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Moussorgski / Chostakovitch - Opéra Orchestre National Montpellier

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Tous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogique<strong>Moussorgski</strong> / <strong>Chostakovitch</strong>Peter Biloen direction<strong>Orchestre</strong> national <strong>Montpellier</strong> Languedoc RoussillonCahier pédagogiqueSaison 2012-2013Réalisé par Nicolas Baumann, professeur missionné au service éducatif orchestreService Jeune Public et Actions Culturelles - 04 67 600 281 - www.opera-orchestre-montpellier.frVendredi 11 janvier 2013 20hOpéra Berlioz / Le CorumDurée : 1h15 environ


ProgrammeModeste <strong>Moussorgski</strong>skiTableaux d’une exposition - orchestration de Maurice RavelDimitri <strong>Chostakovitch</strong>Symphonie n° 5 en ré mineur, opus 47David Afkham direction<strong>Orchestre</strong> national <strong>Montpellier</strong> Languedoc-Roussillon


Dimitri <strong>Chostakovitch</strong>Symphonie n° 5 en ré mineur, opus 47IntroductionCette 5 e symphonie de <strong>Chostakovitch</strong> a été écrite à un moment charnière de la vie du compositeur. Après unebrillante réussite initiale, <strong>Chostakovitch</strong> devient subitement la cible de violentes attaques. Son dernier opéra LadyMacbeth du district Mzensk, créé en 1934, est violemment critiqué dans un article non signé paru dans la Pravdaet qui semble avoir été rédigé par la propre main de Staline. C’est l’époque des grandes purges Staliniennes, et denombreux artistes sont éliminés ou envoyés dans des camps. Le climat est extrêmement pesant et <strong>Chostakovitch</strong>craint pour sa vie.Sa 5 e symphonie marque un retour à une écriture plus conventionnelle et semble indiquer que <strong>Chostakovitch</strong> asacrifié ses belles explorations artistiques pour se soumettre aux injonctions dictatoriales. Mais sous cetteapparente soumission se cache sa fierté de compositeur qui dénonce la terrible situation qui s’abat sur son pays etrésiste ainsi à sa façon à Staline.<strong>Chostakovitch</strong>Des débuts prometteurs (1906 / 1936)- Date de naissance : Le 25 septembre 1906, à Saint-Pétersbourg.- Origines : Famille russe cultivée. Son grand-père, révolutionnaire d’originePolonaise a été déporté en Sibérie.- Instrument : Piano- Etudes : Après avoir étudié avec sa mère, il entre au conservatoire où ilétudie le piano et la composition. Il est notamment remarqué par lecompositeur Alexandre Glazounov qui en est le directeur : « un talent novateur manifeste et stupéfiant »- Carrière : <strong>Chostakovitch</strong> se destine initialement à une carrière de pianiste mais comme il n’obtient pas lepremier prix au concours Chopin, il s’oriente définitivement vers la composition.- 1925 : A 19 ans il signe son premier succès avec sa Symphonie n°1.- 1930 : Le Nez, son premier opéra, d’après une nouvelle de Nicolas Gogol.- 1934 : L’opéra Lady MacBeth du district de Mzensk, initialement acclamé va être au centre d’un scandale.- <strong>Chostakovitch</strong> et le cinéma : A ses débuts, il joue du piano dans les cinémas muets pour nourrir safamille. Il est l’un des tous premiers compositeurs de musiques de film. Il travaille notamment au sein dela FEKS (la Fabrique de l'acteur excentrique) qui sera dissoute par Staline en 1930. Au cours de sa vie, Iln’écrira pas moins de 36 partitions de musiques de films.Lady MacBeth du district de de Mzensk : Un galimatias musical !Cet opéra a connu un franc succès jusqu’au jour où Staline a assisté à une des représentations. A l’évidence, il nel’a pas apprécié. Il n’est même pas resté jusqu’au bout. Deux jours après paraissait un article incendiaire dans laPravda :« Dès les premières secondes, l’auditeur est frappé de stupeur par un déluge de sons volontairement discordants etchaotiques. Des bribes de mélodie, des embryons de phrases musicales se noient, refont surface et sombrent de nouveaudans un fracas de grincements et de hurlements. Il est difficile de suivre une « musique » pareille, et impossible de laretenir. […] Ce petit jeu hermétique pourrait très mal se terminer... » (La Pravda)On mesure difficilement l’impact que ce texte a eu sur la carrière de <strong>Chostakovitch</strong>. On raconte qu’il a mêmeporté cet article sur sa poitrine, dans un sachet de cellophane très longtemps après comme une sorte d’anti-


