1 - Institut français de l'éducation

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Librairie Générale de l'Enseignement, 1, rue Dante, ffi||& ^jH^
ËSommaire
GÉNÉRALE
id Congrès,
T; Un terint,
L. LK
•CHEVALLIER; La'ré- j
forme de l'orthogra- *
he, A. RENARD ; Le
Sessin à l'école primaire,
M. SERVIER;
Puériculture, FILIP-
PI, Lecture du samedi
; Le jardin , de
l'école, E. DELIÈGE;
Actualités; Ad. SEI-
GNEÏTE, Revue des
Revues; Les livres
de la semaine; Documents
officiels;
Correspoddance ;
Aris ; Cours par
correspondance.
PARTIE SCOLAIRE
3 Leçons de morale;
40 Exercices de vocabulaire;
57 Exercices
d'arithmétique mu
et écrits; 23 Problèmes;
oDict.; 3 Récitations
; 8 Composi-
, tions ftii(ii»s; 3 Le-
M çpns de géographie;
W 1 Leçon dThistoire;
mi de sciences, d'ensei-
PlW- gnement ménager,
W^^^de chant; 1 des-
M^^R^ sin pour le C.
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de l'Enseignement primaire pour les Ecoles normales primaires, inscrit sur la plupart des
listes déparmentales, honoré des souscriptions du Ministère de l'Instruction publique et du
Ministère de l'Agriculture; deux médailles d'or de la Société Nationale d'Agriculture.
« L'extraordinaire succès de la Nouvelle Flore de MM. G. BONNIER et de LAYENS dispense
,de faire l'éloge de cet ouvrage. Il suffit de rappeler que son apparition a causé une révolution dans
l'enseignement de la Botanique descriptive. Les auteurs ont fait table rase des anciennes méthodes
hérissées de termes barbares et imcompréensibles ; ils ont réussi à mettre à la portée de tous la
détermination pratique des plantes »
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JOURNAL DÉS INSTITUTEURS
DOCUMENTS OFFICIELS
Inspection de l'enseignement primaire. —
Du 24 mai. — M. Bertin va de Saint-Mihiel à
Vitry-le-François, en remplacement de M. Debrieon,
retraité.
Ecoles primaires supérieures de garçons. —
Du 29 avril. — Direction. — M. Crochetoh, dir.
à Onzain, est admis à la retraite.
Du 3 juin. — M. Hérisson, dir. de l'école de
Bressuire, est admis à la retraite.
Du 29 avril. — Professorat. — M. Faure,
prof, à Castres, est admis à la retraite.
Du 22 mai. — MM. Michel, inst. à l'école
prim. sup. de la rue Beaujour, à Marseille,
est nommé prof, d'anglais audit établissement.
— Picard, inst. à l'école prim. sup. de Tours,
est nommé prof, d'anglais audit établissement.
Du 3 juin. — MM. Lanfranchi, prof. dir.
d'études au collège Chaptal, est admis à la retraite.
— Sigaud est délégué jusqu'au 30 septembre
1909 dans les fonctions d'inst. adj.
[ordre des lettres] a l'école prim. sup. d'Aubenas.
Classes primaires. — Du 8 mai. — Collège
de Beaufort. — M. Vincent, inst. à La Chapelle-Saint-Florent,
est nommé inst. prim. au
collège de garçons de Beaufort.
Du 12 mai. — Lycée de Reims. — M 1 " Albault,
inst. à Beims, est nommée inst, prim.
au lycée de garçons de Beims.
Du 13 mai. — Collège de Vitry-le-François.
— M. Chaudet, inst. à Vitry-le-François, est
nommé inst. prim. au collège de garçons de
Vitry-le-Frahçois.
Dû 5 Juin. — Collège de Romans. —
M. Boux, inst. à Bourg-de-Péage, est nommé
inst. prim. au collège de Bomans.
CORRESPONDANCE
Vacances des écoles de la Seine. — M. R.,
inst. à P. — Les écoles primaires de Paris et
de la Seine vaqueront du 2 août au 26 septembre.
Les distributions de prix auront lieu
du 27 juillet au 1" août. Les maîtresses des
écoles maternelles de la banlieue auront six
semaines de vacances ; celles de Paris auront
huit semaines. Quant aux vacances des écoles
primaires supérieures, elles ne sont pas encore
fixées.
Pension de retraite.— R. à M. — L'acte de
célébration du mariage n'est pas compris dans
les pièces qui doivent accompagner la demande
de retraite d'une institutrice. Cette demande
doit être faite sur papier timbré à
0 fr. 60, adressée au préfet et légalisée par le
maire et le sous-préfet; les autres pièces qu'il
faut y ajouter sont les suivantes : 1* Etats de
services (demander à l'inspection académique
l'imprimé officiel) ; 2* Acte de naissance sur
papier timbré à 1 fr. 80 légalisée par le juge
de paix ou le président du tribunal ; 3' Déclaration
de domicile (papier libre, mais légalisée
du maire et du sous-préfet ; 4" Brevet de
capacité (ou copie certifiée par le maire dont
la signature sera légalisée par le sous-préfet).
REVUES A. X.XRE
Le Courrier Européen (280, boulevard Raspail, Paris).—
SOMMAIRE du numéro 10 du 25 mai 1909. — Principaux articles
: La Triple-Alliance ou la politique des malfaiteurs,
par M. GIOSEPPB SERGI. •«- Jeune Turquie et France, par
MUEZZIN. — Nos échos. — Férid pacha, — L'affaire d'Héraclée.
— Les mystères de Fa/faire Lopoukine. — Natalité
et population. — Leprocês dAgram. — La question juive
en Roumanie, par M. le Dr CHRISTIAN RAKOVSKI. —Le Shah
fantôme, par M. HAWI FANODS. — Le régime de Valcool en
Indo-Chine, par M. JEAN AJALBERT.
Revue illustrée des animaux (7, rue de Laborde, Paris). —
SOMMAIRE du numéro 63-64 des mois mars-avril 1909. —
Le raisonnement des bétes, par FLAMMARION. — L'animal
est sensible, par MÉZIÈRES. — La souris dans la grange;
Histoire d'un nid de moineaux, par L. TOLSTOÏ. — Pas de
sensibleries inutiles ; Honnêteté vaut mieux que ruse,
par DES VARENNES. — Le retour des hirondelles, parRoBERT-
KEMP. — Au pays du bon apôtre, par G. DDRVILLE. — Ligue
des Droits de l'Animal, par BARIGOULE. — Sociétés protectrices
scolaires, par LÉON. — La fête des oiseaux, par
J. LENOIR. — Lespaysans sont-ils logiques ? par M. DES VA-
RENNES. —r Le petit poulet, par F. BATAILLE. — Le moineau
et la tourterelle, par GRENUS. — Lettre d'un instituteur
aux petits écoliers de France, par MARCHE. — Le petit
rouge-gorge, par MAX LEVÉZIER. — La Ligue du cheval, par
le D r DE BO.VNIÈRES. — Les Magissons, par E. JDDET. — Conte
aux jeunes, par le D r H. BOUCHER. — Pour les oiseaux;
Il ne faut pas tolérer les. combats de coqs à Paris, par
I. DES VARENNES. — Le merle, par TH. GAUTIER. — Encore
les chasses à courre, par H. MARET. — Les ressemblances
animales, par E. PERRIER. — Le chat, par J. AICARD.
La Revue du Mois (Librairie H. Le Soudier, 174-176, boulevard
Saint-Germain, Paris). Prix de la livraison : 2 fr. 25.
— SOMMAIRE du numéro 42 du 10 juin 1909. — Principaux
articles : Qu'est-ce que vieillir? par WILHELM EBSTEIN. — Le
Paysan Magyar, par GABRIEL-LOUIS JARAY. — De la Mémoire
inorganique à la Mémoire humaine, par HENRI
PIÉROS. — Les Etudes grecques et la Vie moderne, par
EMUE CAHEN. — Le Choix d'une langue internationale, par
L. COUTURAT. — Le Mouvement des Idées {Livres et Revues).
— Table des matières du tome VII.
Les Documents du Progrès (Revue internationale, Félix
Alcan, éditeur, 108, boulevard Saint-Germain, Paris). —
SOMMAIRE du numéro de juin 1909. —! Articles principaux :
L'Armée d'aujourd'hui et VArmée de demain, par V. MAR­
GUERITE. — L'Empire de l'air, par R. BRODA. — La navigation
aérienne et le droit, par A.-D.-E MUMM (Berlin). —
L'Avenir du parlementarisme en Turquie, par MUSTAFA
BEY. — La Révolulioti turque et la Révolution russe, par
SÉLIM BEY BÉBODTOFF. — La Renaissance de la Palestine,
par A.-M. HYAMSON. — L'Avenir religieux du Japon, par
S. MOTODA (Tokio). — Frédéric Mistral et la littérature
provençale, par H. DAGAN. — Les Salons de 1909, par
F. MAZADE.
NOS Lectures (Librairie E. Flammarion, 26, rue Racine,
Paris). Prix du n° : 0 fr. 10. — SOMMAIRE du numéro 37 du
13 juin 1909. — Principaux articles': Les Bohémiens (poésie),
par ALBERT GLATIGNY. — Une lettre chargée, par GEORGES
COURTELINE. — L'Empailleur, par PAUL HERVIEU. — Retour
à la Nature, par LÉON ROBELIN. — Chaire de propagande,
par EDOUARD PETIT. — Histoire et psychologie d'une pierrerie
vivante, par EMILE HINZELIN. — Paysage bressan
(poésie), par GABRIEL VICAIRE. — Les Oiseaux-Mouche, par
BOFFON. — Le Lion et le Chien, par LÉON TOLSTOÏ. — Mes
mémoires, par CAMILLE FLAMMARION. — Personne n'est
content de sa situation, par PIERRE CORRARD. — L'Esprit
d'Alexandre Dumas fils, par ALEXANDRE DUMAS. — La
fabrication du diamant, par G. RENAUDOT. — Les femmes
docteurs en médecine, par PARRHISIA.— Ames de sauvages,
par JULES LEMAITRE. — Le Coin où Von rit, par LE DOMINO
VERT. — Les gens chics (page comique), par E. TAP. —
L'Hypéridrose plantaire, par le D' Louis MARGAIN. — Les
Sports, par PAUL CHAMP.
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familles d'au moins trois personnes se rendant d'une gare
P.-L.-M. à une autre gare de ce réseau située à une distance
minimum de 150 kilomètres du point de-départ, des billets
d'aller et retour collectifs de vacances dont la date d'expiration
de validité, primitivement fixée au l« r novembre, est reportée
au 5 novembre.
Leur prix s'obtient en ajoutant au prix de quatre billets
simples (pour les deux premières personnes) le prix d'un
billet simple pour la 3* personne, la moitié de ce prix pour
la 4« et chacune des suivantes.
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53 e Année. — N° 40. Dimanche 21 Juin 1909.
Journal des Instituteurs
PARTIE GÉNÉRALE
SOMMAIRE. — Notes et impressions : Un grand Congrès, par ED. PETIT (p. 473). — Les petits problèmes de la pédagogie
: Un terrain brûlant, par L. LE CHEVALLIER (p. 474). — La réforme de l'orthographe : Un arrêté de tolérance, par
A. RENARD (p. 476). — Le dessin à l'école primaire, par M. SERVIE» (p. 477). — Puériculture : Difficultés- de l'allaitement,
ar FILIPPI ; Lecture du samedi : Comment on apprend une fable, par HECTOR MAIOT (p. 478). — Le jardin de l'école, par
Ê. DELIÉGE (p. 480). — Actualités, par AD. SEIGNETTK (p. 481). — Revue-des Revues, par JACQUES SEMEUR (p. 482). — Les
livres de la semaine : Eléments et notions pratiques de droit, par UKNRI MICHEL ; Animaux de nos pays, par HENRI COUPIN
(p. 484). — Documents officiels ; Correspondance : Avis (p. VI des annonces).
NOTES ET IMPRESSIONS
Un grand Congrès
Le Congrès national des associations d'anciens et d'anciennes élèves que le Havre,
imitant Saint-Étienne, Lyon, Montpellier, se propose de tenir du 15 au 19 juillet
prochain, s'annonce comme un succès.
La visite récente des organisateurs m'a appris que plus de 2 000 délégués avaient
informé le comité de leur adhésion — et derrière eux sont groupés plus d'un demimillion
de jeunes gens — et de leur présence effective.
L'appel adressé aux « camarades » des écoles de France par MM. Coty, Aristide
Decorde, Masselin, Olivier et leurs dévoués collaborateurs, a été entendu.
Il ne pouvait pas ne pas l'être dans le moment présent.
Car l'heure était opportune pour se grouper autour de l'École laïque, pour former
faisceau de forces actives, qui la défendent, fortifier son influence, aider ceux
qu'elle a instruits à s'organiser.
La tenue d'un Congrès national s'imposait, au moment où tant de conseils, directions
pinots d'ordre ont été donnés dans des Congrès diocésains, provinciaux, pour
tâcher d'attirer et de retenir dans des œuvres de jeunesse la jeunesse populaire,
surtout l'adolescence et l'enfance qui sont élevées dans les écoles de l'Etat.
Les tendances qui se manifestent dans ses rangs, les aspirations dont elle est
animée, comment elle entend se récréer, s'instruire, pratiquer l'entr'aide, quelles sont
sa règle et sa discipline, quel est son idéal : la foule des travailleurs urbains et
ruraux qui a passé par l'école laïque le dira nettement, le fixera en formules et
vœux où s'affirmera sa volonté collective.
Ce ne sera pas un phénomène social empreint de banalité que cette réunion d'éducateurs
et de disciples qui aborderont en commun quelques-uns des problèmes
matériels et moraux les plus graves des temps présents : adaptation des groupements
post-scolaires au milieu économique; agriculture, commerce, industrie:
apprentissage, culture physique, mutualité prolongée, éducation ménagère, théâtre
populaire, etc.
Le programme est vaste, et de quelle troublante importance !
Il s'agit d'arrêter quelle sera l'orientation de la jeunesse qui a su comprendre la
puissance de l'association dans la société moderne.
Des théories, des principes, il faut descendre au détail minutieux de l'application
aux faubourgs populeux des cités comme dans les villages.
M. André Siegfried, qui a-été choisi comme rapporteur général de ce Congrès de
travail et d'action, où délibéreront moins les conseillers que les intéressés, moins

474 JOURNAL DES INSTITUTEURS
les « ingénieurs sociaux » que les apprentis et ouvriers eux-mêmes, en fait ressortir
la portée dan» un leader article de la Correspondance hebdomadaire, organe de la
Ligue de PEnseignement :
« L'association est la maîtresse force de l'heure. Nous nous laissons parfois agacer
par ses méfaits, mais ce n'est pas une raison pour meconnaitre l'énorme puissance
qui est en elle, puissance bienfaisante et féconde, si nous apprenons à nous en servir.
« encourageons donc l'association des adolescents. Dans les Petites Amicales, les
maîtres seront toujours des éléments essentiels.
« Mais, pour leur repos, dont il faut toujours tenir grand compte, il convient que
d'autres à côté d'eux sachent prendre de» responsabilités. Cela convient pour l'éducation
dès jeunes gens eux-mêmes, qui apprendront ainsi la rude difficulté de coordonner
en un faisceau solide des volontés divergentes, des individualités parfois
fantasques, des intelligences que leur vivacité même rend rebelles à la discipline.
Et c'est ainsi que déjeunes Français apprendront à se mouvoir dans la vie publique
de leur pays.
« De tout cela, le Congrès du mois de juillet s'occupera- Mais à côté de ces principes,
qui sont évidents et ne donnent guère lieu à discussion, les cotigressistes
auront à envisager les questions de détail dont est faite la vie de chaque jour de ces
organisations ; adaptation des Petites Amicales au milieu économique, mutualité
scolaire, culture physique, récréation et délassements, etc. C'est tout un programme
fort complet et très actuel. Il y a, dans le monde des Petites Amicales, un réservoir
de forces qui étonnera le grand public quand H le connaîtra, Sait-on que, dès
aujourd'hui, les Petites Amicales sont au nombre de 8 000 avec up million
d'adhérents f
« Je termine sur ces chiffres. Une pareille armée vaut que la démocratie s'occupe
d'elle et la traite avec toute la considération que mérite un semblable effort d'activité
et de vie ».
La démocratie s'en occupera, certes, car c'est elle-même qui, par ses filles, par ses
fils, tient le Congrès du Havre* • ' EBQUABP PEJIT.
LES PETITS PROBLÈMES DE LA PÉDAGOGIE
Un instituteur m'écrit : « Voici qu'une fois
encore on nous sollicite de faire campagne
contre l'alcoolisme. Aujourd'hui il ne s'agit
plus simplement de donner à nos élèves un
enseignement anti-alcoolique, ce qui rentre
normalement dans notre rôle et ne saurait
nous susciter de sérieux embarras. On nous
demande quelque chose de plus : travailler à
l'organisation de sociétés de tempérance scolaires
et post-scolaires ; partir résolument en
guerre contre l'alcool.
« Certes, le but est louable, et bien peu d'entre
nous hésiteraient à marcher. Mais s'est-on
bien rendu compte, en haut lieu, des énormes
difficultés qu'un instituteur doit presque néees?
sairement rencontrer dans une œuvre de cette
nature? Je ne parle pas ni du temps à dépenser,
ni des efforts à faire pour vaincre
l'inertie et triompher des préjugés. Pourtant,
ce n'est pas là chose négligeable. Sait-on qu'en
certains milieux, l'homme qui fait profession
UN TERRAIN BRULANT
de tempérance risque d'être tenu pour un
faible et un efféminé?- que nombre de gens
mettent leur amour-propre à porter gaillardement
la boisson ? Aux yeux de ceux-là, l'instituteur
qui fait profession d'anti-ateooHsme
risque do perdra une bonne part de son prèstige.
» Mais ce n'est pas tout. Jl lui faut encore,
il lui faut surtout compter avec les intérêts
qu'il menace d'atteindre. Directement, ceux
des débitants de toute espèce^et de toute
importance. Dans la campagne, le cabaretier
n'est pas une médiocre puissance. A la ville,
bien qu'il en semble peut-être autrement, c'est,
je crois, pire encore, si j'en juge par ce que
je vois autour de moi.
« Tout d'abord, les cafés et débits y sont
légion. La concurrence qu'ils se font les uns
aux autres, en leur rendant l'existence difficile,
a pour effet de les rendre plus âpres et
plus ombrageux. S'ils se font à l'occasion la

PAfclïfi GÉNÉRALE *?$
guerre, tous marchent comme un seul.homme
chaque fois qu'un malavisé quelconque touche
à leur intérêt commun.
a De plus, ils disposent d'une énorme
influence. Ne spnt-ils pas, surtout quand il
s'agit d'élections municipales, les grands meneurs?
Au cqngeil municipal Ils disposent,
directement ou par de secrètes complaisances,
de la majorité. Quoi que l'on, fasse ou que l'on
décide, c'est le plus souvent de ee côté qu'il
faut chercher les raisons dernières.
« Aussi faut-il voir comment sont appliquée
les règlements de police relatifs à l'alcoolisme.
Les plus gros des tenanciers n'ont rien à
craindre, parce qu'ils se sentent assurés de la
protection municipale ; et, à leur suite, tous les
autres passent aisément.
« En face d'une pareille coalition, que voulez-vous
que fassent des instituteurs qui n'ont
d'autre arme que la parole et qui bien vite
deviendraient suspects, s'ils en usaient trop
librement. /
« Je suis sincèrement résolu à faire de mon
mieux. Ja vais me mettre à l'œuvre, organiser
une section . cadette dans mon école, y
adjoindre, si possible, une société d'adultes
greffée sur l'Amicale qui existe depuis long*
temps déjà. Mais, je l'avoue, je n*ai dans le
résultat qu'une médiocre confiance. A vous
parler franchement, j'ai peur qu'on ne se four*
voie. Pour cela, comme pour bien d'autres
choses peut-être, on cherche en bas ce qui est
en haut. Que ceux qui disposent du pouvoir
prennent des dispositions sérieuses ; que ceux
qui ont la mission d'appliquer les lois et les
règlements de police le fassent résolument. Là
est le vrai, Je seul remède contre l'alcoolisme,
Nous pouvons aider à la réforme des mœurs,
mais il nous faudrait pour cela des concours
qui nous font défaut. »
J'ai tenu a reproduire en entier cette lettre
un peu longue. Je me ferais scrupule d'en rien
retrancher, sachant combien sont fondées en
fait les appréhensions de mon correspondant
et les récriminations qu'il fait entendre.
S'ensuit-il qu'il faille abandonner Ja lutte?
En toute sincérité, je ne le crois pas. Tout
d'abord, soyons bien convaincus que si les
partisans, avoués ou non, de la liberté de
l'intoxication alcoolique se répandent en menaces
et en propos désobligeants vis-à-vis des
propagateurs de la tempérance, c'est qu'au
fond ils croient eux-mêmes à l'efficacité de la
campagne entreprise,
Et puis, disons-nous que les jeunes générations,
instruites à temps des terribles dangers
auxquels les expose l'alcoolisme, conscientes
des responsabilités qu'elles encourent, offriront
une plus forte résistance au fléau ; que
la constitution de sociétés se prêtant un mutuel
appui dans des fédérations solidement
organisées donnera aux bonnes volontés individuelles
un précieux concours ; qu'en opposant
à l'influence néfaste du cabaret la puissance
d'une masse résolue à défendre l'intérêt
supérieur de la collectivité, elle aidera les pouvoirs
publies à réprimer tous les abus.
Forts de l'excellence de nptre cause, marchons
résolument; ne nous laissons abattre
ni par l'hostilité d'intérêts peu respeotables, ni
par l'inertie de la foule. Nous finirons par être
suivis, Déjà, sur quelques points, des résultats
surprenants ont été obtenus; il suffit d'une
foi sincère et de beaucoup de persévérance.
L. LE CmîVALLiEB,
Inspecteur d'académie.
La défaite de récriture droite
Ligue contre ligue.
D'interminables discussions ont eu lieu :
elles ne sont peut-être pas près de s'éteindre ;
mais, ce qui vaut mieux, des constatations sérieuses
ont été faites après des expériences
menées sdentiûqueinent.
La Ligue de l'écriture nationale (penchée),
fondée par M. Desnoyers, professeur, a chargé
une commission de faire les études expérimentales
nécessaires sur l'écriture droite et
sur l'écriture penchée, afin de fixer l'éducateûr
sur celle des deux écritures qui s'harmonise
le mieux avec l'hygiène et leé besoins de
la vie.
La commission d'études, composée des docteurs
Dinet ; Kouindjy, ' orthopédiste i Méry,
agrégé ; Renard, chirurgien ; Péchjh, oculiste ;
et des médecins-inspecteurs des écoles ; Butte,
Doury, Dufestel, Gillet, Gourichon, a eonclu
comme suit :
« Au point de vue orthopédique - Il a été
reconnu à l'unanimité que l'écriture droite ne
peut permettre à l'enfant de garder une nUitude
normale, à cause du déplacement continuel
du btas droit. Ce mouvement dit bras
occasionne une fatigue musculatré qui rend
dette écriture très fatigante et très lente, et
présente des dangers pour les enfants prédisposés
aux déformations et à la crampe des
écrivains.
« L'écriture penchée, qui se produit avec un
mécanisme plus simple, et, par conséquent,
beaucoup moins fatigant, assure à l'enfant un
maintien correct; c'est celle qu'il faut enseigner
dans les écoles. *
« Au point de vue aftalmologique (1). — Le
D' Pêchin, président de la Société d'oftalmolagie,
affirme que l'écriture droite n'évite pas
plus la myopie que l'écriture penchée, p
MM. les sénateurs D' BeaUvisage, D* Denoix,
D' Gacoh et Guijlier ont présenté ces
conclusions au ministre, de l'Instruction publique
et demandé que, dans les écoles publiques,
l'écriture droite ne soit pas l'écriture
habituelle des enfants.
C'est peut-être là d'ailleurs une des raisons
qui ont contribué à rendre l'écriture droite
impopulaire dans les écoles : on a voulu l'im-
(1) Orthografe simplifiée.

