>de</strong> Hin<strong>de</strong>mith, couplée avec Œdipus Rex <strong>de</strong> Stravinsky,<br />

puis Carmen, Die Zauberflöte <strong>et</strong> un Don Giovanni unanimement acclamé par le public <strong>et</strong> la critique. En<br />

2009, il conçoit <strong>et</strong> m<strong>et</strong> en scène Didon <strong>et</strong> Enée <strong>de</strong> Henry Purcell pour Opera Junior, Sancta Susanna <strong>de</strong><br />

Hin<strong>de</strong>mith <strong>et</strong> Le Château <strong>de</strong> Barbe-Bleue <strong>de</strong> Bartók.<br />

Il a aussi mis en scène <strong>La</strong> clemenza di Tito, ainsi que Me<strong>de</strong>a <strong>de</strong> Cherubini avec Fanny Ardant.


Pour le Festival <strong>de</strong> Radio France <strong>et</strong> <strong>Montpellier</strong> <strong>La</strong>nguedoc-Roussillon, en juill<strong>et</strong> 2009, il conçoit <strong>et</strong> m<strong>et</strong><br />

en scène le spectacle C’était Marie-Antoin<strong>et</strong>te. Il ouvre la saison 2009-2010 avec Die Zauberflöte <strong>et</strong>, il m<strong>et</strong><br />

en scène <strong>La</strong> Traviata.<br />

En mars 2011, Jean-Paul Scarpitta m<strong>et</strong> en scène Nabucco à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Rome, sous la direction <strong>de</strong> Riccardo<br />

Muti, à l’occasion <strong>de</strong>s 150 ans <strong>de</strong> la République Italienne. L’œuvre, saluée par la critique <strong>et</strong> le public, fait<br />

l’obj<strong>et</strong> d’une diffusion en direct sur ARTE <strong>et</strong> Rai 3. En juin, il m<strong>et</strong> en scène Manon Lescaut <strong>de</strong> Puccini.<br />

Artiste en rési<strong>de</strong>nce à l’<strong>Opéra</strong> national <strong>Montpellier</strong> <strong>La</strong>nguedoc-Roussillon, <strong>de</strong>puis la saison 2006-2007,<br />

Jean-Paul Scarpitta est, <strong>de</strong>puis le 1er Janvier 2011, Directeur <strong>de</strong> l’<strong>Opéra</strong> <strong>Orchestre</strong> national <strong>Montpellier</strong><br />

<strong>La</strong>nguedoc-Roussillon.<br />

Erika Erika Grimaldi, Grimaldi, Mimi<br />

Née à Asti en 1980, Erika Grimaldi est diplômée en chant <strong>et</strong> piano au Conservatoire Giuseppe Verdi <strong>de</strong><br />

Turin. Elle connait divers succès : au Concours International <strong>de</strong> Crescentino (VC) en 1998 <strong>et</strong> au<br />

Concours International Giacomo <strong>La</strong>uri Volpi <strong>de</strong> <strong>La</strong>tina.<br />

En 2002, elle participe au Festival <strong>de</strong> Zurich.<br />

Durant l'été 2005, elle gagne le 1er prix au Concours Lyrique International <strong>de</strong> Orvi<strong>et</strong>o chantant par la<br />

suite dans Il matrimonio segr<strong>et</strong>o (Carolina), dans une mise en scène <strong>de</strong> Paolo Miccichè. En 2008, elle<br />

s'affirme au Concours « Comunità Europea » <strong>de</strong> Spol<strong>et</strong>o, <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te même année est applaudie au Teatro<br />

Regio à Turin, où elle interprète le rôle <strong>de</strong> Mimi dans <strong>La</strong> <strong>Bohème</strong>. Elle participe ensuite, toujours au<br />

Teatro Regio <strong>de</strong> Turin, aux productions <strong>de</strong> <strong>La</strong> Dame <strong>de</strong> Pique <strong>de</strong> Tchaikovsky <strong>et</strong> <strong>de</strong> Me<strong>de</strong>a <strong>de</strong> Cherubini,<br />

elle se produira dans ce même ouvrage au Massimo Bellini <strong>de</strong> Catania, sous la direction <strong>de</strong> Evelino Pidò.<br />

En 2009, elle fait ses débuts dans les rôles <strong>de</strong> Adina / L'Elisir d'amore au Teatro Filarmonico <strong>de</strong> Vérone,<br />

