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De Falla / Turina - Opéra Orchestre National Montpellier

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<strong>De</strong> <strong>Falla</strong> / <strong>Turina</strong>Lawrence Foster directionLucia Duchonova mezzo-sopranoEmmanuel Christien pianoJardin del Pirata (Mallorca) - Santiago RusiñolTous droits réservés, diffusion gratuite à l’usage pédagogiqueVendredi 20 janvier 20h302Opéra Berlioz / Le CorumCahier pédagogiqueSaison 2011-2012Réalisé par Liane Limon, stagiaire. Avec l’aimable participation de Monique Morestin et YvanNommick.Service Jeune Public et Actions Culturelles - 04 67 600 281 - www.opera-orchestre-montpellier.fr


Programme<strong>De</strong> <strong>Falla</strong> / <strong>Turina</strong>Manuel de <strong>Falla</strong>Nuits dans les jardins d’EspagneJoaquín <strong>Turina</strong>Poema en forma de canciones opus 19Triptico opus 45 : FarrucaSaeta en forma de Salve a la Virgen de la Esperanza opus 60Manuel de <strong>Falla</strong>Le TricorneLawrence Foster directionLucia Duchonova mezzo-sopranoEmmanuel Christien piano<strong>Orchestre</strong> national <strong>Montpellier</strong> Languedoc-Roussillon


Nuits dans les jardins d’Espagne« Le but des Nuits dans les jardins d’Espagne est d’évoquer des lieux, des sensations et des sentiments. Les thèmesemployés sont basés sur la musique populaire d’Andalousie. La musique ne prétend pas être descriptive – elle estsimplement expressive. Mais quelque chose de plus que les sonorités des danses et des festivals ont inspiré ces“évocations en sons” car la mélancolie et le mystère y jouent réellement un rôle ». Manuel de <strong>Falla</strong>« Impressions symphoniques », tel est le nom que l’on donne à ces pièces pour piano et orchestre. Ils’agissait à l’origine de trois nocturnes pour piano composés en 1909, mais sur l’insistance du pianisteRicardo Viñes, elles devinrent une œuvre pour piano et orchestre. Ecrites entre 1911 et 1915, elles furentcréées à Madrid au Teatro Real, le 9 avril 1916 sous la direction d'Enrique Fernandez Arbos (soncommanditeur).La partition est empreinte de l’influence française, s’inscrit dans la postérité immédiate de pièces françaisestelles qu’Iberia de <strong>De</strong>bussy ou le « Nocturne » de la Rhapsodie Espagnole de Ravel. Les Nuits ne sont pas unconcerto pour piano. Il s’agit plutôt d’une succession de tableaux dont l’unité est assurée par l’usageconstant de la rythmique des danses andalouses et par les dessins mélodiques développés à travers desvariations. 1 La partie soliste, l’écriture pianistique s’inspire largement de celle de la guitare, elle est élaborée,brillante et éloquente, mais rarement dominante. À la manière d’un promeneur plongé dans ses rêves, lesoliste accompagne un orchestre qui plante un décor luxuriant, nocturne et poétique, diffusant desparfums enivrants. La partition d’orchestre est exubérante et crée un halo sonore autour du soliste. Enrevanche, ces pièces ne sont pas un concerto traditionnel en trois mouvements, mais plutôt un poèmesymphonique en trois moments, décrivant trois jardins :1. En el GeneralifeLe titre de cette première pièce fait référence au nom de la résidence d’été des rois maures à Grenade,pourvue d’un superbe jardin en terrasses. Le climat nocturne est instauré par le premier thème à l’orchestreet ensuite au piano, puis opposé à un second thème qui s’impose. La pièce se conclut dans la nuancepianissimo.2. Danza lejanaCelle-ci est dans la même atmosphère d’enchantement nocturne avec, par bouffées soudaines, des envoléesrythmiques et un jeu remarquable des vents en écho sur les cordes.3. En los jardines de la sierra de CórdobaCe mouvement s’enchaîne au précédent. Il est en forme de rondo 2 à refrain. Inspiré directement des« zambras » 3 gitanes, l’orchestre rayonne dans les feux d’une fête de nuit. Les percussions opposent dessonorités éclatantes (triangle, cymbales) aux sonorités sourdes des deux précédents mouvements.C’est ici un exemple très représentatif de l’influence andalouse sur la musique de <strong>Falla</strong>. On ressent unetouche ravélienne et une grande affinité avec la musique pouvant inscrire l’œuvre dans la mouvanceimpressionniste française, mais on voit aussi une originalité en ce qui concerne la technique pianistique.Celle-ci coule naturellement sans effort ni effet dans le déroulement orchestral mouvant, ce qui donne uneimpression d’improvisation constante.La mélancolique beauté, la lumière crépusculaire et le mystère qui émanent de quelques-unes de cespeintures de jardins durent impressionner fortement <strong>Falla</strong> et exciter son imagination. On peut situer en1909 le début de la gestation des Nuits dans les jardins d’Espagne ou du moins le projet de les composer. 41 Yvan Nommick extrait de livret du disque Manuel de <strong>Falla</strong> dir. Josep Pons, piano Hosep Colom – Harmonia mundi France 9016062Le Rondo est une forme musicale basée sur l’alternance de couplets (B, C…) et d'un refrain (A) sous forme A/B/A/C/A/D/A/coda3Le zambra est un chant espagnol accompagné à la guitare sur un rythme à 2 ou 4 temps, qui est exécuté lors des fêtes zambra célébrées dans le suddu pays.