'•
476 JOURNAL DES INSTITUTEURS
-
-
:
• :
i
•
poser, par mesure administrative ou -par circulaire,
au lieu de laisser les maîtres libres
de l'adopter ou de la délaisser. On a prétexté
la nécessité d'avoir l'uniformité de méthode
dans les mêmes familles, dans les mêmes écoles.
Sans doute. Mais cet acte un peu autoritaire
a été une maladresse.
Comme nous avons déjà eu l'occasion de le
dire, les défenseurs de l'écriture droite ne veulent
reconnaître, à l'avantage de l'écriture penchée,
qu'une faible différence avec l'écriture
droite au point de vue vitesse et lisibilité.
Mais ce qui nous importe avant tout, c'est
la santé des enfants qui nous sont confiés, et
les attitudes plus ou moins vicieuses et grosses
de conséquences qu'ils peuvent contracter.
Santé présente et santé future de milliers et
de milliers d'écoliers, donc de milliers et de
milliers de citoyens pour demain.
La Société libre' pour l'étude psychologique
de l'enfant s'est efforcée, de son côté, de réaliser
quelques expériences pratiques. D'après
le Bulletin de juin de la Société, on a étudié
la position d'enfants écrivant une fable
apprise par cœur, les uns en écriture droite,
les autres en écriture penchée, et ignorant
absolument le but poursuivi. Les éléments
d'appréciation étaient fournis « par la station
sur les deux ischions, par l'appui de la poitrine,
l'inclinaison du tronc à gauche, l'inclinaison
de la tête à gauche, le tronc comprimé
par les bras, la distance des yeux au .papier,
l'inclinaison ou courbure dû dos en avant ».
On nous avait fait un tel tableau des méfaits
de l'écriture penchée et mis sur son compte
tant d'infirmités, de maladies, de déformations,
que nous restons perplexes devant les
conclusions des expériences faites par la Société
psychologique :
« Le genre d'écriture n'influe pas :
Sur la position unifessière ou bifessière ;
Sur l'appui contre la table ;
Sur la distance des yeux au papier;
Sur l'inclinaison du dos en avant. »
La Bévue de l'enseignement primaire se désintéresse
de la question en quelques lignes
évidemment humoristiques :
« Instituteurs, mes camarades, efforcezvous
d'obtenir une bonne attitude de vos élèves
et laissez-les écrire, droit ou penché, selon
leur convenance. Faites mieux : apprenezleur
les deux méthodes, et faites effectuer certains
exercices en écriture droite (le calcul par
exemple), les autres en écriture penchée. Puis,
laissez les ligueurs se battre, car ils continueront,
n'en doutez pas ! »
Le Volume traite plus sérieusement la question
:
« Ecrivez' comme vous voudrez, mais écrivez
lisiblement. Et c'est le dernier mot de la
sagesse 1 » ,
***
Que conclure?
N'imposons rien, ne défendons rien. Tel
maître qui préfère l'écriture droite enseignera
sans attrait, et probablement sans bons résultats,
l'écriture penchée à ses élèves ; et, inversement,
tel autre maître qui préconise l'écriture
penchée enseignera sans doute assez mal
récriture droite.
Mais, avant fout, d'accord avec Rollin, Pestalozzi,
Carré et tous les pédagogues, n'ayons
qu'une méthode :
« Toute méthode est bonne, pourvu qu'on'en
ait une. » E. COTTET.
LA RÉFORME DE L'ORTHOGRAPHE
Un arrêté de tolérance.
L'orthographe nouvelle [demandions-nous]
(Voir n' 39; sera-t-elle obligatoire ou facultative?
L'obligation est le système aujourd'hui en
vigueur. Elle n'a rien de répréhensible en soi;
elle est même une nécessité, quand elle s'applique
à des vérités certaines. Quand une
règle, en quelque ordre d'idées ou de faits que
ce soit, est fondée, légitime, conforme au bon
sens ou aux lois de la science, et peut, être
comprise de tout le monde, il n'y a rien
d'abusif à en exiger l'application, à la rendre
obligatoire. On ne violente pas la liberté d'un
enfant quand on lui enseigne que deux et
deux font quatre, et qu'on le force à se conformer
à cette règle : on fait une chose raisonnable
et nécessaire. Il en est de même
quand on exige qu'il écrive papa avec deux a :
permettre de l'écrire autrement serait une
méconnaissance du sens commun. Là où l'orthographe
est rationnelle, il est juste qu'elle
soit obligatoire.
Si donc les nouvelles règles sont en accord
avec la logique, avec le bon sens, avec la
science, quel abus y aurait-il à en imposer
l'application, à exiger, par exemple, l'emploi
uniforme de s comme marque du pluriel ? Aucun,
assurément; du moins en principe. S'il
n'entre pas cependant, nous le savons, dans
la pensée du ministre d'étendre dès maintenant
à ces règles la loi de l'obligation, c'est
qu'elle rencontre deux obstacles, de nature
différente : le danger qu'il y aurait à. vouloir
transformer tout d'un coup, sans transition,
une habitude déjà séculaire, et la nécessité de
ménager de légitimes intérêts.
Le public d'aujourd'hui a appris une orthographe,
pleine, il est vrai, de caprices et de
contradictions ; mais cette orthographe, laborieusement,
trop laborieusement acquise, il la
pratique couramment, automatiquement : il
écrit sans effort, comme sans réflexion (sauf
les défaillances de la mémoire), courtisane
avec une seule n et paysanne avec deux, différentiel
avec un c et essentiel avec un t.
Cette pratique, si absurde qu'elle soit, lui est
devenue familière. Même la génération qui
peuple aujourd'hui les écoles a déjà été formée
à cette discipline. Prétendre modifier instantanément
un usage ainsi universellement
adopté, ce serait d'une part provoquer dans le
public, qui tient à ses habitudes, et qui ne
peut être gagné à la réforme que par la persuasion,
un mouvement instinctif de révolte,
une résistance fatale ; ce serait, d'autre part,
jeter le trouble dans les jeunes esprits- peu
aptes à comprendre que la vérité puisse tout
à coup devenir le mensonge.
La réforme ne saurait être imposée qu'aux
écoliers de demain.
D'un autre côté, qui ne voit que l'application
d'une réforme rendue immédiatement
obligatoire entraînerait pour l'industrie des
conséquences désastreuses? Frapper de caducité,
mettre hors d'usage, du jour au lendemain,
tous les ouvrages répandus dans le
commerce, ne serait-ce pas léser les éditeurs
dans leurs intérêts, en acculer plus d'un à la
ruine ?
Que la réforme, donc, exige des tempéraments,
nul ne saurait le contester.
a?
•

PARTIE GÉNÉRALE *7?
Mais si les formes nouvelles de l'orthographe
ne peuvent être imposées sur l'heure, il
est de toute nécessité qu'elles soient tolérées.
Personne d'ailleurs, ou à peu près, n'y contredit
plus. Il ne faut plus que les enfants et les
candidats, sous peine de se voir refuser certificats,
diplômes, emplois publics, soient contraints,
à l'école et aux examens, de pratiquer
une orthographe illogique, arbitraire,
incohérente, d'écrire différemment des mots
qui ont même prononciation et même origine,
colonel et colonnade, frénésie et phrénologie,
et de la même façon des mots qui ont une
prononciation différente, échope et écho, chirurgien
et chiromancien.
Cet abus, que condamnent le bon sens, la
logique et la justice, et que l'Etat fait peser
sur la nation depuis un siècle, le ministre
entend le faire cesser : au régime de l'obligation,
de la tyrannie, il veut substituer le régime
de la tolérance.
Projet trop libéral peut-être pour que les
ennemis de la liberté et du progrès, unis à
ceux de la routine, ne l'attaquent pas de concert.
Mais la sagesse ne dit-elle pas : « Bien
faire et laisser dire. » Auguste RENARD.
LE DESSIN A L'ÉCOLE PRIMAIRE
(9" article.)
Comment on fera la classe.
Tout modèle, petit ou grand, individuel ou
collectif, doit être d'abord expliqué aux enfants.
Les leçons de choses, qui sont la base
de l'enseignement primaire et sont si bien pratiquées
dans les écoles, trouvent là leur application
naturelle. En plaçant un objet sous
les yeux des élèves, il faut 'leur dire à quoi il
sert, quelle place il occupe dans la nature ou
dans l'industrie humaine, comment ses formes
s'adaptent à son emploi. Mais à ces. notions
pratiques s'ajoute une autre question : celle de
l'art. Il ne s'agit pas ici de faire de l'esthétique
et d'employer de grandes phrases, mais de
faire comprendre "aux enfants la beauté propre
des choses et celle que leur donnent les jeux
de la lumière ; un fruit n'est pas seulement
utile et bon à manger, il est aussi bon à regarder
parce qu'il est joli de forme et de couleur;
une fleur est précieuse malgré son inutilité
apparente, parce qu'elle charme les yeux
et que son parfum est délicieux ; un simple
verre rempli,d'eau répand de la gaieté et de
la lumière quand le soleil le traverse ; un
chaudron de cuivre, une bassine à confitures
bien éclairée flamboie de touches lumineuses
qui amusent et réjouissent la vue. C'est en
partant de ces petites remarques que le maître
amènera les enfants à l'admiration d'un
coucher de soleil, d'une montagne ou d'un lac;
il éveillera en eux peu à peu le sens de l'observation
et le goût du beau.
Pendant l'exécution des dessins, le maître
se promènera souvent derrière les enfants,
leur donnera des indications, signalera leurs
erreurs et les guidera par de courtes explications.
Mais il s'abstiendra soigneusement de
prendre le crayon pour rectifier lui-même les
lignes fausses sur la feuille de l'élève : les
dessins retouchés par le maître n'ont aucune
valeur pédagogique; ils empêchent toute notion
des progrès accomplis et donnent aux enfants
l'habitude paresseuse d'attendre que le
professeur fasse pour eux ce qui leur semble
trop, difficile. On peut, au besoin, pour faire
saisir une -ligne mal comprise, la tracer au
tableau, mais à condition de l'effacer ensuite
pour en empêcher la copie. L'enfant doit s'habituer
à rechercher lui-même ses erreurs et à
les corriger.
Pour la composition décorative, le maître
trace au tableau le schéma, le dispositif linéaire
dans lequel les ornements doivent être
placés. Ces ornements sont laissés à l'initiative
de l'élève qui les inventera et les disposera luimême
: c'est la part d'imagination réservée à
l'enfant à qui il faut surtout éviter l'écueil de
la copie servile. Celui qui sera mal doué, incapable
de rien imaginer par lui-même, trouvera
des idées en voyant travailler ses camarades
et s'inspirera en regardant leurs dessins.
Tout travail doit avoir une sanction ; chaque
dessin sera coté par une note. Le maître
pourra faire la correction collectivement et publiquement
; c'est une très bonne méthode qui
a l'avantage d'intéresser les élèves au travail
les uns des autres. En les invitant à juger
eux-mêmes les œuvres les mieux réussies, on
développe leur sens critique en même temps
qu'on les met à même d'apprécier les qualités
de leurs camarades et leurs propres fautes. Le
maître conduit et dirige ce classement ; il explique
en quoi tel dessin est supérieur à tel
autre et quel mérite se cache quelquefois sous
des apparences peu flatteuses. Les enfants
trouvent dans ce classement auquel ils collaborent
un nouveau mobile d'émulation.
Il faut seulement empêcher les moqueries,
éviter que les faibles ne soient humilias et
trouver avec tact des raisons d'encouragement
pour les plus mauvais.
Dans certaines classes, on organise des expositions
temporaires des meilleurs dessins
d'élèves. L'installation est facile : il suffit de
trois ou quatre cadres passe-partout dans lesquels
on glisse les dessins ; c'est une grande
joie pour les élèves choisis et une salutaire
émulation pour les autres : cela forme une
sorte de cahier d'honneur et, en même temps,
c'est une façon très intéressante de décorer les
murs de la classe.
En dehors du dessin proprement dit, le maître
aura encore à diriger les petites illustrations
de devoirs ; il indiquera quels sont ceux
qui s'y prêtent le mieux, mais il mettra beaucoup
de discrétion et de modération dans ses
encouragements à ce genre d'exercices, afin de
ne pas compliquer la besogne de l'enfant. Il
lui fera comprendre que le dessin ne se sépare
pas des autres enseignements et lui inspirera
l'envie de faire de lui-même, pour son
plaisir, ce travail supplémentaire.
M. SBRVIER.

:
•
.
•
478 JOURNAL DBS INSTITUTEURS
PUÉRICULTURE
VIII. — DOTICyM'ÉS DP L*J«iArrBMEIJT,
11 peut arriver que VaUaitement de l'enfant
présente des difficultés, et ces difficultés peuvent
provenir soit de la mère, sojt de l'enfant.
Assez souvent, dans les campagnes surtout,
les bébés, imprudemment exposés à des variations
trop brusques de température, s'enrhument
et souffrent de coryzas légers, mais
gênants. L'enfant malade du coryza ne peut
plus téter normalement, puisqu'il respire difficilement
: quelquefois même il ne peut plus
respirer du tout, et Ji lâche le sein pour aspirer
la provision d'air qui lui est nécessaire. Il convient,
dans ce cas, que la nourrice aide l'enfant
en pressant sur le sein qu'elle lui donne.
Il n'est pas défendu de, donner le sein plus
souvent que dans les conditions normales.
tes enfants mal conformés, ceux qui sont
affligés'd'un beiï-de-lièvre, par exemple, s'alimentent
difficilement.. ï\s doivent être spécialement
surveillés.
Quelquefois aussi la muqueuse buccale du
bébé xs'irrite : on dit qu'il a du muguet. Les
mouvements de succion le font alors souffrir :
il crie et ne s'alimente pas. Il faut donner le
sein plus souvent, ou recourir à l'alimentation
artificielle,
Snfin, l'enfant malade ou trop faible x par
exemple lorsqu'il est ne avant terme, refuse
de téter. On a alors recours, à l'alimentation
par la sonde, c'est-à-dire au gavage. Mais le
médecin et la sage-femme seuls doivent prescrire
ce mode d'allaitement, et indiquer la façon
dont jl doit être pratiqué.
Les difficultés d'allaitement peuvent aussi
provenir de la mère,
Chez certaines, femmes, le mamelon se couvre
de croûtes, et, sous les croûtes, l'épiderme
devient très sensible, fies erevasses et des gerçures
se forment parfois sur le mamelon.
L'allaitement devient alors souvent impossible,
et la mère la plus dévouée est obligée de
cesser l'allaitement.
On peut presque toujours éviter les gerçures
et les crevasses en fortifiant et en durcissant
le bout des seins. Quelques soins préliminaires
suffisent. La future mère lavera se? seins,
matin et soir, un mois avant l'accouchement,
avec des liquides astringents. La glycérine
dans laquelle on a fait dissoudre dû tanin
(1 gramme de tan|n pour 15 grammes de glycérine)
et dans laquelle on a versé un peu de
rhum donne ç[e bons résultats. On peut aussi
employer tout simplement de l'eau bouillie
tiède, dans laquelle on a versé un peu d'al-
QOOÎ à 90* (une cuillerée d'afcoç-I pour 2 cuillerées
d'eau).
Enfin, certaines positions anormales du sein
rendent VaUaitement difficile ; ainsi, lorsque
ie bout du sein n'est pas assez développé. On
emploie alors une téterelle.
La téterelle la plus en usage est la téterelle
Auvard. ou la téterelle Auvard légèrement modifiée
par Budin.
Elle se compose d'une ampoule en verre qui,
par un côté ouvert et évasé, s'adapte très
exactement sur le sein. Deux tubulures en
verre, placées aux deux extrémités du diamètre
de l'ampoule, permettent de fixer deux
tétines : l'une, en porcelaine, pour la mère;
l'autre, en caoutchouc, pour l'enfant. La mère
fait le vide dans la téterelle par aspiration. Le
lait sort dans l'ampoule d'où il passe dans la
bouche de l'enfant, sans fatigue pour celui-ci,
et sans souffrance pour la mère-
Les appareils qui servent à, l'alimentation de
l'enfant, sondes, bouts de sein, téterelles, doivent
toujours èt?e tenus dans un état parfait
de propreté.
Résumé. — L'allaitement de l'enfant présente
souvent des difficultés. L'enfant malade
d'un coryza ne peut plus téter normalement : il
faut que la nourrice l'aide en pressant sur .le
sein. îl faut, de même, surveiller et ajder les
enfants malades ou mal conformés.
On évite les gerçures des seins chez la femme
en les lavant, matin et soir, avec un liquide
astringent. Lorsque les seins sont malades, on
peut employer une téterelle.
Les appareils qui servent à l'alimentation
de l'enfant doivent être tenus dans un état
parfait de propreté.
FipiPEr, inspecteur primaire.
LECTURE m SAMEDI
Comment on apprend une fable.
— Vous ne savez pas votre fable.
— Oh 1 maman,... dit Arthur d'une voix désolée.
— Vous faites plus de fautes aujourd'hui
que vous n'en faisiez hier.
— J'ai tâché d'apprendre.
«- Et vous n'avez pas appris,
«m Je n'ai pa» pu.
r- Pourquoi 1
— je pe peux pas, maman ; Je vous assure
que je né peux pas.
Et Arthur se prit & pleurer.
— Voulez*vous que nous essayions de l'apprendre
ensemble 7 dit Mme Milligan.
— Oh I oui, maman, ensemble.
Alors elle s'assit près de lui .et, reprenant le
livré, elfe commença à lire doucement la fable,
qui s'appelait : le Loup et le Jeune Mouton;
après elle, Arthur repétait les mots et
les phrases.
Lorsqu'elle eut lu cette fable trois fois, elle
donna le livre à Arthur, en lui disant d'apprendre
maintenant tout seul, et elle rentra.
Aussitôt Arthur se mit à lire sa fable et, de
ma place où j'étais resté, je le vis remuer les
lèvres.
Il était évident qu'il travaillait et qu'il s'appliquait.
Mais cette application ne dura pas longtemps;
bientôt il leva les yeux de dessus son
livre, et ses lèvres remuèrent moins vite; puis,
I