Pamina dans <strong>La</strong> Flûte enchantée au Teatro Massimo <strong>de</strong> Palerme <strong>et</strong> Donna Anna dans Don Giovanni au<br />

festival d'Avenches. En 2010, elle est encore Mimì dans <strong>La</strong> <strong>Bohème</strong> au Teatro Regio à Turin (production<br />

dans laquelle elle a aussi chanté en tournée en Chine durant le mois d'août), au Teatro P<strong>et</strong>ruzzelli <strong>de</strong> Bari<br />

<strong>et</strong> à l'<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Hong Kong.<br />

Ses débuts dans le rôle <strong>de</strong> Anaï dans Moïse <strong>et</strong> Pharaon - opéra inaugural <strong>de</strong> la saison 2010-2011 du Teatro<br />

<strong>de</strong>ll’Opera <strong>de</strong> Rome – mise en scène <strong>de</strong> Pier’Alli <strong>et</strong> dirigé par Riccardo Muti - ont été d'une importance<br />

fondamentale. Elle a été dirigée par ce <strong>de</strong>rnier également dans Nabucco, toujours à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Rome.<br />

Parmi ses récents engagements : Micaela dans Carmen au Teatro Lirico <strong>de</strong> Cagliari, Fiordiligi dans Così fan<br />

tutte au Teatro Regio à Turin, la Comtesse dans Le nozze di Figaro.<br />

Rame <strong>La</strong>haj <strong>La</strong>haj, <strong>La</strong>haj<br />

Rodolfo<br />

Né en 1983 au Kosovo, Rame <strong>La</strong>haj a étudié à l’Académie <strong>de</strong>s Arts <strong>de</strong> Tirana en Albanie. Encore étudiant,<br />

il a fait partie <strong>de</strong>s chœurs <strong>et</strong> s’est produit comme soliste à l’<strong>Opéra</strong> Théâtre <strong>de</strong> Tirana. Il a donné <strong>de</strong><br />

nombreux concerts au Kosovo, en Albanie, au Montenegro, mais aussi en Italie, en Allemagne, en<br />

Australie <strong>et</strong> à New York, notamment avec l’<strong>Orchestre</strong> <strong>de</strong> l’Académie <strong>de</strong> Tirana, l’<strong>Orchestre</strong> <strong>de</strong> la Radio-<br />

Télévision albanaise, l’orchestre Philharmonique du Kosovo. Il s’est aussi produit sur les on<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la<br />

télévision albanaise.<br />

<strong>La</strong>uréat <strong>de</strong> plusieurs prix en Albanie <strong>et</strong> au Kosovo, en 2010 il obtient <strong>de</strong>ux premiers prix au Festival<br />

International Ritorna Vincitor <strong>de</strong> Naples (chanson napolitaine <strong>et</strong> opéra), ainsi que le 2ème prix du Festival<br />

International Riccardo Zandonai <strong>de</strong> Riva <strong>de</strong>l Garda (Italie).<br />

C<strong>et</strong>te même année, il débute en Allemagne dans le rôle d’Alfredo <strong>de</strong> <strong>La</strong> Traviata.<br />

En mars 2011, il fait <strong>de</strong>s débuts remarqués à Budapest en Macduff (Macb<strong>et</strong>h).Plus tard, c’est au côté <strong>de</strong><br />

Ermonela Jaho qu’il se produit en concert à Munich.<br />

Au cours <strong>de</strong> la saison 2011-2012, il a chanté Edgardo (Lucia di <strong>La</strong>mmermoor) <strong>et</strong> Alfredo (<strong>La</strong> Traviata) au<br />

Théâtre <strong>de</strong> Lübeck <strong>et</strong> Rodolfo à Dortmund.


Parmi ses proj<strong>et</strong>s : Roberton dans I Puritani à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Lyon, <strong>et</strong> le rôle-titre <strong>de</strong> Werther au<br />

<strong>La</strong>n<strong>de</strong>stheater <strong>de</strong> Salzbourg.<br />

Anna Anna Gorbachyova<br />

Gorbachyova, Gorbachyova Mus<strong>et</strong>ta<br />

Anna Gorbachyova est née dans la ville sibérienne <strong>de</strong> Shushenskoye en 1985. Depuis septembre 2010, elle<br />

étudie le chant avec Lillian Watson <strong>et</strong> Audrey Hyland à la Royal Aca<strong>de</strong>my Opera <strong>de</strong> Londres, qui lui<br />

attribue une bourse.<br />

A son répertoire, les rôles <strong>de</strong> Mus<strong>et</strong>ta dans <strong>La</strong> <strong>Bohème</strong> <strong>de</strong> Puccini à l’<strong>Opéra</strong> <strong>National</strong> <strong>de</strong> Hongrie en<br />

décembre 2010, Zhou dans la création mondiale Kommilitonen! <strong>de</strong> P.M. Davies à la Royal Aca<strong>de</strong>my<br />

