1 - Institut français de l'éducation

PAfclïfi GÉNÉRALE *?$
guerre, tous marchent comme un seul.homme
chaque fois qu'un malavisé quelconque touche
à leur intérêt commun.
a De plus, ils disposent d'une énorme
influence. Ne spnt-ils pas, surtout quand il
s'agit d'élections municipales, les grands meneurs?
Au cqngeil municipal Ils disposent,
directement ou par de secrètes complaisances,
de la majorité. Quoi que l'on, fasse ou que l'on
décide, c'est le plus souvent de ee côté qu'il
faut chercher les raisons dernières.
« Aussi faut-il voir comment sont appliquée
les règlements de police relatifs à l'alcoolisme.
Les plus gros des tenanciers n'ont rien à
craindre, parce qu'ils se sentent assurés de la
protection municipale ; et, à leur suite, tous les
autres passent aisément.
« En face d'une pareille coalition, que voulez-vous
que fassent des instituteurs qui n'ont
d'autre arme que la parole et qui bien vite
deviendraient suspects, s'ils en usaient trop
librement. /
« Je suis sincèrement résolu à faire de mon
mieux. Ja vais me mettre à l'œuvre, organiser
une section . cadette dans mon école, y
adjoindre, si possible, une société d'adultes
greffée sur l'Amicale qui existe depuis long*
temps déjà. Mais, je l'avoue, je n*ai dans le
résultat qu'une médiocre confiance. A vous
parler franchement, j'ai peur qu'on ne se four*
voie. Pour cela, comme pour bien d'autres
choses peut-être, on cherche en bas ce qui est
en haut. Que ceux qui disposent du pouvoir
prennent des dispositions sérieuses ; que ceux
qui ont la mission d'appliquer les lois et les
règlements de police le fassent résolument. Là
est le vrai, Je seul remède contre l'alcoolisme,
Nous pouvons aider à la réforme des mœurs,
mais il nous faudrait pour cela des concours
qui nous font défaut. »
J'ai tenu a reproduire en entier cette lettre
un peu longue. Je me ferais scrupule d'en rien
retrancher, sachant combien sont fondées en
fait les appréhensions de mon correspondant
et les récriminations qu'il fait entendre.
S'ensuit-il qu'il faille abandonner Ja lutte?
En toute sincérité, je ne le crois pas. Tout
d'abord, soyons bien convaincus que si les
partisans, avoués ou non, de la liberté de
l'intoxication alcoolique se répandent en menaces
et en propos désobligeants vis-à-vis des
propagateurs de la tempérance, c'est qu'au
fond ils croient eux-mêmes à l'efficacité de la
campagne entreprise,
Et puis, disons-nous que les jeunes générations,
instruites à temps des terribles dangers
auxquels les expose l'alcoolisme, conscientes
des responsabilités qu'elles encourent, offriront
une plus forte résistance au fléau ; que
la constitution de sociétés se prêtant un mutuel
appui dans des fédérations solidement
organisées donnera aux bonnes volontés individuelles
un précieux concours ; qu'en opposant
à l'influence néfaste du cabaret la puissance
d'une masse résolue à défendre l'intérêt
supérieur de la collectivité, elle aidera les pouvoirs
publies à réprimer tous les abus.
Forts de l'excellence de nptre cause, marchons
résolument; ne nous laissons abattre
ni par l'hostilité d'intérêts peu respeotables, ni
par l'inertie de la foule. Nous finirons par être
suivis, Déjà, sur quelques points, des résultats
surprenants ont été obtenus; il suffit d'une
foi sincère et de beaucoup de persévérance.
L. LE CmîVALLiEB,
Inspecteur d'académie.
La défaite de récriture droite
Ligue contre ligue.
D'interminables discussions ont eu lieu :
elles ne sont peut-être pas près de s'éteindre ;
mais, ce qui vaut mieux, des constatations sérieuses
ont été faites après des expériences
menées sdentiûqueinent.
La Ligue de l'écriture nationale (penchée),
fondée par M. Desnoyers, professeur, a chargé
une commission de faire les études expérimentales
nécessaires sur l'écriture droite et
sur l'écriture penchée, afin de fixer l'éducateûr
sur celle des deux écritures qui s'harmonise
le mieux avec l'hygiène et leé besoins de
la vie.
La commission d'études, composée des docteurs
Dinet ; Kouindjy, ' orthopédiste i Méry,
agrégé ; Renard, chirurgien ; Péchjh, oculiste ;
et des médecins-inspecteurs des écoles ; Butte,
Doury, Dufestel, Gillet, Gourichon, a eonclu
comme suit :
« Au point de vue orthopédique - Il a été
reconnu à l'unanimité que l'écriture droite ne
peut permettre à l'enfant de garder une nUitude
normale, à cause du déplacement continuel
du btas droit. Ce mouvement dit bras
occasionne une fatigue musculatré qui rend
dette écriture très fatigante et très lente, et
présente des dangers pour les enfants prédisposés
aux déformations et à la crampe des
écrivains.
« L'écriture penchée, qui se produit avec un
mécanisme plus simple, et, par conséquent,
beaucoup moins fatigant, assure à l'enfant un
maintien correct; c'est celle qu'il faut enseigner
dans les écoles. *
« Au point de vue aftalmologique (1). — Le
D' Pêchin, président de la Société d'oftalmolagie,
affirme que l'écriture droite n'évite pas
plus la myopie que l'écriture penchée, p
MM. les sénateurs D' BeaUvisage, D* Denoix,
D' Gacoh et Guijlier ont présenté ces
conclusions au ministre, de l'Instruction publique
et demandé que, dans les écoles publiques,
l'écriture droite ne soit pas l'écriture
habituelle des enfants.
C'est peut-être là d'ailleurs une des raisons
qui ont contribué à rendre l'écriture droite
impopulaire dans les écoles : on a voulu l'im-
(1) Orthografe simplifiée.