•
'
tout, à coup, elles s'arrêtèrent complètement.
11 ne lisait plus et ne répétait plus.
Ses yeux, qui erraient çà. et la, rencontrèrent
les miens.
De la main je lui fis un signe pour l'engager
à, revenir à sa leçon.
Il me sourit doucement, comme pour me dire
qu'il me remerciait de mon avertissement, et
ses yeux se fixèrent de nouveau sur son livre.
Il le reprit d'un air confus.
Maïs bientôt ils se relevèrent et allèrent
d'une rive à l'autre du canal.
Comme ils ne regardaient pas de mon côté,
je me levai et, ayant ainsi provoqué son
attention, je lui montrai son livre.
Malheureusement, deux minutes après, un
martin-pêcheur, rapide comme une flèche, traversa
le canal, laissant derrière lui un rayon
bleu.
Arthur leva la tête pour le suivre.
Puis, quand la vision fut évanouie, il me regarda.
Alors, m'adressant la parole :
— Je ne peux pas, dit-il ; et cependant je
voudrais' bien.
Je m'approchai.
— Cette fable n'est pourtant pas bien difficile,
lui dis-je.
— Oh ! si, bien difficile, au contraire.
*~ ËÎJe m'a paru très facile ; et en écoutant
votre maman il me semble que je l'ai reténue.
Il se mit ft spûrire d'un àlr de doute,
— Voulez-vous que je vous la dise ?
— Pourquoi, ' puisque c'est Impossible ?
— Mais non, ce nest pas impossible ; voulez-vous
que j'essaie? Prenez le livre.
Il reprit le livre et je commençai à réciter ;
il n'eut à me reprendre que trois ou quatre
fois.
— Comment, vous la savez ? s'écria-t-fl.
— Pas très bien, mais maintenant je crois
que je la dirais sans faute.
— Comment avez-yous fait pour l'apprendre?
— j'ai écouté votre maman la lire, mais
je l'ai écoutée avec attention, sans regarder
ce qui se passait autour de nous.
Il rougit et détourna les yeux ; puis, après
un court moment de honte :
— Je comprends comment vous avez écouté,
dit-jl, et je tâcherai d'écouter comme vous ;
mais comment ayez-vous fait pour rétenir tous
ces mots qui se brouillent dans ma mémoire 7
CommenVj'avais fait? je rie savais trop, car
je n'avais pas réfléchi a cela ; cependant -je
tachai de lui expliquer ce qu'il me demandait
en m'en rendant compte moi-riiême.
— De quoi s'agit-il dans cette fable? dis-je.
D'un mouton, je commence (Jonc à penser à.
des moutons. Ensuite je pense à ce qu'ils
font : « Des moutons étaient en sûreté dans
leur parc. » Je vois les moutons couchés et
dormant dans leur parc, puisqu'fls ' sont en
sûreté ; et, les ayant vus, je ne les oublie plus.
-rr Bon, dit-il, je les vois aussi : « Des moutons
étaient en sûreté dans leur parc. » J'en
vois des blancs et des noirs ; je vois des brebis
et des agneaux. Je vois mênie le parc ; il
est fait de claies.
— Alors, vous ne l'oublierez plus 7
— Oh ! non.
— Ordinairement, qui est-ce qui garde les
moutons ?
— Des chiens.
— Quand ils n'ont pas besoin de garder les
moutons, parce que ceux-ci sont en sûreté,
que font les chiens?
PARTIE GÉNÉRALE
«9
— Us n'ont rien à faire.
— Alors, ils peuvent dormir ; nous dirons
donc : « les chiens dormaient ».
C'est cela, c'est bien facile.
— N'est-ce pas que c'est très facile ? Maintenant,
pensons à autre chose. Avec les chiens,
qui est-ce qui garde les moutons?
— Un berger.
— Si les moutons sont en sûreté, le berger
n'a rien à faire. À quoi peut-il employer son
temps ?
— A jouer de la flûte.
— Le voyez-vous ?
— Oui.
— Où est-il ?
— A l'ombre d'un grand ormeau.
Il est seul ?
— Non, il est avec d'autres bergers voisins.
-— Alors, si vous voyez les moutons, le parc,
les chiens et le berger, est-ce que vous ne
pouvez pas répéter sans faute le commencement
de votre fable?
— Il me semble.
— Essayez.
Arthur me regarda avec émotion et avec
crainte; cependant, après quelques secondes
d'hésitation, il se décida :
— « Des moutons étaient en sûreté dans leur
parc ; les chiens dormaient, et le berger, à
l'ombre d'un grand ormeau, jouait de la flûte
I avec d'autres bergers voisins. »'
Alors, frappant ses mains l'une contre l'autre
:
— Mais je sais, s'écria-t-il, je n'ai pas fait de
faute I
. v
r- Voulez-vous apprendre le reste de la fable
de la même manière ?
— Oui, avec vous je suis sûr que je vais
rapprendre. %Ah ! comme maman sera contente
!
Et il se mit à apprendre le reste de la fable,
comme il avait appris sa première phrase.
En moins d'un quart d'heure il la sut parfaitement,
et il était en train de la répéter sans
faute lorsque sa mère survint derrière nous.
— Je la sais, s'écria Arthur, et o'est lui qui
me l'a apprise.
Mme Milligan me regardait, toute surprfso, !
et ellev allait sûrement m'interroger, quand
Arthur se mit à répéter le Loup et le Jeune
Mouton. Il le fit d'un air de triomphe et de
joie, sans hésitation et sans faute.
Pendant ce temps, je regardai Mme Milligan
; je vis son beau visage 3'éclairer d'un
sourire, puis il me sembla que ses yeux se
mouillaient ; mais comme, à ce moment, elle
se penchait sur son fils pour l'embrasser tendrement
en l'entourant de ses deux bras, je
ne sais pas si elle pleurait.
— Les mots, disait Arthur, c'est bête, ça ne
signifie rien ; mais les choses, on les voit, et
Rémi m'a fait voir le berger avec sa flûte ;
quand je levais les yeux en apprenant, je ne
pensais plus à ce qui m'entourait, je voyais
la flûte du berger et j'entendais l'air qu'il
jouait. Voulez-vous que je vous chante l'air,
maman?
Et il chanta une chanson mélancolique.
Cette fois, Mme Milligan pleurait pour tout
de bon. Elle s'approcha de moi et, me prenant
par la main, elle la serra si doucement que je
me sentis tout ému :
— Vous êtes un bon garçon, me dit-elle.
Hector MALOT. (Sans famille.)

-
480 JOURNAL DES INSTITUTEURS
Le Jardin de PÉeole
Conservation des légumes et des fruits.
Les légumes et les fruits concourent non
seulement à l'alimentation de l'homme durant
les mois où on les récolte, mais encore au
cours de la mauvaise saison, époque à laquelle
le potager et le verger sont à peu près dénudés
de produits; la nécessité s'impose donc
de conserver fruits et légumes pour la période
de non-végétation.
Le cellier, la cave, le grenier, le jardin
même sont les endroits où l'on remisera les
légumes en agissant comme suit :
1° Légumes-graines : haricots, pois et fèves :
on les cueille lorsque les pieds sont jaunis,
puis on les met en bottes que l'on suspend au
grenier ; par la suite, on procède au battage
et on place les grains bien secs dans des
sacs ou dans des corbeilles.
2" Légumes-feuilles : choux, céleri, salades
diverses, poireaux. Les choux, arrachés à racines
nues, sont disposés dans le jardin par
rangées, couchés sur le sol, les pommes dirigées
vers le nord; on recouvre ensuite les
racines et les tiges d'une, légère couche de
terre; le céleri-rave est enterré dans du sable,
en cave o* au cellier; les salades d'hiver,
chicorée et scarole, sont levées soigneusement
avec leurs racines, puis repiquées dans un lit
de terre sèche ou de sable disposé préalablement
à la cave ou au cellier ; les poireaux
peuvent rester en place au potager, abrités
avec de la litière.
3° Légumes-racines : carottes, navets, betteraves
alimentaire, radis d'hiver. Carottes :
après avoir coupé au niveau du collet les
feuilles des plantes destinées à être conservées,
on enterre les racines dans du sable, à
l'abri d'un cellier ou d'une cave ; on peut se
contenter aussi de les mettre en silos (sortes
de fosses souterraines) dans un coin du jardin.
Navets : on coupe, les feuilles avec une partie.
du collet, on conserve les racines en cave ou
en silos. Betteraves : aussitôt arrachées, elles
sont débarrassées de leurs feuilles, puis hivernées
en silos ou en cave. Radis d'hiver : les
racines, récoltées en octobre, sont portées en
cave où on les enterre dans du sable.
4* Légumes-tubercules et légumes-rhizomes :
Pommes de terre : celles destinés à la consommation
durant l'hiyer doivent être arrachées
à complète maturité ; après les avoir
laissées deux ou trois jours sur le sol, on les
rentre à la cave ou au cellier. Stachys : cette
plante ne craint pas les froids ; on. la laisse
au jardin ; mais, pour pouvoir la récolter
quand on en a besoin, on la recouvre, avant
la gelée, d'une bonne couche de feuilles qui
empêche la terre de durcir.
5° Légumes-bulbes : oignons, échalotes, ails.
Oignons : quand les feuilles jaunissent, on
arrache ces légumes, on les laisse sur le sol
durant 2 ou 3 jours, puis on les remise dans
un endroit sec, tel qu'un grenier, où on les
étend sur le plancher. Echalotes : l'arrachage
est le même que pour les oignons ; après un
court séjour au grenier, on les réunit par paquets
et on les suspend. Ails : les ails sont
également mis en bottes, puis suspendus dans
un lieu sec et sain.
***
Fruitier. — En ce qui concerne les fruits
que l'on veut conserver, on doit tout d'abord
les cueillir par un temps sec, les étendre sur
la paille pour les laisser ressuyer; c'est seulement
ensuite qu'on les place dans le fruitier.
Au village, peu de maisons ont des pièces
spéciales à ces destinées ; aussi utilisera-t-on
les celliers ou les caves saines ; toutefois, si
l'on avait une chambre inhabitée, exposée au
nord, à fenêtres hermétiquement fermées,
avec volets pouvant donner une obscurité
complète, il y aurait là un lieu très convenable
pour fruitier. A peu de frais, on l'aménagerait
de cette façon ; le long des murs, on
fixerait des tablettes de 50 à 60 centimètres de
large avec liteaux (tringles de bois sur les
bords) ; ces tablettes seraient inclinées d'avant
en arrière et on les garnirait de paille bien
propre ; on pourrait en placer depuis le plancher
jusqu'au plafond à une distance l'une de
l'autre de 20 a 25 centimètres.
En déposant les fruits sur la tablette, on
évitera de les mettre en contact les uns' avec
les autres ; de cette façon; ceux qui seraient
atteints de pourriture ne pourront communiquer
l'infection à leurs voisins. Si la pièce
paraît humide, on placera çà et là, sur des
assiettes, des morceaux de chlorure de calcium,
substance qui a la propriété de dessécher
l'air ; la température de +6* à +8" sera
celle qui conviendra le mieux ; en aucun cas
on ne donnera de clarté dans le fruitier.
Les enfants pourront être exercés à confectionner
des fruitiers portatifs, dits fruitiers
Dombasle. Ils fabriqueront de petites caisses
de 60 centimètres de long, 40 centimètres de
large et 10 centimètres de profondeur; sur le
milieu et à l'extérieur de chacune des parois
latérales, ils cloueront des tasseaux dépassant
d'un centimètre le bord supérieur des caisses ;
ces tasseaux, tout en maintenant les boîtes les
unes sur les autres, laisseront circuler l'air
entre elles. On garnira chaque caisse de fruits
dans les mêmes conditions que les tablettes
dont nous avons parlé plus haut, et on les
mettra en pile dans un coin d'une pièce où
elles tiendront relativement peu de place. On
passera fréquemment la visite des caisses, ce
qui permettra, tout en prenant les fruits nécessaires
à la consommation, d'enlever ceux
qui auraient des tendances à se gâter.
On peut conserver également le raisin sur
les tablettes d'un fruitier, mais il y a encore
d'autres procédés concernant le fruit de la vigne.
On conseille d'attacher les grappes par
la queue, soit après des cadres munis d'un
certain nombre de fils de fer, soit après des
cercles de tonneaux retenus au plafond et
auxquels on suspend les raisins au moyen de
crochets en forme d'S, dont l'extrémité inférieure
est introduite dans la grappe et l'extrémité
supérieure rattachée au cercle.
Un troisième procédé, dit à la Thomery,
permet de conserver les raisins frais durant
au moins 6 mois. On cueille chaque grappe
avec un morceau du rameau qui la porte ; on
remplit d'eau des flacons ayant la forme de
petits bocaux ; l'extrémité de chaque sarment
est enfoncée dans chaque récipient, ce qui termine
l'opération.
E. DELIÈGE.

. '
ACTUALITÉS 481
ACTUALITÉS
(A LIRE AUX ÉLÈVES)
La greffe de$ membres. — Le ratatrompe.
De très curieuses expériences physiologiques
viennent d'être faites sur des transplantations
d'organes d'un animal à un autre. On est arrivé
à enlever à un chien une certaine longueur
d'artère et à remplacer la partie enlevée
par une artère de même dimension enlevée
à un autre chien : la cicatrisation s'est
opérée en quelques jours et l'artère ainsi rapiécée
a fonctionné régulièrement comme une
arlcre normale.
Des résultats analogues viennent d'être obtenus
pour la transplantation de rates, de
reins. Toutes ces opérations, pratiquées par de
très habiles chirurgiens, ont parfaitement
réussi.
Les opérations ont été faites aussi sur des
organes et des membres visibles ; on a coupé
les oreilles noires d'un chien noir et on a
transplanté à la place les oreflles blanches
coupées sur la tête d'un chien blanc. On a
même pu arriver à couper la patte d'un pauvre
chien et à la remplacer par la patte de
même dimension d'un autre chien. Pour rendre
les faits bien évidents, on a eu soin de
greffer des membres de couleurs différentes.
Au bout de quelques jours, les chiens ainsi
opérés trottaient de leurs quatre pattes de la
manière la plus normale.
On parle d'applications possibles de ces
faits pour des greffes à .faire sur le corps
humain. Il y a déjà un malade qui a demandé
à se faire mettre un rein valide à la place
d'un des siens qui est malade. Un manchot a
aussi demandé à se faire mettre le bras d'un
autre homme mort subitement par suite d'un
accident. Mais on n'a pas tenté encore de si
périlleuses expériences.
La possibilité de greffes animales était connue
depuis longtemps, mais elle n'avait pas
encore été constatée d'une façon aussi scientifique,
aussi méthodique.
Durant les longs loisirs du siège de Sébastopol,
nos soldats s'étaient amusés à greffer
la queue d'un rat sur le nez d'un autre rat.
Pour cela, ils fixaient un pauvre malheureux
rat sur une planchette, lui enlevaient un peu
de la peau du nez, puis fixaient sur la même
planchette un deuxième rat devant le premier
rat : ils enlevaient un peu de la peau du bout
de la queue de ce deuxième rat et appliquaient,
en fixant bien, ce bout de queue
écorché sur le bout du nez également écorché
du premier rat. La cicatrisation se faisait très
rapidement et les deux rats étaient soudés.
Quelquefois on soudait ainsi plusieurs rats.
Un soldat opérateur a eu l'idée de couper la
queue soudée, et le premier rat est resté porteur
d'un bout de queue fixé au bout de son
nez, comme la corne d'un rhinocéros. Les soldats
formèrent ainsi le ratatrompe; ils le donnaient
comme une espèce spéciale à Sébastopol,
et vendaient fort cher aux étrangers visiteurs
les remarquables spécimens de cette espèce de
rats jusqu'alors inconnue. Il est probable qu'a
doit exister encore dans quelques collections
des spécimens empaillés des ratatrompes de
Sébastopol 1
Ad. SHGNETTE.
La téléphonie sans m à les kilomètres.
Grâce à de. nouveaux appareils particulièrement
délicats, on vient de pouvoir téléphoner
sans fil à la distance de 165 kilomètres en
pleine mer. C'est sur le croiseur le Condé que
les expériences ont été faites la semaine dernière
; la transmission de la parole, malgré le
bruit du navire en marche, était très nette ;
on peut affirmer qu'il est dès maintenant possible
de communiquer entre Nice et la Corse,
la distance qui sépare Nice de Calvi étant
exactement de .168 kilomètres. Jusqu'ici il
n'avait pas été possible d'établir des communicaiions
téléphoniques sans fil à travers la
mer, si ce n'est pour des distances ne dépassant
pas 80 kilomètres.
On a de plus constaté que la transmission
par téléphone sans fil était à peine influencée
par l'électricité atmosphérique.
La découverte de l'Amérique.
Une pierre portant une inscription suédoise
très intéressante a été trouvée en Amérique
dans le comté de Douglas.
Cette inscription fournit, en effet, la preuve
indéniable de la découverte de l'Amérique à
une époque antérieure de plus d'un siècle au
débarquement de Christophe Colomb.
En voici la traduction en français :
« Huit Suédois et vingt-deux Norvégiens en
voyage de découverte vers l'ouest, venant de
Vinland.
« Nous avions notre camp près de deux
rochers isolés. Nous sommes allés un jour à la
pêche. A notre retour, nous avons trouvé dix
hommes morts, couverts de sang. Ave Maria,
délivrez-nous du mal.
« Nous avons laissé dix hommes pour garder
le navire, sur la côte de cette île, a
41 jours de marche, année 1362. »
Cette découverte ne retire d'ailleurs rien au
mérite de Christophe Colomb.
Les pigeons photographes.
Un pharmacien allemand se servait depuis
quelques années des pigeons pour le transport
des ordonnances, parfois même de certains
médicaments.
Les oiseaux s'acquittant fort bien de cette
tâche, il eut l'idée de les utiliser pour la photographie.
Il confectionna à cet effet une sorte de cuirasse
d'aluminium, qui se fixe à l'aide de petites
courroies sous le ventre du pigeon.
Lorsque celui-ci s'est accoutumé à porter ce
léger fardeau, on adapte au dispositif un petit
appareil photographique de 8 centimètres de
long sur 5 1/2 de haut, chargé de plaques ou
pellicules.
Grâce à un système d'horlogerie, on peut
fixer assez exactement le déclic de l'objeclif
et amener le changement de plaque ou de
pellicule.
L'oiseau ramène ainsi avec lui au pigeonnier
plusieurs photographies.
Les expériences ont donné jusqu'ici de bons
résultats.
Une certaine pratique permet de fixer à
l'avance, à l'aide d'une carte, l'endroit qui sera
photographié.

.
482 JOURNAL DES INSTITUTEURS
.
•
REVUS JPE© REVUES
(Les opinions émises dans la Revue des Rerues «ont extraites des divers journaux cités et n'impliquent en rien
l'opinion du Journal des Instituteurs.)
LA PRESSE POLITIQUE
ET Lif REVUES
Le statut des fonctionnaires. — La verve
spirituelle de M. HENRY MAHBT, qui écrit le
Carnet d'un Sauvage dans le Journal, est
excitée par le « statut » des fonctionnaires.
Une réforme immense va s'accomplir,
s'écrie-t-il avec son ironie coutumière.
« Au lieu de blanc bonnet, les fonctionnaires
vont avoir bonnet blanc...
Le favoritisme a reçu le coup suprême. Désormais
lé tableau d'avancement sera une vérité;
et comme, n'est-ce pas? nul ne songera
a se faire pistonner pour être inscrit sur ce
tableau, comme il se faisait pistonner auparavant
pour l'avancement sans tableau, il n'y
aura plus que justice. »
Dans l'Opinion, sous la signature de
M. CHJTRLES GIDE, même note pessimiste et
même esprit. L'Etat serait impropre à remplir
sa mission parce que ceux qui Je représentent
sont devenus un syndicat professionnel.
« Le parlementarisme est une carrière : —
avec avancement ; on passe successivement
conseiller général, député, puis, pour fmjr,
sénateur, et, quand on a un fils, on le caçe sur
l'échelon que l'on laisse t— avec assurance
contre lé risque de non-réélection par des
compensations qui vont, selon les services
rendus, du poste de percepteur à cejuj d'ambassadeur
; — ' avec retraité à cinquantecinq
ans d'âge : c'est l'âge réclamé par les
employés de chemin de fer, »
La vérité sur les instituteurs. — Le Populaire,
de Nantes,, fait justice des insinuations
colportées, ça et là, à propos des intempérances
de langage commises par quelques
maîtres.
« Le petit nomhre de ces fautes, comparé
au très grand nombre des membres du corps
enseignant primaire publie, aurait dû montrer,
à l'évidence, que ce n'était là qu'une exception
à la règle générale, qui était la correction
de l'attitude et le sentiment vif et profond
du devoir. »
Un instituteur violenté dans sa classe. —
Voici le pittoresque exploit que narre les
Alpes Républicaines :
« Le curé Fournier a fait irruption dans la
salle de classe des garçons, malgré les efforts
de l'instituteur, M. Falque, et il à entraîné au
dehors un de ses élèves qui s'était rendu à
l'école avec plusieurs de ses camarades, au
lieu d'assister à la fête de la Saint-Vincent.
M. Falque, bousculé pendant sa classe, a
adressé à l'autorité une plainte contre le curé.
Une enquête est ouverte contre ce dernier
qui est inculpé de violences légères sur un
fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions.
»
Institutrices et journaux. — M. BORIT se
plaint dans Pagres Libres que « les leaders
pédagogiques, sauf un, aient observé le plus
parfait mutisme à l'endroit des* groupes féministes
universitaires ».
A l'étranger * l'analphabétisme en Russie.
— Les chiffres donnés par. la Correspondance
russe sont navrants :
« Les conscrits sachant lire et écrire constituent
40,9 p. 100, ceux qui savent seulement
lire 12,3 p. 100, de sorte que le pourcentage
total est de 53,2. »
A comparer ce chiffre à ceux de l'armée
allemande où il est de 99, et de l'armée française,
98.
La Chine et l'opium. — L'Humanité nous
apprend que les Chinois ont un délai de trois
mois pour perdre l'habitude de fumer
l'opium...
« Ce délai écoulé, tous ceux qui seront pris
en train de fumer de l'opium auront la tête
tranchée.
On compte beaucoup sur l'efficacité de cette
mesure radicale. »
LES JOURNAUX PEDAGOGIQUES
Réformes scolaires importantes, — L'Educateur
de Lausanne, avec M. le professeur
HAGMANN, voudrait apporter. une régénération
qu'il attend d'un enseignement basé uniquement
sur l'étude des faits et des choses et le
travail manuel, et retardant le plus possible
la lecture et l'écriture... L'école serait un atelier,
un laboratoire, et non une salle aux
bancs serrés avec, aux murs, des tableaux
d'épellatiôn.
« Avec des élèves qui auraient bénéficié
d'une éducation préalable aussi complète, six
mois suffiraient pour acquérir le bagage, en
somme très mince, que les deux au trois premières
années de nos écoles inculquent à
leurs élèves ; et nous leur aurions procuré
une force physique, des aptitudes à l'observation
et une clarté de jugement qui rendraient
la suite des études infiniment plus
aisée qu'elle ne l'est aujourd'hui. »
Le livre de prix. — M. VALETTE, au petit
Provincial et au Maître pratique, prend la défense
du livre de prix.
« Sans doute, l'approbation de la conscience
est une sanction plus haute et plus noble que
les volumes que l'on distribue aux enfants.
Mais fauUil compter tant que cela avec la
conscience des élèves? C'est pourquoi, dans
beaucoup de localités, il a fallu revenir sur
la décision prise il y a. quelques .années de ne
plus donner de prix aux enfants, *
Les officiers à l'école normale. *>• L'Ecole
Nouvelle applaudit aux " conférences que les
officiers vont faire dans les écoles normales.
« La caserne est l'école supérieure obligatoire
de la démocratie; l'officier est un instituteur
du peuplé. C'est du même cœur et avec
les mêmes raisons que l'instituteur et l'officier
modernes exaltent l'honneur et le devoir,
qu'ils montrent dans le devoir militaire une
des faces du devoir civioue, et dans l'apprentissage
viril de la défense nationale l'acquittement
d'une dette de solidarité. Ces trois
séances de travail, qui réuniront officiers et
futurs instituteurs, l'affirmeront avec une
force singulière, à rencontre du sophisme qui
voudrait opposer l'intellectuel et le soldat
d'une démocratie. »
Nos droits. — L'Education Enfantine' constate
quelle place colossale le mot droit tient