Opera en mars 2011, elle interprète le rôle titre dans <strong>La</strong> Calisto <strong>de</strong> Cavalli au Festival <strong>de</strong> musique ancienne<br />

d’Innsbruck en août 2011, le rôle <strong>de</strong> Nymphe dans la création mondiale <strong>de</strong> l’opéra Gogol <strong>de</strong> L. Auerbach<br />

au Theater an <strong>de</strong>r Wien en novembre 2011. Récemment, elle est la Reine <strong>de</strong> la Nuit dans <strong>La</strong> flûte<br />

enchantée <strong>de</strong> Mozart à la Royal Aca<strong>de</strong>my Opera en mars 2012 <strong>et</strong> interprète le rôle titre dans Le Rossignol <strong>de</strong><br />

Stravinsky à l’<strong>Opéra</strong> national <strong>de</strong> Lyon en avril 2012.<br />

Elle a été lauréate <strong>de</strong> nombreux concours. Elle obtient le premier prix <strong>et</strong> le prix du public au premier<br />

concours international d’opéra baroque Pi<strong>et</strong>ro Antonio Cesti à Innsbruck, en Autriche (août 2010). Elle<br />

remporte aussi le premier prix au 42ème Concours international <strong>de</strong> chant Antonín Dvořák en République<br />

tchèque (novembre 2007).<br />

Anna Gorbachyova a chanté Rachmaninov <strong>et</strong> Tchaikovsky au 9ème festival international <strong>de</strong> musique <strong>de</strong><br />

chambre à Nuremberg en septembre 2010, ainsi que <strong>de</strong>s airs <strong>de</strong> Rameau au festival franco-russe, « Quatre<br />

siècles <strong>de</strong> musique française », dirigé par Christophe Rouss<strong>et</strong> au Kremlin en octobre 2010. En mai 2011,<br />

elle a chanté dans Stabat Mater <strong>de</strong> Boccherini au Palais <strong>de</strong> la Musique Catalane <strong>de</strong> Barcelone avec<br />

l’<strong>Orchestre</strong> <strong>de</strong> chambre <strong>de</strong> Berlin.<br />

Elle a aussi participé à <strong>de</strong>s concerts : Requiem allemand <strong>de</strong> Brahms, <strong>de</strong>s cantates <strong>de</strong> Bach, Theresienmesse <strong>de</strong><br />

Haydn, P<strong>et</strong>ite Messe Solennelle <strong>de</strong> Rossini, A Sea Symphony <strong>de</strong> Vaughan Williams.<br />

Alik Alik Abdukayumov, Abdukayumov, Marcello<br />

Alik Abdukayumov fait ses étu<strong>de</strong>s à l’académie musicale d’Ouzbékistan où il est membre <strong>de</strong> l’Académie<br />

<strong>National</strong>e du Théâtre <strong>et</strong> du Ball<strong>et</strong>. Après avoir obtenu son diplôme, il étudie au Conservatoire<br />

d’Ouzbékistan auprès d’Olga Alexandrova. Le jeune chanteur remporte plus <strong>de</strong> dix compétitions, ainsi que<br />

plusieurs prix spéciaux pour le chant, parmi lesquels : le premier prix « Jeune chanteur<br />

d’opéra » (Krushelnytska), le grand prix « Nazira Akhmedova », le Prix Nikhol (Ouzbékistan). En 2005, à<br />

Saint-Pétersbourg, lors <strong>de</strong> la compétition Elena Obraztsova, il remporte un prix spécial pour la meilleure<br />

interprétation romantique <strong>de</strong> Tchaïkovski. Premier prix <strong>de</strong> la 2ème Compétition Pavel Lisitsian en 2006, il<br />

est, l’année suivante, <strong>de</strong>mi-finaliste au Concours International <strong>de</strong> Chant Operalia à Paris.<br />

Depuis 2007, Alik Abdukayumov chante régulièrement à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Linz en Autriche, où il incarne <strong>de</strong>s<br />

rôles tels que Lescaut, Giorgio Germont, Eugène Oneguine Eduard, le Commissaire (<strong>La</strong>dy Macb<strong>et</strong>h <strong>de</strong><br />

Mzensk), Renato... Lors <strong>de</strong> la saison 2009-2010, à Linz, il est aussi Sharpless, Lindorf/Coppelius/Dr.<br />