Le TricorneLe Tricorne ou El sombrero de tres picos (titre original) est un ballet en un acte composé par Manuel de<strong>Falla</strong>, sur le livret de Gregorio Martinez, chorégraphié par Léonide Massine, et scénographié Pablo Picasso(décors, costumes et rideau). Créé par les Ballets Russes de Serge de Diaghilev le 22 juin 1919 à l'Alhambrade Londres, il a pour interprètes principaux Léonide Massine, Tamara Karsavina et Léon Wojcikowski. Ladirection d'orchestre était confiée à Ernest Ansermet. Inspiré de la nouvelle homonyme de Pedro Antoniode Alarcon (1874), le ballet est une commande de Diaghilev à de <strong>Falla</strong>, qui avait déjà composé unepantomime sur le sujet, Le Corrégidor et la meunière (1917). Il acheva la composition du Corrégidor maismit deux ans de plus à retravailler la partition pour en faire le ballet Le Tricorne. Les modifications seportent principalement sur l’orchestration et la structure de la pièce. L’effectif du Tricorne est beaucoupplus grand et exige une formation symphonique, de plus, <strong>Falla</strong> y a ajouté une fanfare en guised’introduction pour permettre aux spectateurs d’apprécier le splendide rideau de Picasso.L'œuvre allie classicisme, modernisme et caractère espagnol, tant dans la musique, les décors que lachorégraphie. <strong>De</strong> nombreux passages sont considérés comme des morceaux d'anthologie, dont la jota 5finale, qui est encore un morceau de bravoure dans les concours chorégraphiques actuels. Tout au long duballet <strong>Falla</strong> utilise la musique folklorique andalouse. Les personnages sont caractérisés par des thèmes et destimbres spécifiques. Pour le Meunier, le cor anglais joue un thème tiré de la première des Sept chansons, LeDrap Mauresque, d’origine muricienne ; la Meunière quant à elle, est identifiée par un thème de jota ; leCorrégidor, lui, est annoncé par le basson qui met en relief son caractère grotesque. <strong>Falla</strong> fait une citationcaricaturale du motif initial (« motif du destin ») de la Cinquième Symphonie de Beethoven jouée par lescors avec la sourdine représente les coups frappés à la porte par les Alguazils venus arrêter le Meunier. 6LivretSuite n°1 : Après une courte fanfare, le rideau se lève révélant un moulin en Andalousie. Le meunier essaied’apprendre à un merle comment dire l'heure. Il demande à l’oiseau de chanter deux fois mais il chante trois fois.Agacé, le meunier gronde l'oiseau et lui dit d'essayer à nouveau. L'oiseau gazouille maintenant quatre fois. Lemeunier se met une fois encore en colère contre l'oiseau et sa femme lui offre une grappe de raisin. L'oiseau prend lagrappe et gazouille à deux reprises. Le meunier et sa femme se mettent à rire avant de continuer leur travail.Bientôt, le magistrat, sa femme et leur garde du corps passent, lors de leur promenade quotidienne. La processionpasse et le couple retourne à son travail. On entend revenir le coquet, mais lubrique, magistrat. Le meunier propose àsa femme de se cacher pour jouer un tour au magistrat. Le meunier se cache et le magistrat voit sa femme danser.Après sa danse, elle lui offre une grappe de raisin. Lorsque le magistrat prend les raisins, la femme du meunier s'enfuitet le magistrat lui court après. Finalement, il l'attrape et le meunier saute d'un buisson avec un bâton. Le meunierchasse le magistrat puis lui et sa femme poursuivent leur labeur.Suite n°2 : Cette nuit-là, des invités sont chez le meunier. Celui-ci danse pour les divertir. Mais il est interrompu parle garde du corps du magistrat qui est venu pour l'arrêter sur de fausses accusations. Le meunier ayant été enlevé, lesinvités partent un par un. La femme du meunier va dormir alors que le magistrat est en route vers le moulin. Enallant vers la porte, le magistrat trébuche et tombe dans la rivière ce qui réveille la femme du meunier qui décide des'enfuir. Le magistrat se déshabille, étend ses vêtements sur un arbre et s'endort dans le lit du meunier.Le meunier s’échappe de prison et une fois rentré chez lui, il voit le magistrat dans son lit. Le meunier pense que lemagistrat veut être avec sa femme et, pour se venger, décide de lui voler ses vêtements afin de se faire passer pour luiet séduire la femme de celui ci. Le meunier part, habillé comme le magistrat. Le magistrat se réveille, sort et voit queses vêtements ont été volés, il s'habille donc avec les vêtements du meunier. Le garde du corps vient et voit lemagistrat habillé comme le meunier et va l'arrêter. La femme du meunier voit le garde du corps combattre avec ce quiressemble à son mari et se joint à la lutte. Le meunier revient et voit sa femme dans la lutte et s’y mêle pour laprotéger. Le magistrat explique toute l'histoire et le ballet se clos avec les invités du meunier jetant le magistrat en l’airdans une couverture.4 Yvan Nommick extrait de livret du disque Manuel de <strong>Falla</strong> dir. Josep Pons, piano Hosep Colom – Harmonia mundi France 9016065La jota est une danse traditionnelle espagnole répandue à peu près partout dans ce pays.6Yvan Nommick idem note 4


Manuel de <strong>Falla</strong>Manuel de <strong>Falla</strong> est né à Cadix en 1876. Andalou par son père et catalan par sa mère, il est le dignereprésentant de la musique espagnole de son époque. Dans sa jeunesse, Manuel de <strong>Falla</strong> apprend le pianoet la composition. Par la suite, il étudie au conservatoire de Madrid et compose quelques « zarzuelas »(petites saynètes musicales). C’est à Madrid qu’il découvre le fameux musicien Felipe Pedrell et en devientl'un des plus fervents disciples. Après trois années d'études chez Pedrell, il s'installe à Barcelone, où diversconcours retiennent son attention. En 1905, il remporte un premier prix de piano et le Prix de la RealAcademia de Bellas Artes de Madrid avec son opéra La Vie brève.Cela lui permet de monter à Paris, où il vit de 1907 à 1914 une existence difficile mais passionnante,fréquentant <strong>De</strong>bussy, Ravel, Dukas et Albéniz. Ce furent des années décisives pour le mûrissement de sonart mais dont la véritable moisson créatrice ne fut récoltée qu'au lendemain de son retour en Espagne. <strong>Falla</strong>subit leurs influences sans toutefois abandonner son empreinte espagnole.Il revient en Espagne et écrit la première version de l'Amour sorcier en 1915 et termine ses Nuits dans lesjardins d'Espagne (1916). Puis en 1917, il crée le Tricorne qui eut beaucoup de succès à Londres deux ansplus tard par les Ballets russes de Serge Diaghilev. Il vit à Madrid jusqu'en 1920, puis se retire à Grenade,où il mène une vie de plus en plus érémitique, assombrie par une santé précaire. Le rythme de sa créationse ralentit encore : sa dernière œuvre achevée importante, le bref Concerto pour clavecin de 1923-1926,exigea trois années de labeur acharné. Il entreprit ensuite son œuvre la plus vaste et la plus ambitieuse,l'oratorio l’Atlantide, demeuré inachevé au terme de vingt ans d'efforts et complété d'après ses nombreusesesquisses par Ernesto Halffter Escriche.Suite à l'arrivée de Franco au pouvoir en 1939, le compositeur quitte l'Espagne pour l'Argentine où il vivraen solitaire jusqu'à sa mort dans la petite localité d'Alta Gracia.<strong>Falla</strong> est un représentant éminent de la « seconde vague nationaliste » des compositeurs européens, cellequi trouva en l'exemple de <strong>De</strong>bussy la clef de la libération de l'hégémonie germanique. 7Tous droits réservés, diffusion gratuite à l’usage pédagogique7Yvan Nommick


