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MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE - INRP

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780 Année.-8«Série.-TomeXL.VII. N» 21 4 Février 1911.<br />

<strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong><br />

<strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

JOURNAL HEBDOMADAIRE<br />

<strong>DE</strong>S INSTITUTEURS E T <strong>DE</strong>S INSTITUTRICES<br />

On s'abonne à Paris, chez MM. Hachette et C'®,<br />

libraires-édUetirs, boulevard Saint-Germain, 79; dans<br />

les départements, chez tous les libraires ou daii.s io^is îes<br />

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FRANCE<br />

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Prix du numéro : 10 cent.<br />

Les abonnements se prennent à partir du de chaque mois. On ne s'abonne que pour un an.<br />

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"Les manuscrits non insérés ne sont pas rendus.<br />

• . — SOMMAIRE =================<br />

LEGISLATION<br />

& ADMINISTRATION<br />

Une affaire de manuels scolaires dans l'Ain (p. 241).<br />

Réponse à quelques objections sur la question des<br />

stagiaires (p. 243). 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0<br />

A. CHARNAL.<br />

ANDRÉ BALZ.<br />

'LE MOUVEMENT<br />

CORPORATIF<br />

L'affaire de Leyme (p. 244).<br />

LE LECTEUR.<br />

ÉDUCATION<br />

& ENSEIGNEMENT<br />

La classe en action ,(p- 244),<br />

A. ROCHER,<br />

VARIETES<br />

Revue littéraire (p. 245).<br />

( Pour P nos filles (p. 248). o o<br />

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o LÉO.<br />

CLAU<strong>DE</strong> VARÈZE.<br />

OPINIONS <strong>DE</strong> NOS<br />

LECTEURS<br />

Quelques réflexions sur l'examen du brevet élémentaire. R. LÉVY.<br />

Sur « la poésie de l'histoire » (p. 249). o MAURICE <strong>DE</strong>SCLOUX.<br />

Pour les bibliothèques scoiair'cs (p. 250). o 0 0 o PAULMAUREL.<br />

Communications diverses. Revue de la Presse. Correspondance. Actes officiels. Annonces.<br />

— ' — LÉGISLATION ET ADMINISTRATION -<br />

Une affaire de manuels scolaires<br />

dans l'Ain.<br />

Le tribunal civil de Nantua vient de rendre,<br />

le 21 janvier 1911, un jugement appelé à un certain<br />

retentissement.<br />

Pour que le lecteur en comprenne bien la<br />

portée, il me paraît nécessaire de résumer rapidément<br />

la genèse de cette action judiciaire que<br />

trois pères de famille ont intentée à M. Jeantet,<br />

instituteur à Apremont (Ain).<br />

Ce n'est pas la première fois que ce petit village,<br />

haut perché sur le Jura, appelle Fattention<br />

du public. Il a déjà eu les honneurs de la<br />

Chambre des députés lors des inoubliables<br />

séances consacrées à Ja discussion des interpellations<br />

sur la neutralité scolaire. C'était au<br />

sujet du livre de morale de M. et Mme Dès.<br />

M. Jeantet l'avait introduit depuis quelque<br />

temps dans sa classe, sans que personne protestât.<br />

Un beau jour, grand émoi dans le village<br />

: M. le curé venait de s'apercevoir que ce<br />

manuel violait la neutralité scolaire.<br />

Deux réclamations — la première, rédigée<br />

par le curé ef signée de confiance par un certain<br />

nombre de pères de famille, la deuxième<br />

émanant de l'évêque de Belley — furent adressées<br />

à l'administration académique, qui, n'a'yant<br />

aucune qualité pour prescrire l'abandon d'un<br />

ouvrage inscrit depuis 1901 sur la liste départementale,<br />

renvoya les plaignants devant le mi-<br />

Partie générale.<br />

6 fr.<br />

8 fr.<br />

nistre de l'Instruction publique. Satisfaction leur<br />

lut donnée, et le 20 janvier 1910, après avis de<br />

la section permanente, M. Doumergue prononça<br />

l'interdiction de la 6= édition du manuel incriminé,<br />

qui fut aussitôt retiré des mains des élèves.<br />

Mis en appétit par ce succès, les adversaires<br />

de l'instituteur, stylés du reste par un nouveau<br />

curé fort actif, s'attaquèrent à trois autres ouvrages<br />

en usage à l'école mixte d'Apremont : la<br />

Morale de Primaire, qui avait remplacé celle<br />

de Dès, YHistoire de France de Devinât et la<br />

Grammaire de Decolly. Les deux premiers venaient<br />

d'être interdits par la lettre collective<br />

des évèques; quant au troisième, il l'avait été<br />

par le desservant.<br />

La procédiire d'interdiction était bien connue<br />

à Apremont. Allait-on y recourir à nouveau?<br />

Nullenjent. On s'adressa directement à l'instituteur<br />

et on exigea le retrait des trois volumes.<br />

M. Jeantet, aussi lerme que tolérant, se refusa<br />

à cette concession. Alors on essaya de la « grève<br />

scolaire » qui — fait curieux et bien symptomatique<br />

— s'étendit même à une dizaine d'enfants<br />

de la classe enfantine dirigée par Mme Jeantet,<br />

oii, naturellement, le seul livre en usage est<br />

un abécédaire.<br />

L'instituteur, fort de son droit, conscient de<br />

n'avoir jamais failli à sa mission, et peiné de<br />

voir qu'on avait trompé les pères de famille, les<br />

réunit en deux fois, les 6 et 11 mars, afin d'examiner<br />

avec eux les volumes suspectés. Le curé<br />

assistait à la première de ces conférences ; il y<br />

prit une part active. Mais il ne dut pas, auxyeux<br />

N" 21.


242 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

du public, y avoir le beau rôle, car dès le lendemain,<br />

la moitié des élèves grévistes rentrèrent<br />

à l'école. Seuls, trois enfants de la classe primaire<br />

et dix de la classe enfantine persistèrent<br />

dans leur abstention. La situation lesta telle<br />

pendant plusieurs mois.<br />

Les meneurs de toute cette affaire, se défiant<br />

de la juridiction administrative, obéissaient à<br />

une idée fixe : porter le litige devant les tribunaux<br />

civils. C'était, leur semblait-il, un moyen<br />

de faire du bruit, de prouver la vitalité des associations<br />

de pères de famille, de montrer que<br />

les instituteurs n'étaient pas intangibles, sans<br />

compter le plaisir d^en dire tout le mal possible<br />

en plein prétoire. Déjà un essai avait été tenté<br />

dans une autre commune de l'Ain, à Manziat :<br />

M. Falquet, instituteur, avait été traduit devant<br />

le tribunal de Bourg par un père de famille, à<br />

-propos d'un livre interdit par les évéques. Mais<br />

la cause fut sans doute jugée trop mauvaise par<br />

celui qui l'avait introduite, car il retira sa plainte<br />

avant le jugement. C'est qu'à cette date les<br />

prescriptions formelles de la circulaire du 23<br />

octobre 1909 couvraient absolument les instituteurs'<br />

; le procès aurait été infailliblement perdu,<br />

avoua l'avocat du plaignant.<br />

La situation était devenue tout autre à la fin<br />

de l'année scolaire 1909-1910. Les lecteurs du<br />

Manuel ont eu les textes sous les yeux^. Ils se<br />

rappellent la réponse faite à M. Mabieu, député,<br />

par M. le ministre' de l'Instruçtion publique :<br />

cette réponse reproduisait celle que le ministre<br />

venait d'adresser à M. Deries, inspecteur d'académie<br />

de la Manche, et transmise par celui-ci<br />

ay président de l'Amicale de ce département.<br />

{Journal officiel du 18 juillet 1910.) Le ministre<br />

rappelait les dispositions réglementaires relatives<br />

au choix des livres classiques et terminait<br />

ainsi : « C'est donc .« au directeur de l'école<br />

« qu'appartient l'initiative du choix des livres<br />

« sous la réserve indiquée. L'administration ne<br />

« saurait, en aucune façon, intervenir dans la<br />

« prérogative que les règlements actuels con-<br />

« fèrent au maître au début de chaque année<br />

« scolaire. Consulté sur ce point, je me suis<br />

« contenté de rappeler la règle. Ma réponse à<br />

« M. l'inspecteur d'académie de la Manche n'a<br />

i( pas d'autre portée et ne peut recevoir d'inter-<br />

« prétation différente. /><br />

Ce lexte semble clair ; pour tout esprit de bonne<br />

foi, c'est le rappel pur et simple d'une règle<br />

établie depuis vingt ans, et une précaution<br />

contre une interprétation tendancieuse des déclarations<br />

ministérielles. Cette précaution n'était<br />

pas superflue. Qu'on en juge!<br />

«Ah! se dirent, nos adversaires, le grandmaître<br />

de l'Université déclare que c'est l'instituteur<br />

seul qui décide du choix de.s livres classiques.<br />

Si le maître a la liberté, il doit être<br />

responsable. Qu'il ne vienne pas nous dire que<br />

la circulaire du 23 octobre 1909 lui interdit de<br />

céder à nos injonctions! A une année de distance,<br />

le ministère n'a pas cru devoir rappeler<br />

sa défense : c'est donc qu'il y a quelque chose<br />

de changé en haut lieu, et que l'intransigeance<br />

1. c Les maîtres n'ont à recevoir dMnstructions en ces matières<br />

que de leurs chefs hiérarchiques. Ils doivent donc, sans<br />

se départir de la réserve et de la correction dont il leur appartient<br />

de donner l'exemple, s'opposer fermement à toute<br />

intervention qui^ émanant d'une autorité étrangère à l'école,<br />

porterait une atteinte intolérable à Vinàépendance de l'enseignement<br />

et à la dignité de ceux qui le donnent, » (Note<br />

ministérielle du 23 octobre 1909.)<br />

2. Voir le Manuel général des 9 et 30 juillet 1910.<br />

du début a fait place à un secret désir de conciliation.<br />

C'est le moment d'agir! »<br />

Et, en effet, les événements se précipitent. Le<br />

20 septembre 1910, M. Jeantet reçoit la visite de<br />

l'huissier. Trois pères de famille lui faisaient<br />

sommation d'avoir à abandonner, pour la rentrée<br />

d'octobre, les trois volumes qui ne leur<br />

plaisaient pas. Bien entendu, l'instituteur ne se<br />

laissa pas intimider et conserva ses manuels.<br />

Le 29 novembre 1910, nouvelle visite de l'huissier,<br />

porteur, cette fois, d'une assignation à<br />

comparaître dans la huitaine franche devant le<br />

tribunal civil de Nantua, pour s'entendre condamner<br />

à payer 1600 francs de dommages-intérêts<br />

à chacun des trois requérants obligés, disentils,<br />

en raison de l'attitude de l'instituteur, défaire,<br />

à grands frais, instruire leurs enfants à<br />

l'école libre d'une localité voisine.<br />

Tenu au courant des diverses phases du litige,<br />

M. l'inspecteur d'académie intervint auprès de<br />

M. le préfet afin qu'un déclinatoire d'incompétence<br />

fût déposé.<br />

L'affaire fut appelée le jeudi 12 janvier 1911.<br />

M® Dareste de la Chavanne, du barreau de Bourg,<br />

soutenait les intérêts des plaignants. L'Autonome<br />

de l'Ain, qui avait pris fait et cause pour M. Jeantet,<br />

était représentée par M" Appleton, du barreau<br />

de Lyon. Au début de l'audience, M. le procureur<br />

de la République donna lecture aji tribunal<br />

du déclinatoire d'incompétence déposé par<br />

M. le préfet.<br />

M® Dareste de la Chavanne avait une tâche ingrate.<br />

Après avoir fait la critique des trois livres<br />

incriminés etlu cei'tains passages dans lesquels<br />

par oubli sans doute — il fit parfois de regrettables<br />

coupures, il affirma que la lettre<br />

ministérielle de juillet 1910 constituait le fait<br />

nouveau autorisant la poursuite actuelle.<br />

D'après lui, cette lettre prouvait que M. Doumergue<br />

reconnaissait implicitement avoir été<br />

trop loin, et qu'il désirait rendre à l'instituteur,<br />

avec le libre choix des livres classiques, supprimé<br />

depuis la circulaire de 1909, la responsabilité<br />

de ce choix.<br />

M® Appleton, dans une plaidoirie brillante<br />

qu'il faudrait pouvoir citer tout entière, réduisit<br />

à néant l'argumentation de son adversaire.<br />

Il fit voir derrière les pères de famille les personnalités<br />

irresponsables qui ne pouvant ni<br />

détruire l'école laïque ni se rendre maîtresses<br />

de son esprit, cherchent à lui rendre la vie<br />

impossible. Après avoir montré à quel point les<br />

griefs d'irréligion et d'antipatriotisme articulés<br />

contre les manuels visés sont dénués de fondement,<br />

« la lutte Tactuelle, dit-il, n'est pas scolaire,<br />

elle n'est même pas religieuse ; elle est<br />

politique, et un article du Gaulois du 8 janvier<br />

1911 l'avoue ingénument. »<br />

L'avocat concluait en justifiant la demande<br />

reconventionnelle en 2 000 francs de dommagesintérêts<br />

déposée par, son client pour abus de<br />

citation, et , en rendant hommage aux instituteurs<br />

laïques qui, « aux tentatives réitérées<br />

d'intimidation opposeront à leurs adversaires<br />

une inflexible modération, et continueront<br />

dans la sérénité de leur conscience à remplir<br />

tous leurs devoirs envers la nation et la République<br />

».<br />

Le procès, renvoyé à une séance ultérieure,<br />

fut repris d'abord -le 20 janvier pour les conclusions<br />

du ministère public. M. Dollus-Francoz,<br />

procureur, développa avec talent une thèse à


peu près semblable à celle de Appleton.<br />

Il soutint lui aussi l'incompétence du tribunal<br />

et la légitimité de la demande reconventionnelle.<br />

Le lendemain, le jugement fut rendu. Dans<br />

des considérants longuement motivés, le tribunal<br />

de Nantua faisant droit au déclinatoire<br />

de M. le préfet de l'Ain, se déclara incompétent.<br />

Pour la demande reconventionnelle il dit<br />

qu'elle était prématurée et ne pouvait être<br />

réglée sans préjuger au fond. Les trois pères<br />

de famille ' furent condamnés^ aux. frais et dépens.<br />

Ainsi s'est terminé le procès intenté à un<br />

instituteur irréprochable de qui ses adversaires<br />

eux-mêmes louent le dévouement, l'intelligence<br />

et la courtoisie.<br />

PARTIE <strong>GÉNÉRAL</strong>E 243<br />

A . CHAHNAL,<br />

inspecteur primaire à Nantua.<br />

Réponse à quelques objections<br />

sur la question des stagiaires.<br />

Combien il est difficile de toucher à un examen I —<br />

Que Jaut-il penser des vertus de l'épreuve écrite?<br />

, — Divisés sur les moyens, nous sommes<br />

d'accord sur le fond. — Plus de stagiaires<br />

à perpétuité.<br />

« Ne touchez pas à la reine, » disait-on en<br />

Espagne. On pourrait dire chez nous : «Ne touchez<br />

pas à un examen. » Car dès qu'on y porte<br />

une main profane, on a contre soi tous ceux<br />

qui, la veille encore, faisaient chorus avec vous<br />

contre les abus de l'examinomanie.<br />

Pouïnous délivrer des stagiaires à perpétuité,<br />

j'avais proposé de réduire à une épreuve pratique<br />

les examens du C. A. P. De très aimables<br />

contradicteurs se sont aussitôt levés contre cette<br />

profanation-. « Supprimer l'épreuve écrite, pouvez-vous<br />

avoir l'audace d'y songer? »<br />

Nous avions timidement supposé que Tinspection<br />

pourrait avantageusement remplacer l'examen,<br />

et ce sont des inspecteurs eux-mêmes qui<br />

— par excès de modestie, sans doute, — se permettent<br />

de douter des vertus de l'inspection.<br />

« Ceux qui ont été membres des commissions<br />

du G. A. P. lui répondront (à votre serviteur)<br />

que, neuf fois sur dix, l'examen oral ne signifie<br />

rien. Les questions improvisées par l'inspecteur<br />

n'ont pas toujours la précision suffisante; le<br />

candidat, sauf exception, fait appel à ses-souvenirs<br />

plutôt qu'à son bon sens et récite quelques<br />

phrases du manuel... quand il dit quelque<br />

chose. »<br />

Soit. Mais, tout d'abord, est-il téméraire dé<br />

demander que l'inspecteur prépare ses questions<br />

au lieu de les « improviser » et qu'il les<br />

pose avec une « précision suffisante » pour que<br />

l'épreuve» signifie quelque chose »?<br />

Puis, si, dans l'épreuve pratique, le candidat<br />

récite quelques bribes de manuel, qui nous garantit<br />

qu'il n'en sera pas de même à l'épreuve<br />

écrite et qu'au lieu de « réciter » quelques<br />

phrases apprises par cœur, il ne se mettra pas<br />

à les coucher sur le papier?<br />

On me dit encore pour défendre cette épreuve :<br />

« Il faut bien que l'instituteur sache écrire en<br />

françaiSé » Eh oui! sans doute, il faut qu'il sache<br />

lire et écrire. Mais ce n'est pas quand il est<br />

stagiaire qu'on doit s'assurer qu'il possède toutes<br />

les connaissances que requiert son état. Vous<br />

avez pour cela tous les brevets et certificats délivrés<br />

à la sortie des écoles. Du jour oii vous lui<br />

ouvrez la porte de l'enseignement, c'est que<br />

vous supposez qu'il n'a plus à apprendre que la<br />

technique de son art.<br />

L'épreuve théorique vous inspire une grande<br />

confiance. Mais de la théorie à la pratique il<br />

y a -beaucoup plus loin que de la coupe aux<br />

lèvres, et, pour reprendre une expression de<br />

William James, le plus habile pédagogue peut<br />

très bien ne faire qu'un» très pauvre éducateur ».<br />

Prenez cent instituteurs ayant eu la même<br />

note à la composition écrite du C. A. P. et ditesmoi<br />

si, depuis, ils ont conservé la même cote<br />

quand ils se sont trouvés au pied du mur, je<br />

veux dire dans leur classe. Est-ce que, par la<br />

force des choses, aux prises avec les difficultés<br />

pratiques de l'enseignement, il ne s'est pas opéré<br />

entre eux un nouveau classement? Les uns sont<br />

bons, les autres médiocres, d'autres franchement<br />

mauvais. Et les inspecteurs seraient les<br />

premiers à hausser les épaules si, après avoir<br />

fait une classe pitoyable, ces instituteurs venaient<br />

alléguer,- pour leur excuse, la note élevée<br />

qu'a pu leur valoir-leur composition pédagogique.<br />

Il est vrai qu'entre les inspecteurs qui défendent<br />

l'épreuve écrite et moi qui doute de son<br />

efficacité, il s'est trouvé un correspondant qui<br />

m'approuve et u n autre qui essaie d'accommoder<br />

les choses et de marier le grand Turc avec"<br />

la République de Venise: « Hé, messieurs, nous<br />

dit-il, calmez-vous et cessez de vous échauffer<br />

plus longtemps. Il y a peut-être un moyen de<br />

vous mettre d'accord. Il suffirait de conserver<br />

l'épreuve écrite, mais en lui enlevant son caractère<br />

éliminatoire. Tout candidat qui arriverait à<br />

la moyenne serait reçu. Qu'en pensez-vous? »<br />

Ce que j'en pense? Eh bien, le voici :<br />

Toutes les discussions sur les moyens ne<br />

doivent pas nous faire oublier la fin. Or, la fin,<br />

c'est la crise du stage que tout le monde est<br />

d'accord pour faire cesser au plus tôt.<br />

Tout le monde reconnaît qu'il est illogique et<br />

absurde de maintenir pendant des années, quellois<br />

pendant toute leur vie, des candidats et des<br />

candidates devant une porte qui ne s'ouvrira<br />

jamais.<br />

Il est sans exemple dans une administration<br />

française, — si riche pourtant en solutions<br />

extraordinaires, •— il est inouï, dis-jej que le<br />

stage se prolonge pendant toute la vie d'ua<br />

employé. Prenez les Postes, les Contributions,<br />

l'Enregistrement, les Travaux publics, partout<br />

le stage aune durée limitée à un, deux ou trois<br />

ans au plus. Vous représentez-vous un stagiaire<br />

d,es Posles ou des Contributions condamné à<br />

rester perpétuellement en marge du cadre?'<br />

Qu'est-ce que le stage? C'est le pied à l'étrier.<br />

Voyez-vous un fonctionnaire restant, pendant<br />

trente ans, sur ce pied-là sans avoir jamais le<br />

droit d'enfourcher sa monture?<br />

Cette situation absurde et grotesque ne se<br />

rencontre que dans l'enseignement primaire.<br />

Les stagiaires sont exposés à rester stagiaires<br />

jusqu'à la retraite, sans aucun espoir d'avancement,<br />

avec des traitements de famine qui ne<br />

suffisent même pas à leur assurer un morceau<br />

de pain pour la vieillesse.<br />

Voilà le mal que nous dénonçons. Voilà ce<br />

que nos bienveillants contradicteurs sont bien


'244 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

obligés de reconnaître et de déplorer avec nous.<br />

Quels remèdes y apporter? Je n'ai pas d'amour-propre<br />

d'auteur et j'accepte d'avance ceux<br />

qui vous paraîtront les plus efficaces.<br />

.Qu'on supprime donc ou qu'on maintienne<br />

l'épreuve écrite! Qu'on la rende ou qu'on ne la<br />

rende pas éliminatoire 1 Qu'on apporte aux<br />

épreuves pratiques telles modifications qu'on<br />

voudrai Je m'en remets très volontiers làdessus<br />

à ceux qui, étant « du bâtiment », ont à<br />

la fois la compétence et l'autorité pour défendre<br />

et faire prévaloir leur système.<br />

L'affaire de Leyme.<br />

M. et Mme Delpech, nommés en 1905 instituteurs<br />

à Leyme dans le Lot; n'avaient pu prendre<br />

possession de leur poste par suite de l'opposition<br />

du maire, qui regrettait leurs prédécesseurs.<br />

L'école resta fermée pendant cinq<br />

mois. L'instituteur et l'institutrice abritèrent<br />

leur mobilier dans un hangar et se logèrent au<br />

petit bonheur dans une maison qui ne présentait<br />

pas toutes les conditions d'hygiène désirables.<br />

Mnie Delpech y mit au monde un bébé<br />

qui fut atteint de la diphtérie. A force d'instances,<br />

le maire obtint enfin que les époux<br />

fussent nommés dans une autre commune.<br />

Forts du préjudice qui leur avait été causé,<br />

l'instituteur et l'institutrice, soutenus par l'Amicale,<br />

a.ttaquèrent le maire devant le tribunal<br />

civil pour obtenir des dommages-intérêts.<br />

Le tribunal se déclara incompétent. Il reconnut<br />

toutefois que la faute lourde du maire n'était<br />

justiciable que du préfet. Appel fut fait<br />

devant la cour dîAgen. Gelle-ci confirma le premier<br />

jugement avec des considérants très durs<br />

pour le maire.<br />

L'Amicale se décida alors à employer une<br />

autre tactique. Elle réclama, au nom des plaignants,<br />

des dommages-intérêts au conseil municipal<br />

de Leyme. Après le délai légal de quatre<br />

mois écoulés, comme elle n'eut pas de réponse,<br />

elle porta la question devant le Conseil d'Etat.<br />

L'action y fut soutenue pécuniairement par<br />

l'Amicale du Lot et la Fédération des Amicales.<br />

Nous donnons ci-après les considérants es-,<br />

sentiels de l'arrêt rendu le 20 janvier dernier<br />

par le haut tribunal :<br />

LE MOUVEMENT CORPORATIF<br />

Considérant que l'article !4 de la loi du 30 octobre<br />

1888 et l'article 12 du décret du_18 janvier 1887<br />

disposent que toute commune est obligée de fournir<br />

Tout ce qu'on trouvera, j'en réponds d'avance,<br />

ne sera jamais au-dessous de l'incohérence et<br />

du gâchis actuels.<br />

Ce que nous voulons, c'est que le stage soit<br />

dans l'enseignement primaire ce qu'il est dans<br />

toutes les administrations publiques, une situation<br />

d'attente, une épreuve probatoire, à durée<br />

limitée et raisonnablement circonscrite par les<br />

règlements. C'est, en un mot, qu'on liquide<br />

équitablement le passé et qu'on nous débarrasse,<br />

pour l'avenir, des stagiaires à perpétuité.<br />

ANDRÉ BALZ.<br />

= = ÉDUCATION ENSEIGNEMENT ET — = _<br />

La classe en action.<br />

Une dictée au cours moyen.<br />

Je demande : « Quelle plante voyez-vous sur le<br />

bureau du maître? » Tous les élèves regardent.<br />

« Jean, répondez. — Nous voyons un géranium<br />

sur le bureau du maître. » Le mot « géranium »<br />

est écrit au tableau, lu, épelé, effacé et je dicte<br />

la proposition établie par Jean que les enfants'<br />

relisent ensemble à haute voix; c'est ce d'abord<br />

aux instituteurs et institutrices publics un local convenable<br />

tant pour leur habitation que pour la tenue<br />

de l'école; qu'aux termes de l'article 23 du décret<br />

précité l'installition matérielle de ces fonctionnaires<br />

dans la maison d'école a lieu par les soins du maire;<br />

Que malgré , les protestations réitérées des époux<br />

Delpech, leur situation s'est prolongée jusqu'à leur<br />

nomination à un nouveau poste, le 9 mars 1905, et<br />

les a contraints, pendant plus de cinq mois, à n'avoir<br />

qu'une habitation provisoire et insuffisante, au préjudice<br />

de là santé de leurs enlants, ainsi qu'au détriment<br />

de leur mobilier, cependant que les classes demeuraient<br />

fermées;<br />

Considérant que l'installation de ces instituteurs<br />

aurait pu être assurée par le préfet; ce dernier a cru<br />

devoir s'abstenir sans user du droit que lui coniérait<br />

l'article 85 de la loi du 5 avril 1884, de procéder d'office<br />

par lui-même, ou par un délégué spécial, à m<br />

acte prescrit par la loi et auquel se refusait le maire ;<br />

Considérant que le conseil municipal a envoyé au<br />

préfet, le 2 décembre 1904, une adresse par laquelle<br />

il déclarait qu'il s'opposerait de la manière la plus<br />

énergique au changement d'instituteur et que les<br />

époux Belpech ne seraient pas nommés ;<br />

Considérant que dans ces circonstances les arguments<br />

du maire, que ne pouvait justifier aucune considération<br />

réellement tirée de l'ordre public, engagent<br />

l'exclusive responsabilité de la commune ;<br />

Décide :<br />

ARTICLE PBEMIER. — Bst annulée la décision de rejet<br />

résultant du silence gardé par le conseil municipal<br />

de-Leyme sur la réclamation du sieur et de la<br />

dame Delpech ;<br />

ART. 2. — La commune payera au sieur et à la<br />

dame Delpech une indemnité de 1500 francs ;<br />

ART. 3. — Les dépens exposés devant le Conséil<br />

d'Etat seront supportés par la commune.<br />

En dehors de la responsabilité de la commune,<br />

cet arrêt établit celle du préfet qui n'a<br />

pas usé des droits que lui confère la loi.<br />

Les instituteurs sauront gré au Conseil d'Etat<br />

d'avoir protégé deux d'entre eux victimes de<br />

la mauvaise volonté d'une municipalité hostile.<br />

LE LECTEUB.<br />

qui sera fait, pour chaque phrase. « Qui a placé<br />

ce géranium? — C'est le maître qui a placé là<br />

ce géranium, répond un autre élève désigné<br />

après la question posée. — Pourquoi? — Pour<br />

orner la classe. — Ecrivez : C'est le maître qui<br />

a placé là ce géranium pour orner la classe. »<br />

« Dans quoi cette-plante est-elle placée? — Cette<br />

plante est dans un pot. — Examinez ce pot.<br />

Que remarquez-vous? — Il est en faïence coloriée<br />

et vernie. » Le mot « faïence » est étudié<br />

I comme le mot géranium, et vite on inscrit au


cahier : Celte plante est dans un pot en faïence<br />

coloriée et vernie.<br />

Nous construisons ainsi les propositions suivantes<br />

:<br />

Le géranium a trois branches égales portant des<br />

feuilles vertes et odorantes. Regardons ces trois<br />

branches : l'une d'elles se termine par un bouquet de<br />

fleurs roses; l'autre, par un groupe de boutons verts;<br />

la troisième n'a que des feuilles. Le géranium est bien<br />

joli; nous l'arrosons pour entretenir sa fraîcheur et<br />

bientôt nous verrons s'épanouir d'autrHs fleurs. Les<br />

premières seront alors des fruits en bec de grue.<br />

Au [printemps, nous ferons une bouture pour avoir<br />

un géranium semblable à celui qui est sous nos<br />

yeux.<br />

Nous terminons en mettant le titre trouvé<br />

par une fillette : Le géranium de la classe.<br />

On ne sommeille pas sur le texte ; le désir de<br />

se montrer observateur précis et de composer<br />

vivement Ja phrase excite chaque enfant. Dans<br />

le feu de l'actioD, l'écriture est un peu négligée,<br />

mais grâce aux regards animés des élèves, je ne<br />

le regrette point. Nous profitons de la correction<br />

pour dire quelques mots des adjectifs démonstratifs<br />

et pour comnienter la règle d'accord<br />

du verbe avec son sujet, qui a subi plusieurs<br />

accrocs. Puis chacun est invité à noter les noms<br />

des trois fleurs qu'il préfère. En groupant les<br />

résultats individuels, j'écris au tableau onze<br />

noms avec leur article. Ce sont : la violette,<br />

la rose, l'œillet, la pensée, le lis, l'héliotrope,<br />

PARTIE <strong>GÉNÉRAL</strong>E 245<br />

la marguerite, la pivoine, la balsamine, la giroflée,<br />

le bluet. Je complète la douzaine par lé<br />

mot fuchsia, que plusieurs ont essayé d'orthographier,<br />

sans persister dans leur intention.<br />

On rectifie sur les cahiers.<br />

Tout cela se fait rapidement. 11-nous reste<br />

quelques minutes avant la récréation. Un bon<br />

élève qui regardait la pendule à chaque instant<br />

demande enfin si l'on peut agrémenter le devoir<br />

par la reproduction du géranium. — « Certainement.<br />

» Et chacun de crayonner.<br />

Les sujets de ce genre abondent. Nous avons<br />

décrit la porte de la classe et terminé par la<br />

liste des ouvriers qui ayant pris part à sa fabrication<br />

ont ainsi travaillé pour nous. Quelques<br />

phrase^ sur l'adduction d'eau du village nous<br />

ont permis d'étudier les mots ; source, canalisation,<br />

réservoir, borne-fontaine, robinet,<br />

éolienne, et nous avons dessiné l'éolienne. Ce<br />

que dit la couverture de nos Lectures primaires<br />

a foi't intéressé; ce sont les, mots : auteur,<br />

éditeur, imprimeur, relieur, et leurs<br />

proches parents qui, expliqués, orthographiés,<br />

ont été employés.<br />

Inutile d'ajouter que je dicte également des<br />

extraits des grands, écrivains afin d'habituer les<br />

enfants à interpréter la pensée des autres exprimée<br />

dans une belle langue.<br />

VARIÉTÉS<br />

REVUE LITTÉRAIRE<br />

PAR LÉO<br />

A . ROCHER,<br />

instituteur à Milly ^ YonneJ.<br />

SOMMAIRE. — 1. Les hommes d'église à l'Académie : Réception de Mgr Duchesne. — 2. Jean Macé<br />

chez les demoiselles. — 3. Une poésie d'Henri Murger. ,— 4. Un nouveau livre sur l'art italien :<br />