talisman. Son opéra, son enfant chéri, reconnu dans le monde entier était démoli par une critique grossière,brutale et ignare que rien n’avait laissé prévoirEn 1936, Staline instaure une véritable terreur à Leningrad. Des arrestations brutales avaient déjà touché des amisde <strong>Chostakovitch</strong> depuis 1932 : les poètes Daniil Harms et Alexandre Vvedenski, le metteur en scène IgorTerentiev et les peintres juifs Boris Erbchtein et Solomon Guerchov. Mais ces arrestations, exécutions etdéportations deviennent massives et touchent toutes les sphères de la société.« Toutes ces arrestations et déportations sont inexplicables, totalement injustifiées. Et irréversibles, comme unecatastrophe naturelle. Personne n’est assuré d’en réchapper. Chaque soir, avant d’aller me coucher, je prépare tout lenécessaire en cas d’arrestation. Nous sommes tous coupables sans avoir rien fait. Celui qui n’est ni fusillé, ni exilé, nidéporté ne le doit qu’à sa bonne étoile » (Lioubov Chaporina, une proche de <strong>Chostakovitch</strong>)Dans ce terrible contexte, <strong>Chostakovitch</strong> écrit tout de même une 4 e Symphonie dont la matière musicaleressemble beaucoup à celle de Lady MacBeth. Malgré toutes ses craintes il peut déclarer : "Et s’ils me coupent lesdeux mains, je tiendrais ma plume entre les dents et je continuerai à écrire de la musique". Cette symphonie estnovatrice et présente une grande marche funèbre qui peut laisser entrevoir un certain caractère autobiographique.Mais le compositeur, craignant à juste titre d’être une nouvelle fois rappelé à l’ordre renoncera à l’exécution decette œuvre. Elle ne sera jouée que 25 ans plus tard.La 5 ème symphonie en ré mineur, opus 47Contexte de créationAprès le scandale de Lady Mc Beth, les revenus de <strong>Chostakovitch</strong> diminuent de façon sensible car ses œuvres nesont plus jouées. Parallèlement à la composition de musiques de film, sa 5 e symphonie murit.C’est en Crimée, au printemps de l’année 1937 que <strong>Chostakovitch</strong> commence sa 5 e symphonie. Au début du moisde juin, il rentre à Moscou et montre son manuscrit à Nikolaï Jiliaïev, professeur au conservatoire. Leur amicommun, le maréchal Toukhatchevski a été arrêté en mai. On l’accuse de complot contre Staline. Il sera bientôtfusillé. Jilaïev sera à son tour bientôt arrêté. Il disparaîtra sans laisser de traces… Voici ce que rapporte SolomonVolkov au sujet de cette entrevue :Jiliaïev fut bouleversé par la symphonie. Le jeune compositeur Grigori Frid assistait à la scène et raconte : « Jiliaïevcaressait la tête de <strong>Chostakovitch</strong> avec une tendresse toute paternelle en répétant : « Mitia, Mitia… » Jiliaïevcomprenait aussi l’importance de cette visite vespérale de <strong>Chostakovitch</strong> et essayait d’expliquer à Frid, qui était naïf, levrai sens de la musique qu’il venait d’entendre ; il la comparait avec les œuvres d’Edgar Poe qu’il aimait : « C’est unetragédie de la conscience ! »<strong>Chostakovitch</strong> termine son dernier mouvement dans ce contexte particulièrement angoissant. Sa propre sœur estégalement déportée à cette époque !Caractéristiques techniques- Date de création : 21 novembre 1937 par l’orchestre Philarmonique de Leningrad dirigé par Evgeni Mravinski.- Une œuvre rapidement composée : Contrairement à d’autres de ces œuvres, <strong>Chostakovitch</strong> va composer la 5 esymphonie en un temps record. Trois mois pour les trois premiers mouvements (dont trois jours seulement pourle troisième). « Je pense lentement, mais j’écris vite ». Comme Mozart, il notait souvent une œuvre déjà presqueentièrement formée dans son esprit. Il terminera le quatrième de retour à Moscou.