Jardins d’Espagne, entre musique et peintureComme l’affirme le chercheur Yvan Nommick « Les Jardins d’Espanya de Rusiñol nous semblent être le pointde départ le plus probable du projet d’écrire les Noches en los Jardines de España. » 8 . La relation spirituelleentre ces deux artistes est prouvée par la lettre de <strong>Falla</strong> à sa famille du 13 Janvier 1909 dans laquelle lecompositeur demande qu’on lui envoie à Paris, des reproductions des Jardins de Espanya. <strong>Falla</strong> admiraitdonc la peinture du peintre catalan, en particulier ses tableaux représentant les jardins de l’Alhambra et duGénéralife.Pour ce qui est de Rusiñol, c’est en 1892 que le thème des jardins s’impose dans ses peintures. Inspiré parun voyage à Grenade et la découverte des jardins de Majorque et de Castille, la ville d’Aranjuez devient sonlieu de prédilection. Il peint aussi des jardins abandonnés qui dévoilent un caractère hors du temps et à larecherche du repos absolu. C’est d’ailleurs avec ce thème des jardins que Rusiñol lança la grande mode destableaux de paysages verdoyants de l’Alhambra. Le style des Jardins d'Espanya est caractéristique del’évolution de Rusiñol qui a été influencé dans un premier temps par les impressionnistes puis ensuite parles symbolistes et les allégories. Il fut ensuite le chef de file des « modernistes » espagnols qui considéraientl’art comme une religion permettant d’échapper au matérialisme de la société bourgeoise.A la même époque, Rusiñol et les peintres luministes de Sitges ont organisé dans les locaux de l’hôtel« Subur » de Sitges une exposition de peinture de paysages destinée à montrer le choc émotionnel queressent un artiste lorsqu'il contemple tel ou tel paysage. Rusiñol va transporter une partie de son styleimpressionniste acquis après ses voyages à Paris dans ses toiles, comme par exemple certains tons gris oumats qui se retrouvent dans les paysages de Catalogne et de Majorque, montrant une réalité observéedepuis un côté sombre. Plus tard il découvrira le Greco, Madrid, l’Andalousie, le jardin de l’Alhambra etdu Généralife de Grenade. Puis il redécouvrira les jardins abandonnés qui vont représenter à la fois l’espaceintime de l’artiste et un reflet de la société de l’époque arriérée et décadente, qui néglige son patrimoineculturel. Le point culminant de sa carrière est sans doute l'exposition de 1900 où il présente la collectionJardins d'Espanya.Jardin d’Aranjuez – Santiago RusiñolTous droits réservés, diffusion gratuite à l’usage pédagogiqueJardin d’Aranjuez – Santiago Rusiñol8Extrait de Manuel de <strong>Falla</strong>, Presses de l’Université de la Sorbonne (Série d’études p151)


<strong>Falla</strong> quand à lui de part ses séjours en France, s’est beaucoup inspiré de la musique française. En étroiterelation avec Ravel, <strong>De</strong>bussy ou encore Dukas, il s’intégra d’une certaine manière dans le styleimpressionniste.El Generalife- Santiago RusiñolTous droits réservés, diffusion gratuite à l’usage pédagogiqueUn mot sur l’impressionisme :On considère que l’impressionnisme musical apparut avec lePrélude à l’après-midi d’un faune de <strong>De</strong>bussy, même si Fauré enfut le précurseur de par ses sonorités et ses harmonies nouvelles.Les impressionnistes tentent de traduire le monde des sons, lasensation de l’instantané et du changement à travers la volonté decréer une musique pouvant perdurer éternellement. Ils suggèrentl’inexprimable, l’immatériel et renoncent aux thèmes héroïques,dramatiques, métaphysiques ou mythologiques au profit del’observation des transformations constantes de la nature et desjeux de lumière. Ils tentent de capter dans un paysage la partd’éphémère, l’instant et le changement, en nous faisant entrer dansle monde symboliste où communiquent le visible et l’invisible. 9L’atmosphère des Jardins de Espanya et des Noches en los Jardines de España fait ressortir une affinitéévidente et une association visuelle suave entre ces peintures et la musique de <strong>Falla</strong>.On remarque beaucoup de similitudes dans les parcours européens de Santiago Rusiñol et Manuel de<strong>Falla</strong>. Ils ont tous deux effectué des voyages en France et plus particulièrement à Paris où ils ont baignédans un entourage impressionniste au caractère nationaliste. Les caractéristiques stylistiques del’impressionnisme et du symbolisme se retrouvent autant dans la peinture de Rusiñol que dans la musiquede <strong>Falla</strong>. On remarque tout de même la part symboliste de ces deux artistes dans la volonté de représenter àla fois leurs sentiments ou leurs impressions face aux paysages naturels et artificiels. Les procédés d’écriturede <strong>Falla</strong> évoquent des images claires par de nombreux effets symbolisant l’eau ou les fontaines des jardinsou encore les nappes sonores de l’orchestre pouvants’assimiler à la brume ou au rêve d’un lieu baignantdans le repos. Il s’agit donc d’une véritable affinitéspirituelle entre le peintre et le musicien sur ce thèmedes jardins. Après avoir effectué le même circuiteuropéen, Santiago Rusiñol et Manuel de <strong>Falla</strong>,chacun à leur tour, vont retrouver un intérêt et unamour fort pour leur pays et ses paysages. Tous deuxont utilisé des éléments qui leur ont permis d’évoquerune Espagne éternelle et sublime.Tous droits réservés, diffusion gratuite à l’usage pédagogiqueEl Generalife – Santiago Rusiñol9 Yvan Nommick <strong>De</strong>l impresionisme al neoclasicismo : el influjo de la musica francesa en los compositores espagñoles - ORCAM