Venise et le Titien.<br />

1. — Les hommes d'église à l'Académie ;<br />

Réception de Mgr Duchesne.<br />

Les traditions sous la Coupole. — Le directeur de<br />

l'École française de Rome et ses titres d'historien. —<br />

Distinction entre le dogme et l'histoire de l'Église.<br />

— Le parapluie du cardinal Mathieu- — L'interdiction<br />

d'aller à pied. — Comment il tournait<br />

la difficulté.<br />

L'Académie française n'oublie pas qu'elle a'<br />

été fondée par un cardinal, et comme elle est,<br />

par-dessus tout, respectueuse des traditions, elle<br />

a voulu que Mgr Duchesne allât s'asseoir dans<br />

le fauteuil qu'avait occupé le cardinal Mathieu.<br />

Depuis 1636, c'est le cent dix-huitième ecclésiastique<br />

appelé à siéger sous la Coupole.<br />

Mgr Duchesne, directeur de l'Ecole française<br />

de Rome, avait déjà droit aux palmes vertes.<br />

Avant d'entrer à l'Académie française, il faisait<br />

partie de l'Académie des Inscriptions et Belles-<br />

Lettres. Son œuvre historique est considérable<br />

et aucun de ses confrères sauf peut-être<br />

M. Etienne Lamy qui le recevait — ne peut se<br />

flatter de l'avoir lue d'un bout à l'autre. Elle<br />

embrasse, en effet, toute l'histoire de la primitive<br />

Eglise, histoire des papes ou Liber pontifiealis,<br />

Origines du culte chrétien, Fastes épiscopaux<br />

de l'ancienne Gaule.<br />

Dans tous ces travaux, l'originalité de Mgr Du­<br />

chesne fut d'appliquer les règles les plus scrupuleuses<br />

de la méthode historique et de substituer<br />

l'esprit d'examen à'l'esprit de foi. «Croire<br />

sans preuves, comme le lui a dit M. Etienne<br />

Lamy, est une abdication que l'homme doit à<br />

Dieu, mais à Dieu seul, et par laquelle il n'a pas le<br />

droit de suspendre, hors des dognies, ses facultés<br />

d'être intelligent et libre. «Acceptant le dogme<br />

sans hésitation ni réserve comme up fidèle, Mgr<br />

Duchesne a toujours suivi dans l'exposé des faits<br />

la vrai méhode historique. Il a largement usé<br />

du droit de.les commenter, sans en rien céler<br />

et sans les asservir à des idées préconçues. Cette<br />

enquête a fait s'écrouler bien des traditions et<br />

des légendes et justifié le jugement porté sur le<br />

récipiendaire au cours même de la séance. « Vous<br />

tenez à être le moins crédule des croyants. »<br />

Mgr Duchesne nous a tracé avec une verve<br />

spirituelle, pas toujours exempte de malice, le<br />

portrait du cardinal Mathieu, son prédécesseur,<br />

qu'il a beaucoup connu et qui lui avait même<br />

promis sa suçcession. Il a analysé très finement<br />

ses quelques écrits dont le plus solide est l'histoire<br />

de VAncien Régime en Lorraine et en Barrois<br />

d'après des documents inédits.<br />

Plein d'exubérance et d'entrain, aimant le<br />

monde, fréquentant volontiers tous les mondes,<br />

curieux d'observer, enjoué et familier, le cardinal<br />

avait horreur de l'étiquette et de ses pompes.<br />

11 sortait volontiers à pied, sans insignes,


246 <strong>MANUEL</strong> GÉNÉRAIi <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

entrait en coup de vent dans les boutiques ou<br />

dans les demeurés des pauvres gens, s'achetait<br />

lui-même une paire de souliers et rentrait avec<br />

les vieux sous son bras à peu près enveloppés<br />

dans un journal :<br />

De telles visites, dit Mgr I>aoli6snB, étaient dans ses<br />

habitudes. Un jour de pluie, un de ses diocésains,<br />

connu pour la rigueur de ses principes anticléricaux,<br />

le croisa sur un trottoir; il se dissimulait tant tien<br />

que mal sous un énorme parapluie vert clair, archaïque<br />

de forme et de dimensions. Peu familiarisé avec les<br />

mœurs de son archevêque, notre homme jeta d'abord<br />

un coup d'oeil inquiet sur la maison d'où il llavait vu<br />

sortir, puis suivit le parapluie jusqu'à l'archevêché.<br />

Ainsi s'assurait-il qu'il ne se trompait pas de personne.<br />

Revenant ensuite à la maison, il s'informa et<br />

finit par -être mis en présence d'une vieille femme cancéreuse,<br />

dont le misérable logis exhalait une odeur<br />

rebutante. Il lui demanda quel était, ce curé qui sortait<br />

de chez elle, armé d'un parapluie si considérable.<br />

« Je n'en sais rien, répondit la malade; je sais seulement<br />

qu'il est très bon pour moi ; il m'assiste généreusement<br />

et" vient me voir de temps à autre. Cela me<br />

fait grand bien, car je suis très abandonnée. Quant à<br />

son parapluie, eh bien ! c'est le mien. C'est moi qui le<br />

lui ai prêté pour rentrer chëz lui.<br />

— Il vous le rendra, ma bonne femme ; o® curé,<br />

c'est l'archevêque de Toulouse ! »<br />

Aussi quelle fut la déception de cet intrépide<br />

marcheur quand, nommé à Rome cardinal de<br />

curie, il lui fut interdit de sortir à pied. Sans<br />

doute le temps n'était plus oîi les cardinaux<br />

avaient dans leurs écuries une trentaine de chevaux<br />

et ne pouvaient se montrer qu'avec une<br />

nuée de secrétaires et de serviteurs


sace, Macé planta devant la porte un arbre de<br />

Beblenheim.<br />

De tous ses ouvrasses, de son journal la Ruche<br />

aussi bien que des Goni'cx et du Théâtre du PeiU-<br />

ChiUeaii, qui parurent en 1862, se dégage une<br />

saine odeur de terroir qui rappelle la jolie pièce<br />

d'un autre Alsacien. l'Ami Fritz.<br />

3. — Une poésie d'Henri Murger.<br />

On a célébré ces jours-ci le cinquantenaire<br />

de l'auteur de la Vie de bohème. La bohème<br />

est pourtant bien morte comme Murger, comme<br />

Musette, comme le quartier latin lui-même,<br />

éventré par les grandes percées des larges rues<br />

et des boulevards. Mais Henri Murger ne fut pas<br />

seulement le peintre des Colline et des Schaunârd.<br />

Il avait l'âme d'un poète, une grande fraîcheur<br />

d'imagination, une sensibilité exquise qui<br />

a fait dire très justement : « II y a une larme<br />

dans ses chansons. « On en jugera par une des<br />

pièces les plus délicates du seul volume de vers<br />

qu'il ait publié :<br />

Le dimanche matin.<br />

Le Samedi dit au Dimanclie :<br />

i< Tout le village est endormi ;<br />

L'aiguille vers minuit se penche,<br />

' C'est maintenant ton tour, ami;<br />

Moi, je suis las de ma journée.<br />

Je veux aller dormir aussi;<br />

Viens vite, ton heure est sonnée. »<br />

Le Dimanche dit: o Me voici. »<br />

Il s'éveille en bâillant, derrière<br />

La nuit aux étincelles d'or,<br />

- Et frotte des mains sa paupière<br />

Et s'habille en bâillant encor.<br />

Puis, quand il a fait sa toilette.<br />

Pour aUer lui donner l'éveil,<br />

Il frappe à l'huis de la chambrette<br />

Oà dort son ami le Soleil.<br />

Il De votre alcôve orientale<br />

Sortez, dit-il, grand paresseux ;<br />

Stella, votre soeur matinale,<br />

A l'horizon ferme les yeux.<br />

Pour vous saluer, l'alouette<br />

. Chante déjà dans les sillons ;<br />

Venez, venez; c'est jour de fête, ,<br />

Choisissez vos plus beaux rayons 1 »<br />

Le Dimanche sur la montagne<br />

Monte et regarde autour de lui.<br />

« Us dorment tous dans la-campagne,<br />

Dit-il, ne faisons pas de bruit.<br />

Et doucement vers le village<br />

Il redescend à petits pas<br />

Et dit au coq : « Par ton ramage.<br />

Mon ami, ne me trahis pas. »<br />

Après la bonne nuit passée<br />

Pour vous accueillir au réveil,<br />

On voit sourire à la croisée<br />

Le Dimanche assis au soleil.<br />

Et si quelque enfant paresseuse<br />

Rêve un peu tard sur l'oreiller.<br />

Il lui laisse finir, heiireuse.<br />

Son rêve avant de l'éveiller.<br />

Au bord du toit, battant des ailes,<br />

L'oiseau chante en "se réveillant<br />

Et dit bonjour aux hirondelles<br />

Qui reviennent de l'Orient.<br />

. Dans soa bel habit du Dimanche<br />

Le chardonneret marche fier, -<br />

Et vole aussi, de branche en branche,<br />

Et jette sa chanson dans l'air.<br />

Il apporte dans les familles,<br />

A chacun ses petits cadeaux :<br />

Des rubans pour les jeunes filles,<br />

Et, pour les enfants, des gâteaux.<br />

PARTIE GËNËRALB 247<br />

11 ne fait que chanter et rire,<br />

Il débouche les vieux flacons,<br />

Et le soir, de sa poche, il tire<br />

Les flûtes et les violons.<br />

Voyez combien l'on est tranquille<br />

Dans tout le village, aujourd'hui.<br />

Le moulin à la roue agile<br />

Et l'enclume ont cessé le bruit.<br />

Les bœufs ruminent à la crèche,<br />

Libres du joug et du brancard,<br />

Et la charrue avec la bêche<br />

Se reposent sous.le hangar.<br />

Tout le monde paraît à l'aise,<br />

On s'aborde d'un air content.<br />

« Comment va ton père, Thérèse 1<br />

— Wilhem, comment va votre enfant ?<br />

— Bon temps, voisin, pour la futaille!<br />

— Voisin, bon temps pour le grenier ! »<br />

Personne, aujourd'hui, ne travaille,<br />

Excepté le ménétrier.<br />

4. — Un nouveau livre sur l'art italien :<br />

Venise et le Titien.<br />

Venise au XV" siècle. — Le Titien et François 7"'. —<br />

Un chef d'école. — Il peignait encore à quatrevingt<br />

diœ-neuf ans.<br />

C'est Ruskin qui appelle Venise « une cité de<br />

marbre ou plutôt une cité d'or, parée d'émeraudes<br />

où chaque pinacle, chaque tourelle, brillait<br />

et brûlait chargé d'or, repoussé de jaspe».<br />

Notre Commines, moins poétique, n'était pas<br />

moins enthousiaste quand il décrivait la Venise<br />

qu'il avait visitée en 149b : « Et fus bien esmerveillé<br />

de veoir l'assiette de cette cité et de veoir<br />

tant de clochers et de monastères et si grand<br />

maisonnement et tout en l'eau.... Les maisons<br />

sont fort grandes et haultes et de bonne pierre<br />

et les anciennes toutes painctes; les aultres<br />

faictes depuis cent ans, toutes ont le devant de<br />

marbre blanc et encore maincte grant pièce en<br />

porphire et de serpentine sur le devant. »<br />

Cette ville de marbre d'or et de pierres précieuses<br />

était faite pour le Titien comme le Titien<br />

était fait pour Venise. Il y ai-riva à vingt ans et<br />

se mit à l'école du vieux peintre Bellini. Il devait<br />

y rester jusqu'à sa mort et il vécut quatrevingt<br />

dix-neuf ans! C'est en vain que Léon X<br />

s'efforça de l'attirer à Rome et François I'"' à la<br />

Cour de France. Le beau portrait du roi qui est<br />

au musée du Louvre a été fait à Venise. Seuls,<br />

l'empereur Charles-Quint et le pape Paul IIi<br />

purent décider le Titien à se déplacer.<br />

Dans u n remarquable ouvrage qui vient de<br />

paraître sur les artistes de VItalie du Nord ', Corrado<br />

Ricci, directeur des Antiquités et des Beaux-<br />

Arts à Rome, juge en ces termes la peinture du<br />

Titien ;<br />

On peut dire qu'il réunit tous les dons de Tècole<br />

vénitienne et qu'il fut l'interprète des sentiments les<br />

plus variés ; aussi l'a-t-on appelé " l'universel confident<br />

delà nature »... Merveilleux dans les sujets consacrés<br />

comme dans les scènes païennes, novateur dans<br />

le paysage, incomparable dans le portrait, il sut apporter<br />

dans tous les domaines une note neuve et un<br />

caractère absolument personnel.<br />

Le trait dominant du génie du Titien est qu'il réussit<br />

à donner aux êtres et aux choses une harmonie,<br />

un charme divin. Ce qui, dans la réalité est fragmentaire<br />

et détaché, il le rassemble et en compose un<br />

1. Italie du Nord, collection Ari una (Histoire générale<br />

de l'Art), fat Corrado Ricci. Ouvrage Illustré de 629 gravures<br />

en noir et 4 planches en couleurs. Un volume in-16, cartonnage<br />

toile, 7 fr. 50. Paris, Hachette.