ÈÈVUÈ DES REVUES 483
dans lo langage contemporain et conseille,
non sans malice, de ne pas aller toujours jusqu'au
bout de son droit.
« Les siècles ont fait leurs cours, les explosions
opt succédé aux fermentations, et les
pois de terre trop hardis se brisent toujours
contre les pots de fer très régistapts. »
Ce que nous serons après le « statut ».
— Dégageant la morale de récents événements,
Fusns, du Petit Provincial et du Mat-
Ire pratique, critique le système qui consiste
à mettre un homme politique à la tête d'un
service.
« Tant que les députés, les sénateurs encombreront
les antichambres d'un chef; tant
que ce chef aura besoin lui-même d'hommes
politiques pour avancer, la même agitation se
produira. »
Ce n'est pas le chef, l'inspecteur d'aeadémie
ou primaire, qui est coupable : c'est le système.
« Pour avoir les amitiés, si désirables, il
faut rendre beaucoup de services et caser la
légion des recommandés. Le recrutement et
l'avancement sont donc trop souvent abandonnés
4 l'arbitrajre le plus abspju, mais
c'est bien le moindre souci du chef ; il est
indéracinable s'il soigne et s'il accroît sa
clientèle de députés et de sénateurs en aidant
ces élus à étendre leur propre clientèle d'électeurs.
»
Les recommandations seront donc verbales
au lieu d'être écrites,,,
Nos conseils corporatifs. — M. DDTOENNE,
au Manuel général, demande que les décisions
administratives qui nous intéressent
soient prises par des Conseils dans lesquels
maîtres et maîtresses seront représentés.
Et alors, nous ne pourrons plus « nous insurger
contre les décisions de ces conseils,
puisque nous aurons, si satisfaction nous est
donnée par l'octroi d'un statut acceptable,
collaboré a ces décisions. »
le syndicat ; ni la chose, ni le mat. —
M. TRAUTNER, à l'Instituteur français, répondant
à M. BUISSON, du Manuel général, déliait
ainsi le Syndicat d'instituteurs :
« Un groupe qui légifère et qui réglemente.
qui n'entend pas qu'on lui assigne des directions
et des programmes, qui veut se diriger
lui-même, étendre ou limiter à spn gré sa
lâche, procéder lui--même à la nomination et
au classement des camarades, les juger luimême,
Juj tout seul' s'il y a lieu de les traduire
devant la justice corporative; un
groupe qui, par suite, disposerait des trois
pouvoirs nécessaires et suffisants de tout
Etat régulier ; pouvoir législatif, pouvoir exécutif,
pouvoir judiciaire ; qui jouirait, dès
lors, d'une autonomie complète"; qui, enfin,
avec les autres syndicats, également maîtres
de leurs destins, constituerait une sorte de
féodalité nouvelle, sans autres chefs que ceux
qu'il lui plairait de se donner. >
A TRAVERS LES BULLETINS
DEPARTEMENTAUX
Les programmes {les jlcole* «émentaïres.
— Trop vastes, trop généraux, oublieux des
contingences de la vie réelle j c'est ainsi que
M. J3r.A?»GUERNOîf, inspecteur d'académie, entend
par/ois qualifier les programmes de
l'école primaire. Et il répond, au Bulletin
départemental de la Haute-Marne.
A-t-on pris toujours la peine de lire les
programmes, de les comprendre, avant de les
critiquer ?
« Si l'on vient aux instructions qui regardent
chaque matière, l'impression se renforce.
En français, lés premiers exercice? de rédaction
sont faits sur les sujets les plus simples
et les mieux connus des enfants. Qn fera
oralement des comptes rendus de lectures, de
leçons, de promenades, etO; On recommande,
en histoire, les anecdotes, les explications
d'images, les récits familiers. La méthode de
tout enseignement géographique' est intuitive
et descriptive, et des entretiens sur le ïieù natal
sont expressément prévus, àyèc l'étude
plus approfondie du canton, du département,
de la région. L'arithmétique ne s'enseigne pas
sans problèmes et exercices d'application empruntés
à la vie usuelle. »
L'enseignement primaire est donc essentiellement
intuitif et pratique.
« J'ai presque peur que, pour un grand
nombre de jeunes maîtres, conclut M. BLAN-
GUERNON, l'enseignemept eoncret, qui commence
heureusement à. devenir un dogme,
ne soit pas encore beaucoup plus qu'une formule.
» '• '
Un engagement d'honneur. m Comme
dans la plupart des Amicaleë, les instituteurs
et institutrices de la Meuse ont pris la résolution
de ne solliciter aucune recommandation.
M- Poi-fCARÉ, ancien ministre de l'Instruction
publique, sénateur, a félicité maîtres et
maîtresses par une lettre que }e Bulletin de
la Meuse reproduit :
« En prenant l'engagement d'honneur de ne
jamais solliciter de recommandations politiques,
yous yenez de prouver, une fois de plus,
combien vous avez conscience de votre dignité
professionnelle. Moi qui ai été yofre ministre,'et
qui suis resté votre amj, je vous
rends bien volontiers cette justice que, dans
vingt-deux ans de vje parlementaire, je n'ai
jamais vu aucun de vous me demander une
faveur ou un passe-droit,
Voqs continuerez à remplir avec intelligence
et' zèle la mission que la République
vous a confiée. Nous continuerons à laisser
l'administration juge de' vos titres et à lui
épargner les ingérences qui, si" bien intentionnées
qu'elles soient, risquent toujours
d'aboutir à des injustices. »
J r es écoles temporaires. — Le Bulletin de
micaù de la Lozère donne le' résumé d'une
intéresisante discussion, sur les éGoles temporaires,
au Conseil départemental.
« Les écoles temporaires viyent en marge
de la loi. Leur existence est, en quelque sorte,
la reconnaissance officielle que l'obligation
scolaire a une durée de six mois par an. Les
maîtres mis à la tête de ces écoles resteront
six mois sans emploi. — M. l'inspecteur d'académie
répond. II montre les avantages des
écoles temporaires ; il reconnaît aussi leurs
inconvénients. "-= Par quatre voles successifs,
le G. D- donne les avis favorables qui lui sont
demandés, »
Les Influences politiques et l'enseignement.
— Le Bulletin lie l'Amicale de la Haute-
Loire ne partage pas l'erreur trop commune
que l'on transforme les sociétés par des lois
et des règlements. Le jour ou il n'y aura plus
de quémandeurs, il n'y aura plus d'hommes

-". '"•'• v '"v ' V"
484 JOURNAL DES INSTITUTEURS
politiques pour « faire violence à notre vertu ».
« Les Amicales, qui doivent devenir des milieux
d'éducation corporative, pourront beaucoup
pour développer dans chacun de nous ce
sentiment du respect de soi, de fierté morale
que donne une conduite sans compromission.
Celles qui ont décidé qu'entrer dans leur sein
c'est prendre l'engagement d'honneur de ne
briguer aucune faveur sont dans le vrai. »
Toujours les mêmes : récompenses et
distinctions honorifiques. — Le Bulletin de
l'Amicale de la Vendée rappelle le mot courant
: ce sont toujours les mêmes qui se font
tuer ; ce sont aussi toujours les mêmes qui
sont récompensés. ,
« Un collègue a eu en 12 ans 4 promotions
au choix, médaille d'argent, officier d'académie,
16 récompenses avec 225 francs de primes.
»
Conclusion :
« Si les récompenses honorifiques (les promotions
et les changements avantageux, ajoutons-nous)
vont à quelques-uns seulement et
en peu d'années, cela équivaut à dire que le
nombre des maîtres de valeur est fort restreint.
»
C'est ainsi, suivant la réflexion de M. EMILE
COSTE au Bulletin de l'Amicale de la Corrèze,
qu'on prépare les crises de mécontentement.
L'administration méconnaît « de bons maîtres
avec une ténacité frisant un parti pris
qui irrite, décourage, met au cœur les germes
de la révolte et pousse les meilleurs d'entre
eux, les natures viriles, dans l'armée des protestataires.
»
Enfin le Bulletin de l'Amicale de Vaucluse
fait cette pénible et décourageante constatation
:
« Lors de la publication de la liste des récompenses
pour cours d'adultes en 1908, on
remarquait, avec juste raison, que les institutrices
n'y figuraient point. »
Sans vouloir contester le mérite des collègues
favorisés, « il semble qu'au lieu de les
récompenser pendant plusieurs années consécutives,
ils pourraient ne l'être que tous les
quatre ou cinq ans, par exemple. Cela permettrait
de contenter un plus grand nombre de
maîtres. »
L'Union des maftres et maîtresses. —
Qu'est-ce qu'une Amicale? Qu'est-ce qu'une
« Union » d'instituteurs et d'institutrices?
La Tribune pédagogique de Seine-et-Marne
donne la réponse juste :
« L'Union est une grande association dont
tous les membres sont frères et sœurs.
Animés de l'esprit de famille, nous sommes
fiers et heureux quand il arrive quelque
chose d'agréable à . l'un de nous ; nous
sommes tristes, nous avons le cœur serré
quand un malheur le frappe ; nous sommes
mécontents si quelqu'un cherche à lui faire
du mal et nous nous allions pour le défendre.
Il n'y a plus ni adjoints, ni ruraux, ni urbains,
ni directeurs : il n'y a que des instituteurs
et des institutrices, soucieux d'améliorer
leur sort, de s'entr'aider, de s'éclairer. »
Y a-t-il quelques nuages dans la famille ï
Pas de rancune, conseille le Bulletin de
l'Amicale des Hautes-Alpes.
« La galerie nous surveille. Ne donnons
pas le triste spectacle de brouilles, de rivalités,
et surtout que les adversaires nous
voient toujours unis. II est honteux d'enten-
4617-08. — CORBEIL. Imprimerie CRÉTÉ.
dre des camarades déshabiller, dénigrer en
public d'autres camarades. »
Défendons-nous! — Le tribunal de Versailles
vient de rendre un jugement que reproduit
le Bulletin de l'Amicale de Seine-ct-
Oise :
« Le tribunal ;
Attendu qu'il résulte des débats et des témoignages
entendus à l'audience que, le
6 juillet 1908, le prévenu a :
1° Injurié la demoiselle G..., institutrice publique
;
2° Volontairement exercé des violences et
voies de fait sur ladite demoiselle, sans qu'il
en soit résulté, pour celle-ci, d'incapacité de
travail de plus de vingt jours ;
Attendu que Thuret a causé à la demoiselle
G... un préjudice dont réparation lui est
due ; que le tribunal a les éléments suffisants
pour en déterminer l'importance;
Condamne Thuret à 15 jours de prison (avec
sursis) et cent francs d'amende ; le condamne,
en outre, à payer à la demoiselle G... la somme
de deux cents francs à titre de dommages-intérêts,
et en tous les dépens. »
A LIRE. — Dieu à l'école laïque {L'Ecole
Nouvelle, n* 37). — E. DEVINÂT.
La dernière leçon d'un inspecteur d'académie
{Le Manuel général, n° 37). — R. PÉRIÉ.
La théorie du travail {Le Volume, n° 37). —
JULES PAYOT.
La date des vacances dans l'enseignement
primaire {Le Petit Provincial et' le Maître Pratique
réunis, n° 37). — FUSTIS.
JACQUES SEMEUR.
ILES MttlES DE_M SEJKfllJÏE
Viennent de paraître à la Librairie Armand
Colin (1, 3, 5, rue de Mézières, Paris).
1° Eléments et notions pratiques de droit,
par Henri MICHEL. 1 vol. relié toile, tranches
rouges : 6 francs.
2° Animaux de nos pays, par Henri COUPIN.
1 vol. relié toile, tranches rouges : 6 francs.
Ces deux volumes appartiennent à la collection
des Dictionnaires-Manuels de la Librairie
A. Colin. Le premier est une excellente
vulgarisation des principes du droit. Un tel
ouvrage est un précieux conseiller, susceptible
d'être universellement utile ; on peut dire qu'il
est indispensable aux membres de l'enseignement,
qui, en effet, ont à connaître les notions
élémentaires du droit non seulement
pour eux-mêmes, mais aussi pour en faire
profiter leurs élèves, ainsi que les personnes
qui viennent parfois solliciter leurs conseils.
Le second renferme la description des animaux
les plus communs de France, de Belgique
et de Suisse, rangés suivant leur ordre
dans la classification scientifique. Un index
alphabétique très détaillé, dans lequel on a
répandu à profusion les noms vulgaires des
principales espèces, fait de cet ouvrage un
véritable dictionnaire. Cet ouvrage sera particulièrement
utile aux instituteurs pour la préparation
de leurs leçons de choses, pour la "
détermination d'échantillons de leurs musées
scolaires, enfin pour y trouver à tout instant
une foule de renseignements. A. SÈVE.
LE GÉRANT : YrtfroR MARCHAND.

Ï
53* Année. — N* 40. Dimanche 27 Juin 1909.
FARTIE SCOLAIRE
PWI m h 44g «t 446 I itewin et Chant p. 466
e-nr» élémentaire,... ,,,., p, 446 | 449 I Jardin de l'épate, p. 480, partla, fénérala.
Cours mpye» et «HllérJBnT ,,..,..., p. 450 | m | ~
COUR9 PRÉ •PABATOIRE
I. - RECITATION "~
aOURflANÇISB 1 .'
Juin est la belle saison
Où les groseilles» sont mûres,
; Et voici qu'à la maison
Nous faisons dés confitures»,
Les fruits, rubis merveilleuse*,
Ont saigné* dans les bassines 6 ;
Leur ton vil flatte les yeux*
Et leur parfum les. narines».
Très gourmand, Bébé vient voir
L'objet de sa convoitise*
Se glaeeri« Gomme un miroir
En lourd sirop qu'on tamiseV-.
Et soudain, sans souffler mot'*
Ni rougi*'de ce qu'il ose,
Ejéhé- trempe au fend d'un. pot
9pp mignpn pgyt dpigt rose.
A. DEWAILLY,
Explication des mata. — 'Gourmandise i défaut
de ôeluf qtii mangé trop de ce qu'il aime. —
'Groseilles : petits fruits rouges qui poussant pp
grappes. — ^Confitures : fruits cuits avec du
sucré pour les conserver.'-^ 'Rubis merveilleux :
pierre précieuse d'un beau rouge; la groseille
est de la marne couleur, ^ 'Ont saigné. ; en pressant
les groseilles, le jus coule, rouge comme du
sang. — 'Bassine : très grande casserole ou marmite
en cuivre dans laquelle on fait cuire les
confitures. ^ »leur ton vif flatte les yeux : leur
belle couleur fait plaisir à voir •«* ?Levr parfum
les narines : on aime à senti? cette odeur. —
'L'objet de ta convoitise : la, cpnfiture qu'il voudrait
bien. — '">& glacer : âpatair et griller
comme une glace- .— "OU'on tamise ; qtron
passe dans un Garnis. — '"Sans souffler mot :
sans parler.
Questionnaire. — 1. Qu'est-ce que la gourmandise?
— ' 2. QUe fait-on . att moi* de Jujn T —
3. Avec quoi va-t-on faire les confitures? —
4. Quelle est la couleur des groseilles? —
5. Dans quoi les fait-on cuirp s RT 6, Qui vient
voir ce qui se passé? -T. 7, Que fait Bébé? —
8. Quel est son défaut?
II. — HISTORIETTE MORALE
LA SYMPATH».
l# Igrline de eonfituffs,
Quand Antoinette l'entra de l'école, sa mère
lui' prépara son goûter comme d'habitude.
Mais ce jour-là, au lieu de mordre à belles
dents dans sa tartine de confitures, Antoinette
la regardait sans rien dire et ne se décidait
pas à manger. « Qu'est-ce que tu as, Afltoi*
nette ? Tq n'a? donc pas faim, aujourd'hui ? —
Qh| si, maman, dit là fillette; seulement, je
pense â un pauvre petit garçon que je viens
de voir assis s.ur une" pierre devant la maison.
Il a f air pjen malheureux,' et il pleuré. Je suis
sûre qu il a très faim et je ne peux pà? manger
ma tartine avec plaisir. §i tu permettais, j'irais
là lui porter. — Mais certainement, répondit la
maman, heureuse de Voir le hçh eœur de sa
petite fille: va vite. Quand tu reviendras, je
te donnerai une autre tartine qui te semblera
pjep meilleure, cette fois. *.
Morale. — Nous ne sommes ÎW heureua; quand
nous voyons souffrir quelqu'un.
Questionnaire. — Qu'est-ce que la mère d'Antoinette
fut donne quand elle rentre de l'école? —
Est-ce qu'elle mangé sa tartine? — Qu'est-ce que
sa mère lui demande? *w Qui Antoinette a-t-elle
vu devant la maison» — pourquoi n'a-t-elle pas
envie de manger sa tartine? ^-. Quelle permission
demande-t-elle à sa mainan? --- pourquoi àu'rat-elle
plus de plaisir à manger une autre tartiné?
; * -.--,-
uel nom
III. — EXERCICES DE VOCABULAIRE
LES QUAjmyPÊDEJJ ÇBUÇ3,
Bnumératiqn. '-r ChevaL &ML mutet, boeuf,
vache,, veau, mouton. chèvre, porc, lapin,
phiim, chat, lièvre, chevreuil, taupe,
Questions familières, -x Qu'apppUe-Von quadrupèdes?-^
On appelle quadrupèdes les animaux
qui qnt quatre pattes, -~- Quel est le
quadrupède que vous. rencontrez le p'Jus souvent?-^-Le
cheval. •-» A quoi sert le cheval?
-ir Le cheval traîne les voitures, "«ri Où le oheval
est-il lpgé?r*-pans l'écurie, r; Q
donne^t-on a un jeune cheval î-v Le nom de
poulain. — Et* k là femelle du cheval ? -*- Le
nom de jument. — Cohnaissè'z-vbùs d'autres
animaux quipeuvent traîner des voitures?-*-
Qui, l'âne, le mulet, le bœuf, la chèvre, peuvent
aussi traîner des Voitures. — Gomment
appelle-t-on un petit âne?-*-un (mon pu un
hourriquet, --r Et la femelle de l'âne 7 r*-
L'ânesse, — Et le petit de là chèvre 7 -*- Le
chevreau, — Tous ces animaux ne servent-ils
pas à autre chose qu'à, traîner deg voitures?
-^Oui; on mange la c&àir du bœuf; la
ehôvre donne du lait ; avec les oqrnes du
bpeuf, pn fait des peignes; avec la peau de la
chèvre, du chevreau, on fait des chaussures,
dés gante, et avec leurs poils, on fait des fourrures.
~- Citez un autre animal que la chèvre
qui donne du lait î-^La..vache, -r Cqmmént
s'appelle le petit de la vache 7 ->-. Le veau. —
Ou logent là vache et le Yeau? H 1 -Ile logent
dans là vacherie. — Et les moutons, les porcs?
^^•iLes moutons logent dans la bergerie et
les Dores dan? la porcherie. — Et le chien?
-»-Œ)ahs une niche.
IY. — DICTEE
HRW* LJJ PARESePUX,
René ne veut f\m faire, Sa maman ne peut
pas le réveiller te mftt in > i\ a toujours sommeil.
René ne travaille pas, il aime mieux
bâiller. René sera malheureux s'il reste paresseux.
Application» oral»». — Citer les mots de lft
djetéa renfermant le son eu, fl»»i la son m, —-
Quel est la contraire de mUtin, fle malheureux,
4e touidurtl — Quels sqnt les inots terminés par
UP t, un s qui ne se prononcent pa9 ? — Combien
y q-'t-U de syllabes dans lçs mots réveiller, bailler,
malheureux: paresseux?—- Quels sont les mots
de quatre'lettrés contenus dans la dictée?
Applieatlent ««rite*. — Ecrire trois fois je*
mots renfermant le son ail, le sqn WWr-» Ecrire :
paresseqg, paresseuse; malheureux, malheureuse
; heureux, heureuse. ^ Ecrire trois fo,is
les mots terminé» Par un e muet. — Relever tous
' I les mots d'une syllabe.

