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République Algérienne Démocratique et Populaire<br />
Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique<br />
UNIVERSITE M’HAMED BOUGARA - BOUMERDES<br />
FACULTE DES HYDROCARBURES ET DE LA CHIMIE<br />
Département de Transport et Equipements Hydrocarbures<br />
Laboratoire de Génie Physique des Hydrocarbures<br />
MEMOIRE DE MAGISTER<br />
Spécialité : Génie mécanique Option : Thermo Fluide<br />
THEME<br />
MODELISATION DE L’ATTENUATION<br />
DU RAYONNEMENT ISSU D’UNE FLAMME<br />
PAR UN RIDEAU DE GOUTTELETTES D’EAU<br />
Présenté par : LAOUARI <strong>Azzedine</strong><br />
Soutenu publiquement le :<br />
Devant le jury composé de :<br />
Président : M. KESSAL, Maître de conférences, Université UMBB<br />
Examinateurs :<br />
E. AMARA, Maître de recherches, CDTA, Alger<br />
A. AISSANI, Maître de conférences, Université de Boumerdès<br />
M. BOUSSAID, Maître de conférences, Université de Boumerdès<br />
Rapporteur : D. LEMONNIER, Chargé de recherche au CNRS, ENSMA, Poitiers<br />
A. BENBRIK, Maître de conférences, Université de Boumerdès<br />
Boumerdès 2007
REMERCIEMENTS<br />
L’étude présentée dans ce mémoire a été effectuée au sein des deux laboratoires<br />
partenaires de l’accord programme CMEP 03 MDU 587 :<br />
_Laboratoire de Génie Physique de Hydrocarbures, Université de Boumerdès.<br />
_Laboratoire d’Etudes Thermiques, Ecole Nationale Supérieure de Mécanique et<br />
d’Aérotechnique, Poitiers (France).<br />
Je tiens tout d’abord à remercier très chaleureusement, mes encadrants, Messieurs D.<br />
LEMONNIER (encadreur principal) et A. BENBRIK (co-encadreur) de m’avoir intégré parmi<br />
les membres de l’équipe de ce projet et m’avoir fait confiance pour cette ambitieuse étude en<br />
m’initiant à la recherche scientifique, mais aussi pour la qualité de l’encadrement dont j’ai<br />
bénéficié pendant cette formation.<br />
J’adresse l’expression de ma vive gratitude à Monsieur, M. KESSAL, Directeur du<br />
laboratoire, pour avoir voulu présider ce jury.<br />
Je suis en particulier très sensible à l’honneur que m’ont fait Messieurs E. AMARA, S.<br />
AISSANI et M. BOUSSAID d’avoir bien voulu participer à mon jury de soutenance et d’avoir<br />
examiné mon travail.<br />
Je souhaite également témoigner toute ma sympathie aux membres de l’équipe de cet<br />
accord programme avec lesquels j’ai travaillé dans une excellente ambiance. Ils ont toujours su<br />
se rendre disponible pour m’écouter. Merci à Mme S. MEFTAH et Monsieur S. KHELIFI<br />
TOUHAMI<br />
Je remercie également les volontaires pour la relecture de ce mémoire en l’occurrence<br />
messieurs A. GUEBLA et M ed .A.GUEMMITE. Merci encore pour votre aide et votre patience.<br />
Que mes parents trouvent en ces lignes toute la reconnaissance qui leur est due, de m’avoir<br />
toujours encouragé dans mes choix et de m’en avoir donné les moyens pour y arriver.<br />
Tous mes remerciements vont également à tous ceux ou celles qui m’ont apportés une aide<br />
quelconque ayant contribué à l’élaboration de ce travail.
je dédie ce mémoire à tous mes proches et mes amis
ﻦﻳﺰﺨﺘﻟا<br />
ﻞﻴﻣاﺮﺑ<br />
ﺺﺨﻠﻣ<br />
ﺔﻳ ﺎﻤﺣ ﺐﺠﻳ ندا . ﻖﺋاﺮﺤﻟا رﺎﺸﺘﻧﻻ سﺎﺳﻷا ﻞﻣﺎﻌﻟا ﻮه يراﺮﺤﻟا عﺎﻌﺷﻹا<br />
. رﺎﺠﻔﻧﻻا و،لﺎﻌﺘﺷ ﻼﻟ ﺔﻠﺑﺎﻗ ةﺮﻴﻄﺧ داﻮﻣ ىﻮﺘﺤﺗ ﻰﺘﻟا و (... زﺎﻐﻟا،لوﺮﺘﺒﻟا)<br />
. ﻖﺋاﺮﺤﻟا ردﺎﺼﻣ عﺎﻌﺷإ ﺪﺴﻟ ( ﺔﺷﺎﺷ)<br />
ﺰﺟﺎﺤآ<br />
ﻲﺋﺎﻤﻟا ذاذﺮﻟا لﺎﻤﻌﺘﺳا لﻮﻠﺤﻟا ﻦﻴﺑ ﻦﻣ<br />
ﺔﺳاردو . ﻲﺋﺎﻣ رﺎﺘﺳ لﻼﺧ ﻖﺋاﺮﺤﻟا ﻦﻣ ثﻮﻌﺒﻤﻟا يراﺮﺤﻟا عﺎﻌﺷﻹا ﺔﺳارﺪﺑ مﻮﻘﻧ ﺔﺳارﺪﻟا ﻩﺬه ﻲﻓ -<br />
ﺎﻧﺮﻄﺳ ﺔﺳارﺪﻟا ﻩﺬه ﺪﻌﺑ.<br />
ثﻮﻌﺒﻤﻟا يراﺮﺤﻟا عﺎﻌﺷﻹا دﺎﺠﻳإ اﺬآو . رﺎﺘﺴﻟا ﺔﻋﺎﺠﻧ<br />
ﻲﻓ ةﺮﺛﺆﻤﻟا ﻞﻣاﻮﻌﻟا<br />
ﺔﻴﻟﺎﺘﻟا فاﺪهﻷا<br />
ﺔﻧﻮﻜﻣ ةﺮﻔﺷ ﻲﻓ يراﺮﺤﻟا عﺎﻌﺷﻹا ﺔﺳارﺪﺑ ﺎﻨﻤﻗو ﺔﻓﺎﻔﺸﻟا ﻪﺒﺸﻟا ﻂﺋﺎﺳﻮﻟا ﻲﻓ ةراﺮﺤﻟا لﺎﻘﺘﻧا ﺔﻳﺮﻈﻧ -<br />
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فﺎﻔﺸﻟا ﻪﺒﺸﻟا ﻂﺳﻮﻟا ﻲﻓ تاﺮﻄﻘﻟا ﻊﻳزﻮﺗ و ﺮﻴﺛﺄﺗ ﺔﺳارد -<br />
. ذﻮﻔﻨﻟاو ﺖﻴﺘﺸﺘﻟا ،سﺎﻜﻌﻧﻻا<br />
تاﺮﻄﻘﻟا<br />
رﺎﻨﻟا ﻦﻣ ﺔﻳﺎﻤﺤﻟا،تاﺮﻄﻘﻟا،ىراﺮﺤﻟا<br />
عﺎﻌﺷﻻا،ﻲﺋﺎﻤﻟا<br />
ذاذﺮﻟا<br />
: ﺔﻳ ﺰﻣﺮﻟا-تﺎﻤﻠﻜﻟا
RESUME<br />
Le rayonnement thermique est un facteur d’importance majeure dans la propagation<br />
des incendies lorsqu’un feu se déclare dans un lieu de stockage, il est indispensable de<br />
protéger les produits entreposés, notamment, ceux renfermant des matières dangereuses. Une<br />
solution consiste à les isoler du foyer au moyen d’un rideau fait de gouttelettes d’eau<br />
pulvérisées. De par sa diffusion et son absorption du flux émis, ce dispositif va créer un<br />
obstacle au rayonnement des flammes.<br />
Cette étude consiste à l’évaluation des performances de ce mécanisme en fonction des<br />
différents paramètres tels que la largeur du rideau, la densité et la taille des gouttelettes. Afin<br />
de réaliser ceci, nous avons procédé au calcul de la contribution du rayonnement émis par<br />
une flamme (assimilée à un corps noir, à température fixée) et transmise à travers le rideau<br />
dans différentes configurations. Plus cette transmission est faible, plus l’efficacité du système<br />
de protection est meilleure.<br />
Dans le but de réaliser cette étude nous avons adopté la méthode suivante:<br />
-La première étape est une introduction à la théorie de transfert de chaleur par<br />
rayonnement dans les milieux semi-transparents. Nous avons simulé la propagation du flux<br />
dans une lame composée d'un milieu semi-transparents moyennant la variation des<br />
paramètres caractérisant ce milieu à savoir l'extinction, l'absorption et les diffusions isotrope<br />
et anisotrope.<br />
-La deuxième étape est consacrée à l’étude des effets de la diffusion sur le flux de<br />
chaleur traversant le rideau d'eau pour un diamètre de gouttelettes fixe et constant et dans<br />
l’état d’équilibre radiatif.<br />
-Par la suite, nous avons mis le point sur les paramètres optiques: réflexion,<br />
absorption et transmission dans un milieu constitué de gouttelettes en faisant varier le<br />
paramètre d'asymétrie (g).<br />
-En dernière simulation nous avons considéré un rideau d'eau réel pour lequel nous<br />
avons pris en compte la variation du diamètre de gouttelettes, la concentration en gouttes et<br />
l'épaisseur du rideau dans le cas d'un milieu isotherme.<br />
Mots-clés : protection incendie, rideau d’eau, rayonnement, gouttelettes d’eau
ABSTRACT<br />
Thermal radiation is commonly known as the dominant factor for heat transfer of large<br />
scale fires medium. It is necessary to protect the storage tanks; in particular, those which<br />
contain dangerous matters.<br />
A solution can be made by isolating them from the fire box by means of a made<br />
curtain of spray water droplets. With its diffusion and absorption of the emitted flow, this<br />
curtain creates an obstacle for the flames radiations.<br />
This study consists the evaluation of this mechanism in performances versus different<br />
parameters such as the width of the curtain, the density and the size of droplets. In order to<br />
realize this system, we have proceed by calculating the contribution of the emitted radiation a<br />
flame and transmission across the curtain in different configurations. The more this<br />
transmission in weak, the better the system protection efficiency.<br />
To achieve this study we laid down the following objectives:<br />
- The first is an introduction of the theory of radiative heat transfer in the semitransparent<br />
mediums we simulated the propagation of flow in a blade made up of a semitransparent<br />
medium while varying the parameters characterizing this medium with knowing the<br />
extinction, absorption and the isotropic and anisotropic scattering.<br />
- The second step is the study of the effects of the scattering on the heat flow crossing the<br />
water curtain for a diameter of droplets fixed and constant, with the boundary condition of a<br />
radiative balance.<br />
- Then, we consider the optical parameters: reflexion, absorption and transmission in a<br />
medium made of droplets while varying the asymmetry parameter.<br />
- Finally we have to simulate real water curtain for which takes into account the variation of<br />
the diameter of droplets, the concentration of drops and the thickness of the curtain in<br />
isothermal medium.<br />
Keywords: fire safety science, water spray, radiation, water droplets
SOMMAIRE<br />
INTRODUCTION …………………………………………………………………...................<br />
CHAPITRE 1. PRESENTATION DU PROBLEME ET ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE<br />
1.1 Risque de propagation des incendies dans les installations industrielles…….………....<br />
1.2 Technique de protection de propagation d’incendies (rideau d’eau)…………………...<br />
1.3 Présentation des travaux de recherches…………………………………….…………..<br />
1.4 Objectifs de l’étude…………………………………………………….….…………...<br />
1.5 Conclusion…………………………………………………………………….............<br />
CHAPITRE 2. THEORIE………………………………………………………..…………….<br />
2.1 Phénomène de propagation de la chaleur par rayonnement………………...….………<br />
2.2 L’équation de transfert radiatif dans un milieu semitransparent……………….……...<br />
2.3 Méthodes de résolution…………………………………………………………………<br />
2.4 Modèle d’absorption et diffusion par les gouttelettes…………………….…………….<br />
2.5 Propriétés optiques des gouttelettes………………………………………….....………<br />
2.6 Fonction de phase……………………………………………………….…………........<br />
2.7 Normalisation………………………………………………………….……………….<br />
2.8 Conclusion…………………………………………………………………….............<br />
CHAPITRE 3. MODELES NUMERIQUES………………………………….….....................<br />
3.1 Etude de l’extinction du flux dans le rideau en milieu en équilibre radiatif......................<br />
3.2 Milieu à diffusion isotrope…………………………………………………....................<br />
3.3 Milieu à diffusion anisotrope……………………………………………..…..................<br />
3.4 Etude de l’effet de la taille et de la concentration de gouttelettes…..…………...............<br />
3.5 Milieu à température imposée (non émissif)…………………………………...………...<br />
3.7 Conclusion………………………………………………………………..…...….............<br />
CHAPITRE 4. RESULTATS ET DISCUSSIONS……………………………..…..………......<br />
4.1 Influences du schéma d’interpolation sur les luminances………………………………..<br />
4.2 Influence du flux incident sur la paroi…………………………….….………………....<br />
4.3 Transmittance en fonction de l’épaisseur optique………………..……...…..……….....<br />
4.4 Influence de l’albédo du milieu sur le flux transmis………………………..……. ……<br />
4.5 Influence de paramètre d’asymétrie (g)……………………………….......…………….<br />
4.6 Comparaison entre fonction de phase de Henyey-Greenstein…………………………..<br />
et fonction de phase approximative…………………………………………………….<br />
4.7 Absorption Transmittance et réfléctance du rideau …………………..…….……. ........<br />
4.8 Influence de l’épaisseur du rideau……………………………………..….……….........<br />
4.9 Influence de la taille et la concentration de la gouttelette…….…………………………<br />
4.10 Influence de l’absorption de la vapeur d’eau sur la transmittance totale du rideau d’eau<br />
CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES……………………………………..….…….………..<br />
ANNEXES .....................................................................................................................................<br />
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES…………………………………..……….……<br />
04<br />
07<br />
07<br />
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19<br />
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Nomenclature<br />
g Facteur d’asymétrie, utilisé dans la fonction de phase de Henyey-Greenstein<br />
kν g Cœfficient d’absorption de gaz [m -1 ]<br />
kν l<br />
Cœfficient d’absorption de la goutte [m -1 ]<br />
Lbν Luminance du corps noir [Wm -2 -1<br />
sr<br />
-1<br />
m<br />
Lν Luminance [Wm -2 -1<br />
sr<br />
-1<br />
m<br />
Pν HG Fonction de phase spectrale de Henyey-Greenstein<br />
Pν l<br />
Fonction de phase spectrale<br />
Q Facteur d’efficacité des gouttelettes<br />
μ ]<br />
μ ]<br />
S Variable curviligne de position [m]<br />
T Température du milieu [K]<br />
M Masse d’eau injectée (Concentration de gouttes) [Kg/m 3 ]<br />
d Diamètre de gouttelettes [ μ m ]<br />
L Epaisseur du rideau [m]<br />
a , b Cœfficient de MIE<br />
n<br />
n<br />
Symboles grecs<br />
β ν l Facteur d’extinction des gouttes [m -1 ]<br />
λ Longueur d’onde [ μ m ]<br />
μ Cosθ<br />
ν Fréquence du rayonnement [s -1 ou Hz]<br />
θ Angle polaire [rad]<br />
σ ν l Cœfficient spectral de diffusion de la goutte d’eau [m -1 ]<br />
Ω Angle solide [sr]<br />
ρ Masse volumique [Kg/m 3 ]<br />
Indices<br />
abs absorption<br />
diff diffusion<br />
ext extinction<br />
g propriétés relative à la phase gazeuse<br />
l propriétés relative à la phase liquide<br />
ο Référence ( vide, corps noir)<br />
Abréviation<br />
ETR Equation de Transfert Radiatif<br />
MOD Méthode des Ordonnées Discrètes<br />
MMC Méthode de Monte Carlo
INTRODUCTION GENERALE<br />
Le rayonnement thermique est le principal mode de propagation des incendies lorsqu’<br />
un feu se déclare, des accidents, comme celui survenu en 1986 à Mexico dans un complexe de<br />
réservoirs de stockage ou celui survenu dans la raffinerie de pétrole à Mil Ford Haven<br />
(Royaume-Uni, 1994) où les dégâts matériels ont été évalués à près de 100millions de<br />
dollars, ont prouvé que le rayonnement émis par les flammes d'un incendie pouvait entraîner<br />
une série de nouveaux sinistres (explosion en chaîne de réservoirs, par exemple).<br />
Ces dernières années plusieurs études ont été faites pour trouver les méthodes<br />
efficaces de protection des bacs de stockages et des compartiments sensibles contre les<br />
incendies. La plupart d’entre elles traitent de l'utilisation des jets d'eau pour la protection des<br />
installations industrielles. Ces derniers peuvent être utilisés pour l'extinction directe des feux<br />
et en même temps pour refroidir les surfaces exposées directement aux feux. Comme ils<br />
peuvent aussi avoir la forme de rideaux servant de barrière (écran), pour bloquer le<br />
rayonnement issu des flammes, dans le but d’isoler d’autres zones inflammables.<br />
Schéma du principe du dispositif de protection d’incendie [31]<br />
FHC Page4
Introduction générale<br />
C’est ce dernier dispositif que nous allons étudier pour évaluer ses performances en fonction<br />
des différents paramètres tels que la largeur du rideau, la densité, et la taille des gouttelettes.<br />
Pour cela, nous allons calculer dans différentes configurations la part du rayonnement émis<br />
par une flamme (assimilée à un corps noir à température fixée) et transmise à travers le rideau.<br />
Plus cette transmission est faible, meilleure est l’efficacité du système de protection.<br />
Dans cette étude on va modéliser le rayonnement thermique des flammes à travers le<br />
rideau, en faisant varier certains paramètres de contrôle et voir leur influence sur l'atténuation<br />
du rayonnement thermique émis par une source de flamme pour protéger les produits<br />
inflammables et explosifs à risque.<br />
Dans le but de réaliser cette étude nous avons adopté les objectifs suivants:<br />
- Dans une première étape d'initiation à la théorie du transfert de chaleur par rayonnement<br />
dans les milieux semi-transparents, nous avons simulé la propagation du flux dans une lame<br />
composée d'un milieu semi-transparent en faisant varier les paramètres caractérisant ce<br />
milieu à savoir l'extinction, l'absorption et la diffusion isotrope et anisotrope.<br />
- Ensuite, nous avons étudié les effets de la diffusion sur le flux de chaleur traversant le rideau<br />
d'eau pour un diamètre de gouttelette fixe et constant, avec la condition d’équilibre radiatif.<br />
- Après, nous avons étudié les paramètres optiques: réflexion, absorption et transmission dans<br />
un milieu constitué de gouttelettes en faisant varier le paramètre d'asymétrie (g).<br />
- En dernière simulation nous avons considéré un rideau d'eau réel pour lequel on prend en<br />
compte la variation du diamètre de gouttelettes, la concentration en gouttes et l'épaisseur du<br />
rideau dans le cas d'un milieu isotherme.<br />
Dans ce mémoire nous avons présenté les chapitres suivants.<br />
Dans le premier chapitre nous avons évoqué l’ensemble des objectifs de l’étude ainsi<br />
qu’une analyse bibliographique des différents travaux ayant trait à l’utilisation des rideaux<br />
d'eau comme protection contre les incendies des équipements industriels, notamment ceux liés<br />
au stockage des hydrocarbures.<br />
FHC Page5
Introduction générale<br />
Au deuxième chapitre nous avons introduit la théorie de résolution de l'équation de<br />
transfert radiatif dans le rideau ainsi que les différentes lois régissant le phénomène<br />
d'atténuation du flux de chaleur par le milieu constitué de gouttelettes d'eau.<br />
Dans le troisième chapitre nous avons exposé la méthode numérique (Ordonnées<br />
Discrètes) que nous avons adoptée pour la résolution de l’équation de transfert radiatif du<br />
problème.<br />
Dans le dernier chapitre nous avons présenté les résultats obtenus et leurs l'analyse.<br />
Enfin nous avons terminé ce mémoire par une conclusion générale sur l'étude réalisée<br />
et nous présentons les perspectives à ce travail.<br />
FHC Page6
CHAPITRE 1<br />
ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE<br />
L’eau est l’agent de lutte contre l’incendie le plus employé couramment, car les<br />
caractéristiques thermiques de l’eau la rendent idéalement appropriée comme agent<br />
d’extinction de la plupart des types de feu, en captant la chaleur directement à partir des<br />