248<br />

<strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

tout parfait. Son esprit est simplificateur par excellence.<br />

Il sait tout exprimer aveo_ une puissance de<br />

synthèse qui contond. Rien ne lui est difficile, ni le<br />

mirage païen, ni la vision céleste, ni la beauté idéale,<br />

ni la réalité la plus robuste et la plus individuelle ;<br />

il s'attaque à tout, il crée des contrastes vigoureux<br />

qu'il réussit à fondre harmonieusement grâce à l'autorité<br />

fascinatrice de son art.<br />

Quant au coloris, après avoir peint de grandes<br />

masses avec des oppositions de couleurs, il inaugure<br />

une méthode plus vigoureuse en superposant couleur<br />

à couleur et en les mêlant sur la toile par des touches,<br />

des coups "et des glissements de pinceau. Soxxvent<br />

même il se servait de ses doigts, s'il faut en<br />

croire Palma le Jeune.<br />

L'œuvre du Titien est considérable. Près de<br />

trois mille tableaux sont sortis de ses mains.<br />

Il travaillait encore à quatre-vingt-dix-neuf ans<br />

quand la peste, qui régnait à Venise, l'emporta<br />

presqu'en même temps que son fils préféré.<br />

Par dérogation aux décrets sanitaires qui<br />

interdisaient les honneurs funèbres aux pestiférés,<br />

les magistrats de la République décidèrent<br />

que des funérailles solennelles seraient<br />

célébrées en l'honneur du peintre qui symbolise<br />

la plus brillante époque de l'art vénitien.<br />

Et comme l'étranger se di.sputait à prix d'or les<br />

œ,uvres qui décorent les monuments de la cité,<br />

un décret du Sénat défendit, sous peine de mort,<br />

qu'on laissât sortir ses tableaux du territoire<br />

de la République. Décret un peu tardif, il est<br />

vrai, car on trouve dans tous les grands musées<br />

de l'Europe des tableaux du Titien. Mais ce<br />

n'est qu'à Venise qu'on peut bien juger et admirer<br />

l'ensemble des travaux du plus complet<br />

des peintres italiens.<br />

LÉO.<br />

Pour nos filles.<br />

Métiers et professions<br />

II<br />

Postes, télégraphes et téléphones.<br />

La carrière d'employée des postes est d'un accès<br />

relativement facile qui la met à la portée de toutes<br />

les intelligences et de toutes les bourses.<br />

En effet, la jeune fille que le concours effraye<br />

ou qui doit immédiatement subvenir à son entretien,<br />

peut se faire agréer comme aide par une<br />

receveuse.<br />

Sans doute, la situation n'est pas brillante :<br />

l'aide doit quelquefois s'employer à la cuisine ;<br />

elle ne touche, d'ordinaire, que do, 20 ou francs<br />

par mois et débute parfois a^ pair^ ; mais elle<br />

prépare le concours sans être à charge à sa<br />

famille, elle voit reculer la limite d'âge d'un<br />

nombre d'années égal à celui de ses années de<br />

service — sans pouvoir, cependant,dépasser trentecinq<br />

ans — et, en cas d'échec, après dix ans, elle<br />

se trouve dans la môme situation privilégiée que les<br />

veuves et les fdles d'agents : elle entre dans l'administration<br />

sans concours, à la suite d'un sim^jle<br />

examen. 11 est facile de se rendre compte de sa<br />

situation en lisant les pages d'annonces des jour-<br />

1. VOIT Manuel général, n° 19 du 21 janvier 1911.<br />

2.-Jusqu'ici, les receveuses ont fait des économies sur<br />

leurs irais d'aide. Les récentes circulaires ministérielles les<br />

invitent à employer intégralement ces frais, et l'on peut<br />

espérer que le sort des aides va s'améliorer.<br />

naux professionnels, aux rubriques : Offres et<br />

demandes d'emploi.<br />

L'administration des postes emploie environ<br />

18 000 femmes, dont 400 surveillantes et près de<br />

6000 receveuses. Ces chiffres visent, exclusivement<br />

la France ; les colonies ont un cadre spécial.<br />

CONCOURS D'ENÏHÉE, — Pour se présenter au<br />

concours, il faut avoir dix-huit ans au moins et<br />

vingt-cinq ans au plus.<br />

Les concours ont lieu, suivant les besoins du<br />

service, une ou' deux fois par an, à une date, variable<br />

et sont affichés trois mois d'avance au cheflieu.<br />

Il se présente environ 6000 candidates pour<br />

500 places chaque année. Le programme est moins<br />

étendu que celui du brevet élémentaire.<br />

Matières du concours : Dictée servant d'épreuve<br />

d'écriture et d'orthographe; copie d'un état ou<br />

d'un tableau; rédaction, arithmétique : les qualre<br />

règles et le système métrique; géographie : France<br />

et éléments de géographie générale.<br />

Facultatif : Langues étrangères ; épreuves professionnelles.<br />

Depuis cette année, il existe un concours spécial<br />

pour le recrutement des dames téléphonistes<br />

de Paris. Conditions particulières : deux ans de<br />

résidence à Paris ou dans les départements suivants<br />

: Seine, Seine-et-Marne, Seine-et-Oise.<br />

Pièces à produire : Une demande d'admission<br />

au concours, sur papier timbré ; une expédition<br />

de l'acte de naissance ; un certificat d'aptitude physique<br />

délivré par un médecin assermenté; un cer-<br />

'tiPicat de bonne vie et mœurs délivré par le maire.<br />

PuÉPARATioN Ao CONCOURS. — 11 existc des journaux<br />

professionnels : Courrier des Examens des<br />

postes, des télégraphes et des téléphones, aux<br />

Sociétés savantes, rue Danton; le Fonctionnaire,<br />

l'ue de Rivoli, 128. Ces journaux donnent des<br />

sujets de composition et, dans le numéro suivant,<br />

le .corrigé. Ils ont aussi un service de correction<br />

de devoirs et des cours préparatoires pour les<br />

élèves de Paris.<br />

APPOINTEMENTS. — Employées De 1 100 À<br />

2 200 francs, par augmentation de 100 francs,,<br />

tous les deux ans environ, à l'ancienneté — délai<br />

qui peut être réduit à dix-neuf mois par le choix.<br />

Indemnités. — A Paris, les dames affectées au<br />

service téléphonique reçoivent une, allocation de<br />

300 francs par an, à titre d'indemnité, de repas.<br />

Indemnité de résidence pour tout le personnel : A<br />

Paris, 400 francs par an; 300 francs dans le département<br />

de la Seine et, en province, bO, 100, IbO<br />

et 200.<br />

EMPLOIS D'..vYANaj5MKNT. — Il n'existe' d'emplois<br />

de surveillantes que dans les services administratifs,<br />

les bureaux téléphoniques et les bureaux<br />

télégraphiques très importants; il y en a un très<br />

petit nombre en province. A Paris, il en existe<br />

300 pour 4000 temmes employées par l'administration<br />

centrale, les télégraphes et les téléphones ;<br />

elles reçoivent une allocation spéciale de 200 francs,<br />

qui peut s'élever à 400, après cinq ans de service et<br />

à 600 après dix ans.<br />

Receveuses. — 3" classe : 1 100, 1200, ,1 -400,<br />

1 600 et 1800, comme classe personnelle.<br />

2c classe : 1 800, 2 000, 2 200.<br />

1'° classe : 2 400, 2 700, 3000. — Il e.xiste très<br />

peu do bureaux de 1"> classe gérés par des femmes.<br />

Le budget de 1911 prévoit le traitement de<br />

1 800 francs pour la 3« classe comme classe nor-


maie, et de 2 400' pour la 2e, comme classe personnelle.<br />

Avancement. — Moyenne, trois ans trois mois.<br />

Avantages. — Remise .sur les opérations postales<br />

: de 400 francs à 3 000 francs ; la moyenne<br />

peut être évaluée à 1 SQO francs (bureau de 2° classé<br />

de début); logement et indemnité de.chauffage et<br />

d'éclairage. .<br />

Charges. — Retenue pour le logement : 10 pour<br />

100 du traitement.<br />

CONGÉS. — 20 jours par an, plus 4 jours par<br />

mois, dont 2 dimanches.<br />

Congé de malerniu : Si) jours avec solde entière;<br />

on se fait mettre parfois en disponibilité pour<br />

élever l'enfant; la réintégration se lait suivant, les<br />

besoins du service.<br />

Congé de maladie : trois mois avec solde entière,<br />

suivis de trois mois avec jouissance delademi-soide.<br />

Si k' maladie se prolonge au delà de six mois, la<br />

mise en disponibilité est prononcée, mais sous<br />

réserve de réintégration. Des secours sont accprdés_<br />

RETRAITE. — Maximum ; 2/3 du traitement; il<br />

faut pour cela quarante ans de services.<br />

Maximum de retraite. — 3° classe : 1 200 francs;<br />

2« classe ; 1 466 francs; 1" classe : 2 000 francs.<br />

La moyenne des receveuses obtient actuellement<br />

une pension de 1 000 francs.<br />

HEURES <strong>DE</strong> TRAVAIL. — Employées ; 7 ou 8 heures.<br />

D'ordinaire, deux brigades se relayent ; l'une de<br />

7 à H heures et de 6 à 9; l'autre de 11 à 7.<br />

Receveuses. — Eté, de 7 à 12 et de 2 à 7; hiver,<br />

de 8 à 12 et de 2 à 7. Dimanches : de 7 à 10 ou<br />

de 8 à 11. — Dans quelques localités, larecev^se<br />

doit se lever la nuit pour le passage du courrier.-.<br />

AI<strong>DE</strong>S. — Conditions : être âgée de seize ans<br />

au moins; être agréée par le titulaire du bureau;<br />

être autorisée par le directeur départemental.<br />

La postulante envoie sa demande sur papier<br />

timbré au directeur départemental par l'intermédiaire<br />

du receveur, accompagnée des mêmes pièces<br />

que celles exigées de la candidate-employée.<br />

Elle présente le certificat d'études primaires ou<br />

subit un examen. équivalent.<br />

CLAU<strong>DE</strong> VARÈZE.<br />

OPINIONS <strong>DE</strong> NOS LECTEURS<br />

(Les articles ou fragments d'articles insérés sous les<br />

rubriques OPINIONS <strong>DE</strong> NOS LECTEURS, COMMUNICATIONS<br />

DIVERSES, REVUJB <strong>DE</strong> LA PRESSB, ex^iment èn touîe Uberté<br />

Vopinion de leurs auteiirs, mais n'engagent en rien cellç àM<br />

Manuel Général.^<br />

Quelques réflexions sur l'examen du<br />

brevet élémentaire.<br />

1° Sur la composition française.<br />

Les professeiips et les instituteurs des écoles primaires<br />

élémentaires ou supérieures permettront sans<br />

doute à l'un de leurs collègues secondaires, qui siège<br />

depuis sept ans dans les jurys des brevets, de çonsigaer<br />

dans ces colonnes quelques-unes des observations<br />

que l'examen pour le brevet élémentaire lui suggère.<br />

Trois sortes d'observations se trouvent réunies ici :<br />

les unes, sur la composition française, que ce professeur'corrige<br />

à l'écrit; les autres sur l'interrogation<br />

d'histoire et de géographie, qu'il dirige à l'oral; d'autres,<br />

enfin, sur l'ensembré des épreuves et la valeur<br />

présente de l'examen.<br />

La composition française joue aujourd'hui, aux<br />

examens écrits, un rôle prépondérant; et ce n'est<br />

en somme que justice : c'est la seule des trois épreuves<br />

qui permette au candidat de faire preuve d'originalité<br />

PARTIE <strong>GÉNÉRAL</strong>E 249 ><br />

et qui l'autorise à montrer, eu se livrant lui-même,<br />

un peu plus que de la correction et de l'exactitude.<br />

A première vue, la copie ne représente pourtant qu'un<br />

tiers des épreuves du premier degré, et le coefficient<br />

qu'on lui affecte ne correspond qu'à un tiers du coefficient<br />

total. Pourquoi donc, en lait, est-ce d'elle que<br />

dé'pend, sept à huit fois ^ur dix, l'admissibilité d un<br />

candidat?<br />

C'est que, des deux autres compositions, l'une, celle<br />

de mathématiques, aboutit très géoeralement à des<br />

réaultats supérieurs à. la moyenne. La grande majorité<br />

des aspirants y réussit. Qu'en conclure? Peutêtre<br />

que le choix des sujets est parfois un peu indulgent;<br />

mais il est certain, en tout cas, que les aptitudss<br />

mathématiques paraissent plus répandues à l'école<br />

primaire que les aptitudes littéraires, et que l'épreuve<br />

scientifique aide davantage au succès qu'elle n'en<br />

éloigne.<br />

L'autre composition, celle d'orthographe, comporté<br />

une dictée et des questions. Mais elle manque son<br />

but, car, dès qu'une dictée n'est plus correcte, U n'importe<br />

pas qu'elle ne le soit plus guère ou qu'elle ne<br />

le soit plus du tout : dix fautes ne coûtent pas plus<br />

cher que cinq. Et il peut arriver— j'ai vu de ces miracles<br />

— qu'une aspirante, en dépit d'une dictée grossièrement<br />

incorrecte, pour avoir répondu à peu près<br />

convenablement à quelques questions point du tout<br />

abstruses,,totalise, auprès de correcteurs optimistes,<br />

un 0 et un 8 ou un 9; en une note presque égale à la<br />

moyenne, et qui, avec un 12 ou un 13 d'arithmétique<br />

{autre moyenne), lui assure presque le succès.<br />

C'est ici qu'intervient la composition française.<br />

C'est assurément l'épreuve où une intransigeance de<br />

point de vue risque le plus d'entraîner un échec,<br />

quelle que soit l'indulgence des jurys, quelques précautions<br />

qu'ils prennent de ne point léser les candidats,<br />

faisant bénéficier ceux-ci de la note la plus favorable,<br />

en cas d'écart important entre les deux correcteurs<br />

d'une même copie. Et pourtant, quelle n'est<br />

pas, en général, la médiocrité de ces èpreuvesl On<br />

peut faire la part de la difficulté des sujets, d'autant<br />

plus réelle qu'on choisit plus souvent des sujets « faciles<br />

», c'est-à-dire banaux, rebattus, usés, lieux-communs<br />

fatigués et aphorismes poncifs : il n'y a que les<br />

sujets a difficiles » que le correcteur aborde avec<br />

l'espoir de quelques nouveautés ingénieuses, Mais il<br />

faut bien reconnaître l'indigence ordinaire de l'invention,<br />

la pauvreté de l'imagination et du vocabulaire,<br />

la platitude du développement. Quel style, presque<br />

toujours, dans ces « styles », comme bien des aspirantes<br />

intitulent' encore le laborieux produit de leurs<br />

réflexions ! Enfin et surtout, on s'étonne, puis on<br />

s'afflige, avec l'habitude, au spectacle renouvelé de<br />

fautes abasourdissantes et à l'absence presque générale<br />

(dans l'Ouest plutôt que dans l'Est) de ponctuation.<br />

Aucune idée, le plus souvent, de ce que sont un<br />

paragraphe, une phrase, une proposition.<br />

Qu'arrive-t-îl donc le plus souvent en de pareils cas ?<br />

Les jurés, malgré leur indulgence, répugnent à coter<br />

sans fermeté des devoirs à peine dignes, du certificat<br />

d'études, et ils inscrivent des notes sévères. C'est<br />

alors que le public les maudit et qu'ils emportent les<br />

rancunes des mères.<br />

•D'après ce qui précède, il semble que les maîtres<br />

doivent cultiver chez leurs élèves le's facultés d'imagination<br />

et, exiger un peu plus de respect pour la<br />

ponctuation et pour l'orthographe.<br />

{A suivre.) R. Livy.<br />

Sur « la poésie de l'histoire ».<br />

A M. HBNRI BRUNI.<br />

Il serait nécessaire, je crois, pour nous mettre d'accord,<br />

de nous entendre sur le sens du mot « poésie ».<br />

C'est pour vous, avant tout, un sentiment


250 , <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong>,<br />

la conçois, est inaccessible aux enfants das campagnes<br />

qui quittent l'école à neuf ou dix ans. J'essaie, dans<br />

ma classe, de revivre le passé avec mes élèves. Je les<br />

vois frémir au récit des souffrances de Jacques Bonhomme,<br />

s'indigner bien fort contre les seigneurs et<br />

les tyrans. La classe, alors, est une ruche bourdonnante,<br />

et les petites réflexions vont leur train. Cela<br />

veut-il dire que mon enseignement soit poétique ?<br />

Non, certes ; à moins que je ne fasse de la poé.sie<br />

comme M. Jourdain faisait de la prose, sans le savoir.<br />

Parlez-nous d'agrémenter nos leçons d'histoire d|humour,<br />

de naïveté, d'émotion tendre, j'en suis. Mais si<br />

vous abordez la vraie poésie, celle qui nous arrache<br />

à no s-mêmes et élève l'âme vers quelque chose d'indéfinissable,<br />

de délicieux et d'infiniment beau, je me<br />

récuse et vous redis : a C'est impossible 1 » •<br />

Essayez, si vous en doutez, d'émouvoir un petit<br />

paysau de notre Brenne avec cette phrase d'histoire<br />

(car c'est de l'histoire) la plus poétique, peut-être, qui<br />

soit au monde.<br />

Les astres émaillaiont le ciel profond et sombre ;<br />

Le croissant fia et clair parmi ces âeurs de l'ombre<br />

Brillait à l'Occident, et Riith se demandait,<br />

Immobile, ouvrant l'œil à moitié sous ses voiles,<br />

Qnel dieu, quel moissonneur de réternel été<br />

Avait, en s'en allant, négligemment jeté<br />

Cetie faucille d'or dans le champ des étoiles.<br />

Quant aux maîtres, vous leur faites,beaucoup d'honneur,<br />

Vous voulez que nous soyons tous poètes ? Nous<br />

ne demandons pas mieux. Vous voulez que nous<br />

lisions Michelet ? C'est fait. Mais, s'agit-il, maintenant,<br />

de faire passer dans mes leçons l'âme de Michelet<br />

1 Je n'essaierai jaiiais. Il me semble que déformer<br />

son admirable pensée en des phrases maladroites ou<br />

simplement banales (il faut bien se mettre à la portée<br />

de l'auditoire, que diable 1) ce serait commettre un<br />

véritable sacrilège. Une petite anecdote me revient à<br />

LA mémoire. Je passais l'oral du C. A. P. On me<br />

donne un cahier mensuel à critiquer. Je feuillette<br />

distraitement, puis, je m'arrête soudain, séduit par un'<br />

superbe devoir de composition française ayant pour<br />

titre ; la Patrie, et coté 8. « Voici, dig-je, au bout de<br />

quelques instants, un devoir auquel je donnerais,<br />

sans hésiter, la note 0. M. l'inspecteur me regarde,<br />

surpris' ; les deux instituteurs sursautent, indignés ;<br />

et votre serviteur d'ajouter : « Oui, je noterais ce devoir<br />

0 car c'est la caricature grotesque d'une des plus<br />

belles pages de notre littérature. Pour voir la patrie<br />

dans la fumée des cheminées et l'azur du ciel, il faut<br />

l'imagination d'un poète, et pour exprimer cette vision,<br />

la plume d'un élève et la parole d'un maître ne<br />

suffisent pas. La pensée de l'auteur est déchiquetée;<br />

elle gît en lambeaux I » J'eus peut-être tort de juger<br />

sévèrement l'élève ; le grand coupable était le maître.<br />

Je ne vous rappellerai pas la légende d'Icare. L'éducateur<br />

trop hardi ressemble au fils de Dédale. A<br />

vouloir s'élever trop haut, il risque parfois de se brûler<br />

les ailes au soleil.<br />

J'en resterai là, heureux avec vous si cette discussion<br />

que j'ai désirée courtoise pouvait encourager les<br />

instituteurs à réveiller, du coin poussiéreux de la bibliothèque<br />

où elle dort, la pensée des grands auteurs<br />

capable de donner à notre enseignement le souffle de<br />

vie et la poésie qui lui mantiuent.<br />

MAURICE <strong>DE</strong>SCLOUX,<br />

instituteur adjoint à Martizay (Indre),<br />

Pour les bibliothèques scolaires.<br />

' Nos bibliothèques scolaires sont peu fréquentées.<br />

Ce ne sont pas les lecteurs qui manquent, mais les<br />

livres. A côté d'un Manuel du patron-péoheur, d'un<br />

Traité € arboriculture fruitière, d'une Histoire de<br />

l'art, ou d'un Voyage au Kurdistan, la mienne<br />

compte à peine quelques volumes intéressants, usés<br />

d'ailleurs, à force d'être relus.<br />

Pour se procurer de bons livres, il ne faut guère<br />

compter, dans les petites localités, sur le concours de<br />

généreux donateurs, ou les envois du ministère de<br />

l'Instruction publique. Il n'est qu'une solution : la demande<br />

à la municipalité. Je suis arrivé à faire ins­<br />

crire au budget communal 10 francs par mon conseil<br />

municipal. C'est peu, direz-vous. Sans doute, mais<br />

le fait est que grâce à cejte minime subvention annuelle,<br />

j'ai pu me procurer Sans famille, la Mare<br />

au diable, les' oëuvres d'Erckniann- Chatrian, le<br />

Maurin des Maures, de Jean Aicard, le Roman d'un<br />

brave homme, d'Ed. About, i'onole Placide, de Girardîn,<br />

et, par dessus tout, plusieurs comédies de<br />

Molière. PAUL MAUREL,<br />

instituteur aux Mayous CVar).<br />

COMMUNICATIONS DIVERSES<br />

Le reclassement.<br />

Une commission siégeant au ministère de l'Instruction<br />

publique, sous la présidence du directeur de<br />

l'enseignement secondaire et avec le concours de l'inspecteur<br />

des finances, directeur de la comptabilité,<br />

vient de préparer un projet de décret indiquant les<br />

bases d'un reclassement général de tous les fonctionnaires<br />

de l'enseignement secondaire dans leurs fonctions<br />

actuelles, d'après le nombre de leurs années de<br />

services ; c'est enfin la réparation des retards de carrière,<br />

question dont le Manuel général a souvent entretenu<br />

ses lecteurs.<br />

Bonne nouvelle pour les instituteurs et institutrices ;<br />

mais à quand la réunion de la commission pour l'enseignement<br />

primaire et le projet de décret réclamé<br />

par eux depuis si longtemps et bien avant l'enseignement<br />

secondaire t<br />

Conférences sur la législation et<br />

l'administration de l'enseig'nement primaire.<br />

Ces conférences auront lieu dans la salle de géographie<br />

du Musée pédagogique, 41, rue Gay-Lussac, les<br />

jeudis 2 février, 2 mars, 6 avril et 4 mai.<br />

Société nationale de l'Art à l'école.<br />

Le conseil municipal de Paris a envoyé à l'étude de<br />

sa 4® commission une motion de MM. A. Rendu et<br />

Massard, tendant à faire décorer les écoles- de Paris<br />

de peintures, toiles ou fresques, par les lauréats des<br />

écoles des Beaux-Arts, tel que cela se pratique depuis<br />

quinze ans dans les ècoIesM'Anvers.<br />

La société de l'Art à l'école expose actuellement<br />

au Musée pédagogique, 41, rue Gay-Lussac, les photographies<br />

complètes de ces décorations d'Anvers;<br />

Elle a même inspiré divers essais de décoration des<br />

écoles, rues Charles-Baudelaire, de Monceau, de Sùresnes,<br />

et elle vient de faire décorer de claires peintures<br />

la nouvelle école de la rue Belliard, par un jeune<br />

artiste de talent, M. Tobeen.<br />

Il faut voir aussi le réfectoire de l'école, 40, rue<br />

Manin, aux Buttes-Chaumont. ,<br />

Aux instituteurs bacheliers.<br />

Les instituteurs bacheliers, non pourvus du brevet<br />

supérieur, sont priés de vouloir bien envoyer leur<br />

nom et adresse à M. L. Girault, à Nanterre (Seine).<br />

(Passage en 2= classe., assimilation de titre.)<br />

Société<br />

de préservation contre la tuberculose.<br />

AUX INSTITUTEURS ET AUX INSTITUTRICES<br />

Le conseil d'administration de la Société de préservation<br />

contre la tuberculose par Véducation populaire<br />

prend la liberté de rappeler aux membres de<br />

l'enseignement qu'il met gratuitement à leur disposition<br />

et leur envoie franco tous les imprimés édités<br />

par la société : affiches, conférences, tracts, étiquettes,<br />

bulletins mensuels, etc.<br />

Il s'adresse de nouveau à leur dévouement afin de


les voir propager à l'école ei autour d'elle l'enseignement<br />

de l'hygiène antituberculeuse et leur demande<br />

instamment de faire acte d'adhésion à la Société de<br />

préservation contre la tuberculose (cotisation excepùonnelle<br />

de membre actif : un franj par an). •<br />

Il est heureux en outre de leur annoncer qu'il se<br />

lait un plaisir de récompenser chaque année « à<br />

l'assemblée générale de mars » les instituteurs et les<br />

institutrices qui se sont distingués dans la lutte contre<br />

la tuberculose et qui veulent bien adresser au<br />

siège de la Société, 33, rue Lafayette, Paris (8«), un<br />

rapport détaillé de leurs services.<br />

Le président : D'' J.-J. PEYROT,<br />

sénateurj membre de l'Académie de médecine.<br />

REVUE <strong>DE</strong> LA PRESSE<br />

Pour la jeunesse.<br />

Une nouvelle ligue.<br />

Le Rappel annonce la création d'une nouvelle<br />

ligne qui se propose d'organiser dans notre<br />

pays un enseignement post-scolaire pour les<br />

adolescents sortis de l'école primaire.<br />

Ce groupement portera le nom de « Ligue de l'enseignement<br />

post-scolaire obligatoire»»; il aura son<br />

siège 8, rue Monsieur-le-Prince, à Paris.<br />

Les membres du comité d'action font appel à toutes<br />

les bonnes volontés pour recueillir des adhésions et<br />

les adresser au siège de la Ligne.<br />

L'inscription comme ligueur ne comporte aucune<br />

cotis^iion ; ou plutôt, le montant total de tous les frais<br />

demandés aux ligueurs se chiffre par la somme de<br />

cinq centimes, coût de l'envoi d'une carte de visite<br />

portant l'adresse e.-jacte de l'adhérent et sa signature ;<br />

cependant les dons particuliers et les allocations de<br />

groupements corporatifs seront accueillis avec reconnaissance.<br />

Chaque ligueur prend, en outre, l'engagemènt moral<br />

de faire quelque propagande et de provoquer<br />

ainsi de nouvelles adhésions.<br />

Les adresses seront soigneusement contrôlées, par<br />

département. Aussitôt qu un noyau assez important<br />

de ligueurs y sera formé, un sous-comité sera élu<br />

sans retard ; les sous-comités départementaux seront<br />

placés sous le contrôle du comité d'action. L'essentiel<br />

pour le moment est d'être le nombre le plus vite possible<br />

: les personnes qui désireraient fonder des<br />

sous-comités dans les départements sont priées d'envoyer<br />

leur nom au secrétariat de la Ligue.<br />

Le comité d'action adresse aussi un press»nt appel<br />

à la presse politique, à la presse pédagogiq^ue, aux<br />

amicales d'instituteurs, aux associations d anciens<br />

élèves et autres groupements similaires, afin qu'ils<br />

l'aident à vulgariser le plus possible l'idée de Pins-<br />

Iruction obligatoire des adolescents.<br />

^ BUT DB LA LIOOE.<br />

Voici de quelle façon se résume le but de la Ligue :<br />

1" Assurer la fréquentation de l'école primaire en<br />

la rendant eflectivement gratuite ;<br />

2° Réagir contre l'envoi en classe des trop jeunes<br />

enfants qui y restent — sans grand profit — chaque<br />

jour six heures durant. Le temps de présence de la<br />

division enfantine pourrait être réduit à deux heures,<br />

au maximum ;<br />

3° Charger l'instituteur de l'enseignement des adolescents<br />

pendant la journée ; orienter cet enseignement<br />

vers le côté pratique et professionnel ;<br />

4» Rendre l'instituteur uniquement à son école et<br />

relever le traitement du personnel primaire auquel on<br />

va demander un eflort et un supplément de connaissances<br />

;<br />

5» Sauvegarder les adolêsoents en les obligeant à<br />

continuer à s'instruire après leur sortie de l'école<br />

primaire ;<br />

6" Charger les conseils départementaux d'adapter<br />

PARTIE <strong>GÉNÉRAL</strong>E<br />

les écoles d'adolescents aux exigences du milieu o(i<br />

elles fonctionnent.<br />

Du choix des livres daas les écoles.<br />

Le droit des parents.<br />

Dans un article de l'Action, M. de Lanessan<br />

se rallie à l'opinion de ceux qui pensent que<br />

les parents « n'ont aucun rôle à jouer dans le<br />

choix des livres ».<br />

Au moment où la Chambre se prépare à discuter<br />

les projets et propositions de loi que lion a qualifiés,<br />

d'un mot un peu gros, « projets de défense de l'école<br />

laïque », le Conseil d'Etat vient de se prononcer sur<br />

la question des droits de l'Etat d'une part, des droits<br />

d»s pères de famille de l'autre, sur les livres que<br />

les instituteurs peuvent mettre entre les mains des<br />

enfants.<br />

Après avoir affirmé qu'il « appartient au ministre<br />

de l'Instruction publique, après avis de la section<br />

permanente du Conseil supérieur de l'instruction publique,<br />

de prononcer l'interdiction de tel ou tel livre »<br />

et avoir rappelé que « la liste des Uvres scolaires est<br />

dressée par le recteur sur la proposition du conseil<br />

départemental », le Conseil d'État décide que les parents<br />

n'ont, en principe, aucun rôle à jouer dans le<br />

choix des livres.<br />

Cette première conclusion, relativement aux droits<br />

des parents, est parfaitement rationnelle. Rien n'est<br />

plus difficile que de juger un ouvrage classique.<br />

Il faut posséder non seulement une excellente instruction<br />

générale, mais encore une grande expérience<br />

de l'enseignement et assez de philosophie pour se tenir<br />

à l'écart des préjugés ou des passions qui s'agitent<br />

autour des écoles publiques. Combien y a-t il,<br />

dans la plupart des communes, de pères de famille,<br />

auxquels pourrait être confiée une tïche exigeant des<br />

qualités aussi rares ?<br />

Là est le grand obstacle, l'obstacle invincible, diraije'<br />

volontiers, à la thèse fort séduisante et qu'il me<br />

serait agréable de pouvoir soutenir, d'après laquelle<br />

le contrôle de l'enseignement primaire dans les écoles<br />

laïques devrait être confié à des représentants élus<br />

des pères de famille. Quels sont ceux qui pourraient<br />

être élus ? Quels sont ceux qui pourraient être électeurs<br />

?<br />

Ce qui serait à réformer dans nos<br />

programmes.<br />

Trop d'uniformité.<br />

La Revue a publié, sous le titre le Présent et<br />

l'Avenir de l'école laïque, un substantiel article de<br />

M. Compayré, duquel nous extrayons le passage<br />

suivant. On y trouvera formulé avec force<br />

et précision un vœu que le Manuel général a<br />

souvent exprimé pour son compte :<br />

Ce 5ui serait certainement à réformer dans le statut<br />

des études primaires, c'est l'uniformité inflexible<br />

qui, d'un bout de la France à l'autre impose à toutes<br />

les écoles les mêmes horaires et des enseignements<br />

identiques. Combien il serait désirable de diversifler<br />

un peu l'instruction, suivant la variété des besoins locaux,<br />

ét de ne pas imposer les mêmes règlements aux<br />

écoles urbaines et rurales 1 Combien l'instituteur des<br />

campagnes, par exemple, ne gagnerait-il pas en considération<br />

et en autorité, s'il prenait plus de souci<br />

d'enseigner à ses élèves les notions élémentaires<br />

d'agriculture! « Quand les pères de famille verront<br />

que l'instituteur met son amour-propre à faire de<br />

leurs enfants de véritables agriculteurs, connaissant<br />

et aimaat leur profession, quand ils seront bien convaincus<br />

qu'il s'intéresse vraiment aux choses de la<br />

terre et qu'il est presque un des leurs, ils l'entoureront<br />

de respect et mime d'affection; sur ce terrain<br />

il n'y aura pas de dissidents. »<br />

S'adapter aux intérêts particuliers du pays où ils<br />

enseignent, aux réalités du milieu local ou régional,


252 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong>' <strong>PRIMAIRE</strong><br />

tel est l'un des premiers devoirs des bons instituteurs.<br />

Prouver aux parents, de plus en plus, que<br />

l'école est utile, la rendre agréable aux enfants, voilà<br />

qui vaut mieux que toutes les mesures coercitives<br />

pour assurer la fréquentation, régulière de_ l'école.<br />

Plus encore que par des mesures protectrices, qui<br />

renforceront la loi de l'obligation, l'école se défencura<br />

par elle-même.<br />

La crise de l'apprentissage.<br />

On remède pour Paris.<br />

On sait avec quelle intensité sévit par toute<br />

la France cè que l'on a appelé « la crise de<br />

l'apprentissage ». A Paris ^seulement, les besoins<br />

de l'industrie exigeraient annuellement un contingent<br />

de cent mille apprentis; les écoles ou<br />

les cours professionnels en fournissent péniblement<br />

quinze mille. Le conseil municipal a fini<br />

par s'émouvoir d'une situation si lamentable et<br />

si inquiétante et, pour y porter remède, l'un<br />

de ses membres, M. Pierre Morel, propose<br />

les mesures suivantes, que nous trouvons exposées<br />

dans le Bulletin municipal :<br />

La direction de l'enseignement primaire à l'Hôtel<br />

de Ville ne peut suffire à tout et elle n'a pas assez<br />

de contact avec le monde industriel et commercial. Il<br />

faudrait donc créer d'abord une direction de l'enseignement<br />

technique.<br />

Il s'agirait aussi — comme cela se passe partout à<br />

l'étranger — de constituer un conseil départemental<br />

technique « qui, sous l'inspiration des chambres de<br />

commerce, des chambres consultatives des arts et manufactures,<br />

des chambres syndicales ouvrières et patronales,<br />

ouvrirait, selon les besoins de la population<br />

^parisienne, des cours prolessionnels qui fonctionneraient<br />

dans la journée, pendaiit deux heures, par<br />

exemple ». On pourrait tout de suite organiser quarante-trois<br />

cours qvii correspondent à la division de<br />

Paris en catégories de métiers.<br />

Il faudrait doter nos écoles d'un statut définissant<br />

le but de chaque école, établissant une homogénéité<br />

complète entre les diverses parties de l'enseignement;<br />

utiliser lesdites écoles pour y établir des centres<br />

d'enseignement technique, comme cela existe à<br />

Berlin; enfin, instituer des cours préparatoires aux<br />

fonctions de directeur ou de professeur d'écoles professionnelles.<br />

L'inspection médicale des écoles<br />

d'Outre-Manche.<br />

Maux et remèdes.<br />

Mme Claire Gérard, chargée, par le Musée social,<br />

d'une mission en Angleterre, publie, dans<br />

la Petite République, un compte rendu sommaire<br />

du rapport présenté et des réformes proposées<br />

au Conseil de l'éducation par le docteur Newman,<br />

directeur des services de l'inspection médicale<br />

dans les écoles primaires.<br />

Sur les six millions d'écoliers des Board SchooU<br />

d'Angleterre et du pays de Galle#, le D'' Newman en<br />

compte exactement une proportion de 10 0/0, atteinte<br />

de sérieux troubles de la vue, de 3 à 5 0/0 destinée<br />

à la surdité, de 1 à 3 0/0 souffrant de la suppuration<br />

dans les oreilles, de 8 0/0 affligée de laryngite ou de<br />

végétations assez importantes pour exiger un traitement<br />

chirurgical. Les cas de carie dangereuse de la<br />

mâchoire accusent un chiffre inquiétant de 20 à 40 0/0,<br />

— et les désordres de l'estomac et de l'intestin, causés<br />

par une mastication défectueuse, sont trop connus<br />

pour qu'il soit utile d'insister. Tandis que les maladies<br />

du cuir chevelu dues au simple manque de soin et à<br />

la malpropreté marquent jusqu'à 40 0/0, les graves<br />

aiïections de la tuberculose de forme très caractérisée<br />

descendent à 1 0/0 et celles du cœur de 1 à 2 0/0<br />

dans l'échelle dressée par le D'George Newman, afin<br />

d'évaluer les fluctuations de l'état sanitaire des écoliers<br />

de Grande-Bretagne.<br />

Pour justifier les dépenses énormes qu'entraîne<br />

«ne inspection de ce genre, il fallait indiquer les<br />

remèdes que les maîtres d'école et les autorités<br />

locales peuvent trouver à leur portée, et le rapport<br />

du D' George Newman n'y manque point. Toute la<br />

section III est consacrée aux devoirs des instituteurs<br />

vis-à-vis des parents afin de prévenir ceux-ci des dangers<br />

que court la santé de leur enfant, de leur indiquer<br />

les mesures à prendre et, au besoin, de les forcer<br />

à accomplir un devoir qu'ils pourraient négliger.<br />

En cas de pauvreté absolue, il convient de les aider<br />

par le concours des œuvres de bienfaisance et les secours<br />

de l'Assistance publique. Voici quelles sont les<br />

étapes à franchir pour atteindre le but proposé sans<br />

se substituer brutalement à l'autorité paternelle -.<br />

1" Les parents seront informés de tout symptôme<br />

alarmant découvert chez l'enfant ;<br />

2» Après un délai raisonnable, une enquête sera<br />

tentée afin de savoir quel remède a été appliqué;<br />

3° Si rien n'a été fait, il faudra chercher la raison<br />

de cette abstention ;<br />

4" Ensuite, tout sera mis en œuvre pour écarter les<br />

obstacles qui empêchent l'enfant de suivre le traitement<br />

prescrit ; à savoir : lui obtenir les secours de<br />

l'Assistance publique en cas de pauvreté ; presser sur<br />

les parents s'ils sont négligents ou indifférents ; leur<br />

faciliter les moyens de donner à l'enfant malade les<br />

soins nécessaires s'il s ne peuvent lui être donnés dans<br />

la localité on le district qu'il habite;<br />

5» Après le premier, procéder à nouveau à l'examen<br />

des .enfants souflrants pour constater les améliorations<br />

survenues dans leur état et se rendre compte des résultats<br />

obtenus par le traitement ordonné.<br />

L'école et la vie.<br />

La part de l'éducation dans la formation<br />

de l'homme.<br />

M. Marcel Prévost revient, dans le Figaro, sur<br />

un sujet qu'il a abordé maintes fois, de divers<br />

c'ôtés, et sur lequel il aime à disserter ; l'éducation.<br />

Il cherche à fixer, dans l'article que nous<br />

citofis, la part qui revient-à l'éducation dans la<br />

formation de l'homme :<br />

A condition que l'éducation évite ce double écueil,<br />

— ruser avec la réalité et méconnaître l'importance<br />

capitale du caractère, — elle demeure une force comparable<br />

aux deux autres, comparable au caractère,<br />

comparable à l'expérience. A l'heure où, vers la trentième<br />

année, s'additionneront les multiples influences<br />

dont le total s'appelle: un esprit d'homme fait, l'éducation<br />

— si elle fut « réelle » par son squci de s'appuyer<br />

sur les instincts innés et de ne pas contredire<br />

la vie — inclinera vers elle la résultante. La plupart<br />

des êtres dont l'existence nous apparaît fortement<br />

organisée et bien remplie, si vous les interrogez, rapportent<br />

sincèrement le mérite de leurs succès à Tèducation<br />

; ils nomment un père, une mère, un maître<br />

dont l'influence marqua fortement leur jeunesse. C'est<br />

que, sans nier la puissance des qualités innées ni les<br />

leçons de l'expérience, ils sentent que l'éducation<br />

exerça, sur tout cela, sa puissance suprême de cohésion,<br />

de coordination.<br />

Voilà pourquoi, avec un instinct infaillible, les partis<br />

politiques, les doctrines religieuses et morales bataillent<br />

pour posséder l'école. L'éducation n'est qu'une<br />

des trois composantes du caractère de l'être humain:<br />

mais elle est la seule dont disposent ceux qui veulent<br />

agir sur une génération d'hommes. Qui possède l'école<br />

ne possMe pas tout. Qui l'a contre soi en est réduit,<br />

pour maintenir sa foi au triomphe de ses idées, à<br />

escompter les désastres que prépare une éducation<br />

mauvaise, — à en appeler de l'école, à la vie.<br />

Voir la rubrique GORRESPONbANOE en lêie de la partie du journal conxaci-ée aux Annonces.<br />

40. — Imp. KAPP, Paris. Le Gérant^] A. BABURLÉ.


78» Aunée.-8« Série. -Tome XLVII. No 21 4 Février 1911.<br />

CORRESPONDANCE<br />

Questions Scolaires<br />

/"JVos correspondants sont instamment priés de ménager à<br />

la gauche de leurs lettres une marge suffisante pour que<br />

nous puissions y inscrire nos réponses ausc questions qu'ils<br />

nous posent. — Il n'est pas réponchi aux lettres anonymes).<br />

Recrutement des institutrices.<br />

M. M..., à Marseille.<br />

« Quels sont, en France, les départements où une<br />

postulante aurait le plus de chances d'être nommée<br />

institutrice dans une école publique élémentaire ou<br />

maternelle? »<br />

Répondant à celte question posée par un député,<br />

M. le ministre de l'Instruction publique a déclaré que<br />

le recrutement des institutrices publiq^ues était assuré<br />

dans tous les départements par les élèves-maîtresses<br />

sorties des écoles normales et par les postulantes<br />

pourvues du brevet supérieur ayant fait des remplacements<br />

à titre de suppléantes auxiliaires pendant<br />

plusieurs mois.<br />

Population agglomérée.<br />

S.T...,àG...<br />

« Comment compte-t-on la population agglomérée<br />

pour déterminer le chiffre de l'indemnité de résidence<br />

due aux institutrices et aux instituteurs dans une ville<br />

qui possède un octroi î »<br />

Cette question soulève bien des réclamations parce<br />

qu'elle n'est pas résolue par un texte précis : a Une<br />

interprétation très large, à laquelle je me suis rallié,<br />

a été donnée à ce sujet devant la Chambre des députés,<br />

dans la séance du 27 janvier 1887 ; elle repose<br />

sur la loi du 20 mars 1883, qui rend obligatoire, pour<br />

tout groupe de plus de vingt enfants, l'établissement<br />

d'une école dans les centres de population distants les<br />

uns des autres de trois kilomètres. D'après cette règle,<br />

je suis disposé à entendre les inots de population<br />

agglomérée qui figurent dans la loi du 30 octobre<br />

1886, en ce sens que l'on pourra considérer l'école<br />

comme embrassant une circonscription dont le diamètre<br />

serait de trois kilomètres, c'est-à-dire dont les<br />

habitants seraient domiciliés dans un rayon de<br />

1500 mètres.«(Circulaire ministérielledu20mars 1887.)<br />

Cette interprétation n'a pas été admise ni par le ministre<br />

des Finances, ni par le ministre de l'Intérieur<br />

pour l'établissement des chiffres du recensement quin­<br />

ACTES OFFICIELS<br />

quennal qui sont appliqués pour fixer l'indemnité de<br />

résidence prévue par l'article 12 de la loi du 19 juillet<br />

1889 et du 25 juillet 1893. D'après la longue instruction<br />

de 1891 relative au recensement de cette<br />

année, toujours appliquée, ce sont les propriétés closes<br />

qui relient tes groupes d'habitations pour constituer<br />

l'agglomération. Cette définition est véritablement<br />

trop vague. Une circulaire explicative et définitive<br />

s'impose.<br />

Toutefois, les limites de l'octroi, dans les villes qui<br />

en sont pourvues, nous paraissent une indication précise,<br />

car les conditions matérielles de la vie dans l'enceinte<br />

sont les mêmes et justifient la même indemnité<br />

de résidence.<br />

Droits d'auteurs et soirées.<br />

P..., à B... [Loiret).<br />

« Que iaire pour résister aux prétentions exagérées<br />

de la Société des auteurs qui réclame une redevance<br />

élevée pour une matinée littéraire absolument<br />

gratuite? »<br />

Le syndicat de la Société des auteurs, compositeurs<br />

et éditeurs de musique n'exige que l'abonnement d'un<br />

franc, conformément à la circulaire ministérielle du<br />

21 mai 1894 :<br />

1° Pour les concerts donnés dans les lycées, collèges<br />

et écoles de l'Etat lorsque ces concerts sont ofterts<br />

par les élèves aux autorités, à leurs parents ou<br />

correspondants et à leurs professeurs, sans recette<br />

directe ou indirecte et sans autres interprètes que les<br />

professeurs ou élèves ;<br />

2° Pour les soirées de conférences populaires données<br />

publiquement à l'école par les instituteurs ruraux<br />

et comportant une partie littéraire ou musicale.<br />

Mais lorsque les séances données à l'école comportent<br />

des invitations en dehors des autorités, des.parents<br />

ou correspondants des élèves et des professeurs<br />

ou l'audition d'interprètes autres que les élèves, les<br />

organisateurs devront se munir de l'autorisation écrite<br />

de l'auteur ou de la société précitée.<br />

' 11 en est de même des associations d'anciens élèves,<br />

patronages et de toutes œuvres postscolaires, même<br />

dirigées par l'instituteur, pour toutes leurs auditions,<br />

niême au cas de gratuité absolue.<br />

En aucun cas, les représentations de pièces ne seront<br />

comprises dans les exonérations de droits d'auteurs<br />

consenties par la convention, (Circulaire ministérielle<br />

du 8 août 1902.) F. MUTELET.<br />

CONCERNANT L'ENSEIGNEMENT <strong>PRIMAIRE</strong><br />

ARRÊTE fixant la date des examens pour l'obtention<br />

du certificat d'aptitude à l'enseignement du<br />

desjsin, en 1911. —29 décembre 1910.<br />

Les éprouves de l'examen pour l'obtention du certificat<br />

d'apiitude à l'enseignement du dessin dans les lycées et collèges<br />

(/"* degré)., dans les écoles normales primaires et les<br />

écoles primaires supérieures, commenceront, en 1911, le<br />

vt^ndredi 30 Juin, au chef-lieu de cUaque académie.<br />

Les épreuves de l'examen pour robtencion du certificat<br />

d'aptitude à l'enseignement du dessin dans les lycées et collèges<br />

{degré supériexir)^ commenceront, en 1911, le lundi<br />

'i octobre.<br />

MÀtJRICK-FAURE.<br />

AVIS<br />

Inspection de l'enseignement primaire<br />

de la Réunion.<br />

Un poste d'inspecteur primaire est actuellement vacant à<br />

la Réunion.<br />

Les candid^ats doivent être pourvus du certificat d'aptitude<br />

à l'inspection des écoles primairoa et être rangés dans la<br />

4* classa des inspecteurs primaires du cadre métropolitain.<br />

La préférence sera doanée aux candidats qui seront, en<br />

outre, munis du certificat d'aptitude au professorat dans les<br />

écoles normales (ordre des sciences).<br />

Le traitement comprend:<br />

lo Une solde d'Europe 3 500<br />

2» Un supplément colonial 3 500<br />

3® Une indemnité do résidence., 1 000<br />

4® Des frais de déplacement 2 000<br />

TOTAL 10 000<br />

Les demandes doivent ôtre adressées à M. le ministre de<br />

l'Instruction publique et des Beaux-Arts (direction de l'enseignement<br />

primaire, 1®' bureau).<br />

Extrait d e la liste des ouvrages admis p ar l a<br />

Commission des bibliothèques de l'enseignement<br />

primaire. ^<br />

BAILLY (A.). —Z-A trowpe JANS rivale^ 1 vol in«8®, 1 fr. 10.<br />

(Bibliothèques scolaires.)<br />

BBLI.BT (D.). — ISouveautés et progrès de l'industrie^<br />

1 vol. 1 fr. 40. (Bibliothèques scolaires.)<br />

BERGET.(A.). — La route de l'ah\ l vol. in-8®, 15 francs.<br />

(Ecoles normales. — Ecoles primaires supérieures.)<br />

BOSSERT. —Essais sur la littérature allema,nde (2* série),<br />

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pédagogiques. — Ecoles normales.)<br />

CIIEVRILLON (A.). — .Vouvelles études anglaises, l vo\. in-<br />

12, 3 fr. 60. (Ecoles normales. — Ecoles • primaires supérieures.)<br />

CRASTR13 (F.). — A travers l'Argentine moderne, 1 vol.<br />

in-12, 4 fr. (Toutes les bibliothèques.)<br />

DCGAIID (Mlle). — L'évolution contre Véducalion^ 1 vol.<br />

in-12, 2 fr. (Bibliothèques pédagogiques. — Ecoles normales. )<br />

FniDOURa (A ). — Discours ' àe JJanlbn^ 1 vol. in»16,<br />

3 fr 50. (BiWioihèques pédagogiques. — Ecoles normales.)<br />

FDNCK-BRENTANO. — La Bastille des corm^di^ns. — Le For<br />

l'Evéçuc., 1 vol, in-16, 3 fr. r)0. (Ecoles normales fprofesseuTs]<br />

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GAULTIER (P.). —La vraie èdxc'.ation^ 1 vol. iu-18, 3 fr. 50.<br />

(Bibliothèques pédagogiques. — Ecoles normales.)<br />

GAUTUEROT ((T.)- — La question de la langue auxiliaire<br />

•internationale, 1 vol. in-l6y3 fr. 50. (Bibliothèques pédagogiques.—<br />

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GIRARDIN (J.). — 3Iaman, 1 vol. in-8°, 1 fr. (Bibliothèques<br />

scolaires. )<br />

GREEN (A. K ). —-Le Médailloti^ 1 vol. in-12, 1 fr. (Bibliothèques<br />

scolaires.)<br />

LABUB (M.). — Manuel'pratiijue de dactylographie, 1 vol»<br />

in-8*, 2 fr (Bibliothèques pédagogiques, — Ecoles primaires<br />

supérieures. — Bibliothèques scolaires.)<br />

LAI'-FITTE (J.-P.). — Le paradoxe de Végalitê et la représetUaiion<br />

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les placements viagers. Mais il est indispensable de bien placer sa confiance en s'adressant<br />

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900 millions entièrement réalisés, dépassant de 250 millions celui de toute autre Compagnie<br />

française).<br />

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grand nombre de sujets à traiter que nous leur fournirons<br />

gratuitement sur demande accompagnée d'une<br />

bande du journal et adressée au secrétaire de la<br />

rédaction du Manuel général.<br />

Nous prions nos correspondants de Toulolr bien<br />

Indiquer avec précision l'espèce des sujets qu'ils désirent.<br />

(Sujets du G. A. P., ou du brevet supérieur,<br />

ou du professorat, ou de l'inspection.)<br />

AVIS RELATIF<br />

A LA CORRECTION <strong>DE</strong>S COPIES<br />

Nous rappelons à nos abonnés que nous corrigeons<br />

toutes les copies qui nous sont adressées par eux et<br />

que le tarif des corrections est fixé ainsi qu'il suit :<br />

CONCOURS D'ADMISSION AUX ECOLES<br />

NORMALES^<br />

Orthographe.<br />

t e itIoRte d'Or a =.<br />

C'est par certains ciels d'hiver qu'il faut le contempler,<br />

tout enveloppé dans son manteau de neige, alors<br />

qu'un açaple dais de nuages se déploie au-dessus dé<br />

l'horizon, sans s'abaisser jusqu'au niveau des montagnes.<br />

Un grand cercle d'azur séparant leur ligne de<br />

faîte de ces nuées grisâtres, la lumière, d'autant plus<br />

éclatante, vient librement se jouer sur les pentes du<br />

Monte d'Oro. Les neiges y resplendissent dans leur<br />

blancheur immaculée : le miroir à facettes des petits<br />

glaciers renvoie en tous sens les flèches du soleil; une<br />

sorte de liseré d'or court le long des lignes a.ocidentées<br />

de la double crête; et ces tons jaunes se iondent<br />

avec le bleu du ciel en un vert tendre d'une dégradation<br />

31 délicate et si moelleuse que les regards ne<br />

s'en peuvent rassasier.<br />

Mais ce n'est pas le 'seul mérite du Monte d'Oro<br />

que de récréer les yeux des Ajacciens. Il n'est pas<br />

seulement un beau spectacle ; il est un belvédère, le<br />

mieux situé de l'île probablement, d'un abord assez<br />

pénible pour ne sourire qu'aux plus vaillants. Nous<br />

gravissions un jour les rampes de la vieille montagne.<br />

Nous avions couché sur la dure, dans une cahute de<br />

berger, à quelque dix-neuf cents mètres d'altitude.<br />

Bien qu'on fût en pleine canicule, un grand feu de<br />

bruyère ne nous avait pas semblé superflu pour nous<br />

procurer quelques heures de bon et réconfortant sommeil,<br />

en attendant l'ascension, qui devait commencer<br />

un peu après minuit, sous la conduite de guides<br />

expérimentés et munis de lanternes.<br />

Notre ambition n'était pas tant de jouer à bon<br />

marché aux alpinistes que de rechercher un plaisir<br />

esthétique assez piquant, celui de voir en même temps<br />

le jour et la nuit, en nous posant en quelque sorte<br />

sur la frontière de l'un et de l'autre. Nous savions<br />

1. Instituteurs; Ajaccio, 1910. Communiqué par M. ,1.<br />

Fattaccioli, à Canava^gia (Oorse).<br />

2. C'est-à-dire, le Mont d'Or. Épeler le titre.<br />

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1 fr. 50 par sujet pour les compositions préparatoires<br />

aux examens de l'inspection primaire et du<br />

professorat des écoles normales;<br />

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au G. A. P.;<br />

0 fr. 75 par sujet pour les compositions préparatoires<br />

aux examerts du brevet supérieur {la composition<br />

de mathématiques peut comprendre deux problèmes,<br />

qui sont corrigés pourOfr. 75; — l'épreuve de<br />

langues vivantes ne doit contenir qu'un exercice en<br />

an^ais ou en allemand) ;<br />

0 fr. 50 par sujet pour les compositions des aspirants<br />

au brevetélémentalre, ausr écoles normales<br />

primfiires et au certlfloat d'étades primaires.<br />

De plus, les abonnés qui désirent recevoir sous en-.<br />

veloppe fermée leurs copies annotées doivent ajouter<br />

0 fr. 15 au prix indiqué pour la correction.<br />

Ces petites sommes peuvent nous être adressées en<br />

même temps que les copies soit par mandat-poste, ,<br />

soit en timbres-poste, soit en timbres spéciaux d'une<br />

valeur conventionnelle de 0 fr. 25 chacun, que l'administration<br />

du journal tient à la disposition de ceux qui<br />

en demandent.<br />

déjà,, mais par oui-dire, que l'on peut de là-haut assister<br />

au lever du soleil derrière la côte d'Italie, et, en<br />

se retournant, voir encore les étoiles briUer au-dessus<br />

de la mer d'Espagne.<br />

Un premier rayon, en effet, projeta une traînée lumineuse<br />

sur la mer Tyrrhénienne, entourant d'un<br />

nimbe d'or l'île de Monte-Cristo i, pendant que, de<br />

l'autre côté, l'île d'Asinara, qui s'étend le long de la<br />

côte de Sardaigne, laissait à peine deviner, dans la<br />

pénombre crépusculaire, la ligne onduleuse de ses<br />

monticules.<br />

QUESTIONS. —1. Quelles sont les grandes divisions<br />

du plan de ce récit ?<br />

2. Expliquez l'expression : un ample dais de nuages.<br />

3. Que signifie, dans le texte, le mot dégradation?<br />

4. Qu'est-ce, qu'un<br />

5. Analyser logiquement (nature et rapport des<br />

propositions) la dernière phrase ; Un premier rayon,<br />

etc., etc.<br />

EXPLICATIONS. — Grandes divisions du plan suivi<br />

par l'auteur ; 1° Le Monte d'Oro vu d'Ajaccio ; 2" ce<br />

qu'il est, dit on, comme belvédère ; intérêt et charme<br />

que peut offrir l'ascension de cette montagne ; 3°<br />

ascension de nuit; pourquoi ? 4» premiers spectacles,<br />

au point du jour. — XJn dais de nuages : expression<br />

figurée ; une couche nuageuse lourde, épaisse, comme<br />

la tenture (ordinairement en velours) qui forme un<br />

dais (sorte de ciel d'étofte précieuse, au dessus d'un<br />

trône, d'un autel; tenture à quatre montants, sous<br />

laquelle on porte le Saint-Sacrement dans les processions).<br />

l>ais est le doublet de «iisij'Me (rapprocher discobole:<br />

lanceur de disque). — Dégradation : opposé<br />

de gradation, qui désigne la disposition de certaines<br />

choses par degrés, dans un sens augmentatif (grade<br />

est, au sens propre, synonyme de degré; rapprocher:<br />

graduer, gradin, centigrade); dégradation<br />

signifie donc : progression, ou plus exactement,<br />

succession décroissante, diminution, affaiblissement<br />

de degré en degré. Dans le texte ci-dessus, la dégradation<br />

du vert tendre, c'est le passage de nuances<br />

déjà claires à d'autres nuances plus claires encore,<br />

jusqu'au vert le plus pâle, le tout très doux à l'œil. —<br />

Belvédère: littéralement, poitit d'où l'on jouit d'une<br />

1. Epeler ce mot.<br />

N» 21.<br />

DICTÉE ; Q- <strong>MANUEL</strong>, cent Dictées du certificat d'études primaires f°po'ns%s °i'iii"°e*'brocî*âf° 6 0 C.