Miracle/Dapertutto. Durant la saison 2009-2010, à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Graz, il interprète Fritz Kothner dans Die<br />

Meistersinger von Nürnberg, par la suite il y incarne Figaro, Leporello <strong>et</strong> Le Messager. Il est encore Figaro<br />

pour l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Stuttgart.<br />

En Allemagne, à l’été 2010, à Düsseldorf il chante dans Les Contes d’Hoffmann, puis à Düsseldorf, puis au<br />

Festival d’Eutin dans <strong>La</strong> Traviata (Giorgio Germont).<br />

Depuis la saison 2010-2011, invité régulier à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Vienne, on a pu l’entendre dans les rôles <strong>de</strong> P<strong>et</strong>er<br />

(Hänsel und Gr<strong>et</strong>el), Escamillo, Michele (Il Tabarro), Tonio (I Pagliacci) <strong>et</strong> Giorgio Germont.<br />

Durant la saison 2011-2012, il fait un début remarqué à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Hambourg en Leporello dans Don<br />

Giovanni, rôle qu’il reprend à Budapest, où il se produit également dans Simon Boccanegra.<br />

Il se produit régulièrement comme concertiste. Son répertoire comprend <strong>de</strong>s compositions <strong>de</strong> Bach,<br />

Hän<strong>de</strong>l, Orff, Stravinsky <strong>et</strong> Saint-Saëns. Ses engagements l’ont déjà mené en France, en Russie, ainsi qu’à


Tokyo en 2007 aux côtés d’Elena Obraszowa. Avec l’<strong>Orchestre</strong> <strong>de</strong> Bruckner, il a chanté la 9 ième symphonie<br />

<strong>de</strong> Be<strong>et</strong>hoven. Il incarne les rôles <strong>de</strong> Posa <strong>et</strong> <strong>de</strong> Don Carlo au Festival International du Chiemgau.<br />

Alik Abdukayumov travaille avec <strong>de</strong>s m<strong>et</strong>teurs en scène comme Alexan<strong>de</strong>r Schulin, Johannes Erath,<br />

Olivier Tambosi, Marco Arturo Marelli, Uwe <strong>La</strong>ufenberg …<strong>et</strong> <strong>de</strong>s chefs d’orchestre comme Ivan<br />

Anguelov, Dennis Russel Davies, Johannes Fritzsch, Keri-Lynn Wilson…<br />

Tout récemment, à l’été 2012 il fait son début avec l’<strong>Orchestre</strong> Philharmonique <strong>de</strong> Dres<strong>de</strong> où se produit<br />

en concert dans Viva <strong>La</strong> Mamma (Mamma Agata). Il chante Shaklowity dans Chowanschtschina dans une<br />

mise en scène d’Andrea Moses au Théâtre <strong>National</strong> <strong>de</strong> Weimar. A l’automne 2012, il fait ses débuts en<br />

Ford dans Falstaff.<br />

Evgueniy Evgueniy Alexiev Alexiev, Alexiev Alexiev , Schaunard<br />

Evgueniy Alexiev, est né en Bulgarie <strong>et</strong> rési<strong>de</strong> à Bor<strong>de</strong>aux.<br />

Il fait ses étu<strong>de</strong>s au lycée Français puis au Conservatoire Supérieur <strong>National</strong> <strong>de</strong> Musique <strong>de</strong> Sofia pour le<br />

chant lyrique. Il est invité à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Marseille pour un concert avec l’association Del Monaco, puis à<br />

l’<strong>Opéra</strong> d’Avignon par Raymond Duffaut pour le « Tremplin <strong>de</strong>s Jeunes Chanteurs ».<br />

Il remporte le premier prix d’<strong>Opéra</strong> au concours d’Alès. Finaliste du Concours <strong>de</strong> la Chambre Syndicale<br />

<strong>de</strong>s Directeurs <strong>de</strong> Théâtres Lyriques Français, il est remarqué par Antoine Bourseiller, qui l’engage dans la<br />

production <strong>de</strong> Don Giovanni. Il interprète avec Jean-Clau<strong>de</strong> Malgoire le rôle <strong>de</strong> Don Basilio, dans Le<br />

barbier <strong>de</strong> Séville <strong>de</strong> Paisiello.<br />

Il intègre le Centre <strong>de</strong> formation lyrique <strong>de</strong> l’<strong>Opéra</strong> <strong>National</strong> <strong>de</strong> Paris. Finaliste du Concours International<br />

<strong>de</strong> Chant Luciano Pavarotti à Phila<strong>de</strong>lphie, il participe alors à différentes productions en France : Eugène<br />