flammes, les produits chauds de la combustion ou à partir de la surface du carburant. Le<br />
changement de phase de l’eau en vapeur est particulièrement efficace dans le captage de<br />
l’énergie thermique. De meme la production de grandes quantités de vapeur d’eau peut<br />
également contribuer à réduire la concentration en oxygène de l’environnement en particulier<br />
lorsque le feu est confiné.<br />
1. Risque de propagation des incendies dans les installations industrielles<br />
1.1 Classification des incendies et des agents d’extinction<br />
En Suivant la nature du matériau combustible, on peut distinguer quatre classes<br />
d’incendies. A chacune de ces classes s’adapte un type particulier d’agent extincteur pouvant<br />
être utilisé en système fixe ou portatif (D.P.Nolan [11], R.Dupon [37]) :<br />
• Classe A<br />
Matériaux combustibles ordinaires (Exemples : bois, papier, vêtements, caoutchouc,<br />
plastiques…)<br />
Extinction : eau, phosphate d’ammonium sec en poudre, mousse (agrégats d’eau, de<br />
composés chimiques et d’air).<br />
• Classe B<br />
Liquides et gaz inflammables, graisses.<br />
FHC Page7
Chapitre 1 Etude Bibliographique<br />
Extinction : CO2, phosphate d’ammonium sec, bicarbonate de potassium et poudre,<br />
mousse, halon, lorsqu’ il est employé en protection d’incendie, est un agent extincteur<br />
sous forme gazeuse.<br />
• Classe C<br />
Equipements électriques en fonctionnement (Exemples : moteurs, transformateurs..).<br />
Extinction : CO2, phosphate d’ammonium sec, bicarbonate de potassium en poudre,<br />
halon.<br />
L’agent extincteur doit être non-conducteur électrique.<br />
• Classe D<br />
Matériaux brûlants à l’air, tels que le magnésium, l’aluminium et le titane, ainsi que<br />
leurs alliages, sodium, potassium.<br />
Extinction : sable, graphite pulvérisé, chlorure de sodium, chaux, talc.<br />
Les feux de la classe A sont généralement éteints à l’eau, qui produit un effet<br />
d’absorption de chaleur (refroidissement) sur le matériau en combustion, jusqu’à<br />
l’extinction complète.<br />
L’extinction des feux de la classe B est réalisée de trois façons :<br />
- En réduisant la teneur en oxygène de l’air (cas de l’agent extincteur CO2) ;<br />
- En empêchant la formation de la vapeur inflammable par une couche-barrière excluant l’air<br />
(cas des mousses) ;<br />
- En utilisant un agent chimique extincteur (poudreux ou gazeux) qui, par des interférences<br />
chimiques, interrompt la chaîne de réactions de la combustion (carbonate de potassium,<br />
phosphate d’ammonium halon).<br />
Pour la classe D, l’agent extincteur ne doit pas réagir avec le métal et être un bon absorbant de<br />
chaleur.<br />
FHC Page8
Chapitre 1 Etude Bibliographique<br />
1.2 Feux et explosions des hydrocarbures<br />
Les hydrocarbures gazeux ou liquides possèdent certaines caractéristiques importantes<br />
pouvant être utilisées en ingénierie de protection d’incendie. Parmi ces caractéristiques, on<br />
peut citer les notions de limites (supérieure et inférieure) d’inflammabilité, de température<br />
d’auto-inflammation et de point éclair.<br />
Limites d’inflammabilité<br />
Un mélange air-gaz inflammable (ou air vapeur inflammable) ne peut s’enflammer que si la<br />
proportion de gaz combustible dans ce mélange est comprise entre deux limites .<br />
Ces limites d’inflammabilité dépendent de nombreux facteurs externes au combustible,<br />
notamment la vitesse et la direction de l’écoulement d’air, l’humidité de l’air et les<br />
dimensions de l’enceinte contenant le gaz inflammable.<br />
A titre d’exemple, dans les conditions normales de température et de pression (0 0 C - 1,013<br />
bar), ces limites d’inflammabilité dans l’air sont de 5 – 15 % pour le méthane, 2 - 9,5 % pour<br />
le propane et 1,5 - 8,5 % pour le butane.<br />
En protection d’incendie, un hydrocarbure gazeux sera considéré d’autant plus dangereux que<br />
l’écart entre les limites inférieures d’inflammabilité sera large.<br />
La température de combustion est la température maximale susceptible d’être obtenue avec un<br />
combustible. Elle dépend de la nature de comburant (air ou oxygène pur), des proportions du<br />
mélange combustible - comburant, ainsi que d’autres facteurs. La valeur théorique de la<br />
température de combustion peut être calculée par lois de la thermodynamique (R.Siegel,<br />
J.R.Howell [38]).<br />
La température d’auto-inflammation d’un mélange combustible gazeux-air, est la température<br />
à laquelle il faut porter ce mélange pour qu’il s’enflamme spontanément, sans autre source<br />
d’ignition.<br />
FHC Page9
Chapitre 1 Etude Bibliographique<br />
C’est une propriété extrinsèque du combustible dépendant fortement des conditions<br />
expérimentales. Dans les conditions normales, cette température est de 540 ° C, 450 ° C et 405 ° C<br />
respectivement pour le méthane le propane et le butane (D.P.Nolan [11]).<br />
• Point éclair<br />
C’est la température minimale à laquelle il faut porter un combustible liquide pour que les<br />
vapeurs émises brûlent spontanément en présence d’une source d’ignition. Le point éclair est<br />
un paramètre dont la valeur numérique est difficile à déterminer, du fait de sa très forte<br />
dépendance à la technique expérimentale de mesure. Dans l'industrie pétrochimique on peut<br />
avoir plusieurs types d'incendie et d'explosion parmi lesquelles on peut citer:<br />
• Feu de nappe (pool fire)<br />
Le déversement accidentel d'un liquide inflammable de faible volatilité peut conduire, en<br />
présence d'une source d'ignition, à un feu de nappe. Dans les conditions industrielles, les<br />
densités de flux reçus par les équipements, en provenance de ce type de feux, sont de l'ordre<br />
de 30 à 50 kW/m 2 (D.P.Nolan [11]). Les tests expérimentaux sur le terrain (ITC-CETHIL-<br />
IVK), réalisés dans le cadre du projet Astre, ont porté sur les feux de nappe de gaz naturel<br />
liquéfié (GNL) et d'essence.<br />
• Bleve (Boiling Liquide Expanding Vapor Explosion)<br />
Explosion de liquide bouillant, entraîné par la vapeur d'eau en expansion. Ce type d'accident<br />
intervient, suite à la rupture de la paroi d'un réservoir de stockage contenant un combustible<br />
liquide. Cette rupture brutale et le déversement brusque dans le milieu ambiant du liquide en<br />
ébullition contenu dans le réservoir ou de son évaporation instantanée s'accompagne<br />
d'explosion appelée Bleve.<br />
0<br />
Pour des parois métalliques, cette rupture peut intervenir à des température de plus de 540 C.<br />
Des études de conditions "Bleve"portant sur des réservoirs de stockage de Gaz de Pétrole<br />
3<br />
Liquéfié (GPL) de 3,8 à 113 m de capacité ont montré temps de rupture entre 8 et 30 mn<br />
(D.P.Nolan [11]).<br />
FHC Page10
Chapitre 1 Etude Bibliographique<br />
• Feu de jet (jet, torch fire)<br />
Un feu de jet est produit par la réaction avec l'air d'un combustible gazeux ou liquide atomisé<br />
sous pression. Il se produit suite à la rupture d'une canalisation sous pression. Généralement<br />
localisées au niveau de la zone de rupture, les flammes qui en résultent peuvent fournir des<br />
densités de flux de plus de 200 kW/m 2 , et constituent un grand danger pour les équipements<br />
environnants.<br />
• Incendies dans les hydrocarbures<br />
Pour qu’il y ait combustion d’un hydrocarbure, il faut qu’il y ait de l’oxygène(Comburant).<br />
En présence d’un corps combustible que constitue l’hydrocarbure. Hydrocarbure et oxygène<br />
ne peuvent s’unir qu’en proportions définies et la réaction ne peut s’amorcer que lorsqu’une<br />
certaine température est atteinte [48].<br />
Si dans un mélange gazeux, la concentration en combustible est trop élevée, il ne peut y avoir<br />
combustion : le mélange est dit trop riche. Inversement, si cette concentration est trop faible<br />
la combustion ne peut avoir lieu : le mélange est dit pauvre. Avec les composés ayant<br />
un haut pouvoir calorifique, comme les hydrocarbures, il suffit, lorsque le mélange<br />
combustible / air est en proportion convenable, qu’une très petite quantité du mélange brûle<br />
pour que la chaleur dégagée amène les couches voisines à la température d’ignition<br />
et la combustion se propage de proche en proche. Quand un liquide est enflammé, une<br />
partie de la chaleur dégagée élève la température du liquide et en transforme une partie en<br />
vapeur. La vitesse de combustion dépend donc de la chaleur de combustion dégagée et du<br />
rayonnement en retour vers la surface du combustible.<br />
• Feu de réservoir<br />
Un point important consiste à protéger les installations voisines du réservoir en feu,<br />
notamment au moyen de rideaux d’eau ou par une couronne d’arrosage des réservoirs<br />
appliquée sur l’enveloppe.<br />
FHC Page11
Chapitre 1 Etude Bibliographique<br />
• Flux rayonnés par les flammes<br />
Dans la littérature on trouve plusieurs modèles pour caractériser le rayonnement issu de feux<br />
d’incendie en fonction de la température de flamme. On peut ainsi exprimer la densité de flux<br />
émis par la flamme par la relation D.P.Nolan [11]:<br />
Ф = F Esp Tatm<br />
ou F est un facteur de forme géométrique, Esp la puissance émise par la flamme assimilée à<br />
une surface et Tatm un facteur de transmission atmosphérique. Il est difficile de donner des<br />
valeurs universelles à ces paramètres pour différents types de feux.<br />
Cependant les valeurs typiques des densités de flux reçus par la cible, de 30 à 50 kW/m 2 sont<br />
souvent retenus pour les feux de nappes 200 – 300 kW/m 2 pour les feux de jet (D.P.Nolan [11]).<br />
Les niveaux de densité de flux supérieurs à 37,8 kW/m 2 peuvent avoir des conséquences graves<br />
pour les installations à risques. Le tableau ci-dessous illustre les données typiques pour les feux<br />
de GPL et GNL.<br />
GNL<br />
(feu de nappe)<br />
GNL<br />
(feu de jet)<br />
GPL<br />
(feu de nappe)<br />
GPL<br />
(feu de jet)<br />
FACTEUR<br />
F<br />
020<br />
0.15<br />
0.15<br />
030<br />
Esp<br />
[kW/m 2 ]<br />
200<br />
200<br />
150<br />
150<br />
Température de<br />
flamme [ 0 C]<br />
1300<br />
Tableau 1.1 Donnée typique pour des feux de GPL et GNL<br />
1600<br />
1300<br />
1550<br />
FHC Page12
Chapitre 1 Etude Bibliographique<br />
Le cas des réservoirs d’hydrocarbures est ici traité de façon spécifique. Ce tableau ci-<br />
dessous est une estimation des risques dans le cas des entrepôts de pétrole en présence d’un<br />
flux thermique.<br />
Entrepôts de pétrole<br />
Propagation probable de l’incendie même dans le cas<br />
de refroidissement des réservoirs.<br />
Propagation improbable lorsque le refroidissement<br />
est suffisant, c'est-à-dire si le maintien de l’équilibre<br />
thermique est assuré.<br />
Propagation improbable du feu sans mesure de<br />
protection particulière.<br />
Flux thermique<br />
(kW/m 2 )<br />
Tableau 1.2 Estimation du risque incendie dans le cas des entrepôts de pétrole<br />
(extrait de « Process Industry Hazards; Accidental Release Assesment »<br />
Containment and Control I Ch E Symposium - Serie n° 47 - 1976)<br />
FHC Page13<br />
36<br />
12<br />
8
Chapitre 1 Etude Bibliographique<br />
1.3 Technique de protection de propagation des incendies par rideau d’eau<br />
La protection des équipements des hydrocarbures, notamment des réservoirs de stockages de<br />
GNL, vis à vis des flammes est d’une grande importance dans les industries pétrochimiques<br />
ou gazières. Une des techniques de protection consiste à employer des rideaux d’eau pour<br />
atténuer le rayonnement des flammes de 50% à 70%.<br />
C’est le moyen le plus utilisé dans la sécurité industrielle J.M Bachelin [23] et il est efficace<br />
pour plusieurs types de risque J.M Bachelin [22]. Dans le cas de réservoir en feu, le rideau<br />
d’eau maintient la surface du réservoir isolée du milieu environnant Y.Lev [47], Nedelka,<br />
Bauer and A.Copalle [2]. Ce rideau est composé de gouttelettes d'eau, qui se comportent<br />
comme un filtre P.H.Thomas [35], J.R Lenoir and Saders[24], réduisant bien l’incidence<br />
radiative vers les bacs de stockages et les surfaces pétrochimiques ou les bacs de stockages du<br />
GNL. Le rideau d’eau à injection verticale a été bien étudié à l’institut de Von Karman dans le<br />
projet Européen ASTRRE (Atténuation des sources thermiques rayonnantes par rideau<br />
d'eau). Qui est suivi par J.Lieto [25] en partenariat avec l’université Claude Bernard et le<br />
Centre thermique de l’INSA Lyon (France). S.Dembélé [39]. Le rideau d’eau est bien orienté<br />
essentiellement pour protéger les bacs de stockage.<br />
Test d’un feu de GNL Rideau d’eau employé<br />
Fig.1.4 (Von Karman Institute ‘Thermal shielding by water spray 2003)<br />
FHC Page14
Chapitre 1 Etude Bibliographique<br />
Des travaux récents sur les rideaux d'eau pulvérisés ont été menés afin d'améliorer la<br />
protection des biens contre le rayonnement dus aux incendies.<br />
Dans l’étude de G. Parent, P. Boulet [12], l'atténuation varie fortement avec la longueur<br />
d'onde incidente. Les coefficients d'absorption et de diffusion sont proportionnels au diamètre<br />
de gouttes. Ils ont conclu que la distribution de gouttelettes augmente avec la pression de jet<br />
1/3<br />
et varie proportionnellement par rapport à la pression p et que les petites gouttes atténuent<br />
−<br />
beaucoup mieux le rayonnement car leur cœfficient de diffusion est très important.<br />
La densité de gouttelettes et introduite en fonction de la taille de gouttelettes et de sa classe<br />
extraite de la loi de Rosin-Rammler; les calculs expérimentaux ont été faits pour 49 diamètres<br />
7 3<br />
de classe (60 à 400 μ m ). avec des concentrations de de 1.87× 10 gouttes / m .<br />
Dans une autre étude, N. Berour, D. Lacroix, al [34] ont étudié l’influence du diamètre et de<br />
la distribution des tailles de gouttelettes. Leur étude est basée sur la recherche du diamètre<br />
optimale pour atténuer au mieux le rayonnement. Ils ont utilisé le jet TG03 pour des<br />
diamètres de gouttes allant de D = 10µm à D = 200µm. Ils ont utilisé une fraction volumique<br />
de gouttes de l’ordre de ƒ = 10 -5 . Les résultats ont été comparés avec un milieu purement<br />
absorbant. On remarque que pour des petits diamètres de particules l’atténuation est la plus<br />
importante. Le coefficient d'absorption de gaz est calculé par la méthode C-K distribution, qui<br />
est extraite de data base de A. Soufiani. Le coefficient d'absorption de la vapeur d'eau et du<br />
dioxyde de carbone varie avec la température à pression ambiante. La concentration en<br />
vapeur est prise en compte, et l’absorption totale du milieu résulte de celles des gouttelettes et<br />
du gaz. Ont supposés que la diffusion issue du gaz est négligeable par rapport à celle produite<br />
par les gouttes. Cette étude est une simulation numérique du transfert radiatif à travers le<br />
rideau d'eau couplé avec la conduction et la convection et les paramètres contrôlant le rideau<br />
d'eau. La taille de goutte optimale (10 μm ≅ la longueur d'onde du rayonnement infrarouge),<br />
l'extinction varie linéairement avec l'épaisseur du rideau et la transmittance.<br />
Dans l’étude d’A. Collin, P. Boulet [1] ont supposé que toutes les fractions de volume (pour<br />
les gouttelettes et l'espèce gazeuse) sont censées rester constantes et que tous les éléments<br />
participants agissent indépendamment, de sorte que les propriétés radiatives globales peuvent<br />
être obtenues par addition simple de leurs contributions respectives (fraction de<br />
FHC Page15
Chapitre 1 Etude Bibliographique<br />
volume de gouttelettes). Pour mieux décrire les phénomènes liés aux gaz, la méthode C-K est<br />
utilisée. Elle est extraite de la base de données d’A. Soufiani avec un choix de 43 ou 365<br />
bandes de longueurs d’ondes. la fraction volumique de CO2 a été supposée petite devant<br />
celle de la vapeur d’eau. La résolution de l'ETR et l'application du modèle C-K ont été<br />
validées par la littérature et les auteurs ont tenu compte du rôle de la phase gazeuse dans<br />
l'atténuation du rayonnement en plus de l'influence de la densité de gouttelettes.<br />
Dans l’étude d’A. Coppale [2] le but est de calculer l'atténuation du rayonnement infrarouge<br />
à travers un rideau d'eau en fonction du diamètre de gouttes et pour différentes masses d’eau<br />
injectées (débit). L'atténuation maximale est obtenue au diamètre de gouttes de l'ordre de<br />
longueur d'onde du rayonnement, c'est-à-dire pour des diamètres de l'ordre d’environ<br />
quelques μ m . L’auteur a présenté l'atténuation en fonction de la masse d'eau injectée pour<br />
différents diamètres de gouttes. IL a réalisé un simple modèle mathématique pour le calcul de<br />
flux transmis à travers le rideau d’eau. En utilisant un modèle à deux flux pour évaluer<br />
l’atténuation du rideau en fonction de diamètre et de la quantité d’eau injectée (masse d’eau<br />
injectée).<br />
Dans l'article de T.S Ravigururajan et M. R. Beltran [41] a été utilisé un modèle pour le<br />
calcul de la transmitivité à travers un rideau pour des longueurs d’onde allant de 0.6 à 25 μ m .<br />
Les auteurs ont calculé l'atténuation du rayonnement infrarouge à travers un rideau d'eau en<br />
fonction du diamètre de gouttes et pour différentes masses d’eau injectée (débit).<br />
L’atténuation maximale est observée avec des diamètres de goutte de l'ordre de la longueur<br />