. - . - •
446
s
JOURNAL DES INSTITUTEURS
v
t-.
•
-
V. — CALCUL
PROBLÈMES SUR LE MÈTRE, LE LITRE, LE FRANC.
Exercices oraux. — Une lampe brûle 1 décilitre
de pétrole par jour ; combien en aurat-elle
brûlé au bout d'un mois de 30 jours?
Répondez en litres :-»-Il y a 10 décilitres
dans 1 litre; donc, si 1 litre dure 10 jours, il
faudra 3 litres pour 30 jours. — Quelle sera
la consommation pour 4 mois?-»-4 fois 3 litres
font 12 litres. — Quelle sera la dépense,
si le litre coûte 7 sous ? ->- Pour 10 litres, la
dépense serait de 7 fois 10 égalent 70 ; 2 litres
à 7 sous font 14 ; 70 plus 14 font 84 sous. —
Donnez la réponse en francs et en centimes?
->- 4 francs et 4 fois 5 ou 20 centimes.
Exercices écrits. — Quelle somme auriezvous
en mettant l'une à côté de l'autre une
pièce de 1 franc, une pièce de 2 francs, une
pièce de 5 francs, une pièce de 10 francs, une
pièce de 20 francs ? -*- 38 francs. — Un tisserand
fait 5 mètres de toile le lundi, 11 mètres
le mardi, 14 mètres le mercredi ; combien a-t-il
fait de mètres de toile ? ->- 30 mètres. — Si ce
tisserand en vend 18 mètres, combien lui en
restera-t-il?-»-12 mètres. — S'il vend sa toile
2 francs le mètre, combien a-t-il reçu pour
18 mètres ?->- 36 francs.
VI. — ENSEIGNEMENT GEOGRAPHIQUE
LES GRANDS FLEUVES DE FRANCE.
La Garonne. — Dans les Pyrénées, du côté
de l'Espagne, il y a des montagnes très
hautes qui sont toujours couvertes de neige et
de glace. Au bas de ces montagnes est une
belle source qui forme un cours d'eau qu'on
appelle la Garonne. La Garonne va jusqu'à
l'océan Atlantique. Beaucoup de ruisseaux et
de rivières viennent se jeter dans la Garonne
qui devient de plus en plus large à mesure
qu'elle fait couler plus d'eau.
Le Rhône. -4 Le Rhône est un beau fleuve
dont l'eau coule très vite, si vite même qu'il
ne peut pas y avoir beaucoup de bateaux. La
source du Rhône n'est pas non plus en France,
comme celle de la Garonne, mais elle n'est
pas en Espagne, elle est en Suisse. Le Rhône
sort d'un grand glacier des Alpes. Il va jusqu'à
la Méditerranée. Avant d'arriver à la
Méditerranée, il reçoit des ruisseaux et de
grandes rivières et il est très large quand il
se jette dans la Méditerranée.
La Loire. — La Loire est un grand fleuve
qui traverse presque toute la France et qui
se jette dans l'océan Atlantique. C'est le plus
long fleuve de France, mais il contient moins
d'eau que la Garonne et le Rhône.
La Seine. — La Seine est le moins long des
fleuves de France ; mais c'est celui où il y a
le plus de bateaux. C'est le fleuve qui passe
à Paris. La Seine se jette dans la Manche
après avoir reçu l'eau de beaucoup de rivières.
PROGRAMMES DE LA SEMAINE POUR LES TROIS COURS
MORALE. — LE DÉVOUEMENT : La sympathie. Dévouement à la famille. — ENSEIGNEMENT
CIVIQUE. — L'INSTRUCTION PUBLIQUE : Différents ordres d'enseignement. — LANGUE FRANÇAISE. —
Revision générale {suite). — Adjectifs démonstratifs, possessifs, numéraux, indéfinis. Article défini,
indéfini ; pronoms démonstratifs, possessifs, numéraux, conjonctifs ou relatifs, interrogatifs, indéfinis.
Verbe ; personnes et nombres; temps ; mode ; conjugaison, sujet, complément, accord ; diverses sortes
de verbes; les quatre conjugaisons ; analyse du verbe. — HISTOIRE. — Présidence de Mac-Mahon ;
constitution de 4875; le -fé mai; démission de Mac-Mahon ; les Français au Tonkin. Présidence de
Jules Grévy ; Gambetta ; ministère de Jules Ferry ; expédition de Tunisie ; conquête du Tonkin. —
GÉOGRAPHIE. — Colonies françaises de l'Asie : Inde française, Indo-Chine française. Colonies
tl'Océanie, d'Amérique. Agriculture de la France; cultures alimentaires, industrielles, fourragères;
bestiaux. — ARITHMETIQUE ET GÉOMÉTRIE. —CE.: Parallèles. Polygones. Triangles. Quadrilatères.
Circonférence. — C. M. et C. S. : Corps ronds : cylindre. Cône. Tronc de cône. Sphère. Métrage
des corps. Arpentage. — SCIENCES USUELLES ET AGRICULTURE. — Boutures; marcottes; greffe en
écusson. en fente ; plantation, greffage des pommiers; soins qu'exigent les pommiers ; fabrication du
cidre. Culture de la vigne : vignobles; destruction des vignes par le phylloxéra ; vignes américaines à
production directe ; vignes américaines greffées ; autres moyens de lutter contre te phylloxéra ; taille
de la vigne.
COURS
I. MORALE
DÉVOUEMENT A LA FAMHJLE.
MAXIME. — La famille doit être comme une
ruche où les abeilles travaillent toutes pour
chacune et chacune pour toutes.
Explication du texte. — Le mettre. —
Avez-vous eu occasion de voir une ruche
d'abeilles? C'est un joli spectacle qui donne
l'exemple de l'activité et de la concorde. Une
grande animation règne à l'extérieur comme
à l'intérieur de la ruche : une partie dés
ouvrières vont butiner sur les fleurs; elles
sont très affairées à récolter le suc et le pollen
qu'elles rapportent à la ruche où d'autres travaillent
à faire le miel et la cire. Toutes sont
occupées et se donnent de la peine les unes
pour les autres. C'est ainsi que dans une famille
unie chacun doit prendre sa part de la
besogne commune, aider à rendre la vie
facile et heureuse pour tous. Les uns vont au
ÉLÉMENTAIRE
dehors gagner l'argent nécessaire à l'entretien
du ménage; les autres, à la maison,
travaillent à rendre l'intérieur propre, agréable
et confortable; puis, quand tous sont
réunis après le labeur de la journée, ils jouissent
ensemble du bien-être auquel chacun a
contribué.
Questionnaire. — 1. Quel exemple nous
donnent les abeilles ?->-L'exemple du travail
et de la bonne entente. — 2. Pour qui chaque
abeille se donne-t-elle de la peine ?->- Pour
toutes les autres abeilles. — 3. Avec quoi les
abeilles font-elles le miel 7 ->• Avec le suc
qu'elles trouvent dans les fleurs.' — 4. En quoi
une famille ressemble-t-elle à une ruche ?->-
En ce que c'est le travail de chacun qui fait
le bonheur de tous.
Cette maxime signifie que tous les membres
d'une famille doivent être unis entre eux
comme les abeilles d'une ruche.

PARTIE SCOLAIRE. — COURS ÉLÉMENTAIRE 447
II. LANGUE FRANÇAISE
I. — EXERCICES DE VOCABULAIRE
L'ORAGE.
Texte à dicter. — La chaleur est étouffante
depuis ce matin ; il n'y a pas un souffle d'air ;
le ciel se couvre de nuages épais ; les oiseaux
se taisent; de sourds grondements commencent
à se faire entendre : c'est l'orage. Bientôt,
les éclairs sillonnent le ciel, le vent s'élève
avec force et une pluie abondante, parfois
accompagnée de grêle, se met à tomber. Puis
le tonnerre diminue de force et à travers les
dernières gouttes de pluie luit un arc-en-ciel.
On protège les maisons contre la foudre avec
le paratonnerre.
Invention. — 1. Autre mot pour désigner le
matin .-->- Matinée. — 2. Autre terme désignant
un souffle d'air .-->-Vent. — 3. Pluriel de ciel :
-VCIeux, excepté pour des ciels de lit, des ciels
de carrière. — 4. Adj. formé de nuage .--^Nuageux.
— 5. V. et subst. formés, de épais : ->-
Epaissir, épaisseur, épaississement. — 6. Infirmité
de celui qui est sourd : ->- Surdité. — 7. V. et
ad], formés de sourd :->- Assourdir, assourdis^
sant. — 8. Autre subst. tiré, comme grondement,
du v. gronder : ->- Gronderie. — 9. Adj. formé
de orage : ->- Orageux. — 10. Autre mot se prononçant
éclair : ->- Un éclair : gâteau. —
11. Mot qui a formé sillonner .•->- Sillon : petit
chemin tracé par la charrue. — 12, Avec le mot
vent, quels autres mots peut-on former? ->-
Venter, ventilateur, ventiler, ventilation, éventer,
évent, éventail, éventallllste. — 13. Sens de ces
mots : ->- Venter : faire du vent ; ventilateur :
appareil pour renouveler l'air ; ' ventiler : renouveler
l'air par un ventilateur ; ventilation : aération
par un ventilateur ; éventer : exposer au
vent, altérer par l'exposition à l'air ; évent :
ouverture par laquelle la baleine rejette de la
vapeur d'eau ; éventail : écran pour agiter Je
vent ; êventailliste : ouvrier, ouvrière dont le
métier est de faire des éventails. — 14. V. désignant
la chute de la pluie : ->- Pleuvoir. —
15. Mots de la famille de grêle .•->- Grêler, grêleux,
grêlon. — 16. Plur. de arc-en-ciel :->-Des
arcs-en-ciel : des arcs dans le ciel. — 17. Autres
mots dans lesquels se trouve, comme dans paratonnerre,
la particule para : ->- Parafoudre, paravent,
parapluie, parachute.
Elocution — Répondre aux questions suivantes
: 1. L'orage et l'ouragan, est-ce la même
chose? ->- Le mot ouragan s'emploie plutôt
pour désigner un vent violent, accompagné ou
non d'une pluie abondante, mais sans tonnerre
ni éclairs. — 2. Qu'appelle-t-on tonnerre? ->-
Le bruit que fait la- foudre. — 3. Qu'est-ce qu'un
arc-en-ciel ?->- Un arc coloré qui paraît dans
le ciel par les temps de pluie. — 4. Qu'est-ce
que la foudre?->-Le feu du ciel; c'est la même
chose que l'électricité.
Exeroloe éorlt. — Ecrire tous les mots qui.
dans le texte, représentent des phénomènes de
l'atmosphère,' ex. : chaleur, souffle d'air, etc.
(Voir page 449 la composition française appliquée
à ce vocabulaire.)
II. — DICTEES
I. Phrases. — La chauve-souris 1 vole, mais
ce n'est pas un oiseau. — Les coraux* sont
des animaux marins 2 qui ressemblent à des
plantes. — La France est l'un des pays de
l'Europe qui produit le plus de céréales*. —
En Bretagne* et en Normandie*, on cultive en
plein champ* les pommiers* à cidre ; leurs
fruits servent à préparer la boisson appelée
cidre. — Les paquebots* traversent maintenant
l'océan Atlantique en une semaine environ.
Sens des mot». — 'Chauve-souris : animal ressemblant
à la. souris ; son corps est couvert de
poils, mais elle possède des ailes formées d'une
peau appelée membrane. La chauve-souris se
nourrit d'insectes ; c'est un animal utile. —
'Marins : qui vivent dans la mer. — 'Céréales :
plantes dont les graines servent à faire du pain :
blé, maïs, seigle, orge, etc. — 'Bretagne : ancienne
province de la France située au nord-ouest,
qui avait pour capitale Rennes. — 'Normandie :
ancienne province du nord de la France qui
avait pour capitale Rouen. — 'Paquebots ;
grands bâtiments à vapeur qui portent les passagers,
les lettres et les marchandises d'un pays
dans un autre.
Applications. — Grammaire. — *l. Enoncer ou
écrire les verbes de la 1" conj. contenus dans la
dictée, les faire suivre de leur compl. direct, s'il
y a lieu : ->- Voler, ressembler, cultiver des pommiers,
préparer la boisson, appeler, traverser
l'océan. — *2. Enoncer ou écrire les verbes au
pluriel contenus dans la dictée, les faire précéder
de leur sujet : ->- Les coraux sont ; qui ressemblent;
leurs fruits servent; les paquebots traversent.
— *3. Enoncer ou écrire le passé défini du
verbe traverser .-->-Je traversai, tu traversas, il
traversa, nous traversâmes, vous traversâtes, ils
traversèrent.
Vocabulaire. — 1. Que signifient. chauve-souris,
marins, céréales, Bretagne, Normandie, paquebots?-*-
(Voir les explications des mots.) —
*2. Enoncer ou écrire les noms correspondants
aux verbes suivants : voler, ressembler, produire,
cultiver, préparer, traverser : ->- Le vol, la ressemblance,
la production, la culture, la préparation,
la traversée. — *3. Comment s'appellent :
1" les habitants de la Bretagne ? ->- Les Bretons,
les Bretonnes; 2" les habitants de la Normandie?
-VLes Normands, les Normandes.
II. Thiers 1 *. (Histoire.) — Après la guerre*
de 1870 2 , la France ruinée devait payer au
vainqueur* impitoyable 3 la somme de
cinq milliards 4 * de francs. En attendant* le
payement*, des Prussiens devaient rester en
France. Ce fut Thiers* qui parvint à rassembler
cette somme colossale 3 . Aussi fut-il
appelé* le libérateur 6 du territoire*.
Les mots. — 'Thiers : homme d'Etat français,
qui fut le premier président de la troisième République.
— 'Guerre de 1870 .- guerre que l'em-
Dereur Napoléon III déclara à la Prusse. La
Erance vaincue signa avec la Prusse le traité de
Francfort, par lequel, outre la forte somme
qu'elle devait payer, elle cédait à la Prusse
l'Alsace et la Lorraine. — 'Impitoyable .- qui est
sans pitié, que rien ne touche, n'attendrit. —
'Milliards : chaque milliard vaut mille millions.
— 'Colossale : énorme, élevée. — 'Libérateur :
celui qui délivre.
Les Idées. — 1. Dans quel état se trouvait la
France après la guerre de 1870 ? ->- La France
était ruinée, elle devait payer au vainqueur une
forte indemnité de guerre, — 2. Que devaient
faire les Prussiens en attendant le payement de
cette somme ? ->- Des Prussiens devaient rester
en France pour y être nourris, logés, habillés à
nos frais, et nous attaquer si nous ne consentions
pas à payer l'indemnité. — 3. Qui parvint à rassembler
cette somme ? ->- Ce fut M. Thiers qui demanda
aux Français qui avaient de l'argent d'en
prêter à l'Etat. Il fut appelé pour cela le libérateur
du territoire.
Applioations. — Grammaire. — *1. Enoncer ou
écrire l'inflnit. des verbes de la dictée, indiquer
leur conj. : ->- Devait, devoir, 3* conj. ; payer, 1" ;
attendant, attendre, 4* devaient, devoir. 3* :
rester, l" ; fut, être, 4' ; parvint, parvenir, 2* ;
rassembler, 1" ; fut, être, V ; appelé, appeler, 1".
— *2. Enoncer ou écrire le féminin des noms
suivants : Prussien, libérateur : ->- Prussienne.
libératrice. — 3. Enoncer ou écrire les adjectifs

-
4** JOURNAL DBS INSTITUTEURS
de la dictée, indiquer leur nature I~>-1870, aflj.
numéral.; ruinée, adj, quai. i. impitoyable, adj,
quai. ; cinq,, adj, numéral ; Cette, adj. démonstr. ;
colossale, adj. quai,
VoiàOUlalféi — 1. Que Signifient Thiers, guerre
île ISW, impitoyable, milliard», colossale, libéfateUff~¥-ivUi
les explications des mots.) —
2. Enoncer du écrire le contraire de après,
ruinée, MltïqUetif, impitoyable, rassembler .'^-V-
Avaht; enrichie, vaincu; pitoyampj disperser. —
à. Trouver une autre manière d'écrire lé mot
Thiers, faire entrer le mot trouvé dans une
phrase ! ->- Vit tiers • si l'on partagé une pomme
entre trois entants; chacun a le tiers de la
pomme.
EXereiee a'ahaiyt*. — Analyser les mots attirants,
en Indiquer la fonction : vainqueur;
impitoyable* M, attendant, Frottée :-+-Vainqueur
t il, coin;, iriasé: Sing.i compl. Indir. dé
démit payer; impitoyable .- adj. quai., masc.
sifig.; quai. Vainqueur,- en i ptêpoS., mot invar. ;
attendant ; v< attendre, ait participe présent,
i* conj, ; France ï rioiû propre, ?em. sing., compl.
circonst. de lieu de devaient rester.
III. Lé «tel»; {8etêneêlj.) «* Vous savez tous
que l'eatl de mëf est Salée. Lorsqu'on fait sécher
une grande quantité d'eau de mer dans
un immense* bassin», ie sel reste au fond.
Ces bassins où l'on fait sécher l'eau de mer
pour recueillir* le sel s'appellent* des marais
salants*. On les trouvé sur les bords de
la mer Méditerranée* et de l'Océan*.
(D'après josï* et HÛJIBEHT*.)
Léé mets. — 'Sel : substance blanche, brillante,
qui a un goût piquant et que l'on peut réduire
en poudre. — 'Immense bassin : les bassins dans
lesquels on tait sécher l'eau de mer sont très
longs, très larges, mais peu profonds. — 'Océan :
l'océan Atlantique, situé à l'ouest de la France.
LU idées. — i. Quel goût & l'eau de mer? -*-
I/eau de mer est salée. — 2, Qu'arrive-t-il quand
on fait sécher de l'eâu de mer? -f-'Le Sei se déposé:
— 3. Dans quoi fàit-ôh sécher l'ara dé
mer pour recueillir le sel?-*-Pour recueillir lé
sel, on fait sécher l'eau de mer dans d'immenses
bassins situés suf lès bords de là Méditerranée
et de.l'Océan- — .*• Ne trouve-t-on du sel que
dans la mer?-V-On trouve encore du sel dans
la terre sous forme de roches; — 9. î,e se) est-il
utile? À quoi sert-jl? H*- I,e sel est indispensable
à l'homme ; 11 sert à préparer et à conserver
les aliments.
Applications. — GtaiMhairt. — *L Énoncer ott
écrire le partie, présent des verbes de la dictée :
->- Savêî, sachant ; est. étant ; fait, faisant t Sécher,
séchant ! reste, restant ; fait, faisant ; sécher,
séchant; recueillir, recueillant ; s'appellent, s'appelant
; trouve, trouvant. — *2". Enoncer ou écrire
à quelle personne sont les verbes de la dictée :
ej^* Vous savez (S 1 pers, dû plur,) i t'éàù est
(3* pers. du sing;) ; on fait (s* pers. du sing.) ;
le sel reste (3' pers. du sing.) ; oh fait (3' pers,
du sing.) ; les bassins s'appellent (3* pers. du
plur.) ; on trouve- (3* pers. du sing.).
Focd6ut- (Voir les explications des
mots,) •— 8, Remplacer les expressions suivantes
par des expressions ayant îa même signification s
faire sécher Veau, le sel reste au foiid i ±+- Faire
évaporer l'eau s le sel je dépose. *» 3, Trouver
une autre manière d'écrire le mot marais et
mer :T->-Marée : mouvement des eaujc de la
nier i maire : Celui qui est Chargé d'administrer
la commune. — 4, Faire dèttx phrases très
courtes dans lesquelles entrent chacun des mots
trouvés ! f>- Pendant la marée, la plage est recouverte
par la mer. —- Lé maire de la commune
a présidé la distribution dés prix.
BKèt-cie» d'analyse. — Faire l'analyse logique
et grammaticale de la phrase suivant» : on ut
trouve stit te» toritt de l'Oéëàh .->-+-Logique :
un verbe à un mode personnel, trouve, une proposition
; oft ; SUjjt; troiive .- verbe attributif,
ayant pour compl. les et sur les bords de l'Océan.
Grammaticale : on ; pron. indéf., masc, sing ,
sujet de troUtiê; les : prdn. pers., mis pour bassins,
masc. , plur., cdmpl, direct de trouve ,•
troiive t V. trouver, au préâ. de i'ind.i 3* pers.
du sing., i" ebrij. i Sur i prêpoS.; mot invariable;
les t art. déf., masc. plur., dét. bords i bords :
nom corn., masc. plu*., compl. oirtonSt. de lieu
de trouve i de : prépos;, mot invariable; V : art.
ëlioé, masc. sing., dét. Océan; Océan ; nom
propre, inasc. Sing., compl. déterm. de bords.
IV. ta protection 1 * d'une simple feuille* de
verre*, w» Placez cette table près de la fe^
nêtre, prenez votre plume, votre papier* et
apprêtez*»vousa à écrire. Maintenant*, regardez
au dehors*. On grand orage Se prépare,
la pluie tombé, le. vêtit mugit, lés arbres.se
courbent. Mais ici* autour de vous; quelle
tranquillité 3 * 1 Et ijui Vous sépare donc d'une
Si terrible* tëiripéfë? Ufté sittlplé feuille de
verre, si fragile que le moindre choc peut la
briser.
LECÔUVÊ*.
Lai ihHs. — 'là prolectién .- l'action de pro*
tégér, de préserver. — 'Apprêleï-tlotls : préparezvous
a écrire. — 'Tranquillité .- calme. — 'Terrible
tempête : vent violent accompagné d'orage,
de Pluie, dé greïe, ete.
Les idéas, — i. Comment se trouve-t-on à l'intérieur
de la maison? •— 2, Qu'est-ce qui se passe
au dehors?.'— 3. Qu'est-ce qui est étonnant? **»
4. A quoi devons-nous les merveilleuses commodités
de la vie actuelle ? —• 5. Quels sentiments
devons-nous avoir pour eux?
ni: — RÉCITATION
LE FACTEÙB RURAL*.
Par . là traverse 8 et par là rouie,
îi abat kilomètre et lieue 3 ;
Et, quand il rentre à Sa banlieue 4 ,
Il est si tard qu'il h'y Voit goutte».
Dahs'lëS prés, url trdppéàu qui brotilc ;
Sur las buissons, un hoche-queue 0 .
Par la. traverse et par (ia route,
11 abat kilomètre et lieue.
A Sb'tt ftâpeCt, le Chiëii Velouté 7
Sa langue en remuant ia queue ;
Et les richards éh blûusè bleue 3
Lui font casser plus d'Une croûte 9
Par la traverse et par ia route.
Maurid* HOLLÔMT.
Explication des mots. — 'Rural. • de la campagne.
^Ma traverse t petit chemin qui raccourcit.
— 'Kilomètre et lieue. : .mille mètres et
quatre mille mètres. — 'Banlieue : faubourg,
quartier très éloigné en dehors d* la ville. 'N'y voit goutte : h'y voit pas clair du tout. —
'Hoche-queue : petit oiseau ainsi nommé parce
qu'il reniUe continuellement .la queue: an rappelle
aussi bergeronnette: — 'Velouté sa tangué ;
reftd sa langue doude comme. du velours pour
le lécher. — 'Les richards en blouse bleue : les
paysans riches. — 'Casser une croate : inanger
dUelçttiè ChOSe.
Questionnaire. — 1. Est-ce due 16 facteur
marche beaucoup? — S. Pourquoi hé fait-il pas
clair quand il rentre Che* lui? — 3. Que voit-il
sur la route? — 4> Pourquoi le chien remue-t-il
là queue eh le voyant? — 6. Qui est-ce qui lill
fidr.ne quelque chose a manger? — 6. Pourquoi
fait-on toujours bon accueil au facteur?