82 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

belle vue. — Un premier rayon, etc. H y a, dans<br />

cotte phrase, trois propositions. 1" Principale : Un<br />

premier rayon... l'île de Monte-Cristo. 2° Prop.<br />

compl. circonstanciel : pendant que, de Vautre côté,<br />

Vile d'Asinara laissait à peine deviner... (le reste de<br />

la phrase). 3" Prop. compl. explicatif: qui s'étend le<br />

long de la côte de Sardaigne.<br />

Composition française.<br />

Un jeune engagé volonlairè quitte son village en<br />

faisant des rêves d'avenir et de gloire. Quelques mois<br />

plus tard, il meurt .héroïquement pendant un combat<br />

livré dans une colonie lointaine. Son corps est ramené au<br />

village natal. Racontez le départ et le retour. Concluez.<br />

DÉVELOPPEMENT. — Tout le monde, au village,<br />

connaissait Louis Bertin, tout le monde l'aimait.<br />

C'était un beau jeune homme, aux yeux vifs, à l'air<br />

décidé, un esprit fier, un bon cœur. A l'école, déjà,<br />

dans tous les jeux où l'on se bat... pour rire, Louis<br />

était l'oganisateur et le chef. Il voulait être soldat, le<br />

plus t/î)t possible comme l'avait été son grand-père. X)ès<br />

qu'il eut atteint l'âge de dix-huit ans, il dit à son père et<br />

à sa mère: o Pardonnez-moi, je vous aime bien, mais<br />

je voudrais m'engager... dans l'infanterie de marine.»<br />

Toute la famille. Je grand-père excepté, fit les objections<br />

qu'en pareil cas une grande tendresse inspire.<br />

Pourquoi devancer l'appel? A vingt et un ans, il irait<br />

rejoindre les hommes de sa classe. Se trouvait-il si<br />

mal au logis paternel 1 Laisser les siens dans la tristesse,<br />

alors que rien ne l'y obligeait, n'était-ce pas<br />

manquer de reconnaissance et aussi de bon sens, puisqu'il<br />

était sûr de se créer une situation modeste, mais<br />

honorable ? Louis, très doucement, répondit : » Aimer<br />

son pays ne veut pas dire qu'on n'aime plus ses parents.<br />

Je veux servir mon pays et vous faire honneur...<br />

Quant à mon avenir, ne vous en inquiétez point ; j'aurai<br />

un grade, j'aurai la croix ; à mon retour définitif (vous<br />

me reverrez, sans doute, plusieurs fois auparavant),<br />

je jouirai d'une retraite et d'un bon emploi. Et puis,<br />

que faire contre une vocation? Il faut y obéir. Si<br />

vous me retenez ici, je perdrai tout courage. »<br />

L'aïeul dit simplement : « Bravo ! » La famille n'osa<br />

plus résister aux désirs du jeune homme. Donc, il<br />

partit; j'assistais au départ; quoique bien jeune<br />

encore, je regardais Bertin avec une certaine admiration<br />

; il prenait déjà dans mon esprit les proportions<br />

d'un héros. La pauvre maman pleurait tant qu'elle<br />

pouvait ; le père et le grand-père même avaient les<br />

yeux humides. On s'embrasse une dernière fois à la<br />

gare; le train part; la mère se retourne vingt fois,<br />

l'œil perdu vers le lointain, avant de se décider à reprendre<br />

Trois ans le chemin se sont de passés. sa demeure. Louis a fait deux campagnes<br />

en Afrique ; on l'a nommé caporal, puis sergent.<br />

Le foyer domestique l'a revu deux fois, le teint bruni,<br />

l'air martial et toujours souriant, toujours confiant en<br />

sa bonne étoile. Et il est reparti. Cette fois, dans les<br />

rizières du Tonkin, l'attendaient à la fois la gloire<br />

qu'il avait tant désirée, et la mort, qu'il sut regarder<br />

en face. Il meurt en couvrant, avec quelques hommes,<br />

la retraite d'une compagnie qu'a surprise le De-Tham,<br />

l'habile et terrible pirate. L'arrivée d'une colonne de<br />

renfort ayant permis aux Français de reprendre l'offensive,<br />

l'ennemi s'enfuit et l'on retrouve le corps de<br />

l'héroïque sergent, qui s'est fait tuer pour sauver ses<br />

compagnons d'armes.<br />

La famille, prévenue par dépêche, a réclamé la<br />

triste et glorieuse dépouille ; le transport s'est eftectué<br />

aux frais de l'Etat ; la commune se charge des<br />

funérailles : mon brave Louis dormira son dernier<br />

sommeil près du grand-père, mort quelques mois<br />

auparavant.<br />

Depuis la veille, le glaa tinte dans le vieux clocher.<br />

Dès l'aube, un piquet de soldats, arrivé du chef-lieu<br />

par le premier train, se range silencieusement devant<br />

la porte de la maison mortuaire. Bientôt, les maisons<br />

s'ouvrent: partout, hommes, femmes, entants, iont<br />

leur toilette pour assister à la funèbre cérémonie. De<br />

temps en temps, d'une porte à l'autre, des mots brefs<br />

s'échangent: « Si courageux ! — Si boni — "Tout de<br />

même, si jeune, on ne devrait pas mourir 1 — Belle<br />

mort! — Malheureux parents ! »<br />

Peu à peu, par la route, par les sentiers, d'autres<br />

personnes arrivent; il en vient de tous les villages<br />

voisins. Deux officiers, un jeune capitaine, un vieux<br />

commandant, délégués par le général qui commande<br />

la division militaire dont notre département fait partie,<br />

rejoignent les soldats.<br />

L'heure de l'enlèvement du corps approche. Le cercueil,<br />

enveloppé d'une étofle tricolore, disparaît sous<br />

les fleurs et les couronnes. Des pompiers et des gendarmes,<br />

avec la troupe, forment la haie. Puis le cortège<br />

s'ébranle. Derrière les porteurs, le père, tête<br />

nue, ne peut plus, aujourd'hui, contenir 'ses larmes.<br />

Plus loin, avec les femmes, la mère, sous son voile<br />

de crêpe, sanglote éperdument.<br />

Au cimetière, après la cérémonie religieuse, le vieux<br />

commandant a pris la parole. Je n'ai pas entendu<br />

tout ce qu'il disait; mais j'ai distingué, çk et là, les<br />

mots : devoir, sacrifice, honneur, patrie. Peu importent<br />

les phrases quand ces mots vibrent dans le cœurl<br />

Non, il n'est rien de plus beau que de savoir mourir<br />

pour une cause généreuse. Et il n'est pas de cause plus<br />

généreuse que celle d'un pays comme la France 1 —<br />

(Copie corrigée.)<br />

Arithmétique.<br />

Théorie. — Trouver un nombre entier (el qu'en<br />

7<br />

le retranchant du numérateur de la fraction<br />

l'ajoutant au dénominateur, On obtienne une fraction<br />

comprise entre 1/3 et 1/2<br />

INDICATIONS. — Soiù A? le nombre cherché ; on doit<br />

7 a; 1<br />

avoir : 1° 7=—; > =; d'où l'on tire : 21 — 3 a; ><br />

12-1- X 3<br />

9<br />

12 -1- a;, 21 —- 12 > a; -f- 3 a;, 9 > 4 ;k, a; < ^ ou <<br />

2 1/4;<br />

2" ^ â' — 2 a; < 12 + x,<br />

14 — 12 < a: 2 a;, 3 a; > 2, a? > |-<br />

Donc a; doit être compris entre 2/3 et 2 1/4 ; les<br />

deux nombres entiers 1 et 2 répondent à la question.<br />

Vérxiioation. _ et > jg = §•<br />

7 — 2 5 ^ 7 1 5 _ 1 7 - 3 _ 4 ^<br />

12 -(- 2 ~ 14 14 "" 2' ® ^ 15 3 12 -f 3 15 ^<br />

4 i 4 1-<br />

5=5, mais < aussi qne77j=ô; donc le nombre<br />

O /C le o<br />

entier 3, > 2, ne répond plus à la question.<br />

Problème. — Un propriétaire qui avait vendu un<br />

terrain rectangulaire à raison de 0 fr. 25 le m®, a dû<br />

i^estituer 1 485 fr. après vérification, parce que la<br />

chaîne employée ne mesurait pas exactement 10 m.<br />

Trouver la longueur de la chaîne et les dimensions<br />

du terrain. La longueur est à la largeur comme 5 est<br />

à 3 ; de plus, la longueur véritable et la longueur<br />

supposée d'abord forment un total de 990 m.<br />

Solution. — Remarquons d'abord que le rappor<br />

entre les deux dimensions fausses est le même que le<br />

rapport entre les dimensions vraies. Soient, en eflet,<br />

m le nombre de fois qu'on a tendu la chaîne pour<br />

mesurer la longueur et n le nombre de fois qu'on l'a<br />

tendue pour mesurer la largeur; soit l la longueur<br />

réelle de la chaîne, on a bien : ^ , = -5 ; mais le<br />

' n X l o<br />

premier rapport est égal à — ; il en est de même<br />

10 ïïi • •<br />

pour le rapport est relatif aux dimensions<br />

. * .m 5 10 m , , .5<br />

fausses ; si — égale aussi n»<br />

n S iO n ^ o<br />

La difl'èrence entre la surface inexacte et la surface<br />

1. Cette .éprouve et la suivante nous paraissent dépasser<br />

les limites de ce qu'on peut raisonnablement demander à des<br />

candidats aux écoles normales.<br />

PROBLÈ'WËS : G. <strong>MANUEL</strong>. Deux cents Problèmes du Certificat d'études. et'rLonsei"."! 4 0 C.


S U J E T S D E COMPOSITIONS<br />

réelle est:^ = 1 485 x 4 = 5 940 mK<br />

Surface inexacte = longueur inexacte x largeur<br />

g<br />

inexacte = longueur inexacte X ^ de la même lon-<br />

3<br />

gueur = ^ du carré de cette longueur. De même,<br />

3<br />

surface exacte du cirré de la longueur exacte,<br />

D<br />

3<br />

d'où l'on tire : = dii carré de la longueur inexacte —<br />

0<br />

3 3<br />

- du carré de la longueur exacte, ou = de la di£fé-<br />

5 o<br />

rence de ces carrés = 5 940 m'. Différence des carrés<br />

dcs deux<br />

j<br />

longueurs<br />

,<br />

:<br />

5940<br />

—:—^<br />

m^ X 5<br />

= 9<br />

nnnn»<br />

900 m-. Mais<br />

-vr,--<br />

cette diff-rence est égale au produit de la somme des<br />

deux longueurs par leur diflérence ; la somme étant<br />

nii X 9900<br />

990 m., la différence sera: ^-srrrr =10m.Lon<br />

"MJ<br />

990 m. + 10 m. = SCO m. ; largeur<br />

gueur inexacte : 2<br />

inexacte ; ni. x 3 _ JQQ Longueur exacte du<br />

5<br />

terrain : 500 m. — 10 m. = 490 m. ; largeur exacte :<br />

490m.x3 - 10m. X 490<br />

-=294m. Longueur de lachame:<br />

49 m.<br />

• 98 m.<br />

9 m. 80.<br />

Vérification. — Surface inexacte : 1 m^ x 500 x<br />

300 = 150 000 m' ; surtace exacte : 1 m^ x 490 x 294<br />

= 144060 dilïérence en trop: 5940 rd-.<br />

BREVET ÉLEIFLENTAIRE'.<br />

Orthographe.<br />

Un séjour à Berlin. Souvenir anx morts de 18^0.'<br />

Le premier novembre, après des jours de Jolie<br />

brume ensoleillée, le temps s'était assombri. Il était<br />

devenu un temps de Toussaint, à ciel bas, d'un gris<br />

noir. La colonie française de Berlin nous avait invités<br />

à nous rendre au cimetière de la garnison oii elle<br />

a élevé un monument aux Français morts prisonniers<br />

en 1870 et 1871. Le cimetière est situé dans un quartier<br />

mort: il est lugubre. Nous nous trouvâmes T;ne<br />

centaine à l'entrée ; nous passâmes entre des rangées<br />

de tombes modestes, où domine un monument en l'honneur<br />

des Berlinois morts pendant la guerre. C'est un<br />

haut groupe en bronze. Derrière, une croix de marbre<br />

blanc toute simple commémore le souvenir des nôtres.<br />

C'était le jour et l'heure où la France porte des fleurs<br />

à ses cimetières. Nous manquions à nos tombes de<br />

famille et d'amis; mais, inconnus presque tous les<br />

uns aux autres, assemblés devant ces tombes d'inconnus,<br />

nous sentions bien que nous étions une famille<br />

en deuil. Et puis, après tant de fêtes, brusquement,<br />

c'était la misère de ces humbles gens morts sur un lit<br />

d'hôpital dans cette ville triomphante; la misère de<br />

tant de semblables victimes, la misère de la France<br />

vaincue, la grande misère du monde engagé par notre<br />

défaite dans les voies de haine et de guerre. Mais<br />

bienheureux ceux qui souffrent par le souvenir! ..<br />

Ce jour de la fête des morts, dans le cimetière de la<br />

garnison de Berlin, des Français, à qui des larmes<br />

montaient aux yeux, ensemble ont confessé notre<br />

espérance indestructible. LAVISSB.<br />

QUESTIONS. — 1. Quel est le sens de commémore ?<br />

Quel est le mot simple dont il est dérivé ? Citez<br />

d'autres dérivés.<br />

2. Expliquez la phrase : Nous manquions à nos<br />

tombes de famille et d'amis.<br />

1. Aspiranios; Paris; 1910.<br />

3. Que signiûe : ont confessé notre espérance?<br />

4. Quelle est la fonction des mots en italiques :<br />

novembre, jours, temps, à ciel bas, d'un gris noir "i'<br />

5. Analyse logique : Bienheureux ceux qui souffrent<br />

par le souvenir<br />

EXPLICATIONS. — Commémore : rappelle la mémoire,<br />

le souvenir de quelqu'un ou de quelque chose, avecr<br />

l'idée de célébrer, de glorifier la personne ou le tait.<br />

La racine mémor est celle du latin memoria, mémoire.<br />

Dérivés de mémoire: mémorial et mémorable. —<br />

Nous manquions à nos tombes de famille et d'amis:<br />

nous étions absents de France le jour ou l'on a coutume<br />

de se rendre auprès des tombes de la famille et<br />

des, amis. — Ont confessé notre espérance : l'ont affirmée,<br />

l'ont manifestée d'une manière indéniable. Rapprocher<br />

l'expression : confesser sa foi, l'affirmer, la<br />

proclamer sans peur. — Le premier novembre : c'està-dire<br />

lors du premier (jour de) novembre ; novembre<br />

est le complément déterminatif de jour, sous entendu.<br />

— Après des jours : jours est complément circonstanciel<br />

de était assombri. — Temps à ciel bas<br />

ciel est complément déterminatif de temps. — D'un<br />

gris noir : dont la couleur était un gris noir ; gris^<br />

adjectif employé substantivement, est l'attribut de<br />

couleur, sous-entendu. — Bienheureux ceux qui<br />

souffrent par le souvenir. Deux propositions. 1° Principale<br />

elliptique : ceux (sont) bienheureux; 2» Proposition<br />

complément déterminatif : qui souffrent par lesouvenir.<br />

Composition frsuiçaise.<br />

Le chien rte berger et le chien île chosse.<br />

Mettez en présence un chien de berger et un chien'<br />

de chasse, dont vous ferez le portrait. Ils se disputentla<br />

prééminence parmi les membres de la race canine<br />

et font valoir tour à tour, dans un dialogue, les raisons<br />

de leur prétention.<br />

Un vieux cheval, qui les écoute, les met d'accord<br />

sans décider auquel de ces deux compagnons de<br />

l'homme appartient la supériorité.<br />

DÉVELOPPEMENT. — L'automne est tiède encore ; un<br />

troupeau de moutons broute paisiblement les herbes<br />

grêles d'un champ qui attend le labour et que des<br />

pluies récentes ont, çà. et là, reverdi. Le berger a dégrafé<br />

le col de son grand manteau et il s'est assis à<br />

l'ombre d'un chêne ; le regard vague, il rêve à je ne<br />

sais quoi. Près de lui, son cMen veille. Le chien<br />

s'appelle Zouzou, sans doute parce que le berger est<br />

un ancien zouave ; il a de longs poils, d'un gris fauve,<br />

broussailleux, une grosse téte de loup et des oreilles<br />

pointues ; mais l'œil, tourné souvent du côté du<br />

maître, est clair, intelligent et doux. A quelques pas<br />

du berger, le propriétaire d'un bazar ambulant s'est<br />

endormi, après avoir attaché au tronc du chêne un<br />

vieux cheval qui a pour fonction de traîner de village<br />

en village, parmi la poussière ou la boue des chemins,<br />

la boutique roulante.<br />

De temps en temps, des coups de feu éclatent dansla<br />

direction du bois voisin : la chasse est ouverte depuis<br />

plusieurs jours. Un chasseur paraît; il a l'air las<br />

et maussade ; sa carnassière est flasque : il Ta sans<br />

doute rentrer bredouille au logis. A son tour, il s'as.sied<br />

au bord du champ où les moutons pâturent. Un<br />

chien superbe gambade autour de lui. Figurez-vous,,<br />

combinées, les élégances du fox, du lévrier, de l'épagneul<br />

; une tête bien dessinée, de grandes oreilles<br />

tombantes, souples et soyeuses, un pelage lustré,<br />

blanc et brun, de hautes pattes sveltes, aux fines attaches<br />

voilà, en quelques mots, le portrait de Sultan,<br />

fidèle compagnon du chasseur.<br />

Sultan aperçoit Zouzou, dresse les oreilles et maniteste<br />

ainsi quelque défiance, en même temps qu'une<br />

profonde surprise.<br />

« Qu'y a-t-ilî grogne Zouzou ; je te fais peur,sans<br />

doute ; tu peux approcher : je ne suis pas méchant.<br />

— Non... tu ne me fais pas peur; mais, je l'avoue,<br />

je me suis demandé d'abord si c'était bien un chien<br />

que je voyais...<br />

— Tu m'as pris pour un loup ?<br />

— Il n'y a plus de loups dans ce pays, je le sais...<br />

pourtant, j'ai cru tout à 1 heure à une résurrection de<br />

cette farouche espèce. Je me-suls trompé ; tant mieux !<br />

REDACTION : G. <strong>MANUEL</strong>. Cent Rédactions 50 c.


84 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

mais, vraiment, tu ne payes pas do mine ; je doute<br />

fort qu'on t'achète aussi cher que j'ai coûté à mon<br />

maître. Tes formes et ta physionomie auraient peu<br />

de succès à l'exposilion canine. On devrait bien te<br />

peigner, te teindre les poils et te cacher les oreilles.<br />

— Vous me semblez très vaniteux, cher ami. La<br />

nature vous a doué d'une certaine élégance, qu'elle<br />

m'a relusèe. Mais je possède peut-être d'autres qualités,<br />

que vous n'avez pas. Je compte parmiles animaux<br />

les plus utiles... Et vous?<br />

— Est-ce que je ne rends pas service à mon maître 1<br />

— Pour la chasse ! un simple plaisir, ou plutôt un<br />

caprice de l'homme. Un caprice coûteux, dont il<br />

aurait profit à se passer. '<br />

— Un sport très hygiénique.<br />

— Et très cruel. Pourquoi ne pas laisser en paix<br />

lièvres, lapins, perdrix, tous ces hôtes iuoflensifs de<br />

nos champs et de nos bois?<br />

•— Le lapin, quand il se multiplie, est un fléau pour<br />

la culture.<br />

— Il ne pullule guère aujourd'hui ; vous pourriez<br />

lui laisser le temps de se reproduire. J'aime mieux<br />

conduire mon troupeau que d'aider l'homme à tuer<br />

des animaux qui ne lui font aucun mal.<br />

— Ne conduis-tu pas quelquefois tes moutons...aux<br />

boucheries?<br />

— Si, hélas ! mais je ne prends aucune part à la besogne<br />

du boucher, je me contente de surveiller les<br />

pauvres bêtes. Et chacun rend justice à l'intelligence<br />

qu'il me faut déployer pour bien remplir ma tâche.<br />

— Un chien de chasse a besoin aussi, me semble-t-il,<br />

de quelque intelligence. Il lui faut de l'attention, du<br />

flair...<br />

— Enfin, monsieur le gentilhomme, si beau que<br />

vous soyez et si laid que je puisse être, l'humble berger<br />

que je sers ne m'échangerait pas contre vous.<br />

— Je ne tiens pas du tout à prendre ta place. Te<br />

vois-tn, d'ailleurs, à-la mienne ? tu y ferais une belle<br />

figure 1 »<br />

A ce moment, le vieux cheval, qui écoutait en<br />

silence les deux chiens, hennit bruyamment pour<br />

mettre fin à leur querelle.<br />

« Allons, leur dit-il, faites la paix. Je vais vous<br />

mettre d'accord. Peu importe que l'un d'entre vous<br />

soit plus beau ou plus laid que l'autre 1 Lequel de<br />

vous deux est le plus intelligent, je ne saurais le dire.<br />

Mais, à d'autres points de vue, vos mérites sont<br />

égaux. Vous êtes égaux par le dévouement à ce qui<br />

vous semble le devoir; je puis en parler: depuis<br />

longtemps, j'essaie aussi de bien remplir ma tâche.<br />

Vous êtes, pour l'homme, des amis tendres et fidèles.<br />

Connaissez-vous des qualités supérieures à celles<br />

dont, tous les deux, vous faites preuve : abnégation<br />

et bonté?<br />

Arithmétique.<br />

Théorie. — Quel est le plus petit nombre par lequel<br />

il faut multiplier 1962 pour obtenir un carré parfait<br />

? Quel est ce carré parfait et quelle en est la racine?<br />

Justifiez vos réponses par un raisonnement.<br />

INDICATIONS. — La racine d'un carré parfait est un<br />

nombre' premier ou un produit de facteurs premiers.<br />

Le carré qu'on cherche ici ne peut pas être celui d'un<br />

seul nombre premier puisqu'il doit être multiple de<br />

1962, qui comprend des facteurs premiers différents:<br />

2. 3, 109. Le carré d'un produit de n facteurs est égal<br />

au produit des carrés de chacun des facteurs, car (a<br />

X 6 X o...)2 — (a X b X 0...) {a X b X c...) = a X<br />

b X c... X a X b X 0...= a X a X b X b x cX<br />

c... = 0.2 62 Or, le noTnbre 1 962 est égal à 2 x<br />

32 X 109 ; un seul de ces facteurs, 3^, est élevé au<br />

carré ; le plus petit carré cherché ne peut donc s'obtenir<br />

qu'en élevant au carré 2 et 109, ce qui revient à<br />

multiplier 2 x 3^ x 109, ou 1 962, par 2 x 109 =<br />

218.<br />

Vérification, — 1962 X 21S =427 716, dont la racine<br />

carrée est 654 = 2 x 3 X 109.<br />

,Problème. — Trois fontaines peuvent couler dans<br />

un bassin. La première et la deuxième, coulant ensemble,<br />

remplissent le bassin en 2 heures ; la première<br />

et la troisième le rempliraient en 1 h. 12 min., et la<br />

deuxième et la troisième le rempliraient en 1 h. 1/2.<br />

On demande en combien de temps chaque fontaine<br />

coulant seule pourrait remplir le bassin.<br />

Solution. — En une heure, la première fontaine et<br />

la deuxième remplissent à elles deux la moitié du bas­<br />

sin ; la première et la troisième, les u- ==|du<br />

OU X/i u<br />

2<br />

bassin ; la deuxième et la troisième, les Donc deux<br />

fois ce que débitent les trois fontaines coulant ensem<br />

1 5 2 12<br />

ble pendant une heure représentent r> + s- -t- s = -?i<br />

o a o<br />

du bassin ou deux fois la contenance du bassin ; les<br />

trois fontaines, coulant ensemble pendant une heure,<br />

rempliraient exactement le bassin. La première, à elle<br />

3 2 1<br />

seule, remplirait en une heure ^ — g = g du bassin ;<br />

donc elle remplirait le bassin en 3 h. La deuxième, i<br />

elle seule, remplirait, en une heure : g — g = g du<br />

bassin ; donc elle remplirait le bassin en 6 heures. La<br />

2<br />

troisième, à elle seule, remplirait en une heure; g —<br />

1 1<br />

- = donc, elle remplirait le bassin entier en 3 h.<br />

Vérification. — La première et la deuxième fon­<br />

taine remplissent en 2 heures 2 = ^ x 2 =<br />

g du bassiUj ou le bassin entier ; la première et la troi-<br />

12<br />

sième remplissent, en 1 h. 12 min., ou 1 ^ —<br />

. u i 6 ,,, /I , 1\ 6 5 6 , , .<br />

1 h. =• = p d heure : ( s -f ,-71 ê = 7: X = du bassin, yu<br />

5 5 \o 2Y 5 D 5<br />

le bassin entier, puisque ^ ^ ^ = 1; la deuxième a<br />

la troisième, en 1 h. 1/2, ou remplissent : Q +<br />

i^? = ^X i = ^ d u bassin, ou le bassin entier.<br />

2/2 6 2 12<br />

Un escabeau.<br />

Dessin.<br />

LIBRAIRIE HACHETTE et C'% 79, Boulevard Saint-aermain, PARIS<br />

C. <strong>MANUEL</strong><br />

Cent Dictées<br />

du Certificat 4*Études Primaires<br />

SUIVIES D E Q UESTIONS E T D E RÉPONSES<br />

Une brochure in-i6 60 cent.