Danse et peinture : le TricornePar Monique MorestinPicasso - Le Tricorne, Rideau de scène conçu par PicassoTous droits réservés, diffusion gratuite à l’usage pédagogiqueEn 1907 Serge de Diaghilev fonde les Ballets russes, compagnie de danse appelée à un grand succès. Dès1911, celle-ci s’installe en Europe occidentale : elle rayonne à partir de Monte-Carlo, Paris et Londres. Songénial créateur sollicite tous les arts, musique, peinture, arts plastiques pour sa troupe. Toute l’avant-gardede l’art est convoquée. Ainsi, malgré la parenthèse de la première guerre mondiale, des spectaclesinoubliables sont créés jusqu’à la mort de Diaghilev en 1929. Le premier spectacle, éblouissant, est leSacre du printemps sur une musique d’Igor Stravinsky. Durant cette période, plusieurs musiciens françaisparticipent à cette aventure : Eric Satie avec Parade, Francis Poulenc (Les Biches), Darius Milhaud (LeTrain bleu).Pour les décors et les costumes, Diaghilev s’adresse à de grands talents. C’est ainsi que Picasso est appelé àmontrer une autre facette de son talent en travaillant pour la scène. A partir de 1916, celui-ci exécute à demultiples reprises des peintures pour des spectacles de danse ou du théâtre. Sa première expérience dans cedomaine est le ballet Parade. Il conçoit les décors, parfois aussi les costumes. Il ne faut pas oublier qu’ils’intéresse déjà depuis une dizaine d’années aux saltimbanques et artistes de cirque (périodes bleue et rose).Picasso a souvent, au cours de sa vie, puisé également ses sources d’inspiration dans les spectacles decabaret, le théâtre, et bien entendu, la corrida. Ce monde d’illusion, mais aussi de joie et d’émerveillementest pour lui le reflet de la vie. En cela, nous pouvons le rapprocher de Toulouse-Lautrec, avide, lui aussi, deplonger ses spectateurs dans le monde du music-hall et ainsi, de leur rendre plus familier ses artistes.Lorsque Diaghilev demande à Picasso de participer à la création du ballet Le Tricorne, celui-ci n’hésite pas.L’argument s’inspire d’un roman espagnol de Pedro de Alarcon, « Sombrero de tres picos », publié en1874. Le fondateur des Ballets russes a pressenti Manuel de <strong>Falla</strong> pour en faire la musique.<strong>De</strong>puis mai 1916, la compagnie de Diaghilev séjourne en Espagne, où elle est très bien accueillie par le roiAlphonse XIII (grand-père de l’actuel souverain). En cette époque de guerre européenne, l’Espagne est àl’écart du conflit et offre un havre appréciable pour la troupe. En reconnaissance, et par fascination pourles danses traditionnelles du pays, Diaghilev veut créer un spectacle entièrement espagnol. Non seulement,l’histoire et la musique ont été écrites par des espagnols mais la chorégraphie s’inspire du flamenco, grâce


au danseur de flamenco Felix Fernandez découvert par Diaghilev. Les circonstances retarderont la créationde l’œuvre, qui, paradoxalement, sera créée à Londres en 1919.L’imaginaire de Picasso peut s’épanouir dans cette histoire qui se déroule au XVIIIe siècle, en Andalousie,à l’époque du grand peintre espagnol Goya, dans une Espagne de fantaisie.C’est la deuxième fois que Picasso doit illustrer un ballet (après Parade). Il a certes été séduit à l’idée dereprésenter son Andalousie natale mais a beaucoup hésité sur la façon de le faire. Nous possédons de trèsnombreux croquis qui témoignent de ses recherches pour le rideau, les décors et les costumes.Un des problèmes à résoudre étant que l’histoire se déroule au XVIIIe siècle mais que Picasso est un artistedu XXe siècle. Finalement, après avoir envisagé diverses hypothèses, le peintre adopte une solutionbeaucoup plus épurée.Pour le rideau de scène (nous avons connaissance de quatre essais différents), il choisit un fond gris, illustrépar plusieurs personnages, vêtus à la mode andalouse : quatre femmes, un homme, un enfant situés dansune galerie donnant sur les arènes où une corrida vient d’avoir lieu (un attelage est en train de sortir letaureau mort). Quand la musique d’ouverture commençait, le rideau du théâtre se levait, dévoilant cetteœuvre. Puis à son tour l’œuvre de Picasso laissait apparaître le ballet.Picasso a également hésité entre plusieurs projets de décor. Tous représentent un village andalou, mais, ilen dispose les éléments (maison du meunier, pont avec arche…) de façon différente.Finalement, il choisit un décor très simple avec la maison du meunier à droite, peinte en ocre clair, reliée àd’autres bâtiments par une grande arche. Au fond, un pont à plusieurs arches et la silhouette d’un village sedevine sous un ciel étoilé.Avec une économie de moyens, le peintre met en scène un village andalou.Picasso séjourne à Londres pour peindre lui-même le rideau de scène ; il dessine également les éléments dudécor et de la mise en scène (chaise à porteur du Gouverneur, ferronnerie du puits…)Quelques croquis préparatoires du décor – 1919Tous droits réservés, diffusion gratuite à l’usage pédagogique