- Orchestration :BOIS : 1 piccolo / 2 flûtes / 2 hautbois / 1 petite clarinette / 2 clarinettes / 2 bassons / 1 contrebassonCUIVRES : 4 cors / 3 trompettes / 3 trombones / 1 tubaPERCUSSIONS : timbales / triangle / caisse claire / cymbales / grosse caisse / tam tamCLAVIERS : carillon / xylophone / célesta / 2 harpes / pianoCORDES : 1 ers Violons / 2 nds violons / altos / violoncelles / contrebasses- Les mouvements :1 er mouvement : Moderato2 nd mouvement : Allegretto3 e mouvement : Largo4 e mouvement : Allegro non troppoLa 5 e Symphonie : la réponse d’un compositeur soumis au régime StalinienLa réponse concrète et créative d’un artiste soviétique à une critique justifiée. Il est de coutume de présenter cettephrase comme le sous-titre que <strong>Chostakovitch</strong> aurait donné à cette symphonie.La 5 e Symphonie présente effectivement un caractère résolument moins moderne que Lady Mc Beth ou la 4 eSymphonie et cela semble démontrer que <strong>Chostakovitch</strong> s’est plié aux ordres du régime. L’harmonie est plusconsonante, les contrastes moins brutaux, et sonne de façon plus optimiste que la 4 e qui n’est pas sans rappelercertaines pages de Mahler. Elle se termine dans un climat de mort, sans aucun espoir alors qu’on demandait à<strong>Chostakovitch</strong> d’écrire une musique exaltant l’art Russe et résolument optimiste… Dans une période où tant depersonnes sont arrêtées, condamnées, assassinées, on comprend bien que <strong>Chostakovitch</strong> ait finalement retiré sa 4 esymphonie avant la première représentation. Dans la 4 e , c’est une véritable critique du régime qui semble sedessiner, avec la première apparition du thème de Staline qui sera employé ultérieurement, notamment dans sa10 e symphonie pour faire un portrait au vitriol du dictateur.La 5 e Symphonie est donc en apparence beaucoup plus sage que la précédente. Le glorieux final s’achève sur unenote triomphale à grand renfort de cuivres et percussions.Le second mouvement présente également un caractère parfois beaucoup plus léger (par exemple à 2’00). Leviolon solo accompagné de la harpe lance un thème en apparence bien loin de l’expressionnisme de Lady McBeth.Le largo, particulièrement sensible et expressif participe également à la réhabilitation de <strong>Chostakovitch</strong>.Ainsi, la 5 e Symphonie répond aux exigences du pouvoir et elle semble démontrer que <strong>Chostakovitch</strong> renonce à sesexpériences artistiques d’avant-garde. Est-ce pour cette raison que <strong>Chostakovitch</strong> est resté en vie ?La 5 e Symphonie : Une dénonciation masquée ?Le sous-titre présenté dans le paragraphe précédent comme un repentir de <strong>Chostakovitch</strong> est sérieusement remisen question par Solomon Volkov. Selon lui, cette déclaration qui apparait également dans un journal VetcherniaiaMoskva, lui aussi en fort lien avec le parti, rappelle précisément le style de Staline.


Si la critique occidentale peut voir dans le finale une sorte de « jubilation sincère », cette œuvre se révèlebeaucoup plus profonde et complexe qu’elle ne voudrait le faire croire. Ce Finale est peut-être la musique la plusmystérieuse et la plus ambivalente du XXe siècle. Ses tableaux éclatants de foules en marche suscitent desdiscussions passionnées jusqu’à présent, des décennies après sa composition. <strong>Chostakovitch</strong> aurait-il assagi sonstyle pour mieux masquer son intention ?<strong>Chostakovitch</strong> avait réussi ce dont rêvaient les plus grands auteurs : en y assortissant une explicationsuffisamment ambiguë pour permettre une pluralité salvatrice d’interprétations, il avait su raconter dans uneœuvre symphonique le destin de l’intelligentsia à l’époque stalinienne, de telle façon que la narration soitémotionnellement véridique et accessible à un public assez large.Même Boris Pasternak, qui sera l’auteur du célèbre Docteur Jivago s’exclamera : C’est quand même extraordinaire,il a tout dit, comme ça, et ça ne lui a valu aucun ennui !Certains critiques de l’époque ont pu ainsi commenter cette symphonie : La pression émotionnelle est aumaximum : encore un pas et tout explosera dans un hurlement physiologique.Le pathos et la souffrance est par endroits poussé jusqu’au cri naturaliste et au hurlement. Dans certains épisodes,la musique est capable de provoquer presque une douleur physique.Tout au long de cette œuvre, <strong>Chostakovitch</strong> dépeint sa souffrance personnelle, mais également celle de tout unpeuple victime de l’oppression. Et ce n’est pas étonnant que cette œuvre ait été ovationnée pendant environ unedemi-heure lors de sa création. Evgueni Mravinski, le chef d’orchestre rendra même un hommage particulier aucompositeur en portant la partition comme un trophée au-dessus de sa tête à cette occasion.Johann Admoni, compositeur présent à la première déclarera : « On pouvait considérer le succès de la CinquièmeSymphonie comme la protestation de l’intelligentsia – de la partie de l’intelligentsia qui n’avait pas encore été anéantie,de ceux qui n’étaient encore ni déportés, ni fusillés. Chacun pouvait comprendre cette symphonie comme l’expression desa propre attitude envers la terrible réalité, et c’est bien plus grave que n’importe quel problème de formalismemusical. »Selon Lioubov Chaporina : « Tout le monde répétait la même chose ; il a répondu, et bien répondu. »Le 1 er mouvement s’ouvre sur un violent thème en canon opposant les violoncelles contrebasses aux violons 1 et 2qui contraste avec la fragilité, la douleur des mesures suivantes. La rythmique de percussion (notamment timbaleset xylophone) quasi militaire sur laquelle réapparait plus tard ce thème aux dissonances toujours plus inquiétantesreprises par tout l’orchestre semble évoquer le climat inflexible qui pèse sur le pays. La fin de ce premiermouvement superposera des longues phrases plaintives dans l’aigu à la flûte ou au violon solo puis au célestamorendo sous d’inquiétants vestiges de ce premier thème qui plane comme une menace persistante.Dans le second mouvement, en apparence plus conventionnel, n’y aurait-il pas une intention satyrique masquée àtravers son côté burlesque et naïf ? L’opposition entre l’entrée des violoncelles contrebasses pompeuse etmaladroite à l’unisson dans le grave avec l’acidité stridente des bois aigus n’est-elle pas une sorte de caricature deStaline déguisée ?La fin du troisième mouvement semble désespérée. Il termine sur l’indication Morendo. L’angoisse de<strong>Chostakovitch</strong> semble révélée par ces tremolos de fa# au violon pp,Mais, comme l’indique Solomon Volkov, <strong>Chostakovitch</strong> aurait savamment caché différentes citations révélatricesde son intention compositionnelle. Avec une grande maîtrise, <strong>Chostakovitch</strong> y a subtilement entretissé desallusions parlantes, comme il l’avait fait pour sa 4 e symphonie. La science musicale actuelle ne fait que commencerà identifier ces allusions dans toute leur complexité. Par exemple, on a établi la parenté entre le thème principaldu finale de la 5e symphonie avec le motif d’une œuvre plus tardive de <strong>Chostakovitch</strong> : la romance sur les vers deRobert Burns Mc Pherson’s farewell, dont les paroles sont : « il marchait si gaiement si bravement vers la potence. »