x *4
PARTIE SCOLAIRE. ** COURS ÉLÉMENTAIRE 449
IV. — COMPOSITIONS FRANÇAISES
L'orage. *»~ 1. Dites, en plusieurs phrases,
comment est la chaleur par les temps
d'orage : ->- La chaleur est étouffante ; la cha-Les oiseaux sont silencieux. —
5. Qu'eniehd-oh au" loin?~S'-ÀU loin, on entend
de sourds grondements. — 6. Comment
s'annonce l'orage ? -^ Des éclaira aveuglants
eillonhent le ciel. "- Un vent impétueux commence
à s'élever. ** Une pluie abondante se
met à tomber. — Là grêle dévaste la campagne.
— 7. Redites cette dërni§ré réponse en
employant Uh adjectif :"J«-Uné grêlé dêvâs*
tâtrice ravage la campagne. — 8. Si l'on se
" promène a la campagne et qu'on soit surpris
par un orage, que faut-il faire? >->* Il faut se
laisser mouiller et ne pas s'abriter sous Un
arbre. — 9. csmment se termine souveht hhe
pitiie orageuse ?-*-Par l'apparition d'Uh ard'
en-ciel. — 10. Fàut-11 avoir peur du tonnerre ?
-*- Non ; ce n'est qu'un bruit.
SUJ6t ft' développer. *» Faire la description
û'uh orage.
Description. — Les bords lie la thët, la plage.
1" Où avez-vous passé vos vacances. Vètê
dernier? — L'été déttiiér, j'ai passé mes Vacances
au bord dé la hier. Je me suis bien
amusé I
2" Comment était ta plage" — La plage est
une plage de sable. Le sable est très fin. Oh
peut courir pieds nus sur le aable !
3* Qu'y a-t-il sur là plàgë .f — Sur la plage
il y a de petites guérites éh bois. Ce sôht les
cabines où s'hâbillérit et Se déshabillent les
baigneurs.
4* À quoi jouïez-vous. sur la plage.? — îê
faisais des pfttés de sablé* sur la plage, Je
cherchais des coquillages; Mes petits amis et
moi, noUs construisions deâ forts.
5° Comment est la plage à matée baisé? —
Quand.là mer se retiré, lé sablé est à découvert.
ïi y a dé petites flaques d'eau. On
s'amuse a pêcher dans ces flaques.
Sujet slmiiairci — Les bords de l'étang;
plantes et animaux de l'étang.
III. ARITHMETIQUE
Kxef clees oraux de retisloù eu» totlt le
cours. —' Combien de fois le noihbré 45 éSt-il
plus petit que le. nombre 45Ô? •*- 10 fols, •*-
Combien de fois 38 dixièmes ou 3,8 est-il de fois
plus petit que 38 unités ? -*- 10 fois. — Par quel
ordre d'unités commence-t-on l'addition ? ->- Par
les unités simples. — Que re6te-t-il si l'on ôte
10 de 13 ? -*- 3; 23 de 30 ? -*- 7 ; 35 de 40 ? -v- 5.
— Combien font 48xl0? -*•? 460; 83x100?
-^- 5 300; 67*1000? •*- 670ÔÔ. *i Soient les
nombres 12,50 et 1,25. Combien le second est-il de
fois plus petit que le premier? ->- 10 fois. —
Donnes le quotient et le reste des divisions suivantes
: 35 ; 7 : -*- 5 reste 0;28; 4: -*- 7 reste 0;
i!) : 2 ; -V- 9 resté 1 ; 43: 5 : •*» 8 reste 3; 68 : 7 :
-*- 9 reste 2. — En preiiâht pour unité le litre,
lisez les mesures suivantes : 75 centilitres X
-*- 0 lit. 75: 8 décilitres : -*- 0 lit. 8 ; 5 décalitres
: -*- 50 litres ; I hectolitres ; ->- 200 litres.
— Combien pèsent 10 pièces de 1 franc?
-»» 50 grammes ; 5 pièces de 2 francs ?
•*- 50 grammes.
Exercices écrits. — Extraire les entier* contenus
dans lès expressions
1^:4;
7
4
. 2 15
. 6
5^: =?:-*-7*. -
8' 7
Effectuez les multiplications suivantes x
1.22.. 4 8 12 96
6'9
,,--. — Ecrire
145
en chiffres les mesures suivantes 3 mètres 7 centitHètrës
i -¥~ 3 m. 07:'
, 1 hectomètre 4 mètres :
1 Hin. 04; 3 kilomètres 10 décimètres :
r*= 3 Kiû. 0016 ; 4 kilogrammes 128 centigrammes :
-*- 4 Kgr. 0Ù128 ; 12 hectogrammes 1188 milligrammes
: -*- 12 Hgr. 01183; 10 mètres carrés
125 centimètres carrés : =+*• 10 inq. 0128 ; 7 décamètre»
cdrrés 5 décimètres carrés :-*-7Dmq. 0005;
6 hectares 17 centiares : -+~ 6 Ha.. 0017; 8 ares
8 centiares : -»* 8 a. 08 ; 2 hectolitres 12 décilitres
: i* à Hl. 012 ; 18 décalitres 2S décilitres :
*• 18 01. 28.
Problèmes Sur tout le cours (l''« ANNÉÈ). —
1. Un employé de l'Êtât dépensant 6 francs par
jour peut économiser 310 francs par an. Quel est
Son traitement annuel? -*• (6x 365=62160 fratléii;
2190-*+ 310 =tBSÔ0 fmneé).
2. tîne école dé 3 Classés est fréquentée par
123 éiévës. Là première classé â 38 élèves et la
deuxième 42. Combiëfl d'élèves â la troisième
/iljjcjcp 9
-*~ (38 + 42 = 77 élèbes; 123 — 77=^46 élèves).
3i On met dans le plateau d'une balance
150 grammes et 2 déçagrammes. Combien cela
fait-il de grammes ?' **- (2 déçagrammes
=.20 grammes ; 150 + 20 •* 170 grammes).
4. Louis a 126 francs; Pierre a 94 francs de plus
que lui. Quelle Sbmthë ont-ils ensemble?
•"*- (126 -f 94=220 francs; 220 -j-128 a= 346 francs).
5. Qn eflfaht possède Un cerf-VOlànt fait avec
trois ficelles de Couleurs différentes et ayant les
longueurs suivantes ; 1 Hin. 2, 2 Dm. 8 et
8 mètres. Quelle est, en mètres, la longueur totale
de cette ficelle ? •** (i Hm. 2 == 120 mètres ;
2 Dm. 5 =29 mètres ; 120 4-25 + 5 = 150 mètres).
6. Que coûtent 18 hectolitres de vin a 2 fr. 50
le dénaiitfëî
«*» (2 ; B0 X ÎO *a 28 franbs; 25 tX 18 = 450 francs).
Probièmes sur tout le cours (2 é ANNKE). —
i. {Mesures de.poids.) Dans Uh panier qui pèse,
vide, 1 kilogr. 250, on met un lapin pesant 16 hoc- '
togrammes, Une volaille dé 215- déçagrammes et
750 grammes de t Beurre. Combien de grammes
pèse alors ce panier? .
-*- (1 Kgr. 250 == 1 280 grammes; . l6 hectogrammes•=•
i600 grammes; 215 dêcdgrummès
«*» 2180 grammes; 1 250 + 1 600 + 2 150 + 780
= 5 750 grammes).
1 bis. Dans une caisse qui pèse, vide. 28 Hgr. 50,
oh met Un paquet de bougies de 1 Kgr. 125 et un
morceau de savon de 88 décagiarnmes. Combien
de grammes pèse alors cette caisse ?
•+*• 4058 grammes.
2. \MonMts.) Trouver, en hectogrammes, le
poids de 400 francs en monnaie d'argent?
-+- (8X400 = 2000

450 JOURNAL DES INSTITUTEURS
2 bis. Trouver, en kilogrammes, le poids de
30 francs en monnaie de billon ?
•*- 3 kilogrammes.
3. (Multiplication, division.) 154 mètres de soie
ont coûté autant que 242 mètres de drap à 7 francs
le mètre. Trouver le prix du mètre de soie?
-*- (7x242 = 1 694francs; 1694:154 = 11 francs).
3 bis. 95 mètres de velours ont coûté autant
que 76 mètres de soie à 10 francs le mètre. Trou-
COURS
I. MORALE
MOYEJN
DÉVOUEMENT A LA FAMILLE.
Lectures. — 1* Le dévouement contente notre
raison et il remplit notre cœur ; il est « le
tout de l'homme ». C'est véritablement le dévouement
qui est le flambeau de la vie. Qu'on
l'attise et qu'on le nourrisse, car, lui éteint,
la vie humaine serait dans la nuit.
LAROUSSE.
2° Aubry. — En l'an 1800, le 31 octobre, eut
lieu l'ouverture du pertuis de Vermanton,
qu'on venait de refaire à neuf. Etienne Aubry
apprend que le train dont son fils, âgé de
douze à treize ans, conduit le bout de derrière,
doit passer le premier. Alarmé du danger
qu'il court dans un pertuis neuf, il se rend
sur les lieux et monte sur le traiii avec lui
pour le surveiller. A peine le train est-il passé
à moitié que l'autre moitié est submergée de
plus de deux mètres. Aubry avait pris son
fils d'un bras, et de l'autre il s'affermissait
sur le train ; mais la violence du courant les
sépare et les précipite dans les eaux tourbillonnantes.
Le fils aîné d'Aubry, ancien militaire, privé
du bras gauche, était témoin de cet affreux
spectacle, et gémissait de ne pouvoir secourir
ni son père, ni son frère, qu'il voyait périr.
Cependant le père est ramené à bord à
l'aide d'une longue perche qu'on lui avait
tendue à propos ; mais l'enfant, à qui on la
présenta à plusieurs reprises, ne put la saisir.
Il allait être englouti, lorsque son frère, ne
consultant que son cœur, s'élance à la nage,
tout invalide qu'il est, l'atteint, le place sur
son dt>s et le mène sain et sauf au rivage.
3' Prascovie. — Prascovie était fille d'un
officier russe qui avait été exilé en Sibérie.
Dès son bas âge, elle avait vu son père se
lamenter de son exil. En grandissant, elle
avait mieux compris son infortune. Un jour
elle conçut le projet d'aller se jeter aux pieds
de l'empereur. A l'insu de ses parents, qui
n'eussent jamais consenti à se séparer d'elle,
elle partit avec la somme la plus modique et
le vêtement le plus léger, résolue à traverser
un pays couvert de frimas. Sans autre recommandation
que sa jeunesse et son
malheur, elle marcha nuit et jour dans les
déserts, bravant le froid, la soif et la faim.
Un jour que la pluie avait paralysé ses membres,
elle tomba défaillante, à demi morte.
Un paysan la recueillit dans sa charrette et la
traîna jusqu'à sa chaumière, où elle recouvra
ses forces pour continuer sa route. Elle arriva
enfin au palais de l'empereur. Le souverain,
touché de son courage, lui accorda la grâce
de son père. !
ALIBERT.
I
ver le prix du mètre de velours ? •>- 8 francs.
4. (Agriculture.) Un cultivateur, qui désire renouveler
sa semence, achète 14 sacs de chacun
1 hectolitre et demi d'avoine au prix de 1 fr. 75 le
décalitre. Quelle somme doit-il payer ?
-v- (1,75x10=17 fr. 50; 1,50x14 = 21 hectolitres;
17,50x21=367 fr. 50).
ET
SUPÉRIEUR
A. C inst.
II. LANGUE FRANÇAISE
I. — VOCABULAIRE ET ELOCUTION
LES CULTURES, LEURS NOMS. (Pays de production
en France.)
Texte à dicter. — Grâce à la douceur de son
climat et à la fertilité de son sol, la France
est un des plus riches pays du monde au
point de vue agricole, un de ceux où l'on
élève le plus d'animaux domestiques, le premier
certainement pour la variété et la diversité
des produits. Toutes les plantes des pays
tempérés y prospèrent; certaines des pays
chauds s'y acclimatent. Le monde entier est
tributaire de ses vins et beaucoup de ses crus
n'ont pas d'équivalent. Plantes alimentaires
et industrielles, prairies, arbres fruitiers et
forestiers, tout y réussit : elle produit tout ce
qui est nécessaire a la vie comme ce qui la
rend agréable.
Elooution. — 1. Qu'est-ce que la culture? —>-
La culture est le travail appliqué à la terre pour
la fertiliser. Dans son sens le plus large, ce mot
veut dire : travail, soin ; aussi s'applique-t-il
non seulement aux choses matérielles (culture du
lin, du tabac), mais encore à celles d'ordre moral
ou Intellectuel (culture des arts, des lettres.
de l'esprit). — 2. Quels noms donne-t-on à quelques
spécialités de cultures î ->- L'art de cultiver
la terre d'une façon générale est l'agriculture ;
la vigne, viticulture ; les arbres, arboriculture ;
les jardins, horticulture ; les fleurs et les plantes
d'ornement, floriculture ; les forêts, sylviculture ;
l'art de soigner les abeilles se nomme apiculture;
les vers A sole, sériciculture; les poissons, pisciculture
; les huîtres, ostréiculture ; les plantes
et animaux aquatiques, aquiculture ; l'art d'élever
les enfants est la puériculture; les oiseaux.
aviculture ; enfin, l'absence de toute culture se
nomme Inculture. — 3. Quels sont, pour les diverses
cultures, les principaux centres de production
en France î ->- Ce sont : blé et orge :
Flandre, Artois, Ile-de-France, Languedoc, Limagne
et Beauce ; avoine : Nord et Est ; seigle
et sarrasin : Limousin, Auvergne, Bretagne ;
maïs : Bourgogne, Bresse et Sud-Ouest; pommes
de terre : partout ; légumes (culture maraîchère) :
autour des grandes villes ; vigne : Est, Midi, Sud-
Ouest ; crus les plus célèbres : Champagne, Bordelais,
Bourgogne, Côtes du Rhône ; betterave :
Flandre, Artois, Picardie ; houblon : Flandre,
Lorraine et Bourgogne ; olivier : Midi.
II. — DICTEES
(Les mots difficiles qu'il serait bon d'écrire au
tableau sont suivis d'un astérisque.)
I. Les produits de la France. (Géographie.)
— La France a tous les climats 1 , elle a toutes
les cultures. Elle a le soleil de l'Espagne, qui
mûrit l'olive 2 de la Provence avec le raisin
du Languedoc, et les brumes» humides de
l'Angleterre, qui nourrissent* les verts pâtu-

PARTIE SCOLAIRE. — COURS MOYEN ET SUPÉRIEUR 451
rages de la Bretagne, de la Normandie et de
la Flandre. La vigne, rare ou inconnue au
centre et à l'ouest, abonde 5 dans les régions
du sud et de l'est. L'Auvergne et la Bretagne
n'ont guère que du seigle 6 * et du sarrasin'*,
mais les bassins 8 qui bordent leur sol granitique
et pauvre sont riches en blé. Le Sud-
Ouest a le maïs 9 , le Centre, le châtaignier. La
vallée du Rhône a l'olivier 10 et le mûrier 11 ,
l'huile que le Centre lui achète et la soie que
Lyon fabrique ; la Flandre a le colza 12 * et le
lin".
DUBUY 1 *.
Les mots. — ' Climats : circonstances atmosphériques.
'Olive : fruit à noyau dont on tire
ds l'huile. — 'Brumes : brouillards épais. —
'Nourrissent : font pousser. — 'Abonde : pousse
en grande quantité. — 'Seigle : céréale dont la
tige est plus longue et plus brune que celle du
froment. — 'Sarrasin : sorte de blé noir. —
'Bassins : pays arrosés par un même fleuve et
ses affluents. — 'Maïs : blé de Turquie. — "Olivier
: arbre, qui produit l'olive. — "Mûrier :
arbre qui porte les mûres et dont les feuilles
servent de nourriture aux vers à soie. — "Colza :
espèce de chou dont la graine fournit une bonne
huile à brûler. — "Lin : plante dont on file
l'écorce. — "Duruy : historien français du
xix* siècle, fut ministre sous l'Empire.
Les Idées. — 1. Pourquoi l'auteur de ce.morceau
dlt-il que la France a toutes les cultures?
->- Parce que les productions de la France sont
très variées, étant donné le climat particulier à
chaque région. — 2. D'où vient que Lyon fabrique
de la sole ? ->- Le mûrier, poussant facilement
dans la région lyonnaise, est employé
pour la nourriture des vers à soie qui procurent
la soie. — 3. Comment appelle-t-on les établissements
où l'on élève des vers à soie ? ->- Des magnaneries.
— 4. Que fabrique-t-on avec le lin?
-»-De la toile.
Applications. — Faire d'abord oralement ces
applications. Faire faire ensuite par écrit celles
qui présentent quelques difficultés ou qui portent
sur les leçons de grammaire de la semaine :
ces applications sont précédées d'un astérisque.
Grammaire. — *l. Enoncer ou écrire les
adj. déterm., en indiquer la nature et la fonction
:->-Tous : adj. lnd., dét. climats; toutes :
adj. lnd., dét. cultures; leur : adj. poss., dét.
sol. — *2. Enoncer ou écrire les art. partitifs
en les faisant suivre des noms qu'ils déterminent
: ->- Du seigle, du sarrasin. — *3. Enoncer
ou écrire les pron. pers., Indiquer leur fonction
:->-Blle. sujet de o,- elle, sujet de a: lut,
compl. ind. de achète. — 4. Enoncer ou écrire
les verbes de la dernière phrase en les faisant
précéder de leurs sujets : ->- Vallée a, Centre
achète, Lyon fabrique, Flandre a.
Vocabulaire. — l. Qu'est-ce que des climats,
l'olive, des brumes, le seigle, le sarrasin, des
bassins, le «al», l'olivier, le mûrier, le colza,
le lin, Duruy? Que signifient nourrissent,
abonde ? ->- (Voir les explications des mots.) —
2. Enoncer ou écrire les adj. dérivés des mots
climat, culture, soleil, brume, centre, région,
huile, soie : ->- Cllmatérique, cultivé, ensoleillé,
brumeux, central, régional, huileux, soyeux. —
*3. Quel est le qualificatif qui sert à désigner
un pays situé au nord? au sud? à l'est? à
l'ouest?->-Septentrional, méridional, oriental,
occidental. — *4. Enoncer ou écrire les noms
correspondant aux verbes mûrit, nourrissent,
abonde, achète, fabrique : ->- Maturité, nourriture,
abondance, achat, fabrication.
Analyse — 1. Indiquer la nature des mots contenus
dans cette phrase -.Elle a le soleil de l'Espagne
qui mûrit l'olive de la Provence :->-
Bile : pr. pers., 3* pers. fém. sing. : a : v. trans.,
3* conj., mode ind., temps prés., 3* pers. sing.;
le : art. déf., masc. sing. ; soleil : nom com.,
masc. sing. ; de : prép. ; V : art. déf. élidé, fém.
sing. ; Espagne : nom propre, fém. sing. : qui :
pron. relat., 3' pers. masc. sing. ; mûrit : v.
trans., V conj., m. ind., t. prés., 3" pers. sing. ;
V : art. déf. élidé, fém. sing. ; olive : nom com.,
fém. sing. ; de : prépos. la : art. déf., fém. sing. ;
Provence : nom com., fém. sing. — 2. Indiquer
quelle est la fonction des mots soleil, Espagne,
qui, Provence : ->- Soleil : compl. dir. de a ; Espagne
: compl. dét. de soleil ; qui : sujet de mûrit ;
Provence .• compl. dét. de olive.
II. Minuit. — Il est minuit, la lune éclaire ;
dans le lointain 1 la petite cloche tinte 2 *
douze coups. Le son se.perd, l'air est tranquille.
De temps en temps un souffle 3 * passe ;
alors les roseaux frémissent 4 le long de la
rivière, et les feuilles a la cime 5 des hauts
peupliers 8 .
Enfants, vous ne savez pas comme la nuit
est belle à cette heure, quand le ciel est sans
nuage et la lune toute claire au milieu du
ciel. Vous dormez, vos yeux sont fermés, la
lumière douce et blanche pénètre 7 à travers
les vitres dans la chambre, glisse 8 le long des
murs et sur le plancher. Au dehors tout est
endormi. La lune brille là-haut au-dessus des
grands arbres, elle efface 9 dans le ciel les petites
étoiles ; les plus belles se montrent à .
peine. La nuit, au clair de la lune, la campagne
paraît toute changée.
Les mots. — 'Lointain : éloignement, au loin.
— 'Tinte .- sonne. — 'Souffle : agitation de l'air.
—' 'Frémissent : sont agités de petits mouvements.
— 'Cime : sommet. — 'Peupliers : grands
arbres qui poussent dans les lieux humides. 'Pénètre : entre. — 'Glisse : touche à peine. —
'Efface : brille davantage
Les Idées. — 1. Que décrit l'auteur dans ce
morceau? ->-Il décrit l'aspect de la campagne
la nuit, par un temps calme. — 2. Pourquoi la
lune efface-t-elle les petites étoiles ? ->- La lune
est si claire et envoie une telle lumière que les
étoiles, même les plus brillantes, s'aperçoivent à
peine. — 3. Quelle différence y a-t-il entre la lune
et les étoiles ? ->- Les étoiles sont lumineuses par
elles-mêmes, tandis que la lune n'éclaire pas par
elle-même : elle ne fait que renvoyer la lumière
qu'elle reçoit du soleil.
Applications. — Faire d'abord oralement ces
applications. Faire faire ensuite par écrit celles
qui présentent quelques difficultés ou qui portent
sur les leçons de grammaire de la semaine : ces
applications sont précédées d'un astérisque.
Grammaire. — *1. Enoncer ou écrire les adj.
déterm., indiquer leur nature :->- Douze, mon.:
cette, dém. ; vos, poss. — *2. Enoncer ou écrire
les pronoms, indiquer leur nature et leur fonction
: ->-/J : pron. pers., sujet de est; se pron.
pers. réfléchi, compl. dir. de perd; vous : pron.
pers., sujet de savez; vous : pr. pers., suj. de
dormez ; tout : pr. indéf., sujet de est endormi .•
elle : pr. pers., sujet de efface; se : pr. pers.
réfléchi, compl. dir. de montrent. — *3. Enoncer
ou écrire les verbes, indiquer leur conjugaison :
->- Est, 4* ; éclaire, 1" ; tinte, 1" ; perd, 4* ; est.
4* ; passe, 1" ; frémissent, 2* ; savez, 3' ; est, 4* ;
dormez, 2* ; sont, 4" ; fermés, 1" ; pénètre, 1" ;
glisse, 1"; est, 4'; brille, 1"; efface, 1"; montrent,
1"; parait, V ; changée, 1". — *4. Enoncer
ou écrire les art. contr. en les faisant suivre
des noms qu'Us déterminent : ->- Des peupliers,
du ciel, des murs, des arbres, au clair.
Vocabulaire. — 1. Que signifient le lointain,
tinte, frémissent, pénètre, glisse, efface? Qu'estce
qu'un souffle, la cime, des peupliers ? -»~
(Voir les explications des mots.) — 2. Décomposer,
expliquer le mot minuit et le rapprocher

