1 - Institut français de l'éducation

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ACTUALITÉS
(A LIRE AUX ÉLÈVES)
La greffe de$ membres. — Le ratatrompe.
De très curieuses expériences physiologiques
viennent d'être faites sur des transplantations
d'organes d'un animal à un autre. On est arrivé
à enlever à un chien une certaine longueur
d'artère et à remplacer la partie enlevée
par une artère de même dimension enlevée
à un autre chien : la cicatrisation s'est
opérée en quelques jours et l'artère ainsi rapiécée
a fonctionné régulièrement comme une
arlcre normale.
Des résultats analogues viennent d'être obtenus
pour la transplantation de rates, de
reins. Toutes ces opérations, pratiquées par de
très habiles chirurgiens, ont parfaitement
réussi.
Les opérations ont été faites aussi sur des
organes et des membres visibles ; on a coupé
les oreilles noires d'un chien noir et on a
transplanté à la place les oreflles blanches
coupées sur la tête d'un chien blanc. On a
même pu arriver à couper la patte d'un pauvre
chien et à la remplacer par la patte de
même dimension d'un autre chien. Pour rendre
les faits bien évidents, on a eu soin de
greffer des membres de couleurs différentes.
Au bout de quelques jours, les chiens ainsi
opérés trottaient de leurs quatre pattes de la
manière la plus normale.
On parle d'applications possibles de ces
faits pour des greffes à .faire sur le corps
humain. Il y a déjà un malade qui a demandé
à se faire mettre un rein valide à la place
d'un des siens qui est malade. Un manchot a
aussi demandé à se faire mettre le bras d'un
autre homme mort subitement par suite d'un
accident. Mais on n'a pas tenté encore de si
périlleuses expériences.
La possibilité de greffes animales était connue
depuis longtemps, mais elle n'avait pas
encore été constatée d'une façon aussi scientifique,
aussi méthodique.
Durant les longs loisirs du siège de Sébastopol,
nos soldats s'étaient amusés à greffer
la queue d'un rat sur le nez d'un autre rat.
Pour cela, ils fixaient un pauvre malheureux
rat sur une planchette, lui enlevaient un peu
de la peau du nez, puis fixaient sur la même
planchette un deuxième rat devant le premier
rat : ils enlevaient un peu de la peau du bout
de la queue de ce deuxième rat et appliquaient,
en fixant bien, ce bout de queue
écorché sur le bout du nez également écorché
du premier rat. La cicatrisation se faisait très
rapidement et les deux rats étaient soudés.
Quelquefois on soudait ainsi plusieurs rats.
Un soldat opérateur a eu l'idée de couper la
queue soudée, et le premier rat est resté porteur
d'un bout de queue fixé au bout de son
nez, comme la corne d'un rhinocéros. Les soldats
formèrent ainsi le ratatrompe; ils le donnaient
comme une espèce spéciale à Sébastopol,
et vendaient fort cher aux étrangers visiteurs
les remarquables spécimens de cette espèce de
rats jusqu'alors inconnue. Il est probable qu'a
doit exister encore dans quelques collections
des spécimens empaillés des ratatrompes de
Sébastopol 1
Ad. SHGNETTE.
La téléphonie sans m à les kilomètres.
Grâce à de. nouveaux appareils particulièrement
délicats, on vient de pouvoir téléphoner
sans fil à la distance de 165 kilomètres en
pleine mer. C'est sur le croiseur le Condé que
les expériences ont été faites la semaine dernière
; la transmission de la parole, malgré le
bruit du navire en marche, était très nette ;
on peut affirmer qu'il est dès maintenant possible
de communiquer entre Nice et la Corse,
la distance qui sépare Nice de Calvi étant
exactement de .168 kilomètres. Jusqu'ici il
n'avait pas été possible d'établir des communicaiions
téléphoniques sans fil à travers la
mer, si ce n'est pour des distances ne dépassant
pas 80 kilomètres.
On a de plus constaté que la transmission
par téléphone sans fil était à peine influencée
par l'électricité atmosphérique.
La découverte de l'Amérique.
Une pierre portant une inscription suédoise
très intéressante a été trouvée en Amérique
dans le comté de Douglas.
Cette inscription fournit, en effet, la preuve
indéniable de la découverte de l'Amérique à
une époque antérieure de plus d'un siècle au
débarquement de Christophe Colomb.
En voici la traduction en français :
« Huit Suédois et vingt-deux Norvégiens en
voyage de découverte vers l'ouest, venant de
Vinland.
« Nous avions notre camp près de deux
rochers isolés. Nous sommes allés un jour à la
pêche. A notre retour, nous avons trouvé dix
hommes morts, couverts de sang. Ave Maria,
délivrez-nous du mal.
« Nous avons laissé dix hommes pour garder
le navire, sur la côte de cette île, a
41 jours de marche, année 1362. »
Cette découverte ne retire d'ailleurs rien au
mérite de Christophe Colomb.
Les pigeons photographes.
Un pharmacien allemand se servait depuis
quelques années des pigeons pour le transport
des ordonnances, parfois même de certains
médicaments.
Les oiseaux s'acquittant fort bien de cette
tâche, il eut l'idée de les utiliser pour la photographie.
Il confectionna à cet effet une sorte de cuirasse
d'aluminium, qui se fixe à l'aide de petites
courroies sous le ventre du pigeon.
Lorsque celui-ci s'est accoutumé à porter ce
léger fardeau, on adapte au dispositif un petit
appareil photographique de 8 centimètres de
long sur 5 1/2 de haut, chargé de plaques ou
pellicules.
Grâce à un système d'horlogerie, on peut
fixer assez exactement le déclic de l'objeclif
et amener le changement de plaque ou de
pellicule.
L'oiseau ramène ainsi avec lui au pigeonnier
plusieurs photographies.
Les expériences ont donné jusqu'ici de bons
résultats.
Une certaine pratique permet de fixer à
l'avance, à l'aide d'une carte, l'endroit qui sera
photographié.