Anaée scolaire 1910-1911. N» 31 4 Février 1911.<br />

PARTIE SCOLAIRE<br />

DIRECTIOtSiS ET EXERCICES<br />

DIDI inPO ADHIE? jSTT/T'P Q [Sous cette rubrique, nous mettrons chaque semaine l'annonce des<br />

K 1D L 1 U II l \ A * ï l 1E.» JyUUrJZ^UJ JZo. j^ojjygaux volumes pouvant intéresser les Instituteurs et Institutrices].<br />

Carnet pour ia préparation journalière des leçons, suivi des programmes officiels de<br />

l'enseignement primaire, par L. <strong>DE</strong>SFOSSÉS, directeur d'école publique. — Im volume in-8°<br />

i2l X 13), de 240 pages, nouvi-.miiiiH TorLK 1 fr. 50<br />

Il n'est pas un bon'maître qui' no prépare quotidienneiueut ses leçons. Or, il esc impossible d'admettre qu'il n'y a pas;<br />

intérêt sérieux pour lui à fixer, en quelques lignes, le résumé qui condense cette préparation immédiate. Le carnet de<br />

préparation que nous soumettons aux instituteurs et institutrices est, par son format, un véritable carnet, facile à transporter<br />

et à manier. La disposition on est simple et pratique. Il débute par des conseils pédagogiques et par un extrait de<br />

l'arrêté ministériel du 18 janvier 1887 visant la répartitÎQn des exercices scolaires. Chaque page se termine par un mémorandum<br />

où le maître pourra noter ses remarques journalières et jalonner parfois la route à suivre dans son enseignement.<br />

12 pages destinées à 'des notes diverses et les programmes officiels des cours élémentaire, moyen et-^ supérieur se<br />

trouvent à'ia fin do ce carnet ainsi qu'un tableau de la Nouvelle nomenclature grammaticale.<br />

t<br />

Lecture.<br />

CLASSE D'INITIATION<br />

SON OU.<br />

Demaader aux enfants de trouver des noms d'oiseaux<br />

contenant le son- oa ; jpoule., poularde, tourterelle,<br />

coucou, rouge-gorge, chouette, alouette; les<br />

écrire en traçant ou avec une craie de couleur.<br />

Observer que ce son est représenté par deux lettres,<br />

o et u, mais qu'on ouvre une seule fois la bouche<br />

pour le prononcer; les lèvres sont placées comme<br />

pour dire o ; on les allonge un peu, moins cependant<br />

que pour u.<br />

MOTS. — Ouate, oui, ourlet, ouvrir, ouvrage, boue,<br />

cou, doux, fou, goût, joue, loup,mou, nbunoa, poule,<br />

roue, sou, tout, vous, bouche, blousa, bijou, bourse,<br />

bourdonne,coudre, coupure, courage, courbe, courir,<br />

cousine, couvercle, croûte, ètourderie, foule, fourrure,<br />

genou, gouffre, goûté, joujou, journal, labouré,<br />

lourde,,moule, moutarde, nourriture, poudre, poupée,<br />

roulette, route, rougir, source, soucoupe, soufflé,<br />

sourde, soupe, toupie, toussé, toujours, trou, zouave.<br />

PHRASES. — L'ouvrière rapporte de l'ouvrage à ia<br />

couturière: elle lui remet de la doublure, de la mousseline<br />

et du velours. — Louise allumera une bougie ;<br />

elle passera sous la voûte de la cave, elle regardera<br />

s'il n'y a pas de souris. — Le petit Raoul apporte à<br />

son papa un outil et des clous pour remettre la roue<br />

de sa brouette. — La jardinière fera un bouquet et<br />

une couronne. — La mercière a ouvert une boutique<br />

sur le boulevard. — Marcelle a trouvé de la fougère<br />

dans la forêt ; elle a vu des fourmis et a écouté le<br />

coucou. — Les zouaves ont passé sur la route. — La<br />

poule a couvé ; elle a douze petits poulets ; elle<br />

glousse. — Ma cousine lit le journal tous les jours.<br />

Vocabulaire.<br />

Les attelages et les voitures.<br />

NOMS ET QUALITÉS. — Les voitures qui circulent<br />

dans les rues sont attelées d'un ou de plusieurs chevaux;<br />

à la campagne, elles sont quelquefois traînées<br />

par des bœufs.<br />

Le cocher ou le charretier met ^'abord les harnais<br />

du cheval; — faire nomtàer les pièces les plus importantes<br />

: la bride, le mors, la gourmette, les guides,<br />

les ceillères, le collier, les traits, la dossière, la sousventrière,<br />

etc. — Le cheval est amené dans les brancards<br />

où on l'attache avec les porte-brancards et des<br />

courroies. — Quand il y a deux chevaux, ils sont<br />

attelés à une flèche. — Lorsqu'on a besoin de plusieurs<br />

chevaux, ils sont placés les uns derrière les<br />

autres et réunis par des traits.<br />

Partie scolaire.<br />

Les bœufs n'ont pas de harnais ; ils sont toujours<br />

attelés deux par deux et portent sur la tête une pièce<br />

de bois percée d'un trou çour laisser passer la flèche ;<br />

cette pièce est le joug, qui est maintenu par des courroies<br />

attachées autour des cornes, et posé sur une sorte<br />

de coussin afin de ne pas blesser les boeufs. — Le<br />

bouvier tient un aiguillon; le cocher a un fouet.<br />

V"BRBES. — Demander aux enfants toutes les sortes<br />

de-voitures qu'ils peuvent rencontrer soit à la campagne,<br />

soit dans les villes. Faire entrer chaque nom<br />

dans une courte phrase.<br />

Le tombereau transporte du fumier, des betteraves,<br />

des pierres, de la terre. — Les chariots ont quatre<br />

roues ; on les charge de gerbes de blé, d'avoine, de<br />

seigle, de bottes de foin, de paille, etc. — La charrette<br />

a deux roues ; elle porte souvent une bâche et<br />

sert aux paysans à conduire des marchandises dans<br />

les villages voisins. — Les commerçants montent<br />

dans un cabriolet pour visiter leurs clients; le cabriolet<br />

est une voiture légère avec deux grandes roues et<br />

une capote.— Employer de même les mots: roulotte,<br />

char à bancs ; — fiacre, omnibus, tramway, tapissière,<br />

fardier, etc...<br />

Leçon de choses.<br />

Les couleurs.<br />

MATÉRIEL. — Une boîte de couleurs; — quelques^^<br />

godets; — un peu d'eau; — un chiffon; — un ou<br />

plusieurs pinceaux.<br />

Les pinceaux que nous avons vus précédemment<br />

doivent nous servir à étendre les couleurs sur du papier<br />

pour colorier nos dessins. — Voici la boîte de<br />

couleurs où nous les avions pris ; regardons-la : elle<br />

contient un certain nombre de petites cases dans<br />

chacune desquelles se trouve une tablette d'une couleur<br />

différente. Examinons-en une: elle est rectangulaire,<br />

assez épaisse, dure, lisse sur les côtés; une des<br />

faces porte un dessin ; sur l'autre face, ie nom de la<br />

couleur est imprimé en relief; la tablette peut se<br />

casser facilement.<br />

Voyons maintenant un des godets dont nous allons<br />

nous servir ; il est en porcelaine, rond, épais, légèrement<br />

creux d'un côté, plat de l'autre.<br />

Tremper un pinceau dans un peu d'eau, le frotter<br />

doucement sur la tablette bleue, par exemple: celle-ci<br />

s'amollit, se délaye ; mettre une goutte de couleur<br />

dans le godet, puis recommencer à passer le pinceau<br />

plusieurs fois sur le bleu ; l'on a alors quelques<br />

gouttes de peintura bleue. — Essuyer le pinceau sur<br />

un papier: il laisse une trace plus ou moins foncée.<br />

Mettre avec le pinceau un peu d'eau pure dans le<br />

N» SI.<br />

LECTURE COURANTE : MASSON et ROUSTAN. mryeye'^rpérfe^rT^. Ifr.


32> MAXUEL <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

godet; bien mélanger ; la couleur s'éclaircit ; — l'étaler<br />

de nouveau sur le papier. Ajouter encore de<br />

l'eàu ; la teinte sera plus pâle. Montrer aux enfants<br />

les différentes nuances de bleu-.<br />

, Procéder de même pour le rouge et pour le jaune.<br />

— Dire que les trois couleurs : bleu, jaune, rouge,<br />

sont les couleurs principales ou couleurs mères.<br />

Calcul.<br />

Nombres Impairs de 20 à 29.<br />

Nombre 21. — Pour former 21, il nous faut prendre<br />

2 bandes et 1 petit carré ; nous voyons que ce<br />

nombre ne peut pas être partagé exactement en deux ;<br />

il nous resterait un carré.<br />

Regardons si nous ne pourrions pas faire des tas<br />

de 3. Dessinons sur l'ardoise une ligne de 3 carrés,<br />

puis une deuxième, une troisième, etc., en écrivant<br />

au bout de chaque ligne le nombre des carrés déjà<br />

tracés : 3, 6, 9, 12, 15, 18, 21 ; nous avons 7 lignes de<br />

3, ou 7 fois 3, 21; répéter plusieurs fois les nombres<br />

de 3. — Retourner l'ardoise et constater que 7 fois 3<br />

font 21.<br />

Nombres 23 et 20. — Avec des crayons, former le<br />

nombre 23; essayer de faire des paquets de 2 ; il<br />

reste 1 crayon ; — de 3, il en reste 2 ; — de 4 et de 5,<br />

il reste 3 crayons; — de 6, de 7, de 8, il y a toujours<br />

un reste; nous ne pouvons faire que des tas de 1.<br />

Montrer de même que 29 ne peut se partager qu'en<br />

unités.<br />

Nombre 25. — Former 25 avec 2 bandes et 5 car­<br />

WORALE<br />

A L I ' É C O L E<br />

L'école (svÂte et fin.)<br />

Le bon camarade<br />

Ce n'est pas assez d'être un bon élève, pour remplir<br />

complètement tous ses devoirs d'écolier; il faut<br />

encore être un bon camarade. Voyez ea quoi cela<br />

consiste.<br />

Je vous ai fait remarquer déjà que l'école est une<br />

petite société et que la' loi fondamentale de toute société,<br />

c'est que la justice y règne, que les droits de<br />

ses divers membres y 'soient respectés. La première<br />

vertu d'un bon camarade, ce sera donc de se montrer<br />

juste. Mais il nous faut expliquer cela et entrer à cet<br />

égard dans quelques détails pour bien saisir les caractères,<br />

l'importance et l'étendue de ce devoir de<br />

justice réciproque.<br />

Tous vous êtes égaux devant l'école, tous vous êtes<br />

égaux devant le maître. Sans doute il y a entre vous<br />

des différences ; mais les seules admises sont celles<br />

qui résultent de votre application, de votre zèle, de<br />

votre bonne volonté, de vos aptitudes naturelles, des<br />

progrès que vous faites. Mais à tous les antres égards,<br />

en tant que camarades, vous êtes égaux, ayant les<br />

• mêmes droits et les mêmes devoirs, étant soumis à la<br />

même règle, à la même discipline. Vous refuser à reconnaître<br />

et ces différences et cette égalité, ce serait<br />

au même titre manquer au sentiment de la justice.<br />

Je m'explique : imaginez un élève qui serait jaloux<br />

du succès d'un camarade, de la bonne place<br />

méritée par celui-ci, et qui chercherait à le rabaisser, qui<br />

serait heureux de le faire punir, qui inventerait quelque<br />

moyen de lui faire manquer une composition, de<br />

lui faire perdre des points; vous sentez bien à guel<br />

point sa conduite serait basse' et injuste. Imaginez<br />

encore un élève qui irait jusqu'à copier ses devoirs<br />

ou une composition; celui-là commettrait une double<br />

injustice, et à l'égard du maître dont il chercherait à<br />

surprendre la bonne foi, dont il voudrait voler l'esti<br />

me, et à l'égard des camarades qu'il déposséderait de<br />

la bonne place à laquelle ils ont droit, qui a été légi- |<br />

rés. Chaque bande contient 10 carrés ou 2 fois 5; dans<br />

les 2 bandes, il y a 4 fois 5 et dans 25, 5 fois 5;<br />

compter par 5 jusqu'à 25 : 5, 10, 15, 20, 25.<br />

Tracer au tableau et sur l'ardoise 5 lignes de 5 gros<br />

points ; retourner l'ardoise : nous avons toujours<br />

5 lignes de 5 et le dessin forme un carré ; 25 est le<br />

carré de 5.<br />

Nombre 27. — Faisons pour le nombre 27 ce que<br />

nous avons fait pour 21 ; traçons sur l'ardoise des<br />

lignes de 3 carrés ou de 3 points pour aller plus<br />

vite; nous trouverons les nombres 3, 6, 9...21, 24,27.<br />

Répétons ces nombres plusieurs fois pour que les enfants<br />

les connaissent bien.<br />

Dessin.<br />

NOTIONS <strong>DE</strong> L'ANGLE. — LE CANIF.<br />

Faire observer un canif fermé ; — le faire tracer.<br />

L'ouvrir ensuite très lentement; remarquer que la<br />

lame s'écarte peu à peu du manche et forme un coin<br />

(prononcer le mot angle, si on le juge nécessaire).<br />

Quand le canif est ouvert à moitié (angle droit), s'arrêter<br />

et le dessiner. "<br />

Continuer àl'ouvrir; indiquer rapidementau tableau<br />

par deux lignes les positions différentes occupées par<br />

la lame et le manche : l'angle s'agrandit.<br />

Représenter le canif complètement ouvert.<br />

Dessiner ensuite les positions intermédiaires, puis<br />

la lame dirigée vers le bas.<br />

P R I M A I R E<br />

Mme FOURNIER,<br />

institutrice d'écolo annexe.<br />

timement gagnée par eux. Supposez, d'un autre côté,<br />

un élève qui, orgueilleux de ses succès scolaires, prendrait,<br />

à l'égard des autres, des airs de supériorité et<br />

de dédain; supposez-en un qui, se targuant de la position<br />

de ses parents, par exemple, émettrait la prétention<br />

de ne pas être traité comme tout le monde,<br />

d'obtenir un traitement de faveur, d'imposer à ses camarades<br />

sa volonté, ses caprices; ceux-là encore ne montreraient-ils<br />

pas qu'ils sont animés de sentiments d'inlustice?<br />

Et remarquKz-le bien, je ne parle même pas<br />

de ceux qui abuseraient de leur force pour tourmenter<br />

un p us faible, le tourner en ridicule, lui jouer<br />

de méchants tours, en faire leur souffre- douleur,<br />

nous avons déjà dit que l'injustice alors s'accompagne :<br />

rait d'une lâcheté qui rendrait leur conduite véritablement<br />

odieuse.<br />

C'est encore la justice qui vous fait un devoir d'être<br />

francs. C'est un mauvais camarade que l'écolier qui,<br />

ayant commis, fût-ce simplement par étourderie, par<br />

légèreté, par entraînement, une de ces fai/tes que<br />

vous connaissez bien, prend un petit air innocent,<br />

afin d'égarer sur quelque voisin les soupçons du<br />

maître. En celui-là personne ne peut plus avoir confiance,<br />

et si sa faute compromet ses camarades, il<br />

n'hésitera pas, j'en ai grand'peur, à laisser punir un<br />

innocent à sa place. Celui au contraire qui a le courage<br />

de s'avouer coupable, qui accepte la punition<br />

méritée, qui assume la responsabilité de son acte,<br />

celui-là, par sa loyauté et par son courage, se réhabilite<br />

en quelque sorte, et le maître, s'il doit le<br />

punir, par respect pour la justice, du moins ne peut<br />

manquer d'éprouver pour lui de l'estime. L'autre,<br />

dont nous parlions tout à l'heure, mérite, par contre,<br />

le mépris de tous.<br />

Il est enfin une dernière forme de l'injustice entre<br />

camarades que je dois vous signaler, non certes que<br />

je vous en croie capables, mais parce qu'il n'est pas<br />

inutile de signaler les raisons qui justifient l'horreur<br />

qu'elle vous inspire, et aussi par ce que," dans certains<br />

cas, un problème moral assez embarrassant, au<br />

premier abord, peut se présenter : je veux parler de<br />

la délation. Remarquons-io, tout d'abord, la délation<br />

ne consiste pas seulement à dénoncer en cachette<br />

GÉOGRAPHIE : LEMONNIER, SCHRA<strong>DE</strong>R et GALLOUË<strong>DE</strong>C. cours préparât..


l'auteur d'une faute connue ou inconnue du maître ;<br />

est délateur encore celui qui, par son attitude, par<br />

un coup d'œil, par des sous-entendus plus ou moins<br />

habiles, plus ou moins détournés, attire l'attention<br />

sur l'acte réprèhensible d'un de ses compagnons, le<br />

dévoile plus ou moins hypocritement. Ce mauvais<br />

camarade vous le désignez d'un nom qui est une<br />

condamnation, une flétrissure : c'est un rapporteur,<br />

un mouohard. Vous sentez bien en effet que c'est<br />

une condition essentielle de la vie sociale que de<br />

pouvoir compter que les autres ne chercheront pas<br />

à vous nuire, ne vous espionneront pas constamment;<br />

sans cette confiance réciproque, chacun devrait à<br />

tout instant se cacher, et c'en serait fait de toute camaraderie,<br />

de toute sécurité dans les relations de<br />

chaque jour, c'en serait fait de la solidarité qui vous<br />

unit.<br />

Cette solidarité du reste a ses limites, cela va de<br />

soi. Elle ne vous engage pas, manifestement, à vous<br />

faire les complices des fautes que vos camarades ont<br />

l'intention de commettre ou qu'ils sont en train de<br />

préparer. Il est parfaitement légitime, il est moral, il<br />

est courageux de se refuser à suivre les meneurs.<br />

Mais il serait lâche, au cas même ou l'on serait puni,<br />

quoique innocent, avec les vrais coupables, de<br />

dénoncer ceux-ci. Affirmer son innocence, voilà qui<br />

est bien ; vouloir la prouver en se faisant délateur,<br />

voilà qui serait mal.<br />

Peut-être quelqu'un d'entre vous me posera-t-il<br />

cette question : si le maître venait à me demander<br />

quel est l'auteur, d'une faute, que devrais-je lui répondre?<br />

Dire : je n'en sais rien, si vous le connaissez,<br />

ce serait un mensonge. Dire : c'est un tel, ce serait<br />

trahir le devoir de solidarité dont je parlais tout<br />

à l'heure, ce serait de la délation. Que faire donc?<br />

Voici, pour mon compte, à peu prés ce que je dirais ;<br />

« Monsieur, je connais le coupable, je puis vous promettre<br />

de faire tout mon possible pour l'amener^ à se<br />

dénoncer lui-même; mais je ne crois pas avoir le<br />

droit de vous livrer son nom; même au cas où vous<br />

penseriez devoir me punir à cause de mon silence,<br />

ma conscience me dit que je devrais subir cette punition,<br />

plutôt que de me faire un dénonciateur. »<br />

La bonne camaraderie, enfin, outre ces devoirs de<br />

justice, de franchise, de modestie, de solidarité, nous<br />

impose d'autres obligations encore; Elle se traduit<br />

par une bieuveillance, une complaisance, une indulgence<br />

réciproques qui poussent les enfants à s'entr'aider,<br />

à se rendre de menus services, à se faire de<br />

mutuelles concessions, à se montrer les uns à l'égard<br />

des autres prévenants, aimables, à éviter toute_ grossièreté<br />

de manières et de paroles, toute manifestation<br />

de dédain ou d'envie, qui leur fa,it introduire<br />

dans leurs relations quelque chose de ces sentiments<br />

d'aftection, de cordialité, que nous avons résumés<br />

dans le mot de fraternité.<br />

Résumé.<br />

La camaraderie impose des devoirs dont le premier<br />

est tin devoir de justice.<br />

Tous les élèves sont égaux devant l'école, devant le<br />

maître, devant-la discipline. Les seules différences<br />

admises sont celles qui résultent du travail, de la<br />

bonne volonté, du savoir aussi. Se montrer jaloux et<br />

envieux des .succès d'un camarade, ou orgueilleux<br />

et dédaigneux, c'est faire preuve d'injustice.<br />

Le bon camarade est franc et loyal; à aucun prix,<br />

il ne consent à se faire un délateur, de même qu'il<br />

n'accepte jamais l'idée de laisser punir un innocent à<br />

sa place.<br />

Le bon camarade, enfin, se montre obligeant, serviable,<br />

poli, prévenant, modeste et témoigne des sentiments<br />

d'affection et de cordialité qui font de la camaraderie<br />

une sorte de véritable fraternité.<br />

PARTIE SCOLAIRE 323<br />

P . MALAPERT.<br />

LANGUE F RANÇAISE<br />

— COURS ÉLÉMENTAIRE —„<br />

Orthographe et grammaire.<br />

I. — La sortie de l'école {suite.)<br />

Essoufflés, les cheveux au vent.<br />

Portant sous le bras votre livre,<br />

Vous courez, en vous poursuivant<br />

Sur les ruisseaux couverts de givre.<br />

II<br />

Je lis, dans vos yeux satisfaits,<br />

Que vous avez eu du courage,<br />

Et que vos devoirs sont bien faits :<br />

Cœur content fait joyeux visage.<br />

Mme G. ME.suRBna.<br />

Ezpllcationg.<br />

1. ELOCUTION. — Quand est-on essoufflé? —Qu'estce<br />

que être essoufflé? — Pourquoi les enfants ont-ils<br />

les cheveux au vent? — Quand peut-on courir sur les<br />

ruisseaux î — Qu'est-ce que le givre ? (Une sorte de<br />

glace qui s'attache aux arbres, aux buissons, aux vitres.)<br />

(xivre est mis ici pour glace. — Qu'est-ce<br />

que lire dans les y eux? {C'est regarder dans les yeux<br />

d'une personne pour savoir ce qu'elle pense.) —<br />

Quand a-t-on les yeux satisfaits? — Où les enfants<br />

ont-ils en du courage? — Comment est votre visage<br />

quand vous avez bien ou mal travaillé? — Comment<br />

jouez-vous quand vous avez bien fait votre tâche?<br />

2. VOCABULAIRE. — Essouffler, essaimer, essayer,<br />

essorer (sécher), essuyer.<br />

Le givre, un géant, un geai, une gelée, la gencive,<br />

le gendarme, le gendre, la gêne, le général, le genêt,<br />

le génie, le genou, la geôle, la gerbe, le germe,<br />

le geste, la gibecière, la giberne, la giboulée, la gifle,<br />

le gibier, le gigot, etc.; le jet, le jeton, le jeudi, le<br />

jeûne, la jeunesse.<br />

Cœur, courage, courageux, encourager, décourager,<br />

encouragement, découragement, écœurer.<br />

3. DicTroN. — Dire ces vers sur un ton enjoué ; le<br />

dernier lentement et avec force. Bien respecter la<br />

ponctuation.<br />

III. — Les abeilles.<br />

J'allais chaque jour au bout du jardin rendre visite<br />

aux abeilles. Je m'intéressais beaucoup à leur ouvrage;<br />

je m'amusais infiniment à les voir revenir de<br />

la picorée, leurs petites cuisses quelquefois si chargées'<br />

qu'elles avaient peine à marcher.<br />

J.-J. ROUSSEAU.<br />

Explications.<br />

1. ELOCUTION. — Où vivent le plus souvent les<br />

abeilles? — Pourquoi l'homme leur prépare-t-il une<br />

ruche? — Pourquoi les abeilles dont nous parle l'auteur,<br />

étaient-elles au fond du jardin ? (On les éloigne<br />

un peu de la maison où elles viendraient trop.) —<br />

Quand les abeilles travaillent-elles? — Que deviennent-elles<br />

en hiver? (Elles sont engourdies.) — En<br />

quoi consiste l'ouvrage des abeilles? — Que prennent-elles<br />

dans les fleurs? — Où placent elles leur<br />

récolte pour pouvoir revenir à la ruche en volant? —<br />

L'auteur les voyait donc marcher? (Oui, quand elles<br />

se posaient à l'entrée de la ruche.) — Les abeilles<br />

sont-elles méchantes? — Que doit-on faire quand on<br />

est piqué par une abeille ?<br />

-.2. VOCABULAIRE.—h'abeille, la treille, la merveille,<br />

la corbeille, je me réveille; le réveil, l'éveil, l'appareil,<br />

le méteil, le soleil.<br />

Je nCamuse bien, beaucoup, énormément, excessivement,<br />

infiniment.<br />

Jardin, jardinet, jardiner, jardinage, jardinière.<br />

Ouvrage, œuvre, ouvrier, ouvré (façonné), ouvroir.<br />

Ouvrage, travail, tâche, occupation, besogne.<br />

IV. — Le rémouleur.<br />

Le rémouleur partait, après la moisson, avec sa<br />

meule de grès montée sur quatre fins nfiontants de<br />

sapin, et avec sa^manivelle de fer sur le dos. Il allait<br />

GKAMMAIKE: DUSSOUCHET, Grammaire enfantine illustrée. Un vol.'in-16, carf. 4. 0 C .