d'onde émise. On remarque une fluctuation de l'atténuation en fonction du diamètre de<br />
gouttes : pour des valeurs de D = 2 μm le cœfficient d'extinction atteint son maximum.<br />
L'atténuation se stabilise ensuite pour des longueurs d'onde 2 à 2,5 μ m,<br />
pour des diamètres<br />
de gouttes de 30 μ m . Pour λ = 2 et 3μ<br />
m la diffusion est plus importante que l'absorption.<br />
La concentration des gouttelettes est aussi un facteur très important : Pour une concentration<br />
donnée, le nombre de gouttes diminue si la taille augmente et le milieu devient assimilable à<br />
un milieu poreux.<br />
FHC Page16
Chapitre 1 Etude Bibliographique<br />
Dans une autre étude J.L. Consalvi [19] a considéré un gaz gris, et a étudié le transfert<br />
radiatif à travers le rideau d’eau. L’étude a été faite pour une densité de gouttelettes variant de<br />
0 à 100 g/cm 3 , pour des diamètres de gouttes 20, 100, 200 et 500 µm.<br />
Cette étude est une comparaison entre deux modèles un gaz gris et un gaz non gris, pour<br />
plusieurs concentration de gouttelettes variant de 0.015, 0.04 et 0.08 kg/ m 3 . Le modèle gris<br />
donne de bons résultats pour des concentrations de petites gouttes, (il y a une certaine<br />
concordance entre les deux courbes). Pour des concentrations un peu élevées le modèle gris<br />
n’est plus satisfaisant est non valide.<br />
Dans l’étude de P. Boulet, A. Collin, G. Parent [36] le modèle C-K est introduit afin de<br />
calculer la dépendance du coefficient d’absorption du gaz, car il varie fortement avec la<br />
longueur d’onde. Les données sont issues de la base de Soufiani et Taine. Cette base liste les<br />
caractéristiques des mélanges HO2 et CO2 en 43 bandes. Le jet est considéré diphasique,<br />
écoulement d’un milieu humide avec des distributions uniformes de gouttelettes. La présence<br />
de la vapeur d’eau induisant une atténuation supplémentaire aussi du rayonnement.<br />
Dans les travaux de H. Pretrel [14] la phase gazeuse constituée d’air humide participe au<br />
rayonnement par absorption ; ses performances dépendent de la fraction volumique molaire<br />
d’eau dans le rideau. Il a étudié aussi l'influence de la concentration de gouttes sur la<br />
transmittance. Son but était de calculer l'atténuation du rayonnement infrarouge à travers un<br />
rideau d'eau en fonction du diamètre de gouttes et pour différentes masses d’eau injectée<br />
(débit). L'atténuation maximale est due au diamètre de gouttes de l'ordre de longueur d'onde<br />
émise. Les résultats indiquent aussi que les niveaux d'atténuation significatifs sont obtenus<br />
pour des concentrations massiques de gouttes inférieures à 1 kg/m 3 . D'autres parts, l’auteur<br />
confirme l'effet bénéfique de la réduction du diamètre de gouttes pour une quantité d'eau<br />
donnée. Ainsi pour des très fines gouttelettes (D ≈10μ m ), une atténuation de 70% est obtenue<br />
avec une concentration de seulement 0.01 kg/m 3 .<br />
FHC Page17
Chapitre 1 Etude Bibliographique<br />
L’étude de S. Dembélé, X.wen, J.F. Sacadura [39] a permis d’isoler expérimentalement<br />
quelques paramètres-clés contrôlant l’atténuation d’un rideau d’eau et qui sont :<br />
• Le diamètre des gouttes et leur concentration massique (ou densité) pour la phase<br />
liquide.<br />
• La fraction molaire de la vapeur d’eau essentiellement, pour la phase gazeuse.<br />
• L’épaisseur géométrique du rideau<br />
1.4 Objectifs de l’étude<br />
Après cette analyse bibliographique touchant un nombre important de travaux<br />
scientifique dans le domaine de la protection contre la propagation des incendies à l'aide de<br />
l'utilisation des rideaux d'eau, nous situons notre contribution en relation avec les objectifs<br />
suivants:<br />
- Dans une première étape d'initiation à la théorie de transfert de chaleur par<br />
rayonnement dans les milieux semi-transparents nous allons simuler la propagation du<br />
flux dans une lame composée d'un milieu semitransparent en faisant varier les<br />
paramètres caractérisant ce rideau à savoir l'extinction, l'absorption la diffusion<br />
isotrope et anisotrope.<br />
- Nous avons étudié les effets de la diffusion sur le flux de chaleur traversant le rideau<br />
d'eau pour un diamètre de gouttelettes fixe et constant sous la condition d'un équilibre<br />
radiatif.<br />
- Nous avons considéré un milieu ayant des gouttelettes pour lequel nous étudierons les<br />
paramètres optiques, réflexion, absorption et transmission.<br />
- Nous avons considéré un rideau réel pour lequel nous avons pris en compte la<br />
variation du diamètre des gouttelettes, la concentration en gouttes et l'épaisseur du<br />
rideau dans le cas d'un milieu isotherme.<br />
FHC Page18
Chapitre 1 Etude Bibliographique<br />
1.5 Conclusion<br />
La synthèse des travaux de recherches passés en revue nous a permis de classer ces<br />
contributions dans les grands axes suivants:<br />
- Recherche du diamètre optimum pour une atténuation éfficace du rayonnement ;<br />
- Etude de la l’influence de la phase vapeur (gaz) en présence des gouttelettes dans le rideau<br />
d'eau ;<br />
- Méthodes de résolution des problèmes radiatifs dans le rideau d'eau, comme (MOD,<br />
méthode à deux flux, analytique….) ;<br />
- Etude expérimentales sur la distribution granulométrique des gouttelettes et la concentration<br />
de la vapeur et gouttelettes ;<br />
- Etude expérimentales des paramètres hydrodynamiques, vitesse, pression.<br />
FHC Page19
CHAPITRE 2<br />
ETUDE THEORIQUE<br />
2. Phénomène de propagation de la chaleur par rayonnement<br />
2.1 Le transfert de chaleur radiatif<br />
Le rayonnement thermique est le mode de transfert de la chaleur dégagée par les corps<br />
solides, liquides ou gazeux portés à haute température. Le transfert d'énergie thermique est<br />
assuré par ondes électromagnétiques. N'exigeant ainsi pas de support matériel, c'est un<br />
processus d'échange d'énergie quasi-immédiat entre deux corps distants.<br />
D'un point de vue physique, le rayonnement est le résultat d'une émission de vibrations<br />
électromagnétiques, dont les longueurs d'onde sont suivant la température comprises<br />
approximativement entre 0.1 et 100 μ m (domaine du visible et fraction de l'ultraviolet et de<br />
l'infrarouge).<br />
Deux concepts sont proposés pour expliquer la propagation du rayonnement<br />
thermique : l’un ondulatoire et l’autre corpusculaire.<br />
Fig. 2.1 Schéma d’une onde électromagnétique [29]<br />
FHC Page21
Chapitre 2 Etude Théorique<br />
L’approche ondulatoire a été élaborée par Maxwell. Après avoir construit la théorie<br />
électromagnétique (1876), il conclut que le rayonnement est une onde électromagnétique qui<br />
se propage dans le vide à une vitesse C0 = 3x10 8 m.s -1 .<br />
Les grandeurs vectorielles qui la caractérisent, champ électrique et champ magnétique, sont<br />
perpendiculaires à la direction de propagation.<br />
Cette propagation peut donc s’effectuer aussi bien dans le vide que dans certains milieux dits<br />
transparents ou semi-trarnsparents. Un milieu est dit transparent pour un rayonnement<br />
incident donné, si ce rayonnement traverse le milieu sans être atténué. Il est opaque dans le<br />
cas contraire ou aucun rayonnement ne peut émerger car il est intégralement absorbé par le<br />
milieu. Entre ces deux cas limites, nous trouvons les milieux semi-transparents. Ces milieux<br />
atténuent partiellement le rayonnement incident, mais une fraction de ce dernier peut en<br />
émerger. Dans ce chapitre seront développées les relations générales qui gouvernent le<br />
comportement de transfert radiatif en présence d’un milieu absorbant, émettant et diffusant.<br />
Dans un premier temps seront explicités les phénomènes de l’interaction ayant lieu entre un<br />
milieu chargé en particules et le flux de photons. Nous établirons ensuite les conditions d’un<br />
bilan énergétique radiatif connu sous le nom de l’équation de transfert radiatif.<br />
2.2 Luminance radiative (Intensité)<br />
Avant d’aborder l’équation de transfert radiatif, nous allons tout d’abord définir l’intensité du<br />
rayonnement ou (Luminance), notée L. Considérons un point O repéré par la coordonnée S<br />
de la surface émettrice et l’élément de cette surface dA centré en O. Soit une direction<br />
d’émission Ω r<br />
et soit l’angle élémentaire solide dΩ d’axe Ω r<br />
(figure 2.2)<br />
FHC Page22
Chapitre 2 Etude Théorique<br />
Fig. 2.2 Schématisation de l’angle solide<br />
Pour des quantités dA et dΩ suffisamment petites, l’intensité directionnelle est définie par la<br />
relation suivante :<br />
r dQ<br />
L(s, Ω ) = r r (1)<br />
dA Ω.n dΩ<br />
- L( s, Ω) est définie comme étant l’intensité directionnelle pour une direction de<br />
propagation Ω<br />
r<br />
r<br />
et à la position s. Elle représente la densité de flux d’énergie radiative<br />
émise par unité d’angle solide dΩ centré sur Ω r et par unité de surface apparente<br />
dAcosθ (projection de dA sur le plan normal à Ω r ). Elle s’exprime en W/sr/m 2 ;<br />
- dQ représente le flux d’énergie radiative envoyé par l’élément de la surface émettrice<br />
dA dans la direction Ω r et contenu dans le petit angle solide dΩ , son unité est le W.<br />
2.3 Mécanismes d’atténuation (perte d’énergie radiative)<br />
• Atténuation par absorption et diffusion<br />
Dans un milieu semitransparent, les rayons incidents sont atténués par absorption et diffusion<br />
le long de leurs trajets.<br />
• Absorption par des particules<br />
Lorsqu’une épaisseur infinitésimale reçoit un flux d’énergie incident, une fraction de l’énergie<br />
est transformée en énergie interne, ce mécanisme s’appelle l’absorption.<br />
FHC Page23
Chapitre 2 Etude Théorique<br />
La quantité absolue absorbée est proportionnelle à l’intensité de l’énergie incidente ainsi<br />
qu’au chemin élémentaire parcouru ds. Elle s’écrit de la façon suivante :<br />
− k (s)L (s, Ω)ds<br />
νlν - L (s, ) est l’intensité incidente en s, elle est exprimée en W/sr/m<br />
Ω<br />
2<br />
/HZ ;<br />
ν<br />
(1.1)<br />
- ds représente l’épaisseur infinitésimale (en m) traversée dans le volume de contrôle<br />
selon la direction d’étude Ω r (figure1.2) ;<br />
- k (s) est le coefficient spectral d’absorption des particules exprimée en m<br />
νl<br />
Le signe négatif introduit dans la relation précédente traduit la diminution de l’énergie<br />
transportée lors du mécanisme de l’absorption.<br />
• Absorption par le gaz<br />
L’absorption par le gaz, et défini comme suit :<br />
− k (s)L (s, Ω)ds<br />
νgν ou k (s) est le cœfficient spectral d’absorption de la phase gazeuse.<br />
νg<br />
• Atténuations par diffusion<br />
-1.<br />
(1.2)<br />
L’atténuation par diffusion est similaire à celle par absorption, la différence consiste dans<br />
le fait que dans le cas de la diffusion, l’énergie qui suivait initialement la direction générale<br />
d’étude Ω r<br />
(figure 1.2) est redirigée vers une autre direction Ω r d dans le milieu, alors que<br />
dans le cas de l’absorption, l’énergie est convertie en énergie interne.<br />
L’atténuation par diffusion est traduite par la relation suivante, analogue à celle pour<br />
l’atténuation par absorption :<br />
−σ (s)L (s, Ω )ds<br />
(1.3)<br />
νlν - L (s, ) représente la quantité d’énergie incidente.<br />
Ω<br />
ν<br />
- σ est défini comme étant le coefficient de diffusion spectral des particules contenues<br />
l (s) ν<br />
dans le gaz. Son unité est le m<br />
-1. .<br />
FHC Page24
Chapitre 2 Etude Théorique<br />
L’atténuation totale de l’intensité pour un faisceau de rayons par l’effet de l’absorption et de<br />
la diffusion est appelée l’extinction, elle est caractérisée par le cœfficient d’extinction β ν l .<br />
Il s’agit de la somme du coefficient d’absorption k et du coefficient de diffusionσ<br />
, par<br />
linéarité du bilan radiatif :<br />
β νl<br />
= σ νl<br />
+ kνl (1.4)<br />
- β s’exprime également en m<br />
-<br />
νl<br />
-1<br />
βνl -1 est physiquement le libre parcours moyen des photons dans le milieu compte tenu des<br />
effets d’absorption et de diffusion par le gaz et par les particules.<br />
• Accroissement par émission des deux phases<br />
Un faisceau lumineux traversant un milieu semitransparent dans une direction Ω r perd de<br />
l’énergie par absorption et diffusion le long du chemin parcouru. Cependant il acquiert aussi<br />
de l’énergie tant par émission propre du milieu qu’il traverse que par diffusion.<br />
• Accroissement par émission propre<br />
Inversement au mécanisme de l’absorption cité auparavant, le mécanisme d’émission consiste<br />
à convertir l’énergie interne d’un corps porté à une certaine température en rayonnement<br />
thermique. Le renforcement par émission propre est dû essentiellement à l’énergie radiative<br />
gagnée par faisceau lumineux du fait de l’émission propre du milieu qu’il traverse.<br />
En première approximation, cette densité de flux est égale à l’intensité du corps gris comme<br />
exprimée dans la relation suivante :<br />
Pour les particules [ ]<br />
k (s)L T1 ds<br />
et pour le gaz [ ]<br />
- b L ν<br />
νl bν<br />
(1.5)<br />
k (s)L Tg ds<br />
νg bν<br />
(1.6)<br />
est l’intensité du corps noir, qui dépend de la température du milieu et de son indice de<br />
réfraction et son expression. Elle est donnée par la loi de planck.<br />
−1<br />
2 3 hν<br />
2n ν ⎛ ⎞<br />
kT<br />
Lbν[ T ] = e 1<br />
2 ⎜ − ⎟ (1.7)<br />
c ⎝ ⎠<br />
FHC Page25
Chapitre 2 Etude Théorique<br />
- ν est la fréquence, son unité est le s -1<br />
- h est la constante de Planck = 6.<br />
626<br />
±<br />
0.<br />
001×<br />
10<br />
8<br />
- c est la vitesse des ondes électromagnétiques dans le vide = 2 . 99776×<br />
0.<br />
0004×<br />
10 m/s<br />
- n est l’indice de réfraction<br />
−23<br />
- k est la constante de Boltzmann = 1.<br />
3805 ± 0.<br />
0001×<br />
10 j/k<br />
- T est la température de l’élément traversé en k.<br />
−34<br />
• Accroissement par diffusion due aux particules<br />
Comme il a été mentionné antérieurement la diffusion correspond à un changement de la<br />
trajectoire d’un photon sous l’action d’un choc avec une particule comme illustrée dans la<br />
Figure (1.3). Ce changement peut s’accompagnent ou non d’un échange d’énergie comme<br />
dans l’effet compton.<br />
j. s<br />
Fig. 2..3 Schématisation de la diffusion<br />
Le rayonnement L ( s,<br />
) est également renforcé par diffusion du rayonnement en<br />
Ω<br />
ν<br />
provenance de toutes les directions Ω ′ . Le gain correspond à la quantité :<br />
1<br />
4<br />
(s)L (s, ′ )dsP ( , ′ )d ′<br />
σνl ν Ω νl<br />
Ω Ω<br />
π Ω= ′ 4π<br />
∫ Ω<br />
oŭ P ( ΩΩ , ′ ) est la fonction de phase. Concrètement,<br />
ν<br />
l l ( )<br />
(1.8)<br />
1<br />
P ν Ω, Ω′ dΩ′<br />
représente la<br />
4π<br />
probabilité pour qu’un photon provenant dans la direction ′<br />
Ω soit dévié dans la direction Ω .<br />
FHC Page26
Chapitre 2 Etude Théorique<br />
2.4 Equation de transfert radiatif dans un milieu semitransparent<br />
On considère un milieu gazeux chargé en particules (gouttelettes), dit semi-transparent<br />
(MST), pouvant absorber, diffuser et émettre le rayonnement thermique. La description des<br />
transferts par rayonnement est formulée par l’équation de transfert radiatif (ETR). Cette<br />
équation traduit la variation de la luminance spectrale L ν (x, μ ) dirigée dans un angle<br />
solide dΩ , et selon une direction arbitraire s r , sa formulation est la suivante N. Berour, D.<br />
Lacroix, al [34] :<br />
() 1 ( 2)<br />
∂L(x, ν μ, Φ)<br />
μ =− ⎡Kνl + Kνg +σ ⎤ ν L ν(x,<br />
μ, Φ)<br />
∂x<br />
⎣ ⎦<br />
(2)<br />
+ K L T + K L T + L (x, μ′ , Φ′ )P ( μ, Φ, μ′ , Φ′ )dμ′ d Φ.<br />
2π1 σν<br />
l b [ l] ⎡ ⎤<br />
ν ν νg bν g ν νl<br />
4 Φ= ′ 0μ=− ′ 1<br />
⎣ ⎦ π ∫ ∫ ′<br />
( 3 )<br />
( 4 )<br />
Le premier terme (1) est le terme de transport d’énergie. Le second terme (2) représente<br />
l’ensemble du rayonnement perdu par absorption et diffusion durant le parcours ds . Le terme<br />
(3) traduit le rapport d’énergie dû à l’émission de rayonnement dans la direction s .<br />
r<br />
Lbν est la<br />
luminance du rayonnement d’équilibre à la température locale du milieu. Enfin le dernier<br />
terme (4) représente l’énergie provenant de tout l’espace et rediffusée dans la direction s .<br />
r<br />
FHC Page27
Chapitre 2 Etude Théorique<br />
La figure 2.4 ci- dessous illustre les différentes contributions au cours de la propagation du<br />
rayonnement.<br />
L(s + ds)<br />
Renforcement par dispersion Atténuation par absorption<br />
Renforcement par émission Atténuation par dispersion<br />
L (s)<br />
Fig. 2.4 Les différentes contributions au cours du rayonnement dans un MST<br />
2.5 Méthodes de résolution de l'équation de transfert radiatif<br />
L'équation qui régit le transfert radiatif (E.T.R) est dans le cas le plus général une équation<br />
intégro-différentielle de la luminance, elle-même fonction de cinq variables indépendantes :<br />
trois coordonnées de position, et deux coordonnées angulaires pour la direction de<br />
propagation A.Benzarhouda [4].<br />
Actuellement il n’existe aucune méthode universelle. Nous présentons ici les méthodes de<br />
résolution de l’E.T.R faisant appel à différentes techniques.<br />
2.5.1 Solutions exactes<br />
De par la nature de l'E.T.R, sa résolution analytique est complexe dans la plupart des cas et la<br />
solution exacte ne peut être obtenue que dans des configurations extrêmement simples, à<br />