Picasso crée également les costumes. Il s’inspire largement des premiers tableaux de Goya quireprésentaient la haute société du XVIIIe siècle.Goya, L'ombrelle (1776-1778)Tous droits réservés, diffusion gratuite à l’usage pédagogiqueMais il y ajoute un choix éclatant de couleurs pour les faire ressortir sur scène. Chaque ton, très vif,s’oppose au noir : vert, bleu et noir ; rouge, jaune et noir etc. Les choix de couleurs et de formespermettent de différencier les groupes sociaux et de mettre en valeur le caractère de chaque personnage :vanité du Gouverneur, coquetterie de la femme du meunier, par exemple.Cette histoire met en scène cinq rôles principaux et une multitude de personnages secondaires, ce quiexplique le nombre de costumes à inventer.Tous droits réservés, diffusion gratuite à l’usage pédagogique


Tous droits réservés, diffusion gratuite à l’usage pédagogiqueDans son souci de perfection, Picasso s’occupe d’adapter les costumes à chaque danseur, ainsi que leraconte Karsavina, la créatrice du rôle de la femme du meunier. « A l’époque des répétitions, écrit Karsavina,Picasso avait terminé tous les costumes sauf le mien qu’il souhaitait créer sur moi et il venait tout le temps meregarder danser. Le costume qu’il élabora finalement était un chef-d’œuvre suprême de soie rose et de dentellenoire de la forme la plus simple ; le symbole, plus que la reproduction ethnographique, d’un costume national. »Le peintre a aussi imaginé les maquillages des danseurs, comme le rapporte un témoin : « Pendant quej’assistais à l’installation de la scène pour la première représentation du nouveau ballet (Le Tricorne) j’aperçusPicasso accompagné d’un machiniste portant un plateau de fards… L’un des danseurs, habillé en alguazil vintsur la scène, marcha vers Picasso, salua et attendit. Picasso sélectionna quelques fards et décora le menton dudanseur avec une multitude de points bleus, verts et jaunes qui lui donnaient assurément une apparence sinistrequi convenait à son rôle. »Le Tricorne n’avait pas le parfum de scandale du ballet Parade mais Picasso semble avoir apprécié decoopérer avec ce spectacle totalement espagnol.Serge de Diaghilev se souviendra de cette expérience et fera, pour plusieurs autres ballets, appel à cet artistede génie. Le roman de Pedro de Alarcon, inspirera d’autres artistes, comme Salvador Dali quelques annéesplus tard.Salvador Dali - Le Tricorne, 1949, dessins de costumes – aquarellesTous droits réservés, diffusion gratuite à l’usage pédagogique


Vous avez dit « Tricorne » ?Thomas Gainsborough (1727–1788)1788)Portrait de l'artiste (1754)Tous droits réservés, diffusion gratuite à l’usage pédagogiquePietro Longhi (1702-1785),1785), Le rhinocéros (détail) 1751Tous droits réservés, diffusion gratuite à l’usage pédagogiqueCe couvre-chef (illustré ci-dessus par des peintres anglais et vénitien) apparaît à la fin du XVIIe siècle, enAngleterre. <strong>De</strong>s militaires, gênés par leur chapeau à larges bords, décident d’en replier trois côtés sur lacalotte, ce qui donne cette forme avec trois cornes. La mode se répand au XVIIIe siècle dans tous les paysd’Europe, de porter cet accessoire aussi bien dans l’armée que dans le civil, qu’on soit homme ou femme.


Poema en forma de canciones opus 19Cette pièce est inspirée du poème de Ramón de Campoamor Ya que este mundo. Elle fut créée auTeatro Real de Madrid le 6 avril 1919 par l’orchestre symphonique de Madrid avec à la directionEnrique Fernandez Arbos et au chant la mezzo Aga Lahowka.Elle est composée de cinq parties :I. <strong>De</strong>dicatoria,II. Nunca olvida,III. Cantares,IV. Los dos miedos,V. Las locas por amor<strong>Turina</strong> nous raconte une histoire non dénuée de poésie et d’humour. Il nous entraîne dans unesuccession de tableaux tour à tour romantiques, légèrement impressionnistes et tragiques,empreints d’une expression lyrique et colorée. L’immense sensualité dégagée par sa musique nousest transmise puissamment, avec une grande force évocatrice. L’aspect émotionnel contenu danscette œuvre submerge parfois l’auditeur, réceptacle de tensions.Triptico opus45: FarrucaLa Farruca est la première partie du triptyque qui fut initialement composée pour voix et pianosur les poèmes de Ramón de Campoamor. Cette pièce fut créée en 1927 par la mezzo ConchitaSupervía, elle fut ensuite remaniée pour orchestre et créée aux alentours de 1928.Saeta en forma de Salve a la Virgen de la Esperanza op60Cette pièce fut elle aussi composée initialement pour voix et piano, sur des poèmes de Joaquín etSerafín Alvarez Quieto. Elle a été créée en 1930 par Conchita Supervía dans sa forme originellepuis en 1931 pour orchestre.