Onéguine à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Lille, <strong>La</strong> Didone <strong>de</strong> Cavalli à l’<strong>Opéra</strong> Comique, sous la direction <strong>de</strong> Christophe<br />

Rouss<strong>et</strong>, Pelléas <strong>et</strong> Mélisan<strong>de</strong> à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Nantes <strong>et</strong> L’appel <strong>de</strong> la mer <strong>de</strong> Rabaud à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Nancy sous<br />

la direction <strong>de</strong> Mark Foster. Il est invité à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Prague pour le rôle <strong>de</strong> Ping dans Turandot, en<br />

Allemagne, au Chiemgauer Festival, où il interprète Figaro dans Il barbiere di Siviglia.<br />

En troupe en Allemagne, Evgueniy Alexiev abor<strong>de</strong> <strong>de</strong>s rôles dans un répertoire très varié : Eugène<br />

Onéguine, Don Giovanni, Marcello, Le Comte <strong>et</strong> Figaro dans Le nozze di Figaro <strong>de</strong> Mozart, Sharpless,<br />

Escamillo, Eneas, P<strong>et</strong>er dans Haensel und Gr<strong>et</strong>el…<br />

Suivent <strong>de</strong>s engagements à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Nuremberg comme Germont, Figaro dans Le nozze di Figaro à<br />

l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Gratz, Alberti dans Robert le Diable au Staatsoper <strong>de</strong> Berlin sous la direction <strong>de</strong> Marc<br />

Minkowski, le Concert <strong>de</strong> Gala à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> la Monnaie avec Gwyn<strong>et</strong>h Jones, Paata Burchuladze, Figaro<br />

dans Il barbiere di Siviglia à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Thessalonique.<br />

A l’occasion <strong>de</strong> l’Année Verdi, il interprète <strong>de</strong>s rôles comme Rigol<strong>et</strong>to, Iago, Don Carlo di Vargas, Ford,<br />

Amonasro, Rodrigue dans une série <strong>de</strong> concerts à Munich <strong>et</strong> Berlin. Il chante Papageno dans la production<br />

<strong>de</strong> Clau<strong>de</strong> Santelli à Paris, Don Giovanni à Nice, Mercurio dans L’incoronazione di Poppea à New-York,<br />

production <strong>de</strong> l’<strong>Opéra</strong> d’Amsterdam avec Pierre Audi, Shaunard à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> <strong>La</strong>usanne <strong>et</strong> au<br />

Luxembourg, Escamillo au Sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> France <strong>et</strong> à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Toulon, Ziliante dans Roland <strong>de</strong> Lully, sous la<br />

direction <strong>de</strong> Christophe Rouss<strong>et</strong>.<br />

Au Grand Théâtre <strong>de</strong> Tours, Evgueniy Alexiev fait ses débuts dans le répertoire verdien (Renato, Rodrigue<br />

<strong>et</strong> Ford), sous la direction <strong>de</strong> Jean-Yves Ossonce. Il chante ensuite le rôle-titre d’Eugène Onéguine à l’<strong>Opéra</strong><br />

du Rhin, Sévère dans Polyeucte <strong>de</strong> Gounod à l’Esplana<strong>de</strong> <strong>Opéra</strong> Théâtre <strong>de</strong> Saint-Étienne.<br />

Au Festival <strong>de</strong> Drottningholm en Suè<strong>de</strong>, il travaille sous la direction <strong>de</strong> Christophe Rouss<strong>et</strong> <strong>et</strong> Pierre Audi,<br />

dans le rôle d’Abramane dans Zoroastre <strong>de</strong> Rameau, puis interprète Escamillo dans Carmen à Dijon. Plus<br />

récemment, il chante dans <strong>La</strong> Vedova scaltra à Nice, Carmen (Escamillo) à Saint-Etienne <strong>et</strong> à Tours, Le<br />

pays <strong>de</strong> Ropartz au Grand Théâtre <strong>de</strong> Tours, Il barbiere di Siviglia au Festival <strong>de</strong> Chartres <strong>et</strong> à Nice, Thaïs<br />

(Athanaël) à l’Esplana<strong>de</strong> <strong>de</strong> Saint-Etienne, Zoroastre (Abramane) à l’<strong>Opéra</strong>-Comique, Il barbiere di Siviglia<br />

au Festival <strong>de</strong> <strong>La</strong>coste. Il interprète Momus (Platée) à l’<strong>Opéra</strong> <strong>National</strong> du Rhin.<br />

À l’<strong>Opéra</strong> national <strong>Montpellier</strong>, il était Arlecchino dans la Vedova scaltra <strong>et</strong> Ford dans Falstaff. On a pu<br />

l’entendre également dans Le Jongleur <strong>de</strong> Notre-Dame <strong>et</strong> Scènes <strong>de</strong> chasse. Il est invité au Festival <strong>de</strong> Radio<br />

France <strong>et</strong> <strong>Montpellier</strong> pour Rita <strong>de</strong> Doniz<strong>et</strong>ti <strong>et</strong> L’Empio punito d’Alessandro Melani.