savoir pour des milieux gris à propriétés radiatives uniformes et soumis à des conditions aux<br />
limites homogènes. La configuration la plus simple que l'on peut citer est celle du "mur semitransparent".<br />
Dans ce problème, on considère le transfert radiatif dans une couche plane<br />
monodimensionnelle d'un milieu gris qui est soit à l'équilibre radiatif (aucun autre mode de<br />
transfert n'intervient), soit soumis à un champ de température connu et imposé. Ces solutions<br />
FHC Page28
Chapitre 2 Etude Théorique<br />
analytiques ont fait l'objet de beaucoup d'attention mais n’offrent pas un intérêt pratique.<br />
Néanmoins leurs simplicités les placent comme des méthodes de référence pour tester la<br />
précision de méthodes approximatives A.Delmas [3].<br />
2.5.2 Méthodes multiflux<br />
Ce type de méthodes a été proposé pour la première fois par Schuster et Schwarzchild au<br />
début du siècle sous sa forme la plus simple : la méthode à deux flux. Elle consiste à diviser<br />
l'espace en deux hémisphères, à l'intérieur de chacun d'eux la luminance est supposée<br />
constante. On introduit ainsi deux luminances Lγ + et L - γ correspondant respectivement aux<br />
hémisphères "avant" et "arrière". L'E.T.R se ramène alors à un système de deux équations<br />
différentielles ordinaires de ces luminances qui sont couplées lorsque le milieu<br />
semitransparent est diffusant A.Delmas [3].<br />
Cette méthode a été l'une des plus utilisées en transfert radiatif monodimensionnel, pour être<br />
ensuite étendue aux géométries multidimensionnelles par les méthodes à quatre et six flux. La<br />
précision de ces méthodes dépend en général de la discrétisation angulaire choisie. Cependant<br />
l'extension de ces méthodes aux géométries cylindriques et sphériques est délicate, d'une part<br />
à cause des dérivées partielles angulaires qui interviennent dans l'E.T.R pour ces géométries,<br />
d'autre part à cause de la discontinuité de la luminance dans l'espace angulaire.<br />
2.5.3 Méthode des harmoniques sphériques<br />
L’idée de la méthode des harmoniques sphériques est de décomposer la luminance sur<br />
une base de fonctions orthogonales (développement en série de Fourier généralisée) en<br />
posant :<br />
∞<br />
∑<br />
l<br />
i=<br />
0 m=<br />
−l<br />
m m<br />
L ( x,<br />
Ω) = ∑ Ll<br />
( x)<br />
Yl<br />
( Ω)<br />
(2.1)<br />
m<br />
où Y sont les harmoniques sphériques définies par :<br />
l<br />
Y<br />
m<br />
l<br />
( Ω)<br />
= ( −1)<br />
( m+<br />
m<br />
) / 2<br />
⎡(<br />
l − m ) ⎤<br />
⎢ ⎥<br />
⎢⎣<br />
( l + m ) ⎥⎦<br />
1 / 2<br />
imϕ<br />
m<br />
e Pl<br />
(cosϕ)<br />
(2.2)<br />
FHC Page29
Chapitre 2 Etude Théorique<br />
où ψ et φ sont les angles polaires (zénith et azimut) caractérisant Ω dans le repère local<br />
attaché au point courant et<br />
m<br />
l<br />
P les polynômes de Legendre associés M.Lallemand [26].<br />
Cette décomposition a l’avantage de remplacer l’inconnue L(x, Ω) par les coefficients<br />
qui, eux, ne dépendent pas de la direction.<br />
L (x)<br />
m<br />
l<br />
Cette méthode n’est en pratique utilisée qu’avec une troncature à l’ordre 1 (au-delà, les<br />
calculs deviennent très lourds pour un gain faible en précision)<br />
Cela donne la méthode P1 qui revient à approcher la luminance par<br />
1<br />
L( x,<br />
Ω ) ≈ [ G(<br />
x)<br />
+ 3Ωq(<br />
x)<br />
]<br />
4π<br />
et le flux radiatif par :<br />
q R<br />
1 →<br />
= − ∇G<br />
3κ<br />
(2.3)<br />
(2.4)<br />
Les avantages de la méthode P1 sont: la simplicité de sa formulation, le fait qu’il n’y ait<br />
qu’une seule équation à résoudre, sa facile intégration dans des codes de transferts couplés et,<br />
enfin sa rapidité de calcul. De plus, elle permet de traiter des cas de diffusion non isotrope et<br />
peut prendre en compte des conditions de parois non grises. Par contre, son principal<br />
inconvénient vient du traitement approximatif de la luminance et des flux issus des parois. En<br />
général, elle ne donne de bons résultats que dans des milieux très opaques.<br />
2.5.4 Méthode des ordonnées discrètes<br />
Cette méthode a été proposée pour la première fois par Chandrasekhar pour des<br />
problèmes de transfert radiatif monodimensionnel en astrophysique. Carlson et Lathrop cas<br />
multidimensionnels en géométrie cartésienne, cylindrique et sphérique D.Lemonnier [9],<br />
M.F.Modest [30].<br />
La résolution de l'E.T.R avec les conditions aux limites qui lui sont associées, se fait suivant<br />
deux étapes:<br />
FHC Page30
Chapitre 2 Etude Théorique<br />
1- Tout d’abord une discrétisation angulaire pour laquelle on choisit un certain nombre de<br />
directions, chacune étant associée à une pondération (homogène à un angle solide) donnée. Le<br />
terme intégral dans l’E.T.R et éventuellement dans les conditions aux limites, est alors<br />
remplacé par une somme de quadratures des luminances selon les directions choisies. Les<br />
équations discrètes sont obtenues à partir de l'E.T.R écrite pour chaque direction. Cette<br />
procédure permet de transformer l'équation intégro–différentielle en un système d'équations<br />
aux dérivées partielles (E.D.P).<br />
2- Ensuite, une discrétisation spatiale est mise en place pour résoudre le système d'équations<br />
ainsi obtenu.<br />
• Principe de la méthode<br />
La recherche de l'intensité en chaque point de l'espace permet de résoudre l'ETR en traitant sa<br />
dépendance vis-à-vis des directions angulaires du rayonnement, de la position du point<br />
considéré et des évolutions spectrales. Afin de simplifier cette résolution, Chandrasekhar a<br />
proposé de traiter la dépendance directionnelle en utilisant une discrétisation angulaire: le<br />
r<br />
rayonnement ne s'effectuant plus que sur un nombre M donné de directions Ω ( μ , η , ξ ) .<br />
m m m m<br />
L'intensité en un point donné est obtenue en résolvant tout d'abord les équations de transfert<br />
radiatif propre aux M directions, qui permettent d'obtenir les intensités directionnelles I (s) ,<br />
puis en sommant ces intensités directionnelles préalablement multiples par un cœfficient de<br />
pondération wm<br />
D.Lemonnier [9],<br />
M<br />
∑<br />
I(s) = w I (s)<br />
(2.5)<br />
m= 1<br />
m m<br />
Ces directions et les poids qui leurs sont affectés sont définis par des quadratures angulaires.<br />
• Choix des directions et de leur facteur de pondération<br />
Diverses quadratures angulaires sont disponibles dans la littérature. La famille la plus<br />
utilisée est la quadrature SN (Carlson et Lakhrope 1968). Cependant différentes études sont<br />
aussi réalisées à l'aide de la quadrature TN due à Thurgood (1992). Ces deux familles vérifient<br />
FHC Page31<br />
m
Chapitre 2 Etude Théorique<br />
les mêmes critères de symétrie afin de ne privilégier aucun sens de propagation, mais se<br />
différencient lors du choix des directions et des cœfficients de pondération qui leur sont<br />
associés.<br />
• Les lois de symétries<br />
Des critères fondamentaux de symétrie ont été initialement introduits pour ces quadratures<br />
d'une part, afin d'assurer une symétrie par rapport aux plans de coordonnées, si la quadrature<br />
r<br />
r<br />
contient la direction Ωμηξ ( , , ) , alors elle contient aussi les directions Ω−μηξ ( , , ) ,<br />
r r r r r<br />
r<br />
Ω( μ, −η, ξ), Ω( μ, η, −ξ), Ω( −μ, −η, ξ), Ω( −μ, η, −ξ), Ω( μ, −η, −ξ)<br />
et Ω−μ−η−ξ ( , , ), et<br />
elles ont toutes le même facteur de pondération, d'autre part, afin d'assurer une invariance par<br />
r<br />
rotation de 90° autour des axes de symétries, si la quadrature contient la direction Ωμηξ ( , , ) ,<br />
r r r r<br />
alors elle contient aussi les directions Ω( ηξμ , , ), Ωξμη ( , , ), Ωημξ ( , , ), Ωξημ ( , , ). Les<br />
facteurs de pondérations doivent là aussi être les mêmes. Ces deux invariances sont tout à fait<br />
dans le cas de paraître mois nécessaires dans le cas de géométries complexes.<br />
• Le choix des directions et de leur poids<br />
La quadrature Sn se base sur une série de relations analytiques afin de définir ses<br />
directions et les poids. Cette quadrature est tous d'abord caractérisée par son ordre N (pair),<br />
qui correspond à un nombre M total de directions N(N+2). Il n'est en fait nécessaire de<br />
caractériser ces directions que sur un seul octant, les autres pouvant être obtenues en utilisant<br />
les relations de symétrie. Deux relations sont introduites pour le calcul des poids et des<br />
directions:<br />
- l'équation de conservation de l'intensité de corps noir (moment d'ordre 0)<br />
M<br />
∑ ∫<br />
w = dΩ=<br />
4π<br />
m<br />
m= 1 4π<br />
- l'équation de conservation du flux (moment d'ordre 1)<br />
M<br />
∑μ w = ∫ μdΩ = 0<br />
m m<br />
m= 1 4π<br />
FHC Page32
Chapitre 2 Etude Théorique<br />
Pour des ordres supérieurs ou égaux à 6, des degrés de liberté apparaissent pour le choix des<br />
directions et des poids, et il convient d'introduire de nouvelles relations telles que celle de<br />
Truelove:<br />
M<br />
∑ ∫ p<br />
μ w = μdΩ<br />
m m<br />
mtq 2πtqμ 0<br />
Cette relation illustre le fait que du flux incident aux niveaux des parois est effectué sur une<br />
moitié du domaine spatial (définie par le sens de propagation). Les valeurs des directions et<br />
des poids des quadratures S2, S4, S6, et S8 sont explicités aux références D.Lemonnier [9],<br />
M.F.Modest [30].<br />
Toutefois, deux problèmes sont inhérents à cette famille de discrétisation. Le premier provient<br />
de l'apparition de poids négatifs pour un ordre N supérieur ou égale à 12 et le deuxième du<br />
non uniformité de la distribution des directions dans le domaine angulaire, ce qui favorise les<br />
effets de rayons.<br />
La quadrature TN fut développée par Thurgood (1992), afin d'essayer de pallier aux deux<br />
problèmes décrits ci-dessus. Au lieu de recourir à des équations de conservation pour définir<br />
les directions dans le premier octant, cette méthode s'appuie sur le concept géométrique. Elle<br />
consiste tout d'abord à mailler le triangle équilatéral défini par les sommets (1, 0,0), (0, 1,0) et<br />
(0, 0,1) en N 2 (pour une quadrature d'ordre N) triangles équilatéraux égaux (Fig.2.2), puis de<br />
tracer N 2 droites passant par l'origine du repère et chacun des centres des triangles; ces droites<br />
définissent les N 2 directions du premier octant. Le poids de chacune des directions est<br />
représenté par les aires correspondant à l'intersection de la sphère unité avec la pyramide<br />
ayant pour sommet l'origine et passant par le triangle associé à la direction considérée. Les<br />
directions définies en utilisant les relations de symétrie explicites. Le nombre total de<br />
directions correspondant à une quadrature TN est 8N 2<br />
FHC Page33
Chapitre 2 Etude Théorique<br />
Fig.2.5 Discrétisation T3 sur le premier Octant<br />
Fig. 2.6 Les directions de quadrature S3 [9]<br />
FHC Page34
Chapitre 2 Etude Théorique<br />
Fig.2.7 Les directions de quadrature S6 [9]<br />
Cette méthode très utilisée, présente quelques défauts relatifs aux choix des quadratures et<br />
aux domaines d'intégration :<br />
- La fausse diffusion (false scattering) : phénomène dû à l'erreur du schéma de dérivation<br />
spatiale et apparaissant plus particulièrement quand les directions sont obliques par rapport à<br />
l'orientation des lignes de maillage.<br />
- L’effet de rayon (ray effet) : est lié à la discrétisation angulaire insuffisante se manifestant<br />
par des discontinuités irréalistes dans la distribution des luminances et des flux de chaleur<br />
pouvant conduire à des solutions physiques erronées inattendues.<br />
2.5.5 Méthode des transferts discrets<br />
La méthode des transferts discrets se distingue des méthodes précédentes (flux) par le fait<br />
qu’elle se base sur une formulation intégrale de l’équation de transfert radiatif V.Feldheim<br />
[40].<br />
FHC Page35
Chapitre 2 Etude Théorique<br />
Développée à l’origine pour des géométries cylindriques et cartésiennes, elle permet d’obtenir<br />
des résultats précis dans ces configurations. Puisque la méthode est basée sur la technique du<br />
lancer de rayons, elle est indépendante du système de coordonnées utilisé et est donc<br />
applicable à des maillages non orthogonaux utilisés pour modéliser des géométries<br />
complexes. C’est d’ailleurs dans le cadre de géométries complexes qu’elle a été développée<br />
(modélisation du rayonnement dans les chambres de combustion, chaudières,…..). Elle offre<br />
de nombreux avantages, notamment un traitement visuel du rayonnement, peu de<br />
développements mathématiques lourds, une bonne précision et surtout une excellente<br />
adaptation aux maillages non structurés. Elle reste toutefois liée à l’effet de rayon et demande<br />
un temps de calcul assez élevé.<br />
2.5.6 Méthode de Monte–Carlo<br />
Elle a été largement utilisée dans les années 70, car elle fournit des solutions pouvant<br />
atteindre le même niveau de précision que les méthodes exactes. Un de ses autres atouts<br />
majeurs réside dans son adaptation aisée aux cas de géométries complexes et aux milieux non<br />
gris. Dans sa forme la plus simple, la méthode de Monte-Carlo consiste en une simulation<br />
directe de la phénoménologie liée au transfert radiatif au moyen d'échantillonnage statistique.<br />
L'énergie radiative émise par le milieu lui-même ou bien par les frontières qui l'entourent est<br />
quantifiée en un nombre important de "paquets de photons" que l'on nomme par commodité<br />
quanta; ces derniers transportent chacun la même quantité d'énergie. Le principe de la<br />
méthode consiste alors à suivre dans son parcours chaque quantum depuis l'endroit où il est<br />
émis jusqu'au lieu de son absorption, soit au sein du milieu, soit au niveau d'une surface ou<br />
encore jusqu'à l'endroit où il sort du système considéré D.Lemonnier[9]. Les résultats fournis<br />
par la méthode de Monte – Carlo sont très précis à condition de générer correctement les<br />
nombres aléatoires et d'en prendre un nombre très important, la grande précision de cette<br />
méthode conduit à la considérer comme une référence. Cependant un de ces inconvénients<br />
majeurs est qu'elle est très longue en temps de calcul.<br />
FHC Page36
Chapitre 2 Etude Théorique<br />
2.5.7 Méthode de collocation orthogonale par SPLINE<br />
Cette méthode (« spline orthogonal collocation method » réalise l’approximation de la<br />
fonction inconnue (par exemple le profil de température) par une série de produits de<br />
coefficients d’expansion inconnus et de (spline) connus par paires A.Delmas [3]. On<br />
substitue ensuite la fonction approchée dans l’équation intégro-différentielle du rayonnement.<br />
L’équation obtenue doit être satisfaite en certains points (points de Gauss), en nombre<br />
suffisant pour fournir autant d’équations que de coefficients inconnus. L’utilisation de<br />
morceaux de « spline » comme fonctions d’approximation va garantir que la matrice des<br />
équations de transfert à résoudre sera tridiagonale. Cela permet de l’inverser rapidement et<br />
n’exige qu’un espace de stockage réduit lors des calculs. On remarque que cette méthode<br />
n’exige pas la discrétisation angulaire en plus de la discrétisation spatiale.<br />
La méthode de collocation orthogonale par (spline) est une technique attrayante qui permet<br />
d’obtenir une solution très précise sans consommer trop de ressources informatiques. On à<br />
démontré sa supériorité par rapport à la méthode des éléments finis en termes de temps calcul<br />
et de précision. Elle a été appliquée avec succès à des problèmes de couplage conductionrayonnement,<br />
convection –rayonnement avec diffusion et des changements de phases des<br />
milieux semi-transparents.<br />
2.5.8 Méthode des volumes finis<br />
Partant du fait qu’actuellement les moyens informatiques disponibles permettent la<br />
résolution de la plupart des transferts (quantité de mouvement, continuité et convection) sur<br />
des géométries quelconques grâce notamment à l’utilisation des méthodes aux volumes finis.<br />
Raithby et Chui, 1989 ont utilisé le même maillage et la même démarche pour la résolution<br />
des transferts radiatifs V.Feldheim [40]. La méthode des volumes finis est une méthode dans<br />
laquelle on exprime que le flux d’énergie radiative entrant et sortant au travers des faces d’un<br />
volume de contrôle sont compensés (en équilibre) par l’atténuation et l’augmentation<br />
d’énergie est dans ce même volume et pour un angle de propagation donné.<br />
FHC Page37
Chapitre 2 Etude Théorique<br />
L’angle solide total est discrétisée en un nombre fini d’angles solides (angles de contrôle)<br />
d’une manière qui dépend du problème traité. Cette méthode permet d’utiliser le même<br />
maillage que celui requis pour la résolution des transferts convectifs. La méthode des volumes<br />
finis est conservative : La conservation globale de l’énergie est assurée pour chaque<br />
composante discrète de l’intensité de rayonnement, ainsi que pour le flux radiatif.<br />
2.6 Modèle de diffusion et d’absorption par les gouttelettes<br />
L’atténuation du rayonnement par une gouttelette d’eau s’explique par deux<br />
mécanismes : l’absorption et/ou la diffusion. L’absorption du rayonnement électromagnétique<br />
incident est due à une conversion, au niveau de la molécule d’eau, de l’énergie des photons<br />
incidents, en énergie interne (ce qui pourra se traduire, notamment, par une élévation de la<br />