Joaquín <strong>Turina</strong>Joaquín <strong>Turina</strong> naît le 9 décembre 1882 à Séville.En 1894 il commence ses études formelles de la théorie de l'harmonie et le contrepoint. Presqueaussitôt, il se met à composer de petites pièces. Il étudie dans sa ville natale, auprès de GarcíaTorres et Enríquez Rodríguez, puis à Madrid avec José Tragó. En 1905, il réside à Paris, où il suitdes cours de composition auprès de Vincent d'Indy, à la Schola Cantorum. Comme soncompatriote et ami Manuel de <strong>Falla</strong>, il fait également la connaissance des compositeurs« impressionnistes », Claude <strong>De</strong>bussy, Paul Dukas et Maurice Ravel.En 1914, il retourne à Madrid et se consacre alors à une triple activité de compositeur, professeurde musique et critique musical. Il compose des opéras, des pièces orchestrales, de la musique dechambre, des pièces pour piano, pour guitare ainsi que de nombreuses mélodies. Il est égalementchef d'orchestre et accompagne notamment les Ballets russes de Diaghilev.À partir de 1931, il est professeur de composition au Conservatoire royal de Madrid. En 1935, ilest élu à l'Académie royale des Beaux-Arts de San Fernando.Joaquín <strong>Turina</strong> meurt le 14 janvier 1949 à Madrid. Le conservatoire madrilène est rebaptisé enson honneur (Conservatorio Profesional de Música Joaquín <strong>Turina</strong>).Parmi ses œuvres, on peut citer les opéras Margot (1914) et Jardín de Oriente (1923), diversesœuvres pour orchestre, dont La Procesión del Rocío (1913), Sinfonía sevillana (1920), Ritmos(1928), les Danzas fantásticas (1920, versions pour piano et orchestre), La Oración del Torero(initialement écrite pour un quatuor de luth, et ensuite remaniée pour un quatuor à cordes puispour un orchestre de cordes), diverses pièces de musique de chambre, compositions pour piano,pour guitare ainsi que des chansons. La plus grande partie de son œuvre dénote d'indiscutablesinfluences de la musique andalouse traditionnelle. Il est également l'auteur d'un Traité decomposition et d'une Encyclopédie abrégée de la musique (1917, Enciclopedia abreviada de música).Tous droits réservés, diffusion gratuite à l’usage pédagogique


Musique Espagnole et Française au XXèmeBeaucoup de stéréotypes sont ancrés lorsqu’il s’agit d’évoquer la musique espagnole et son caractère. Lecante Flamenco 10 avec ses falsetas 11 , la farruca 12 , et tant d’images « folkloriques » sont le reflet parfois tropréduit de la culture espagnole. Beaucoup de citations ou d’emprunts à cette musique se retrouvent à traversle monde, comme en Amérique latine (transmission par les colonies), ou en France avec les espagnoladesdu XXème.L’intérêt pour cette musique est dû en partie au caractère et au métissage qu’elle a subit à travers l’histoire.Avec la conquête musulmane du VIème siècle, l’influence de la communauté gitane et les fortes identitésrégionales (Andalousie, Castille, Galice…), l’évolution musicale de l’Espagne a su faire fusionner cescultures pour créer sa singularité musicale. A partir du XIXème siècle, la musique savante veut s’affranchirde quelques traits musicaux « arabisants » un peu trop présents en les contrôlant. Tout en gardant une partde leur folklore, les compositeurs classiques espagnols ont souhaité créer des sortes « d’écoles musicales »qui, au cours du siècle suivant, ont suivi l’ascension de l'évolution de la musique française. Ils ontnotamment trouvé de nouveaux moyens d’enrichir leur musique à travers celle de <strong>De</strong>bussy ou encore deRavel.<strong>De</strong> manière réciproque, en France, on remarque un syndrome « d’alhambrisme » à la suite de cet intérêtpour l’Espagne. Le charme envoûtant de l’Andalousie fascine les compositeurs avec ses hauts lieux commeSéville ou Grenade, villes magiques du flamenco.Plusieurs compositeurs européens, tels que Chabrier, Dukas, Ravel ou <strong>De</strong>bussy, fantasment sur les nuitsandalouses, parfois sans même être allés dans le sud. Ils les traduisent par une expression musicalesingulière, remplie d’hispanismes, de rythmes caractéristiques, de mélanges d’échelles sonores, de couleursinstrumentales et de subtilités harmoniques. Ils suggèrent à l’auditeur ce qu’ils ont rêvé en reconstituantune atmosphère ibérique idéale à travers des « espagnolades ». Soucieux de dépaysement et de renouveausonore, grâce à ce mélange, ils trouvent une concordance entre coloration musicale et harmonie. <strong>De</strong> plus,ils sont admiratifs de l’utilisation de la musique folklorique par les compositeurs espagnols. <strong>De</strong>bussy écrit àpropos d’Albéniz: « Sans réutiliser exactement les thèmes populaires, il est évident qu’il les a entendus, assimiléset incorporés dans sa musique, sans que l’on puisse percevoir le point de départ. ». 13 Par cet élan d’inventioncréatrice, ils ont apporté un sang neuf à l’imaginaire européen.Si l’on prend l’exemple de <strong>Falla</strong>, on remarque son large cercle de relations au sein des compositeursfrançais du début XXème. Il a beaucoup été conseillé par <strong>De</strong>bussy et durant cette période, il entama desœuvres fondamentales de son répertoire : les Noches en los jardines de España. Le sous-titre de cette pièce,« impressions symphoniques », indique clairement une ascendance debussyste. Dans le premier tableau« El Généralife », <strong>Falla</strong> fait une allusion claire à un extrait du « dialogue du vent et de la mer » (troisièmepartie de La mer de <strong>De</strong>bussy). Dans cette pièce il n’y a pas d’opposition dramatique entre le piano etl’orchestre, le soliste ne domine pas, il évoque le murmure des fontaines des jardins de l’Alhambra, letrémolo des guitares et l’intense vie rythmée des danses andalouses. 1410Le cante flamenco (chant flamenco) est l'une des trois principales composantes du flamenco, avec toque (à la guitare) et baile (danse).11Courtes mélodies jouées à la guitare entre les couplets chantés, ou pour accompagner les danseurs.12Danse andalouse faisant partie du répertoire flamenco.13 Yvan Nommick <strong>De</strong>l impresionisme al neoclasicismo : el influjo de la musica francesa en los compositores espagñoles - ORCAM14Idem note 11