Jean Jean Teitgen, Teitgen, Colline<br />

Après <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Sciences Economiques à Rouen, Jean Teitgen entre au CNSM <strong>de</strong> Paris où il obtient<br />

un Prix <strong>de</strong> chant <strong>et</strong> un Diplôme <strong>de</strong> Formation Supérieure.<br />

Il interprète Le Superintendant Budd dans Albert Herring <strong>de</strong> Britten à l'<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Rennes, Faisons un <strong>Opéra</strong><br />

<strong>de</strong> Britten à l'<strong>Opéra</strong> Comique, Bartolo <strong>et</strong> Antonio dans Le Nozze di Figaro.<br />

En tournée il chante, <strong>et</strong> notamment au Capitole <strong>de</strong> Toulouse <strong>et</strong> à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Versailles, le rôle <strong>de</strong> Draco le<br />

Géant dans Cadmus <strong>et</strong> Hermione <strong>de</strong> Lully, œuvre dirigée par Christophe Rouss<strong>et</strong>.<br />

Il chante ensuite Basilio du Barbier <strong>de</strong> Séville, le Père <strong>de</strong> Berlioz dans Les Orages Désirés <strong>de</strong> Gérard Condé<br />

avec l’<strong>Orchestre</strong> Philharmonique <strong>de</strong> Radio France,le Sprecher dans Die Zauberflöte, Colline dans <strong>La</strong><br />

<strong>Bohème</strong>, Mark dans Un renard à l’<strong>Opéra</strong>, une création d'Isabelle Alboulker…<br />

Plus récemment, il a chanté <strong>La</strong> Clémence <strong>de</strong> Titus au Théâtre <strong>de</strong> M<strong>et</strong>z, <strong>La</strong> Flûte enchantée <strong>et</strong> Lucia di<br />

<strong>La</strong>mmermoor (Raimondo) à Dijon, I Puritani (Sir Lord Walton) à Avignon aux cotés <strong>de</strong> Inva Mula <strong>et</strong><br />

Joseph Calleja, Tosca à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Rouen <strong>et</strong> au Luxembourg, Rigol<strong>et</strong>to (Sparafucile) à l’opéra <strong>de</strong> <strong>La</strong>usanne,<br />

Massy, Avignon, Caen, Nancy <strong>et</strong> Saint-Etienne, Vénus <strong>et</strong> Adonis <strong>de</strong> Desmarest, Wozzeck (Un apprenti),<br />

Noces <strong>de</strong> Stravinsky <strong>et</strong> Trouble in Tahiti <strong>de</strong> Bernstein à Nancy, Le Roi Kandaules <strong>de</strong> Zemlinsky à l’<strong>Opéra</strong><br />

Royal <strong>de</strong> Wallonie <strong>et</strong> à Nancy, Le Viol <strong>de</strong> Lucrèce (Collatinus) à Tours <strong>et</strong> Nantes, Fi<strong>de</strong>lio (Don Fernando),<br />

Aïda <strong>et</strong> Tosca à Avignon, Nabucco (le Grand Prêtre) à Toulon, Pirame <strong>et</strong> Thisbe <strong>de</strong> Rebel <strong>et</strong> Francœur à<br />

l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Nantes, Jules César (Curio) <strong>et</strong> Un Ballo in Maschera (Sam) à Marseille, Midsummer night’s<br />

dream (Quince) à Nancy, Caen <strong>et</strong> Toulon ainsi qu’à Dublin, Pelléas <strong>et</strong> Mélisan<strong>de</strong>, The Rake’s progress <strong>et</strong><br />

Œdipe d’Enesco à la Monnaie <strong>de</strong> Bruxelles, Thaïs (Palemon) <strong>et</strong> Cosi fan tutte (Alfonso) à Saint-Etienne,<br />

Aïda (Ramphis) à Nice, Simon Boccanegra (Pi<strong>et</strong>ro) <strong>et</strong> L’Amour <strong>de</strong>s trois oranges (Le Roi) à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong><br />