température de la goutte). La diffusion n’intervient que dans des milieux hétérogènes<br />
Exemples : particules de suies en suspension dans des gaz de combustion, milieu formé de<br />
gouttelettes d’eau et d’air humide, elle correspond à une redistribution spatiale du<br />
rayonnement. La figure 2.8 présente les trois mécanismes caractérisant la diffusion du<br />
rayonnement par des gouttelettes d’eau sphériques entourées par l’air humide : la réflexion, la<br />
réfraction et la diffraction.<br />
Fig. 2.8 Phénomène de diffusion et d’absorption du rayonnement au sein d’une goutte.<br />
La réflexion de l’onde à la surface de la particule d’eau et sa réfraction, l’onde pénètre à<br />
l’intérieur de la goutte et après absorption partielle, émerge en se propageant suivant une autre<br />
FHC Page38
Chapitre 2 Etude Théorique<br />
direction résultent toutes deux de la différence entre les indices de réfraction de la goutte et<br />
celui de l'air humide qui l’entoure. Les directions des rayons réfléchis et réfractés peuvent être<br />
obtenues à partir des lois de Descartes-Snell, ou des équations de Maxwell.<br />
La diffraction et le phénomène d’éparpillement du rayonnement, la direction de propagation<br />
du rayonnement passant au voisinage de la gouttelette se trouve ainsi modifiée (fig. 2.9).<br />
Les propriétés optiques d’absorption et de diffusion d’une gouttelette de rayon a et d’indice<br />
de réfraction m, qui interagissent avec une onde électromagnétique de longueur d’onde λ<br />
sont gouvernées par trois grandeurs adimensionnelles.<br />
Indice de réfraction<br />
Longueur d’onde (μm)<br />
Fig. 2.9 Les indices d’absorption et réfraction à 25 0 C (Hale &Querry [1973])<br />
L’indice complexe de réfraction :<br />
Le Paramètre de taille : x = 2πa/ λ<br />
m = n − ik avec i 2 = - 1<br />
Le rapport entre l’espacement c des gouttes et la longueur d’onde : c/ λ<br />
FHC Page39<br />
Indice d’absorption
Chapitre 2 Etude Théorique<br />
2.7 L’absorption et la diffusion par une goutte de forme sphérique<br />
Pour pouvoir déterminer les propriétés optiques des gouttelettes ont doit déterminer les<br />
facteurs d’efficacité de diffusion, d’absorption et d’extinction, ainsi que la fonction de phase<br />
pour les gouttelettes d’eau. La quantité d’énergie radiative absorbée et diffusée est évaluée en<br />
termes de section efficace d’absorption et de diffusion ( “cross section “ , notés Cdiff et Cabs).<br />
La section efficace d’extinction est donnée par<br />
Cext = Cabs + Cdiff (2.6)<br />
Les facteurs d’efficacité (adimensionnels) d’absorption (Qabs), de diffusion (Qdiff) et<br />
d’extinction (Qext) s’obtiennent en divisant la section efficace par la section droite de la<br />
goutte.<br />
2<br />
Qabs = Cabs / π a<br />
(2.7)<br />
2<br />
Qdiff = Cdiff / π a<br />
(2.8)<br />
2<br />
Qext = Cext / π a<br />
(2.9)<br />
Avec Qext = Qabs + Qdiff (2.10)<br />
En fonction du paramètre de taille x et de l’indice de réfraction m de la particule, on peut<br />
définir différentes régions, pour le calcul des facteurs d’efficacité et éventuellement d’autres<br />
propriétés telles que la fonction de phase M.Q. Brewster [25].<br />
• x 1 et χ m −1<br />
≈ 1 Approximation de Rayleigh<br />
• x 1 et χ m −1<br />
1 Optique géométrique et théorie de la diffraction<br />
• x 1 et χ m −1<br />
1 Diffraction anormale<br />
• x et m arbitraires Théorie de Mie<br />
FHC Page40
Chapitre 2 Etude Théorique<br />
on remarque qu’il existe plusieurs cas de calcul suivant la valeur du paramètre de taille x.<br />
Pour m=1, il n’y a pas de diffusion du fait de l’égalité entre l’indice de la particule et celui du<br />
milieu environnant.<br />
2.7.1 Diffusion de Rayleigh<br />
C’est le cas oŭ si les particules ont un diamètre très petit devant la longueur d’onde émise.<br />
Rayleigh a étudié l’interaction du rayonnement solaire avec l’air atmosphérique, il a conclu<br />
4<br />
que pour de très fines particules la diffusion est proportionnelle à 1/ λ .<br />
Ce qui serait à l’origine de la couleur bleue du ciel, la lumière bleue (courte longueur d’onde)<br />
est mieux diffusée que le rouge. Dans l’approximation de Rayleigh, les facteurs d’absorption<br />
et de diffusion ont les expressions suivantes M.Q. Brewster [25] :<br />
F m<br />
Qabs = xF1 ( m )<br />
(2.11)<br />
Qdiff =<br />
24nk<br />
=<br />
( n − k + 2) + 4n<br />
k<br />
avec 1( ) 2 2 2 2 2<br />
où :<br />
4<br />
x F2 ( m )<br />
(2.12)<br />
,<br />
( )<br />
2<br />
2 2 2 2 2 2 2 2<br />
8<br />
⎡( n −k−1) n − k + 2 + 4nk ⎤ + 36nk<br />
F2( m)<br />
=<br />
⎣ ⎦<br />
2<br />
2<br />
3 ⎡ 2 2 2 2<br />
( n − k + 2) + 4n<br />
k ⎤<br />
⎢⎣ ⎥⎦<br />
n et k sont respectivement la partie réel et imaginaire de l’indice complexe relatif de<br />
réfraction de la particule d’eau m = n – i k.<br />
La fonction de phase est donnée par :<br />
P()<br />
3<br />
( 1<br />
4<br />
cos<br />
Où θ est l’angle entre la direction d’incidence et de diffusion (fig. 2.3)<br />
2<br />
νl θ = + θ). (2.13)<br />
FHC Page41
Chapitre 2 Etude Théorique<br />
2.7.2 Optique géométrique<br />
Elle est basée sur le concept de rayon, pour décrire l’interaction entre rayonnement et goutte.<br />
Elle suppose que le diamètre de la particule est suffisamment grand par rapport à la longueur<br />
d’onde du rayonnement incident.<br />
Rayon incident<br />
Rayon réfléchis<br />
β<br />
Rayon réfracté<br />
Figure 2.10 Optique géométrique et composantes du rayon diffusé<br />
Les rayons subissent des réflexions et réfractions successives dans la direction. On peut les<br />
obtenir en appliquant les lois de Descartes-snell.<br />
Les différents facteurs d’absorption et de diffusion ainsi que d’extinction sont donnés par<br />
M.Q. Brewster [25].<br />
Qext = 2 (2.14)<br />
Qabs = 1- ρ − τ<br />
(2.15)<br />
Qdiff = 1+ ρ + τ<br />
(2.16)<br />
ρ et τ sont respectivement les fractions d’énergie radiative incidente réfléchie et transmise à<br />
la surface de la goutte. L’avantage de cette méthode réside dans la simplicité des expressions<br />
employées.<br />
FHC Page42
Chapitre 2 Etude Théorique<br />
2.7.3 Propriétés optiques des gouttelettes d'eau<br />
Nous ne présenterons dans cette partie que les équations nécessaires à la<br />
compréhension des solutions de Mie, et utiles de point de vue programmation; pour plus de<br />
détails on pourra se référer à la bibliographie (Bohman et Huffman, Brewster, M.N.Osizik<br />
[28]).La théorie de Mie est basée sur les équations de Maxwell prédisant la propagation d'une<br />
onde électromagnétique dans un milieu diélectrique ou conducteur. Les équations de Maxwell<br />
pour un milieu isotrope et homogène sous la forme différentielle se résument aux quatre<br />
équations appliquées pour les champs magnétiques (H) et électrique (E) suivantes :<br />
∂E<br />
rotH =∇× H = ε + σ E<br />
∂t<br />
∂H<br />
rotE =∇× H =−μ<br />
∂t<br />
divH =∇⋅ H = 0,<br />
divE =∇⋅ E = 0,<br />
,<br />
(2.17)<br />
ε , μ et σ sont respectivement la permittivité électrique, la perméabilité magnétique et la<br />
conductivité électrique.<br />
La théorie de Mie, basée sur les équations de Maxwell, décrit la diffusion d'une onde<br />
électromagnétique plane, par une particule sphérique homogène.<br />
D'un point de vue pratique, l'étape initiale pour l'obtention des solutions de Mie, est le calcul<br />
des cœfficients de Mie et données par (Bohman et Huffman);<br />
b<br />
a<br />
b<br />
n<br />
n<br />
=<br />
=<br />
an n<br />
[ Dn( mx % )/ m% + n/ x] Re[ ξn−1( x) ] −Re[<br />
ξn−1(<br />
x)<br />
]<br />
[ mD % n( mx % ) + n / x] ξn( x) −ξn−1(<br />
x)<br />
[ mD % n( mx % ) + n/ x] Re[ ξn−1( x) ] −Re[<br />
ξn−1(<br />
x)<br />
]<br />
[ mD % ( mx % ) + n / x] ξ ( x) −ξ<br />
( x)<br />
n n n−1<br />
(2.18) et (2.19)<br />
FHC Page43
Chapitre 2 Etude Théorique<br />
R [-] désigne la partie réelle du nombre complexe et m% est le rapport entre l'indice de<br />
e<br />
réfraction de la goutte et celui du milieu environnant ( ( m% = m% / m%<br />
) .<br />
p e<br />
La dérivée logarithmique D n et la fonction Riccati-Besselξ n , apparaissant dans les équations<br />
(2.19) et (2.20) peuvent être calculées par récurrence directe (utilisé dans leur algorithme)<br />
ascendant pour D :<br />
n<br />
( )<br />
ξ n(x) = ⎡⎣ 2n −1 / x ⎤⎦ξn−1(x)<br />
−ξn−2<br />
(x),<br />
(avec ξ n−1 = cos x −isinxet ξ 0 (x) = sinx + icosx ).<br />
Ou par récurrence inverse :<br />
[ ] 1 −<br />
D n 1(mx) % − = n /(mx) % − n /(mx) % + D n 1(mx)<br />
% − ,<br />
La valeur initiale, qui correspond à la valeur la plus grande de n est donnée par :<br />
D nmax=<br />
0+<br />
0i,<br />
1/3<br />
avec nmax = Max( mx % , x + 4x + 2) + 15 .<br />
Désigne le module du nombre complexe considéré.<br />
(2.20)<br />
Les facteurs d’efficacité d’extinction et de diffusion sont alors déduits des coefficients de MIE<br />
a n etb n , par les relations suivantes :<br />
Ntermes 2<br />
Q ext (x,m) % = 2 ∑ (2n + 1)R e(a n + b n ),<br />
(2.21)<br />
x n= 1<br />
Ntermes 2<br />
Q diff (x, m) % = 2 ∑ (2n + 1)( a n + b n ),<br />
(2.22)<br />
x n= 1<br />
Q (x,m) % = Q (x,m) % −Q<br />
(x,m). %<br />
abs ext duff<br />
(2.23)<br />
FHC Page44
Chapitre 2 Etude Théorique<br />
Le nombre de N termes nécessaire pour une bonne convergence des séries ci-dessus, est<br />
donné par la relation suivante :<br />
2.8 Fonction de phase<br />
Ntermes=x+4x 1/3 +2 (2.24)<br />
La fonction de phase d’une gouttelette d’eau est la description mathématique de la<br />
quantité relative d’énergie radiative diffusée en fonction de l’angle dans les différents<br />
directions (Fig.1)<br />
1<br />
La quantité P ν L(<br />
ΩΩ ′ . )dΩ′<br />
représente la probabilité pour qu’un faisceau incident suivant la<br />
4π<br />
direction Ω′ , soit diffusé dans l’angle solide élémentaire d Ω centré autour de la direction Ω .<br />
Fig. 2.11 Diffusion isotrope [25]<br />
La propriété importante de la fonction de phase, intervenant dans l’ETR (équation (2.16)) est<br />
celle de sa normalisation.<br />
1<br />
4π<br />
∫<br />
Pν l<br />
Ω′ = 4π<br />
( Ω,<br />
Ω′ ) dΩ′<br />
= 1.<br />
Pour les gouttelettes d’eau, la fonction de phase vérifie les propriétés de symétrie suivantes :<br />
(2.25)<br />
FHC Page45
Chapitre 2 Etude Théorique<br />
P( ΩΩ , ′ ) = P( Ω′ , Ω ),<br />
(2.26)<br />
νl νl<br />
Pν l ( Ω, Ω′ ) = Pν<br />
l ( −Ω,<br />
Ω′ )<br />
(2.27)<br />
Fig.2.12 Fonction de phase de MIE en fonction de longueur d’onde [34]<br />
2.8.1 Fonction de phase de MIE<br />
La fonction de phase de MIE, d’une gouttelette d’eau unique, est donnée par l’expression<br />
suivante (Brewster [4]) :<br />
2<br />
2(<br />
S1<br />
( θ )<br />
Pν l ( r,<br />
θ )<br />
2<br />
+ S 2 ( θ ) )<br />
= (2.28)<br />
X Q<br />
Ntermes<br />
∑<br />
n=<br />
1<br />
( 2n<br />
+ 1)<br />
[<br />
diff<br />
2<br />
S1<br />
( θ ) =<br />
anπ<br />
n ( μ)<br />
+ bnτ<br />
n ( μ)<br />
] ,<br />
(2.29)<br />
n(<br />
n + 1)<br />
Ntermes<br />
∑<br />
n=<br />
1<br />
( 2n<br />
+ 1)<br />
[<br />
S 2 ( θ ) =<br />
bnπ<br />
n ( μ)<br />
+ anτ<br />
n ( μ)<br />
] ,<br />
(2.30)<br />
n(<br />
n + 1)<br />
μ = cos( θ ), θ étant l’angle entre les directions de diffusion (fig. 2.3).<br />
Les cœfficients π e t τ sont donnés par les relations de récurrence suivantes :<br />
2n<br />
−1<br />
n<br />
n ) = μπ n−1<br />
( μ)<br />
− μπ n ( μ),<br />
(2.31)<br />
n −1<br />
n −1<br />
π n ( −2<br />
2<br />
[ π ( μ)<br />
− π ( μ)<br />
] − ( 2 −1)(<br />
1−<br />
μ ) π ( μ)<br />
+ π ( μ),<br />
n ( μ)<br />
= μ n<br />
n 2 n n 1<br />
n 2<br />
(2.32)<br />
τ −<br />
−<br />
−<br />
FHC Page46
Chapitre 2 Etude Théorique<br />
Avec π μ)<br />
= 0;<br />
π ( μ)<br />
= 0.<br />
et τ ( μ)<br />
= μ<br />
0 ( 1<br />
2.8.2 Fonctions de phase approchées<br />
1<br />
La fonction de phase de MIE, donnée par l’équation (2.28) est très lourde à utiliser dans un<br />
code de calcul, pour deux raisons principales :<br />
- Tous les paramètres intervenant dans l’Equation (2.28), et en particulier les fonctions<br />
d’amplitude S1 et S2, doivent être recalculés pour chaque angle θ , ce qui requiert un temps<br />
de calcul très important.<br />
- De plus, pour les valeurs élevées du paramètre de taille X (notamment pour de grosses<br />
particules), le temps de calcul nécessaire pour déterminer les cœfficients an et bn<br />
(utilisés dans l’équation (2.29)) devient important du fait du nombre élevé de termes de la<br />
série (Ntermes=x+4x 1/3 +2).<br />
Les fonctions de phases approchées sont basées sur des expressions simplifiées, décrivant la<br />
variation angulaire du rayonnement diffusé.<br />
Parmi elles, on peut citer le développement en polynômes de Legendre, l’approximation<br />
Dirac-delta, les fonctions de phase de Kagiwada-Kalaba (J.E.Hansen [13] et de Henyey-<br />
Greenstein [10]. Nous présentons ci-dessous, ces fonctions de phase.<br />
2.8.3 Expansion de la fonction de phase en polynômes de Legendre<br />
En vue de simplifier le calcul de la fonction de phase pour chaque angle de diffusion,<br />
Chu &Churchill, M.N.Ozisik [28]) a exprimé la fonction de phase sous forme de série de<br />
polynômes de Legendre :<br />
∞<br />
P (cos θ ) = ∑ A P (cos θ),<br />
(2.33)<br />
νl<br />
n n<br />
n= 1<br />
P(cos n θ ) étant le polynôme de Legendre n et d’argument cosθ. Les cœfficients An sont liés à<br />
ceux de Mie ( et b ), par des relations non présentées ici, du fait de leur complexité.<br />
an n<br />
L’intérêt de ce développement en polynômes de Legendre réside dans le fait que, une fois les<br />
FHC Page47
Chapitre 2 Etude Théorique<br />
cœfficients A déterminés, la valeur de la fonction de phase est connue pour tous les angles<br />
de diffusion θ.<br />
n<br />
2.8.4 Approximation Dirac -delta (ou Delta Eddington)<br />
Cette méthode est adaptée aux cas de particules dont la fonction de phase est très pointue vers<br />
l’avant. Le principe de l’approximation de Dirac delta W.J.Wiscomb[37],M.F.Modest [21] est<br />
de réduire les efforts de calcul. En prenant comme hypothèse que la diffusion dans un angle<br />
très petit vers l’avant, autour de la diffusion d’incidence du rayonnement, peut être traitée<br />
comme une transmission du rayonnement dans cette même direction. Le pic de diffusion vers<br />
l’avant est alors remplacé par une fonction delta (Dirac) et séparé du reste de la fonction de<br />
phase qui est rénormalisée, ce reste est exprimée sous forme de polynômes de Legendre et ne<br />
contient plus le pic de diffusion avant. Dans l’approximation Dirac delta, la fonction de phase<br />
est présentée sous la forme générale suivante :<br />
νl<br />
νl<br />
M<br />
∑<br />
n= 0<br />
*<br />
n n<br />
P (cos θ ) = 2f. δ(1−cos θ ) + (1− f )(1 + A P (cos θ)),<br />
(2.34)<br />
P(cos θ ) étant le polynôme de Legendre d’ordre n, δ la fonction de Dirac, f la fraction de<br />
rayonnement diffusée dans la direction avant, et M l’ordre d’approximation (M=0 et M=1<br />
correspondent respectivement aux approximations isotrope et linéaire anisotrope).<br />
La principale difficulté de cette méthode est la détermination du paramètre f et des<br />
*<br />
n<br />
cœfficients A , obtenus par des relations de moments de l’équation (2.34) M.F.Modest [21].<br />
2.8.5 Fonction de phase de Kagiwada-Kalada<br />
La fonction de phase de Kagiwada-Kalada traduit le rapport entre la diffusion dans les<br />
directions avant et arrière. Elle est basée sur un seul paramètre et s’exprime sous la forme<br />
suivante (Hansen [12]) :<br />
FHC Page48
Chapitre 2 Etude Théorique<br />
Avec b = (α+1)/ (α-1).<br />
⎡ ⎛b+ 1⎞⎤<br />
2⎢ln⎜ ⎟<br />
b 1<br />
⎥<br />
⎝ − ⎠<br />
P(cos νl<br />
θ ) =<br />
⎣ ⎦<br />
b −cos θ<br />
−1<br />
. (2.35)<br />
Pour une particule de rayon r, le paramètre α peut s’obtenir par le rapport entre les fonctions<br />
de phase de Mie (Equation (3.21) dans les directions avant et arrière :<br />
α = l P(r, ν θ= 0)<br />
. (2.36)<br />
P (r, θ=π )<br />
νl<br />
L’intérêt de la fonction de phase de Kagiwada-Kalada repose sur le fait qu’elle ne dépend que<br />
d’un seul paramètre, qui suffit pour décrire la diffusion dans chaque angle. Toutefois, Hansen<br />
[12] a montré, dans l’étude des transferts radiatifs dans les couches atmosphériques<br />
diffusantes, que la fonction de phase de Henyey-Greenstein donnait des résultats plus précis<br />
que celle de Kagiwada-Kalada.<br />
2.8.6 Fonction de phase de Henyey-Greenstein<br />
La simplicité de la fonction de Henyey-Greenstein (Henyey&Geenstein [10]) réside<br />
dans son expression, qui ne dépend que d’un seul paramètre (le facteur d’asymétrie g ) :<br />
2<br />
1−g P(g,cos νl<br />
θ ) = 2<br />
(1−g−2gcos θ) 3/2 (2.37)<br />
Le facteur d’asymétrie g représente la fraction d’énergie radiative incidente diffusée dans la<br />
direction avant d’incidence: g = 0 Correspond à une diffusion isotrope et g = 1 et g = -1,<br />
correspondent respectivement à une diffusion totale vers l’avant et vers l’arrière.<br />
FHC Page49
Chapitre 2 Etude Théorique<br />
6<br />
5<br />
4<br />
3<br />
2<br />
1<br />
0<br />
1<br />
2<br />
3<br />
4<br />
5<br />
6<br />
270<br />
300<br />
240<br />
330<br />
210<br />
0<br />
180<br />
Fig. 2.13 Fonction de Henyey-Greenstein (g = 0.9) [25]<br />
6<br />
5<br />
4<br />
3<br />
2<br />
1<br />
0<br />
1<br />
2<br />
3<br />
4<br />
5<br />
6<br />
270<br />
300<br />
240<br />
330<br />
210<br />
Fig. 2.14 Fonction de Henyey-Greenstein (g = - 0.9)[25]<br />
0<br />
180<br />
FHC Page50<br />
30<br />
150<br />
30<br />
150<br />
60<br />
120<br />
90<br />
60<br />
120<br />
90