Un autre exemple de ces relations franco-espagnoles, Manuel de <strong>Falla</strong> était aussi proche de Maurice Ravel.Ils possèdent beaucoup de points communs mais se sont en plus grandement inspirés de leurs travauxrespectifs. <strong>Falla</strong> raconte que le jour où il connut Ravel, celui-ci jouait sa Rapsodie espagnole à quatre mainsavec Ricardo Viñes et écrit « La Rapsodie me surprit par son caractère espagnol. En parfait accord avec mespropres intentions … ». 15C’est donc à travers le pianiste Ricardo Viñes, créateur de la majeure partie de leur pièce pour piano, queces deux compositeurs firent connaissance. Mais leur amitié n’est pas le seul lien qu’ils aient. Ils partagentle même souci de perfection musicale, de clarté et de concision de l’expression, de pudeur dans lesentiment. Parlant de son travail, <strong>Falla</strong> affirme « c’est une substance à extraire, quelquefois avec un travailénorme de la souffrance… Ensuite cacher l’effort comme si c’était une improvisation très équilibrée, avec lesmoyens les plus simples, les plus sûrs ». Et Ravel adopte un point de vue semblable : « Je ne suis pas de ceux quicomposent vite. Je me méfie de la facilité. Je mets une obstination un peu scientifique à construire avec solidité,à chercher le matériau le plus pur, à bien cimenter ». Le traitement de la musique folklorique, surtoutespagnole, présente également des similitudes entre les deux compositeurs. Tous les deux tentent derevitaliser des modèles historiques en utilisant un langage moderne et insèrent librement le passé dans desœuvres qui transcendent les différences stylistiques. 16Gloriette en fin d'après-midi (Aranjuez, 1913, collection privée) – Santiago RusiñolTous droits réservés, diffusion gratuite à l’usage pédagogique15 Yvan Nommick Le matériau et la forme chez Manuel de <strong>Falla</strong> et Maurice Ravel : éléments d’analyse comparative ; extrait de la série d’études Lamusique entre France et Espagne-Interactions stylistiques 1870-1939.16Idem note 13


Biographies des artistesLaurence FosterDirection musicaleAvec la saison 2011-2012, Lawrence Foster assume sa dixième saison en tant que Directeur artistique etChef principal de l’<strong>Orchestre</strong> de la Fondation Gulbenkian de Lisbonne. Auparavant, Lawrence Foster a étéDirecteur musical des <strong>Orchestre</strong>s Symphoniques de Barcelone, Jérusalem et Houston, de l’<strong>Orchestre</strong>Philharmonique de Monte-Carlo et de l’<strong>Orchestre</strong> de Chambre de Lausanne.Il a dirigé la saison dernière : des concerts avec l’<strong>Orchestre</strong> du Gewandhaus de Leipzig (Lisa Batiashvili,soliste), les <strong>Orchestre</strong>s Philharmoniques de Helsinki de des Pays-Bas et un concert au Festival deGrafenegg (Autriche) en juillet 2010. Avec le pianiste Daniel Barenboim, il donne les deux concertos pourpiano de Chopin à la tête de l’<strong>Orchestre</strong> Gulbenkian et l’<strong>Orchestre</strong> Philharmonique de Monte-Carlo. En2010-2011, il dirige le NDR Sinfonieorchester de Hambourg, l’<strong>Orchestre</strong> Philharmonique de RadioFrance, le Residentie Orkest de la Haye (avec Aldo Ciccolini), l’<strong>Orchestre</strong> Symphonique de Tivoli (avecEvgueni Kissin) et les concerts de la saison du MDR Sinfonieorchester Leipzig. Après le récent succès deson intégrale des symphonies de Schumann avec l’<strong>Orchestre</strong> Philharmonique Tchèque (enregistré pourPentatone), il retourne diriger l’orchestre au printemps 2011.Lawrence Foster travaille avec bon nombre de jeunes orchestres les plus importants. L’été 2004, il amènel’Australian Youth Orchestra aux Proms de la BBC, ainsi qu’au Concertgebouw d’Amsterdam, avant derepartir en tournée avec l’ensemble en juillet 2007. Il effectue également une tournée avec la Junge<strong>De</strong>utsche Philharmonie à Pâques 2009 et dirige l’<strong>Orchestre</strong> de l’Académie au Festival de Schleswig-Holstein en août 2009. Auparavant il est Directeur musical des Festival et Ecole de Musique d’Aspen(Colorado), y retournant l’été 2009 pour fêter le 60 e anniversaire du festival.En tant que chef lyrique, Lawrence Foster est engagé par les opéras les plus prestigieux à travers le monde.Invité régulier du Hamburgische Staatsoper, il y dirige une reprise de Pelléas et Mélisande en 2008-2009,<strong>De</strong>r Freischütz et une reprise de Carmen en 2010-2011. Au printemps 2011, il retourne à l’Opéra deMarseille pour Wozzeck et dirige la création mondiale d’un nouvel opéra de René Koering pour l’Opéra deMonte-Carlo, La Marquise d’O. L’enregistrement de son interprétation de l’Esmeralda de Louise Bertin,capté live au Festival Radio France – <strong>Montpellier</strong> en 2008 est sorti en CD (Accord).Avec l’<strong>Orchestre</strong> Gulbenkian, Lawrence Foster donne au moins un opéra en version concert à Lisbonnepar saison ; en 2010, il y dirige Ariane à Naxos de Strauss.2011-2012 marque la dernière saison de Lawrence Foster en tant que Directeur musical de l’<strong>Orchestre</strong> etOpéra national de <strong>Montpellier</strong>, où il a dirigé de nombreuses productions, notamment La Flûte enchantée àl’automne 2009, Otello au printemps 2010, Die Fledermaus et Samson et Dalila, en janvier 2011.Né en 1941 à Los Angeles, de parents roumains, Lawrence Foster est devenu un champion important de lamusique de Georges Enesco et a servi comme Directeur artistique du Festival Georg Enescu de 1998 à2001. Son dernier enregistrement au compositeur roumain – sa propre orchestration de l’Octuor pourcordes, avec l’<strong>Orchestre</strong> Philharmonique de Monte-Carlo (EMI) – a paru au printemps 2009.En janvier 2003, il se voit décoré par le Président de la Roumanie pour services rendus à la musiqueroumaine.Parmi ses projets : cette saison, il retournera à l’Opéra de Marseille pour Wozzeck et à l’Opéra de MonteCarlo pour La Marquise d’O. Pour le Staatsoper d’Hambourg, il dirigera les productions de La Dame dePique (2011-12) et The Cunning Little Vixen (2013-14). Il sera à l’Opéra de Francfort pour une nouvelleproduction de La Khovanschina en 2012-13.