452 JOURNAL DB8 INSTITUTEURS
de midi :-*-&li : signifie milieu, moitié; minuit
: milieu dé la nuit ; midi : milieu du jour.
— *3. Donner le diminutif de Cloché, rapprocher
lès mots Ctàchér et clocheton : H*- Clochette ;
clocher : tour d'une église ofl sont lés cloches;
clocheton : diminutif de clocher. — *4. Enohcëf
ou écrire des nïots dé la famille dé lumière :
-*-Lumineuse, lumineusement, Illuminer, illu^
mlhâtlon, lueur, lumignon, luminaire. — 9. Donner
lès homonymes dé ion avec léttr signification
: -»- Son I bruit ; son : partie là Mus grossière
du bië ; son : adj. pbss. ; sont (Ils) : ind.
prés, du verbe etïë.
Analyse. — 1. Décomposer là dernière phrase
au 1" alinéa en prop. k et indiquer la nature de
chacune d'elles ; ->-1" propos. : De temps en
temps lin soufflé passe : prop. priric. ; 2* pfôp. albft lei rôgeaiix frémissent lé long dé la rivière :
prop, subordonnée; 8' prop. : et lés feuilles frémissent
à la cime des hauts peupliers : prop.
coordonnée à la précédente. — S. Indiquer la
nature et la fonction des termes de la 8* prop. :
.-£- Les feuilles : su], de ftémiisént (sbUs^èntendu)
; frémissent (sous-ent.) : v, attr. s a la
cime : compl. cirq, de frémissent ,• des hauts peupliers
: tompl. dêt. de cime.
DiCÏËË D'ËXAMÊN (C. E. P.). — Nécessité
de l'impôt. — li n'existe pas dans la société,
qu'uii seul genre de travail, celui qui consiste
à cultiver la terre, à tisser dés fils, à faire de
ces fils des étoffes propres au vêtement, à
construire des habitations, eh un mot à nourrir,
à vêtir, à logeF l'homme.
11 y a un second genre de travail,, riort
moins indispensable : c'est celui qui consiste
il protéger lé premier.
Le soldat qui porté lés armes, lé magistrat
qui juge, l'administrateur qui organise tous
ces services, travaillent aUSsi utilement que
celui qui a fait tlaîtrè le blé, qui confectionne
des tissus, qui construit des maisons.
Il faut dônô que le laboureur, le tisâerand,
le maçon payent l'impôt, dont le produit est
destiné à récompéhser le travail et là peine de
ceux qui portent les armes, jugent, administrent
et gouvernent pour eux,
THIÉRS.
Questions. — 1. Comment doit-on écrire ces
dans tous ces services? Justifier la réponse : ->-
Ces, parce que ce mot est ici adj. démonstr. et
non possessif. Par ces services, on désigné ceux
qu'on vient de citer : l'armée et la magistrature.
— 2. Àttalysèr le mot utilement et dire «t
quel dégrê de iiénificalioh il est employé : -+-
Adv. dé manière. inV., modifié travaillent, est
employé Ici au comparatif d'égalité : aussi utilement
que celui.,. — 3. Trouver des mots de la
famille de natifé .• *^>- Naissance, renaître., renaissance,
natif, natal, nativité, hoël, aine (du
latin antendtui; né avant), aînesse, puîné; inné.
— 4, Conjuguer naître aux 8 prehl. pers. du
passé déf. et du passé lndéf. : ->^ Passé déf, >
Je naquis, tu naquis, il naquit; passé indéf. :
je suis né, tu es né, il est né.
DICTEE D'ÈXAMÊN (C. E. P.). — L'assistance
publique. — L'assistance publique n'est
pas là charité ; l'une ne peut qUe soulager lés
misères physiques 1 , le domaine de l'autre ëfit
principalement morai ; mais elles ont des
points communs et i doivent procéder dans
leur œuvré humanitaire avec le même discernement,
Les secours ne doivent jamais être
un encouragement à la paresse. Les pauvres
solliciteurs sont moins dignes d'intérêt que
les pauvres -honteux. Le père chargé de fa^
mille a plus de droits à l'assistance que l'individu
qui n'a qu'à suffire à ses propres besoins.
Il est mieux de procurer du travail aux nécessiteux
valides que de leur donner de l'argent
pour les entretenir dans l'oisiveté. Les secours
eh nature sont plus efficaces contre la
misère qUe les dons en argent, qui peuvent
nourrir des habitudes d'intempérance.
Questions. — 1. Analyse logique < la dernière
phrase de la dictée : Les secours en nature... ;
nombre et nature dés propositions :->-3 propos.
(un verbe soUs-éntendu) ; i" : Les sècoiits en nature
sont plus efficaces contre la misère, principale
j 2' : que ne le sont (sous-entendu) les dons
en argent, subord. ; 3* : qui peuvent nourrir des
habitudes d'intempérance, incid: explici —
S. Dans.quel sens est pris le verbe nourrit dans
la dernière phrase? Le remplacer par un dutre
verbe qui exprime la même idée : H*« Il est pris
ici au. sens figuré,» on pourrait dire entretenir
dés habitudes. — 3. Qu'est-ce qu'un pauvre solliciteur?
un pauvre honteux? -*-Un pauvre solliciteur
est un pauvre qui demande ; un pauvi-e
honteux, au contraire, est un pauvre qui craint
de demander, et qui, par dignité, s'efforce «le
cacher sa misère.
III. — RECITATION
SOLElt COUCHAHT.
Les ajoncs 1 éclatants, parure du granit',
Dorent l'àpre sommet que le couchant allumé 3 .
Au loin, brillante encor* par sa bave d'écu-
[me*,
La mer sans fin commencé où la terre finit.
A nos pieds, c'est la nuit, le Silence. Le nid
Se tait ; l'homme est rentré sôiis le chaume
[qui fume* ;
Seul l'angélUS». du Soir, ébranlé dans la
f brume,
A la vaste rumeur de l'Océan B'unit.
Alors, comme du fond d'un abîme, des traînes
8 ,
Des landes 9 , des ravins', montent des voix
floffitairtës
De paires 16 attardés ramenant le bétail.
L'horizon tout entier s'enveloppe dans l'ombre,
Et le soleil mourant, sur un Ciel riohé 11 et
[sombre,
Ferme les branches d'or 1 » de sort rouge éventail.
• JOSÉ-MARIA DÉ MÉRÉMA 13 .
Les niais et lés idées. — 'Ajoncs : arbustes épineux
couverts dé fleurs d'un jaune d'or qui
poussent dans lès terrains pierreux. — 'Granit :
roche très dure. — 'Le couchant allume : ies
lueurs du soleil cc-Uchàrit illuminent lés collines
sauvages et dénudées, '— 'Enàor .- il n'y a qu'en
poésie qu'on peut écrire encore sans e. — 'Bave
d'écume : la mousse blanche qui se forme au
bora aes vagues. — 'Lé chaume qui rame •. le toit
de la chaumière dont la cheminée fume. *- M?igétus
i sonnerie de cloches. — 'Traînés : petites
vanees resserrées dans les bois ; mot peu usité.
— 'Landes : grandes plaines où ne poussent que
des plantes sauvages, "Les brahehéi à'or :
les derniers rayons du soleil s'étaient comme les
branches d'un immense éventail sur le ciel colore
ért rouge. — "Josè-MdHa de Bêrédia
(1842-1905), poète français né aux Antilles i ses
vers sont remarquables par la noblesse dé la
forme, surtout dans le rettiëll qui a pont- titre i
Les Trophées.
Conclusion. — Ces vers donnent une magnifique
description d'un coucher de soleil sur
un paysage aride au bord de la mer.

* • * '
PARTIE SCOLAIRE. — COURS MOYEN ET SUPÉRIEUR 453
IV. «- COMPOSITIONS FRANÇAISES
PREMIERE ANNEE. — Fable mise en prose.
Mon jardin.
Mon iardin n'est vas grand. — Mon jardin
— ou plutôt celui de mes parents —>• n a pas
de grandes dimensions.
. Il mesure pourtant une vingtaine de mètres
dé long et environ c-uinzè mètres de
large. Ce n'est pas-beaucoup, mais nous nous
en contentons.
Le jardin est toujours (rais, — Mon père
aime son jardin, et le soigne. Il y' travaille
beaucoup à ses heures de loisir. Jardiner est
son bonheur; De grands arbres, déjà vieux,
procurent à n'importe quelle heure une ombre
précieuse.
Les oiseaux chantent et {ont leurs nids. —
Dans ce nid de verdure, on ne saurait s'ennuyer.
Le matin, de très bonne heure, les grives,
les pinsons, les merles, les fauvettes font
un superbe concert* puis ils vont, viennent,
portant des brindilles de feuilles mortes pour
les nids des petits.
On ne voit plus les vieux murs. — Mes
grands-parents, qui habitaient autrefois cette
maison, avaient garni les murs de Vigne, de
lierre. Tout cela grimpe, pousse si bien qu'en
été les vieux murs disparaissent. De quelque
côte 1 qu'on regarde, ce n'est due verdure*
Qu'on est donc bien dans mon jardin 1
Sujet donné au C. E. P. — Histoire. — Que
vous rappellent les deux dates suivantes :
U iùiliet Î789, U juillet 4Ï90?
Le 44 juillet 4780. Prise de.la Bastille. — Le
14 juillet 1789, le peuple de Paris prit les
armes et s'empara de la Bastille. C'était une
vieille prison* une sombre forteresse où l'on
enfermait sans jugement ceux qui déplaisaient
au roi ou aux. grands. Elle personnifiait en
quelque sorte l'ancien régime, avec ses abus,
ses privilèges.
L'ère de la liberté.— La chute de là Bas-,
tille marquait, âUx yeux ' dès Parisiens en
armes, là fin dé ce régime d'oppression. Là
France entière accueillit çêtté nouvelle avec •
joie. Dorénavant, lé nêuplé serait lé maître
où compterait avec lui, et le roi serait ohàrgé
de faire exécuter lès volontés de la nation.
L'ère de là.liberté commençait.
Le 44' juillet 479b. — Uh an plus tard, on
dansait sur les ruines de là prison démolie.
Au Champ de Mars une grande fête avait
• liëû, à laquelle prenaient part des délégations
venues de tous les Coins de la France. Le drapeau
tricolore remplaçait le drapeau blanc.
Le roi, la reine, le dauphin y assistaient. Ce
fut une fête admirable de simplicité et pourtant
de grandeur patriotique;
Une fête de fraternité. — Cette fête du
14 juillet 1790 fut appelée la fête de la Fédération.
Elle marquait aux yeux de tous la
réconciliation de tous les Français dans un
sentiment de commune espérance. Notre pays
allait donc pouvoir enfin connaître des jours
dé bonheur, après les hontes du règne de
Louis XV. Hélàs! la roi, la rêiné surtout ne
lé voulurent point et trahirent les plus belles
espérances 1
SUjet il développer. — Que vous rappellent
lés dates de 4545, 4745, 4845? Dites quelques
mots de la. situation de la France à ces diverses
époques.
III. HISTOIRE
L'ordre moral.
L'Assemblée nationale élue en 1871 était hostile
à la République. Mais le président Thiers,
quoique monarchiste, pensait que le gouvernement
républicain était alors lé seul possible.
Le 38 mai 4873.

' ! ' " ) ' • ' • -
\ - . •
454 JOURNAL DES INSTITUTEURS
« jour de mâchicoulis, de jardins en terrasse.
« Attachez ce château à cette ville; posez le
« tout en pente et de travers dans une vaste
« et profonde vallée; coupez le tout" avec les
« eaux vives et étroites du Couesnon sur la-
« quelle bruissent quatre à cinq moulins, faites
« fumer les toits, chanter les filles, crier les

PARTIE SCOLAIRE. — COURS MOYEN ET SUPÉRIEUR 455
Problèmes sur tout le cours (2° ANNÉE). —
1. Un marchand fait venir de Bordeaux 16 pièces
de vin qui lui coûtent chacune 125 francs ; l'octroi
est de 14 francs pour une pièce et le prix total du
transport est de 94 francs. Quel est le prix de
revient total de ces pièces ? (C. B. P.)
-+- {Prix d'achat du vin :) 125 X16 ==2 000 francs.
{Prix de l'octroi:) 14 x 16»= 224 francs.
[Prix de revient total :)
2 000 + 224 + 94 m 2 318 francs.
2. Deux trains allant à la rencontre l'un de
l'autre partent en même temps de deux villes distantes
de S12 kilomètres. L'un fait 52 kilomètres
à l'heure et l'autre fait 46 kilomètres. A quelle
distance seront-ils l'un de l'autre après 4 heures
de marche?
(G. E. P.)
•+- {Le 1 er train parcourt en 4 heures :)
52 x 4 = 208 kilomètres.
{Le 2 e train parcourt en 4 heures :)
46 x 4 = 184 kilomètres.
{Les 2 trains ont ainsi parcouru ensemble :)
208 + 184 =392 kilomètres.
{Distance qui sépare encore les 2 trains :)
512—392=120 kilomètres.
3. Une école a commandé à un libraire
15 douzaines de grammaires à 0 fr. 75 l'exemplaire
et 8 douzaines de livres de science à 0 fr. 80
l'exemplaire. Pour payer, elle donne une somme
de 201 fr. 20. Quel était le montant de la remise ?
(C. E. P.)
->- {Prix des grammaires :)
0,76 X12 x 15 =135 francs.
{Prix des livres de science :l
0,80x12x8=76 fr. 80.
{Prix total des livres :) 135+ 76,80 =211 fr. 80.
{Remise faite à l école :)
211,80—201,20= 10 fr. 60.
4. Pour entourer une propriété limitée par
5 côtés ayant respectivement les longueurs suivantes
: 1 Hm. 5 m. ; 84 Dm. ; 438 m. ; 1 Hm. 8 Dm.
et 0 Hm. 96, on emploie du treillage qui coûte
1 fr. 45 le mètre. L'ouvrier qui fait ce travail pose
68 mètres par jour et sa journée lui est payée
4 fr. 50 le mètre. Quelle est la dépense totale ?
(C. E. P.)
-*- {Longueur du treillage :)
105 + 840 + 438 +180 -f- 96 =• 1659 mètres.
{Valeur du treillage :) 1,45x1659=»2405 fr. 55.
{Prix du travail de l'ouvrier :)
4,50X1659^ logfr80
bo
{Valeur totale du treillage :)
2405,55+109,80= 2 515 fr. 35.
5. Une ouvrière fait chaque jour 1 m. 64 d'un
ouvrage qui lui est payé 4 fr. 65 le mètre. Sa
nourriture lui revient à 2 fr. 60 par jour. De plus,
. elle dépense par semaine 7 fr. 50 pour son logement
et 4 fr. 75 pour son entretien. Sachant
qu'elle ne travaille pas le dimanche, on demande
ce qui lui reste au bout de 9 semaines ?
(G. E. P.)
-*~ {Gain quotidien :) 4,65 X 1,64 = 7 fr. 626.
(Gain hebdomadaire :) 7,626 x 6 = 45 fr. 756.
{Gain de 9 semaines:) 45,756 x9 =411 fr. 804.
{Dépense pour la nourriture en 9 semaines :)
2,60 x 7x9 = 163 fr. 80.
{Dépense pour le logement et l'entretien en 9 semaines
:) (7,50-M,75)*x9= 110 fr. 25.
{Dépense totale de 9 semaines :)
163,80 + 110,25 = 274 fr. 05.
{Somme restant après 9 semaines de travail :)
411,80 — 274,05 = 137 fr. 75.
6. {Agriculture.) Une propriété a été achetée
2400 francs l'hectare; l'acquéreur a donné
1350 francs comptant, et il a livré 315 doubles
décalitres d'avoine à 12 fr. 80 l'hectolitre pour
payer le reste. On demande la contenance de la
propriété.
-*» (315 doubles décalitres valent :)
315 : 5 = 63 hectolitres.
( Valeur de l'avoine :) 12,80 x 63= 806 fr. 40.
( Valeur de la propriété :)
1350 + 806,40 = 2156 fr. 40.
{Surface de la propriété :)
2156,40 : 2400 = 0 hect. 8985 ou 89 a. 85.
MMWIMWIW^W
""!
VI. SCIENCES
Astronomie i Mercure, Vénus et Mars.
MERCURE. — La planète Mercure est rarement
visible, parce qu'elle est trop rapprochée
du Soleil.
VÉNUS. — La planète Vénus est ce bel astre
que l'on voit tantôt le matin, tantôt le soir,
qu'on appelle l'étoile du matin ou l'étoile du
soir, et qui n'est, en effet, visible que peu de
temps avant le lever ou peu de temps après
le coucher du Soleil.
Les planètes Mercure et Vénus, vues au télescope,
présentent les formes variables de la
Lune : elles ont des phases. Elles sont entourées
d'une atmosphère épaisse et possèdent
des montagnes très élevées. Il y fait naturellement
plus chaud que sur la Terre, et la
lumière y est plus intense.
MARS. — La planète Mars est la première
planète supérieure. C'est la planète la plus
intéressante à étudier et celle que l'on connaît
le mieux, parce que c'est celle dont on
peut le mieux voir les détails, parce que c'est
celle qui se rapproche le plus de la Terre, et
que, à mesure que la construction des télescopes
fait des progrès, on y voit de nouveaux
et curieux détails.
On y voit la neige en hiver, des nuages et
de violents ouragans ; on y aperçoit une végétation
rougeâtre abondante en été; on y voit
des mers et des cours d'eau présentant des
formes et des dispositions très curieuses ; ils
ont l'aspect d'un ensemble de canaux ; les
pôles sont toujours couverts de glaces. Bientôt
on connaîtra la -géographie de la planète Mars
mieux que nous ne connaissions, il y a quelques
années, celle de l'intérieur de l'Afrique
ou de l'Australie ou encore celle des pôles.
La planète Mars paraît donc avoir la plus
grande ressemblance avec la Terre, et des
phénomènes du même genre doivent très probablement
s'y manifester.
VII. ENSEIGNEMENT MENACER
Nettoyage des tapis.
TAPIS DE LAINE. — Les petits tapis doivent
être battus et brossés souvent. Les tapis
cloués se brossent soit à la main, soit au
balai-brosse. Ils doivent être décloués au
moins une fois par an pour être battus et
brossés en plein air et permettre le nettoyage
du parquet qu'ils protègent. Il faut avoir soin
de placer de grandes feuilles de papier gris
sous les tapis que l'on ne dérange pas tous
les jours, afin d'empêcher la poussière de pénétrer
dans le parquet.
Pour éviter la dispersion de la poussière,
semez sur le tapis des feuilles de thé humides
que vous aurez conservées après l'infusion,

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456 JOURNAL DES INSTITUTEURS
puis brossez d'une main tandis que de l'autre
vous tendez la pelle qui doit recevoir les
feuilles imprégnées de poussière. On emploie
de même' façon les bouts de feuilles de céleri,
non employées à la cuisine, ou du chou coupé
en menus morceaux, ou un mélange de cent
parties de farine de froment pour dix parties
de sel bien sec. Au bout d'une heure, battez
et brossez.
Si le tapis est à fond rouge, on peut le
nettoyer avec la brosse trempée dans de l'eau
vinaigrée ou, si le tapis est à fond blanc, avec
de l'eau ammoniaquée.
Non seulement ces procédés nettoient parfaitement,
mais ravivent aussi les couleurs.
POUR EMPÊCHER LES MITES. — Faites un mélange
de 5 parties de poudre de pyrèthre et
d'une partie de camphre pulvérisé ; poudrez
le tapis à l'envers ou le papier que vous interposerez
entre ce tapis et le parquet.
TAPIS ES LINOLÉUM. «— Lavez à l'eau tiède savonneuse
avec un vieux linge, rincez à l'eau
claire, laissez sécher. Avec un tampon de 11anello,
étendez alors une encaustiqué composée
d'huile de lin et d'essence de térébenthine par
parties égales.
NATTES DE PAILLE. — Après balayage, la natte
de paille se lave avec une éponge imbibée
d'eau ammoniaquée. Les taches de graisse
s'enlèvent avec un linge fin trempé dans de
l'eau tiède additionnée de cristaux, et les taches
d'encre avec un peu d'eau de Javel ;
rincez de suite.
CHANT
EXERCICES JOURNALIERS.
Citant. — Vive la rose. Le moulin. Le
pinson.
Vocalise. ||l 71 5 TëliTtï 1 V3I3 4âs|l o]|
Ton ré à Ton sol.
Dans ces exercices d'assouplissement de la
voix, ne pas oublier la justesse. Contrôler à
l'aide du diapason.
Ton ré. Le diapason contrôle le sol.
Ton mi. Le faire vibrer au passage du /a.
Ton la. Le diapason donne 1 le mi. (Vérifier
seulement le mi — 1'' temps — de l'avant-dernière
mesure.)
Ton sol. Diapason ré.
Phanomimie.
13 5 1 1 5 3 1.
113 3 5 5 11 i 1 -5 5 3 3 1 1.
1 35 i — 1531 — 135i —t 5 31 — 13:; 1 — I.-, 31.
1 3 5 i — i ;; 3 1 — 1 3 5 i — i 5 :i 1 — 111 •
Ne supprimer |es petites notes que lorsque
les difficultés d'intonation ont été complètement
vaincues par les points d'appui.
Intonation.
a) 112 — 223 — 334 — 445 — 5 5 6 —
6C7 — 771 — 117 — 77G — etc.
•6) 123 — 346—867 1 — 1705 — 543
-321—m,
c) 135 1 — 1531 — 11 — 33 — 55 —
1 î. - •
A chaque tiret, un silence complet afin de
bien détacher l'ensemble des sons de chaque
groupe.
Mesure. t>H23|»45|»43|2»0|
321|»23|45.|1.0II
a) Piô, droit', tôt', sans battre, puis en
battant.
b) Langue des durées, sans battre, puis en
battant (remarquer ici la syncope, forme rythmique
que l'écriture traditionnelle rend difficile
à comprendre — et à exécuter ; très simple,
au contraire, en notation Ghiffrée, et no
nécessitant aucune explication).
c) Le nom des notes, en battant, sans chanter,
puis en chantant.
Dictée, — 123 — 333 — 345 — 555 —
5 5 6 7 1 — 17 7 6 5 — 51.
Exercice graphique. — Noires et soupirs.
^J
:. 1 2 3 4
Noire (4 mouvements).
Soupir (2 mouvements).
A- PIERROT.
DESSIN
Sujet donné au C. E. P. — Une petite table
avec tiroir. — Croquis' coté de l'élévation (face
antérieure).
Fig. 1.
!oo'
Fig. 2.
Indications. — Figuré I : Mesurer la hauteur
de la table et sa largeur et tracer le rectangle
ABCD ; tracer les 2 lignes verticales EL
et FM çnii doivent contenir le pied; mesurer les
hauteurs AN et AR et tracer lès lignes Horizontales
NS et RX. — Figuré i : Dessiner le second
pied et le tiroir en mesurant sa largeur,
Mt EKèQW*RY,
/ •••