Chapitre 2 Etude Théorique<br />
1,6<br />
1,4<br />
1,2<br />
1,0<br />
0,8<br />
0,6<br />
0,4<br />
0,2<br />
0,0<br />
0,2<br />
0,4<br />
0,6<br />
0,8<br />
1,0<br />
1,2<br />
1,4<br />
1,6<br />
270<br />
300<br />
240<br />
330<br />
210<br />
Fig.2.15 Fonction de Henyey-Greenstein (g = 0.15)[25]<br />
1,6<br />
1,4<br />
1,2<br />
1,0<br />
0,8<br />
0,6<br />
0,4<br />
0,2<br />
0,0<br />
0,2<br />
0,4<br />
0,6<br />
0,8<br />
1,0<br />
1,2<br />
1,4<br />
1,6<br />
270<br />
300<br />
240<br />
330<br />
210<br />
Fig.2.16 Fonction de Henyey-Greenstein (g = - 0.15)[25]<br />
FHC Page51<br />
0<br />
180<br />
0<br />
180<br />
30<br />
150<br />
30<br />
150<br />
60<br />
120<br />
60<br />
120<br />
90<br />
90
Chapitre 2 Etude Théorique<br />
Le facteur d’asymétrie g d’une gouttelette d’eau unique peut se calculer à partir des<br />
cœfficients de Mie par :<br />
Ntermes 4 ⎡n(n− 2) 2n+ 1 ⎤<br />
g (r, m) % = 2 ∑ Re( anan+ 1 bnbn+ 1) Re( anb n)<br />
,<br />
x Q<br />
⎢ + +<br />
diff n= 1 n+ 1 n(n+ 1)<br />
⎥ (2.38)<br />
⎣ ⎦<br />
a n+ 1Étant<br />
le nombre complexe conjugué de a n+ 1.<br />
De nombreux travaux de la littérature ont prouvé que la fonction de phase de Henyey-<br />
Greenstein s’adapte à l’étude des particules diffusantes telles que les gouttelettes d’eau<br />
(J.E.Hansen [13]). Elle décrit par ailleurs assez bien le pic de diffusion vers l’avant, observé<br />
pour les particules de grande taille (x élevé).<br />
2.9 Normalisation de la fonction de phase<br />
Pour une question de conservation du rayonnement diffusé, la fonction de phase doit<br />
être normalisée l’équation (2.25). L’intégrale de la fonction de phase, peut être discrétisée à<br />
partir d’une formule de quadrature, ce qui donne la somme suivante pour chaque direction<br />
d’incidence j :<br />
2Nd 1<br />
WP I HG( μi, μ j)<br />
= 1;<br />
i 1<br />
4 π =<br />
∑ j=1 ; Nd<br />
Altimir (1981) a montré que cette somme présente un écart par rapport à l’unité en<br />
conséquence des discrétisations sur l’angle polaire θ (ou son cosinus μ ) et sur l’angle<br />
azimutal Φ . La démarche adoptée pour la correction nécessaire à la normalisation est celle<br />
développée par Barkstrom (1976) et Altemir (1981) pour un problème avec symétrie<br />
azimutale. Pour un problème sans symétrie azimutale la démarche reste la même, mais avec<br />
un nombre plus grand de directions :<br />
Nd 1<br />
W(1 i +α i +αj)P( Ω, Ω′<br />
).<br />
π i 1<br />
∑<br />
4 =<br />
FHC Page52
Chapitre 2 Etude Théorique<br />
Où α i , α j sont les facteurs correctifs.<br />
2.10 Conclusion<br />
Les différentes techniques de résolution de l’ETR ont été présentées dans ce chapitre.<br />
Notre choix s’est porté sur la méthode des ordonnées discrètes qui est adaptée, d’un point de<br />
vue précision et temps de calcul, au type de problème analysé ici.<br />
Le calcul des propriétés optiques des gouttelettes d’eau peut être réalisé à l’aide de méthodes<br />
d’approximation (Rayleigh, optique géométrique, diffraction anormale) qui certe présentent<br />
l’avantage de gain en temps de calcul, mais l’inconvénient est qu’elles sont valables pour des<br />
tailles et indices de réfraction spécifiques. La théorie de Mie (présentée dans ce chapitre)<br />
est valable pour des paramètre de taille et d’indices de réfraction quelconques.<br />
Les fonctions de phases utilisées sont la fonction de phase approximative de delta-Dirac et<br />
celle d’Henyey-Greenstein car elles décrivent bien le comportement d’un milieu chargé de<br />
gouttes d’eau.<br />
FHC Page53
CHAPITRE 3<br />
MODELE NUMERIQUE<br />
3. Etude de l'extinction du flux dans le rideau en équilibre radiatif<br />
Le problème traité concerne la protection des installations industrielles des<br />
hydrocarbures, notamment les bacs de stockage de GNL contre les incendies. Pour assurer<br />
cette protection on installe le rideau d’eau entre le foyer de l’incendie et les installations à<br />
préserver (Fig.3.1).<br />
Fig. 3.1 Schéma du système étudié<br />
FHC Page57
Chapitre3 Modèle Numérique<br />
Le rideau d’eau joue le rôle d’un écran qui atténue le flux de chaleur rayonné par la flamme.<br />
La figure 3.2 représente le schéma du dispositif à étudier. La modélisation numérique consiste<br />
à résoudre l'équation de transfert radiatif (ETR) dans une configuration monodimensionnelle,<br />
représentative de l’épaisseur du rideau<br />
Absorption Ka<br />
Paroi Diffusion Kd, P( , ′<br />
μ μ ) Paroi<br />
T0 Te<br />
0 μ e X<br />
Fig. 3.2 Problème traité<br />
Pour cette géométrie, la direction de propagation Ω est définie par ( μ= cos θφ , ), θétant<br />
l’angle polaire avec la normale, et<br />
φ l’angle d’azimut. Avec les changements de variable<br />
d ∂<br />
=μ , l’équation de transfert radiatif s’exprime en géométrie monodimensionnelle (1D)<br />
ds ∂x<br />
cartésienne, en négligeant dans la notation la dépendance des propriétés optiques avec la<br />
position x, par :<br />
∂L(x, ν μ, φ)<br />
μ =− ⎡Kνl + Kνg +σ ⎤ ν L ν(x, μ, φ ) + KνlLbν[ Tl] + KνgLbν Tg<br />
∂x<br />
⎣ ⎦<br />
⎡<br />
⎣<br />
⎤+ ⎦<br />
Avec :<br />
σν<br />
4π<br />
2π1 ∫ ∫<br />
Φ= ′ 0μ=− ′ 1<br />
Tl = température de gouttelettes<br />
Tg = température de gaz<br />
L (x, μ′ , φ′ )P ( μ, φ, μ′ , φ′ )dμ′ d φ′<br />
.<br />
ν νl<br />
Lbν = luminance spectrale du corps noir.<br />
FHC Page58<br />
(3)
Chapitre3 Modèle Numérique<br />
En prenant l’hypothèse que la luminance est indépendante de l’angle φ (symétrie azimutale<br />
du rayonnement), l’ETR donnée par l’équation (3) se réduit à :<br />
Où<br />
∂L(x, ν μ)<br />
μ =− ⎡Kνl + Kνg +σ ⎤ νl L ν(x, μ ) + KνlLbν[ Tl] + K gL ⎡ b T ⎤<br />
ν ν g<br />
∂x<br />
⎣ ⎦ ⎣<br />
1<br />
σν<br />
+ L ν(x, μ′ , Φ′ )P νl(<br />
μ, μ′ )d μ′<br />
.<br />
2π<br />
∫<br />
⎦<br />
(3.1)<br />
2π<br />
μ=− ′ 1<br />
1<br />
Pν = P ν ( μ, φ, μ′ , φ′<br />
) ′<br />
π ∫<br />
dφ est la fonction de phase moyennée sur les angles φ .<br />
l l<br />
2 0<br />
Nous prenons les deux hypothèses suivantes :<br />
- Pas d’absorption ni d’émission par le gaz g Kν =0.<br />
- Le milieu est gris.<br />
Kνl Kνg = K<br />
=<br />
Pν l = P<br />
a<br />
Kd grandeurs indépendantes de ν.<br />
On suppose en plus que le rayonnement qui se propage dans deux directions caractérisées par<br />
une même valeur de μ est identique. On peut donc écrire l'ETR sous une forme plus<br />
compacte.<br />
∂L<br />
0<br />
μ + KL = KaL+ KdD ∂x<br />
(3.2)<br />
Où : L(x, μ) est la luminance à la position x (x∈<br />
[0, e]), dans la direction caractérisée par le<br />
vecteur unitaire dont la projection sur l'axe des x est le cosinus directeur μμ∈− ( [ 1,1]<br />
)<br />
K(x),K (x),K (x) sont les coefficients d'extinction, de diffusion et d'absorption au point x,<br />
d a<br />
par définition K = Ka + Kd<br />
0<br />
- L (x) est l'émission du corps noir à la température locale T(x)<br />
1<br />
1<br />
L(x, )P x; , d<br />
2 ∫<br />
μ ′<br />
(3.3)<br />
−1<br />
- D(x, μ ) = μ ( μ μ′<br />
)<br />
FHC Page59
Chapitre3 Modèle Numérique<br />
P étant la fonction de phase qui représente la probabilité pour que le rayonnement incident<br />
en x suivant μ′soit dévié dans la direction μ . Ainsi, par définition, P est normalisée par<br />
1<br />
1<br />
P(x; , ) 1<br />
2 ∫ μ μ ′ = ( ∀ μ)<br />
(3.4)<br />
−<br />
1<br />
On peut aussi écrire l'ETR sous la forme<br />
L 0<br />
KL K(1 )L K D<br />
∂<br />
μ + = −ω + ω<br />
∂x<br />
. (3.5)<br />
Où ω( x ) représente l'albédo du milieu, défini comme le rapport du coefficient de<br />
diffusion et du cœfficient d'extinction<br />
ω ( x ) =<br />
K(x) d K(x) d =<br />
K(x) K (x) + K (x)<br />
a d<br />
3.1 Discrétisation spatiales et angulaires<br />
• Maillage en x<br />
On réalise une partition de l'intervalle [0,e] en I mailles (sous-intervalles) de largeur<br />
δ x éventuellement variable.<br />
On note i x le point central de chaque maille et i x<br />
1<br />
i ±<br />
2<br />
(3.6)<br />
1<br />
± les bornes de cette maille de sorte que,<br />
2<br />
par définition<br />
x i = x<br />
δ x<br />
+ (3.7)<br />
2<br />
x = x + δ x<br />
(3.8)<br />
1 1<br />
i + i −<br />
2 2<br />
On pose par convention x 1 = 0, et x 1 = e<br />
I +<br />
2<br />
2<br />
• Quadrature pour la méthode des ordonnées discrètes<br />
En géométrie monodimensionnelle, une formule de quadrature numérique est utilisée pour<br />
approcher l’intégrale sur l’intervalle [-1,1], apparaissant dans l’équation (3.2)<br />
1 N<br />
∫ f( μ)dμ≅∑wf( i μ)<br />
(3.9)<br />
−1<br />
j= 1<br />
FHC Page60
Chapitre3 Modèle Numérique<br />
w i et μ i étant respectivement les poids et points des N valeurs discrètes de la quadrature.<br />
Différents schémas de quadrature peuvent être utilisés. Les plus usuels sont les quadratures de<br />
Gauss-Legendre, Lobatto, Chebyshev ou de Newton Cotes. La quadrature de Lobatto,<br />
contrairement à celle de Gauss-Legendre, inclut les bornes d’intégration (-1,1), ce qui peut<br />
être utile si l’on désire calculer les luminances dans les directions avant et arrière (selon l’axe<br />
des x). V.P.Nicolau [42] a utilisé une quadrature de Gauss-Legendre modifiée à 24 points,<br />
pour l’identification des propriétés radiatives des matériaux isolants.<br />
L’utilisation de la quadrature de Gauss-Legendre (Press et al. [44]) nécessite le choix d’un<br />
nombre de points supérieur à 20 pour la stabilité des solutions. Par suite, on calculera les<br />
valeurs de Gx ( ) et qx ( ) et le terme source radiatif par:<br />
2π1 ∫∫<br />
N<br />
∑ j j j.<br />
φ= 0 −1<br />
j= 1<br />
q(x) = L(x, μμμφ≅ ) d d 2π w L(x, μ) μ<br />
Le rayonnement incident peut être exprimé comme suit :<br />
2π1 N<br />
∫∫<br />
j<br />
(3.10)<br />
Gx= ( ) L(x, μ)dμdφ≅ 2π w L(x, μ )<br />
(3.11)<br />
φ= 0 −1<br />
∑<br />
j= 1<br />
Le terme source radiatif (divergence du flux radiatif) spectral fourni par l’équation (3.3) est<br />
donné par :<br />
2π1 N<br />
r ⎡ ⎤ ⎡ ⎤<br />
div(q) = K ⎢4πLb[ T] − ∫∫L(x,<br />
μ)dμdφ⎥ ≅K⎢[ 4πL b[T]<br />
−2π∑wiL(x, μj)<br />
⎥<br />
⎢⎣ φ= 0 −1<br />
⎥⎦ ⎣ j1 = ⎦<br />
j<br />
(3.12)<br />
Une autre technique de calcul de la divergence du flux radiatif spectral est d’utiliser un<br />
( )<br />
schéma aux différences finies pour déterminer le terme ( dq x<br />
) qui est la dérivée de la densité<br />
dx<br />
de flux net radiatif spectral par rapport à la variable d’espace x.<br />
Enfin le terme de renforcement par diffusion est donné par:<br />
M 1<br />
D(x, μ m )= ∑ wm′ L(x, μm′ )P( x; μm, μm′<br />
)<br />
(3.13)<br />
2<br />
m′= 1<br />
FHC Page61
Chapitre3 Modèle Numérique<br />
• Contraintes portant sur le choix des quadratures<br />
1. symétrie par rapport à μ =0<br />
μ M− m+ 1= −μ m<br />
(3.14)<br />
wM− m+ 1= wm<br />
(3.15)<br />
2. conservation du moment d'ordre0<br />
1 M<br />
∫<br />
−1<br />
∑<br />
dμ= 2⇒ w = 2 (3.16)<br />
m= 1<br />
3. conservation des demi-moments d'ordre1<br />
m<br />
1 M/2<br />
∫<br />
0<br />
1<br />
1<br />
μμ=− d ⇒∑ wmμ<br />
m =−<br />
(3.17)<br />
2 2<br />
m= 1<br />
1 M<br />
∫<br />
0<br />
1<br />
1<br />
μμ= d ⇒ ∑ wmμ<br />
m =<br />
(3.18)<br />
2 2<br />
m= M/2+ 1<br />
Ces conditions sont nécessaires pour une bonne précision de calcul des flux pariétaux.<br />
En fait, les deux conditions ci-dessus sont équivalentes, du fait de la symétrie par rapport<br />
à μ = 0 .<br />
• Quadratures à poids constants<br />
Les contraintes précédentes imposent que<br />
wm= w = 2/M<br />
(3.19)<br />
M/2<br />
∑ μ m = −M/4<br />
(3.20)<br />
m= 1<br />
Avec toujours μ = −μ (symétrie par rapport à μ = 0 ). Si les valeurs de μ sont<br />
M− m+ 1 m<br />
régulièrement espacées μ m = (m −1/ 2) Δμ avec Δμ = 2 / M , la dernière contrainte revient à<br />
FHC Page62
Chapitre3 Modèle Numérique<br />
Soit<br />
M/2<br />
2<br />
1 M<br />
∑ (m − ) = −<br />
(3.21)<br />
2 8<br />
m= 1<br />
M M<br />
( + 1) 2<br />
2 2 M M<br />
− = − . (3.22)<br />
2 2 8<br />
Ce qui est vérifié. Cela correspond à la méthode des trapèzes (w= Δ μ ).<br />
3.2 Equilibre radiatif<br />
Dans cette étude on considère que la contribution de la phase gazeuse est négligeable et<br />
que le milieu considéré est un milieu gris. Pour un milieu gris, l’équation de transfert radiatif<br />
s’écrit<br />
Ka Kd L(x, ) KaLb Tl Kd<br />
1<br />
μ=−1<br />
L(x, , ′ )P( , ′ )d .<br />
∂L(x, μ)<br />
μ =− [ + ] μ + [ ] + μ μ μ μ<br />
∂x 2 π ′<br />
∫ μ ′<br />
(3.23)<br />
En supposant que L(x, )<br />
μ et b<br />
L ne varient pas avec la fréquence, et donc en particulier :<br />
4<br />
0 σT(x)<br />
L(x)= b L(x)<br />
=<br />
(3.24)<br />
π<br />
En absence de tout autre mode de transfert de chaleur (ni conduction, ni convection) tout ce<br />
qui a été émis par le milieu à un endroit donné est égal au rayonnement absorbé en ce même<br />
endroit.<br />
Cette condition se traduit par (en absence de variation de l’énergie interne)<br />
dq(x)<br />
= 0.<br />
(3.25)<br />
dx<br />
Ce qui par intégration de l’ETR sur toutes les directions, donne :<br />
Soit :<br />
dq(x)<br />
0<br />
= 0. ⇔ G(x)=4 π L<br />
(3.26)<br />
dx<br />
σ<br />
L(x) = =<br />
π 4π<br />
4<br />
0 T (x) G(x)<br />
. (3.27)<br />
FHC Page63
Chapitre3 Modèle Numérique<br />
Pour un milieu gris en équilibre radiatif, l’ETR devient :<br />
∂L<br />
G<br />
μ + KL = Ka + K D<br />
∂x 4π<br />
3.3 Milieu à diffusion isotrope<br />
d (3.26)<br />
Si le rayonnement est diffusé de manière égale dans toutes les directions de l’espace la<br />
fonction de phase P ( μμ , ′ ) vaut 1 quel que soient μ et μ′, dans ce cas on montre aisément<br />
que<br />
G(x, μ)<br />
D(x, μ )=<br />
4π<br />
et l'équation (3.26) va avoir la forme suivante :<br />
∂L<br />
G<br />
μ + KL= K<br />
(3.38)<br />
a a<br />
∂x 4π (3.39)<br />
Ce qui correspond aussi au cas sans diffusion (Kd = 0). Par conséquent, la solution d’équilibre<br />
radiatif dans un milieu gris est la même que le milieu diffusant de façon isotrope ou pas.<br />
3.4 Milieu à diffusion anisotrope<br />
Si on prend l’hypothèse d’un transfert radiatif qui ne dépend que du cosinus<br />
directeurμ , et donc la luminance est indépendante de l’angle azimutal φ , l’expression de la<br />
fonction de phase doit alors être modifiée.<br />
Par définition, la fonction de phase est normalisée par :<br />
1<br />
P( ΩΩ , ′ )dΩ= ′ 4π<br />
4 π ′<br />
∫ , ∀ Ω (3.41)<br />
Ω= 4π<br />
Ce qui donne dans le cas où P( μμ , ′ ) = P( μμ′ ) et en introduisant les angles φ et ψ<br />
π 2π<br />
∫ ∫<br />
ψ= ′ 0φ= ′ 0<br />
P(a cos( φ′ −φ ) + b)sin ψ′ dψ′ dφ ′ = 4 π,<br />
∀ ( ψ , φ)<br />
(3.42)<br />
Cette relation peut aussi s’écrire<br />
FHC Page64
Chapitre3 Modèle Numérique<br />
⎛ ⎞<br />
⎜ Pa ( cos θ + bdu ) ⎟sinψ′<br />
dψ′<br />
4π<br />
⎝ ⎠<br />
π 2π<br />
∫ ∫ = (3.43)<br />
0 0<br />
en faisant le changement de variable θ = φ′ −φet compte tenu du fait que la fonction de phase<br />
2π−φ ⎛ 2π<br />
⎞<br />
P est périodique de période 2π et donc ⎜ = ⎟<br />
⎜ ∫ ∫ ⎟<br />
⎝ −φ<br />
0 ⎠<br />
si on pose μ = cosψ<br />
et μ′= cosψ<br />
′ , on remarque que<br />
et<br />
2π<br />
avec la condition<br />
0<br />
2<br />
a = ( )(<br />
)<br />
2<br />
1−μ 1−<br />
μ′<br />
(3.44)<br />
b = μμ′ (3.45)<br />
∫ P(a cosθ+ b)dθ= P( μ, μ′<br />
)<br />
(3.46)<br />
π<br />
0 −1<br />
1<br />
∫P( μμ , ′ )sin ψ′ dψ ′ = ∫ P( μμ , ′ )dμ= ′ 4 π,<br />
∀ μ<br />
(3.47)<br />
• Cas du rideau d'eau<br />
Dans nos calculs monodimensionnels (cas de mur), dans lesquels on suppose une<br />
symétrie azimutale de la luminance, c'est-à-dire que L est indépendante de φ , C’est la fonction<br />
de phase<br />
P( μ, μ′ ) qu’on doit utiliser et non pas directement la fonction P. En effet le terme de<br />
diffusion au second membre de l’ETR s’écrit cas général.<br />
K<br />
μ = μ μ μ′ Ω μ<br />
4π π<br />
∫<br />
′ (3.48)<br />
d<br />
D(x, ) L(x, )P( , )d ( )<br />
K<br />
=<br />
4<br />
4<br />
π 2π<br />
d<br />
π ψ= ′ 0<br />
L(x, ψ′ )P(a cos( φ′ −φ ) + b)sin ψ′ dψd φ= ′ 0<br />
∫ ∫ ′ ′<br />
P( μ, μ ′ )<br />
φ (3.49)<br />
FHC Page65
Chapitre3 Modèle Numérique<br />
1<br />
Kd = L(x, ψ′ )P( μ, μ′ )dμ<br />
4π −1<br />
∫<br />
′ (3.50)<br />
• Application de la fonction de phase Henyey-Greenstein dans la lame<br />
La fonction de Henyey-Greenstein est de la forme suivante :<br />
2<br />
1−g P(g,cos θ ) =<br />
(1 g 2g cos )<br />
2 3<br />
− − θ /2<br />
θ angle que font les directions incidentes et diffusée, et cos θ = ′<br />
μμ .<br />
Dans le cas monodimensionnel, il faut calculer l’expression :<br />
P( μμ , ′ ) = (1−g )<br />
2π<br />
2 dθ<br />
∫ 2<br />
3/2<br />
(1+ g −2ga cos θ)<br />
0<br />
(3.51)<br />
La détermination de cette fonction n’est pas simple. Et le résultat est [51]<br />
Avec<br />
avec :<br />
P( μμ , ′ ) =<br />
k =<br />
2γ<br />
α + γ<br />
2<br />
4(1 − g )<br />
Ek ( ).<br />
α + γ ( α −γ)<br />
2 2<br />
α 1 g 2 gb 1 g 2gμμ′<br />
(3.52)<br />
(3.53)<br />
= + − = + − (3.54)<br />
2 ( )<br />
2<br />
γ = 2 ga = 2g1 −μ (1 − μ′ )<br />
(3.55)<br />
E (k) est une fonction mathématique spéciale (intégrale elliptique du second ordre) connue de<br />
façon tabulée ou par intégration numérique.<br />
• Fonction approximative de Delta-Dirac<br />
On part de l'expression de la fonction de phase de Delta-Dirac (3.56) et on calcule la fonction<br />
de phase approximative [27].<br />
P( θ ) = 2g δ(1−cos θ ) + (1−g)P ′ ( θ )<br />
(3.56)<br />
FHC Page66
Chapitre3 Modèle Numérique<br />
Par définition le paramètre d'asymétrie g et défini comme suit [27]:<br />
1<br />
g = P(cos θ)cosθd 4π π<br />
∫<br />
Ω (3.57)<br />
4<br />
2π<br />
π<br />
1<br />
= P(cos θ)cosθsinθd 4π<br />