Lucia DuchoňováMezzo-sopranoLa mezzo-soprano Lucia Duchoňová est originaire de Trnava dans l'ouest de la Slovaquie. Son éducationmusicale a commencé très tôt grâce à l'influence de ses parents. Après des études au Conservatoire d’Etatde Bratislava et à l'Académie Janáček de Brno, sa première expérience scénique se fait au Brno OperaStudio. Pendant ce temps, elle assiste aux masters classes dirigées par Irwin Gage, Grace Bumbry, MarjanaLipovsek et Christoph Prégardien. Et depuis 2007, elle travaille avec Margreet Honig.Aujourd'hui, Lucia Duchoňová est une interprète de concert et d’oratorio, très demandée en dehors de sonpays. En 2002, elle a chanté non seulement dans la Messe de Leonard Bernstein au jubilé d'or des SemainesEuropéennes à Passau, mais aussi, en tant que soliste, dans un concert en hommage à sa célèbrecompatriote Lucia Popp à Bratislava. Elle a ensuite interprété la cantate Davidde penitente de Mozart auHerrenchiemsee Festival. On l’a vu au Festival du Schleswig-Holstein, au Festival Haendel de Göttingen,au Festival de musique du Rheingau, pendant les Nuits Blanches de Saint-Pétersbourg, au Printemps dePrague et à La Folle Journée à Tokyo.Les Kunstlied jouent également un rôle important dans la vie de Lucia Duchoňová. Avec des programmesinhabituels et attractifs, elle poursuit son parcours musical de la découverte, accompagnée, par exemple, duBenewitz Quartet.Pour les récitals, Lucia Duchoňová a collaboré avec l'<strong>Orchestre</strong> symphonique de Bamberg, l'<strong>Orchestre</strong>Gulbenkian, l'<strong>Orchestre</strong> Philharmonique de Radio NDR, le Collegium 1704, l’<strong>Orchestre</strong> de Chambretchèque, l'Ensemble Kanazawa et l'<strong>Orchestre</strong> baroque Elbipolis.Alors que, initialement, son répertoire était porté sur des œuvres majeures de Bach, Haendel et Mozart,Lucia Duchoňová s’est tournée de plus en plus vers des pièces des 19 ème et 20 ème siècles. Sur scène, elle ainterprété les rôles de Lisetta dans Il Mondo della Luna de Haydn et de la Troisième Dame dans La Flûteenchantée de Mozart. Malgré ses nombreuses occupations, Lucia Duchoňová organise ZOOM +, unfestival international de chant a cappella, dans sa ville natale Trnava, étendant la programmation au swing,au jazz et à la musique sacrée avec Kruhy, l'ensemble vocal qu’elle a fondé.La discographie de Lucia Duchoňová comprend Judas Maccabäus de Haendel (DHM) et Alexander's Feast(Hänssler Classic), ainsi que son premier enregistrement solo avec des compositions de Joaquin <strong>Turina</strong>,disque qui a été nominé en 2011 pour un Grammy.


Emmanuel ChristienPianoNé en 1982, Emmanuel Christien intègre la classe de Jacques Rouvier au Conservatoire <strong>National</strong>Supérieur de Musique de Paris en 1999 et y obtient brillamment ses prix de piano, de musique dechambre et d’accompagnement vocal.Il entre en cycle de perfectionnement en 2005.Il est alors lauréat de la Fondation Alfred Rheinold qui lui offre un piano « Blüthner ».Emmanuel a travaillé avec des personnalités telles que Jean-Claude Pennetier, Aldo Ciccolini, PaulBadura-Skoda ou Anne Queffélec.Il a été primé dans plusieurs concours internationaux (prix de la meilleure interprétation des œuvres deBrahms au concours Casagrande à Terni (Italie), concours européen Vlado Perlemuter).Il poursuit parallèlement un cursus de musique de chambre, avec la violoncelliste Aurélienne Brauner. Il seforme au répertoire du Lied et de la mélodie avec la mezzo-soprano Clémentine Margaine et la sopranoMarie-Bénédicte Souquet, dans la classe d’Anne Grappotte, ainsi qu’avec Ruben Lifschitz à la fondationRoyaumont.Emmanuel s’est produit en soliste, et en musique de chambre, dans de nombreux festivals en France et àl’étranger : Festival de Saint-<strong>De</strong>nis, Folle journée de Nantes, La Roque d’Anthéron, Radio-France<strong>Montpellier</strong>, Cordes sur Ciel, Chopin à Bagatelle ainsi qu’à Tokyo, Milan, Aberdeen, Bombay (ArtiesFestival).Il a joué en concerto avec l’<strong>Orchestre</strong> des Lauréats du Conservatoire, l’<strong>Orchestre</strong> de Caen, l’<strong>Orchestre</strong> dechambre de Moldavie.Musicien de chambre passionné, il s’est produit avec des artistes tels que David Fray, Bruno Monsaingeon,le quatuor Ardeo, ou Jean-Claude Pennetier qui l’invite en 2011 au festival Piano Passion de l’Opéra deSaint-Etienne.Il a également collaboré avec le metteur en scène Jean-Paul Scarpitta et participe régulièrement à desprojets associant théâtre, littérature et musique.On a pu l’entendre à la radio dans les émissions Génération jeunes interprètes, Dans la cour des grands,L’Atelier du chanteur.On l’entendra prochainement dans les Concertos de Bach pour deux, trois et quatre claviers avec DavidFray, Jacques Rouvier, Audrey Vigoureux et l’<strong>Orchestre</strong> national <strong>Montpellier</strong>.En 2012 sortiront deux CD, l’un consacré aux Pièces pour alto, clarinette et piano de Max Bruch avecl’altiste Nicolas Bône et le clarinettiste Olivier Patey (Arties Records), l’autre au répertoire français pourviolon et piano avec Samika Honda (Polymnie).

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