324 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

aiguiser les serpes, les laus et les couteaux, devant<br />

les maisons, pendant l'automne et pendant l'hiver.<br />

On lui donnait la soupe et une place dans le grenier<br />

à foin chez les pratiques, et il revenait avec quelques<br />

sous dans sa bourse de cuir, à la fonte,des neiges.<br />

LAMARTINE.<br />

Explications.<br />

1. ÉLOCUTION. — Quel est l'outil du rémouleur?<br />

(Une meule.) — Comment est faite cette meule? —<br />

Que fait le rémouleur? — Avec quoi fait-il tourner<br />

sa meule? — Pourquoi pas avec une main? — Pourquoi<br />

partait-il après la moisson? (Parce qu'il ne trouvait<br />

plus de travail dans son village.) — Grès : pierre<br />

dure dans laquelle on peut voir de petits grains de<br />

sable. — Montants : pieds, supports. — Pourquoi les<br />

montants sont-ils fins? {Pour être moins lourds à<br />

porter.) — Comment appelle-t-on le travail fait avec<br />

les mains? {Travail manuel.) — Rapprocher le mot<br />

manuel de manivelle pour faire trouver le sens de<br />

ce dernier mot (Pièce de fer ou de bois fixée à une<br />

roue, et que l'on fait tourner avec la main.) — Où<br />

s'installait le rémouleur? — Le plus souvent, aiguiset-on<br />

les faux sur une meule? — Pratiques : acheteurs<br />

ou clients. — Le rémouleur gagnait-il beaucoup? —<br />

Quand retournait-il dans son village? — Connaissezvous<br />

d'autres ouvriers qui vont de village en viUaga,<br />

de maison en maison, pour chercher de la besogne?<br />

2. VOCABULAIRE. —Le grès, le progrès, les agrès<br />

(pas de singulier), le congrès; le regret; le degré, bon<br />

gré, mal gré, de grè à gré.<br />

Meule, meulière, moulin, meunier, meunerie, moudre,<br />

mouture, rémoudre, rémouleur.<br />

Vocabulaire, élocution, composition.<br />

Dans la montagne.<br />

I. — Ce que l'on volt.<br />

Les élèves diront ce que Von voit dans la montagne.<br />

Le maître écrira au tableau.<br />

Dans la montagne on voit : des cimes, des sommets,<br />

des pics, des aiguilles,' des mamelons, des ballons,<br />

des versants, des pentes, des escarpements, des<br />

vallées, des ravins, des torrents, des cascades, des<br />

avalanches, des précipices, des neiges, des glaciers,<br />

des rocs...<br />

Des bruyères, des genêts, des fougères, des édelweis,<br />

des rhododendrons...<br />

Des montagnards, des pâtres, des bergers, des touristes...<br />

Des chamois, des vaches, des chèvres, des ours, des<br />

aigles, des vautours...<br />

II. — Les qualités.<br />

Les élèves indiqueront ' des qualités convenant à<br />

certains des noms ci-dessus. Le maître écrira au tableau<br />

:<br />

La cime est... élevée, déchiquetée.<br />

Le versant est... escarpé, dénudé, raviné.<br />

La vallée est... abritée, cultivée, habitée.<br />

Le ravin est... profond, étroit.<br />

Le torrent est... rapide, furieux, mugissant.<br />

L'avalanche est... soudaine, redoutable.<br />

Le montagnard est... robuste, hardi.<br />

Le touriste est.,. curieux, infatigable.<br />

La 7^8 'partie {ou la 2") de ces phrases étant supprimée,<br />

les élèves devront la retrouver.<br />

III. — Les actions.<br />

Les élèves trouveront des verbes pouvant convenir<br />

à certains des noms ci-dessus ;<br />

Le sommet... domine; le pic... se dresse ; l'aiguille...<br />

surplombe; le versant... s'incline ; le bail on... s'arrondit;le<br />

torrent... mugit; la cascade... écume;la neige...<br />

étincelle; le glacier... fond; le touriste... excursionne,<br />

ascensionne, gravit les pentes, escalade les escarpements,<br />

herborise; le guide... conduit, prévient les accidents;<br />

le chamois... bondit ; l'aigle... plane;le vautour...<br />

guette.<br />

Mettre au pluriel.<br />

IV. — Petites phrases.<br />

En utilisant les éléments ci-dessus, les élèves compléteront<br />

les phrases suivantes :<br />

De la cime élevée, on... domine la vallée.<br />

Sur le versant escarpé... coule le torrent furieux.<br />

Dans la vallée bien abritée...<br />

Au fond du ravin profond...<br />

Après l'avalanche redoutable...<br />

V. — Pour gravir une pente.<br />

(Énumération d'actions.)<br />

Comment faites-vous pour gravir une pente ?<br />

' RKPONSE.<br />

Je fais des pas courts, je marche régulièrement, je<br />

penche le corps en avant, je fléchis Tes genoux, je<br />

ni'aide d'un bâton, je regarde où je dois poser le<br />

pied, je respire régulièrement, je m'arrête de temps<br />

en temps pour souiller ; parlois je m'assieds et je contemple<br />

la vallée.<br />

VI. — Un sommet.<br />

{Description.)<br />

Décrivez le sommet le plus élevé de votre région.<br />

— L Cil se trouve-t-il? — 2. Quelle est sa hauteur?'<br />

— 3. Comment sont ses pentes ? — 4. Qu'y a-t-il en<br />

haut ?<br />

SUJBT traité.<br />

Le sommet le plus élevé de la région que j'habite<br />

se trouve au nord du village, dans une chaîne de collines<br />

qui borde la rivière.<br />

Ce n'est pas nn sommet bien important. On nous a<br />

dit en classe qu'il avait une hauteur de deux cent<br />

vingt mètres. Ce n'est pas le mont Blanc, mais c'est<br />

déjà joli pour un pays de plaines.<br />

Les pentes de cette colline sont cultivées jusqu'à<br />

mi-hauteur. Lk où le versant est trop raide pour la<br />

charrue se trouvent des friches plantées de genêts.<br />

Tout en haut se dresse un magnifique bois de<br />

chênes dont on voit les grands arbres de fort loin.<br />

VII. — Un torrent.<br />

{Description.)<br />

1. D'où vient-il et où va-t-il ? — 2. Comment coulet-il<br />

? — 3. Quel bruit fait-il ? — 4. Qu'entraîne-t-il<br />

parfois? — 5. Comment le franchit-on ?<br />

- C O U R S MOYE'N<br />

Orthographe et grammaire.<br />

I. — La neige.<br />

La neige à flocons blêmes tombe,<br />

Tombe, tombe, en mois tourbillons ;<br />

Lis eâeuillé sur une tombe,<br />

La neige à flocons blêmes tombe.<br />

Pour qui fait-on cette hécatombe.<br />

Hécatombe de papillons ?<br />

La neige à flocons blêmes tombe,<br />

Tombe, tombe, en mois tourbillons.<br />

IL<br />

Toute blanche dans la nuit brune,<br />

La neige tombe en voletant.<br />

0 pâquerettes, une à une,<br />

Toutes blanches, dans la nuit brune !<br />

Qui donc là-haut plume la lune ?<br />

0 frais duvet ! Flocons flottants I<br />

Toute blanche dans la nuit brune,<br />

La neige tombe en voletant. jE.iN RiCHErIN.<br />

Explications.<br />

1. L ES MOTS ET LES EXPRESSIONS. — Blêmes: très<br />

pâles, très blancs. — En m.ols tourbillons : en tournoyant<br />

mollement, lentement. — Hécatombe : sacriflce<br />

de boeufs que faisaient les anciens pour faire plaisir<br />

à leurs dieux. — FoZetant.-'volant de çà, de là.<br />

— Pâquerette: marguerite blanche qui fleurit,dans<br />

les premiers jours du printemps, vers Pâques.<br />

GRAMMAIRE • DUSSOUCHET, cours préparatoire, Théorie, 364 exercices


2. LES IDÉES HT LISS IMAOES. — Pourquoi l'auteur<br />

répète-t-il tant de fois le Torbe tombe 1 (Pour rappeler<br />

la chute incessante de la neige.) — A quoi compare-t-il<br />

les flocons? (A des lis, à des papillons, à des<br />

pâquerettes, à du duvet.) — Ces comparaisons sontelles<br />

justes ? sont-elles gracieuses ? — Que suppose<br />

l'auteur quand il compare les flocons à des papillons ?<br />

(Qu'on les sacrifie comme on sacrifiait autrefois des<br />

animaux) ; — à du duvet 7 (que l'on plume la lune.)<br />

— L'auteur ne sait donc pas ce que sont les flocons<br />

de neige ? (Si, mais il rôve, il imagine beaucoup de<br />

choses en les voyant tomber.)<br />

3. LA DICTION. — Faire sentir aux enfants l'harmonie<br />

de ces vers. Certaines répétitions, certaines syllabes<br />

sont destinées à donner l'impression du vol<br />

incessant et de la chute molle des flocons. Essayer de<br />

faire rendre cette intention de l'auteur sans exagéralion.<br />

III. — Le vent d'hiver.<br />

Entendez-vous le vent d'hiver ? Il passe à travers<br />

les bois dépouillés ; il court sur la cime des arbres et<br />

fait plier les rameaux. Les feuilles mortes tourbillonnent<br />

sur la route. Les gros nuages s'enfuient à travers<br />

le ciel comme une volée de grands oiseaux noirs.<br />

Là-bas, un voyageur se hâte, par les chemins déjà<br />

sombres. Il tient son enfant par la main ; il le serre<br />

contre lui et le cache sous son manteau. Ah 1 pauvre<br />

voyageur attardé par le vent et la pluie, es-tu encore<br />

loin de ta demeure? Es-tu attendu? Dois-tu trouver<br />

le feu allumé, la nappe mise et des cœurs pleins de<br />

joie ? — CH. <strong>DE</strong>LON.<br />

Explications<br />

1. LES MOTS. — Dépouillé : au sens propre, dont la<br />

peau est arrachée ; ici, dont les feuilles ont été arrachées<br />

par le vent. — Il court: il passe rapidement.<br />

— Cime: sommet d'une montagne, d'un arbre, d'un<br />

rocher, etc.— Tourbillonnent: volent en tournoyant.<br />

— S'enfuient : volent rapidement. — Une volée :<br />

groupe d'oiseaux qui volent ensemble. — Attardé<br />

(tard, retard) : qui s'est mis en retard.<br />

2. LES IDÉES. — Comment appelle-t-on le vent froid<br />

qui souffle en hiver t (La bise.) — Qoel effet produit<br />

le vent sur la cime des arbres, sur les rameaux "î —<br />

Quand les feuilles tourbillonnent-elles ? — Pourquoi<br />

compare-t-on les nuages à de grands oiseaux noirs?<br />

— Pourquoi le voyageur se hâte-t-il? — Pourquoi<br />

a-t-on pitié du voyageur ? — Pourquoi voudrait-on<br />

savoir s'il va bientôt arriver à sa demeure et s'il est<br />

attendu ? — N'est-on pas heureux, en hiver, quand la<br />

bise souffle, de se trouver au milieu des siens, auprès<br />

du feu ? — Ne sent-on pas mieux encore la douceur<br />

de la vie de famUle ? — Quels sentiments doit-on<br />

éprouver envers ceux qui, dan» cette saison, sont<br />

seuls et sans foyer?<br />

3. VoCABDLAiRE. — Attardé, tard, tarder, tardif,<br />

tardivement, retard, retarder. — Manteau, mante,<br />

mantille, mantelet, démanteler (démolir les murailles<br />

qui protègent une ville comme un manteau protège le<br />

corps.) — Dépouillé, dénudé. — Cime, sommet,<br />

laite. — Rameaux, branches. — Se hâte, se presse,<br />

se dépêche — Demeure, i|^aison, logis, domicile.<br />

IV.— Coucher de soleil sur la mer.<br />

/<br />

Le soleil n'avait plus ses rayons ; ils étaient tombés<br />

de sa face, et, noyant leur lumière dans l'eau, semblaient<br />

flotter sur elle. Il descendait en tirant à lui<br />

du ciel la lumière qu'il y avait mise, et à mesure<br />

qu'ils dégradaient ensemble, le bleu pâle de J'ombre<br />

s'avançait et se répandait sur toute la voûte. Bientôt<br />

il toucha les flots, rogna dessus son disque d'or, s'y<br />

enfonça jusqu'au milieu. On le vit un instant coupé<br />

en deux moitiés par la ligne de l'horizon, l'une dessus,<br />

sans bouger, l'autre en dessous qui tremblotait<br />

6t s'allongeait ; puis il disparut complètement, et<br />

quand, à la place où il avait sombré, son reflet n'ondula<br />

plus, il sembla qu'une tristesse tout à coup était<br />

survenue sur la mer. — G. FLAUBERT.<br />

PARTIE SCOLAIRE 323<br />

Explications.<br />

1. LES MOTS. — Dégradaient (grade, gradation,<br />

degré) : s'en allaient lentement, insensiblement, degré<br />

par degré. — Disque : au sens propre, une sorte de<br />

palet ; au sens figuré : la surface apparente du soleil.<br />

— Sombrer: se dit d'un navire qui coule à fond. —<br />

Survenir: venir subitement.<br />

2. LES IDÉES ET LES IMAGES. — Pourquoi les rayons<br />

de soleil étaient-ils tombés de sa face ? (Les rayons,<br />

en frôlant l'eau, perdaient de leur éclat ; on pouvait<br />

regarder le soleil en face ; il semblait ainsi qu'il, n'eût<br />

plus ses rayons.) — Pourquoi les rayons semblaientils<br />

flotter sur l'eaa ? (Ils éclairaient la surface de la<br />

mer et en suivaient toutes les ondulations.) — Que<br />

se passait-il dans le ciel à mesure que le soleil s'abaissait<br />

7 — Remarquez la force et l'exactitude de l'expression;<br />

il tirait à lui du ciel la lumière qu'il y<br />

avait mise. — Pourquoi le disque d'or semblait-il<br />

rogné? (Une partie disparaissait au-dessous de l'horizon.)<br />

— Que voyait-on alors à l'horizon? (Une partie<br />

du soleil, immobile, et son reflet tremblotant.) —<br />

Quel aspect prenait la mer lorsque le soleil avait disparu<br />

?<br />

V. — Grammaire et exercices.<br />

1. Dans les 3' et 4^ textes, relever les adjectifs pos'<br />

sessifs'et indiquer leurs fonctions.<br />

2. Mettre le 4= texte au présent de l'indicatif.<br />

3. Conjuguer ; tenir son enfant par la main et le<br />

cacher sous ses vêtements ; être loin de sa demeure<br />

et prendre ses jambes à son cou, au présent de l'indicatif.<br />

4. Dans les six premières phrases du 3® texte, distinguer<br />

les propositions, souligner les verbes et indiquer<br />

leurs sujets.<br />

5. Analyser grammaticalement ; il toucha les flots,<br />

rogna dessus son disque d'or.<br />

Composition française.<br />

I. — Construction de phrases.<br />

a) En employant certains des mots du vocabulaire<br />

ci-dessus (C. E.), construire des phrases renfermant<br />

deux propositions, sur le modèle suivant :<br />

La cime est élevée, mais... l'aigle plane cependant<br />

au-dessus d'elle.<br />

Le versant est escarpé, mais... on peut cependant<br />

le gravir par un sentier.<br />

La vaUèe est abritée, mais... la neige y séjourne<br />

pendant de longs mois d'hiver.<br />

Le torrent est rapide, mais... il ne ravage cependant<br />

pas la vallée. '<br />

L'avalanche est redoutable, mais...<br />

Le montagnard est robuste, mais...<br />

b) Construire des phrases dans lesquelles on donnera<br />

le sujet et le complément d'objet:<br />

Montagnard, plaine. — Le montagnard n'aime pas<br />

la plaine.<br />

Touriste, sommets. — Le touriste escalade les plus<br />

hauts sommets.<br />

Berger, troupeau ; — chamois, rocs ; — aigles,<br />

nues ; — vautour, proie ; — bruyères, pentes, etc.<br />

II. — Le déboisement ruine la montagne.<br />

(Développement d'une idée.)<br />

Sur les versants dépourvus de végétation, les eaux<br />

de pluie... Ainsi les terres sont...'Les torrents deviennent...<br />

Les cours d'eau de la vallée... Au bout de<br />

plusieurs années, les pentes des montagnes sont...<br />

III. — Un glacier.<br />

On vous a expliqué en classe ce que c'est qu'un<br />

glacier. — Qu'est-ce qu'un glacier? — Où se trouvent<br />

les glaciers ? — Par quoi est formée la glace ?-^<br />

Que voit-ori de chaque côté du glacier? — en avant?<br />

— sur le glacier même ? — Quelle est l'utilité des<br />

glaciers ?<br />

SUJET TRAITÉ.<br />

Si la vallée dans laquelle nous habitons était remplie<br />

de glace, cela figurerait assez bien un glacier.<br />

LECTURE COURANTE: TOUTEY, Cours préparatoire, 63 morceaux chois^is 60 c.


320 x<strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

Les glaciers se trouvent dans les vallées des hautes<br />

montagnes. En France, les Alpes en possèdent de<br />

très beaux.<br />

La glace est formée par les neiges qui tombent en<br />

abondance dans les régions élevées et qui s'accumulent<br />

dans les vallées.<br />

Sur les deux côtés du glacier, on voit das blocs de<br />

granit qui ont été transportés là par le glacier luimême.<br />

En avant, le glacier s'abaisse et fond lentement.<br />

Un cours d'eau s'en échappe et s'enfuit vers la vallée.<br />

Sur le glacier, on voit de longues et profondes crevasses,<br />

dangereuses pour les touristes imprudents.'<br />

Les glaciers servent à alim,enter les rivières et les<br />

fleuves.<br />

IV. — Le petit moqueur.<br />

[Narration.)<br />

1. Les enfants jouent dans la cour ; à quel jeu ? —<br />

2. Lucien tombe et se blesse. — 3. Henri se moque<br />

de lui. — 4. Henri tombe à son tour. Que font ses<br />

camaradesf<br />

SUJET T3SJIITÉ .<br />

C'est l'heure de la récréation. Les enfants s'amusent<br />

à jouer à saute-mouton. C'est un beau jeu, maisbien<br />

dangereux.<br />

Justement Lucien, qui sautait par-dessus un des<br />

grands élèves, vient de manquer son coup. 11 tombe<br />

sur les poignets et son nez touche durement le sol.<br />

Il se relève aussitôt, mais l'un de ses bras lui fait bien<br />

mal, et il a de grosses larmes dans les yeux.<br />

Le jeu est interrompu et les enfants entourent Lucien.<br />

Henri, l'un des joueurs, se met à rire: « En<br />

voilà une poule mouillée! As-tu mal aux dents? Ça<br />

se guérit avec le temps. » Personne ne trouve la plaisanterie<br />

amusante, sauf Henri.<br />

Le moqueur aurait mieux fait de se taire. Quelques<br />

minutes après, il tombe à son tour et s'égratigne le<br />

front. Voyant quelques gouttes de sang qui tombent,<br />

il se croit perdu et gémit de toutes ses forces.<br />

On l'entoure, lui aussi, mais ce n'est pas pour le,<br />

plaindre. Et plusieurs de ses camarades lui disent en<br />

riant : « C'est à ton tour d'avoir mal aux dents. "\'a,<br />

ce n'est rien. Ça se guérit avec le temps! »<br />

= . COURS SUPÉRIEUR<br />

Orthographe et grammaire.<br />

I. — La neige à Paris.<br />

11 neige : les moineaux sont tristes...<br />

Ils ont le jeûne dans la voix;<br />

Sachant les hommes égoïstes.<br />

Ils regardent blanchir les toits.<br />

Il neige ; Paris est livide ;<br />

Il entr'ouvre des yeux dolents.<br />

On dirait que le ciel se vide<br />

En tourbillons frêles et blancs.<br />

La pâle fourrure des rues.<br />

A beau luire jusqu'au lointain.<br />

Des taches y sont apparues<br />

Sous les premier pas du matin.<br />

Sur la blancheur fragile et tendre<br />

Qui se fond en noir affligeant,<br />

Les arbres persistent à tendre<br />

Leurs purs filigranes d'argent.<br />

A. MÉEAT.<br />

Explications.<br />

1. L ES MOTS ET LES EXPRESSIONS. — Ils ont le<br />

jtâhe dans la voix : en entendant leurs pépiements<br />

tristes, on devine qu'ils ont faim. — Livide : de couleur<br />

plombée, tirant sur le noir. — Yeux dolents<br />

(rapprocher de douleur, endolori, doléances, condoléances)<br />

: tristes, comme ceux d'une personne qui<br />

souffre. — Le ciel se vide : il tombe tant de flocons<br />

qu'il semble qu'il ne doive plus en rester dans le ciel.<br />

— Frêles {fragile, fragment) : petits, délicats. — Sur<br />

la blancheur : sur le fond blanc formé, comme dans<br />

un tableau, par le sol couvert de neige. — Blancheur<br />

fragile : blancheur qui ne peut durer longtemps,<br />

qui est vite souillée. — Tendre ; une cou-i<br />

leur tendre est une couleur claire, qui -se ternit ou<br />

se salit facilement. — Se fond : se transforme. —<br />

Affligeant (affliction, affllotif, affliger; préf. af, ad,.<br />

vers; radical fiig que l'ou retrouve dans Infliger, et<br />

qui signifie frapper; affliger quelqu'un, c'est donc le<br />

frapper, lui causer de la peine) : qui afflige, qui rend<br />

triste. — IHligrane : ouvrage d'orfèvrerie à jour et en<br />

forme de petit filet (se dit aussi des figures tracées<br />

dans le papier).<br />

2. LES IDÉES.— Pourquoi les moineaux regardentils<br />

blanchir les toits? — Quel est l'aspect de Paris<br />

par une matinée de neige ? — Pourquoi dit-on qu'il<br />

entr'ouvre les yeux? (Les maisons restent presque<br />

closes.) — La neige qui tombe sur le sol y demeuret-elle<br />

longtemps?— Que devient-elle?— Que ressenton<br />

en voyant la neige d'un blanc si pur se transformer<br />

rapidement en une boue noirâtre? — Que signifient<br />

les deux derniers vers? (Les branches des arbres<br />

couvertes de givre forment comme un fin travail<br />

d'orfèvrerie, qui garde sa beauté alors que le soi est.<br />

devenu boueux.)<br />

II. — L'habitude du bien.<br />

En faisant beaucoup de bonnes actions, on [contracte<br />

l'habitude d'en faire. On les accomplit alors<br />

sans y penser et sans eflorts, comme si c'était pour<br />

nous une chose toute naturelle. Au début, il faut réfléchir<br />

pour savoir ce qui est bon et ce qui est mauvais<br />

; le bien n'est pas toujours facile à reconnaître,<br />

et il n'est pas toujours facile à faire; souvent, pour<br />

l'accomplir, il faut lutter contre les mauvais penchants<br />

qui nous en détournent; nous ne sommes pas<br />

poussés aussi sûrement et aussi aveuglément vers lui<br />

que le brochet de la rivière l'est vers les petits poissons<br />

qu'il mange, et c'est heureux, vraiment, car s'il<br />

en était ainsi, quel mérite aurions-nous à être bons?<br />

Un poirier n'a pas de mérite à donner des poires.<br />

L'homme a du mérite à être vertueux, parce que,<br />

s'il porte en lui les germes de la vertu, ils ne se développent<br />

pas tout seuls; c'est nous qui les développons,<br />

et en faisons sortir les fruits. Notre vertu est<br />

notre œuvre.<br />

L'homme vertueux, c'est donc l'homme devenu bon<br />

par le fait de sa volonté ; c'est l'homme qui a su résister<br />

aux tentations du vice et, à force d'efforts et de<br />

luttes, en est venu à faire de bonnes actions, sanseflorts,<br />

comme les abeilles font leur miel. L. LIARD.<br />

Explications.<br />

1. L'IDÉE PRINCIPALE. — L'homme vertueux finit<br />

par faire le bien par habitude et sans eflorts ; il a le<br />

mérite d'avoir su arriver à la vertu à force de volonté.<br />

2. LES MOTS. — Contracter (préf. con, avec; rad.<br />

tract, que l'on retrouve dans traction, et qui signifie<br />

tirer) : au sens propre, prendre un engagement, selier<br />

par une promesse ou un écrit avec quelqu'un; au<br />

sens figuré, acquérir avec le temps. — Tentation (de<br />

tenter : solliciter au mal, donner envie) : mouvement<br />

intérieur qui excite au mal. — Développer (préf. déprivatif;<br />

rad. enveloppe) : ôter l'envelojppe de quelque<br />

chose, par suite, donner de l'accroissement, d&<br />

la force.<br />

3. LES IDÉES. — Citez de^ actions que vous accomplissez<br />

sans y penser et sans eflorts, d'autres que<br />

vous accomplissez avec beaucoup de peine. — Pourquoi<br />

trouvez-vous ces dernières si pénibles?— Citei<br />

des exemples où le bien n'est pas toujours facile à<br />

reconnaître; facile à faire. — Quels sont les mauvais<br />

penchants qui détournent l'écolier de son devoir,<br />

l'ouvrier du sien? — Pourquoi n'aurions-nous pas de<br />

mérite à être bons si nous faisions le bien naturellement?<br />

(Il n'y a de mérite que s'il y a effort.) —<br />

Pourquoi l'homme a-t-il du mérite à être vertueux?<br />

— Expliquez l'expression : notre vertu est notre<br />

œuvre. (Nous ne sommes pas naturellement vertueux;<br />

c'est par nos efforts que nous parvenons à<br />

la vertu.)<br />

4. EXERCICES. — a) Dans chacun des textes, distinguer<br />

les propositions, indiquer leur nature et leur<br />

fonction.<br />

LECTURE COURANTE : TOUTEY, I" degré du Cours élémentaire, 100 morceaux choisis. 7 5 C»


) Etude des préfixes dé [développer), et re (revenir).<br />

Se servir du dictionnaire.<br />

c) Analyse des adjectifs qualificatifs et déterminatifs<br />

contenus dans chacun des textes.<br />

Composition ft>aiiçaise.<br />

I. — Un proverbe.<br />

Vous avez souvent entendu dire qu't7 n'y a pas<br />

de fumée sans feu. Quel est le sens de ce proverbe?<br />

Montrez par un exemple qu'il n'est pas toujours<br />

exact.<br />

II. — Soignez vos lettres.<br />

« Soignez bien vos lettres, dit Mme de Campan.<br />

Songez que l'on envoie de soi en écrivant une mesure<br />

de ses talents, de son esprit et de son éducation. »<br />

•Que pensez-vous de ce conseil?<br />

INDICATIONS.<br />

а) Mme de Sèvigné disait, au contraire, qu'elle laissait<br />

aller sa plume la bride sur le cou. Y a-t-il opposition?<br />

Juste mesure nécessaire. Il ne taut ni se guinder<br />

ni se laisser aller.<br />

б) Mesure de ses talents : on la donne surtout dans<br />

une lettre traitant d'une question déterminée (conseils,<br />

renseignements,...) Montrer alors de la clarté,<br />

de la précision, de l'érudition même.<br />

c) Mesure de son esprit : dans toute lettre, même<br />

famibére et décousue, l'esprit peut relever la matière<br />

banale. Savoir présenter les faits d'une façon intéressante,<br />

savoir prendre le ton qui convient, éviter le<br />

pédantisme.<br />

d) Mesure de son éducation : on la donne non<br />

seulement par l'emploi des formules de politesse,<br />

mais par la discrétion dans l'éloge ou le blâme, par<br />

la mesure dans les réclamations...<br />

K . SEBUIN.<br />

ARITHIWÉTIQUE, GÉOMÉTRIE E T<br />

SYSTÈIVIE MÉTRIQUE<br />

COURS ELEMENTAIRE<br />

La boîte de plumes.<br />

INDICATIONS. — Faire lire sur le couvercle le nombre<br />

de plumes contenues: 144 plumes. — Pourquoi<br />

144 plumes? — Au lieu de compter par dizaines les<br />

plumes mises dans la boîte, on va les compter par<br />

douzaines. — Ce que c'est qu'une douzaine : 12 plumes.<br />

— Ce qu'on achète par douzaines : œufs, huîtres,<br />

escargots, verres, crayons, etc. — Une douzaine, c'est<br />

12 ; — la moitié d'une douzaine, ou 6, s'appelle une<br />

demi-douzaine. — Une douzaine et la moitié d'une<br />

douzaine (12 et 6, c'est-à-dire 18), c'est une douzaine<br />

4t demie.<br />

Compter le nombre de douzaines contenues dans la<br />

boîte de plumes ; — montrer, au moyen d'additions<br />

successives, que :<br />

2 douzaines valent<br />

3 — —<br />

4<br />

5<br />

6<br />

2i<br />

36<br />

48<br />

60<br />

72<br />

7 douïaines valent<br />

8 _ _<br />

10 — —<br />

il — —<br />

PARTIE SCOLAIRE .127<br />

84<br />

96<br />

108<br />

120<br />

132<br />

et 12 douzaines (qu'on nomme encore une grosse),<br />

valent 144.<br />

demi-grosse compte six douzaines, c'est-à-dire<br />

Remarque. —On achète et l'on vend aussi certaines<br />

marchandises au cent et au mille: cahiers, bouteilles,<br />

•oranges, etc.<br />

KXERCICES. — Qu'est-ce qu'une douzaine d'oeufs? —<br />

Combien y a-t-il d'œufs dans une demi-douzaine ?<br />

dans la moitié d'une demi-douzaine? dans une douzaine<br />

et demie? dans deux douzaines et demie ? dans<br />

trois douzaines? dans trois douzaines et demie? etc.<br />

~ Combien y a-t-il de demi-douzaines de torchons<br />

dans une douzaine ? dans deux douzaines ? dans trois<br />

douzaines? dans deux douzaines et demie? etc. —<br />

Combien de douzaines peut-on faire avec 4 demi-dou­<br />

zaines? avec 6, 8, 10, etc., demi-douzaines de mouchoirs<br />

? — Combien de douzaines y a-t-il dans<br />

24 oranges? 36 oranges?. 120 oranges? 144 oranges?<br />

PROBLÈMES {2" année). — 1. Un coquetier a 50<br />

douzaines d'œufs. Combien en a-t-il? — R. : 600 œufs.<br />

2. Combien y a-t-il de plumes dans 15 boîtes qui<br />

en contiennent chacune 12 douzaines ? — R. :<br />

2 160 plumes.<br />

3. A raison de 1 fr. 50 le canif, dire le prix : 1» d'une<br />

douzaine; 2» d'une demi»douzaine. — R. : 18 fr. ;<br />

9 fr.<br />

4. Quel est le prix d'une douzaine et demie de mouchoirs<br />

à 0 fr. 75 pièce ? — R. : 13 fr. BO.<br />

5. Que coûtent 25 douzaines çl'huîtres à 5 fr. le<br />

cent ? — R. : 15 fr.<br />

Huit fois plus, huit fois moins.<br />

EXPLICATIONS ÈT EXERCICES. —Comme aux numéros<br />

précédents.<br />

Notions usuelles.<br />

LE CARRÉ. — Réaliser un carré en carton : montrer<br />

qu'on donne ce nom à une^ portion de surface<br />

comprise entre quatre droites égales qui se coupent<br />

à angles droits. — Le calquer au tableau noir et<br />

dans diverses positions : faire toujours constater qu'il<br />

y a, dans le carré : 1" quatre côtés égaux (procéder<br />

par des mesures) ; 2» quatre angles droits (au moyen<br />

de l'équerre). — Objets qui ont une forme carrée :<br />

vérifier. — Ce qu'on appelle bordure, pourtour ou<br />

périmètre du carré. — Développer et mesurer le périmètre<br />

des obiets carrés; conclure: longueur de périmètre<br />

= longueur du côté x 4.<br />

LA BALANCE ORDINAIRE. — La décrire: fléau, cou<br />

teau, plateaux, aiguille, etc. A défaut d'une balance<br />

en réaliser une au moyen d'une règle munie en son<br />

milieu d'un piton fermé et, à chaque extrémité, d'un<br />

piton ouvert portant un plateau de carton attaché au<br />

moyen de trois ficelles égales.<br />

LE'KILOGRAMME. — Décrire un poids de 1 kg. : en<br />

fonte (deux bases régulières à six côtés ; l'anneau,<br />

l'inscription, le poinçon de garantie); — en cuivre (cylindre<br />

surmonté d'un bouton). — Faire chercher si<br />

l'un est plus lourd que l'autre : vérifier la réponse.—<br />

Faire la tare d'un litre vide; — le remplir d'eau ;<br />

pour rétablir l'équilibre, il suffit de mettre un poids<br />

de 1 kg. dans l'autre plateau. — Conclure : 1 kg. est<br />

le poids d'un litre d'eau. — Exercices de pesée : peser<br />

un kg. de cailloux, de sable, de bouchons, etc. — Un<br />

kg. étant tenu d'une main et différents objets de<br />

l'autre, dire s'ils pèsent ensemble plus ou moins qu'un<br />

kg. — Vérifier. — Ce qu'on achète au kg; ; — en dire<br />

le prix.<br />

Problèmes de 2' année.<br />

RECHBRCHE <strong>DE</strong> LA SOMME OU <strong>DE</strong> LA DIFFÉRENCE <strong>DE</strong><br />

<strong>DE</strong>UX PRODUITS. — On a acheté 8 m. de velours à<br />

it fr. le m. et 7 m. de drap à 9 fr. le m.; combien<br />

a-t-on dépensé en tout ? — Etablir le raisonnement.<br />

Que deman-fdép.p.le P. de 1 m. l / 12 fr. i 06 fr.<br />

de-t-on ? ) velours X N.dem. ^X8<br />

La dépense J-t- dép. p. 1 P. de 1 m.<br />

totale = \ le drap, jx N.dem ;( X7^''( + 63 fr.<br />

Faire remarquer tout de suite ce qui changerait<br />

dans le raisonnement si on disait : « On a acheté 8 m.<br />

de velours à 12 fr. le m. et 7 m. de drap à 9 fr. le<br />

m.: quelle somme a-t-on payée en plus pour le<br />

velours? »<br />

CALCUL'MENTAL. — 1. Quel est le prix de 4 paniers<br />

d'oranges à 3 fr. le panier et de 2 caisses de mandarines<br />

à 2 fr. la caisse ?<br />

2. On a 8 demi-douzaines de crayons. On en donne<br />

3 paquets de chacun 10 crayons. Combien en restet-il<br />

?<br />

CALCUL ÉCRIT. — 3. Une marchande achète 15 m;<br />

d'étofle à 4 fr. le m. et 24 m. de soierie à 12 fr. le m.<br />

Quel est le montant de sa facture? — R. : 348 fr.<br />

4. Un fermier vend 24 porcs à 23 fr. l'un et<br />

104 paires de poulets à 4 fr. la paire. Quelle somme<br />

reçoit-il?— R.: 968 fr.<br />

ARITHMÉTIOIE : LEMOINE. 160 Leçons d'Arithmét., 2800 exerc. & problèmes, cert. d^Etodes.


328 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> L'LNSTRUCTION <strong>PRIMAIRE</strong><br />