∫∫<br />
Φ (3.58)<br />
g =<br />
φ= 0θ= 0<br />
π<br />
1<br />
= × 2π P(cos θ)cosθsin θdθ 4π<br />
∫ (3.59)<br />
1<br />
θ= 0<br />
1<br />
= P( ) d<br />
2 ∫ μ μμ avec μ=cosθ (3.60)<br />
−1<br />
1 1−f ∗<br />
2f × ( μ ) μ= 1 + P ( ) d<br />
2 2 ∫ μ μ μ<br />
14243 −1<br />
1−f = f+<br />
2<br />
1<br />
1<br />
∫<br />
−1<br />
∗<br />
P( μ)dμ ∗<br />
S i P ( μ) ≅ 1 (isotrope), alors<br />
Et donc<br />
1 1<br />
1<br />
(3.61)<br />
(3.62)<br />
∗ ∗<br />
∫P( μμ ) dμ= P{ × ∫ μdμ= 0.<br />
(3.63)<br />
−1 1 −{<br />
1<br />
2<br />
1<br />
⎡μ⎤ ⎢ ⎥ = 0<br />
⎢⎣ 2 ⎥⎦−1<br />
Par ailleurs l’ETR s’écrit :<br />
avec D =<br />
g = f. (3.64)<br />
∂L<br />
0 Kd<br />
μ + (Ka + K d)L = K aL<br />
(T) + P( Ω Ω′ )L( Ω′ )dΩ<br />
∂x 4π 4π<br />
∫<br />
r r r<br />
14444244443<br />
K<br />
4<br />
⎡ 2π<br />
π<br />
⎤<br />
d × ⎢ P(cos θ)L( φθ , )sin θθφ d d ⎥<br />
π ∫∫ θ= 0<br />
⎢φ= 0<br />
⎥<br />
⎣ ⎦<br />
D<br />
(3.65)<br />
FHC Page67
Chapitre3 Modèle Numérique<br />
D =<br />
=<br />
K<br />
4<br />
⎡ 2π<br />
π<br />
r r r ⎤<br />
d<br />
∗<br />
× ⎢2f δ(1−cos θ)L( φθ , )sin θθφ+ d d (1−f ) P ( ΩΩ′ )L( Ω′ )dΩ⎥<br />
π ∫∫ ∫<br />
⎢ φ= 0θ= 0 4π<br />
⎥<br />
⎣ ⎦<br />
2<br />
K ⎡ π π<br />
⎤<br />
d K ⎡ r r r ⎤<br />
d<br />
∗<br />
× ⎢2f δ(1 −μ)L( μ, φ)dμd φ ⎥+ ⎢(1 −f ) P ( Ω Ω′ )L( Ω′<br />
)dΩ⎥<br />
4π ∫∫ 4π<br />
∫<br />
⎣⎢ φ= 0θ= 0 ⎦⎥<br />
⎣ 4π<br />
14444 424444443 ⎦<br />
2π<br />
D′<br />
(3.66)<br />
(3.67)<br />
Kd D= × 2f × L( μ= 1, φ)dφ+ D′<br />
4π<br />
∫ . (3.68)<br />
φ= 0<br />
Or L ( μ= 1, φ ) = L( θ= 0, φ ) = L( Ω) r (quelque soit φ ).<br />
D'où D = d K r<br />
× 2f × 2πL( Ω ) + D′<br />
4π<br />
Si P alors f = g et<br />
∗ ≅ 1,<br />
Donc en conclusion, l’ETR s’écrit<br />
Soit, aussi<br />
avec Kd d<br />
r<br />
KfL( Ω ) + D′ .<br />
= d<br />
K<br />
r<br />
′ = × − Ω′ Ω<br />
π ∫ d .<br />
d D (1 g) L( )<br />
4 4π<br />
∂L<br />
K(1−g) r<br />
μ + (K + K )L = K L (T) + K gL+ L( Ω′<br />
)d<br />
x 4 π<br />
0 d<br />
a d a d<br />
∂ π ∫ Ω<br />
4<br />
∂<br />
K<br />
μ + + = + Ω Ω<br />
∂ π ∫<br />
r<br />
∗<br />
L ∗<br />
0 d<br />
(Ka K d )L K aL<br />
(T) L( ′ )d<br />
x 4 4π<br />
* = K (1-g).<br />
(3.69)<br />
(3.70)<br />
Donc dans notre calcul<br />
qui suit on prend en compte la fonction de phase approximative qui est<br />
une fonction isotrope avec un cœfficient de diffusion modifié Kd * = Kd (1-g). Le fait qu’il y ait<br />
un pic de diffusion avant (représenté dans la fonction de phase par le pic de Dirac δ ) signifie<br />
que de nombreux photons ne sont en réalité pas déviés, ils sont redirigés dans la même<br />
direction incidente. Donc, en pratique, tout se passe comme si le milieu est diffusant moins,<br />
avec un cœfficient effectif K * d inférieur à Kd.<br />
FHC Page68
Chapitre3 Modèle Numérique<br />
3.5 Etude de l’effet de la concentration et taille de gouttelettes<br />
Dans cette étude on a négligé la phase gazeuse et on a considéré que notre milieu et gris<br />
Pour<br />
bien approcher les gouttelettes d'eau on a fait les calculs avec la fonction de Dirac-Delta<br />
ou Henyey-Greenstein car elles donnent les deux des résultats acceptables.<br />
Pour bien décrire le rideau d’eau et les paramètres qui le contrôlent on<br />
suivant J.L.Consalvi [19] :<br />
K =<br />
⎛3M ⎞<br />
⎜ 2ρd⎟Q ⎝ ⎠<br />
a abs<br />
l<br />
K<br />
⎛3M ⎞<br />
Q<br />
⎝ ⎠<br />
a pris le modèle<br />
(3.71)<br />
d = ⎜ 2ρ s<br />
ld⎟<br />
ca (3.72)<br />
avec Q = Q + Q<br />
(3.73)<br />
ext abs dif<br />
où<br />
d : Diamètre de goutte d’eau .<br />
M : Masse d’eau injectée (concentration<br />
en gouttes).<br />
ρ :Masse volumique.<br />
Donc l’expression de l’ETR prend la forme suivante<br />
(3.74)<br />
1<br />
3M 3M<br />
⎢⎜ 2 ext sca<br />
ld⎟ ⎜ 2 ld⎟<br />
⎝ ρ ⎠⎥ ⎝ ρ ⎠ ∫<br />
⎣ ⎦ μ=−1<br />
∂L(x, μ) ⎡ ⎤<br />
1<br />
μ =−<br />
⎛ ⎞<br />
Q L(x, μ ) +<br />
⎛ ⎞<br />
Q L(x, μ, μ′ )P( μ, μ′ )dμ′<br />
∂x 2 π ′<br />
Q ext ,Q abs,Q dif étant respectivement le cœfficient d’extinction d’absorption<br />
et de diffusion de gouttelettes évalués selon la Théorie de MIE.<br />
3.6 Milieu à température imposée<br />
Dans<br />
l’application du rideau d’eau, il est logique de considérer que l’émission du milieu<br />
(gouttelettes)<br />
est négligeable devant celle de la flamme, absorbant, diffusant mais non<br />
émettant dans ce cas l’équation de transfert radiatif a la forme suivante :<br />
FHC Page69
Chapitre3 Modèle Numérique<br />
∂L(x, μ) ⎡ 3M ⎤<br />
μ =−<br />
⎛ ⎞<br />
QextL(x, )<br />
x ⎢⎜ μ<br />
2 ld⎟<br />
∂ ⎣⎝ ρ ⎠⎦<br />
⎥<br />
2ρ sca<br />
ld<br />
2 μ=− ′ 1<br />
• Conditions aux limites du problème<br />
1<br />
3M 1<br />
+<br />
⎛ ⎞<br />
⎜ ⎟Q<br />
L(x, μ, μ′<br />
)P( , ′ )d ′ .<br />
⎝ ⎠ π ∫ μ μ μ<br />
(3.75)<br />
On suppose que les parois que délimitent la lame sont noires, la partie du coté de la<br />
flamme est supposée à une température 1000K, et l'autre coté est supposée à 0K (en fait, on<br />
néglige son émission).Le milieu considéré est non émettant et donc le rayonnement est soit<br />
diffusé ou absorbé par le milieu considéré.<br />
Les conditions aux limites portant sur la luminance aux niveaux des parois peuvent être<br />
exprimées comme suit :<br />
4<br />
T0<br />
L(0, >0) = σ<br />
μ<br />
π (3.76)<br />
4<br />
Te<br />
L(e,
Chapitre3 Modèle Numérique<br />
2π L(x = e, μ) μdμ<br />
q(x = e) 0<br />
Tr = = 1<br />
q(x = 0)<br />
2π L(x = 0, μ) μdμ<br />
1<br />
∫<br />
∫<br />
0<br />
(3.81)<br />
Les intégrations s’effectuant sur des angles solides correspondant à ½ espace (2π stéradian).<br />
La réflectance totale du rideau d’eau est définie par :<br />
0<br />
∫<br />
2π L(x = 0, μ) μdμ<br />
R = −1<br />
1<br />
. (3.82)<br />
2π L(x = 0, μ) μdμ<br />
∫<br />
0<br />
• Résolution numérique de l'ETR<br />
L'intégration sur le volume de contrôle de l'ETR (3.40) sur la position i et l'angle<br />
solide ωm autour de μ m donne:<br />
A (L − L ) + B L = C<br />
m m,i+ 1 m,i−1m,i<br />
m,i m,i<br />
2 2<br />
Am<br />
=μmωm Avec Bm,i = k δxωm C =δxωS m,i m m,i<br />
L'expression la plus générale en chaque point (i, m) :<br />
(3.83)<br />
A M (Lm,e− L m,W ) + Bm,iLm,i = Cm,i<br />
(3.84)<br />
Où Lw est connue et les luminances L m,i Lm,e sont inconnues. Afin d'éliminer Lm,e<br />
nous<br />
avons recours à une extrapolation linéaire<br />
L − L<br />
mi mw<br />
me ≈ mw + (3.85)<br />
a x<br />
L L<br />
FHC Page71
Chapitre3 Modèle Numérique<br />
avec 1<br />
2<br />
D’où<br />
< a x <<br />
L<br />
1<br />
m,i<br />
=<br />
Am Lm,w + Cm,i<br />
a x<br />
A<br />
a<br />
m<br />
x<br />
+ B<br />
Selon la valeur de ax on distingue trois schéma d'interpolation :<br />
m,i<br />
. (3.86)<br />
- Si x a = 0.5 c’est le schéma diamant, si x a = 1 on a le schéma step, 1 Ami<br />
,<br />
a x = max( ,1 − ) .<br />
2 B<br />
Ont peut choisir (le schéma pondéré). Le premier et les deuxièmes schémas sont simples à<br />
mettre en œuvre, mais le troisième représente le meilleur compromis entre précision et<br />
stabilité du calcul.<br />
3.7 Conclusion<br />
Nous avons présenté le modèle qui permet de décrire la propagation du rayonnement<br />
au sein du rideau d’eau, assimilé à un milieu absorbant-diffusant gris. L’équation de transfert<br />
radiatif fait apparaître une fonction de phase modifiée pour tenir compte de la symétrie<br />
azimutale du champ de luminances. Dans le cas de gouttelettes d’eau, la fonction de phase<br />
classique de Henyey-Greenstein peut être remplacée par une fonction isotrope associée à un<br />
cœfficient de diffusion modifié. Enfin, nous avons décrit le schéma numérique utilisé pour<br />
résoudre l’équation de transfert radiatif. Le but de nos calculs est de prédire la transmission du<br />
rayonnement à travers le rideau d’eau dans le cas où une de ses faces reçoit un flux important<br />
(comme celui rayonné par une flamme, par exemple).<br />
FHC Page72<br />
mi ,
CHAPITRE 4<br />
RESULTATS ET DISCUSSION<br />
Tous les résultats présentés dans ce chapitre ont été obtenu par la résolution numérique<br />
de l’équation de transfert radiatif. Les programmes de calcul ont été écrits en FORTRAN 77<br />
et s’exécutent sur un PC.<br />
4.1 Influence du schéma d'interpolation sur les luminances<br />
Pour optimiser nos calculs nous avons procédé à des tests de précision concernant les<br />
schémas d'interpolation. Nous avons finalement retenu le schéma de type Diamant pour sa<br />
stabilité dans notre cas d'étude unidimensionnelle.<br />
Luminance normalisée<br />
0,35<br />
0,30<br />
0,25<br />
0,20<br />
0,15<br />
0,10<br />
μ=-1,M=20,DX=0.05<br />
Pondéré<br />
Diamant<br />
Step<br />
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0<br />
Fig. 4.1 Influence des schémas d'interpolation sur la luminance<br />
FHC Page 74<br />
x/e
Chapitre 4 Résultats et discussion<br />
Cette figure 4.1 représente la répartition des luminances dans une configuration<br />
monodimensionnelle pour une lame à faces parallèles. Dans cette partie du calcul, les<br />
4<br />
luminances sont partout normalisées par σ T . Sur la face 1 (opposée à la flamme), la<br />
0<br />
température est de T0 = 1000K. Sur l'autre face elle est maintenue à 0K. Les luminances<br />
normalisées sont calculées en fonction de plusieurs schémas d'interpolation. On voit (fig.4.1)<br />
que les courbes des schémas de type step et diamant sont confondues (l'une sur l'autre). Le<br />
schéma pondéré dans notre cas est instable car il présente des luminances négatives, donc il<br />
n'est pas proche de la réalité physique.<br />
4.2 Influence du flux incident sur la paroi<br />
Rayonnement incident normalisé<br />
5<br />
4<br />
3<br />
2<br />
1<br />
0<br />
0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6 1,8 2,0<br />
Epaisseur optique(kl)<br />
G(x)<br />
Fig. 4.2 Flux incident sur la paroi (X=e)<br />
La figure 4.2 est une représentation du rayonnement incident sur la face opposée à la flamme.<br />
4<br />
L'expression du rayonnement incident G(i) = 4σ T , normalisé par<br />
(i)<br />
σ T a donc une valeur<br />
propre pour chaque température correspondant à un plan donné entre les 2 faces de l'écran. La<br />
lame du rideau ici, est supposée non diffuse et à l'équilibre radiatif. Les 2 faces de la lame<br />
sont à des températures fixées.<br />
FHC Page 75<br />
4<br />
0
Chapitre 4 Résultats et discussion<br />
On constate que cette atténuation du flux incident (extinction du flux incident) est due aux<br />
propriétés du milieu considéré comme étant absorbant et diffusant.<br />
4.3 Transmission<br />
en fonction de l'épaisseur optique<br />
Flux transmis normalisé<br />
1,0<br />
0,8<br />
0,6<br />
0,4<br />
0,2<br />
0 1 2 3 4 5<br />
Epaisseur optique(KL)<br />
MODEST<br />
20X20<br />
40X40<br />
60X60<br />
100x100<br />
Fig. 4.3 Flux transmis en fonction de l’épaisseur optique (kl)<br />
4<br />
C ette figure 4.3 représente le flux, normalisé par σT<br />
, transmis par la lame en fonction de son<br />
épaisseur<br />
optique (kl). Le milieu considéré est en équilibre radiatif, diffusant de façon isotrope<br />
et<br />
absorbant le flux radiatif émis par la source de flamme. Ce flux est calculé en fonction du<br />
maillage<br />
suivant l'épaisseur de la lame. Les résultats ont été comparés avec ceux obtenus par<br />
Modest<br />
[30]. On remarque bien la concordance (courbes confondues) des résultats. Le<br />
raffinement<br />
du maillage, au-delà 20x20 n’améliore pas les résultats.<br />
FHC Page 76<br />
0
Chapitre 4 Résultats et discussion<br />
4.4 Influence de l'albédo du<br />
milieu sur le flux transmis<br />
q ( e )<br />
σ T<br />
4<br />
0<br />
Epaisseur optique (KL)<br />
Epaisseur optique (Kl)<br />
Fig. 4.4 Flux transmis en fonction de l’épaisseur optique<br />
pour différents albédos,<br />
Comparaison avec la Méthode de Monte Carlo DX=0.01, M=100 [28].<br />
La figure 4.4 montre la variation du flux transmis à travers la lame en fonction de l'épaisseur<br />
optique pour<br />
différentes valeur de l'albédo (ω =<br />
FHC Page 77<br />
Kd<br />
K + K<br />
a d<br />
). Le milieu est diffusant de façon<br />
isotrope et absorbant. Si l'albédo augmente l'atténuation diminue car l’absorption diminue. Le<br />
flux adimensionnel reçu par la paroi (x = e) est minimal<br />
car le milieu a absorbé toute l'énergie<br />
émise. A l’inverse si l'albédo diminue l'énergie transmise est moins importante.
Chapitre 4 Résultats et discussion<br />
4.5 Influence<br />
du paramètre d’asymétrie (g)<br />
Fonction de phase Φ<br />
HG<br />
on de phase Φ HG<br />
Foncti<br />
Fonction de phase Φ HG<br />
0,07<br />
0,06<br />
0,05<br />
0,04<br />
0,03<br />
0,02<br />
0,01<br />
0,00<br />
0,06<br />
0,05<br />
0,04<br />
0,03<br />
0,02<br />
0,01<br />
0,00<br />
0,040<br />
0,035<br />
0,030<br />
0,025<br />
0,020<br />
0,015<br />
0,010<br />
0,005<br />
0,000<br />
g=O,9<br />
M=20 g=O,85<br />
g=O,7<br />
g=0,5<br />
g=O,3<br />
g=O,1<br />
g=O<br />
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0<br />
M=40<br />
COS(Θ)<br />
g=O,9<br />
g=O,85<br />
g=O,7<br />
g=0,5<br />
g=O,3<br />
g=O,1<br />
g=O<br />
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0<br />
M=100<br />
COS(Θ)<br />
g=O,9<br />
g=O,85<br />
g=O,7<br />
g=0,5<br />
g=O,3<br />
g=O,1<br />
g=O<br />
-0,005<br />
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0<br />
COS(Θ)<br />
Fig. 4.5 Fonction de phase de Henyey-Greenstein en fonction du paramètre d’asymétrie (g)<br />
FHC Page 78
Chapitre 4 Résultats et discussion<br />
Les figures 4.5 sont des représentations de la fonction de phase en fonction du<br />
paramètre d'asymétrie g. La fonction de phase est celle de Henyey-Greenstein dans une<br />
configuration monodimensionnelle. Elle est définie comme étant le rapport entre l'énergie<br />
diffusée dans l'angle solide dΏ et l'énergie diffusée dans le même angle solide si la diffusion<br />
était isotrope (identique dans toutes les directions); si g = 0 la diffusion est isotrope; si g=1<br />
elle tend vers le pic de Dirac (diffusion en avant); si g = -1 c'est une rétrodiffusion (diffusion<br />
en arrière) ;<br />
Si g ≈<br />
1,<br />
la fonction de phase présente des pics de diffusion qui posent un problème de<br />
point du vue numérique. A cet effet, il fallait définir des techniques de normalisation<br />
adéquates pour faire répartir l'énergie équitablement dans tout l'espace. Ceci est valable pour<br />
plusieurs cas de quadrature variant de (20, 40 et 100). Dans le calcul de cette fonction de<br />
phase normalisée plus le nombre de quadratures est grand plus la diffusion est favorisée.<br />
La distribution d’énergie autours de la goutte n’est pas uniforme, si ont intègre la<br />
fonction de phase autour dans tout l’espace ont retrouve pas la valeur 1, donc on utilisent<br />
plusieurs technique de normalisation afin de répartir l’énergie équitablement autours de la<br />
goutte sphérique.<br />
FHC Page 79
Chapitre 4 Résultats et discussion<br />
4.6 Comparaison entre fonction de phase de HG et fonction de phase approximative<br />
Flux transmis normalisé<br />
0.22<br />
0.20<br />
0.18<br />
0.16<br />
0.14<br />
0.12<br />
0.10<br />
fonction de phase HG<br />
fonction approximative Delta-Dirac<br />
0.0 0.2 0.4 0.6 0.8<br />
Paramètre d'asymetrie (g)<br />
Fig. 4.6 Comparaison de la fonction de Henyey-Greenstein et Delta-Dirac (approximative)<br />
L=1m, Qext=2, DX=0.01<br />
Sur cette figure nous avons représenté le flux transmis par la lame dans le cas d'une<br />
diffusion<br />
anisotrope, en équilibre radiatif. Le milieu est constitué de gouttelettes homogènes<br />
de<br />
mêmes dimensions. Les effets d'absorption sont pris en compte. Cette figure montre la<br />
comparaison entre deux fonctions de phases, la fonction de phase de Henyey-Greenstein<br />
et<br />
celle de Delta-Dirac (approximative). Cette dernière est une fonction isotrope avec un<br />
cœfficient de diffusion modifié Kd * =Kd(1-g).<br />
Le terme de diffusion avant est séparé du reste de l'expression de la fonction. Elle est<br />
adoptée pour des particules ayant des fonctions de phases très pointues vers l'avant. La<br />
fonction de Henyey-Greenstein dépend d'un seul paramètre g, et décrit bien un milieu formé<br />
de gouttes. On mène ici une comparaison entre ces deux fonctions de phase pour un même<br />
milieu en fonction du paramètre d'asymétrie g. Les 2 courbes ont la même allure.<br />
Pour la suite des calculs on a utilisé la fonction de phase de Delta-Dirac, car du point de vue<br />
numérique elle est plus facile à mettre en œuvre.<br />
FHC Page 80
Chapitre 4 Résultats et discussion<br />
4.7 Absorption transmission et réflexion du rideau<br />
(a1)<br />
(b1)<br />
(c1)<br />
Flux normalisé<br />
Flux normalisé<br />
Flux normalisé<br />
1,0 D=100µm,g=0.1<br />
0,8<br />
0,6<br />
0,4<br />
0,2<br />
0,0<br />
1,0<br />
0,8<br />
0,6<br />
0,4<br />
0,2<br />
0,0<br />
0,9<br />
0,8<br />
0,7<br />
0,6<br />
0,5<br />
0,4<br />
0,3<br />
0,2<br />
0,1<br />
Absorption<br />
Réflexion<br />
Transmission<br />
0,00 0,02 0,04 0,06 0,08 0,10<br />
Masse d'eau injectée(Kg/m 3 )<br />
D=50µm,g=0.1<br />
Absorption<br />
Réflexion<br />
Transmission<br />
0,00 0,02 0,04 0,06 0,08 0,10<br />
Masse d'eau injecteé(kg/m 3 )<br />
D=20µm,g=0.1<br />
Absorption<br />
Réflection<br />
Transmission<br />
0,0<br />
0,00 0,02 0,04 0,06 0,08 0,10<br />
Masse d'eau injectée(kg/m 3 )<br />
FHC Page 81
Chapitre 4 Résultats et discussion<br />
(d1)<br />
(e1)<br />
)<br />
(f1<br />
Flux normalisé<br />
Flux transmis normalisé<br />
Flux normalisé<br />
1,0<br />
0,8<br />
0,6<br />
