1 - Institut français de l'éducation

174 JOURNAL DES INSTITUTEURS
IV. AGRICULTURE. — Sols siliceux. (Composition,
propriétés, plantes caractéristiques,
cultures, qui leur conviennent.)
Développement. — Les sols siliceux sont
ceux dans lesquels la silice ou sable domine ;
ils sont formés par les débris du granit désagrégé
par les eaux de pluie.
Us sont rudes au toucher et leurs particules
manquent de liaison. Ils ne conservent pas
longtemps l'humidité parce qu'ils laissent passer
l'eau trop facilement : aussi les nommet-on
terrains perméables ou terrains secs.
Les racines des plantes et les instruments
aratoires y pénètrent facilement; ils sont de
couleur noire ou grise, ce qui permet au soleil
de les chauffer rapidement, d'où leur nom
de terres chaudes.
Il faut les fumer souvent, mais peu à la fois,
car le fumier s'y décompose très vite.
Ils se reconnaissent à première vue aux
bruyères et aux fougères qui y poussent à
l'état sauvage.
Us sont favorables aux plantes qui redoutent
peu la sécheresse en été, comme le seigle,
l'avoine; ou encore aux plantes, telles que la
pomme de terre et la vigne, qui demandent
peu d'eau parce qu'elles transpirent beaucoup
moins que les autres végétaux.
V. COUTURE. — Ourlet à point de côté. Bride.
VI. HISTOIRE ET GÉOGRAPHIE. — 1* Ministres
de Henri IV. 2* Provinces réunies au domaine
royal par Louis XI. 3* Evénements survenus
le : 9 thermidor an II (27 juillet 1794), 18 brumaire
an VIII (9 novembre 1799).
1* Affluents de la rive gauche du Rhône.
2* Départements formés par la Normandie et
le Maine.
Brevet élémentaire.
Parts (16 octobre 1908).
I. DICTÉE. — Une conversation avec Lamartine.
— Se croire habile aux choses où l'on
n'entend rien ne constitue pas précisément
une originalité ; mais, ce qui en est une, c'est
de ne pas se surlaire dans l'art où l'on est
maître, et nous touchons là à un des côtés les
plus singuliers de la nature si complexe de
Lamartine.
La modestie, chez les hommes supérieurs,
n'est que de l'esprit de comparaison. Or, quand
Lamartine se comparait à ses contemporains,
il se trouvait grand ; mais, quand il se comparait
aux génies de premier ordre ou à luimême,
c'est-à-dire quand il mettait en parallèle
ce qu'il avait fait et ce qu'il aurait pu
faire, je le répète, il était modeste.
Un jour, j'osai, lui dire : « Expliquez-moi un
fait inexplicable : j'aime également les vers de
La Fontaine et les vôtres ; j'ai une égale facilité
à les apprendre, j'ai un égal plaisir à me
les répéter ; mais, au bout de six mois, je sais
encore les vers de La Fontaine, et je ne sais
plus les vôtres, pourquoi? » — « Je vais vous
le dire, me répondit-il : La Fontaine écrit avec
une plume, et même avec un burin ; moi, avec
un pinceau ; il grave, je colore ; ses contours
sont précis, les miens sont flottants; il est
donc tout simple que les uns s'impriment et
que les autres s'effacent. » Frappé, ému de
tant de justice et de «simplicité : « Et cependant,
repris-je avec conviction, et cependant
pas un poète français n'a été plus richement
doué que vous I Vous avez autant de génie que
les plus grands. » — « C'est possible, me dit-il
en souriant, mais je n'ai pas autant de talent ;
le talent, mon cher, c'est-à-dire ce qui s'acquiert
par le travail et la volonté. Je n'ai
jamais travaillé, et je ne • sais pas corriger.
Quand j'ai essayé de refaire quelques vers, je
les ai faits plus mauvais. »
E. LEGOUVÉ.
QUESTIONS. — 1° Où l'on n'entend rien. Sens
de cette expression :->-Oû l'on n'entend rien
signifie que l'on ne comprend pas bien, que
l'on ne peut apprécier, faute d'aptitude, de
talent, d'expérience.
2' Se surfaire. Expliquez et analysez ce
verbe :->-Se surfaire signifie avoir une trop
bonne opinion de ses mérites. Se surfaire est
un verbe accidentellement pronominal au
mode infinitif, temps présent, 4' conj., sujet logique
de est.
3° Analyse logique de la phrase : mais, ce
qui en est une, c'est de ne pas se surfaire
dans l'art où l'on est maitre : ->- Cette phrase
renferme un gallicisme et doit être ainsi analysée
: Ne pas se surfaire dans l'art où l'on
est maitre est ce qui en est une. Elle renferme
trois propositions. Ne pas se surfaire dans
l'art est ce, prop. principale, pleine et directe :
se surfaire : sujet, a pour compl. indir. dons
l'art et modifié par ne pas ; est : verbe ; ce :
attribut. Où l'on est maître, incidente déterminative
: on : sujet ; est : verbe ; maitre : attribut,
a pour compl. dét. où. Qui en est une, incidente
déterminative : qui : sujet; est :
verbe ; une : attribut, a pour compl. déferai.
en mis pour originalité.
4° Que signifie écrire avec un burin, avec
un pinceau? Sens de ces mots :->-Ecrire avec
un burin est une expression imagée qui signifie
exprimer par écrit des pensées fortes,
justes, qui restent gravées dans la mémoire
comme les caractères tracés au burin sur le
métal. Ecrire avec un pinceau signifie écrire
dans un style fleuri, coloré, qui plaît à la lecture,
mais s'efface de l'esprit comme les couleurs
d'un tableau avec le temps.
5* Quels sont les mots sous-entendus dans
la phrase : %e n'ai pas autant de talent ?->-
Les mots sous-entendus dans cette phrase sont
qu'en ont les plus grands poètes, ou plus simplement
: qu'eux.