<strong>Chostakovitch</strong> traitait la marche festive du finale comme la procession des condamnés vers leur supplice : imagefrappante et effrayante, mais absolument exacte, presque naturaliste si on se rappelle ce qui l’a fait naître : laGrande Terreur et l’hystérie de masse qui l’accompagnait.On trouve aussi dans ce finale des allusions occultes de la Symphonie fantastique de Berlioz et de Till Eulenspiegelde Richard Strauss, et ce sont justement les épisodes où la musique décrit des mises à mort. A partir de cemoment, la marche au supplice devient une idée fixe dans la musique de <strong>Chostakovitch</strong>, associée de plus en plussouvent à la « via dolorosa », le chemin de croix du Christ.Le dernier mouvement, malgré les puissantes battues de timbales, s’achève par un la aigu répété pendant 31mesures soit 252 fois. <strong>Chostakovitch</strong> nous montre ainsi, malgré les apparences, la voie d’une résistance acharnée.ConclusionCette 5 e Symphonie est donc particulièrement intéressante de par son caractère ambigu. Elle laisse à chacun,imprégné des terribles circonstances de sa composition, un témoignage d’une période bien sombre, et lapossibilité d’entrevoir malgré un certain vernis officiel, la pensée profonde d’un compositeur qui dénonce defaçon masquée le régime de Staline.Bibliographie :- <strong>Chostakovitch</strong> et Staline, Solomon Volkov, Anatolia, éditions du rocher, 2005- Dmitri <strong>Chostakovitch</strong>, Lettres à un ami, Correspondance avec Isaac Glikman, Albin Michel, 1994- http://www.symphozik.info/chostakovitch-et-staline,11,dossier.htmlTous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogique


Modeste <strong>Moussorgski</strong>Tableaux d’une exposition - orchestration de Maurice RavelModeste <strong>Moussorgski</strong>Où êtes-vous né Monsieur <strong>Moussorgski</strong> ? (Interview imaginaire)Je suis né en 1839 à Karevo un petit village russe de la province de Pskov, aunord-ouest de la Russie pas très loin de Saint-Pétersbourg. A l’époque de laRussie Impériale.Qui étaient vos parents ?Mes parents faisaient partie de la noblesse russe. Comme beaucoup de nobles,mon père était propriétaire terrien. Sa terre était cultivée par des moujiks,paysans russes qui travaillaient comme au Moyen-âge en servitude.Vous aimiez la vie de votre famille ?Oui bien sûr, mais j’aimais aussi beaucoup partager la vie des paysans, même si ce n’était pas du tout bien vu parma famille.Vous avez commencé la musique à quel âge ?Mes parents étaient tous deux amateurs de musique. C’est ma mère qui m’a donné mes premiers cours de piano.J’étais un enfant doué. A 9 ans, je jouais des œuvres de Frantz Liszt, très difficiles.Mon père m’a envoyé au lycée de Saint-Pétersbourg, pour que je suive une carrière militaire, mais il a aussi tenu àme donner une bonne éducation musicale.Vous êtes devenu musicien tout de suite ?Oh non, je suis d’abord devenu militaire, mais quand on m’a envoyé en garnison loin de Saint-Pétersbourg, j’aidonné ma démission. J’étais déjà très ami avec des musiciens comme Balakirev et Cui, puis plus tard avecBorodine, Rimski-Korsakov, avec lesquels nous avons constitué ce que les européens ont appelé Le groupe descinq. Nous écoutions beaucoup les compositeurs européens : Schumann, Beethoven, Liszt et Berlioz.Vous avez vécu de votre musique ?Non pas du tout, je n’ai jamais réussi à en vivre. En 1861, le Tsar Alexandre II, notre empereur, a aboli leservage, mes parents ont perdu le revenu de leur terre et j’ai dû travailler comme fonctionnaire d’état. Je sentaisen moi une force musicale puissante, qui s’exprimait dans mes œuvres comme Une nuit sur le Mont Chauve,j’étais fasciné par la vie et la culture des paysans que je cherchais à transcrire dans ma musique, comme dansl’opéra Boris Godounov. Mais ma musique était trop puissante, trop colorée, je n’ai pas tout de suite plu à mescontemporains, et je devais consacrer trop de temps à essayer de me nourrir pour faire vivre toute la musique queje sentais en moi.Vous aviez des amis ?J’en avais mais je leur faisais peur, j’avais des crises d’épilepsie qui me rendait nerveux, des crises d’angoisse… laréalité du monde me bouleversait. Je me suis mis à boire, ça les a fait fuir, et j’ai fini ma vie très seul. Mais j’étaisfasciné par mes contemporains, en particulier Dostoïevski, un écrivain formidable, inspiré comme moi par lesbouleversements de la société russe au XIXe siècle.<strong>Moussorgski</strong> est mort en 1881, très pauvre. Mais depuis, la Russie et le monde entier ont reconnu labeauté et la grandeur de sa musique, même s’il n’a composé que très peu d’œuvres. Il est enterré à côté desplus grands artistes russes : Dostoïevski, Rimski-Korsakov, Tchaïkovski, dans le grand Monastèred’Alexandre Nevski à Saint-Pétersbourg.