0,4<br />
0,2<br />
0,0<br />
1,0<br />
0,8<br />
0,6<br />
0,4<br />
0,2<br />
0,0<br />
0,85<br />
0,80<br />
0,75<br />
0,70<br />
0,65<br />
0,60<br />
0,55<br />
0,50<br />
0,45<br />
0,40<br />
D=100µm,g=0.85<br />
Absorption<br />
Réflection<br />
Transmission<br />
0,00 0,02 0,04 0,06 0,08 0,10<br />
Masse d'eau injectée(Kg/m 3 )<br />
D=50µm,g=0.85<br />
Absorption<br />
Réflection<br />
Transmission<br />
0,00 0,02 0,04 0,06 0,08 0,10<br />
Masse d'eau injecté(Kg/m 3 )<br />
D=20µm,g=0.85<br />
Absorption<br />
Réflection<br />
Transmission<br />
0,35<br />
0,30<br />
0,25<br />
0,20<br />
0,15<br />
0,10<br />
0,05<br />
0,00<br />
0,00 0,02 0,04 0,06 0,08 0,10<br />
Masse d'eau injectée(kg/m 3 )<br />
FHC Page 82
Chapitre 4 Résultats et discussion<br />
(g1)<br />
(h1)<br />
(i1)<br />
Flux normalisé<br />
Flux normalisé<br />
Flux normalisé<br />
1,0<br />
0,8<br />
0,6<br />
0,4<br />
0,2<br />
0,0<br />
1,0<br />
0,8<br />
0,6<br />
0,4<br />
0,2<br />
0,0<br />
0,85<br />
0,80<br />
0,75<br />
0,70<br />
0,65<br />
0,60<br />
0,55<br />
0,50<br />
0,45<br />
D=100µm,g=0.85<br />
Absorption<br />
Réflection<br />
Transmission<br />
0,00 0,02 0,04 0,06 0,08 0,10<br />
Masse d'eau injectée (kg/m 3 )<br />
D=50µm,g=0.85<br />
Absorption<br />
Réflection<br />
Transmission<br />
0,00 0,02 0,04 0,06 0,08 0,10<br />
Masse d'eau injectée(kg/m 3 )<br />
D=20µm,g=0.85<br />
Absorption<br />
Réflection<br />
Transmission<br />
0,40<br />
0,35<br />
0,30<br />
0,25<br />
0,20<br />
0,15<br />
0,10<br />
0,05<br />
0,00<br />
0,00 0,02 0,04 0,06 0,08 0,10<br />
Masse u injectée(kg/m 3 d'a<br />
)<br />
Fig. 4.7 (a1, b1, c1, d1, e1, f1, g1, h1, i1) Variation de la réflexion, transmission et<br />
absorption en fonction du diamètre de goutte et de masse d'eau injectée.<br />
FHC Page 83
Chapitre 4 Résultats et discussion<br />
Les Figures.4.7 représentent la réfléctance, l’absorption et la transmittance du rideau en<br />
fonction du diamètre de goutte et de la quantité d'eau injectée pour plusieurs valeurs du<br />
paramètre d'asymétrie g.<br />
Nous constatons bien que le phénomène de diffusion influe sur le milieu qui est considéré non<br />
émettant. Les petites gouttes absorbent beaucoup plus le rayonnement que les grosses gouttes.<br />
Pour 20μm, La transmittance est minimale (3%), avec une absorption de l’ordre de 70%.<br />
La réflexion du rayonnement (renvois vers la flamme) est faible. L’atténuation est contrôlée<br />
par l’absorption, la réfraction, et la diffraction.<br />
FHC Page 84
Chapitre 4 Résultats et discussion<br />
4.8 Influence de l'épaisseur du rideau<br />
Transmittance<br />
Transmittance<br />
0,6<br />
0,5<br />
0,4<br />
0,3<br />
0,2<br />
0,1<br />
0,0<br />
0,80<br />
0,75<br />
0,70<br />
0,65<br />
0,60<br />
0,55<br />
0,50<br />
0,45<br />
0,40<br />
0,35<br />
0,30<br />
0,25<br />
0,20<br />
0,15<br />
0,10<br />
0,05<br />
D=50µm,g=0.85<br />
0.4kg/m 3<br />
0.2kg/m 3<br />
0.1kg/m 3<br />
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0<br />
Largeur du rideau(m)<br />
(a)<br />
D=100µm,g=0.85 0.4kg/m 3<br />
0.2kg/m 3<br />
0.1kg/m 3<br />
0,00<br />
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4<br />
Largeur du rideau(m)<br />
(b)<br />
FHC Page 85
Chapitre 4 Résultats et discussion<br />
Transmittance<br />
0,9 D=200µm,g=0.85<br />
0,8<br />
0,7<br />
0,6<br />
0,5<br />
0,4<br />
0,3<br />
0,2<br />
0,1<br />
0,0<br />
0.4g/m 3<br />
0.2g/m 3<br />
0.1kg/m 3<br />
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0<br />
Largeur du rideau(m)<br />
(c)<br />
(d)<br />
Fig. 4.8 (a, b, c, d) Flux transmis en fonction de l'épaisseur du rideau<br />
FHC Page 86
Chapitre 4 Résultats et discussion<br />
Les figures 4.8 montrent l’influence de l’épaisseur du rideau sur la transmittance. Nous avons<br />
considéré des milieux différents (en concentration) tout en maintenant le diamètre de goutte<br />
constant, pour obtenir différentes courbes de transmittance en fonction de l'épaisseur du<br />
rideau.<br />
Les niveaux d'atténuation sont significatifs pour une épaisseur du rideau d'environ 1m. Le<br />
graphe 4.8 (d) représente les résultats obtenus par H.Pétrel [14]. On constate que ces derniers<br />
ont les mêmes allures que les nôtres. Mais dans d’autres conditions de calculs.<br />
Les figures montres que les milieux à faibles diamètres atténuent beaucoup mieux le<br />
rayonnement que les gros à égal jet d’eau sur une distance minime.<br />
FHC Page 87
Chapitre 4 Résultats et discussion<br />
4.9 Influence de la taille et de la concentration de gouttelettes<br />
Flux transmis<br />
normalisé<br />
Flux transsmis normalisé<br />
1,0<br />
0,8<br />
0,6<br />
0,4<br />
0,2<br />
0,0<br />
0,8<br />
0,6<br />
0,4<br />
0,2<br />
0,0<br />
g=0.1,l=1m<br />
20μm<br />
50μm<br />
100μm<br />
200μm<br />
500μm<br />
0,00 0,02 0,04 0,06 0,08 0,10<br />
Masse d'eau injectée(kg/m 3 )<br />
(a2)<br />
1,0 g=0.5,l=1m<br />
20μm<br />
50μm<br />
100μm<br />
200μm<br />
500μm<br />
0,00 0,02 0,04 0,06 0,08<br />
Masse d'eau injectée(kg/m<br />
0,10<br />
3 )<br />
(b )<br />
2<br />
FHC Page 88
Chapitre 4 Résultats et discussion<br />
Flux normalisé transmis<br />
1,0<br />
0,8<br />
0,6<br />
0,4<br />
0,2<br />
0,0<br />
g=0.85,l=1m<br />
0,00 0,02 0,04 0,06 0,08 0,10<br />
Masse d'eau injectée(kg/m 3 )<br />
(c 2 )<br />
(d )<br />
20μm<br />
50μm<br />
100μm<br />
200μm<br />
500μm<br />
Fig. 4.9 (a2, b2, c2, d2) Variation du flux transmis en fonction de la concentration en gouttes.<br />
FHC Page 89<br />
2
Chapitre 4 Résultats et discussion<br />
L'influence de la concentration de goutte sur la transmittance spectrale est représentée sur les<br />
figures 4.9. Afin d'estimer le niveau de concentration conduisant à une atténuation notable,<br />
nous présentons la variation de la transmittance en fonction de la concentration de gouttes<br />
pour plusieurs diamètres de celle-ci. Les résultats indiquent que les niveaux d'atténuation<br />
significative sont obtenus pour des concentrations massiques inférieures à 0.1kg/m 3 .<br />
D'autre part, l'effet bénéfique de la réduction de diamètre des gouttes pour une quantité d'eau<br />
donnée. Ainsi pour de fines gouttelettes (d=10μ m), une atténuation de 70% est obtenue avec<br />
une concentration de seulement de 0.01kg\m 3 . Le graphe 4.9 (d2) représente les résultats<br />
obtenus par H.Pétrel [14]. Nos résultats ont les mêmes allures que celles obtenus par H. Pétrel<br />
[14] avec des conditions de calculs différentes.<br />
FHC Page 90
Chapitre 4 Résultats et discussion<br />
4.10 Influence de l’absorption de la vapeur d’eau sur la transmittance totale<br />
Flux transmis normalisé<br />
Flux transmis normalisé<br />
1,0<br />
0,8<br />
0,6<br />
0,4<br />
0,2<br />
0,0<br />
d=20µm<br />
d=50µm<br />
d=100µm<br />
d=200µm<br />
d=500µm<br />
K g +K goutte (d=20µm)<br />
K g +K goutte (d=50µm)<br />
K g +K goutte (d=100µm)<br />
K g +K goutte (d=200µm)<br />
0,00 0,02 0,04 0,06 0,08 0,10<br />
Masse d'eau injectée (Kg/m 3 )<br />
K g +K goutte (d=500µm)<br />
Fig.4.10.1 xH2O = 0.03, l=1m,Tg=300 k, Tb=1000 K<br />
1,0<br />
0,8<br />
0,6<br />
0,4<br />
0,2<br />
0,0<br />
d=20µm<br />
K +K (d=20µm)<br />
g goutte<br />
d=50µm K +K (d=50µm)<br />
g goutte<br />
d=100µm<br />
K +K (d=100µm)<br />
g goutte d=200µm<br />
d=500µm<br />
K +K (d=200µm)<br />
g goutte<br />
K +K (d=500µm)<br />
g goutte<br />
0,00 0,02 0,04 0,06 0,08 0,10<br />
Masse d'eau injectée (kg/m 3 )<br />
Fig.4.10.2 xH20=0.2, Tg = 333 k, l=1m, Tb=1000 K<br />
Fig. 4.10 Comparaison entre la transmittane en présence de la vapeur et des gouttelettes en<br />
fonction de la masse d'eau injectée.<br />
FHC Page 91
Chapitre 4 Résultats et discussion<br />
Jusqu’à présent, nous avons négligé l’absorption de la vapeur d’eau présente dans le rideau.<br />
Les figures (4.10.1) et (4.10.2) montrent l’évolution de la transmittance du rideau, cette fois<br />
en tenant compte de l’absorption du gaz. Cette absorption a été calculée d’après les<br />
corrélations de Leckner (Modest [30]) pour une température et une concentration de gaz<br />
données, uniformes dans tout le rideau. Les figures (4.10.1, 4.10.2) représentent la<br />
transmittance du rideau pour plusieurs diamètres de gouttes en fonction de la masse d’eau<br />
injectée en présence des deux phases, le gaz (vapeur d’eau) et les gouttelettes. La présence du<br />
gaz joue un rôle qui dans certains cas peut être aussi important que celui des gouttelettes.<br />
L'atténuation est favorable dans le cas des gouttes à faible diamètre à égale quantité d'eau, la<br />
part du gaz est aussi importante dans l'atténuation totale, Tau(totale)= Tau(gaz) Tau(goutte).<br />
Plus loin, pour de s diamètres >100μ m , l'atténuation est importante pour<br />
des jets d'eau qui<br />
sont supérieurs à 0.02 kg/m 3 .Les deux phases agissent comme barrière en bloquant le<br />
rayonnement thermique émis de la source de flamme, en absorbant et diffusant le<br />
rayonnement thermique émis.<br />
FHC Page 92
CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES<br />
Le but envisagé dans cette étude est d'aboutir à la simulation de l'atténuation d'un<br />
rideau d'eau traversé par un rayonnement infrarouge moyennant la variation des paramètres<br />
caractéristiques du rideau. Les résultats obtenus ont permit d'établir les conclusions suivantes:<br />
Le mécanisme d'atténuation est étroitement lié aux phénomènes de diffusion et d’absorption<br />
du rayonnement par les gouttelettes d'eau.<br />
La diffusion du rayonnement est importante pour le cas du rideau d'eau constitué de<br />
gouttelettes de faible diamètre. Ceci est conforme à la théorie de Mie. Par conséquent, le flux<br />
de chaleur traversant la lame du rideau est minimal. Le diamètre le plus performant qui<br />
permet d'obtenir la plus intense atténuation est celui qui se situe dans l'intervalle de 10 à 20<br />
μm. Cette valeur correspond au même ordre de grandeur que la longueur d'onde du<br />
rayonnement issu des flammes.<br />
Par contre l'absorption est aussi bien importante pour les rideaux d'eau à faible diamètre que<br />
ceux à grand diamètre.<br />
La concentration de gouttelettes dans le rideau d'eau constitue de même un facteur aussi<br />
important. Nos résultats confirment que plus la concentration est grande plus l'atténuation du<br />
rayonnement est importante. Il convient de souligner que si la concentration des gouttelettes<br />
est grande en présence de gouttes à faible diamètre l'atténuation est meilleure. Les niveaux de<br />
concentration de gouttelettes permettant d'obtenir les hautes performances d'atténuation (plus<br />
de 70%) sont inférieurs à 1 kg/m 3 .<br />
FHC Page 94
Conclusions et perspectives<br />
La simulation de l'effet de l'épaisseur du rideau d'eau a montré qu'une largeur de 1 m de<br />
rideau d'eau présente des résultats significatifs sur l'atténuation.<br />
Ce travail peut être développé en adoptant les perspectives suivantes :<br />
- Prise en compte de l'existence de la phase vapeur, considérée comme étant un<br />
gaz, dans le rideau d'eau et de son effet sur l'atténuation du rayonnement.<br />
- Etudier l’influence des paramètres hydrodynamiques (vitesses des particules,<br />
pression et débit).<br />
- Introduire le phénomène de couplage des modes de transferts thermique<br />
(convection – rayonnement).<br />
- Etudier ce phénomène en géométrie bidimensionnelle.<br />
FHC Page 95
1. LA PUISSANCE D’UN FEU<br />
Annexes<br />
Savoir estimer la puissance d’un feu, c’est prévoir les besoins en eau, pouvoir<br />
organiser une tactique de lutte efficace, connaître les risques auxquels sont exposés les<br />
sapeurs-pompiers et la population, éviter en temps utile les accidents et ne pas tenter<br />
l’impossible.<br />
La puissance P d’un feu d’incendie (de forêt par exemple) est calculée par la formule de<br />
Byram : P = 18700 WR (en kilowatt par mètre : kW/m) où W est la biomasse brûlée (litière,<br />
feuilles, aiguilles, brindilles) en kg/m 2 , et R est la vitesse de propagation de feu en mètre par<br />
seconde (m/s). le coefficient 18700 se rapporte à la chaleur de combustion des végétaux<br />
(valeur moyenne), exprimée ici en kJ /Kg (le joule - symbole J, est l’énergie produite en une<br />
seconde par une puissance d’un Watt – symbole W).<br />
Un incendie de garrigue où de forêt peut brûler 1kg /m 2 de combustible et peut se déplacer à<br />
0.5 m/s (1km /h). sa puissance est alors de 9350 kW/m : mille mètres d’un tel front émettent<br />
une puissance égal celle de 10 centrales nucléaires et dissipent en 2 Heures l’énergie de la<br />
bombe atomique d’Hiroshima. De tels incendies sont inhabituels, mais ils ne sont pas rares<br />
dans nos régions, car la masse de combustible brûlé peut atteindre et dépasser 2 kg /m 2 et la<br />
vitesse de 50 000 kW/m. On a observé en Australie et aux Etats-Unis des incendies de plus de<br />
100 000 kW/m. En comparaison, un chauffage électrique ou un radiateur à infrarouge<br />
ordinaire a une puissance de 1 000 Watts, soit 1kW.<br />
Mais une bonne estimation de la puissance du feu est le meilleur moyen d’évaluer le risque.<br />
Les phénomènes dangereux se produisant dans les incendies les plus énergétiques, il serait<br />
utile de toujours estimer la puissance du feu afin de prendre les mesures appropriées pour la<br />
protection des pompiers et de population.<br />
Sur la base d’observations, divers auteurs ont imaginé des formules pour estimer la puissance<br />
du feu à partir de la hauteur moyenne des flammes. Nous utilisons, pour sa simplicité<br />
d’emploi, celle proposée par M. Newman en 1974 : P = 300 x 2H. Par hauteur des<br />
flammes,on par entend la distance véritable entre les bases et leur extrémité, à ne pas<br />
confondre avec leur longueur lorsqu’elles sont inclinées.<br />
FHC Page 97
2. LA PUISSANCE RAYONNEE<br />
Annexes<br />
Le rayonnement du soleil qui parvient au sol un jour clair d’été est environ 1kilowatt<br />
par mètre carré (1 kW/m 2 ), c’est-à-dire 0.1 Watt par centimètre carré (0.1 W/cm 2 ). Un grille-<br />
pain émet 1 à 1.5 W /cm 2 , et un grille viande 2 à 3 W/cm 2 d’après les notices d’emploi.<br />
Le front des flammes forme un panneau radiant et émet un rayonnement thermique pouvant<br />
dépasser 10 W/cm 2 . Du fait que le rayonnement reçu diminue avec la distance aux flammes,<br />
des valeurs très supérieures ont été constatées. Par exemple, on a observé 10 W/cm 2 à 7<br />
mètres du front d'un incendie de foret (puissance P calculée = 35 500 kW/m) avec une<br />
émission de 16,3 W/cm 2 .<br />
Une radiation de 0,2 W/cm 2 , reçue sur la peau nue, est douloureuse. L'absorption d'un<br />
rayonnement thermique de 0,7 W/cm 2 pendant 90 secondes est très dangereuse, même pour<br />
une personne protégée par les vêtements spéciaux des sapeurs-pompiers. L'exposition à un<br />
rayonnement de plusieurs Watts par cm 2 est très rapidement mortelle. Comme sur un grill, les<br />
radiations thermiques brûlent où rôtissent à distance, et un rayonnement thermique de l'ordre<br />
de 1W/cm 2 peut entrainer des brûlures graves en un temps très court.<br />
Ensuite, l'absorption d'une grande quantité de chaleur, même au travers des vêtements, peut<br />
entraîner un choc thermique en quelques minutes.<br />
La température moyenne du front des flammes est liée empiriquement à la puissance P de<br />
façon directe mais complexe. Le rayonnement thermique, Pe en kW/m 2 , émis par ce front du<br />
feu est : Pe = 0,866 P.<br />
Ainsi, le rayonnement thermique d'un front de feu de puissance 2000 kW/m serait de 38,7<br />
kW/m 2 (3.8 W/cm 2 ) et la température moyenne des braises et des flammes de 636 °C. Ce<br />
rayonnement mortel serait celui reçu en se tenant à proximité immédiat du front des flammes.<br />
Le rayonnement reçu à distance, P(d), est bien moindre, car il diminue comme l'inverse de la<br />
distance dès qu'on se trouve à une distance supérieure à deux fois la hauteur des flammes :<br />
P(d) = P/(40 x d), exprimé en kW/m 2 . Ainsi, sans protection ni absorption du rayonnement par<br />
la végétation, les fumées et vapeur d'eau, on reçoit d'un front de feu de puissance 2 000<br />
kW/m 2 (1 W/cm 2 ) à 5 mètres encore 2 kW/m 2 (0.2 W/cm 2 ) à 25 m.<br />
FHC Page 98
Fig. Rayonnement reçu à distance d’un feu de puissance de 10000 kW/m [39]<br />
APPLICATION<br />
• Feu de tunnel où feu de camion<br />
On cherche à protéger les sapeurs contre le rayonnement des flammes ainsi que les<br />
voyageurs en cas d’incendie dans un tunnel :<br />
La transmitivité peut être tirée de la relation suivante ;<br />
τ q < 5000 W/m 2<br />
5000 W/m 2 est une valeur où une personne sera exposée à des brûlures graves<br />
(mortelles). Donc la transmitivité est calculée comme suit :<br />
τ<<br />
5000/q<br />
si on prend un feu de méthanol de diamètre de 10m et la puissance émise égale à<br />
34 kW/m 2 .<br />
Annexes<br />
FHC Page 99
τ = 5000/34000 = 0.147<br />
pour cette valeur de la transmitivité on tire les caractéristiques du rideau à utiliser.<br />
Donc dans ce cas, le rideau a les caractéristiques suivantes :<br />
1-Présence des gouttelettes seules<br />
1 ere cas:<br />
Largeur du rideau<br />
Masse d'eau injectée<br />
Diamètres de gouttes<br />
Transmitivité<br />
2 eme cas<br />
Largeur du rideau<br />
Masse d'eau injectée<br />
Diamètres de gouttes<br />
Transmitivité<br />
1m<br />
0.072 kg/m 3<br />
50μ m<br />
0.147<br />
1m<br />
0.032 kg/m 3<br />
20μ m<br />
0.147<br />
Annexes<br />
FHC Page 100
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