1 - Institut français de l'éducation

:
•
.
•
478 JOURNAL DBS INSTITUTEURS
PUÉRICULTURE
VIII. — DOTICyM'ÉS DP L*J«iArrBMEIJT,
11 peut arriver que VaUaitement de l'enfant
présente des difficultés, et ces difficultés peuvent
provenir soit de la mère, sojt de l'enfant.
Assez souvent, dans les campagnes surtout,
les bébés, imprudemment exposés à des variations
trop brusques de température, s'enrhument
et souffrent de coryzas légers, mais
gênants. L'enfant malade du coryza ne peut
plus téter normalement, puisqu'il respire difficilement
: quelquefois même il ne peut plus
respirer du tout, et Ji lâche le sein pour aspirer
la provision d'air qui lui est nécessaire. Il convient,
dans ce cas, que la nourrice aide l'enfant
en pressant sur le sein qu'elle lui donne.
Il n'est pas défendu de, donner le sein plus
souvent que dans les conditions normales.
tes enfants mal conformés, ceux qui sont
affligés'd'un beiï-de-lièvre, par exemple, s'alimentent
difficilement.. ï\s doivent être spécialement
surveillés.
Quelquefois aussi la muqueuse buccale du
bébé xs'irrite : on dit qu'il a du muguet. Les
mouvements de succion le font alors souffrir :
il crie et ne s'alimente pas. Il faut donner le
sein plus souvent, ou recourir à l'alimentation
artificielle,
Snfin, l'enfant malade ou trop faible x par
exemple lorsqu'il est ne avant terme, refuse
de téter. On a alors recours, à l'alimentation
par la sonde, c'est-à-dire au gavage. Mais le
médecin et la sage-femme seuls doivent prescrire
ce mode d'allaitement, et indiquer la façon
dont jl doit être pratiqué.
Les difficultés d'allaitement peuvent aussi
provenir de la mère,
Chez certaines, femmes, le mamelon se couvre
de croûtes, et, sous les croûtes, l'épiderme
devient très sensible, fies erevasses et des gerçures
se forment parfois sur le mamelon.
L'allaitement devient alors souvent impossible,
et la mère la plus dévouée est obligée de
cesser l'allaitement.
On peut presque toujours éviter les gerçures
et les crevasses en fortifiant et en durcissant
le bout des seins. Quelques soins préliminaires
suffisent. La future mère lavera se? seins,
matin et soir, un mois avant l'accouchement,
avec des liquides astringents. La glycérine
dans laquelle on a fait dissoudre dû tanin
(1 gramme de tan|n pour 15 grammes de glycérine)
et dans laquelle on a versé un peu de
rhum donne ç[e bons résultats. On peut aussi
employer tout simplement de l'eau bouillie
tiède, dans laquelle on a versé un peu d'al-
QOOÎ à 90* (une cuillerée d'afcoç-I pour 2 cuillerées
d'eau).
Enfin, certaines positions anormales du sein
rendent VaUaitement difficile ; ainsi, lorsque
ie bout du sein n'est pas assez développé. On
emploie alors une téterelle.
La téterelle la plus en usage est la téterelle
Auvard. ou la téterelle Auvard légèrement modifiée
par Budin.
Elle se compose d'une ampoule en verre qui,
par un côté ouvert et évasé, s'adapte très
exactement sur le sein. Deux tubulures en
verre, placées aux deux extrémités du diamètre
de l'ampoule, permettent de fixer deux
tétines : l'une, en porcelaine, pour la mère;
l'autre, en caoutchouc, pour l'enfant. La mère
fait le vide dans la téterelle par aspiration. Le
lait sort dans l'ampoule d'où il passe dans la
bouche de l'enfant, sans fatigue pour celui-ci,
et sans souffrance pour la mère-
Les appareils qui servent à, l'alimentation de
l'enfant, sondes, bouts de sein, téterelles, doivent
toujours èt?e tenus dans un état parfait
de propreté.
Résumé. — L'allaitement de l'enfant présente
souvent des difficultés. L'enfant malade
d'un coryza ne peut plus téter normalement : il
faut que la nourrice l'aide en pressant sur .le
sein. îl faut, de même, surveiller et ajder les
enfants malades ou mal conformés.
On évite les gerçures des seins chez la femme
en les lavant, matin et soir, avec un liquide
astringent. Lorsque les seins sont malades, on
peut employer une téterelle.
Les appareils qui servent à l'alimentation
de l'enfant doivent être tenus dans un état
parfait de propreté.
FipiPEr, inspecteur primaire.
LECTURE m SAMEDI
Comment on apprend une fable.
— Vous ne savez pas votre fable.
— Oh 1 maman,... dit Arthur d'une voix désolée.
— Vous faites plus de fautes aujourd'hui
que vous n'en faisiez hier.
— J'ai tâché d'apprendre.
«- Et vous n'avez pas appris,
«m Je n'ai pa» pu.
r- Pourquoi 1
— je pe peux pas, maman ; Je vous assure
que je né peux pas.
Et Arthur se prit & pleurer.
— Voulez*vous que nous essayions de l'apprendre
ensemble 7 dit Mme Milligan.
— Oh I oui, maman, ensemble.
Alors elle s'assit près de lui .et, reprenant le
livré, elfe commença à lire doucement la fable,
qui s'appelait : le Loup et le Jeune Mouton;
après elle, Arthur repétait les mots et
les phrases.
Lorsqu'elle eut lu cette fable trois fois, elle
donna le livre à Arthur, en lui disant d'apprendre
maintenant tout seul, et elle rentra.
Aussitôt Arthur se mit à lire sa fable et, de
ma place où j'étais resté, je le vis remuer les
lèvres.
Il était évident qu'il travaillait et qu'il s'appliquait.
Mais cette application ne dura pas longtemps;
bientôt il leva les yeux de dessus son
livre, et ses lèvres remuèrent moins vite; puis,
I