Genèse de l’œuvreLa mort d’un très grand ami peintreImaginez qu’un de vos grands amis vienne à mourir. C’était un peintre. Pour lui rendre hommage, on organiseune exposition de ses œuvres.Vous êtes musicien et certains des tableaux exposés vous inspirent différentes émotions, certains vous font sourireparce qu’ils sont cocasses, d’autres vous émeuvent parce qu’ils évoquent des souvenirs d’enfance, d’autres vousbouleversent, parce qu’ils touchent à des émotions intimes comme l’évocation de la mort, d’autres enfin éveillenten vous des grands sentiments liés à votre pays. Vous partagez avec ce peintre les mêmes inspirations.C’est ce qu’a vécu <strong>Moussorgski</strong> à la mort de Viktor Hartmann, peintre mais aussi décorateur de théâtre etarchitecte, très proche du groupe des cinq. <strong>Moussorgski</strong> a été bouleversé par sa mort. Suite à la visite del’exposition, il décide de composer une série de pièces mettant en musique dix peintures qui l’ontparticulièrement touché. Il compose très vite, lui habituellement si lent qu’il n’achèvera quasiment aucune de sesgrandes œuvres : « Hartmann bouillonne en moi : je peux à peine aller assez vite pour gribouiller sur le papier ; lessons et les idées sont suspendus dans les airs »Des images traduites en musique<strong>Moussorgski</strong> reproduit dans sa musique l’idée d’une visite de l’exposition du peintre Hartmann, chacun des arrêtsdevant les tableaux provoquant l’écriture d’une nouvelle pièce. Pour lier chacun des mouvements, il compose cequ’il a appelé une « promenade » dans laquelle il reconnaît avoir voulu transcrire sa propre physionomie etl’évolution de ses émotions au fil de la visite. C’est ce qu’on appelle une « musique à programme », forme decomposition caractéristique de la fin du XIXe siècle, dans laquelle le compositeur s’inspire d’une œuvre picturale,littéraire ou autre pour nourrir son inspiration.Une œuvre composée pour piano puis orchestréeTableaux d’une exposition a été composée pour le piano en 1874. C’est une œuvre très virtuose qui demandebeaucoup de talent de la part de l’interprète pour en retranscrire toutes les émotions, les évocations, les couleurset les dynamiques. <strong>Moussorgski</strong> était lui-même un excellent pianiste.Est-ce la richesse du matériau musical qui a provoqué un extraordinaire engouement des compositeurs pour cetteœuvre ? En tout cas, il existe un très grand nombre d’orchestrations, plus de 70, pour des formationsinstrumentales très diverses, sans compter toutes les autres transcriptions pour ensembles plus insolites les uns queles autres. La plus célèbre est celle de Ravel, pour grand orchestre symphonique, réalisée en 1922. La plussurprenante est peut-être celle du groupe rock des années 70 : Emerson Lake & Palmer.D’autres prolongementsUn des prolongements les plus connus est celui du célèbre peintre Kandinsky. En 1928 il crée un spectaclesynthétique basé sur les Tableaux d’une exposition de <strong>Moussorgski</strong>. A ce sujet sa vision du travail de Moussorgkinous renseigne bien sur sa démarche de composition qui est loin d’être strictement analogique. « Si la musiquereflète quelque chose, ce ne sont sûrement pas les tableautins peints, mais les expériences de <strong>Moussorgski</strong> qui dépassent deloin le contenu de la chose peinte »Près d’un demi-siècle après Kandinsky et tout juste un siècle après <strong>Moussorgski</strong>, Klaus Peter Brehmer reprend àson compte l’idée des Tableaux d’une exposition, se servant des apports de la technologie, en l’occurrence dusonographe, pour traduire des motifs musicaux sous forme d’une succession de graphismes qu’il développe pourles faire correspondre à un ensemble de dix « tableaux ». Les « peintures sonores » de <strong>Moussorgski</strong> étaient en effetbasées sur un simple accord de 5 notes et à chacun des tableaux était attribué un motif mélodique particulier.Lors d’une exposition à New York en 1975, des magnétophones à cassette posés sur des socles permettaient deconcrétiser musicalement cette promenade de tableau en tableau. Brehmer réalisa parallèlement à partir dessonogrammes une suite d’eaux fortes qui donnèrent lieu à une nouvelle prise en compte musicale, due cette foisau compositeur Phil Corner.Musique et arts plastiques, Jean-Yves Bosseur, Minerve, 1998, 2006Tous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogique


Les mouvementsL'exécution de l'ensemble des pièces dure environ quarante minutes.• Promenade (Allegro giusto, nel modo russico ; senza allegrezza, ma poco sostenuto)• I - Gnomus (Sempre vivo)• Promenade (Moderato comodo e con delicatezza)• II - Le vieux château (Andante molto cantabile e con dolore)• Promenade (Moderato non tanto, pesamente)• III - Les Tuileries (Allegretto non troppo, cappricioso)• IV - Bydło (Sempre moderato, pesante)• Promenade (Tranquillo)• V - Ballet des poussins dans leur coque (Scherzino : vivo, leggiero – Trio)• VI - Samuel Goldenberg et Schmuyle (Andante)• Promenade (Allegro giusto, nel modo russico, poco sostenuto)• VII - Le marché de Limoges (Allegretto vivo, sempre scherzando)• VIII - Catacombe (Largo)• Cum mortuis in lingua mortua (Andante non troppo, con lamento)• IX - La cabane sur des pattes de poule (Allegro con brio, feroce – Andante mosso – Allegro molto)• X - La grande porte de Kiev (Allegro alla breve. Maestoso. Con grandezza)PROMENADESLes promenades reviennent tout au long de l’œuvre, comme un intermède musical. <strong>Moussorgski</strong> a clairementexprimé qu’elles le représentaient lui, pendant la visite de l’exposition de Hartmann, avec les différentes émotionsqu’il ressentait.Exercice d’écoute : Comparer la première promenade et la quatrième.Activité de création : apprendre la mélodie de la promenade et inventer différentes variations possibles (tempo ;nuances ; changement de mode ; changement d’orchestration…)GNOMUSTitre du dessin donné pendant l’exposition : « Gnomus : dessin d’un jouet d’enfants utilisé comme décoration desapin de noël. » On a dit plus tard que c’était un casse-noisette.


Le caractère inquiétant du mouvement vient de ce gnome lui-même qui appartient à la tradition populaire russe,personnage difforme qui vit dans un monde parallèle et sur lequel se focalisent les inquiétudes des enfants. C’esten même temps un personnage qui aime jouer des farces et se moquer des humains. Il se déplace de façon bizarreet se cache dans les encoignures de portes.GnomusTous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogiqueActivité d’écoute : que ressent-on à l’écoute de cette pièce ? Pourquoi ? Quels traits de ce personnage sont mis enavant ? Comment ?Activité de création : inventer votre propre gnome musical en utilisant des procédés repérés dans la musique de<strong>Moussorgski</strong>.A l’écoute de <strong>Moussorgski</strong>, réaliser votre propre illustration de ce tableau.Gnomus par KandinskyTous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogiqueIL VECCHIO CASTELLO - LE VIEUX CHATEAULe titre est indiqué en Italien sur la partition originale, pour bien préciser sa source d’inspiration. Le tableauportait le titre suivant dans l’exposition : « Un château médiéval, avec un troubadour en train de chanter au premierplan. »La musique est très évocatrice, elle utilise le rythme ternaire de « sicilienne », rythme populaire italien, pouraccompagner le chant du troubadour. Le rythme de la danse est renforcé par la pulsation aux contrebasses.Le vieux châteauTous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogique


Activité d’écoute : quel tableau imagine-t-on à l’écoute de cette œuvre ? (Couleurs ; formes ; plans…) Justifier laréponse en fonction de la musique entendue (timbres / rythmes / répétitions / registres…).Activité de création : inventer votre propre vieux château musical en utilisant des procédés repérés dans lamusique de <strong>Moussorgski</strong> (par exemple l’ostinato rythmique sur un intervalle de quinte…).A l’écoute de <strong>Moussorgski</strong>, réaliser votre propre illustration de ce tableau.LES TUILERIESLe Vieux Château, par KandinskyTous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogiqueIl n’y pas de certitudes quant à l’attribution de ce mouvement à un tableau précis de Hartmann.Sur la partition originale, <strong>Moussorgski</strong> a écrit : « Tuileries, dispute d’enfants après le jeu ».Pour les deux tableaux ci-dessous, il était simplement indiqué : « Portraits d’enfants ». Nous n’avons pas d’autresindices. Personne n’a jamais retrouvé de tableaux de Hartmann relatifs aux Jardins des Tuileries, juste uneinscription au coin de ces deux tableaux : « Paris ».Il s’agit donc juste d’une supposition.Portraits d’enfantsTous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogiqueActivité d’écoute : Comparer les interprétations de deux versions enregistrées. Par exemple la version piano deFazil Say et celle de l’orchestre de Munich dirigé par Celibidache. Quelles sont leurs intentions expressives ?BYDLOEn polonais "Bydlo" a un double sens :- "un char tiré par un bœuf "Et par extension :- "Les gens exploités comme des animaux”.Dans l’exposition, un tableau portait la légende suivante : « Un lourd char polonais avec des grandes roues, tiré parun bœuf. » Mais on n’a jamais retrouvé trace d’un tableau illustrant un char. Sur le manuscrit de <strong>Moussorgski</strong>, letitre original a été rayé au couteau. Quand Stasov, responsable de l’exposition, a posé la question à <strong>Moussorgski</strong>,celui-ci aurait répondu : « entre nous, laisse croire qu’il s’agit d’un char. » Ce que l’on a interprété comme : « en