5. Un ouvrier gagne 6 t'r. par jour et travaille<br />

24 jours par mois. Sachant qu'il dépense tous les<br />

jours 4 fr. pour sa nourriture, quelle somme lui<br />

reste-t-il au bout d'un mois de 31 jours? — R. : 20 fr.<br />

6. Un marchand a vendu 16 m. de drap à, 15 fr.<br />

le m. Avec une partie du produit de sa vente, il<br />

achète 25 m. de toile à 1 fr. 50 le m. Quelle somme<br />

lui reste-t-il après cet achat? — R. ; 202 fr. 50.<br />

CALCUL LIBRE. — Faire des factures d'épicerie,<br />

de boucherie, etc.<br />

= = = = = COURS MOYEi\ = = = = =<br />

Sommaire,<br />

Arithmétique. — MDLTIPLICATION <strong>DE</strong>S FRACTIONS. —<br />

Rappeler le principe de la multiplication : Le produit<br />

est au multiplicande comme le multiplicateur est à<br />

Vunité. — En montrer l'application constante dans<br />

la multiplication des fractions. Exercices concr-ets<br />

et gradués : 1° 3/7 de feuille de cahier x ?, le multiplicateur<br />

2 étant le double de l'unité, le produit sera<br />

2-fois plus grand que le multiplicande 3/7 (cela revient<br />

à rendre une traction un certain nombre de<br />

fois plus grande, Manuel n" 17). — 2» 4 m. X 3/5,<br />

le multiplicateur étant les 3/5 de l'unité, le produit<br />

sera les 8/5 du multiplicande or, le 1/5 du multiplicande<br />

est 5 fois plus petit que le multiplicande ou<br />

4 m/5 et les 3/5 seront 3 fois plus grands que le 1/5 ou<br />

X 3 „ ^ u» • 1 -<br />

^ ; remarquer que I on peut obtenir le meme<br />

résultat en intervertissant l'ordre des facteurs : 4 m.<br />

X 3/5 = 3/5 m. X 4 = 12/5 de m. — 3° 2/3 de m.<br />

X 3/5 : raisonner comme au cas précédent. — Généraliser<br />

: tous les nombres entiers peuvent être considérés<br />

comme les numérateurs de tractions ayant<br />

l'unité pour dénominateur; tous les cas envisagés<br />

peuvent se ramener au dernier (multiplication d'une<br />

fraction par une fraction) ; règle unique : multiplie^<br />

les numérateurs entre eux et les dénominateurs entre<br />

eux. — Cas particuliers : les facteurs sont soit<br />

des expressions fractionnaires, soit des nombres fractionnaires.<br />

Géométrie. —NOTIONS RELATIVES AUX VOLOMES. —<br />

Rappeler ce qu'on entend par volume {n" 1 du Manuel).<br />

— Volumes réguliers ; bille, dés à jouer, etc.;<br />

volumes semi-réguliers : brique, boîte, tuyau, etc. ;<br />

volumes irrèguliers : cailloux, encriers ornés, etc. —<br />

Expliquer et montrer ce qu'on appelle sommets et<br />

arêtes. — Ce qu'on appelle surface de développement<br />

ou surface totale, ce qu'on désigne spécialement sous<br />

le nom de surface latérale. — APPLICATION AO CUBE :<br />

volume régulier à six faces carrées égales. — Conséquences<br />

; toutes les arêtes sont égales; les compter<br />

(12); tous les angles des faces sont droits ; les compter<br />

(24). — Exemples de cubes. — Tracer le, développement<br />

d'un cube : en déduire la manière de calculer<br />

la surface latérale et la surface totale.<br />

Système métrique, — MESURES <strong>DE</strong> VOLUME. —<br />

Montrer qu'il est des cas où il' est indispensable de<br />

connaître le volume des corps ; tas de sable, maçonnerie,<br />

etc. — Les volumes proprement dits ne se mesurent<br />

pas directement à l'aide d'instruments, ils se<br />

calculent à l'aide de certaines dimensions mesurées<br />

comme longueurs. — Comment on a déterminé les<br />

unités de volume : on a pris le volume de cubes ayant<br />

pour longueur d'arête l'iine ou l'autre des unités de<br />

longueur. — Etude pratique du mètre cube : en donner<br />

une notion concrète, à l'aide d'une caisse cubique<br />

ayant environ 1 m. d'arête.<br />

Théorie.<br />

1. MULTIPLIER UNE FRACTION PAR UN NOMBRE ENTIER.<br />

—- Mentalement. — Quel est le triple de 3/4? le double<br />

de 2/5? — Rendre cinq fois plus grandes 2/3 et<br />

8/15, etc. — Par écrit : 15/32 x 36 ; 25/49 x 57;<br />

•^/17 X 64, extraire les entiers. ,<br />

2. PRENDRE UNE FRACTIO.V J'UN NOMBRE. — Mentalement.<br />

— Quelle est la moitié de 8 fr.? Quels sont<br />

les 2/3 de 9 fr., les 3/4 de 12 fr. ? — Par écrit :<br />

prendre les 3/4 de 372 908 (Marne. —K. : 279 681);<br />

les 3/5 de 29 fr. 50 (Paris. — R. ; 17 fr. 70).<br />

3. MULTIPLIER UNE FRACTION PAR UNK FB ACTION. —<br />

Mentalement. — Quelle est la moitié du 1/3? Quel<br />

est le 1/5 des 3/4? Quels sont les 2/3 des 7/12? etc. —<br />

Par écrit : trouver les 4/7 de 7/9. (R. : 4/9); — les<br />

3/4 de 2/5. (Aveyron. R. : 3/10); — les 5/9 de 13/10.<br />

(R. : 13/18.)<br />

4. MULTIPLIER UN NOMBRE FRACTIONNAIRE par un<br />

nombre entier. Ex. : 2 m. 1/4 X 3; 4 1. 2/5 X 4;<br />

5 k


il reste pour son loyer 1/4 ou (1920 fr. : 4) = 480 tr.<br />

2. Ua terrasier a 180 m. de fossé à creuser; le premier<br />

jour, il en fait 1/5, le deuxième jour le 1/3, le<br />

troisième jour le 1/6. Que reste-t-il à faire? (Marne.)<br />

— R. : 11 a déjà fait : 1/5 + 1/3 + 1/6 =; 21/30; il<br />

reste à faire : 9/30 ou (180 m. x 9/30) = 54 mètres.<br />

3. Un propriétaire qui a 2 880 fr. de rente en dépense<br />

1/9 en janvier, 1/8 en février 'et 1/4 en mars.<br />

Combien lui reste-t-il pour chacun des neuf autres<br />

mois? (Cher.)<br />

Solution. — Il dépense en 3 mois : 1/9 + 1/8 +<br />

1/4 = 35/72; il reste à dépenser en 9 mois : 72/72 —•<br />

_ 35/72 = 37/72 ou : 2 88U fr. x 37/72 ou 2880 x 37/72<br />

= 1 480 fr. ; en 1 mois : 1 480 ; 9 = 164 fr. 45 par<br />

excès.<br />

1. Un marchand qui avait une pièce de toile de<br />

174 m. en a vendu 1/3 à 1 fr. 60 le m^tre, les 3/4 du<br />

reste à 1 fr. 80 et le reste à 2 fr. le mètre. Il a ainsi<br />

réalisé un bénéfice de 46 fr. 40. On demande combien<br />

il avait payé le mètre de cette toile. (Seine-et-Olse.)<br />

Solution. — 1/3, ou 58 m., est vendu : 92 fr, 80;<br />

il reste alors : 116 m. ; on en prend les 3/4, ou 87 m.,<br />

qui sont vendus ; 156 ir. 60; nombre de mètres restants<br />

: 174 m. — (58 m. 87 m.) = 29 m. qui sont<br />

vendus : 58 fr.; vente totale ; 307 fr. 40; achat total :<br />

261 fr. ; il avait payé le mètre 1 fr. 50.<br />

Problénnes à raisonnements particuliers relatifs<br />

aux salaires. — Voir les problèmes semblables relatifs<br />

aux ventes au n" 15 du Manuel général. — 1.<br />

Deux ouvriers travaillent ensemble. Le premier ga-<br />

Rne par "jour 2 fr. de plus que le 2". Il travaille pendant<br />

34 jours et touche 13 fr. de plus que le 2«, qui<br />

a travaillé pendant 45 jours. Quel est le salaire<br />

journalier de chacun? (Rhône.)<br />

Solution. — Pendant les 34 jours, le l" a gagné<br />

2 fr. X 34 = 68 fr. de plus que le second. Pendant<br />

45 j. — 34 j. = 11 jours, le 2° a regagné 68 fr. —<br />

13 fr. = 55 fr. Gain par jour du 2® ; 55 tr. ; 11 =<br />

5 fr. ; du l»' : 7 fr. •<br />

2. Deux ouvriers travaillent ensemble à creuser un<br />

fossé. Le premier fait par jour 2 m. d'ouvrage de<br />

plus que le 2®. Après avoir travaillé un même nombre<br />

de jours, le premier a fait 180 m. d'ouvrage et le<br />

2= 150 m. Combien ont-ils travaillé de jours? Combien<br />

chaque ouvrier faisait-il- par jour de mètres d'ouvrage?<br />

(Aveyron.)<br />

Solution, — Le premier a fait 30 m. d'ouvrage de<br />

plus que l'autre ; nombre de jours de travail : 15 j. ;<br />

le l»'' faisait par jouf, 12 m. d'ouvrage; le 2" faisait<br />

10 m.<br />

Avec fractions. — 3. Un père et son fils ont gagné<br />

ensemble 144 fr. dans un mois de 24 jours de travail.<br />

Le salaire du fils est la moitié de celui du père. On<br />

demande le prix de la journée de chacun d'eux.<br />

(Doubs.) — R. : 4 fr. et 2 fr.<br />

4. Deux ouvriers travaillent ensemble et reçoivent<br />

l'un 175 fr. et l'autre les 5/7 de cette somme pour un<br />

même nombre de journées de travail. Sachant que<br />

l'un gagne 2 fr. par jour de plus que l'autre, quel est<br />

le nombre de journées de travail de chacun et combien<br />

chaque ouvrier gagne-t-il par jour? (Morbihan.)<br />

— R. : 25 jours; 7 fr. et 5 Ir.<br />

Applications de la géométrie.<br />

Surface du cube. — 1. On a payé 9 fr. 60 pour la<br />

taille d'une pierre cubique à 1 fr. 60 par m^. Quelle<br />

es>t la superficie d'une face? (Saùne-el-Loire.) — R. :<br />

1 m'.<br />

2. Un tailleur de pierre a taillé sur tontes ses faces<br />

un bloc cubique de pierre ayant 0 m. 80 d'arête. 11<br />

est payé' à raison de 0 fr. 75 le m^ ; combien recevra-t-il?<br />

{^Loiret.) — R. : Surf. : 3 m^ 84. — Prix ;<br />

2 fr. 88 ou 2 fr. 90.<br />

3. Une jeune fille a recouvert de papier doré le<br />

dessus, le dessous et les faces d'une boîte en carton<br />

dont les dimensions ont toutes 0 m. 30. Combien a-telle<br />

employé de feuilles de papier doré, si chaque<br />

feuille avait une surface de 1 dm2 14? (Somme.) —<br />

R. ; surf. : 0 m. 54; nomb. de feuilles : 5 par excès.<br />

4. Combien paye-t-on, à raison de 0 fr. 80 par m-,<br />

pour la peinture, à l'intérieur et à l'extérieur, d'un<br />

PARTIE SCOLAIRE 329<br />

bassin cubique en tôle, sans couvercle, de 2 m. 15 de<br />

côté? (Rhône.) — R. : surface d'une face ; 4 m- 6 225,<br />

de 10 faces ; 46 m2 225.,— Prix : 36 fr. 98 ou 37 fr.<br />

• • • " COURS SUPÉRIEUR<br />

Sommaire.<br />

Arithmétique, — LA DIVISION <strong>DE</strong>S FRACTIONS. —<br />

Montrer qu'elle est basée sur la définition générale :<br />

chercher un nombre (nommé quotient) qui, multiplié<br />

par un autre (appelé diviseur), reproduise un produit<br />

donné (le dividende). — Différents cas que l'on peut<br />

envisager ; 1" le diviseur est un nombre entier; 2° le<br />

diviseur est une fraction, — Généraliser, en rappelant<br />

qu'il est toujours possible d'écrire un nombre<br />

entier sous la forme de fractions ayant l'unité comme<br />

dénominateur, — Remarques : 1° Lorsque les fractions<br />

sont accompagnées d'entiers, on les transforme<br />

en expressions fractionnaires ; 2" Montrer ce qu'on entend<br />

par inverse d'une fraction, par inverse d'un<br />

nombre; 3° Toute division équivaut au produit du<br />

dividende par l'inverse du diviseur, — Principes relatifs<br />

aux opérations de fractions : montrer à l'aide<br />

d'exemples concrets, que ce sont les mêmes que les<br />

principes relatifs aux opérations des nombres entiers,<br />

(Voir Manuel, n"» 6 et 9.)<br />

Géométrie. — GÉOMÉTRIE DANS L'ESPACE. — Droites<br />

et plans : ce qu'on appelle droites parallèles et droites<br />

perpendiculeares à un plan-. — Remarques ; Lorsqu'une<br />

droite est perpendiculaire à un plan, elle est<br />

perpendiculaire à toutes les droites du plan qui passent<br />

par son pied. — Plans parallèles. — Intersection<br />

de deux plans : angle dièdre; plans perpendiculaires<br />

et plans obliques. — Les polyèdres : faces,<br />

arêtes, sommets; rappeler ce qu'on entend par surface<br />

et par volume d'un cor^s. — Les différents polyèdres<br />

: 1° Les prismes, qui ont deux bases polygonales<br />

égales et parallèles et dont les faces latérales<br />

sont des parallélogrammes; prisme triangulaire, hexagonal,<br />

parallélépipède quelconque ou rectangle, cube ;<br />

2» Les pyramides, qui n'ont qu'une base polygonale<br />

et dont les faces latérales sont des triangles ayant un<br />

sommet commun, — Les solides de révolution : cylyndre,<br />

cône, sphère.<br />

Système métrique. — LES MESURES <strong>DE</strong> VOLUME. —<br />

Généralités, étude pratique du mètre cube. (Voir<br />

cours moyen.)<br />

Théorie.<br />

1. Définir la division d'un nombre entier ou frac"<br />

tionnaire par un autre nombre. Enoncer et démontrer<br />

la règle à suivre pour diviser une fraction par<br />

une fraction. Condition nécessaire et suffisante pour<br />

que le quotient soit ; 1" plus petit que le dividende;<br />

2" plus grand que le dividende (Brev. élém., Paris.)<br />

Indications. — Définition : voir sommaire; règle<br />

générale ; multiplier la fraction dividende par l'inverse<br />

de la fraction diviseur. — Voir la démonstration<br />

dans les traités d'arithmétique. (M. VINTÉJOUX,<br />

Hachette, édit.) — Cas particulier : quand chaque<br />

térme de la fraction dividende est exactement divisible<br />

par le terme correspondant de la fraction diviseur,<br />

il est plus simple de diviser terme par terme la<br />

fraction dividende par la fraction diviseur. — Soient<br />

T) — d q (q étant entier ou fractionnaire). Suivant le<br />

principe fondamental de la multiplication D sera à q,<br />

comme d est à l'unité ; donC D > ? quand d > 1 et<br />

D < 5* quand d < 1.<br />

2.-En divisant 5/8 par une certaine fraction, on obtient<br />

un quotient équivalent à 4/5. Quelle a été la<br />

fraction diviseur? Faire la démonstration. (Brev.<br />

élém., Paris.) '<br />

Indications. — La fraction diviseur est 5/8 : 4/5<br />

ou 5/8 X 5/4 = 25/32. En effet, d'après la définition,<br />

le diviseur cherché X 4/5 doit reproduire le dividende<br />

5/8. Or, multiplier un nombre par une fraction,<br />

c'est prendre cette fraction de ce nombre ; donc<br />

4/5 du diviseur = 5/8; 1/5 du diviseur = g ° ^et 5/5<br />

5 x 5<br />

du diviseur ou le diviseur entier = 5/8 X 5/4.<br />

LECTURE EXPLIQUÉE: GUÉCHOT, Premier livre, Cours élémentaire Cours moyen ^


330 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

3. Le quotient de deux nombres est 4 et leur difl'érence<br />

86. Quels sont ces deux nombres? Et si le quotient<br />

des deux nombres était 4/7 et leur diftérence<br />

35, trouver de même les deux nombres et faire la<br />

preuve, c'est-à-dire retrouver le quotient 4/7. {Mrev.<br />

•élém., Oise.)<br />

Indications. — 1° Si le quotient des deux nombres<br />

est 4, c'est que le premier est 4 fois plus grand que<br />

le second; donc.4lois }e second— une fois le second<br />

= 36; donc 3 fois le second = 36. Ce second nombre<br />

= 36 : 3 = 12; le premier = 48. 2° Le plus petit<br />

nombre est les 4/7 du grand. Donc 7/7 — 4/7 ou 3/7<br />

du grand nombre = 35. Le plus grand est donc 35 X<br />

7/S = 245/3; le plus petit est 245/3 X 4/7 = 140/3.<br />

Vérifier.<br />

Applications de l'arithiaétique.<br />

Divisions de fraclions. — Trouver un nombre,<br />

connaissant une fraction de ce nombre. — 1. Les<br />

•2/3 des 3/5 d'un nombre forment un deuxième nombre<br />

qui, divisé par 0,5, donne 360 pour quotient.<br />

Quel est le premier nombre?<br />

Indications. — Les 2/3 des 3/5 ou les 2/5 valent<br />

360 X 0,5 = 180. Le nombre = 180 : 2/5 = 180 x<br />

5/2 = 450.<br />

2. Un champ rectangulaire a produit une récolte<br />

dont la valeur, qui est de 285 fr. 768, est les 4/25 de<br />

celle du terrain. Calculer le prix de l'are de ce terrain,<br />

sachant que son périmètre est de 214 m. 20 et<br />

que l'un de ses côtés vaut les 5/12 de l'autre. [Brev.<br />

Indications. — Valeur du terrain : 285 fr. 768 X<br />

25/4 = 1 786 ir. 05. Le périmètre = (12/12 -|- 5/12)<br />

X 2 = 34/12 d'un des côtés. La longueur mesure<br />

214 m. 20 X 12/34 = 75 m. 60. La largeur : 75 m. 60<br />

X 5/12 = 31 m. 50. Surface : 1 m® x 75,6 x 31,5 =<br />

2 381 m2 4. L'are vaut 1 786 fr. 05 : 23,814 = 75 fr.<br />

3. Un marchand achète un certain nombre de kg.<br />

de marchandises en plusieurs fois, savoir : les 2/7 de<br />

ce nombre total de kg. à raison de 1 fr. 15 le gr. ; les<br />

3/8 du même nombre à raison de 1 fr. 20 le gr. et les<br />

4 kg. ^375 qui complètent la totalité à raison de<br />

1 fr, 37 le gr. Quelle a été la dépense du marchand<br />

et combien doit-il vendre l'hg. pour gagner 175 fr.<br />

sur la totalité de la marchandise achetée?<br />

Indications. —En deux fois il a vendu 2/7 -f 3/8<br />

= 37/56; il reste donc 19/56 on 4 kg. 375. Le poids<br />

total est 4 kg. 375 : 19/56 = 12 kg. 8 947. Valeur des<br />

•2/7 = 1 fr. 15 X 12 894,7 x 2/7 = 4 236 fr. 83 ; — des<br />

3/8 = 1 fr. 20 x 12 894,7 x 3/8= 5 802 Ir. 61. Valeur<br />

du reste : 1 tr. 37 x 4 375 = 5 993 fr. 75. Total ;<br />

16033 fr. 19. Prix de vente total : 16 208 fr. 19. Prix<br />

de vente de l'hg. ; 125 fr. 70 par excès.<br />

4. Un propriétaire payait une année en contributions<br />

le 1/7 de ce qu'il touchait sur ses loyers. L'année<br />

suivante, il avait augmenté le prix total de ses<br />

loyers de 205 fr., mais ses contributions avaient été<br />

portées an 1/6 de la somme touchée pour ses nouveaux<br />

loyers. Dans ces deux cas, après avoir payé<br />

les impôts, le propriétaire a joui du même revenu.<br />

Quel est ce revenu? {Brev. élém., Landes.)<br />

Indications. — Primitivement, le revenu était 7/7<br />

— 1/7 = 6/7 du loyer. Il est ensuite : 6/6 — 1/6 =<br />

5/6 du loyer primitif augmenté de 2U5 fr. ou 5/6 du<br />

loyer primitif + (5/6 de 205 fr. =) 1 025 fr /6. Donc<br />

6/7 — 5/7 == 1/42 de ce loyer primitif = 1 025 fr./6.<br />

Loyer primitif ; 7 175 fr. Revenu : 6 150 fr.<br />

Problèmes particuliers relatifs aux salaires. —<br />

(Voir cours moyen.) — 1. Deux ouvriers travaillent<br />

ensemble dans un même atelier. Le premier gagne<br />

par jour les 3/4 du gain journalier du second. Au<br />

bout d'un certain temps, le premier ayant travaillé<br />

4 jours de plus que le second, les deux ouvriers reçoivent<br />

la même somme : 72 fr. Quel est le salaire<br />

journalier de chacun? (Bours. ens. prim. sup., Beauvals.)<br />

Indications. — Pour gagner la même somme, le<br />

premier ouvrier doit travailler pendant 4 jours, tandis<br />

que le second ne travaille que pendant 3 jours;<br />

en effet. 3/4 de gain x 4 = 4/4 de gain x 3. Quand<br />

le Second travaille 3 jours, le premier travaille 4 —<br />

3 = 1 jour de plus. Pour qu'il travaille 4 jours de<br />

plus, il faut que le second ait travaillé pendant 3 j.<br />

X 4 = 12 j. Lui aura fait alors 16 j. Gain journalier<br />

du premier : 78 fr. : 16 = 4 fr. 50; du second : 6 fr.<br />

Vérifier.<br />

2. Deux ouvrières travaillent ensemble. La première<br />

gagne par jour 1/2 de plus de la deuxième; au bout<br />

d'un certain tenlps, la première, qui a travaillé 5 jours<br />

de plus que la deuxième, a reçu 105 fr. et la deuxième<br />

60 Ir. Combien chacune gagne-t-eUe par jour? [Brev.<br />

élém.)<br />

Indications. — La deuxième ayant touché 60 fr., la<br />

première, qui gagne 1/2 en plus, aurait touché pour<br />

le même temps : 60 fr. -I- (60 fr. : 2) =? 90 fr. Elle a<br />

donc touché 105 fr. — 90 fr. = 15 fr. pour 5 jours<br />

de travail. Par jour elle gagne 15 fr. : 5 = 3 Ir. et<br />

l'autre 3 fr. x 2/3=2 fr.<br />

3. Un entrepreneur a occupé des ouvriers dans deux<br />

chantiers ; dans le premier 32 ouvriers pendant<br />

12 jours, dans l'autre 38 ouvriers pendant 15 jours.<br />

Chacun des ouvriers du deuxième chantier a reçu<br />

un salaire quotidien égal aux 10/9 de celui d'un<br />

ouvrier du premier. Sachant que la somme totale<br />

payée par l'entrepreneur aux deux groupes d'ouvriers<br />

s'est élevée à 4 578 fr. on demande quels<br />

étaient les salaires dans chaque groupe. [Brev.<br />

élém., Seine.)<br />

Indications. — N. de journées du l®!^ groupe : 12 j.<br />

X 32 = 384. N. de journées du second : 15 j. X 38<br />

= 570, valant chacune les 10/9 de la journée des<br />

premiers, et valant toutes 5700/9 de journée do la<br />

1"'® série. Donc 384 journées -t- 5 700/9 de journée<br />

= 4 578 fr., donc 3456/9 -f 5700/9 = 9156/9 de journée<br />

= 4578 fr. Salaire de la journée du l=i' groupe :<br />

4 578 fr. ; 9156/9 = 4 fr. 50: du second groupe ;<br />

4 fr. 50 X 10/9 = 5 fr.<br />

COHBN,<br />

institatour.<br />

HISTOIRE<br />

La guerre de Trente ans.<br />

: CÔURS ÉLÉMENTAIRE = = =<br />

Une grande rictofre : ROCROI. — Montrer un<br />

portrait du piince de Condé. Faire remarquer la lai­<br />

deur et la force : le grand nez busqué en bec d'aigle,<br />

les narines ouvertes, les yeux qui « lançaient des<br />

éclairs ». — Examiner le costume des officiers du<br />

temps ; les grandes bottes à entonnoir; sur les cheveux<br />

longs, le feutre à larges bords avec la grande<br />

plume blanche (la coifie du chapeau est faite d'une<br />

calotte d'acier cachée sous le feutre).<br />

Les Espagnols assiégeaientune petite ville placée sur<br />

un plateau, entre des forêts et des marécages, Rocroi.<br />

Ils étaient plus nombreux que les Français envoyés<br />

pour délivrer la ville. Ils avaient plusdecanons, dessoldats<br />

plus expérimentés, un vieux général. — L'armée<br />

françaiseétaitconfièe à un jeune prince de vingt-deux<br />

ans,le ducd'Enghien, qu'on appellera plustardle ffmnd<br />

Condé. — Les vieux officiers, français conseillaient de<br />

ne pas attaquer l'armée espagnole; mais Condé ordonna<br />

la bataille. Une partie de son armée, à gauche,<br />

faiblit et recule. Le général va-t-il courir vers elle<br />

pour la secourir? Non : il « enfonce » les troupes<br />

qui sont devant lui (s'aider d'un croquis au tableau),<br />

tourne les autres, et, « les cheveux èpars,_ les yeuï<br />

pleins d'éclairs, l'épée à la main », il déjjouche derrière<br />

les régiments ennemis qui bousculaient la gauche<br />

de l'armée française et qui se trouvent pris entre<br />

deux feux. — Ses quatre assauts contre le « carré »<br />

espagnol. — La victoire. — La joie en France.<br />

= COURS MOYEN<br />

La guerre de Trente ans. — LES CAUSES. —<br />

Nous devions voir aujourd'hui de quelle façon Richelieu<br />

réalisa la seconde partie de son programme : rétablir<br />

en Europe la puissance de la France. — I' y<br />

HISTOIRE î GAUTHIER et <strong>DE</strong>SCHAMPS, Cours préparatoire d'histoire de France . . . . 50 c«


éussit en prenant part à une longue guerre qui désola<br />

l'Allemagne, la guerre de Trente ans.<br />

L'ALI.EMAGNB FÉODALE. — Au début du xvii® siècle,<br />

rAllemagne n'était pas,, comme la France ou l'Angleterre,<br />

un Etat fortement organisé. Elle était morcelée<br />

en près de 400 Etats, plus indépendants encore que<br />

les grands fiefs au temps des premiers Capétiens.<br />

L'empereur, comme l'avait été Hugues Capet, était<br />

souverain dans les terres qu'il possédait comme sei ­<br />

gneur; mais partout ailleurs dans son empire, il était<br />

à peu près impuissant.<br />

L'EMPEREUR VBDT ÊTRE MAÎTRE DANS TOUT L'EMPIRE.<br />

— 11 voulut être maître dans son Allemagne,<br />

Il comme Je sont chez eux, disait-il, les rois de France<br />

et d'Espagne ». Vous devinez que les princes allemands<br />

s'y opposeront de toutes leurs forces. Mais<br />

l'un après l'autre, ils seront battus. L'empereur va-til<br />

donc réaliser son projet?<br />

L'AMBITION <strong>DE</strong> L'UMPEREUR CRÉE UN DANGER POUR<br />

LES PAYS VOISINS. — Cherchons si les princes allemands<br />

étaient seuls intéressés à lutter contre leur<br />

maître. — L'Allemagne de ce temps comprenait les<br />

Etats d'Autriche; elle allait de la Baltique et de la<br />

mer du Nord à la Méditerranée; traçons rapidement<br />

sur la carte, et voyez : elle coupait l'Europe en deux.<br />

Si un souverain parvenait à se rendre maître de ce<br />

vaste empire, il deviendrait dangereux pour l'Europe<br />

autant que l'avait été Charles-Quint. Il fallait écarter<br />

ce péril. Ainsi en déclarant la guerre à l'Espagne et<br />

à l'empereur d'Allemagne dans cette guerre de "Trente<br />

ans, Richelieu continua la lutte de la France contre<br />

la maison d'Autriche.<br />

Les Français combattent alors pour acquérir celles<br />

de leurs provinces qu'occupent encore les Espagnols,<br />

pour atteindre leurs frontières naturelles, et, selon<br />

l'expression de Richelieu, « pour mettre la France en<br />

tous lieux où était l'ancienne Gaule » des Pyrénées<br />

au Rhin.<br />

La guerre. — LES PREMIÈRES PÉRIO<strong>DE</strong>S. — De<br />

1618 à. 1635, la France ne prit aucune part directe à<br />

la guerre de Trente ans. Cherchez pourquoi : troubles<br />

de la Régence, efforts de Richelieu pour réorganiser<br />

le gouvernement. — Mais s'il n'intervint point directement,<br />

Richelieu décida le roi de Danemark, puis le<br />

roi de Suède, à combattre l'empereur d'Allemagne.<br />

Il les y aida, leur fournit de l'argent. Mais l'empereur<br />

d'AUemagne trioinpha.<br />

PÉRIO<strong>DE</strong> FRANÇAISE. — D'abord revers. — Alors<br />

'^1635) commença la période française. Elle débuta<br />

mal ; sur trois de ses frontières la France fut envahie.<br />

Les Espagnols s'avancèrentdans le Languedoc<br />

et dans la Picar&e; ils menacèrent Paris. Et les soldats<br />

de l'empereur, en Bourgogne, assiégèrent la petite<br />

ville de Sairit-Jean-de-Losne, qui résista si bien<br />

qu'elle mérita le nom de « Belle Défense ».<br />

Les succès. — Heureusement un de nos alliés, Bernard<br />

de Saxe-Weimar, enleva l'Alsace à l'Autriche;<br />

il mourut, et la France resta maîtresse de sa belle<br />

conquête (1639).<br />

L'année suivante, une armée française prenait<br />

Arras et l'Artois (1640) ; puis Richelieu conduisait<br />

lui-même aux Pyrénées une autre armée qui reprenait<br />

le Roussillon (1642).<br />

Soos Louis XIV. — Mais, le grand ministre mort,<br />

la France fut une fois encore aux mains d'une femme,<br />

d'un enfant, d'un ministre étranger. Voilà qui doit<br />

rendre courage à nos ennemis. En éflet, les Espagaols<br />

viennent assiéger Rocroi (1643) où ils sont battus<br />

par Gondè. (Voir cours élémentaire.) Et le vainqueur,<br />

se joignant à Turenne, bat encore les soldats<br />

de l'empereur, d'abord dans la Forêt Noire (Fribourg)<br />

puis en Bavière (Nqrdlingen). Suivons sur cette<br />

carte. Voyez : Turenne s'enfonce en Allemagne pour<br />

y rejoindre une armée suédoise; et les deux alliés<br />

menacent l'empereur dans sa capitale : le voilà contraint<br />

à la paix. Pendant ce temps Condé achève les<br />

Espagnols à Lens (1648).<br />

Les traités de Westphalie. — Tant d'Etats<br />

étaient intéressés à cette guerre, tant de questions<br />

PARTIE SCOLAIRE 33f<br />

étaient à débattre qu'il fallut quatre ans de disons- "<br />

siens pour établir les traités qui la terminent. (Dire<br />

comment aujourd'hui le télégraphe, le téléphone, leschemins<br />

de fer permettent d'accélérer le règlement<br />

des questions internationales.)<br />

Ils furent signés dans deux villes de Westphalie,<br />

d'où leur nom. Certaines clauses ne concernent que<br />

l'Allemagne, et cependant elles vous intéresseront ;<br />

écoutez :<br />

Pour les clauses religieuses : la paix de "W estphalie<br />

reconnaît aux princes, protestants ou catholiques,<br />

le droit d'imposer leur religion à leurs sujets.<br />

Rappelez-vous que depuis cinquante ans déjà,,<br />

la France, seule en Europe, jouissait de la liberté religieuse,<br />

Bt vous comprendrez mieux ce que nous<br />

avons dit de l'èdit de Nantes : il mérite de taire datedans<br />

l'histoire.<br />

Clauses 'politiques. — Vous savez pourquoi l'organisation<br />

intérieure de l'Allemagne nous intéressait<br />

tant? Redites-le. — L'empereur étant vaincu, l'Empire<br />

resta électif, et l'Allemagne fut divisée en plus<br />

de 300 Etats, k peu près complètement indépendants.<br />

Un tel empire ne sera pas un voisinage bien<br />

redoutable, n'est-ce pas? Grâce à cette faiblesse, la^<br />

France put s'affermir pendant deux siècles.<br />

Clauses internationales. — Enfin ces traités réglaient<br />

des questions européennes, et ils comptent<br />

en effet parmi les plus importants de l'histoire del'Europe.<br />

La Prusse, la Suède, recevaient des territoires<br />

pris à l'Empire. — Et, surtout, la Francégardait<br />

l'Alsace et se faisait reconnaître, une foi&<br />

de plus, son droit à posséder les Trois Evêchés.<br />

Et l'Artois, dites-vous? Et le Roussillon? — Répondez<br />

d'abord : A qui appartenaient ces provinces?<br />

A l'Espagne. — Eh bien, l'Espagne se refusa k traiter<br />

en 1648. Elle escomptait une revanche.<br />

Résumé. — L'Allemagne, au xvii'= siècle, était<br />

morcelée en plus de trois cents Etats. L'empereur<br />

d'Allemagne voulut devenir maître de l'Empire, qui,<br />

très étendu et très peuplé, aurait été un dangereux<br />

voisinage pour les autres nations. —La guerre entre<br />

l'empereur et, ses sujets d'abord, puis entre l'empereur<br />

et l'Espagne d'une part, la France et ses alhés<br />

de l'autre, dura trente ans, d'où son nom. — En 1635,<br />

Richelieu intervint directement. Après quatre années<br />

de luttes indécises, la France n'eut plus que des victoires<br />

: en 1639, conquête de l'Alsace; en 1640, conquête<br />

de l'Artois; en 1642, conquête du Roussillon.<br />

— La guerre s'acheva pendant le ministère de Mazarin<br />

par les victoires de Condè et de Turenne à Rocroi<br />

(1643), Fribourg, Nordlingen et Lens (1648). —<br />

Les traités de Westphalie intéressent toute l'Europe<br />

ils affaiblissent encore l'Allemagne, et reconnaissent<br />

à la France l'Artpis et les Trois Evêchés.<br />

- C O U R S S U P É R I E U R = = = = =<br />

Bien indiquer les caractères de la guerre : un.<br />

prince de la maison d'Autriche veut faire à son profit,<br />

de l'Empire électif d'Allemagne un Etat centralisé<br />

comme la France. Pour unifier d'abord ses possessions<br />

personnelles, habitées par des peuples très<br />

divers, il veut leur imposer l'unité de religion : d'où<br />

premier caractère de la guerre : guerre religieuse.<br />

Les Etats protestants s'insurgent contre le prince<br />

catholique, puis la guerre s'étend à toute l'Allemagne,,<br />

chaque prince allemand défendant son indépendance<br />

contre l'ambition de l'empereur ; guerre civile allemande.<br />

— Enfin, tous les Etats d'ISurope que menacerait<br />

une Allemagne trop puissante prennent part<br />

à la lutte •. guerre européenne.<br />

Sujets de devoirs. — Exposez les causes et ;les<br />

principales périodes de la guerre de Trente ans. —<br />

BSle de Richelieu pendant la guerre de Trente ans^<br />

— Importance des traités de westphalie.<br />

-E. HERMAKN,<br />

institutrice d'école annexe^<br />

HISTOIRE : GAUTHIER et <strong>DE</strong>SCHAMPS, coars sup. d'histoire de France, 72"GR°CTCART!2OU"! 1» 8 0


<strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

GÉOGRAPHIE<br />

Le bassin parisien.<br />

R." C O U R S É L É M E N T A I R= E = =<br />

La. plus grande plaine française s'étend entre<br />

la Manche au nord-ouest, les Ardennes et les<br />

pays de Meuse à l'est, le Massif Central au<br />

sud, la Bretagne à l'ouest. — Siuf au nord-ouest<br />

où elle se termine sur la mer, cette plaine française<br />

est entourée de pays plus élevés que nous connaissons<br />

déjà (les faire rappeler par les enfants). Nous ne<br />

devons pas nous la représenter comme un pays toujours<br />

plat, ayant partout la même hauteur au-dessus<br />

du niveau de la mer : d'abord, dans le voisinage des<br />

montagnes qui l'entourent elle est plus élevée; de ces<br />

points (Massif central, Bretagne, ou plateau ardennais),<br />

le soi va en s'abaissant doucement vers le centre,<br />

et l'on arrive en un point moins élevé que tous<br />

les autres, et ce point, c'est Paris. D'ailleurs, il nous<br />

est facile de constater cette inclinaison du sol en regardant<br />

la direction des principales rivières : l'Oise<br />

'qui descend des Ardennes, la Seine et ses affluents<br />

qui viennent du plateau de Langres ou du Morvan,<br />

la Loire de Nevers à Orléans, l'Eure avant d'arriver<br />

à Chartres. Toutes ces rivières donc se dirigent vers<br />

un centre, vers le point le plus bas ; elles n'y arrivent<br />

pas toutes parce 'quelques-unes sont arrêtées dans<br />

leur chemin par de petit obstacles, mais toutes ont<br />

d'abord cette direction. Donc, la plaine française<br />

dont nous parlons est une plaine à pente douce,<br />

ayant plusieurs faces, toutes ces faces regardant un<br />

point commun ; Paris. C'est pourquoi on donne à<br />

cette plaine le nom de bassin parisien. On y rencpntre<br />

quelquefois des parties plus élevées; ce sont, au<br />

sud-est, les monts du Morvan et le plateau de Langres;<br />

au nord-ouest, les collines de Normandie et (in<br />

Perche.<br />

Cette plaine communique avec d'autres plaines<br />

françaises. — Faire trouver : seuil (passage)<br />

du Poitou, seuil de Bourgogne, et montrer qu'elle<br />

fait suite à la plaine tiu Nora.<br />

Elle se termine sur la Manche par une côte<br />

tantôt élevée et tantôt basse. —Expliquez à l'aide<br />

de gravures le détail de la côte : falaises du pays de<br />

Canx, estuaire, de la Seine, plages basses et rochers<br />

du Calvados.<br />

Elle est arrosée par deux fleures ; la Loire<br />

et la Seine. — Montrer qu'en ellet, entre Nevers et<br />

Angers, le cours de la Loire appartient au t>assin parisien;<br />

faire étudier le cours delà Seine.<br />

- C O U R S M O Y E N =.<br />

Le bassin parisien est une plaine d'altitudes<br />

inégales, au sol Farié, qui occupe plus du quart<br />

de la France. — SON ÉTENDUE. — 11 est compris<br />

entre les massifs anciens (les nommer), la plaine du<br />

Nord et la Manche.<br />

SON IHPORTATICB. — Il n'est pas isolé du reste de<br />

la France; bien au contraire, il communique avec<br />

les autres plaines françaises (préciser), et comme il<br />

constitue la plaine la plus étendue et la plus riche, il<br />

semble qu'il attire à lui toutes les ressources de la<br />

France. De la vallée de la Garonne comme de celles<br />

du Rhône et de la Saône, de la Sapibre et de l'Escaut,<br />

des chemins naturels conduisent vers le centre du<br />

bassin parisien qui est ainsi en relations faciles avec<br />

toutes les parties de la France.<br />

SA CONFIQURATION. — Ainsi que nous le voyons facilement,<br />

si nous ne perdons pas de vue les hautes<br />

terres qui l'entourent, le bassin parisien a une disposition<br />

concentrique, c'est-à-dire telle que toutes<br />

les pentes^ douces de ses plaines regardent vers un<br />

point intérieur situé plus bas, et ce point est Paris.<br />

On'peut dire que le terme de bassin ne fut jamais<br />

mieux appliqué ; on le remplace même par un terme<br />

encore plus précis en désignant ce bassin sous le nom<br />

de cuvette. Cette dernière appellation convient particu­<br />

lièrement à la région orientale où les dilléroiiis terrains<br />

s'étagent et forment des crêtes concentriques<br />

dont les plus faciles à reconnaître sont : la crête des<br />

Bars (Bar-sur-Seine, Bar-sur-Aube, Bar-le-Duc); la<br />

falaise de Champagne qui passe non loin du confluent<br />

de l'Yonne et de l'Aruiançon, puis par Troyes,<br />

Vitry-le-Francois çt Réthel; enfin la falaise de l'ils<br />

de France qui passe par Moutereau, Epernay, Reims<br />

et Luon. Partout ailleurs, la cuvette parisienne est<br />

beaucoup plus irrégulifcre. Les points les plus élevis<br />

sont au sud-est : 800 et 900 m. dans le Morvan, 600 m.<br />

dans le plateau de Langres et la Côte d'Or, et à<br />

l'ouest 400 m. dans les collines de Normandie. Paris<br />

n'est plus qu'à 26 mètres au-dessus du niveau de la<br />

mer, et la vallée de la Seine est le déversoir lent de<br />

cette cuvette inclinée vers la Manche. Au sud, la<br />

Vienne, l'Indre, le Cher et la Loire descendent vers<br />

la cuvette parisienne et ne sont arrêtées dans leur<br />

route que par des bossellementsinsignifiants quisullisent<br />

à les faire dévier de-leur direction première.<br />

Il est arrosé par deux fleures .• la Seine et la<br />

Loire; seul le bassin de la Seine lui appartient<br />

entièrement. — La plaine du bassin parisien attire<br />

par sa configuration les eaux des hantes terres qui<br />

l'entourent. Toutefois, celles qui viennent du Massif<br />

Central lui échappent, et la Loire recueille aussi les<br />

eaux qui descendent du versant méridional des collines<br />

de Normandie; mais le bassin parisien possède<br />

entièrement tout le réseau (source de l'Oise exceptée)<br />

des eaux qui vont à la Seine.<br />

LA SEINE. — La Seinè est, en France, le type des<br />

fleuves réguliers. Elle prend sa source à une faible<br />

altitude (471 m.) sur le plateau de Langres ; ce n'est<br />

d'abord qu'un mince filet d'eau ; mais il traverse une<br />

région calcaire où l'infiltration des eaux de pluies donne<br />

naissance à de nombreuses sources ; elle se grossit<br />

donc peu à peu ; elle n'est vraiment une rivière qu'à<br />

partir de Chàtillon-sur-Seine. A Bar-sur-Seine elle<br />

entre dans la Champagne humide, à Troyes, dans la<br />

Champagne pouilleuse ; elle suit un moment le pied<br />

de la falaise de l'Ile de France, et reçoit l'Aube, dont<br />

le cours est semblable au sien ; elle côtoie encore la<br />

falaise d'Ile de France, arrose Nogent, Montereau,<br />

où elle reçoit l'Yonne, Moret, où elle reçoit leLoing.<br />

Elle n'est plus qu'à une faible altitude et descend lentement<br />

jusqu'au fond de la cuvette parisienne, en<br />

arrosantAlelun et Corbeil ; aux portes de Paris, elle<br />

se grossit de la Marne ; elle traverse Paris, et, n'ayant<br />

presque plus de pente, eUe décrit de nombreuses sinuosités<br />

; elle reçoit l'Oise, arrose Mantes, reçoit<br />

l'Eure ; arrose Elbeuf et Rouen. Son lit s'élargit, et<br />

elle se jette dans la mer entre le Havre et Honfleur<br />

par un estuaire où se produit dans les fortes marées<br />

le phénomène du masc.aret ; c'est pour éviter les entraves<br />

qu'il met à la navigation qu'on a creusé le canal<br />

de T'ancarvilie an Havre.<br />

POURQUOI LA SEINE EST UN FLEUVE RÉGULIER. —<br />

Qui dit fleuve régulier, dit d'abord fleuve ayant une<br />

pente sensiblepient égale ; la Seine ne venant pas<br />

d'une région élevée n'a pas un cours rapide, ce qui est<br />

déjà un avantage pour la navigation. Qui dit fleuve<br />

régulier dit aussi fleuve ayant en toutitemps une quantité<br />

suffisante d'eau et n'étant pas soumis à des crues<br />

subites. En raison de son peu d'élévation et de son<br />

éloignement assez grand- de la mer, le plateau de<br />

Langres n'est pas soumis à des pluies torrentielles.<br />

Il n'y tombe que des pluies fines, mais fréquentes.<br />

De pins, la Seine ne traverse pas de terraips absolument<br />

imperméables ; elle perd donc dans le sol une<br />

partie des eaux qu'elle entraîne, tantôt plus, tantôt<br />

moins ; et les pluies qui tombent sur le plateau de<br />

Langres ne lui envoient pas immédiatement toutes<br />

leurs eaux, comme il arriverait si la pente était rapide<br />

et imperméable. La Seine est donc, par nature, un<br />

fleuve tranquille et régulier.<br />

Ce qui est vrai de la Seine est presque aussi vrai<br />

de tous ses affluents, si l'on excepte l'Yonne.<br />

Le Morvan d'où descendent l'Yonne et ses affluents<br />

est un bloc de porphyre relativement élevé ; à<br />

moindre pluie toutes les rivières se gonflent subitement<br />

et descendent les pentes avec fracas.<br />

GÉOGRAPHIE ; LEMONNIER.SCHRA<strong>DE</strong>RetGALLOUEPEC. Cours élément., arcéog^h""*!


L<br />

Mais les crues de l'Yonne se l'ont senûr à Paris<br />

plusieurs jours avant celles de la Seine et de la<br />

Marne ; elles ne sont donc pas ordinairement très<br />

dangereuses. De plus, ces rivières du Morvan contribuent,<br />

en été, à soutenir le débit de la Seine, car le<br />

Morvan est un pays d'orages, tandis que le plateau<br />

de Langres est sec pendant la saison chaude.<br />

En résumé, par elle-même et par ses affluents,<br />

sauf l'Yonne, la Seine est un fleuve régulier, favorable<br />

à la navigation. Il faut des circonstances exceptionnelles,<br />

comme un hiver très humide succédant à un<br />

été humide (ce fut le cas en 1910), pour que les crues<br />

de la Seine et de ses affluents prennent un caractère<br />

de désastre. Alors les terrains perméableà ne sont<br />

plus une sauvegarde, mais un danger ; un^ fois qu'ils<br />

sont saturés d'eau il n'en peuvent plus emmagasiner,<br />

et leur surface se transforme en marécages et en lacs,<br />

tout naturellement, ausquels vient s'ajouter en bouillonnant<br />

le trop plein des fleuves.<br />

= = = COURS SUPÉRIEUR ——<br />

1» On insistera avec plus de précision sur la formation<br />

géologiques du bassin parisien. La carte de<br />

l'atlas Lemonnier et Schrader (cours supérieur) p. 108,<br />

sera utilement indiquée aux.élèves ; on pourra même<br />

leur faire tracer spécialement cette région orientale<br />

du bassin parisien, et leur en faire saisir l'importance<br />

au point de vue stratégique.<br />

2" On pourra aussi, avec ces élèves, plus habitués<br />

à la méthode géographique, placer l'étude du climat<br />

avant l'étude hydrographique. Nous n'avons pas cru<br />

devoir le faire pour le cours moyen, afin de ne pas<br />

distraire l'attention des élèves de cette contexture du<br />

bassin parisien que l'étude immédiate des fleuves rend<br />

plus saisissable.<br />

3" On complétera les notions précédentes par la<br />

lecture indiquée page 108, n° 471 : le centre du bassin<br />

de Paris. Enfin, on pourra faire distinguer les<br />

différentes plaines du bassin parisien : Ile de France,<br />

Brie, Champagne, Beauce, Sologne, Berry, Val de<br />

Loire. L'étude géologique, celle du relief et la seule<br />

inspection de la carte conduisent nécessairement à<br />

ces distinctions.<br />

S. <strong>DE</strong>CHARBOSNB,<br />

-institutrice d'école annexe.<br />

SCIENCES PHYSIQUES E T NATURELLES<br />

Le système nerveux.<br />

SojiiMAiRK. — 1. Ce qui constitue le système nerveux.<br />

— 2. Situation et aspect du cerveau : organe<br />

principal. — 3. Les nerfs transmettent' les ordres<br />

du cerveau. — 4. Importance de cet organe. — 5.<br />

Considérations d'hygiène du cerveau et des nerfs.<br />

MATÉRIEL. — Une cervelle de mouton. — Des vertèbres<br />

de lapin contenant la moelle épinière. — Un<br />

crâne de pigeon ou de poulet. — Une épingle. —<br />

Image montrant le système nerveux de l'homme.<br />

Observations. —1. Quand par hasard on se pique,<br />

la douleur fait retirer vivement la main. — Si une partie<br />

du corps est malade, eUe est beaucoup plus sensible,<br />

au toucher, par exemple. — Médor a posé sa<br />

patte sur une pierre coupante du chemin ; il s'éloigne<br />

en aboyant de douleur.<br />

2. — Dans' la boîte formée par les os du crâne se<br />

trouve le cerveau. — On ne touche qu'avec précaution<br />

à la tête d'un jeune entant. — On vend les cervelles<br />

du bœuf, du veau, du mouton et du porc, qui<br />

swent de nourriture. — Le cerveau est partagé en<br />

deux par un sillon longitudinal. — La surface du<br />

cerveau présente de nombreuses circonvolutions. —<br />

Quand la cervelle est cuite, on enlève avec adresse la<br />

peau légère qui la recouvre. — La cervelle coupée en<br />

deux est grisâtre à l'extérieur, blanchâtre à l'intérieur.<br />

— Le cerveau de l'homme pèse environ 1200 grammes.<br />

3. — Kn arrière du cerveau se trouve le cervelet ou<br />

petit cerveau. — Dans la colonne vertébrale du la-<br />

PARTIE SCOLyVIRB 333<br />

pin, on voit une substance moUe qu'on appelle moelle.<br />

— Il y a aussi de la moelle dans les vertèbres du<br />

poulet, du poisson. — 11 y a parfois dans la viande<br />

des filaments blanchâtres qu'on prend à tort pour<br />

des nerfs. — Pour faire les petites opérations, on<br />

insensibilise la partie malade en détruisant le nerf.<br />

4. — En enlevant le cervelet à un pigeon, il continue<br />

à vivre, mais titube en marchant. — Si on lui enlève<br />

le cerveau, il vit encore quelques mois, mais il faut<br />

le nourrir ; il n'a plus aucune volonté, il ne sent rien.<br />

(Observations' du physiologiste Flourens). — Tant<br />

que le cerveau n'est pas atteint, l'homme continue à<br />

penser, à réfléchir, à agir intellectuellement.<br />

5. — Un travail cérébral trop prolongé amène des<br />

maux de tête et des insomnies. — On recommande à<br />

ceux qui ont des professions sédentaires de s'adonner<br />

aux exercices de plein air. — L'alcoolique a souvent<br />

la face hébétée : ses enfants sont parfois dégénérés et<br />

idiots. — Par grande chaleur ou très grand troid, les<br />

personnes âgées sont souvent frappées de congestion.<br />

— On tue un lapin en le frappant très fort à la base<br />

du crâne car on lui disjoint les vertèbres supérieures.<br />

— Bayard fut blessé d'une pierre d'arquebuse qui lui<br />

brisa la colonne vertébrale et il mourut. — Quand un<br />

enfant emporté est dans une grande colère, on le<br />

calme immédiatement en lui jetant de l'eau froide au<br />

visage. — On ressent une impression de bien-être en<br />

sortant du bain. — Le chien paralysé ne sent rien<br />

quand on lui enfonce une épingle dans la cuisse. —<br />

Après une blessure profonde, la partie malade reste<br />

parfois longtemps insensible.<br />

Expériences. — Ouvrir une tête de pigeon/de<br />

poulet : en extraire la cervelle. — Examiner une cervelle<br />

de mouton ; la partager en deux : distinguer la<br />

substance grise, la substance blanche, le cervelet, le<br />

bulbe. — Remarquer les artères qui courent à la surface<br />

des sinuosités.<br />

Notions scientifiques. — 1. Le corps exécute<br />

constamment des mouvements; les muscles se contractent.<br />

— La cause en est la volonté, quoique certains<br />

mouvements s'exécutent en apparence sans que<br />

l'on semble s'en douter.<br />

La volonté a son siège dans le cerveau.<br />

2. — Le cerveau est logé dans la boîte du crâne :<br />

il se présente sous l'apparence d'une substance molle<br />

et grisâtre. — En examinant une cervelle de mouton<br />

(cerveau), on remarque que le cerveau est partagé en<br />

deux parties, ou hémisphères, par un sillon longitudinal.<br />

— Sa surface présente des circonvolutions nombreuses.<br />

Coupé en deux, le cerveau se montre blanchâtre<br />

à l'intérieur. 11 est enveloppé dans une membrane<br />

mince (en réalité trois, appelées méninges).<br />

3. — Le cerveau communique par le trou, occipital<br />

avec la moelle épiniére logée dans tout le canal vertébral,<br />

formé par les trous vertébraux des vertèbres.<br />

Du cerveau et de la moelle partent des nerfs, petits<br />

filaments blanchâtres, invisibles dans la chair, dont<br />

les ramifications s'étendent à toutes les parties de notre<br />

corps.<br />

Les nerfs conduisent au cerveau les sensations perçues<br />

en tous les endroits du corps et transmettent aux<br />

membres les ordres du cerveau : d'où leur distinction<br />

en nerfs sensitifs et nerfs moteurs.<br />

4. — Ainsi; le cerveau est le siège de la volonté. Il<br />

est aussi le siège de la sensibilité: les observations de<br />

Flourens le prouvent. — Enfin, le cerveau est le<br />

siège de l'intelligence ; tant qu'il n'est pas atteint,<br />

l'homme peut se livrer à son activité intellectuelle.<br />

On compare souvent, avec juste raiion, le système<br />

nerveux à un réseau télégraphique dont le cerveau<br />

est le poste central, les nerfs les fils de transmission<br />

des sensations perçues et des ordres reçus.<br />

5.— Puisqu'il est le siège de l'activité intellectuelle,<br />

il y a certaines précautions à prendre vis-à-vis du cerveau.<br />

— Un travail intellectuel trop continu le fatigue<br />

et provoque des insomnies, des douleurs, même l'anémie<br />

cérébrale ou la méningite. — Il faut couper l'activité<br />

du cerveau par l'activité musculaire, soit les<br />

exercices au grand air.<br />

Valcool, le tabac congestionnent le cerveau. L'alcoolisme<br />

conduit à la bêtise, au gâtisme, à la paraly-<br />

SCiENCES: P. LEDOUX, cinquante leçons de se ences phys. et nat.. Cours moyen d^°tudesK ^ ®


33i<br />

<strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> PR'IMAIRE<br />

sie ; il peut occasionner la folie furieuse et amener<br />

rapidement la mort.<br />

Lorsque l'alflux de sang s'arrête au cerTeau, il y a<br />

congestion : en temps très froid ou très chaud, les<br />

personnes d'un certain âge, les vieillards doivent éviter<br />

les changements brusques de température et prendre<br />

beaucoup d'esercice.<br />

La moe'le épinière est délicate. Un choc à la colonne<br />

vertébrale a une répercussion parfois éloignée,<br />

dans tout l'organisme. — Un coup brusque peut briser<br />

la colonne vertébrale, léser la moelle épinière et<br />

amener la mort (OOMJ) du lapin).<br />

En certaines circonstances, l'organisme enfiévré<br />

peut se trouver eu un état d'énervement, qui se combat<br />

par les exercices physiques, les douches, les<br />

bains.<br />

Quand un nerf se trouve sectionné, il y a insensibilité<br />

du muscle'qu'il innerve. Dans ia, paralysie, une<br />

partie du corps peut être privée de sensibilité et de<br />

mobilité : la paralysie conduit généralement à la<br />

mort.<br />

Résumé.— 1. Les muscles agissent et déterminent<br />

les mouvements sous l'influence de la volonté personnelle.<br />

Le cerveau, la moelle épinière, les nerfs constituent<br />

le système de transmission des ordres de la volonté.<br />

— 2. Le cerveau, logé dans le crâne, est formé<br />

d'une substance molle présentant de nombreuses cir-<br />

-convolutions. — 3. La moelle épinière est logée dans<br />

le canal vertébral. — Les nerfs sensitifs et moteurs<br />

sont des filaments blancs qui perçoivent les sensations<br />

et transmettent l'ordre du cerveau. — 4. Le<br />

cerveau est le siège de la »ensibilité, de la volonté,<br />

de l'intelligence. — 5. Il ne faut pas se livrer à un<br />

travail intellectuel excessif, éviter l'intempèraace, la<br />

congestion ou l'apoplexie ei pratiquer les sports. —<br />

L'énervement se soigne par l'eau froide : la paralysie<br />

est incurable.<br />

Questions. — Qu'est-ce que le cerveau? la moelle<br />

épinière? les nerfs sensitifs? moteurs? — Comment<br />

se pratique le coup du lapin ?<br />

Devoir. — Dites ce que vous savez sur le système<br />

nerveux de l'homme (cerveau, cervelet, moelle épiaière,<br />

nerfs). [G.E. P.)<br />

S...,<br />

instîtateur.<br />

ECONOMIE DOWIESTIQUE<br />

A l'école de Pont-d'Almont.<br />

XX. — Le cours de cuisine : le poisson.<br />

• Nous sommes en temps de pêche. Profitons-en,<br />

mes chères filles, pour parler du poisson; — Justement,<br />

madame, interrompit Lucie, la fille du maire,<br />

papa est parti ce matin pour pécher au goujon. — Le<br />

goujon, reprit Mme Dalbret, est en effet délicieux en<br />

friture, surtout celui que l'on a pris soi-même et qui<br />

est frais, car il faut se méfier des poissons que l'on<br />

achète au marché, rien ne se corrompant plus vite<br />

que leur chair Or, vous le savez, tout mets avarié<br />

est une véritable pourriture, et, par suite, un poison.<br />

Aussi ne vous engagerai-je pas, mes enfants, à<br />

acheter du poisson en été : nous sommes trop loin<br />

de la mer et les transports se font trop lentement<br />

jusqu'au fond de nos campagnes. Achetez plutôt des<br />

•faoîtes de sardines ou de thon. Encore faut-il s'adresser<br />

à une maison de bon débit qui renouvelle fréquemment<br />

sa marchandise et ses provisions. — Mais revenons<br />

à nos poissons d'eau douce. Sauriez-vous accommoder<br />

un brochet, Lucie' — Oui, Madame; j'ai vu<br />

maman faire un court-bouiUon. — Bien. En ce cas<br />

dites donc à vos compagnes comment on s'y prend. »<br />

Lucie, rouge de plaisir et de confusion, dit alors :<br />

« Voici. Maman met sur le feu une casserole assez<br />

large pour que le poisson ne se casse pas quand elle<br />

l'y déposera, elle l'emplit aux trois quarts d'eau, elle<br />

y met deux oignons, du persil, du thym, du laurier,<br />

une grosse poignée de sel et un verre à liqueur de<br />

vinaigre. Quand l'eau bout, elle y plonge son poisson<br />

et elle recule la casserole au bout du fourneau où<br />

l'eau ne fait plus que mijoter. En vingt-cinq minutes,<br />

le brochet est cuit. On le relire, on l'entoure de persil<br />

et on le sert avec une sauce blanche acidulée d'un filet<br />

de vinaigre. — Bravo, Lucie, c'est bien cela. Dites<br />

aussi que si l'on a des restes, on peut les manger<br />

froids le lendemain avec une sauce vinaigrette. ^Iais<br />

avez-vous toujours enlevé votre poisson de la casserole<br />

sans le briser? — Ohl pour ça, non, tout au contraire.<br />

— Eh bien, quand on ne possède pas d'appareil<br />

spécial appelé poissonnière, sorte de casserole<br />

garnie d'un double fond mobile et percé de trous,<br />

grâce auquel on peut retirer le poissou sans l'endommager,<br />

on le dépose, avant de le mettre dans l'eau,<br />

sur une planchette bien rabotée, bien propre, que l'on<br />

garde pour cet usage, et alors, le poisson une fois<br />

cuit, on vide l'eau de la casserole, on sort la planchette,<br />

et l'on fait glisser adroitement toute la bête<br />

sur le plat.<br />

— En fait de poisson, dit Jeanne, on ne mange<br />

guère chez nous que de la petite friture ou des harengs.<br />

Les harengs ne coûtent que 0 fr. tO, et, cuits sur Je<br />

gril, c'est, ma foi, fort bon. — "Vous pourriez aussi,<br />

mon enfant, les mettre au four, dans un plat allant au<br />

feu. On les sale, on dépose par-dessus un peu de<br />

beurre, et, quand ils sont bien dorés, cela fait un mets<br />

savoureux, bavez-vous ce que c'est que des harengs<br />

marinès? — Non, madame. — Eh bien, vous mettez<br />

vos harengs dans un plat long, bien beurré avec des<br />

oignons coupés en rouelles, du thym, du laurier, du<br />

persil, du sel et du poivre, vous les baignez largement<br />

de vin blanc et d'un pi-u de vinaigre, et vous les mettez<br />

au four quarante-cinqminutes;vouslesretirez et vous<br />

les laissez refroidir. Le lendemain et les jours suivants,<br />

si vous avez pris soin qu'ils baignent dans la sauce,<br />

ils sont exquis, — Moi, dit Berthe, j'adore le harengsaur<br />

1 — C'est en effet très bon, répondit Mme Dalbret,<br />

mais il faut le choisir gros et charnu. Ecorchez-le,<br />

séparez les deux filets et mangez-les avec de<br />

l'huile et un oeuf dur haché : c'est ce qu'on appelle<br />

un hors-d'œiivre, joli à l'œil et peu coûteux. Je crois<br />

vous avoir déjà, dit que certaines personnes mettent<br />

des filets de harengs dans la salade de pommes de<br />

terre. D'autres les mangent après les avoir passés au<br />

beurre dans la poêle, peu de temps, sans quoi ils<br />

seraient trop salés.... Mais ce qui est bon aussi, très<br />

bon et peu coûteux, c'est la morue. — Pouah! s'écrièrent<br />

le? fillettes, c'est trop salé. — Que dites-vous<br />

là, mes enfants? Ne savez-vous pas que la morue se<br />

dessale avant que d'être accommodée. Laissez-la tremper<br />

plusieurs heures, faites-la cuire ensuite à grande<br />

eau, sans sel naturellement; après cuisson, recouvrez-la<br />

d'une poignée de persil et d'échalotes hachées<br />

fin, versez dessus un bon morceau de beurre chauffé<br />

à la poêle, acidulez avec une cuillerée de vinaigre<br />

également chautfé, et, croyez-moi, vous vous régalerez<br />

à peu de frais. On procède de même pour la raie-<br />

Ces deux poissons sont d'un prix très abordable, ainsi<br />

que la dorade qui s'accommode comme le brochet-<br />

Le poisson est-il bien nourrissant, madame? — Oui,<br />

mes enfants, il est léger et nourrissant, et l'on en<br />

donne quelquefois aux malades ; l'essentiel est qu'il<br />

soit très frais. Il est vrai que tous les estomacs ne le<br />

tolèrent pas et qu'il occasionne des rougeurs et des<br />

éruptions cutanées, de l'urticaire. En ce cas il faut<br />

s'abstenir. D'ailleurs, mes chères, filles, en matière<br />

d'alimentation, il n'y a pas de règle absolue et générale,<br />

et c'est à chacune de nous qu'il appartient de se<br />

faire son régime. »<br />

JULIK SÉVB,ETTK.<br />

MËTHO<strong>DE</strong> <strong>DE</strong> LECTURE: RÉOIMBEAU, Syllabaîre, lect., écrit, orthogr. tonné*


„ M. 120-Vif et gai<br />

PARTIE SCOLAIRE 335<br />

CHANT<br />

MÉTHO<strong>DE</strong> GALIN-PARIS-CHEVÉ<br />

ALLONS D A N S E R<br />

[Pellls Chcnls. Association galinisto : 8, rue Caplat, Paris.)<br />

J.-.T. ROUSSKA-U.<br />

Ton 3 2 j 1 • 3<br />

ALlonsdan.ser sous les or. meaux, A . ni. mez-vous, jeunes fil.<br />

3 . 2 3 2 3 1 1 . 3 2 _l 2 | 6 7 6 7 1 3 2_l 7 | I il<br />

.let. tes,Allonsdan.ser sous les or. meaux, Amis,pre.nez voscha . lu. meaux.<br />

5 I W 3 5 ^ 3 1 2 . I 5 4 3 1 5 ^4 3 5^4 3 | 2 . 0 0<br />

Lesonché.ri de nos mu.set.tes Faltfe.ten.tir l'écho des bois;<br />

Ré.pétons mil . lechan.son.net-tes.Etpour a . voir leeœur joy.eux.<br />

^ r I 4^2 3 4<br />

.mis, suivons sa dou . ce voix,,<br />

ces accents mé. io . di.eux,<br />

Ton. — Peur prendre le ton de Sol en notation<br />

modale chifl'rée, on descend du la du diapason au soi<br />

et l'on chante ce dernier son en disant do (1). Monter<br />

de ce do (1) au mi (3) pour trouver le son initial du<br />

morceau.<br />

^ 10 ^ ^<br />

Ton 1 2 3 4 5 6 7<br />

bol<br />

3 5 1 5 3<br />

Contrôle : le la du diapason correspond au 2. de<br />

la notation chiffrée (D»" 2).<br />

Division ternaire 1. — La notation sur portée<br />

reconnaît deux sortes de mesures :<br />

Les mesures simples, où la durée de chaque temps<br />

peut êire divisée en deux parties égales {division biiiaire<br />

;<br />

2 H 2 3<br />

mesures a<br />

8 S'<br />

mesures composées où la durée de chaque temps<br />

peut être divisée en trois parties égales (division tero<br />

^ o.<br />

nairc) ; mesures à -1 ^, — ...<br />

0 0 0<br />

,C'DsiiUor Premier enseignement musical basé sur la mé-<br />

'itode modntiie/iiff'réb. par D,i!YCB. 1.80. 3.50


330 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> PRLMAIRE<br />

LA LECTURE DU SAfVIEDI<br />

L'ours et le roitelet.<br />

CONTE PODR LBS PETITS.<br />

Un jour, l'ours et le loup se promsuaient dans le<br />

bois. L'ours entendit le chant d'un oiseau. « Frère<br />

loup, demanda-t-il, quel est ce beau chanteur?<br />

— C'est le roi des oiseaux, répondit le loup; il "faut<br />

le saluer. »<br />

C'était en eSet le roitelet, n S'il en est ainsi, dit<br />

l'ours. Sa ilajesté doit avoir un palais; fais-le moi<br />

Toir.<br />

— Cela n'est pas si facile que tu penses, répliqua<br />

le loup ; il faut attendre que la reine soit rentrée. «<br />

La reine arriva sur ces entrefaites: elle et le roi<br />

tenaient à leur bec des vermisseaux pour nourrir<br />

leurs petits. L|ours les aurait volontiers suivis, mais<br />

le loup le retint par la manche en disant : « Non,<br />

attendons qu'ils soient ressortis. » Ils remarquèrent<br />

seulement l'endroit où se trouvait le nid, et passèrent<br />

leur chemin.<br />

Mais l'ours n'avait pas de cesse qu'il n'eût vu le<br />

palais du roi des oiseaux; il ne tarda pas à y retourner.<br />

Le roi et la reine étalent absents; il risqua un<br />

coup d'œil et vit iinq ou six petit.': couchés dans le<br />

nid. » Est-ce là le palais? s'écria-t-il ; c'est un triste<br />

palais; et pour vous, vous n'êtes pas des fils de roi,<br />

mais d'ignobles petites créatures. »<br />

Les petits roitelets furent très courroucés en entendant<br />

cela, et Us crièrent de leur côté : « Non,<br />

ours, nous ne sommes pas ce que tu dis ; nos parents<br />

sont nobles, tu payeras cher cette injure. » A cette<br />

menace, l'ours et le loup, pris de peur, se réfugièrent<br />

dans leurs trous.<br />

Mais les petits roitelets continuaient à crier et à<br />

faire du bruit ; ils dirent . à leurs parents qui leur<br />

rapportaient à manger ; -« L'ours est venii nous insulter;<br />

nous ne bougerons pas d'ici et nous ne mangerons<br />

pas une miette jusqu'à ce que TOUS ayez rétabli<br />

notre réputation.<br />

— Soyez tranquilles, leur dit le roi, votre honneur<br />

sera réparé. » Et, volant avec la reine jusqu'au trou<br />

de l'ours, il lui cria : « Vieux grognard, pourquoi<br />

as-tu insulté mes enfants? Il t'en cuira, car nous<br />

allons te faire une guerre à mort. »<br />

La guerre était déclarée ; l'ours appela à son secours<br />

l'armée des quadrupèdes; le bœuf, la vache, l'âne, le<br />

cerf, le chevreuil et tous leurs pareils. De son côté,<br />

le roitelet convoqua tout ce qui vole dans les airs,<br />

non seulement les oiseaux grands et petits, mais en­<br />

core les insectes ailés, tels que mouches, cousins,<br />

abeilles et frelons.<br />

Comme le jour de la bataille approchait, le roitelet<br />

envoya des espions pour savoir quel était le gériéral<br />

de l'armée ennemie. Le cousin était le plus fin de<br />

tous; il vola dans le bois à l'endroit où l'ennemi se<br />

rassemblait, et se cacha sous une feuille d'un arbre<br />

auprès duquel on délibérait. L'olirs appela le renard<br />

et lui dit : « Compère, tu es le plus rusé de tous les<br />

animaux; c'est toi qui seras notre général.<br />

— Volontiers, dit le renard, mais de quel siçnal<br />

conviendrons-nous? » Personne ne dit mot. " Eh bieni<br />

contlnuu-t-il, j'ai une belle queue longue et toudue<br />

comme un panache rouge : tant que je la tiendrai<br />

levée en l'air, les choses iront bien et vous tnarcherex<br />

en avant; mais si je la baisse par terre, ce sera le<br />

signal de sauve qui peut. »<br />

Le cousin, qui avait bien écouté, revint raconter<br />

tout de point en point au roitelet.<br />

Au lever de l'aurore, les quadrupèdes accoururent<br />

fur le champ de bataille eil galopant si fort que la<br />

terre en tremblait. Le roitelet apparut dans les airs<br />

avec son armée qui bourdonnait, criait, volait de<br />

tous côtés de façon à donner le vertige ; on s'attaqua<br />

avec fureur. Mais le roitelet dépêcha le frelon, avec<br />

ordre de se planter sous la queue du renard et de le<br />

piquer de toutes ses forces. Au premier coup d'aiguiilon,<br />

le renard ne put s'empêcher de faire un bond,<br />

mais en tenant toujours sa queue en l'air; au second,<br />

il fut contraint de la baisser un instant; mais au<br />

troisième, il n'y put plus tenir, et il la serra entre<br />

ses jambes en poussant des cris perçants. Les quadrupèdes,<br />

voyant cela, crurent que tout était perdu,<br />

et commencèrent à s'enfuir chacun dans son trou ;<br />

et ainsi les oiseau.x gagnèrent la bataille.<br />

Le roi et la reine volèrent aussitôt à. leur nid et<br />

s'écrièrent : « Nous sommes vainqueurs, enfants, buvez<br />

et mangez joyeusement.<br />

— Non, dirent les enfants, il faut d'abord que l'onrs<br />

vienne nous faire des excuses et déclarer qu'il reconnaît<br />

notre noblesse. •<br />

Le roitelet vola donc au trou de l'ours et lui dit :<br />

o Vieux grognard, tu vas venir faire des excuses devant<br />

le nid de mes enfants, et leur déclarer que tu<br />

reconnais leur noblesse; autrement, gare à tes côtes! »<br />

L'otirs, effrayé, arriva en rempant et fit les excuses<br />

demandées. Alors, enfin, les petits roitelets furent<br />

apaisés, et Us festinérent gaiement toute la soirée.<br />

GRIMM '.<br />

1. Contes choisis, traduits de rallemand par F. Baudry.<br />

1 vol. de la Bibliothèque rose, broché 2 fr. "25. Hachette et Cie.<br />

Librairie HACHETTE

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