53» Année. — N* 40. Dimanche 27 Juin 1909.
tflîi JHfcr UÎ3L JX^L JCJ O?V SSS
SOMMAIRE. — Certtfloat d'étrides priinalrtS (p. i73): — Brevet élémentaire (p. 174). ^-Gorttfloat d'aptitude péaMOitfqu
(p. 17»). — Coure par correspondance (p. 176).
Certificat d'étudeg primaires.
Centre de Vieîltéy (DoUbs).
h Oa*B0GiMPifiï. **• Lé «iléut. — C'est surtout
pendant les nuits d'été que la tnàgie du tilleul
se révèle dans toute sa puissance. AU parfum
des prés mûris, là forêt mêle la balsamique
odeur des tilleuls. C'est une odeur moins pénétrante
que celle des foins coupés, mais plus
embaumée et faisant rêver à dé lointaines
féeries; Lé promeneur qui traverse la nuit les
longues avenues, et a qui le 'Vent apporte
l'odeur des tilleuls, se forge, s'il est jeune,
quelque idéale chimère, et, s'il est vieux, repense
aveu attendrissement aux heures d'or
de sa Jeunesse.
(D'après A. THÈURIET.)
QuBS'froHs. -> 1* Explication : odeur balsamique
:->-Odeur qui est de Ift nature dit
baume.
2' Mots de la même famille que attendrissement
:->-Radical : tendre; dérivés : tendresse,
tèndfémént; composés : attendrir,
attendrissement.
3* Analyse grammaticale de trois noms de
la 2' phfâsê : s-Parfum : nom coin,, masc.
sing., compl. ind. de mêle; près : nom com.,
rtiasc. plW., compl. dét. de parfum ; forêt :
nom com., fêifl. Sing., sujet de mêle.
II. Cotepositto» frHASCÀiSË. — Description d'une
voiture.
Développement. *»• Moft cher cdUSin,
tnlraAuation. — J'ai une grande nouvelle à
t'annoheer et qui te réjouira, je suis sûr. Tu
sais que a Cadiohon », & fofce de brouter de
l'herbe et de savourer chaque jour son picotin
d'avoine, est devenu un âne grand et fort et
qu'il est digne à présent de figurer entre deux
brancards. Eh bien, précisément, papa vient
de lui acheter une superbe voiture qUe je vais
essayer de te décrire.
' Description : a. Les roués, — Je commencé
par lès roues, au nombre de deux, en frêne,
cerclées de fer, pas très hautes, réunies entre
elles par un essieu en acier ; elles sont peintes
en rouge et ornées, sur le moyeu et les jantes,
de deux petits cercles nolfs, et, sur chaque
raie, d'un filet de peinture de même couleur.
b. La caisse. —» Puis vient la caisse, fixée à
l'essieu au moyen de ressorts en lames
d'acier, qui adoucissent lés chocs ; elle est formée
d'un plancher poli et ciré» auquel S'attachent
les deux côtés dont là partie supérieure
est à claire-voie; derrière, une petite porte
s'ouvrarit par une jolie poignée en nickel ; et,
en avant, une planchette verticale muni» &
gauche du porte-lanterne, et & droite du portefouet.
Enfin, accrochés aux côtés par leurs extrémités,
deux sièges en bois, bien rembourres
et soigneusement recouverts de cuir, permettent
à quatre personnes de s'asseoir. Toute la
caisse est peinte en jaune, avec divers ornements
en noir.
c. Les brancards. •** Restent les brancards;
ils sent minces, flexibles, serrés et recourbés
avec élégance aux extrémités; eomme les
roues, ils sont recouvert* d'une couche de
peinture rouge, sauf les detfx bouts qui sont
noirs. Ils portent, chacun, à leur naissance,
un crochet en fer étamé, auquel devra s'attacher
chacun des deux traité.
d. t Conclusion, -*- Voilà notre Voiture ; papa
dit que c'est une * charrette anglaise », Je
pense que

174 JOURNAL DES INSTITUTEURS
IV. AGRICULTURE. — Sols siliceux. (Composition,
propriétés, plantes caractéristiques,
cultures, qui leur conviennent.)
Développement. — Les sols siliceux sont
ceux dans lesquels la silice ou sable domine ;
ils sont formés par les débris du granit désagrégé
par les eaux de pluie.
Us sont rudes au toucher et leurs particules
manquent de liaison. Ils ne conservent pas
longtemps l'humidité parce qu'ils laissent passer
l'eau trop facilement : aussi les nommet-on
terrains perméables ou terrains secs.
Les racines des plantes et les instruments
aratoires y pénètrent facilement; ils sont de
couleur noire ou grise, ce qui permet au soleil
de les chauffer rapidement, d'où leur nom
de terres chaudes.
Il faut les fumer souvent, mais peu à la fois,
car le fumier s'y décompose très vite.
Ils se reconnaissent à première vue aux
bruyères et aux fougères qui y poussent à
l'état sauvage.
Us sont favorables aux plantes qui redoutent
peu la sécheresse en été, comme le seigle,
l'avoine; ou encore aux plantes, telles que la
pomme de terre et la vigne, qui demandent
peu d'eau parce qu'elles transpirent beaucoup
moins que les autres végétaux.
V. COUTURE. — Ourlet à point de côté. Bride.
VI. HISTOIRE ET GÉOGRAPHIE. — 1* Ministres
de Henri IV. 2* Provinces réunies au domaine
royal par Louis XI. 3* Evénements survenus
le : 9 thermidor an II (27 juillet 1794), 18 brumaire
an VIII (9 novembre 1799).
1* Affluents de la rive gauche du Rhône.
2* Départements formés par la Normandie et
le Maine.
Brevet élémentaire.
Parts (16 octobre 1908).
I. DICTÉE. — Une conversation avec Lamartine.
— Se croire habile aux choses où l'on
n'entend rien ne constitue pas précisément
une originalité ; mais, ce qui en est une, c'est
de ne pas se surlaire dans l'art où l'on est
maître, et nous touchons là à un des côtés les
plus singuliers de la nature si complexe de
Lamartine.
La modestie, chez les hommes supérieurs,
n'est que de l'esprit de comparaison. Or, quand
Lamartine se comparait à ses contemporains,
il se trouvait grand ; mais, quand il se comparait
aux génies de premier ordre ou à luimême,
c'est-à-dire quand il mettait en parallèle
ce qu'il avait fait et ce qu'il aurait pu
faire, je le répète, il était modeste.
Un jour, j'osai, lui dire : « Expliquez-moi un
fait inexplicable : j'aime également les vers de
La Fontaine et les vôtres ; j'ai une égale facilité
à les apprendre, j'ai un égal plaisir à me
les répéter ; mais, au bout de six mois, je sais
encore les vers de La Fontaine, et je ne sais
plus les vôtres, pourquoi? » — « Je vais vous
le dire, me répondit-il : La Fontaine écrit avec
une plume, et même avec un burin ; moi, avec
un pinceau ; il grave, je colore ; ses contours
sont précis, les miens sont flottants; il est
donc tout simple que les uns s'impriment et
que les autres s'effacent. » Frappé, ému de
tant de justice et de «simplicité : « Et cependant,
repris-je avec conviction, et cependant
pas un poète français n'a été plus richement
doué que vous I Vous avez autant de génie que
les plus grands. » — « C'est possible, me dit-il
en souriant, mais je n'ai pas autant de talent ;
le talent, mon cher, c'est-à-dire ce qui s'acquiert
par le travail et la volonté. Je n'ai
jamais travaillé, et je ne • sais pas corriger.
Quand j'ai essayé de refaire quelques vers, je
les ai faits plus mauvais. »
E. LEGOUVÉ.
QUESTIONS. — 1° Où l'on n'entend rien. Sens
de cette expression :->-Oû l'on n'entend rien
signifie que l'on ne comprend pas bien, que
l'on ne peut apprécier, faute d'aptitude, de
talent, d'expérience.
2' Se surfaire. Expliquez et analysez ce
verbe :->-Se surfaire signifie avoir une trop
bonne opinion de ses mérites. Se surfaire est
un verbe accidentellement pronominal au
mode infinitif, temps présent, 4' conj., sujet logique
de est.
3° Analyse logique de la phrase : mais, ce
qui en est une, c'est de ne pas se surfaire
dans l'art où l'on est maitre : ->- Cette phrase
renferme un gallicisme et doit être ainsi analysée
: Ne pas se surfaire dans l'art où l'on
est maitre est ce qui en est une. Elle renferme
trois propositions. Ne pas se surfaire dans
l'art est ce, prop. principale, pleine et directe :
se surfaire : sujet, a pour compl. indir. dons
l'art et modifié par ne pas ; est : verbe ; ce :
attribut. Où l'on est maître, incidente déterminative
: on : sujet ; est : verbe ; maitre : attribut,
a pour compl. dét. où. Qui en est une, incidente
déterminative : qui : sujet; est :
verbe ; une : attribut, a pour compl. déferai.
en mis pour originalité.
4° Que signifie écrire avec un burin, avec
un pinceau? Sens de ces mots :->-Ecrire avec
un burin est une expression imagée qui signifie
exprimer par écrit des pensées fortes,
justes, qui restent gravées dans la mémoire
comme les caractères tracés au burin sur le
métal. Ecrire avec un pinceau signifie écrire
dans un style fleuri, coloré, qui plaît à la lecture,
mais s'efface de l'esprit comme les couleurs
d'un tableau avec le temps.
5* Quels sont les mots sous-entendus dans
la phrase : %e n'ai pas autant de talent ?->-
Les mots sous-entendus dans cette phrase sont
qu'en ont les plus grands poètes, ou plus simplement
: qu'eux.

EXAMENS 175
II. COMPOSITION FRANÇAISE. — Bon nombre de
jeunes (Mes ont l'habitude de tenir un journal
quotidien de leurs occupations et d'y noter
leurs réflexions. Ecrivez une page de ce
journal, le soir du jour où vous avez remis
•en ordre les livres de votre petite bibliothèque.
Chacun de ces livres vous a rappelé un
souvenir; à plusieurs vous devez un service
ou une joie. Vous en désirez d'autres
pour des raisons diverses..., etc.
Développement. — Rangement de ma bibliothèque.
— Ce matin, en voyant la pluie
battre les vitres, j'eus l'idée, pour me distraire,
de ranger ma bibliothèque : c'est pour moi
une véritable joie de mettre mes livres en ordre.
Lorsque je suis au milieu d'eux, il me
semble être entourée d'amis et une foule de
souvenirs assaillent mon esprit.
Souvenirs et impressions. — Ce sont d'abord
mes grands albums d'images, que, toute petite
fille, assise sur une chaise basse, je déchiffrais
péniblement. Puis les contes de Perrault, si
spirituels et si attrayants. Que de fois les
ai-je relus ! Quels délicieux moments ils
m'ont fait passer ! Je m'extasiais et m'indignais
tour à tour, essayant de faire partager
mes sentiments à tous ceux qui m'entouraient.
Ce sont ensuite lès livres qui charmèrent mes
jeudis et mes vacances pendant mes premières
années de classe. Chacun a son histoire
et plusieurs m'ont rendu de réels services.
J'obtins tel volume pour mes étrennes,
tel autre pour ma fête, tel autre encore pour
me récompenser d'un léger succès ; mais celui-ci
m'est doublement cher, car pour l'obtenir
je dus corriger un défaut ; et, malgré de
généreux efforts et ma bonne volonté de dix
ans, je fus bien longue à atteindre le but
qu'avait fixé ma bonne mère. Cet autre a
chassé l'ennui pendant les longues journées
d'une convalescence, etc. Tous me rappellent
un service ou une joie. Viennent ensuite quelques
œuvres de nos grands classiques ; des récits
d'aventures dans les cinq parties du
monde.
Nouveaux désirs. — Je suis encore émue de
ce petit inventaire qui m'a fait retourner en
arrière et revivre mon enfance. Ma collection
ne s'arrêtera pas là, car la lecture est mon
passe-temps préféré et je pourrais faire une
longue liste des ouvrages que je désire : ce
sont particulièrement les livres de voyages où
je trouve à la fois plaisir et profit.
III. ARITHMÉTIQUE. Une étoffe, après avoir
1
été mouillée, est réduite de j= de sa longueur et.
1
de TZ de sa largeur. Quelle longueur de cette
étoffe, ayant 0 m. 80 de large, faudra-t-il prendre
pour avoir 140 mètres carrés après le lavage ?
->- [La largeur de l'étoffe après le lavage devient
les j% de sa largeur pjnmitive ou :)
0,80x15
= 0 m. 75.
16
(La longueur de l'étoffe après le lavage est donc :)
140 • 28 *
0,75 ~ 0,15'
14
(Celle longueur ne représente que les y= de la
longueur primitive qui est de :)
28x15 28 ann .,
JT-TÏ rr = K~ rr = 200 mètres.
0,15 x 14 0,14
Réponse : La longueur de l'étoffe prise devra
être 200 mètres.
Théorie. Qu'appelle-t-on table de multiplication
dite de Pythagore? Comment la construit-on ?
Comment trouve-t-on, au moyen de cette table, le
quotient de 37 par 5?
•*- (On appelle table de multiplication les produits
des neuf premiers nombres multipliés entre
eux deux à deux. Elle fut imaginée, croit-on,
par le philosophe grec Pythagore; d'où son nom
de table de Pythagore).
(Pour la construire, on écrit d'abord, sur une
ligne horizontale, les neuf premiers nombres.
On forme ensuite une seconde ligne en ajoutant
à lui-même chacun des nombres de la première
ligne ; on a ainsi 2 fois les neuf premiers nombres
ou les produits des neuf premiers nombres par 2.
La 3 e ligne se forme en ajoutant chacun des
nombres de la l re ligne à chacun des nombres
correspondants de la seconde; on a ainsi une
fois plus deux fois ou trois fois les nombres de
la l re ligne ou le produit des neuf premiers
nombres par 3. Et ainsi de suite jusqu'à la 9 8 et
dernière ligne).
1 2 3 4 5 6 7 8 9
2 4 6 8 10 12 14 16 18
3 6 9 12 15 18 21 24 27
4 8 12 16 20 24 28 32 36
5 10 15 20 25 30 35 40 45
etc.
(Chacun des nombres de cette table est le produit
des deux nombres d'un seul chiffre qui lui correspondent,
l'un dans la l re ligne horizontale,
l'autre dans la l re ligne verticale à gauche).
(Pour trouver le quotient de 37 par 5, nous cherchons
5 dans ta i r * ligne verticale à gauche;
nous suivons horizontalement celte ligne jusqu'à
ce que nous ayons trouvé 37 ou le nombre
qui en approche le plus près inférieurement et
qui est 35, puis nous remontons verticalement
jusqu'au nombre 7 contenu dans la l re ligne
horizontale et qui est le quotient approché de
37 par 5).
CERTIFICAT D'APTITUDE PÉDAGOGIQUE
. PRÉPARATION SPÉCIALE.
Sujet à traiter.
Fénelon dit : « Il faut toujours montrer aux
enfants un but solide et agréable qui les soutienne
dans leur travail ». — Montrer nomment
l'instituteur peut et doit faire l'application
de cette maxime dans ses divers enseignements
et dans la gouverne de son école ou de
sa classe.

176 JOURNAL DES INSTITUTEURS
Cours par Correspondance
PRÉPARATION AUX EXAMENS
D'OCTOBRE
(4 e SEMAINE. — 27 JUIN 1909.)
(Pour tout ce qui concerne ce cours, s'adresser
au Secrétaire du Comité de correction, M. C.
Chappaz, 33, rue de Coulmiers, Paris.)
I. - CERTIFICAT D'ÉTUDES PRIMAIRES. —
1° COMPOSITION FRANÇAISE {Prix de correction :
0 fr. 35). — La houille ; sa formation ; son extraction
et ses principaux usages. Faire Une petite
description de la vie du mineur, telle que vous
vous la figurez.
2° CALCUL (Prix dé correction : 0 fr. 35). —
I. Un manouvrier achète une pièce de terre à
0 fr. 95 le mètre carré. 11 la défriche et la revend
avec 50 p. 100 de bénéfice. Sachant que la pièce
de terre contenait 370 ares 8 centiares, on demande
lé bénéfice dé l'ouvrier. Quel serait le prix
de vente d'un hectare ? — II. Un faïencier a
acheté 5 douzaines de vases à fleurs pouf
24 frantis. Il en trouve 7 cassés. Combien doit-il
vendre les autres la pièce pour réaliser un bénéfice
de 17 fr. 80 ?
(Prix de correction de composition franchise et
de calcul réunis : 0 fr. 60.)
II. — BREVET ÉLÉMENTAIRE. - 1» COMPOSI­
TION FRANÇAISE (Prix de correction : 0 ft\ 65). —
On demandait à un vieux paysan qui vivait chez
ses enfants comment ils le traitaient. « Ils me
traitent comme leur enfant », répondlt-il: — Appréciez
cette réponse et montrez comment les
enfants doivent entendre et pratiquer leurs devoirs
envers leurs parents âgés.
2» CALCDL (Prix de correction, théorie : 0 fr. 25 ;
problème : 0 fr. 40 : ensemble : 0 fr. 60). —
I. Démontrer que, si on fait lé produit de
3 nombres consécutifs, ce produit est nécessairement
divisible par 6. Prendre des exemples. —
II. Une personne a fait de sa fortune deux placements
dont le premier ne s'élève qu'aux g du
o
second. Le premier rapporte, par an, 3 p. 100 et
le second 3,50 p. 100. Au bout de trois mois, le
second placement a rapporté 63 francs de plus que
le premier. A quelle somme s'élevait là fortune
totale de cette personne au moment où elle l'a
placée ? *
3° DESSIN (Prix de correction : 0 fr. 40). —
Bain de pieds.
(Prix de correction de composition française,
problème, théorie, dessin réunis : 1 fr. 20.)
N. B. — Le Comité se charge également de
corriger et d'annoter les autres épreuves demandées
au brevet élémentaire : écriture, couture,
0 fr. 25 pour chaque épreuve ; dictée et questions,
III. - BREVET SUPÉRIEUR. — 1° COMPOSI­
TION FRANÇAISE (Prix de correction : 0 fr. 75). —
« Ne pas honorer la vieillesge, c'est démolir la
maison où l'on doit coucher le soir. » (Alphonse
Karr.) Expliquer et développer. —,2° SCIENCES
PHYSIQUES ET NATORKLLES (Prix de correction :
0 fr. 75). — Décrire les divers modes de chauffage
des appartements. Les comparer au point de vue
économique et hygiénique. — 3° MATHÉMATIQUES.
— Théorie (Prix de correction : 0 fr. 40). — Numération
écrite des nombres entiers et des
nombres décimaux. — Problème. Aspirants (Prix
de correction : 0 fr. 60). — On terrain dont la
forme est celle d'un triangle rectangle peut être
payé exactement en pièces de 20 francs françaises,
ett roubles (4 francs) et en livres sterling (25 fr. 20).
1° Calculer en francs le prix du terrain, sachant
qu'il est compris entre 3000 et 4 000 francs; 2° en
supposant que ce terrain ait été payé à raison de
125 francs l'are, trouver ses dimensions, sachant
que l'un des côtés de l'angle droit est les ^ de
l'autre; 3° trouver dans l'intérieur du terrain un
point O tel que, en le joignant aux trois sommets
du triangle, le terrain soit partagé en trois parties
équivalentes. — Problème. Aspirantes (Prix de
correction : 0 fr. 50). — Deux personnes ont placé
le 1 er janvier, la première une somme de
76788 francs à 5 p. 100 et la seconde une somme
de 76 395 francs à 6 p. 100. Au bout de combien
de jours ces deux personnes retirent-elles la
môme Somme, capital et intérêts compris ? —
4» LANGUBS VIVANTES (Questions auxquelles les
candidats doivent répondre d'une façon aussi
ètte et aussi développée que possible). — Vu la
S
ifficulté d'imprimer ces questions eh quatre
langues, nous les posons en français : les élèves
devront les traduire ayant d'y répondre. — (Prix
de correction : 1 fr. 05.) — Quels sont les outils
du cordonnier? — Portez-vous des souliers tout
faits?—^ Où et quand pdrtez-vous des pantoufles?
— En quoi sont les sabots? — En avez-vous porté?
— Où étiez-vous alors ? — Donnez une idée de la
fabrication du cuir. — Connaissez-vous un homme
qui débuta dans là vie comme tanneur? — Que
devint-il plus tard? — Connaissez-vous d'autres
cas analogues ? — Qu'en pensez-vous ?
5° DESSIN (Prix de correction : 0 fr. 40). —
I. Aspirants. Clef anglaise. — II. Aspirantes. Col
rabat en dentelle Renaissance ; fleur au choix.
(Prix de correction de toutes les compositions
du brevet supérieur réunies : 3 fr.).
IV. - CERTIFICAT D'APTITUDE PÉDAGO­
GIQUE (Prix de correction : 1 franc). — Voir
d'autre part : Préparation spéciale au certificat
d'aptitude pédagogique, page 175. Examens.
DIVISION DU TRAVAIL DE LA 4 e SEMAINE.
BREVET ÉLÉMENTAIRE. — Arithmétique :
Division. — Grammaire': Le verbe. —Histoire de
France : Les Capétiens directs. ^- Géographie : La
frontière du Nord. « Physique : Hydrostatique.
— Zoologie : Respiration. — Chimie : Carbone et
ses composés. —Instruction civique: L'armée. —
Solfège : L'altération.
BREVET SUPÉRIEUR. — Morale et éducation :
Education des gens.