Genève, Fortunio <strong>et</strong> <strong>La</strong> Mu<strong>et</strong>te <strong>de</strong> Portici à l’<strong>Opéra</strong> Comique, Rheingold (Fasolt) à Dublin, Falstaff à Nantes<br />

<strong>et</strong> Rennes, L’Etoile <strong>de</strong> Chabrier à Bergen, Macb<strong>et</strong>h (Banquo) à Tours. Il a récemment interprété son<br />

premier Arkel (Pelléas <strong>et</strong> Mélisan<strong>de</strong>) à Nancy.<br />

En concert, il a chanté le Requiem <strong>de</strong> Mozart à Paris, la 14ème Symphonie <strong>de</strong> Chostakovitch avec l’<strong>Orchestre</strong><br />

<strong>de</strong> Poitou-Charente, le Stabat Mater <strong>de</strong> Dvorak à Tours, Le Carnaval <strong>de</strong> Venise <strong>de</strong> Campra avec le Concert<br />

Spirituel <strong>et</strong> Bellérophon <strong>de</strong> Lully à Beaune, Versailles, Paris <strong>et</strong> Vienne avec les Talens Lyriques.<br />

Parmi ses futurs engagements : Samson <strong>et</strong> Dalila (Abimelech) à Genève, Lucrezia Borgia à la Monnaie <strong>de</strong><br />

Bruxelles, Le Barbier <strong>de</strong> Séville à Tours, Les Vêpres Siciliennes à Covent Gar<strong>de</strong>n, Les Pêcheurs <strong>de</strong> perles à<br />

Strasbourg, Un Ballo in Maschera à Orange, L’Enfance du Christ à Utrecht, Castor <strong>et</strong> Pollux au Théâtre <strong>de</strong>s<br />

Champs-Elysées<br />

Frédéric Frédéric Goncalves Goncalves, Goncalves Alcindoro<br />

Frédéric Goncalves est né à Paris. Il travaille avec Roger Soyer <strong>et</strong> entre au Conservatoire <strong>National</strong><br />

Supérieur <strong>de</strong> Musique <strong>de</strong> Paris (classe <strong>de</strong> Jane Berbié). Après avoir obtenu un Premier Prix <strong>de</strong> Chant, il est<br />

admis à l’Ecole d’Art Lyrique <strong>de</strong> l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Paris où il se perfectionne avec Anna-Maria Bondi.<br />

Frédéric Goncalves a suivi les masterclasses <strong>de</strong> José Van Dam, Sena Jurinac, Vera Rozsa, Régine Crespin,<br />

Michel Sénéchal <strong>et</strong> Kurt Moll.<br />

Parallèlement à ses étu<strong>de</strong>s, il remporte le concours <strong>de</strong> la Chambre Syndicale <strong>de</strong>s Directeurs <strong>de</strong> Théâtre <strong>et</strong><br />

commence à se produire sur les scènes françaises. Il est ainsi présenté au Théâtre du Châtel<strong>et</strong> lors d’un<br />

concert où il chante <strong>de</strong>s extraits <strong>de</strong>s Noces <strong>de</strong> Figaro aux côtés <strong>de</strong> Jane Berbié <strong>et</strong> José Van Dam.<br />

On a pu l’entendre dans les principales salles parisiennes (Châtel<strong>et</strong>, Gaveau, Pleyel, Garnier, Bastille,<br />

<strong>Opéra</strong>-Comique) ainsi que sur les scènes <strong>de</strong>s <strong>Opéra</strong>s <strong>de</strong> Marseille, Avignon, Vichy, Rouen, Saint Etienne,<br />

Tours. Il a notamment chanté le rôle du Comte dans Les Noces <strong>de</strong> Figaro, Enrico dans Il Campanello <strong>de</strong><br />

Doniz<strong>et</strong>ti, Johan dans Werther <strong>et</strong> le Marquis d’Obigny dans <strong>La</strong> Traviata à l’<strong>Opéra</strong> d’Avignon, Jahel dans<br />

Le Roi d’Ys à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Marseille aux côtés d’Alain Fondary <strong>et</strong> Nadine Denize, s’est produit dans Der<br />

Rosenkavalier sous la direction d’Armin Jordan. On l’entend sur la scène du Palais Garnier à Paris dans<br />

Dialogues <strong>de</strong>s Carmélites (Le Marquis <strong>de</strong> la Force), à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Marseille dans Madama Butterfly avec<br />

Raina Kabaivanska, ou encore dans Faust (Wagner) à Rouen.