vérité, ce n’est pas un char tiré par un bœuf mais bien une représentation du peuple polonais souffrant de la tyrannie.Laisse le public croire que c’est un char. »Tous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogiqueOn peut écouter le mouvement en ayant en conscience les deux interprétations : le char, et l’oppression dupeuple. La musique prend alors des éclairages différentsActivité de création :- inventer des paroles sur cette mélodie- inventer un ostinato sur un rythme de marche- développer une structure qui utilise un grand crescendo /decrescendoBydlo, par KandinskyTous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogiqueBALLET DES POUSSINS DANS LEUR COQUELe plus connu des tableaux de Hartmann.Il s’agit d’une esquisse de costume pour le ballet Trilby mis en scène par le chorégraphe Marius Petipa.Le dessin montre deux personnages portant un costume en forme d’œuf et portant des casques en forme de têtede poulet.Ballet des poussins dans leur coqueTous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogique


Activité de création :- Inventer une musique staccato sur un tempo rapide utilisant principalement des sons aigus.- Représenter graphiquement cette matière musicale.SAMUEL GOLDENBERG ET SCHMUYLETous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogiqueIl n’était pas facile d’être juif dans l’Empire russe.<strong>Moussorgski</strong> n’était pas juif, mais « l’Etoile de David » est gravée sur sa tombe. Cela peut être interprété commel’expression de sa sympathie pour cette communauté, une façon de dire que la vraie nature des russes devrait êtrefaite de bonté, de persévérance et de force, sans tenir compte des origines ethniques. Cette philosophie de vieapparaît tout au long de l’œuvre du compositeur.Selon Ikuma Dan, musicologue, « <strong>Moussorgski</strong> s’inspire de deux tableaux différents dans un seul mouvement et d’unecertaine façon réussit à faire parler les deux juifs. » Ce qui n’apparaît pas dans les tableaux de Hartmann.Activité de création :- Inventer une musique qui peigne une rencontre entre deux personnages opposés.LIMOGES – LE MARCHEDans le catalogue de Hartmann, il y a environ 70 dessins réalisés à Limoges. On n’a retrouvé que cette série de 14dessins évoquant le marché, sans qu’aucun ne porte réellement le titre de « Marché de Limoges ».Sur la partition originale, <strong>Moussorgski</strong> a écrit une phrase qui peut être entendue de cette façon : « Femmes sebattant au point d’en arriver aux mains ».LimogesTous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogique


Activité de création :- Travail sur les masses sonores.- Travail responsorial.- Développement d’un brouhaha vocal à partir du langage (paroles ; cris…).CATACOMBAELe marché de Limoges, par KandinskyTous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogiqueLe tableau original est une aquarelle représentant les catacombes de Paris, un cimetière parisien situé sous terre.Hartmann s’y est représenté lui-même, portant la lanterne. A droite, un mur de crânes évoque probablement laconfrontation d’Hartmann avec l’image de la mort.Mouvement très lent, propre à évoquer les profondeurs sépulcrales. La musique évolue en grands blocs d’accordsd’où émerge une mélodie, aussitôt recouverte par les grands aplats de sons.CatacombaeTous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogiqueActivité de création :- Développer un travail sur les tenues de sons, par exemple en chant sur des clusters sombres etinquiétants.Catacombae, par KandinskyTous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogique


CUM MORTIS IN LINGUA MORTUACe mouvement peut être entendu comme une dernière Promenade, puisqu’il en reprend toute la thématiquemusicale, mais avec un côté beaucoup plus mystérieux et lent. Il évoque une errance dans le monde des morts,avec une certaine sérénité. Il peut être entendu également comme un prolongement du tableau précédent.LA CABANE SUR PATTES DE POULECe mouvement s’inspire de la très célèbre sorcière russe, Baba Yaga, que l’on retrouve dans de nombreux contespopulaires, dont les plus connus sont Baba Yaga et Vassilissa la très belle.La cabane sur pattes de pouleTous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogiqueDans la version de Ravel, la musique est contrastée : on va d’ensembles très percussifs, à des sonneries de cuivres,en passant par des trémolos de cordes très rapidement. Les effets musicaux sont là pour créer un climat detension, donner l’impression de la poursuite de l’affrontement, de la peur…A environ 1’00, rupture totale de climat, sur des trémolos de flûtes, le basson accompagné par les cordes graves(violoncelles et contrebasses en pizzicato) avance à pas mesurés, dans un monde où le danger peut surgir den’importe où : éclats de flûtes.A environ 2’30, la course poursuite reprend avec la réexposition du thème de la première partie.La cabane sur pattes de poules, par KandinskyTous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogique


LA GRANDE PORTE DE KIEVKiev est la capitale de ce que l’on appelait la Petite Russie, aujourd’hui l’Ukraine. Au 11e siècle, une « portedorée » y avait été construite pour célébrer une victoire.La porte de KievTous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogiqueHartmann avait concouru en 1869 pour un projet de construction d’une nouvelle porte triomphante à Kievdestinée à commémorer la tentative déjouée d’assassinat du Tsar Alexandre II à cet endroit. Il n’y eut pas devainqueur dans cette compétition d’architectes et il n’y eut pas de porte non plus, pour des raisons non élucidées.La grande porte de Kiev, par KandinskyTous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogiqueLe début de cette musique a été inséré dans une célèbre chanson de Michael Jackson intitulée History.Bibliographie :- Musique et arts plastiques, interactions au XXe s Jean Yves Bosseur, Musique ouverte, Minerve, 1998,2006- http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=2&cad=rja&sqi=2&ved=0CDkQFjAB&url=http%3A%2F%2Fmediatheque.citemusique.fr%2FMediaComposite%2FZoom%2F<strong>Moussorgski</strong>.pptx&ei=eVrGUKvbJKj80QX04oHoBg&usg=AFQjCNGKNjEPQ4HDogRNDLJ2aL1fuXSDPA&sig2=-notLWi3YVnU46Vsk8eHtATous droits réservés, diffusion limitée et gratuite à l’usage pédagogique


Biographie des artistesPeter BiloendirectionLauréat de la Fondation Anton Kersjes et de l’AmericanAcademy de chefs d’orchestre au Aspen Music Festival,Peter Biloen est connu pour ses interprétations exaltantesdu répertoire classique comme du contemporain. Il est lepremier Chef néerlandais à atteindre la finale de lacompétition Donatella Flick en 2004. Il a dirigé denombreuses premières mondiales et a collaboré avec descompositeurs de renom, tels Lutoslawski, Cage, Boulez etAndriessen. Parmi ses prestations : l’ouverture duAmsterdam Grachtenfestival avec l’opéra Der Vampyr deMarschner, des concerts avec l'EnsembleAsko|Schönberg, et une tournée avec l'<strong>Orchestre</strong> nationaldes étudiants néerlandais, au Concertgebouw d'Amsterdam et au Konserthuset Stockholm.De 2006 à 2008, il occupe le poste de chef assistant du Netherlands Radio Philarmonic Orchestra et duNetherlands Radio Philarmonic Chamber qu’il dirigera pour la première fois en public au Concertgebouwd’Amsterdam en remplaçant au pied levé le chef Van Zweden pour le Requiem de Fauré.En tant que chef invité, Peter Biloen dirige le Gelders Orchestra, Residentie Orchestra de La Haye, le <strong>National</strong>Symphony Orchestra du Paraguay et l'<strong>Orchestre</strong> Symphonique de Moscou.Il a sillonné l’Italie avec l’<strong>Orchestre</strong> de Toscane et le violoniste Roby Lakatos, terminant par un immense concertenregistré par la radio nationale italienne.Peter Biloen a d’abord étudié l’alto à Boston. Après avoir obtenu son baccalauréat au New England Conservatoryof Music, il étudie au Conservatoire Sweelinck d'Amsterdam et obtient son diplôme de direction d'orchestre auConservatoire Royal de La Haye. Ses mentors sont Jorma Panula, Yuri Simonov, David Zinman et Hans Vonk.Peter Biloen s'appuie sur sa riche expérience en tant qu’altiste dirigé par des chefs tels que Chailly, Giulini,Maazel, Sanderling et Svetlanov. Elément central du Netherlands Radio Philarmonic Orchestra durant plusieursannées, Peter Biloen a également joué au sein de l'<strong>Orchestre</strong> de Chambre Néerlandais et le Royal ConcertgebouwOrchestra. Comme il le dit « Parce que j'ai été dans cette position, jouant dans des orchestres durant des années, je saisce qui est efficace, ce qui est important, ce que les musiciens attendent de moi et ce que je peux leur demander. Je parleleur langue ».Louis Andriessen, compositeur néerlandais, semble être d'accord avec lui : « Il a un instinct infaillible pour letempo juste ; il est brillant dans la répétition ; étonnamment au point et aussi très socialement doué pour obtenir desgens le meilleur d’eux-mêmes et faire que les musiciens aiment la musique qu’ils jouent. »

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