Il a participé en 1995 à un hommage rendu à Marcel <strong>La</strong>ndowski à l’<strong>Opéra</strong> Bastille en chantant plusieurs<br />

<strong>de</strong> ses œuvres préparées avec le compositeur.<br />

En 1996, il rejoint la troupe <strong>de</strong> l’<strong>Opéra</strong>-Comique où il interprète différents rôles, parmi lesquels on peut<br />

citer Le Comte Robinson, Monsieur Choufleuri, Simone, Don Inigo Gomez, Le Dancaïre, Le Sacristain…<br />

Il renouvelle son expérience <strong>de</strong> la musique contemporaine en créant En attendant Richelieu <strong>de</strong> Rémi<br />

Gousseau, <strong>La</strong> Cantatrice Chauve <strong>de</strong> Luciano Chailly, Le <strong>de</strong>rnier jour <strong>de</strong> Socrate <strong>de</strong> Graciane Finzi, Angels in<br />

America <strong>de</strong> P<strong>et</strong>er Eötvös aux côtés <strong>de</strong> Barbara Hendricks <strong>et</strong> Julia Migenes au Châtel<strong>et</strong> <strong>et</strong> récemment Anne<br />

<strong>de</strong> Br<strong>et</strong>agne <strong>de</strong> Pierik Houdy.<br />

Il a chanté sous la direction <strong>de</strong> Semyon Bychkov dans Parsifal <strong>et</strong> Elektra aux côtés <strong>de</strong> Hil<strong>de</strong>gard Behrens<br />

ou Waltraud Meier <strong>et</strong> a fait ses débuts à Cagliari dans Dialogues <strong>de</strong>s Carmélites.<br />

Frédéric Goncalves s’illustre également dans l’oratorio, Noces <strong>de</strong> Stravinsky à la Cité <strong>de</strong> la musique, Un<br />

Requiem allemand <strong>de</strong> Brahms sous la direction <strong>de</strong> Michel Piquemal à la Salle Pleyel, la P<strong>et</strong>ite Messe<br />

solennelle <strong>de</strong> Rossini sous la direction <strong>de</strong> Stéphane Caillat. On a pu l’entendre sous la direction <strong>de</strong> Jacques<br />

Mercier dans Zaï<strong>de</strong> <strong>de</strong> Mozart, en tournée en Ile-<strong>de</strong>-France <strong>et</strong> à Paris, dans Monsieur Choufleuri à<br />

<strong>Montpellier</strong>, Le Voyage dans la Lune à Lyon (mise en scène <strong>de</strong> <strong>La</strong>urent Pelly), <strong>La</strong> Traviata à Antibes <strong>et</strong><br />

<strong>La</strong>coste, Le Pays du Sourire <strong>et</strong> Elektra à Nice, Madama Butterfly à Marseille, <strong>La</strong> Belle Hélène, Manon <strong>et</strong> <strong>La</strong><br />

<strong>Bohème</strong> à Saint-Etienne, Padmavâtî, The Fly <strong>et</strong> Cyrano d’Alfano au Théâtre du Châtel<strong>et</strong>, Abu Hassan <strong>de</strong><br />

Weber à Besançon, Juli<strong>et</strong>te ou la clé <strong>de</strong>s Songes <strong>de</strong> Martinu avec l’<strong>Orchestre</strong> Philharmonique Tchèque sous<br />

la direction <strong>de</strong> Sir Mackerras, avec l’<strong>Orchestre</strong> <strong>de</strong> la BBC dirigé par Jiri Belohlavek <strong>et</strong> <strong>de</strong>rnièrement avec<br />

l’<strong>Orchestre</strong> Philharmonique <strong>de</strong> Berlin, Mignon (Jarno) à l’<strong>Opéra</strong>-Comique <strong>et</strong> à Genève, L’Heure Espagnole<br />

à l’<strong>Opéra</strong> <strong>de</strong> Palma, <strong>La</strong> Veuve Joyeuse à <strong>Montpellier</strong>.<br />

Il donne également <strong>de</strong>s récitals <strong>de</strong> mélodies <strong>et</strong> <strong>de</strong>s lie<strong>de</strong>rs <strong>et</strong> on a pu l’entendre en direct sur France<br />

Musique interpréter l’intégrale <strong>de</strong>s mélodies pour voix d’homme d’Henri Duparc.<br />

Parmi ses proj<strong>et</strong>s, Le Roi malgré lui au Bard Festival <strong>et</strong> à Wexford, Marouf à l’<strong>Opéra</strong>-Comique, Dialogues<br />

<strong>de</strong>s Carmélites à Bor<strong>de</strong>aux…

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